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lundi 17 novembre 2014

MOI AUTEUR EN DEUX MINUTES….

Je n’ai eu pour ainsi dire aucune difficulté à rédiger ces textes qui venaient mots après mots comme les grains d’un chapelet.
Après avoir hésité plusieurs fois avant de les publier, le moment le plus gênant pour moi fut quand il a fallu produire un texte pour la quatrième de couverture.
L’éditeur m’avait suggéré sans caractère d’indispensable, d’ajouter quelques mots sur l’auteur.
Comme ceci n’était pas indispensable je ne l’ai pas fait. Ceci avait titillé pas mal de monde le fait de n’avoir pas eu envie de me décrire pour les lecteurs. Ma réponse fut aussi maladroite qu’incompréhensible. Je répondais en effet que ce livre me présente dans la nudité la plus crue et la plus absolue.
Une des personnes les plus choquées fut ma grande amie Sara Gonzalez Villegas, institutrice et auteure résident à Séville. Dans sa production abondante et variée on retient ces deux livres : « Encontré el olimpo bajo mi cama » (J’ai rencontré l’Olympe sous mon lit) et « Dios es amor, mejor con humor » (Dieu est amour, mais mieux avec humour). Deux approches sympathiques et humoristiques de la mythologie et de l’ancien testament respectivement.
Elle tenait absolument à ce que je dise quelque chose de moi. Selon elle, moi qui aurais tant de choses à partager.
Elle ne sût pas me convaincre. Hier soir, elle me fit cadeau de deux minutes de résumé de ma vie en mettant l’accent sur l’essentiel.
Mieux que quiconque, comme l’auraient fait les gens qui ont pris le temps de me connaître, elle a tout dit.
Si elle a laissé des instants de vide ce ne serait que la place relégué au superflu, ce côté existant mais inconnu, mon monde noir comme la matière et l’énergie encore inconnues.
Merci Sara Gonzalez Villegas http://youtu.be/ORuoi3mk5x0

