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mercredi 29 janvier 2014

Comment remettre sur pied l'université en Haïti ?

Par Catherine Le Brech | Publié le 29/01/2014 à 11H46
Déjà largement défaillant en Haïti avant le tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui a ravagé Port-au-Prince, l'enseignement supérieur est en souffrance. Aujourd'hui, l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF) aide à la restauration d'un système universitaire viable. Le Pr Michel Dispersyn, directeur régional du Bureau Caraïbe, fait le point avec Géopolis.
L'Agence universitaire de la Francophonie a été créée le 13 septembre 1961 à Montréal à l'initiative d'une quarantaine d'universités de plusieurs pays. Elle a pour mission de contribuer à la solidarité entre les établissements du nord et du sud en renforçant les échanges et le soutien à l'excellence universitaire. En 2013 et dans les années à venir, l'AUF veut accentuer son «soutien à la sortie de crise en Haïti».
Quel était l’état du système scolaire, et en particulier celui de l’université, en Haïti avant le séisme, et quel est-il aujourd’hui ? Combien d’enfants sont scolarisés et quelle est la proportion de ceux-ci à accéder à l'université ?
Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a dévasté Port-au-Prince et a très sévèrement affecté la plupart des établissements d’enseignement supérieur. Les pertes en vies humaines ont été très élevées et les infrastructures ont été totalement détruites ou gravement endommagées.
Les défis étaient immenses avant le séisme et le sont toujours. Les problèmes sont en effet souvent bien antérieurs : contexte socio-économique et politique difficile, politique de l’enseignement supérieur et de la recherche défaillante, absence d’encadrement normatif, faible capacité de régulation étatique, multiplicité d’institutions et de programmes sans contrôle ni garantie de qualité, quasi-inexistence de formations de 3e cycle, qualification et statut du corps professoral, gouvernance de l’enseignement supérieur.
Un rapport d’août 2010 à destination du président de la République, intitulé Pour un pacte national sur l’éducation en Haïti, indique que, «avant le séisme, le taux net de scolarisation au fondamental est en moyenne de 76% à l'échelle nationale, le taux brut de scolarisation est égal à 22% au secondaire et ce taux est de moins de 10% au supérieur.»
La fuite des cerveaux est-elle une constante dans ce pays qui a formé de nombreux intellectuels (Dany Laferrière, Lyonel Trouillot, Georges Castera...) ? Le phénomène s’est-il amplifié depuis 2010 ? A contrario, des étudiants sont-ils revenus dans leur pays après le tremblement de terre ?
Il est généralement admis que 80% des cadres ne sont pas en Haïti. Il n'existe aucune statistique permettant d'affirmer que le phénomène se serait amplifié. Nous ne disposons pas non plus de données permettant de considérer qu'un nombre significatif d'étudiants ou de cadres seraient revenus dans le pays après le séisme.
Comment l’AUF peut aider à reconstruire le système d’enseignement supérieur en Haïti ? Comment travaille-t-il en collaboration avec le ministère dédié à l’Education ?
La Déclaration de Paris, adoptée le 12 mars 2010 par les représentants de la communauté scientifique française et les responsables des institutions d’enseignement supérieur haïtiennes membres de l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF), a jeté les bases d’un programme de reconstruction du système universitaire et de recherche haïtien.
La Déclaration fixe le cadre de deux plans d'urgence: le plan d’enseignement numérique à distance en faveur de l’enseignement supérieur et de la recherche en Haïti (PENDHA), et le plan d'enseignement numérique «présentiel» (sur place) et à distance en faveur de la formation médicale et en santé en Haïti (HAITI-SANTE).
Le Ministère des Affaires étrangères et européennes français a confié la mise en œuvre du projet PENDHA à l'Agence inter-établissements de recherche pour le développement (AIRD) et le projet HAITI-SANTE à l'Université numérique francophone des sciences de la santé et du sport (UNF3S). Tous deux ont fait appel à l'AUF, forte de son réseau solidaire d'universités francophones, de ses innovations dans le domaine de la formation à distance (Campus numériques francophones®) et surtout, de la présence de son bureau régional en Haïti.
Ces deux plans sont fondés sur les nouvelles technologies éducatives de l'information et de la communication. Ils ont pour objectif d’accroître l'offre de formation supérieure en Haïti afin de maintenir les étudiants en Haïti et d'éviter l'exode des cerveaux.
L'AUF travaille en outre en étroite collaboration avec le Ministère de l'éducation nationale, en particulier dans le domaine de la formation des maîtres (Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres, projet IFADEM porté conjointement avec l'Organisation internationale de la Francophonie).
http://geopolis.francetvinfo.fr/comment-remettre-sur-pied-luniversite-en-haiti-29149

samedi 25 janvier 2014

QUAND LA SOLIDARITE SAUVE UNE VIE..UNE HAITIENNE BIENTOT OPEREE GRATUITEMENT A CLAIRVAL MARSEILLE...

Souvent je m’en veux de ne pas être un journaliste capable de trouver un titre qui attire et qui fasse le buzz. Je suis entrain d’écrire ces mots avec une joie débordante et inexprimable. Et j’aimerais partager cette sensation avec tous ceux qui croient encore en l’homme et ses vraies valeurs et vertus.
Le Centre Hospitalier privé Clairval sera bientôt le scénario d’une action extraordinaire. « Une vie va être sauvée » !
Bof, direz-vous, c’est ce que font tous les jours le personnel médical et paramédical d’un centre hospitalier ! Vous aurez raison certes ! Mais je vais vous racontez une brève histoire et vous verrez les choses différemment et vous partagerez ma joie.
En début de semaine, le Dr CRE, éminente ophtalmologue, m’a contacté depuis Port-au-Prince Haïti, pour me parler d’un dossier : Une jeune femme âgée de 37 ans, mère de trois enfants s’est présentée à sa consultation pour une baisse importante de l’acuité visuelle, dans un contexte de céphalées évoluant depuis plus de deux ans. Un scanner cérébral réalisé, retrouve une tumeur cérébrale de localisation temporale, avec réaction œdémateuse importante et début d’engagement. Sa question a été qu’est ce qu’on peut faire ?
Tout de suite j’ai réfléchi, en mettant les informations bout à bout : une femme de 37 ans qui survit avec une tumeur depuis deux ans c’est une femme qui probablement est en hypertension intracrânienne provoquée par une tumeur bénigne. La solution est aussi simple que la sanction : Il faut l’opérer sinon elle va mourir dans les semaines à venir !
En 2007, nous avions été confrontés à un problème similaire. A l’époque il s’agissait d’une fille de sept ans. L’issue à brève échéance était similaire. Nous avions, avec des associations de la région (Hispaniola, Chrétiens et Sida, AFHES…) et des bénévoles lancé un appel à dons qui avait permis de récolter de quoi payer une intervention réalisée à la Timone et il nous restait un petit peu d’argent qui n’avait jamais été utilisé à d’autres fins.
Me basant sur cette somme – qui représente un pourcentage infime de ce que couterait une intervention chez cette dame – j’ai testé les contacts qui tout de suite apprécièrent l’idée de sauver cette dame.
J’ai posé la question au Dr CRE sur les possibilités et les revenus de la famille en question, elle me répondit qu’elle ne possédait pas « grand-chose ». Dans la semaine les clichés scannographiques nous ont été transmis et malgré leur qualité médiocre, nous avons pu évoquer fortement la possibilité d’une tumeur bénigne (méningiome) de la fosse temporale, qui pourrait être enlevée en totalité, et guérir ainsi définitivement cette jeune épouse et mère.
Des démarches ont été faites auprès des médecins qui interviendraient sur le cas de cette femme. Ils nous ont promis la gratuité de leurs actes.
Encore une fois la direction du CHP Clairval fait preuve d’un humanisme réel et actif en acceptant de ne rien percevoir sur les coûts de l’hospitalisation. Hier, quand j’ai annoncé la nouvelle à cette famille, ce fut comme une nouvelle naissance !
Il faut savoir qu’en Haïti on ne dispose pas de moyens techniques pour réaliser une intervention de ce genre dans de bonnes conditions.
La famille ne pouvait jamais imaginer pouvoir se faire soigner à l’extérieur du pays.
La découverte de cette tumeur pour cette famille était donc tombée comme une sentence. Elle allait mourir !
Clairval et son personnel médical va le ramener à la vie. Une sorte de renaissance qui lui permettra d’éduquer ses enfants et être utile à sa famille, et son pays…
Les démarches administratives sont engagées pour l’obtention des visas, achat de billets d’avion etc…
Vous serez tenus informés du déroulement de cette activité !
Elle est vraiment belle la vie !

