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mercredi 8 septembre 2010

Un héros haïtien honoré à Québec

Publié le 08 septembre 2010 à 16h02

Pierre Pelchat Le Soleil
Le représentant de l'Association haïtienne de Québec,
Adrien Chavannes, le sculpteur Anioclès Grégoire
 et le président de la Commission de la capitale nationale,
Jacques Langlois, devant la statue du général Toussaint Louverture.

LE SOLEIL, STEVE DESCHÊNES

(Québec) Un héros haïtien a été honoré, mercredi, à Québec par le dévoilement d'une statue en bronze du général Toussaint Louverture dans le parc de l'Amérique latine situé dans la basse-ville, entre le Palais de justice et la rivière Saint-Charles.
L'événement s'est déroulé en présence de représentants du président d'Haïti, de la communauté haïtienne, du gouvernement du Québec, de la Commission de la capitale nationale, de la Ville Québec ainsi que de plusieurs invités.
Le représentant de l'Association haïtienne de Québec, Adrien Chavannes, a souligné le rôle important joué par le général dans l'abolition de l'esclavage à Haïti à la fin du 18e siècle qui a conduit, par la suite, à l'indépendance de son pays. L'action de Toussait Louverture a aussi ouvert le chemin au mouvement anticolonialiste en Amérique latine.
«Il a été le précurseur de l'indépendance. Il a conduit la seule révolution victorieuse d'esclaves de l'histoire. C'est le plus grand héros afro-américain. Il a fondé le premier État noir et il est considéré comme un grand libérateur des peuples», a affirmé M. Chavannes.
«Avec la statue de Toussaint Louverture, le parc de l'Amérique latine est un lieu de mémoire pour les Haïtiens, les Noirs mais aussi pour toutes les personnes qui rêvent de justice et liberté», a-t-il ajouté.
La statue est l'oeuvre de l'artiste sculpteur Anioclès Grégoire. Le monument a été offert par l'Association haïtienne de Québec.
Le général Toussait Louverture est décédé en 1803 dans une prison en France après avoir été fait prisonnier par les troupes françaises sous les ordres de Napoléon. L'année suivante, l'indépendance d'Haïti a été proclamée.
La statue du général haïtien se retrouve aux côtés de celles de l'écrivain cubain José Marti, du philosophe équatorien Juan Montalvo, du général uruguayen José Gervasio Artigas, de l'homme politique chilien Bernardo O'Higgins et du général vénézuélien Simon Bolivar.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/societe/201009/08/01-4313731-un-heros-haitien-honore-a-quebec.php

Des personnalités accueillent favorablement les rencontres du chef de l'Etat avec les candidats

La série de rencontre avec les candidats initiée par le chef de l'Etat suscite des réactions diverses de la part de plusieurs politiques et des membres de la société civile. Les avis sont partagés sur l'opportunité de ces rencontres informelles tenues pour la plupart en la résidence du chef de l'Etat. L'historien Georges Michel salue la démarche qui vise à rencontrer notamment des personnalités qui ne sont pas membres de sa plateforme. Cette démarche inédite pourrait s'inscrire dans le cadre des stratégies ou méthodes propres au président Préval, assure M. Michel pour qui il ne devrait pas y avoir de mystères autour de ces rencontres.
Les journalistes doivent interroger les candidats à l'issue de ces rencontres, estime l'historien qui dit être dans l'attente de communiqués de presse du secrétariat de la Présidence autour du sujet.
Cet avis est partagé par l'analyste politique Patrice Dumont. Il qualifie d'élégant et efficace la démarche du président Préval. Même s'il n'est pas toujours tendre avec le chef de l'Etat, M. Dumont veut croire que le président haïtien tente de mettre en confiance les candidats en raison des nombreuses critiques relatives à un contrôle du CEP.
Préval joue et gagne parce que cela relève de la bienséance et de l'élégance, insiste M. Dumont pour qui il s'agit d'un effort dans le cadre de la modernité politique.
D'autres personnalités de la société civile tel le juriste Samuel Madistin n'a fait aucune objection à la série de rencontre du président Préval. Il soutient que le chef de l'Etat à la latitude de s'entretenir avec qui il veut.
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18236