lundi 3 novembre 2014

CES HOMMES QUI NOUS DIRIGENT

Je lisais dernièrement de façon très laconique, un texte servant d'introduction et de justification à une autre page identique à des dizaines qui pullulent déjà les réseaux sociaux.
Je lisais ce texte avec une certaine moquerie devant la disproportion existante d'une part entre la justesse des mots et la force intrinsèque et inhérente au message inscrit dans un contexte lui assurant plus qu'une simple légitimité et d’autre part l'indifférence qui définira l'adhésion des lecteurs à ce message. Je n'ai pu m'empêcher de publier une réplique carrément méchante au concepteur et animateur de la page.
Loin de m'insulter, comme cela aurait pu être le cas, l'animateur me répondit gentiment en m'invitant à participer pour changer les choses.
De sa réponse, la phrase qui retint mon attention fut celle qui avait à voir avec nos dirigeants. Il s'exprima en disant que ces gens qui nous dirigent ont surtout besoin d'être dirigés.
Nos échanges s'arrêtèrent là, mais je n'ai pas pu m'empêcher de réfléchir sur la problématique de ces personnages qui dans des sphères différentes tiennent le timon du pays.
Bien entendu, quand l'opinion publique évoque l'aspect pseudo pathétique de nos dirigeants, le premier qui vient automatiquement à l'esprit c'est bien le chef d'état, son excellence Michel Martelly. Un ancien mauvais musicien populaire qui a très bien réussi sa carrière de chanteur de Konpa et qui a été propulsé au grand dam d'une grande partie de la population haïtienne et de l'opinion publique internationale comme président de la République.
Avant son ascension à la première magistrature de l'état, des voix s'étaient levées pour inciter les gens à ne pas le voter. Ces voix carrément opposées s'appuyaient sur son passé dans le showbiz, un environnement propice à certaines déviances et pratiques douteuses mal tolérées par certaines sociétés.
Dans le monde de la politique, comme dans beaucoup d'autres domaines, il n'existe pas que les cas de Michel Martelly qui définit une trajectoire atypique jusqu'à des postes de responsabilité. Et quand cette responsabilité engage la gestion d’un pays, d'une nation en difficulté, l'atypicité prend des allures pseudo catastrophe annoncée.
Peut être l'importance de la responsabilité a fait de Michel Martelly une cible privilégiée inspirant des critiques souvent légères et superficielles alors qu'une sorte de cécité collective épargne de façon spectaculaire d'autres acteurs de la vie politique nationale.
Depuis la fin du régime duvalieriste, le peuple a senti arrivé le moment de participer comme acteurs de la vie de leurs quartiers, de leurs villes ou de leurs pays. La situation de prohibition prônée et maintenue par les régimes dictatoriaux a donné naissance à une nouvelle vision participative qui ne tient compte ni des capacités ni des compétences.
On aurait pu remonter le temps pour se retrouver face à ce slogan qui au début du dix-neuvième siècle à savoir si le pouvoir devait être détenu par les plus capables ou par le plus grand nombre.
Un prêtre qui devient président reste aussi atypique qu'un artiste populaire accédant à la première magistrature de l'état.
La politique reste de nos jours l'ascenseur le plus rapide et efficace pour améliorer ses conditions de vie et celles de la famille. Elle permet en plus d'atteindre un certain pouvoir.
Durant l'aire postduvalerienne, aussi appelée la période du retour de la démocratie, le panorama politique du pays nous a offert sur un plateau des personnages pour le moins pathétiques dans des postes à responsabilité.
Notre best-off à nous est dominé par le premier citoyen de la ville dans le chanteur Manno Charlemagne, élu Maire de la Capitale haïtienne. Après avoir fait une carrière remarquable avec ses chansons engagées revendiquant la cause des démunis, il s'est érigé en politicien de la génération JPP alors que le segment de la population pouvant constituer l'élite de la ville avait préféré de se retirer comme observateurs critiques, refusant toute participation.
Lors du fameux concert de Wyclef Jean, la seule étoile haïtienne qui brillait dans le firmament du monde, le maire de Port-au-Prince jouant en lever de rideau, s'était illustré par un fameux "coulanguette manman blanc".
La mémoire collective ne semble pas avoir retenu grand chose du passage de cet homme à la tête de l'édile de Port-au-Prince.
Un autre maire assez pathétique restera celui qui a donc été le premier citoyen de la commune de Delmas: le maire Erilus. Les haïtiens de Delmas, une commune ou réside une bonne partie de la bourgeoisie de la ville, se rappellent encore du passage de Erilus dans leur vie.
Tandis que l'attention est portée sur la présidence, d'autres personnages aussi atypiques que Michel Martelly conduisent les destins de la nation haïtienne. L'irruption, (tou swe, tou bouke) de Laurent Lamothe comme chef du gouvernement n'était ni attendue, ni prévisible.
Il est clair que Michel Martelly, devenu président malgré lui, s'était au départ embarqué dans cette aventure sans équipe. Peu de gens y croyaient. Quand dans des circonstances connues, il a été "élu" pour participer au second tour, l'urgence était de former une équipe pour gouverner. Il lui fallait des fonds pour financer la campagne électorale.
Laurent Lamothe, parfait inconnu du monde politique, chef d'entreprise à succès, avec des investissements surtout réalisés en dehors d'Haïti, se retrouve donc à la tête du gouvernement depuis les échecs de deux hommes choisis non retenu pour l'un et très vite chassé pour l'autre.
Peu de gens se posent la question de cette mutation d’une attitude apolitique à chef du gouvernement qui se profile aujourd'hui comme futur président du pays. Le parlement aussi regorge de personnalités dont on se demande par quelles portes elles sont passées pour occuper des positions aussi cruciales pour la gestion d'un pays.
C'est sans doute la qualité des parlementaires qui explique le dysfonctionnement de l'état dû à cette conception erronée ou adultérée par l'ignorance et aveuglée par l'incompétence de la fonction de législateur.
Comme exemple nous pouvons citer le bruyant député autoproclamé cauchemar du pouvoir en place qui s'est caractérisé par des attitudes d'une extrême violence au cours des séances de la chambre.
Nous avons pris le temps de l'écouter une fois cependant, j'avais été agréablement surpris de voir sa capacité de synthèse et d'analyse sur certains dossiers politiques.
Mais quand il entreprit avec d'autres politiciens de déchouquer le gouvernement en place en utilisant des méthodes carrément antidémocratiques, il outrepassa ses prérogatives et alla jusqu'à enfreindre la loi.
Ces dernières actuations remarquées furent, le lancement d’une manifestation avec une arme de guerre aux poings à quelques encablures du palais national, une grève de la faim terminée dans des conditions complètement floues coïncidant curieusement avec l'invasion spectaculaire des prisonniers de l'enceinte carcérale de la ville de la Croix des Bouquets.
Depuis on en parle plus. Des rumeurs l'auraient envoyé aux Etats Unis d'Amérique avec une demande d'asile politique. La correction de cet état de fait n'est pas pour demain.
Comme nous l’avions dit au début, la politique étant le tremplin le plus puissant pour accéder au pouvoir et à la richesse, avec en prime une idée de toute puissance concédée par l'immunité parlementaire revendiquée et mise en œuvre à travers le prisme adultérant de leur vision biaisée, de plus en plus de personnages pathétiques se bousculent aux portiques pour atteindre ce pouvoir dans une logique souvent éloignée de la démocratie effective.
A ces gens sans s'en rendre compte, il leur aura été donné une opportunité en or d'écrire leurs propres histoires individuelles dont la compilation constituera un chapitre de l'histoire de la nation.
Certains pour le faire, détiennent une feuille aux couleurs sombres voire noires pour un groupe d'entre eux. Il leur revient par leurs actions de modifier les choses et de choisir la place qu'ils voudront bien occuper dans la grande histoire de la nation haïtienne.
L'histoire se fera toujours juge juste et implacable.
Nous ne pouvons pas souhaiter leur échec car c'est tout le pays qui en pâtit. Le retard à combler est trop important pour continuer à perdre du temps et à passer à côté de certaines opportunités.
Du point de vue individuel, ils auront toujours réussi avec leur accession au pouvoir.
L'échec ne sera que collectif et surtout pour Haïti et les haïtiens.
La nature aura toujours horreur du vide!
Docteur Jonas JOLIVERT