lundi 20 janvier 2014

Les refusés d’Haïti

Arnaud Robert
Deux réalisatrices présentent au festival Black Movie leur documentaire, «Deported», sur les migrants refoulés vers l’île caraïbe. Portrait de l’une d’entre elles, Chantal Regnault, une Française qui a fait depuis 35 ans de Port-au-Prince son exil intérieur
Les yeux rougis de fatigue, un homme erre sur le Champ de Mars, la grande place d’Haïti. Il est peut-être drogué, il semble avoir perdu la raison. Il parle un mauvais créole, légèrement soulagé lorsqu’on s’adresse à lui en anglais. Les marchandes le traitent de «déporté», avec un petit air condescendant. Il fait partie d’une masse informe (sont-ils plus de dix mille?) de citoyens haïtiens qui ont passé l’essentiel de leur existence sur le sol américain ou canadien et qui, après avoir violé la loi, sont expulsés vers une île qu’ils ne connaissent plus. Ils sont les rejetés ultimes d’une société qui n’a que faire de ces nouveaux venus.
Cela fait des années, depuis 2006 au moins, que l’on voit Chantal Regnault, cheveux blancs, regard vif, travailler auprès des déportés. Avec la réalisatrice haïtienne Rachèle Magloire, elle a suivi pas à pas ces destins brisés, en Haïti et en Amérique du Nord: «On ne pouvait imaginer cause plus impopulaire. Dans un pays où les problèmes sont si nombreux, qui va se soucier de criminels?» A travers le portrait fouillé et souvent émouvant de ces refusés, leur documentaire dénonce la double peine, questionne la notion d’identité et la position du migrant, toujours intérieure et extérieure.
Chantal Regnault, photographe française installée à New York en 1971 et qui a adopté Port-au-Prince dans la foulée, ne s’est pas attaquée par hasard à cet univers des déportés. Depuis trente-cinq ans, elle sillonne Haïti, caméra au cou, à la recherche d’un pays qui se comprend aussi par ses extrêmes et ses marges. Elle y arrive par hasard, après une fête à Manhattan où elle succombe à l’art créole; elle veut alors être photographe sans avoir rien démontré encore. Dictature duvaliériste, 1979. C’est le chroniqueur mondain Aubelin Jolicoeur, qui a inspiré Graham Greene pour son roman Les Comédiens, qui la reçoit dans le vestibule du grand hôtel Oloffson.
Un autre Haïti. Dans ces années-là, l’Amérique en a fait une terre de jet-set: «Dans les hôtels, il y avait Mick Jagger, Elizabeth Taylor, Richard Burton, des mannequins filiformes. J’ai rencontré immédiatement un Américain chargé par son gouvernement de vendre la force de travail haïtienne, obéissante et dépourvue de syndicat.» Chantal Regnault suit ce monde et le fuit dès qu’elle peut. Elle photographie abondamment le bidonville de Cité Simone, qui deviendra Cité Soleil, puis le vaudou. Elle apprend son métier entre les soirées somptueuses, les maisons de bois sculpté et le réel violent d’une population qui, déjà, s’épuise de sa propre misère.
Pendant la dictature militaire du début des années 1990, elle commence à suivre la politique, traque le commandant Cédras, qui abhorre la presse. «Nous avons appris, avec la journaliste anglaise avec laquelle je collaborais, qu’il raffolait de la plongée sous-marine, qu’il partait régulièrement à la recherche des galions naufragés et de leurs trésors.» Elle en tire le portrait, en palmes et tuba. L’humour cinglant, chaque fois, pour se tirer du marasme. «J’ai survécu à Haïti parce que je ne suis jamais venue pour sauver l’île. Les gens qui sont arrivés pour tout changer sont repartis sur des brancards. Je suis fière de moi: en toutes ces années, je n’ai pas développé d’amertume.»
Elle est partout, Chantal, munie de son appareil. Avec la sœur de Baby Doc, dans ses bonnes œuvres où le bling-bling sue par tous les pores. Dans un salon new-yorkais avec Aristide avant même qu’il ne dépose sa candidature à l’élection présidentielle. Parmi les gangs des ghettos, où elle aide les journalistes de passage à se repérer et s’en sortir sans dommage: «La presse internationale m’a demandé cent fois d’aider à la réalisation de documentaires sur les zombies, sur l’esclavage moderne, sur les enfants de la rue, rarement sur la culture. Au fil des décennies, les clichés sur Haïti n’ont que très peu évolué.» Elle aime ce pays, intensément. Avant le séisme de 2010, elle est capable d’accompagner, au plus profond des nuits de Port-au-Prince, un jeune artiste du graffiti qui recouvre les murs déjà fendillés de fresques poétiques.
Et puis, la terre tremble. «Je me trouvais dans les bureaux de Rachèle Magloire, sur les contreforts de la capitale. Nous étions en train de monter notre film, Deported . J’avais mon casque sur les oreilles. J’ai senti que le sol se levait.» Pendant plusieurs jours, Chantal Regnault, parmi les décombres et l’odeur de la mort, livre des témoignages poignants au quotidien Libération . Elle quitte finalement Haïti. Les deux femmes achèvent le film, tant bien que mal. Il ne traite pratiquement pas des conséquences du séisme. Et pourtant, à travers les portraits de ces familles déchirées, de ces Américains qui, pour avoir parfois cambriolé une épicerie ou vendu un peu de drogue, se trouvent balayés vers un pays que leurs parents ont fui, c’est toute l’histoire des relations Nord-Sud qui est décrite. Des relations que la catastrophe du 12 janvier 2010 a rendues plus criantes encore. Chantal Regnault a l’âme créole, cette façon de ne se trouver bien qu’aux carrefours. Elle a sorti en 2011 un livre magnifique sur la mode du Voguing ,cette culture de l’entre-genre à la fin des années 1980 à New York. Chacun attend son livre haïtien. Celui qui sera capable de raconter trente-cinq ans de paradoxe, d’outrance et de beauté.
«Deported» de Rachèle Magloire et Chantal Regnault (2012, 1h12). Projections au festival Black Movie en présence de Chantal Regnault: 18 janvier à 21h45, 19 janvier à 15h, 23 janvier à 17h, salle Langlois, Cinémas du Grütli, Genève.www.blackmovie.ch
Chantal Regnault, «Voguing and the House Ballroom Scene of New York, 1989-1992»
(Ed. Soul Jazz Books)
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/2078aea8-7fa1-11e3-b0fd-6cf6af4df49b%7C2

PORT-AU-PRINCE, Haiti: Haitians living abroad weigh investment opportunities - Americas - MiamiHerald.com

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PORT-AU-PRINCE: Judge urges nine be charged in high-profile political assassination of Haitian journalist - Miami-Dade - MiamiHerald.com

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vendredi 17 janvier 2014

Le compas haïtien au temps des vinyles

Haïti Direct, une compilation pionnière
Haïti Direct
© DRHaïti Direct
17/01/2014 - Si les chasses au trésor discographique sont devenues légion depuis plusieurs années, la compilation Haïti Direct est le premier projet d’envergure à avoir entrepris de mettre en lumière ces groupes qui ont fait l’histoire du compas. Un résumé alléchant de 135 minutes en 30 chansons datant de la période 1960-1978.
Chaque année, le 26 juillet, l’anniversaire du compas est célébré. Une date presque officielle, avec un caractère historique, même s’il faut certainement y voir davantage un baptême qu’un acte de naissance : les évolutions artistiques s’apparentent rarement à une découverte ex nihilo, mais résultent plutôt d’un processus inscrit dans le temps.
Ce jour-là, en tout cas, en 1955, la musique haïtienne aurait connu une mutation majeure, à l’initiative de Jean-Baptiste Nemours, patron d’un orchestre sillonnant le pays pour animer les fêtes patronales. À ses musiciens, il demande de ralentir et d’adapter le meringue qui fait fureur sur l’autre partie de l’île, aujourd’hui appelée République dominicaine.
Ce qui se faisait jusque-là pouvait par exemple ressembler à ce Mal élevé du saxophoniste Raul Guillaume, paru en 78 tours quelques années plus tôt, dans cette décennie déterminante et mêlant nombres d’influences régionales, y compris celles de Cuba. Si aujourd’hui la scène haïtienne est marquée par une rivalité savamment entretenue, surtout en période de carnaval, entre les groupes T-Vice et Carimi, une autre concurrence bénéfique d’un point de vue artistique existait dans les années 60 entre Jean-Baptiste Nemours et le saxophoniste Webert Sicot. Celui-ci tente de s’attaquer à son adversaire en lançant en 1961 sa variante nommée "cadence rempa", qu’il continuera de défendre encore à la fin de sa carrière, comme l’illustre ici le morceau Ambiance Cadence daté de 1979.
Pour comprendre la vie artistique haïtienne de cette période, il faut la replacer dans le contexte, comme le souligne à juste titre le deejay Hugo Mendez en introduction du livret très instructif de cette compilation Haïti Direct dont il est l’artisan. Les débuts du compas ont lieu au moment où François Duvalier accède à la présidence de la première république noire, fonction qu’il conserve à vie en durcissant son régime, protégé par sa milice des Tontons macoutes qui font régner la peur. C’est à l’un d’entre eux que Nemours dédie sa chanson Ti Carole, en 1966.
Les artistes se plient plus ou moins facilement aux courbettes qu’on leur demande de faire, mais tous savent qu’ils n’ont guère le choix. Ou alors il faudra emprunter le chemin de l’exil, aux États-Unis ou au Canada, principalement. Ils vont être de plus en plus nombreux à prendre cette décision tandis que la situation empire dans leur pays. À l’image de Fred Paul, fondateur du label Mini Records.
Quand il a coiffé la casquette de producteur, il voulait surtout pouvoir écouter la musique haïtienne alors introuvable sur sa terre d’accueil. Avec le succès international de Tabou Combo et son tube New York City, au milieu des années 70, sa structure est devenue une référence en matière de compas. La formation emmenée aujourd’hui par Shoubou, et représentée sur Haiti Direct par un titre de 1969 (Ce pas) extrait de leur tout premier disque, faisait partie d’une nouvelle génération de groupes ayant émergé sur la scène locale. Ce courant a pour nom mini-jazz. Parce que les formations comptent dans leurs rangs moins de musiciens, et sûrement par analogie à la mini-jupe très en vogue à l’époque. Une forme de modernité s’installe.
Une énergie nouvelle
© DR Les Loups Noirs
La société change. L’ambiance dans la capitale est certainement celle que décrit Dany Laferrière dans son roman Le Goût des jeunes filles. “Les années 60, ce sont, pour l’Occident chrétien, les années de la jeunesse, de cette jeunesse qui se donnait pour mission de tout chambarder, qui remettait tout en question : l’amour, la mort, l’argent, la maternité, la beauté, etc. Et c’est la musique qui était le principal moyen d’expression, on se souvient de Woodstock… Cela ne se passait pas différemment à Port-au-Prince, mais dans les années 70. De jeunes musiciens ont sauté sur la scène, avec un style original, une énergie nouvelle", fait dire l’écrivain élu récemment à l’Académie française à un de ses personnages.
Pour s’en convaincre, il y a ce magique Pile ou Face des Loups noirs, paru en 1972 et sur lequel souffle l’esprit du funk, avec un chanteur qui s’égosille à la façon d’un James Brown. Ou encore les huit minutes de Ti Lu Lupe du Scorpio universel, formé par le guitariste Robert Martino, transfuge des Difficiles de Petion-Ville, et qui partage encore souvent la scène avec ses enfants à la tête de T-Vice, figure emblématique du compas d’aujourd’hui.
Compilation Haïti Direct (Strut Records) 2014
Par Bertrand Lavaine
http://www.rfimusique.com/actu-musique/musiques-monde/album/20140117-haiti-direct-compas