Les effets pervers de l'aide en semences sur l'agriculture haïtienne

Haïti: Une étude sur l'agriculture haïtienne effectuée après le séisme du 12 janvier par des experts de la University of East Anglia (UEA) a révélé que la plus grande partie de l'aide en semences fournie à Haïti suite à cette catastrophe n'a pas atteint son objectif, c'est-à-dire, n'a pas été utilisée pour soulager, comme prévu, les besoins d'urgence. Les recommandations suggérées dans cette étude font suite à un premier système d'évaluation de la sécurité des semences (en anglais, SSSA) en Haïti qui a vu une équipe internationale de chercheurs, dont le Dr Shawn McGuire de la University of East Anglia (UEA), examiner l'impact du séisme du 12 janvier sur les moyens de subsistance des familles paysannes.
Selon les conclusions du rapport sus-mentionné, l'aide en semences, lorsqu'elle est mal conçue, peut porter préjudice aux agriculteurs, démoraliser les marchés locaux et ainsi empêcher l'agriculture haïtienne de s'affranchir de l'assistanat.
Les travaux, menés dans 10 régions d'Haïti en mai et Juin de cette année, ont analysé l'effet du tremblement de terre sur les ressources et les activités des ménages agricoles au cours des saisons qui ont suivi immédiatement la catastrophe, apprend-on d'un document produit par l'UEA. Les changements dans le travail, les cultures plantées et les activités commerciales ont été analysés à côté d'importantes questions liées à des semences, en particulier la capacité des agriculteurs à obtenir les semences et plants qu'ils désiraient en temps d'ensemencement. Près d'un millier d'agriculteurs ont été interrogés dans le cadre de cette étude qui a également examiné les effets négatifs de l'aide en semence.
L'agriculture représente le tiers du produit intérieur brut (PIB) d'Haïti, selon le document de l'UEA qui souligne qu'une grande partie du pays a reçu une aide en semences après le séisme, en février et mars. Toutefois, poursuit le document, l'évaluation des experts de l'UEA a constaté que plusieurs régions ayant bénéficié d'une aide en semences, ne sont pas celles dont l'agriculture a été directement affectée par le séisme. L'évaluation a également mis en évidence les cas de semences remises en retard ou qui n'ont pas germé.
Dr McGuire, maître de conférences en ressources naturelles à l'école de développement international de l'UEA a déclaré: « Souvent, les distributions de semences d'urgence ne sont pas aussi nécessaires que vous le pensez, et elles ne sont pas inoffensives; l'acheminement de l'aide en semences mal adaptée ou qui ne germe pas constitue une source d'inquiétude même pour les agriculteurs les plus vulnérables. Et les distributions à grande échelle empêchent le développement des marchés de semences locales qui sont plus adaptées aux besoins des agriculteurs que les décisions des bailleurs de fonds.
«Si vous allez faire une aide en semences, vous devez vous assurer de la nécessité de cette aide dans la région ciblée au lieu de vous confiner dans des suppositions de besoins », a prôné Dr McGuire qui a noté dans ses évaluations que les problèmes relatifs à la disponibilité des semences en Haïti sont plutôt d'ordre financier qu'autre chose. Car, dit-il, les semences sont disponibles dans les marchés locaux, mais certains ne pouvaient pas se permettre de l'acheter.
« Ainsi, le type de réponse d'aide - les distributions de semences à grande échelle - ne correspond souvent pas au problème de la sécurité des semences à la main. Le problème immédiat est clairement l'une des difficultés financières, ce qui peut conduire à des problèmes d'accès à une gamme de produits, y compris les semences. Bien que le tremblement de terre ont affaibli les finances de nombreuses familles, la pauvreté chronique en Haïti a été la question fondamentale ».
L'équipe a recommandé que l'aide d'urgence en semences ne doit pas être utilisée pour résoudre les problèmes d'urgence. Les organisations humanitaires devraient veiller à ce que la semence qu'elles comptent distribuer est adaptée aux conditions locales, correspond aux goûts des agriculteurs, et est au moins aussi bonne que celle qu'ils utilisent normalement. L'évaluation a également constaté que les agriculteurs ont eu un accès très limité à de nouvelles cultures ou de variétés améliorées au cours des cinq dernières années. A ce sujet, elle a recommandé que des mesures soient prises pour développer et identifier de nouvelles variétés qui peuvent être introduites sur le terrain.
«Une des choses les plus frappantes que nous avons constatée était que seulement 14% des agriculteurs avaient rencontré de nouvelles variétés au cours des cinq dernières années, avec plus de la moitié de ces nouvelles variétés arrivant seulement à la distribution d'urgence en Février et Mars 2010 a expliqué le Dr McGuire . «Très peu d'innovations a atteint les agriculteurs haïtiens, beaucoup moins que dans d'autres pays très pauvres comme l'Ethiopie. La plupart des pays ont des institutions du secteur public et privé pour identifier de nouveaux types de cultures et de fournisseurs de semences, mais ces institutions sont faibles en Haïti. Les principales questions à long terme sont la pauvreté chronique dans l'agriculture et le manque de variété dans leurs cultures.
Toujours selon les évaluateurs de l'UEA, l'impact immédiat du tremblement de terre sur l'agriculture a été le déplacement massif de populations en provenance de Port-au-Prince vers les zones rurales, qui a mis la pression sur les ressources limitées des agriculteurs. Le séisme a également perturbé le fonctionnement du marché, ce qui a affecté les revenus des agriculteurs. Toutefois, l'évaluation a montré que, pour la plupart des indicateurs, les agriculteurs haïtiens ont rebondi rapidement des effets immédiats du tremblement de terre. La plupart des migrants sont retournés dans les villes. Bien que les agriculteurs sèment, 16% de moins que la normale immédiatement après le tremblement de terre, ils prévoient de semer plus que la normale dans la saison suivante.
L'étude de l'équipe de l'UEA a également pris en compte le cas des femmes haïtiennes dans l'agriculture, en particulier, les femmes chefs de famille. Selon l'équipe, ces dernières jouent un rôle essentiel dans la production de semences et de marché, et sont souvent responsables de la conservation des aliments et des semences. Le commerce rural, géré principalement par des femmes, a diminué de près de 90-92% dans certaines régions.
A rappeler que le SSSA a été financé par l'Office de l'aide étrangère aux sinistrés de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) et coordonné par le Centre international d'agriculture tropicale (CIAT), en collaboration avec le Catholic Relief Services, l'UEA, la FAO, les ONG et le ministère de l'Agriculture en Haïti.
C.L.G
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83315&PubDate=2010-09-07