L'adieu à Rêve de Mousse pour Haïti, c'est samedi

Rêve de Mousse, le navire de l'association concarnoise Solidarité pêche, devrait quitter Concarneau pour Haïti ce week-end. Le quai va s'animer samedi, pour célébrer l'événement.
Après avoir bénéficié des ventes de crabes hebdomadaires en vue de financer le carburant nécessaire au voyage, bénéficié du soutien de l'Accueil des villes françaises lors du fest-deiz de novembre et de quatre lycéennes de Kerustum, Rêve de mousse s'apprête à larguer les amarres et vivre une seconde existence dans les eaux haïtiennes. Pour fêter le départ de ce cinquième bateau une grande fête est prévue sur le port ce week-end.
L'ancien fileyeur, transformé en dispensaire, accueillera à son bord la compagnie barcelonaise Marionetas Nómades, toujours engagée dans les projets de solidarité. Ils n'en sont pas à leur premier exploit. Au mois de janvier et février 2013, on pouvait les croiser au Burkina Faso. La compagnie Marionetas Nómadas, de Barcelone, partira de Concarneau le dimanche 19 janvier avec le cinquième bateau pour Haïti envoyé par l'association concarnoise Solidarité pêche.
Théâtre de marionnettes
Les marionnettistes joueront Le Trésor du pirate. Une pièce de 45 minutes qui sera présentée dans tous les ports où Rêve de Mousse fera escale. La première étape est fixée à La Corogne, en Galice.
Le spectacle raconte l'histoire d'un bateau de pirate qui coule au fond de la mer. Mais une belle sirène sauve le pirate qui se réveille sur une île déserte, ou presque ! Un certain Monsieur Coco lui parlera d'un trésor caché au fond de la mer, et voilà notre pirate sur la route du trésor.
À l'image des départs des terre-neuvas, le port va s'animer afin de souhaiter bon vent au Rêve de Mousse. Une fête d'au revoir à Concarneau, dans la joie. Le public est invité à se présenter sous le chapiteau qui sera implanté face au bateau, sur le parking de l'office de tourisme.
À partir de 17 h 30, les spectateurs découvriront les aventures des marionnettes à fil. Vers 19 h, les organisateurs lanceront une soirée festive en musique avec Gwenn Le Doaré et compères. Une scène ouverte permettra aux groupes musicaux concarnois de s'exprimer et de gorger d'énergie l'équipage qui s'élancera, le lendemain, vers la Barbade. Toutes les ambiances musicales sont les bienvenues.
Samedi 18 janvier, à partir de 17 h 30, parking de l'office de tourisme. Entrée gratuite.
http://www.ouest-france.fr/ladieu-reve-de-mousse-pour-haiti-cest-samedi-1857541

Brasil: piden cerrar frontera con Perú por inmigración haitiana

El estado brasileño de Acre, en el noroeste del país, pedirá al gobierno central en Brasilia que cierre la frontera con Perú para frenar la inmigración de ciudadanos haitianos.
El secretario de Justicia y Derechos Humanos de Acre, Nilson Moruão, afirmó que la situación actual es "insostenible" y que la "administración del caos llegó al límite", por lo que exigió una solución diplomática.
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Según la agencia de noticias del estado amazónico de Acre, desde principios de 2010 cerca de 15.000 inmigrantes, la mayoría de ellos procedentes de Haití , entraron al país por la ciudad de Assis, en la frontera con Perú.
Por otra parte, en el albergue de la ciudad de Brasilea, que tiene capacidad para 300 personas, estaban registradas esta semana más de 1.200 haitianos.
Los medios locales reportan que en los últimos días se produjo un aumento considerable en el flujo de llegada de extranjeros, una situación que se empeora por el hecho de que disminuyó el número de representantes de empresas que van a Brasilea a contratar mano de obra.
http://www.bbc.co.uk/mundo/ultimas_noticias/2014/01/140116_ultnot_brasil_nueva_politica_migratoria_lav.shtml

Exhibirán en EEUU copia de acta de independencia haitiana

SANTO DOMINGO, 16 ene (Xinhua) -- Una copia manuscrita de la declaración de independencia de Haití, encontrada entre los archivos de un colono francés, será presentada la próxima semana en Estados Unidos.
La rara y valiosa pieza será exhibida el martes 21 por el Centro John Hope Franklin de la Universidad Duke, de Carolina del Norte, a través de su unidad de estudios multidisciplinarios internacionales "Haiti Lab", encargada de la presentación del manuscrito, publicó hoy el periódico haitiano "Le Nouvelliste".
Déborah Jenson, codirectora de "Haiti Lab" y directora del centro de estudios sobre América Latina y el Caribe de la Universidad Duke, dijo que la copia fue detectada entre los papeles de Jean-Baptiste Pierre Aimé Colheux de Longpré, un ciudadano francés que dejó la colonia de Saint-Domingue para vivir en Nueva Orleans en 1811.
Jenson explicó que la pieza que guardó Jean-Baptiste de Longpré (1798-1846), se conserva a la fecha en la librería parisina Rubenstein, especializada en libros y documentos raros.
"Entre las copias manuscritas que conocemos, en los Archivos Nacionales de París, los de Ultramar de Aix-de-Provence (ambos en Francia) y de Jamaica, esta copia es notable por la irregularidad de la transcripción. Muchas palabras se escriben fonéticamente, es decir, al oído, sobre todo los nombres de los generales reunidos", dijo la experta.
Añadió que en el documento "no hay firmas ya que es una copia, pero hay una lista de los firmantes".
Jenson pone como ejemplo las tres diferentes formas en que en el manuscrito se encuentra el nombre del general Jean-Jacques Dessalines, llamado "Desaline, Dessaline, et Dessalines", quien el 1 de enero de 1804 proclamó la independencia de Haití y fue su primer gobernante.
El historiador Georges Michel, consultado por "Le Nouvelliste", explicó que Dessalines ordenó hacer varias copias del acta de independencia, una de las cuales, escrita a lápiz y fechada al 10 de marzo de 1804, se exhibe actualmente en el Museo Británico en Londres.
Michel explicó que no se sabe exactamente lo que pasó con el manuscrito original firmado en la localidad de Gonalves, cuna de la independencia haitiana, aunque no descarta la posibilidad de que pudo ser quemada.
Otro historiador haitiano, Pierre Buteau, agregó que otra copia de la declaración de independencia de Haití elaborada en Fort-Liberté (Norte), el 29 de noviembre de 1803, fue enviada y publicada entonces por el diario británico "Philadelphia Inquirer".
http://spanish.people.com.cn/31617/8515596.html