Le Réseau protestant d'Haïti demande des comptes

Les responsables du Réseau protestant d'Haïti (RPHaïti) ne sont pas satisfaits de leur représentant au CEP. Dans une lettre ouverte adressée à la Fédération protestante d'Haïti, ils exigent des explications claires sur son silence et son appui au conseiller Léonel Raphaël. Faute de quoi, ils tourneront le dos à la Fédération et au CEP. Le RPHaïti estime que l'institution électorale frôle l'immoralité. Haïti: Le silence de la Fédération protestante d'Haïti sur les nombreuses critiques portées contre l'institution électorale interpelle la conscience des responsables du Réseau protestant d'Haïti (RPHaïti). Ceux-ci exigent des explications sur les motifs qui poussent la Fédération protestante à appuyer le CEP ainsi que leur représentant au sein de l'institution électorale, le conseiller et pasteur Léonel Raphaël. « Nous ne sommes pas satisfaits de la présence de notre représentant au sein du CEP. Tout au moins, nous ne savons pas ce qu'il fait », a déclaré le président du RPHaïti, le Dr Jerry Moncoeur dans une interview accordée ce mardi au Nouvelliste.
« Nous exigeons de la Fédération protestante des explications sur le soutien apporté au CEP et au conseiller Leonel Raphaël, a-t-il martelé. Si ces explications ne sont pas convaincantes, le RPHaïti se désolidarisera de la Fédération et par la même occasion d'avec le CEP », précise Jerry Moncoeur.
Tout en rappelant les dernières déclarations de l'ancien conseiller électoral, Jean Enel Désir, faisant croire que d'autres conseillers sont impliqués dans des pratiques pas trop orthodoxes, le président du RPHaïti estime que le CEP fait face à un grave problème de crédibilité.
« Récemment, nous avons entendu le président de la Fédération protestante d'Haïti renouveler sa confiance au pasteur Léonel Raphaël, représentant de la communauté protestante au CEP. Si son oeuvre est louable et la Fédération s'en réjouit, il est de tout respect pour le peuple chrétien d'en savoir les motifs, lit-on dans la susdite lettre ouverte. Pour balayer la confusion des observateurs intéressés et le doute qui pèse sur la Fédération dans ses nombreux choix de membres du CEP, le Conseil administratif du Réseau protestant d'Haïti vous demande, mesdames et messieurs, membres de la Fédération protestante d'Haïti d'informer le public protestant sur vos agissements au sein du CEP. »
« Tandis que la bataille politique s'engage, le temps se durcit de plus en plus, le pays s'enfonce dans l'abîme, le peuple se meurt, poursuit la lettre ouverte. Même les gens d'église de nos jours, se laissent emporter par la dépression, la lassitude et le découragement. Si les chrétiens ne peuvent plus communiquer le courage de vivre, la force de lutter et l'espérance d'un lendemain meilleur, quel est donc le rôle de l'église en Haïti ? », s'interroge le RPHaïti. »
Contacté par Le Nouvelliste mardi après midi au sujet de cette lettre ouverte, le président de la Fédération protestante affirme être en possession de cette correspondance de RPHaïti. Toutefois, le pasteur Sylvain Exantus se garde de prendre position pour le moment. « Je ne suis pas habilité à me prononcer aujourd'hui sur cette lettre ouverte, pas avant une concertation avec le reste de l'équipe », répond-il de façon mesurée aux questions du journal.
Par ailleurs, dans cette lettre ouverte adressée à la Fédération protestante, le RPHaïti se dit touché par la situation des sinistrés 8 mois après la catastrophe et la situation politique du pays. « La crise haïtienne, depuis le passage du séisme du 12 janvier, connaît une dimension de plus en plus douloureuse. A la faveur de ce triste événement, dans un élan patriotique et de profonds sentiments, le peuple était prêt à se donner la main pour arrêter la descente aux enfers du pays », peut-on lire dans cette correspondance.
« Malheureusement, poursuit-elle, les dirigeants n'ont pas su profiter de cet instant d'amour et de compassion si rarement manifesté entre les fils de cette nation. Quelques mois plus tard, plus que jamais, la division, la haine et la vengeance ont repris leur place dans le comportement habituel de l'Haïtien, toujours selon le document. Certains accusent le président de la République d'en être responsable, d'autres accusent les membres du CEP. »
Une situation sociopolitique confuse, selon le RPHaïti. « La classe politique rejette les élections, la plupart des citoyens sont dans la plus totale confusion. Les jeunes, fatigués de souffrir interrogent leurs leaders sur la conduite à suivre, poursuit la lettre ouverte. La nation presque entière se questionne sur la crédibilité des membres du CEP responsable de l'avenir politique et social du pays pour les cinq prochaines années. »
Face à cette situation, le Réseau protestant d'Haïti sort de son silence et demande des comptes à la Fédération protestante d'Haïti, qu'il somme de lui expliquer les motifs de son comportement et de son support au CEP.
Cette lettre ouverte à la Fédération protestante d'Haïti en date du 5 septembre 2010 porte les signatures du Dr Jerry Moncoeur, président du Réseau protestant d'Haïti (RPHaïti); du pasteur Casimir Remile, président de la Mission des Églises baptistes libres et secrétaire de liaison du RPHaïti; du pasteur Makir Kesa, président de l'Église Luthérienne d'Haïti et vice-président du RPHaïti, enfin de celle du pasteur Jorel Jacob, secrétaire exécutif du RPHaïti
Robenson Geffrard
rgeffrard@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83303&PubDate=2010-09-07