Portola Valley Sisters Have Ambitious Plan to Help Children of Haiti

Upon arriving at the Holland home in Portola Valley, a few words come quickly spring to mind. Stunning is one. The Greenest Home In America would be a few more.
It shouldn't come as much of a surprise, then, that such an extraordinary home is where you will find three extraordinary sisters.
Kylie, Devon, and Piper Holland (ages 14, 13, and 11, respectively) are some of the youngest humanitarians you are likely to meet.
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"We were kind of born into a family that likes to help people," Piper said, "and our parents always wanted us to help people."
It is something the girls have already been doing for years, starting with the creation of their own website, The Earth Saver's Club For Kids, promoting environmentalism among their generation.
Their latest project, however, is by far their most ambitious. The three recently formed their own record company and have issued their first release, a collection of lullabies sung by Devon called "Invitation To Dream." Their goal is to raise $250,000 through sales of the record to donate to Project Haiti.
Project Haiti is an effort by the U.S. Green Building Council to build the world's first LEED-certified orphanage in the Caribbean nation. In January of 2010, Haiti was devastated by a magnitude 7.0 earthquake. Already the poorest nation in the Western Hemisphere, Haiti has struggled to recover from the disaster and now, four years later, there is still much work to be done.
"This is generations of poverty that they are now trying to deal with on top of the devastation of the earthquake," say Kylie. "It's still a problem."
The girls began selling the record over the Christmas holiday and have already raised $10,000. They are now writing letters to world leaders and other humanitarians asking for their help in their fundraising.
They are confident they will reach their goal. And confident that this humanitarian endeavor will not be the last.
http://www.nbcbayarea.com/news/local/Portola-Valley-Sisters-Have-Ambitious-Plan-To-Help-Children-Of-Haiti-Earthquake-240386361.html

Frenchman Marc Collat named Head Coach of Haiti National Team

PORT-AU-PRINCE, Haiti (sentinel.ht) - After the difficulties of Cuban Coach Israel Cantero to take a stout Haitian National Team to the Gold Cup Championship, the Haitian Football Federation welcomed Monday the Frenchman, Marc Collat, as the new coach of the national team.
The move seems to be a harmonizing of Haiti soccer as Marc Collat and his staff are already part of the D1, D2, and D3 leagues with his team training and working with local clubs reported the Haiti Press Network.
A sum of $20,500 [US] (€15,000) was made available to Marc Collat and his staff to develop the national team. According to FHF President Dr. Yves Jean Bart, the marathon funds of 2013 during the Gold Cup trials were achieved to meet this amount.
Marc Collat
Marc Collat is a former French footballer, born 24 May 1950 in Fort -de- France in Martinique . He played as a defender in the early 1970s to the early 1980s , he spent most of his career at USM Malakoff.
As a coach, he led the U.S. Créteil the Briochin Stadium, Stade de Reims twice Clermont Foot and selection of Mauritius. He took after his retirement for the second time , traces the Stade de Reims in Ligue 2.
Note that the new coach will be presented to the press on Thursday at the ranch of Croix des Bouquets of local FHF.
Read more: http://www.sentinel.ht/sports/articles/soccer/5375-marc-collat-head-coach-of-haiti-national-team#ixzz2qevsneSa

Recovery and Renewal in Haiti

Four years ago this week, Haiti was hit by a devastating seven magnitude earthquake. It leveled the capital and killed an estimated 100,000 to 150,000 people. When I visited a year ago, many people were still living in tent camps, and the presidential palace was mostly a pile of rubble, a bulldozer standing nearby.
Still, as it always does, life goes on. People were on Sunday strolls through Port-au-Prince's revived central square. Schools were full, clinics had busy waiting rooms, and babies and young children laughed and played. Life and love endure amidst devastation.
Humans are resilient creatures. And never have I observed that more than on that trip to Haiti, as people greeted me and welcomed me inside their homes to be interviewed about their experiences, and as I helped a woman, baby on her back, hang her laundry on the line.
On that same trip, I met with a young leader heading up a youth group. The group worked with local neighborhoods on conservation, community gardens, and small, low-tech environmental projects. The leader's goal was food security for his community, where neighbors could be assured a stable, reliable, sustainable, local harvest to provide adequate nutrition inexpensively to the poor families in the area. When I asked what motivated him to leave his work as an extension agent for an international organization to work locally, he said, "Mitch, Ike ...,"naming the hurricanes and storms that had hit his community over the years. It was an important reminder of how communities respond and adapt.
As we mark the fourth anniversary of the 2010 Haiti earthquake, and evoke consider the more recent December 2013 devastation caused by Typhoon Haiyan in the Philippines, we gain a clearer picture of what long-term disaster recovery looks like at the community level.
Since 2005, The Global Fund for Children has provided nearly $2 million in direct support to grassroots organizations in the aftermath of emergencies both large and small. From the 2004 Indian Ocean tsunami, to the 2010 Haiti earthquake, to a devastating fire in a Thai refugee camp in 2013, our support has helped affected children and families rebuild and recover.
Within hours of the earthquake that struck Haiti in January 2010, GFC grantees were mobilizing relief efforts. Within weeks, they received emergency grants funded by our donors. Now, years later, we maintain our support as the country continues to recover. Since 2010, GFC has invested nearly half a million dollars in grassroots organizations in Haiti that are rebuilding their communities from the ground up. GFC commonly supports long-term relief efforts for three to five years following large-scale disasters, ensuring a lasting recovery for the community.
We've learned a few things about emergency response along the way. Our learning is not about the immediate response to chaos, or media coverage, or urgent needs, but about supporting in the longer term. Here's what we know about disasters:
Emergency relief is the first phase. It is the foremost necessity in the aftermath of a disaster. This includes rescue efforts to help survivors and immediate relief in the form of food, water, shelter, and medical supplies. Needs are acute, and first responders from emergency services, other government departments, and relief agencies are the most experienced in delivery. Family reunification is another aspect of this response. During this time, media attention is high, and people around the world feel compelled to donate in response to the devastation. This phase may last a few days to a few months.
Rehabilitation is the next phase. Taking stock of the damage and prioritizing infrastructure reconstruction take place a month to a year following the disaster. Rebuilding roads and utilities is the focus here. Systems infrastructure such as health care and education is also part of this phase, though most citizens are already adapting to a new reality. Their focus and strategy are diverted from "business as usual" to a different set of short- and medium-term responses to diminished services.
Recovery and renewal is the final and longest phase toward full recovery, often lasting a number of years. Psychosocial needs and the effects of post-traumatic stress are present for years after a disaster. Children may have to adapt to the loss of one or both parents. Families may have to adapt to a decrease in their income stream, defining a new normal. Normalcy in itself -- the stability of routines--takes a long time to reestablish.
The recovery and renewal phase has an important role for community-based organizations, the type of organizations GFC supports. These are the trusted, local, credible, and lasting responders who will be there long after the media and relief agencies have left the scene. They are the adapters that provide ongoing services and support to community members. They reknit the fabric of communities to establish routines and stability.
The stronger a community is, with a wealth of community-level assets, the more quickly and effectively it can rebound. One reason why the path to recovery for Haiti has been long is the level of vulnerability it had to begin with. Poverty and instability were hallmarks of pre-earthquake Haiti, and with these frailties, it could not weather the devastation of the earthquake.
The earthquake of four years ago gave the country a chance to rebound even stronger. I am ever confident that this will be the turning point for Haiti's future growth. I am also even more convinced that strong communities are the foundation to strong recovery, as well as a critical part of disaster preparedness. Let's invest in community-based organizations and assets in any long-term disaster response. Let's include community strengthening as a core part of disaster preparedness. And let's support community actors and community-based organizations as a sound long-term investment for all countries, and for a strong global future.
Follow Victoria Dunning on Twitter: www.twitter.com/gfcnews http://www.huffingtonpost.com/victoria-dunning/recovery-and-renewal-in-h_b_4588699.html

Emeline MICHEL....A big voice and a big heart for Haiti, in Montclair


WEDNESDAY JANUARY 15, 2014, 3:47 PM

BY GWEN OREL
When she was a little girl in Gonaïves, Haiti, Emeline Michel would sing so loudly after school her mother would say, "I am paying you to be quiet."
Emeline Michel, who headlines the 5th Annual Concert for Haiti on Saturday, Jan. 25, tells stories in her songs.
Paul Beaubrun, left, and Cynthia Casasola make up Zing Experience, who will perform at the 5th Annual Concert for Haiti on Saturday, Jan. 25.
"The loudest spot in the house would be my microphone," Michel told The Montclair times with a laugh. That big voice got her noticed at school and she was often pulled out of class to sing "Happy Birthday" for a teacher's birthday, Michel recalled.
Jon Pareles of The New York Times described Michel as having a "dusky, sensual voice that floats through the suave groove of the compas and other Haitian styles."
On Saturday, Jan. 25, Michel, dubbed "The Haitian Joni Mitchell," will perform at the 5th Annual Concert for Haiti in the Unitarian Universalist Congregational Church atMontclair, 67 Church St.
A 'STRONG AND GENTLE SOUL' Other acts on the bill include local Haitian-American band Oxygen Box Band, rocker James Maddock, Jazz House Kids, and the Haitian act Zing Experience. Cindy Stagoff, who organizes the concert and booked the musicians, said of Michel, "She is a brilliant and engaging woman. She has deep connections to Haiti, and understands its culture and political issues, and the needs of the Haitian people." Stagoff said she heard about Michel through the many Haitian artists she's met organizing the concert over the years, who speak lovingly and fondly of her. After watching Michel's internet videos, Stagoff said, "I fell in love with her music and her words." When they first spoke on the phone, the two women chatted for over an hour.
"Her heart lies in Haiti, but she's also firmly planted on the Upper West Side of Manhattan, near the place where I lived as a young law student. We connected as mothers, and as people who care about the world beyond our borders. She's a very gentle, strong soul. I like that in women," Stagoff said. Michel is one of the biggest Haitian artists Stagoff has ever booked.
Particularly exciting for Stagoff is that she is also presenting the next generation of Haitian musicians. Paul Beaubrun, who sings with his wife Cynthia Casasola in Zing Experience, is the son of two artists from the famous band Boukman Eksperyans.
Michel said that she was impressed with Stagoff's musical ear, and that the Concert for Haiti will be a community event, involving local children. It's important to Michel to encourage the next generation. She conducts workshops with students in Haiti, "to give them a sense of hope," she said.
Michel and her son Julian had just left Haiti after visiting for a month when the earthquake hit, she recalled. Nine days earlier they had been swinging in a hammock by the beach, telling stories, enjoying the simple pleasures of life without the Internet and machine-based entertainment.
"I have a feeling that the press is not present as it was when the earthquake first happened. I really thought something was drastically going to change, with all those eyes on Haiti, but a lot of the change has dragged," Michel said.
"I am a storyteller. All my music always has a story, whether it is a love story, or an eye-opener lyric. I start with the lyrics," she said.
"Mesi Lavi," which is Haitian Creole for "Thank You, Life," is a song Michel wrote as a reminder to be thankful for all of the beauty in the world. "I realized we as human beings always have something to complain about," Michel said. "We have goals, we look at another person, in comparison to the life we want. We never assess that now we're healthy, or not running to the hospital for chemotherapy. We have all of the blessings and don't count them. It's seeing the glass half-full, saying 'Thank you, life.' In the video I'm sunbathing in a myriad of colors."
Even before the earthquake in 2008, many people conceived of Haiti as a dangerous, dirty place, noted Michel, but today, when she returns, or brings a friend, she "can't believe what I see. People love to laugh. They are curious about where you are coming from. It's important for me to portray that side of Haiti, a place that has a great sense of humor. The country is still alive."
Last March, on her birthday, Michel launched her latest album, "Quintessence," in Haiti, She put an ad on the radio that said "I want to give you a gift for my birthday," and "everybody came!" the singer exclaimed. "One thousand people showed up for my birthday. I had a wicked time! People in Haiti realize, you don't just disappear. You don't love a country from afar. what you can give, you come back and give it."
One day, Michel intends to go home for good. She has told her son, "As soon as I see you can fly with your own wings, you can come and visit me by the water. "I want to wake up with the birds singing, and the dog barking."
Go and See • 5th Annual Concert for Haiti- See more at: http://www.northjersey.com/community/240331971_A_big_voice_and_a_big_heart_for_Haiti__in_Montclair.html?c=y&page=2#sthash.nAl36Xks.dpuf

vendredi 10 janvier 2014

José Van Dam chante du tango argentin à Liège pour aider Haïti


Le chanteur lyrique José Van Dam se produira, au profit de Haïti, à l'Opéra royal de Liège ce 26 janvier. Il sera accompagné du contrebassiste Jean-Louis Rassinfosse et du pianiste Jean-Philippe Collard Neven. Au programme de ce concert exceptionnel, le répertoire du chanteur argentin Carlos Gardel, le plus célèbre des "tangeros" de Buenos Aires.
Ce dimanche 12 janvier 2010, il y aura 4 ans qu'un séisme d'une exceptionnelle ampleur secouait l'île d'Haïti, provoquant la mort de près de 300 000 personnes, autant de blessés, et 1 million de sans-abri. Aujourd'hui la capitale et plusieurs villes tentent toujours de se reconstruire... Plus de cent mille Haïtiens seraient toujours sans logement, abrités dans des camps de fortunes et des bidonvilles. A Liège, plusieurs associations, mais aussi l'Université, aident comme ils le peuvent à cette reconstruction sur place.
C'est le cas de l'association "Liège aide Haïti". Elle organise le dimanche 26 janvier, à l'Opéra royal, un concert de soutien, avec le chanteur lyrique José Van Dam. "Liège aide Haïti" apporte son appui à deux structures installées près de Port-au-Prince, comme l'explique Ketly Astier, coordinatrice de "Liège aide Haïti".
"Nous soutenons directement deux établissements dans la périphérie de Port-au-Prince. Le premier est une école pour enfants. Le second, à Cité-Soleil, un bidonville connu pour sa dureté et la violence, est une école de formation professionnelle aux métiers de la maçonnerie, de l'électricité, de la menuiserie. Nous avons déjà de nombreux diplômés, certains d'entre eux ont même créé leur micro-entreprise."
Depuis quatre ans, l'asbl "Liège aide Haïti" organise des animations et spectacles dont les bénéfices sont reversés directement à ces deux projets. Le chanteur d'opéra José Van Dam a accepté d'être l'invité d'un grand concert de tango argentin, qui se donnera le 26 janvier à l'Opéra royal de Liège. Il sera accompagné de deux musiciens bien connus des milieux du jazz, le contrebassiste Jean-Louis Rassinfosse et le pianiste Jean-Philippe Collard Neven.
José Van Dam proposera durant ce concert non pas du chant lyrique, mais de grands airs de tangos créés par Carlos Gardel, très célèbre chanteur qui fit l'essentiel de sa carrière musicale en Argentine, avant de connaître une renommée internationale.
Alain Delaunois
http://www.rtbf.be/info/regions/detail_jose-van-dam-chante-du-tango-argentin-a-liege-pour-aider-haiti?id=8172911#newsImagesPane

L'île-à-Vache : future vitrine touristique d'Haïti ?

Par Stefanie Schüler
C'est LE projet phare du président haïtien Michel Martelly : transformer une petite île encore non exploitée en destination de tourisme de luxe.

L’Île-à-Vache, îlot paradisiaque de 45 kilomètres carrés, situé dans le sud d'Haïti, connait de profonds bouleversements : des hôtels et des bungalows, des restaurants, des magasins et des aires de bien-être mais aussi des routes et un aéroport vont bientôt voir le jour. Ainsi ce petit bout de terre caribéen, jusqu'ici éternel oublié des hommes politiques haïtiens, se trouve-t-il brusquement au centre de toutes les convoitises.
Les habitants, eux, s'interrogent sur leur avenir.
http://www.rfi.fr/emission/20140109-ile-vache-future-vitrine-touristique-haiti

mardi 7 janvier 2014

MONSIEUR JEAN METELLUS ET MOI



Monsieur Jean Metellus, Malgré la renommée qu'il s'était construite de par la qualité de ses oeuvres,  ne faisait pas partie de ces écrivains haïtiens que j’aimais lire volontiers. Histoire de goût littéraire. Je me suis un peu approché cependant des ces textes quand j’ai constaté qu’en France, à un moment de la durée, tout ce qui concernait Haïti passait souvent par lui dans les médias ou il entretenait une présence soutenue.
Particulièrement  les gens aimaient bien reprendre l’adjectif de « pathétique » qu’il avait accolé à Haïti dans un de ces textes. « Haïti, le pays pathétique »  resta pendant longtemps une formule que j’avais du mal à digéré. Surtout venant d’un écrivain haïtien.
En 1999 pour Haïti et à causes des raisons professionnelle, j’ai établi des contacts assez cordiaux et amicaux avec son fils. Du coup le père comme par un pseudo atavisme inversé me parut plus intéressant.
En 2004, Madame Chantale Blondel organisa à Toulon le petit festival de l’art nègre.
J’avais donc été désigné pour accompagner Monsieur Jean Métellus lors d’une conférence traitant des aspects ethnologiques et ethnographique du vaudou haïtien.
L’invitation une fois reçue, fut vite rangée dans la pochette ou l’on entrepose les choses que l’on va surement oublier. Ceci, non pas par manque d’intérêt sinon par la taille et l’immense valeur de l’intervenant que je devais accompagner. Je m’étais moi-même attribué un rôle de figurant.
Pendant des mois et des semaines, je vaquais à mes occupations sans réfléchir au sujet.  
Quand arriva la semaine de la conférence, pour ne pas être perdu, je me suis mis à compiler ça et là des informations. Des informations qui risquaient d’être utiles pour la compréhension du sujet qui serait magistralement par Monsieur Métellus.
Trois jours avant, j’ai pensé qu’il aurait été de bon ton de l’appeler et de faire le point avec lui pour éclaircir certains points.
Dans mon esprit je voulais le contacter pour lui dire que logiquement tenant compte de la hiérarchie, la façon la plus intéressante de présenter la conférence était que lui il fasse tout et que moi je ferai de la figuration.
Grâce à Philippe son fis, j’ai pu obtenir son numéro de téléphone.
Je l’ai appelé et je e suis présenté. Tout de suite, avec une simplicité caricaturale, il me dit avant même que je lui pose le sujet que lui aussi il allait m’appeler pour me dire qu’il sera ravi de m’accompagner et d’écouter ma conférence sur le vaudou.
C’était sans doute une attitude qui m’honorait certes, mais je ne m’y attendais pas du tout. Non seulement je ne m’y attendais pas, je n’avais même pas envisagé la possibilité d’une telle situation.
Donc à trois jours de la conférence, je n’étais pas prêt. J’ai retenu ma respiration, j’ai avalé ma salive  et j’ai essayé de lui dire que l’on pourrait faire un plan et que chacun  en ferait une partie.
Il insista en me disant qu’il était convaincu que j’étais capable de prononcer une très bonne conférence sur le vaudou haïtien et qu’il serait là pour rectifier ou ajouter ses points de vue si besoin.
Je n’ai pu que le remercier en me disant à moi-même qu’il fallait tout de suite se mettre au travail.
Pendant deux jours et deux nuits je me suis mis à lire et à écrire sur le vaudou haïtien.
Ce fut une expérience passionnante  d’imaginer  quelqu’un qui professe une foi chrétienne parler du vaudou dont une approche le considère comme du satanisme, parler du vaudou en essayant de lui trouver ce qui a de meilleur pour le placer là ou il doit être dans la culture et le folklore haïtien.
A un certain moment je trouvais tout ça amusant.
Le jour de la conférence, j’ai ressenti le stress de parler devant un public avec à mes côtés Monsieur Metellus qui pour moi représentait un censeur ou un professeur qui écoutait  son élève.
Finalement après mon exposé, il a déclaré qu’il n’y avait rien à ajouter et que j’avait tout dit et bien dit !
En réponse à une question posée, il intervint sur un aspect beaucoup plus proche du pratiquant vaudouisant tandis que moi j’avais fait exprès de garder mes distances avec un exposé plus objectif.
En quelques minutes il a fait montre de tout son savoir avec la simplicité et la sympathie que le caractérisait.
Il me demanda une copie de mon texte pour une publication sur son site internet. Je n’ai pas répondu favorablement à sa requête dans l’immédiat car je devais travailler la mise en forme. Après je fus pris par le temps et les promesses n’ont pas été honorées.
Le public avait tellement bien appréhendé mon texte que des particuliers sont venus en coulisses me demander des conseils.
Voici les contours d’une rencontre avec Monsieur Jean Mettélus dont je garde encore les plus agréables souvenirs.
Qu’il repose en paix ! Qu’il s’en aille avec le sentiment du devoir accompli ; avec l’haleine du soldat qui a combattu le bon combat sans avoir gagné la guerre mais qui a laissé des traces que suivront des légions des bonnes causes.