A qui profite le crime ?

Haïti: Le CUSM, Comité d'Union et de Support aux Municipalités, a relevé avec beaucoup de douleur les actes inadmissibles et irréparables du CNE au Centre-Ville de Port-au-Prince. Le bloc compris entre le boulevard Jean-Jacques Dessalines, les rues Bonne Foi, des Fronts Forts et du Centre s'est vu tout simplement rasé sans l'assentiment des propriétaires, mais une nouvelle fois sans aucune prise en compte du Patrimoine Bâti par les institutions publiques. Qui a donné l'ordre de démolir ? Des questions ont été posées à plusieurs responsables - Commission de la Reconstruction, Ispan, Travaux Publics, Mairie -, les réponses sont toutes les mêmes : on ne sait pas. Le CNE, bien qu'étant un organisme autonome (?), peut-il prendre une telle décision, sans l'accord de son ministère de tutelle ou du gouvernement ?
Si dans cette affaire le CUSM laisse l'aspect du droit aux avocats et à la justice, il dénonce avec véhémence cette volonté manifeste des décideurs et gouvernants d'effacer toute trace de la mémoire haïtienne. A force de répéter à tort et à travers que depuis 200 ans rien n'a été fait, les acquis risquent de disparaître dans une prétendue refondation-reconstruction-réinvention. Aucun projet de développement, aucune nouvelle ville ne prendra corps dans cet espace où se détruit l'âme haïtienne, où les fils du temps sont systématiquement cassés, où ne se préserve pas le bien commun et où le patrimoine matériel, témoin de notre passé, est aussi maltraité... Un peuple sans passé n'a pas d'avenir...
La déclaration d'utilité publique du Centre-Ville a-t-elle ouvert la porte aux luttes et spéculations foncières ? La valse des millions fait rêver bien des gens... Face à la corruption qui gangrène les institutions, de sérieux garde-fous sont à établir dans l'intérêt de la collectivité. Les activités de démolition doivent être mieux pensées et appliquées, avec plus de transparence, de participation, et de rigueur. Pitié pour la population déjà mise à genoux dans cette conjoncture aussi difficile !
CUSM
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83240&PubDate=2010-09-07
Commentaires:
C'est quoi et ou le crime.
Si on doit attendre l'accord de chaque individualité haïtienne pour démolir et reconstruire ça prendra la vie des rats...