dimanche 5 janvier 2014

BELLES DE NUIT....

CHAPITRE  XXX
Gaspard ne trouva guère étonnante, la nature des programmations radiophoniques de ces premières heures du matin.
En parcourant le cadran, assis devant ses papiers en proie au doute et aux incertitudes immédiates, il sentit aussi l'attentisme qui s'était emparé de la ville. Peut être tout le  pays s’y vautrait déjà.
Les stations de radio qui depuis l’aube diffusaient des émissions à forte teneur religieuse ne dérogeaient point à leurs coutumes. D'ailleurs rien ne les obligeait à le faire. C'est surtout dans des moments de troubles qu'il faut rechercher la paix à coups de prières, de psaumes et de cantiques.
« En route avec Jésus », « debout pour Christ », « la cohorte des saints »,  étaient autant de titres de programmes qui s'accordaient parfaitement à la situation.
D'autres stations de radios avaient carrément affiché leur penchant pour le régime à la mode. La programmation du matin avait été certes modifiée pour la grande majorité. Pas de panéliste ni d'intervenant. Seulement de la musique engagée.
Et dans le genre, le chef du régime avait inspiré pas mal de groupes et institutions musicales de telle sorte que la discographie dédiée à sa personne, sa cause et ses œuvres était conséquente.
La chanson la plus diffusée représentait une pointe directe lancée contre ceux qui voudraient joindre les rangs des mutins. Elle comparait les citoyens à un paquet de crabes ligotés qui cherchent à pincer les doigts de celui qui veut bien les libérer.
D'autres stations du même bord rediffusait des discours prononcés lors de l'inauguration de certaines réalisations  capitales  comme l'aéroport international qui portait son nom d'ailleurs et la seule centrale hydroélectrique dont dépendait l'électrification d'une grande partie du pays.
Les stations reconnues pour leur tendance plutôt contraire misèrent sur une neutralité trop prononcée qui pointa bien clairement leur attitude opposée au régime.
Leurs programmations composées de musiques classiques, instrumentales et de chansonnettes françaises ne surprirent pas Gaspard qui finit par accepter l'évidence. Pour l'instant ce n'est pas à travers la radio qu'il allait se renseigner et s'informer.
L’obscurité de sa chambre se dissipa graduellement avec la rentrée des rayons de soleil par les murs en bois ajourés de la pièce. La cour était de plus en plus réveillée.
A chaque bruit d’arme lourde, les gens qui commençaient à reprendre leur rythme habituel de la journée, sursautèrent et restèrent figés quelques secondes avant de reprendre leur souffle et continuer à vaquer à leurs occupations.
Il était clair que les écoles chômeraient. Aujourd’hui et jusqu’à nouvel ordre. La cour sera beaucoup plus bruyante et animée. Ce sera un jour de vacances d’été avant l’heure. Ceci ne plait pas beaucoup à gaspard qui ne pourra surement pas travailler chez lui.
Les premiers enfants à se réveiller, déroulèrent leur routine sans trop se soucier du bombardement dont faisait l’objet le palais national et d’autres édifices publics du centre ville.
Les odeurs à café, les aromes à cannelle, mélisse, citronnelle vinrent annoncer une journée normale.
Pourtant, ce matin, Gaspard n’a eu ni son gobelet  de café fumant sur sa table, ni son seau d’eau posé en périphérie du monticule de pierres, attenant au mur.
Pour lui débutait une journée de merde. Il souhaitait de toutes ses forces une issue la plus rapide possible. Pour  lui définitivement la meilleure option aurait été la continuité pure et simple. Les changements de gouvernement charrient en fait trop de changements dans l’administration. Des modifications qui ne font que retarder les choses et faire perdre du temps.
Dans l’intérêt de son enquête, il avait peur que ses personnages cibles n’aient été obligés de quitter le pays.  Il reconnut quand même que son intérêt personnel passait,  en cette occasion,  avant l’intérêt de sa chère nation.
Il avait tout prévu sauf cette énième révolution.
Dans son agenda pour l’après midi d’aujourd’hui, il avait rendez-vous avec le cordonnier pour récupérer ses chaussures et surtout pour discuter avec lui de Sion.  Ce pays vers ou il faisait route tous les matins. Accompagnés de sa femme et ses enfants.  Sans oublier ses poules,  son chien et son chat.
Il espérait de toutes ses convictions un éclaircissement rapide de la situation car il se trouvait cloîtré chez lui sans pouvoir entamer sa journée.
Il ne savait pas si la marchande de café avait osé braver les tir d’obus et de mortier pour préparer son produit. Il ignorait aussi si le petit garçon qui joue le rôle de messager ne se trouvait pas caché  sous un lit, paralysé par la peur.
Il allait falloir se démerder ce matin.
C’est compliqué de vivre avec toutes ces incertitudes. L’attentisme est l’antichambre de la  mort. Un pas vers le néant. Il vous éloigne de la réalité et de ses vérités. Lui, il avait puisé son essence vitale dans l’action et dans l’activité. Il vivait parce qu’il agissait. L’horreur de subir les choses lui avait taillé une renommée d’enfant pommé puis de jeune homme ayant perdu la raison.
D’ailleurs ce sont ces mots qui revenaient le plus souvent quand il parlait à quelqu’un de l’importance et du sérieux de son enquête.
Il n’a jamais compris pourquoi il a toujours été le seul à capter l’évidence qui se cachait dans la succession de ces faits qui a commencé par la présence d’une voiture sur le faite d’un arbre centenaire d’un cimetière suivie sept cent soixante dix sept jours plus tard par un accident mortel dans lequel avaient perdu la vie les deux occupants de la voiture perchée.
Une curiosité utile l’avait rongée depuis les premiers instants. Ses heures d’insomnie ne se calculaient plus. Il écrivait la nuit ce qu’il corrigeait le matin. Des synthèses, des hypothèses et des déductions se succédèrent. Mais il lui était impossible  voire interdit de ne pas chercher à comprendre et à savoir.
Aujourd’hui, ou plutôt hier, il se trouvait à deux pas de résoudre les énigmes indispensables pour accoucher la démonstration de ses hypothèse et la conclusion de son enquête.
Il y était presque.
Avant le passage de l’avion avec ses tracts, le  départ de Lamentin d’un vaisseau de guerre, il avait interprété à moitié l’énigme photographié pendant les funérailles. 
Dans l’ordre logique qu’il avait établi, il lui restait cette visite chez le pasteur pour avoir sa version.
En passant il lui aurait posé des questions pour savoir si au moins lui il était conscient que ces fidèles sans trop savoir pourquoi, se déclaraient sionistes en faisant route vers Sion leur beau pays.
Il était évident que pour la grande majorité de ses ouailles le mot Sion représentait juste un son. Et  pour eux ce n’est pas le mot clé de la chanson. D’ailleurs pourquoi s’emmerderaient-ils à se poser la question sur un mot quand dans la chanson il est question que chaque soldat devra recevoir la gloire après la souffrance ?
Combien de fois dans ses sermons, le pasteur ne leur avait-il pas dit qu’ils étaient des soldats de Christ ?
 Ils avaient fini par s’assimiler à de vrais soldats de Dieu. Et dans la chanson, ils étaient contents de savoir que comme soldats, ils recevraient la gloire.
Toute gloire est toujours bonne à prendre.
Même l’imméritée, l’usurpée ou la divine. Surtout pour des humains qui se retrouvent un bon matin les mains vides, liées derrière le dos obligés à prendre un train en marche. Le train ou ne survivent que les braves.
Ce train-monde ou l’humain ressemble plutôt à un élément de décor que le porteur et forgeur de vies. L’être humain avec ses grimaces et ses gémissements, avec ses fausses joies et ses rires sur commandes semble animer une parodie pour se moquer d’eux-mêmes. 
Il lui restait aussi à élucider l’énigme des noms des filles divulgués lors du poignant témoignage d’un des jeunes hommes. Elbaid et Refne.
Sa planification était presque toute établie avant ce matin.
Aujourd’hui il doit tout reprendre à zéro. Depuis son café, son seau d’eau puis sa douche.
Mais les tirs continuaient encore et encore. Les forces gouvernementales ne répliquaient toujours pas. Les échos s’écoutaient toujours et semblaient sortir d’un même unité spatiale.
La vie revenait petit à petit dans la cour et dans les rues avoisinantes. Des voitures circulaient. En nombre beaucoup plus restreint que d’habitude. Mais les véhicules transportaient des gens qui se sentaient obliger d’aller au travail.
En fait, le gouvernement avait adopté comme méthode de réplique, l’indifférence. Il voulait prouver à l’ensemble de l’opposition, mutins compris, que la population était confiante et serein.
Les employés de l’administration publique avaient reçu l’ordre formel et presque menaçant de se démerder comme ils pouvaient pour arriver à leur travail tôt le matin comme tous les jours.
Beaucoup ont fait la route à pied.
Gaspard aima ce qu’il pressentait.
Les bruits des tirs finirent comme une banalité à intégrer l’environnement sonore de la ville.  Ainsi entre les avertisseurs sonores, le ronronnement des moteurs, les disputes de ménages, les vendeurs de tout, les tirs de cannons faisaient sursauter les passant sans s’inquiéter.

Les enfants les plus jeunes applaudissaient dans un vacarme épouvantable chaque détonation....

vendredi 3 janvier 2014

HAITI IN ENGLISH SPEAKING MEDIAS

Travel and Adventure: Should you visit Haiti?
When I told family and friends I was going to Haiti, the response was universal: "Why?" My answer: "Because I've never been there." And when I got there, I found that Haiti held so many surprises that can often happen when visiting a destination that is not overexposed.
In the late 1700s Haiti was the glory of the French colonies and one of the richest colonies in the world. The economy relied on slave trade and labor, which led to a successful slave revolt.
In 1804 Haiti became the first black independent nation. Over the years, poor leadership and other issues have caused economic troubles from which Haiti has never fully recovered. Still, I was impressed by the variety of things to see and the people who were very welcoming and proud to be Haitian.
Lire la suite:
http://www.wickedlocal.com/arlington/news/lifestyle/x1467743222/Travel-and-Adventure-Should-you-visit-Haiti
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Shakespeare's Antony & Cleopatra set in Haiti
MIAMI, USA (sentinel.ht) - A Haitian version of Shakespeare's famed tragedy of Antony & Cleopatra, set in Haiti on the eve of the revolution will have its opening night at the Colony Theatre in Miami Beach this month through a joint effort of GableStage, New York's Public Theatre and London's Royal Shakespeare Company.
The show will play from January 10 to February 9 with tickets starting at $65 and expected to sell strong. The stripped-down version was written by award-winning playwright and actor, Tarell Alvin McCraney.
The story line follows the relationship between Cleopatra and Mark Antony from the time of the Haitian revolution to Cleopatra's suicide during the final battle. The major antagonist is Octavius Caesar, one of Antony's fellow triumviri and the future first emperor of Rome in the original version.
Many consider the role of Cleopatra in this play one of the most complex female roles in Shakespeare's work. She is frequently vain and histrionic, provoking an audience almost to scorn; at the same time, Shakespeare's efforts invest both her and Antony with tragic grandeur. These contradictory features have led to famously divided critical responses.
January 10 to February 9 at the Colony Theater. Tickets cost $65. Visit gablestage.org.
Read more: http://www.sentinel.ht/entertainment/articles/performing/5325-shakespeare-antony-cleopatra-set-in-haiti#ixzz2pKzAQyR2
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Ja, Like Haiti, Can Make Tablets
Richard Browne, Business Reporter
If Jamaica looks to Haiti, it, too, could produce high-tech tablet computers for the local and export markets, according to Brian Pengelley, president of the Jamaica Manufacturers' Association (JMA).
He was responding to a report by the Associated Press last weekend that two rival companies in Haiti had started to produce tablets for the local and export market in that country.
Jamaica's nearest neighbour to the east is still recovering from its devastating earthquake of 2010, but it is now seeing its small manufacturing sector move up the value chain from simple products such as T-shirts to one of the world's most technologically advanced consumer products.
Jamaica can "very easily" follow Haiti's lead, Pengelley said. "We certainly have the skills and the capabilities here."…
http://jamaica-gleaner.com/gleaner/20140103/business/business6.html
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GIRL'S ESCAPE
PORT-AU-PRINCE, Haiti — She was a 13-year-old girl who said she was beaten daily by strangers who forced her to work unpaid in their home, and she wanted to escape.
Marilaine was one of 200,000 or more Haitian children called restaveks, typically serving as unpaid maids in strangers’ homes, working for room and board. It is a vast system of child trafficking that is often characterized as a modern form of slavery. I followed Marilaine for a week in Haiti as she tried to flee, find her parents and start life over — and this is her story.
Marilaine grew up in a remote village where no family planning or public schooling is available, one of 12 children to impoverished parents who later separated. As Marilaine tells the story, one day when she was 10 years old, she walked to her father’s house to ask him to help pay her school fees. Instead, he dispatched her here to the capital to work as a restavek, a Creole term used to describe child laborers, without even telling her mother.
http://www.nytimes.com/2014/01/02/opinion/kristof-a-girls-escape.html?_r=0
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Written by The Sweet Science
Stiverne Wants To Be 1st Haitian-Born Heavyweight Champ

OTTAWA, Canada (January 2, 2014) - On his mission to become the first Haitian-born heavyweight champion of the world, World Boxing Council (WBC) Silver champion Bermane "B. Ware" Stiverne (23-1, 20 KOs) still doesn't know exactly when and where he will be fighting for the vacant WBC heavyweight world title.
After patiently waiting 2 ½ years as the mandatory challenger, though, the 34-year-old Stiverne understands that he will be in his first world title fight sometime during the first-quarter of 2014 - date, place and network to be determined - in a rematch with Chris "The Nightmare" Arreola (36-3, 31 KOs).
Once Vitali Klitschko finally announced his retirement, the WBC mandated a title fight between its top two rated heavyweights, No. 1 Stiverne and No. 2 Arreola, ordering their respective promoters, Don King Productions and Goossen-Tutor Promotions, to begin negotiations. Stiverne-Arreola will go to a WBC purse bid in Mexico if an agreement is not reached by the January 17.
http://www.thesweetscience.com/news/articles/17808-stiverne-wants-to-be-1st-haitian-born-heavyweight-champ