249 cadres au service du développement national

Haïti: Cette année encore, parents, amis et la communauté éducative, des notables de la ville des Cayes n'ont pas raté le rendez-vous des finissants de l'Université publique du Sud des Cayes (UPSAC), le samedi 28 août 2010. Très tôt, ils se sont rendus à la presqu'île des Icaques, dans les locaux de l'hôtel « La Cayenne », en vue d'assister au défilé de ces jeunes qui participeront demain à la reconstruction de la nouvelle Haïti.
Des finissants de l'UPSAC
Sereins, calmes, les 249 récipiendaires étaient en toge. Au nombre de trois, on distinguait : la faculté de droit, la faculté des sciences de l'éducation et la faculté des Sciences administratives.
Débutée par une messe célébrée par monseigneur Guire Poulard, évêque des Cayes, la cérémonie de graduation s'inscrivait dans le cadre de la décentralisation prônée par le ministre de l'Éducation d'alors, M. Jacques Edouard Alexis. Les révérends pères Yves Voltaire et Jean Marcel Louis, respectivement recteur de l'UPSAC et doyen de la faculté des sciences de l'éducation, y ont pris part.
L'homélie de circonstance était centrée autour de la vie de St Augustin dont le passage a fortement marqué la pensée occidentale. Converti à l'âge de 33 ans, St Augustin était devenu prêtre et par la suite évêque. Il fut un modèle de théologien et de sociologue.
L'évêque des Cayes a choisi St Augustin parce qu'il voulait montrer que l'homme peut, à n'importe quel moment de la durée, prendre son destin en main. On dirait un message délivré, reçu, capté par l'assistance tout entière qui a suivi avec attention l'homélie de monseigneur Guire Poulard.
Ce samedi 28 août 2010, les représentants du grand Sud, notamment les gens du sud ont assisté à la huitième cérémonie de graduation de l'histoire de l'UPSAC. Aujourd'hui on compte 249 finissants qui célèbrent la fin de leurs études de licence en droit, en gestion des affaires et en sciences de l'éducation.
Selon le recteur de l'UPSAC, le révérend père Yves Voltaire, « cela porte à 1189 le nombre de professionnels formés à l'Université publique du Sud des Cayes depuis sa fondation en 1999 ». Et beaucoup de jeunes cadres formés à cette institution sont déjà intégrés plusieurs secteurs de la vie nationale tels que la banque, la fonction publique, la magistrature, les ONG, etc.
Le recteur de l'UPSAC,
le révérend père Yves Voltaire
Cela prouve que la formation supérieure constitue un véritable levier au service du développement, a indiqué le professeur Pierre-Michel Laguerre, directeur général du ministère de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP).
Justement, dans son allocution de circonstance prononcée le samedi 28 août 2010, M. Laguerre avait mis l'accent sur la mission de cette institution en ces termes :
« La mission de l'UPSAC, si elle apparaît évidente aujourd'hui, ne l'était certes pas il y a peu de temps. Il s'agissait pour nous, bâtisseurs de l'avenir sur des socles de compétences, de secouer une société, de l'éveiller à une réalité de la vie moderne, de lui donner les bons instruments pour y participer et, dans toute la mesure du possible, de lui inculquer le goût de contrôler une large part de notre avenir.
Si le Sud d'aujourd'hui renaît de ses cendres, c'est largement grâce à l'UPSAC. Le Sud de demain pourra compter sur la contribution de cette grande institution : un corps professoral de haut niveau et des cohortes de sudistes rompus à l'excellence et que bien peu de défis rebuteront.
Voici donc un moment qui met en lumière les mutations du secteur de l'éducation, qu'il s'agisse de l'explosion des connaissances, du rythme et de la complexité des changements à l'échelle mondiale ou de la fréquentation massive de cet établissement d'enseignement supérieur. »
Vue partielle de l'assistance
Depuis 1999, avec la création du Centre d'Enseignement Supérieur et Technologique (CEST) ayant pour coordonnateur M. Pierre Michel Laguerre, un vent de changement commençait déjà à souffler sur la ville des Cayes. A une décennie environ, grâce à l'Université publique du Sud aux Cayes (UPSAC), on voit de plus en plus de jeunes qui peuvent aborder les questions économiques et sociales, a lancé avec fierté l'un des initiateurs du CEST transformé en UPSAC, M. Pierre Michel Laguerre.
Ces jeunes cadres frais émoulus, issus des trois facultés (droit, éducation, administration), représentant l'avenir du pays, vont devoir mettre leurs connaissances au service du pays.
Les doyens de chacune de ces facultés, le révérend père Jean Marcel Louis (éducation), Me Anthony Gédéon (droit) et Macule Despierres (administration), ont rappelé aux finissants la conduite à tenir dans la vie professionnelle. Leurs parrains et marraines en ont fait de même.
Dans son intervention, le recteur de l'Université publique du Sud des Cayes, le révérend père Yves Voltaire, a annoncé l'adhésion de l'UPSAC à l'Agence universitaire de la Francophonie, qui regroupe 159 universités des cinq continents. Il n'y a que douze universités en Haïti à être membres de cette grande famille internationale, a-t-il souligné.
Parrains et marraines de la promotion
 2006-2010
« Nous pouvons dire que cette adhésion à l'AUF est la première coupe qui couronne les efforts de nos prédécesseurs et de l'équipe actuelle et qui nous invite à aller de l'avant. J'ai la joie de vous annoncer également que mon collègue, le recteur de l'AUF, M. Cerquiglini, nous rendra visite le 27 septembre 2010 aux Cayes. Une délégation de la télé université du Québec sera aussi dans nos murs au début d'octobre », a annoncé le recteur de l'UPSAC, le révérend père Yves Voltaire.
Mme Marie Laurence Josselyn Lassègue, ministre de la Culture et de la Communication, a été choisie pour être la marraine de la promotion de la faculté de droit, baptisée Me Sténio Bellevue. Elle et le sénateur du département de l'Artibonite, M. Youri Latortue, ont accompagné les finissants sur les fonts baptismaux.
Le sénateur du département du Sud, M. Yvon Bissereth, et Nadia Ménélas (sciences de l'éducation) ; Bois-Guéné Rocavil et Marie Danielle Comeau (sciences administratives) étaient des parrains et marraines qui ont, à travers leur discours, prodigué des conseils salutaires à leurs filleuls.
Il est opportun de souligner l'importance de l'UPSAC à l'heure de la décentralisation. Elle joue, à n'en pas douter, un rôle significatif dans l'émergence d'une nouvelle élite intellectuelle et moderne dans le pays.
Jean-Robert Fleury
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83182&PubDate=2010-09-07