mercredi 1 janvier 2014

BELLES DE NUIT ... CHAPITRE XXIX

Il ne pouvait plus se retenir.
Il fallait se vider la vessie. Le plus vite possible. Il s'était retenu la respiration. Il expulsait de l'air en soufflant par la bouche. Comme le font les femmes enceintes au moment d'accoucher.
Il bougeait avec de moins en moins d'entrain. Chaque minuscule mouvement semblait écarter, ouvrir et desserrer les sphincters vers l'évidence d'une miction soudaine et non contrôlée.
Il rentra dans l'immense immeuble en sautillant sur la pointe des pieds. Il poussa énergiquement les deux battants du grand portail qui ne lui opposa aucune résistance. Ses yeux s'écarquillèrent dans un geste de satisfaction entremêlé d'une lueur vive d'espoir.
L'immeuble abritait en fait une interminable succession de petites toilettes.
Tout en se dirigeant vers celui qui était droit devant lui, il constata qu'il était le seul à avoir envie de se débarrasser de son trop plein de déchets.
Ses pas décidés cognaient le parquet qui rechignait dans un bruit langoureux et tenace tandis que le grincement du va et vient sur les axes rouillés des battants de la porte d'entrée marquait la mesure de cette musique que Gaspard ne semblait plus écouter.
Chaque pas vers les toilettes le rapprochait vers la délivrance ultime.
A ce moment de sa vie, rien n'était plus important que de pouvoir pisser.
Il n'y arriverait jamais se disait-il, tant le besoin se faisait pressant.
Il avait carrément mal au bas ventre.
Les mouvements de contraction musculaire sur les sphincters avaient perdu toute leur efficacité.
Pourtant l'alignement des portes des cabines adossées contre le pan du mur de la grande salle était à portée de quelques pas.
Quatre, au grand maximum.
Il chercha et retrouva un dernier souffle pour ce bout de trajet.
Il poussa d'une main la porte et commença à défaire la fermeture éclair de sa braguette.
Le couvercle du sanitaire blanc nacré était rabaissé.
Peu importe.
Au besoin il pisserait sur ce couvercle. Il y avait urgence. Pour sortir le membre de son pantalon, il fallait se relâcher. Il le sentait à peine. Plus de considération ni sur sa taille, ni le tonus, ni les fonctions plaisantes qui lui sont généralement dévolues.
Là, il s’agissait d’un tuyau, d’un organe douloureux qui attendait le moment et l’endroit propices pour expulser en un seul jet la douleur et cette désagréable sensation qui ne pouvait cesser d’exister qu’après avoir pissé.
Il y parvint.
Il ferma les yeux pour déguster cet instant bienvenu et si plaisant de la vidange de sa vessie.
La sensation de soulagement lui parcourut immédiatement et assez vite le corps. Pourtant, il n'entendit pas le bruit du jet de liquide s'écraser dans l'eau du fond de la cuvette.
Il ouvrit les yeux pour constater la présence d'une sorte de magma nauséabond occupant plus de la moitié de la cuvette. Ce contenu bougeait sous l'impulsion de quelque chose qui semblait vouloir jaillir des entrailles de la terre.
Du fond de la cuvette sortait un ronronnement qui se transforma assez vite en grondements, en mugissements.
Il voudrait partir en courant mais il pissait encore. La cuvette s'emplit. Puis dans un bruit d'explosion, elle se vida en plaquant contre les murs de grosses boules de cheveux en pelotes, des crachats en jets, des matières fécales en cônes interminables.
Là, il fallait vraiment partir.
Quitter les lieux.
Il poussa dans l'autre sens la porte qui céda non sans peine avec un bruit d'explosion de boulet de canon.
Il porta les deux mains contre les oreilles en fuyant. Mais le bruit résonnait encore comme un écho.
Toutes les portes se mirent à s'ouvrir et à se fermer l’une après l’autre, observant toujours le même délai.
Il aurait pris du temps pour scruter et apprécier cette chorégraphie montée en valse ordonnée de centaines de portes. Mais le bruit devenait de plus en plus assourdissant. Les images inimaginables. Des sanitaires et des lavabos en pleine rébellion crachant dans un ras le bol effarant tout ce qui leur avait été déversé pendant des années.
Les pelotes de cheveux crépus explosaient dans tous les sens tandis qu’une bouillie immonde de merde, de pisse et d'eau se désintégrait en des myriades de minuscules bulles pour éclabousser les murs qui ne tardèrent point à perdre leur blancheur et leur aspect trop propre.
Toujours avec ce bruit: boom!
Le même bruit.
Ce boum qui domine l’ensemble de tous les autres bruits.
Arrivé à hauteur de la porte de sortie, Gaspard sentit des secousses atteignant les murs et le plancher qui céda sous ses pieds.
Il eut vite le temps, dans un élan naturel de survie, de saisir les marques de la porte de sortie. Le tremblement se fit de plus en plus violent. Mais rien ne cédait. Gaspard s'y arrima et s’y accrocha de toutes ses forces pour arrêter le mouvement qui allait finir par vaincre ce qui lui restait comme énergie.
Entre un boom et un autre boom, un coq chanta et délivra un strident cocorico. Puis un autre cocorico. Les chants résultèrent assez forts pour dissiper et couvrir les bruits des portes…
Le souffle haletant, Gaspard ouvrit les yeux et se retrouva accroché à la structure métallique de son lit.
- Ouf! Quel soulagement!
Il le comprit assez vite
- Ce ne fut qu'un rêve.
Gaspard se réveilla donc ce matin-là pas comme d'habitude. Il se retrouva en décubitus dorsal strict le regard embrumé, rivé vers la toiture en tôle de sa chambre. L'esprit comme sortant d'une nuit d'ivresse provoquée par l'ingestion d'alcool de mauvaise qualité, il avait beaucoup de mal à se ressaisir.
Pendant un bref instant il était comme perdu. Il ne pouvait pas discerner s'il était encore dans un rêve ou si l'environnement qu'il appréhendait était bien sa portion réelle d'univers.
La peur de ce déferlement de déchets, la crainte de la honte de se pisser dessus, l'épouvante de ces portes s'ouvrant et se refermant dans un bruit assourdissant avaient fait le voyage avec lui.
Il crut entendre ce "boom" répétitif de ces pelotes de cheveux raides qui explosaient en des millions de brins noirâtres pour se plaquer contre le mur.
Oui.
Le bruit l'avait accompagné dans sa petite chambre, dans sa cour. Le temps qui s'écoulait entre deux bruits s'était considérablement allongé.
Gaspard décida de se lever pour s'assurer de l'existence de ce bruit inhabituel dans le vacarme de la vie quotidienne de sa ville, de son quartier et de sa cour.
Ceux sont bien des détonations d'armes de gros calibre. Il essaya sans y parvenir, de localiser la cible ou la position du canonnier.
Il aurait pu être question d'un exercice de tir. Généralement les gens sont informés pour éviter la panique.
- Oh merde alors!
S'exclama-t-il, en se prenant la tête des deux mains.
- Oh putain de con! Les mutins passent à l'exécution de leurs menaces contre le palais national, une fois expiré l'ultimatum…
Comment fallait-il imaginer la suite ?
Voilà la grande question à laquelle il fallait répondre.
Après quelques minutes, nécessaire pour récupérer l’intégralité de son esprit et réfléchir correctement, il fit un constat évident. La ville avait elle aussi rêvé. De bruits inhabituels et de merde.
La ville se réveilla difficilement dans l'attente. Dans l'expectative. Aucune consigne nationale ou officielle n'avait été donnée.
En quelque sorte, la ville avait prolongé sa nuit, son sommeil dans une matinée qui s'annonçait à la fois grasse et lourde.
Comme signe de réveil, seuls les coqs s'étaient descendus de leurs perchoirs et se mirent à picorer au rythme des cocoricos.
Le pilonnage du palais présidentiel ou d'autres bâtiments officiels continuait à en juger par les bruits des tirs de mortiers ou de canon.
L'environnement matinal et sonore de Gaspard subit de profondes modifications surtout en matière de sonorités.
A cette heure-ci généralement la valse de prestataires de services divers anime déjà l'ambiance de sa cour.
Des acheteurs d'électro-domestiques en panne et jugés irréparables passaient les premiers. Puis, des acheteurs de toute sorte d’objets, du sommier au fer à repasser, sans oublier des morceaux de postes de télévision ou de ventilateurs, des aiguiseurs de couteaux, des vendeurs de fruits de saison et de légumes, des vendeurs de papiers hygiéniques s'entrecroisent souvent dans l'indifférence absolue des habitants de la cour qui considéraient ses services inutiles et non prioritaires.
Pourtant si le défilé s'est maintenu pendant des vies c'est que ces activités malgré leurs caractères peu utiles en apparence, rendent service et permettent à des gens de survivre et de subvenir aux besoins de leurs familles.
Pourtant, cette nouvelle révolution avec sa dose d'inconnu et sa portion de doute avait inculqué une prudence raisonnée qui poussait les gens à une attitude attentiste vis à vis des événements qui pouvaient basculer dans un sens ou dans l'autre.
Ce matin-là, le cordonnier avait lui aussi fait usage de la prudence. Gaspard ne saurait dire s'il avait oui ou non fait sa prière du matin. Il n'avait pas été bercé par cette chanson qui parle de Sion.
Les tirs continuèrent tandis que les minutes des premières heures du matin s'égrenaient peu à peu.
Il voudrait être mieux informé. Un état précis de la situation lui aurait permis de prévoir et organiser sa journée.
Il ne voulait pas le faire. Mais il n'avait pas le choix. Il sortit un petit poste de radio à transistor et parcourut le cadran en quête d'information. Qu'elles eussent été crédibles ou pas, en ce moment importait peu.
Ce qui l'intéressait c'était surtout la tendance du mouvement dictée par le comportement de la population.
L'opposition agissait de façon plutôt clandestine. La force politique ayant sympathisé avec le courant opposé, se trouvait surtout à l'extérieur, dans des pseudos mouvements entretenus pas les exilés dont le nombre n'arrêtait pas de grossir.
Et très justement, l’effet le plus direct de cette nouvelle tentative de se défaire du régime en place sera le départ en nombre non négligeable d’opposants en sourdine ou de citoyens que la sentence populaire aura étiqueté comme tels.
Pour cette raison, il y avait de fortes chances que l'action des mutins n'eût été suivie d'aucun support dans le pays.
Depuis quelques années l’issue de ces mouvements était souvent déterminée par la volonté des nations puissantes qui jouent le rôle d’arbitres pour mieux protéger leurs propres intérêts.
Auteur: Jonas JOLIVERT