L'Université de la Fondation Aristide se reprend peu à peu

Réputée pour les sciences de la santé, l'Université de la Fondation Aristide (UNIFA) vient de mettre en place un nouvel Institut des nouvelles technologies et d'informatique pour les jeunes désireux de parfaire leurs études en sciences informatiques. C'est le deuxième institut fonctionnel au sein de l'UNIFA depuis mai 2009. Entre temps, le plan de développement de l'UNIFA qui consiste à mettre en place les 6 facultés initialement prévues est en cours.
Le bâtiment principal de l’UNIFA
Haïti: 300 nouveaux étudiants suivent les cours en sciences informatiques depuis le 30 août dernier à l'Université de la Fondation Aristide, qui a rouvert ses portes en mai 2009 avec un Institut de langue espagnole. Cet Institut d'informatique répond, selon le secrétaire général de l'UNIFA, Fritz Dorziair, à une double exigence, scientifique et économique. « Nous nous rendons compte que l'informatique est un passage obligé que ce soit sur le plan économique ou scientifique », a déclaré M. Dorziair lors d'une interview accordée au journal Le Nouvelliste. Parmi les étudiants admis à cet Institut, 240 sont inscrits au niveau de la licence qui durera 3 ans. Les 40 autres y sont pour obtenir un certificat.
Dans le bibliothèque de l'UNIFA,
des étudiants font des recherches
Des investissements ont été faits à l'UNIFA pour répondre aux normes d'un Institut de sciences informatiques. « Un laboratoire informatique de plus d'une soixantaine d'ordinateurs a été aménagé en la circonstance, car en plus des cours théoriques, il y aura aussi et surtout des cours pratiques pour permettre qu'au terme du cycle de formation, les étudiants de l'UNIFA n'aient rien à envier à n'importe quel autre finissant en sciences informatiques », indique le secrétaire général de l'UNIFA qui nous a fait visiter les locaux de l'institution, particulièrement le laboratoire.
« Tous les étudiants de l'UNIFA sont en fait des boursiers de la Fondation Aristide. Ils paient symboliquement un frais annuel de 10 000 gourdes », fait savoir M. Dorziair. Avant le tremblement de terre du 12 janvier qui a sérieusement touché le bâtiment principal de l'UNIFA, les frais annuels étaient plutôt de 5 000 gourdes. « On a dû faire des débours importants pour la réparation des locaux, c'est pourquoi nous avions revu à la hausse les frais annuels », explique le secrétaire général, regrettant que l'UNIFA ne reçoie aucune subvention de l'Etat ni des organisations nationales et internationales. Il rappelle que l'UNIFA est une Université privée reconnue d'utilité publique à but non lucratif.
Ajouter une légende
Marie Yolette Edmond, 20 ans, débute ses études universitaires à l'UNIFA. Elle va concrétiser un des rêves de sa vie d'entrer dans une Université. « Entrer dans un Centre universitaire, c'est un de mes rêves qui est devenu réalité », déclare-t-elle , sourire aux lèvres. Être admis à l'Université d'Etat d'Haïti (UEH) n'est pas une partie de plaisir, vu le ratio entre le nombre de bacheliers et la capacité d'accueil de l'UEH. « L'UNIFA, qui a une capacité d'accueil globale de 5 000 étudiants, est une alternative pour les bacheliers qui ne peuvent pas entrer à l'UEH, ni payer une Université privée, pour surmonter cette exclusion », déclare le secrétaire général de l'UNIFA, Fritz Dorziair.
Une vue du laboratoire informatique
Parallèlement, 296 étudiants de l'Institut de langue espagnole dont 105 suivent des cours depuis mai 2009, vont recevoir la semaine prochaine leur diplôme après un an d'études de la langue espagnole. Cette formation assurée par des Cubains est très appréciée par les divers étudiants rencontrés sur le campus de l'UNIFA à Tabarre. Depuis la fondation de cette Université réputée pour les sciences de la santé, de bons rapports ont été établis entre l'UNIFA et Cuba. « Nous ne pouvons pas avoir mieux, même ailleurs. Nous sommes très bien formés pendant cette année par des Cubains grâce à la Fondation Aristide », déclare Jean-Louis Wenscky, 22 ans, étudiant finissant en espagnol. Il dit compter se servir de sa formation pour ouvrir son propre institut et donner des cours d'espagnol dans des écoles de la place.
La Fondation Aristide, selon M. Dorziair, n'a jamais cessé de travailler. « Après la reprise du contrôle du site de l'UNIFA en 2008, nous avons, avec nos faibles moyens, relancé le processus d'extension de l'Université », dit-il, précisant que des efforts sont en cours pour remettre en place la faculté de médecine de l'UNIFA. La majorité des jeunes trouvés sur le campus manifestent leur désir d'intégrer cette faculté lorsqu'elle rouvrira ses portes.
Fritz Dorziair,
secrétaire général
de l'Universite de la
Fondation Aristide (UNIFA)
Fondée en 2001, l'Université de la Fondation Aristide fait partie intégrante, selon Fritz Dorziair, des oeuvres sociales de l'ex-président Jean-Bertrand Aristide à travers sa Fondation. Cette Université avait des prévisions d'ouverture de 6 facultés notamment les sciences de la santé, le droit, l'agronomie, les sciences de l'environnement et les sciences de l'éducation. « Ces prévisions de l'UNIFA sont toujours en cours », fait savoir le secrétaire général qui regrette que les évènements de février 2001 aient brutalement interrompu ces prévisions et la bonne marche de l'Université.
« L'UNIFA avait débuté en 2001 avec 123 étudiants en sciences de la santé, qui avaient été recrutés sur une base d'équité sociale, car ils venaient pratiquement de tout le pays en raison de l'engouement qu'avaient les jeunes à s'inscrire à la faculté de médecine de l'UNIFA », rappele le secrétaire général. Avant la chute du président Jean-Bertrand Aristide en février 2004, cette Université comptait 247 étudiants pour trois promotions.
Carlin Michel
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83311&PubDate=2010-09-07

Opérations de sauvetage des oeuvres au Centre d'art

Haïti: Le Centre de sauvetage de biens culturels a procédé, dans la matinée du lundi 6 septembre, aux opérations de sauvetage des oeuvres d'art enfouies sous les décombres du Centre d'Art dont les locaux ont été détruits dans le tremblement de terre du 12 janvier. Les travaux de sauvetage ont été effectués par l'équipe d'ingénieurs-militaires du contingent japonais de la Minustah sous la supervision technique du Centre de sauvetage de biens culturels et de la direction du Centre d'Art.
Opérations de sauvetage entreprises
par l'équipe d'ingénieurs-militaires
du contingent japonais de la Minustah.
(Photo: Chenald Augustin )
Ces opérations entrent dans le cadre de la formation sur la gestion de collection qu'organise, du 23 août au 10 septembre, le Centre de sauvetage, en partenariat avec l'ICCROM, la Smithsonian Institut, l'Institut canadien de conservation d'Ottawa, l'Institut central de conservation de Belgrade en Serbie, à l'intention des cadres d'institutions oeuvrant dans la préservation des biens culturels.
Cette session de formation animée par un groupe de conservateurs étrangers s'articule autour de l'importance et de la valeur du patrimoine culturel haïtien, des matériaux et agents de détérioration, de l'intervention d'urgence, de la gestion des risques de catastrophes, de la mise en place d'espaces de stockage sains et de solutions durables de conservation préventive. Elle vise la mise en place d'une véritable culture institutionnelle, la réhabilitation et la conservation du patrimoine et des collections aujourd'hui menacées.
Opérations de nettoyage
des œuvres et objets d'art récupérés
lors des opérations de sauvetage
le lundi 6 septembre 2010 au Centre d'art.

(Photo: Chenald Augustin)
Selon le directeur du Centre de sauvetage, Olsen Jean Julien, les opérations de sauvetage des oeuvres du Centre d'Art constituent la phase pratique de la formation axée durant les deux premières semaines sur les concepts théoriques de la gestion de collection de biens culturels. En effet, les participants à la formation ont pris part aux opérations au cours desquelles bien des oeuvres (peintures, sculptures sur bois, en métal découpé et pierre), documents administratifs et des ouvrages de la bibliothèque du Centre d'art ont été récupérées. Les objets d'art récupérés ont subi sur le champ des opérations de nettoyage qui consistent à enlever les agents de détérioration. Ces objets, une fois enlevés de sous des décombres, seront envoyés au laboratoire de restauration du Centre de sauvetage.
Les ruines du Centre d'art,
détruit dans le tremblement du
12 janvier dernier.

(Photo: Chenald Augustin)
Avant le séisme du 12 janvier, la collection artistique du Centre d'Art était estimée à environ 8 000 oeuvres et objets d'art. 80 % ont été récupérés de sous des décombres. Les oeuvres endommagées ont été confiées au Centre de sauvetage de biens culturels pour être restaurées. La plupart d'entre elles sont stockées dans des conteneurs. Certaines oeuvres avaient commencé à être attaquées par l'humidité à cause d'un large trou percé sur la toiture du conteneur, a indiqué la muséologue Marie-Lucie Vendryes, consultante au Centre d'Art. Au nombre de ces oeuvres figure une collection de dessins au fusain sur papier, qui devait être exposée au mois de janvier dernier, précise l'ex-directrice du Musée du panthéon national haïtien (Mupanah), Marie-Lucie Vendryes.
De concert avec le Centre de sauvetage de biens culturels, la direction du Centre d'Art travaille sur le stockage et la conservation de sa collection, ainsi que le projet de construction d'un nouveau centre en respect des normes modernes de préservation et de conservation.
Le Centre d'Art est considéré comme étant le berceau de la peinture haïtienne de la moitié du XXe siècle. Créé par l'artiste américain Dewitt Peters en 1944, ce centre fut le lieu précurseur de la peinture dite naïve. Il est pour plus d'un
le catalyseur de créativité de toute l'histoire de l'art haïtien contemporain.
Chenald Augustin
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83237&PubDate=2010-09-07

Haiti-Reconstruction : Les autorités cherchent à embaucher des ressources humaines de la diaspora

P-au-P, 7 sept. 2010 [AlterPresse] --- Un premier groupe de cadres de la diaspora haitienne, recrutés pour travailler temporairement dans l’administration publique ou dans des institutions privées, arriveront dans le pays fin septembre, apprend AlterPresse auprès du ministère des Haitiens vivant à l’étranger. D’autres migrants haïtiens qualifiés devront le faire progressivement suivant le rythme du processus de recrutement en cours dans les missions diplomatiques haïtiennes à l’étranger ainsi que dans des institutions publiques du pays, explique Edwin Paraison, ministre des Haitiens vivant à l’étranger.
Les autorités haïtiennes comptent embaucher au total 200 experts haïtiens en provenance des Etats-Unis, du Canada, de la France et de la République Dominicaine, quatre pays ciblés dans le cadre de ce projet en raison d’une forte concentration de travailleurs haïtiens qualifiés dans ces Etats.
« Le projet de transfert de compétences de migrants qualifiés doit offrir les facilités nécessaires en terme de ressources humaines aux institutions haïtiennes engagées dans la reconstruction du pays », précise Edwin Paraison.
Environ vingt mille cadres de l’administration publique ont péri dans le séisme du 12 janvier. D’autres, en proie à des difficultés économiques depuis la catastrophe, ont du rejoindre leurs familles à l’étranger.
« Aujourd’hui, il est nécessaire de faciliter le retour temporaire des cadres qualifiés travaillant en dehors du pays », déclare Edwin Paraison.
Ce projet, étalé sur une période de trois ans, est réalisé en partenariat avec le Programme des Nations-Unies pour le développement (Pnud) et l’Organisation internationale de la migration (Oim). Il bénéficie également du support du ministère de la Planification et de la coopération externe.
Les partenaires disposent de cinq cent mille dollars pour l’exécution de la première phase du projet.
L’autre phase, d’un montant de dix millions de dollars, devrait être financée par la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haiti (Cirh), indique le ministre Paraison.
L’accord tri-partite (Mhav, Pnud, Oim) sur l’exécution du projet de transfert de compétence de migrants haitiens est en passe de finalisation et devrait être signé avant fin septembre.
http://www.alterpresse.org/spip.php?article9955

Haiti quake survivor returns home after 6 months

BY LINDSEY TANNER AP MEDICAL WRITER
Half-buried in rubble, Bazelais Suy struggled to breathe - a dead woman lay on his chest. He knew he had to get her off, fast. Because he could still move his arms, he somehow managed to remove his belt, loop it around the woman's own belt and drag her off. But his legs were still pinned.
In the ruins of a flattened, five-story university building, he was surrounded by survivors and corpses - students crushed in Haiti's catastrophic earthquake.
Suy, leader of an activist group working to help Haiti's youth lift their homeland out of poverty, was climbing the stairs to a fifth-floor classroom when the building at the University of Port-Au-Prince began to shake. In seconds, the structure collapsed, and the 28-year-old Suy tumbled four floors below.
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EDITOR'S NOTE - With the aid of American supporters, a young man rescued from the rubble of Haiti's earthquake struggled to walk again - and to help his nation rebuild. An Associated Press reporter witnessed his long recovery and accompanied him on his return home.
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He landed flat on his back on the ground, half-buried in broken concrete. The impact crushed his spine.
Suy lay dazed on his back in a small, dark hole. For hours, he heard the cries of people who had been buried alive, and he feared an aftershock would silence them all.
"I thought, 'I don't want to die,'" he said. "I told them not to be scared."
Suy did not die. Instead, he embarked on a nearly 2,000-mile journey that would restore his health and allow him to return, a half-year later, to the ground that almost killed him.
Suy's odyssey reads like a cliched Hollywood movie, but it's a real-life drama, starring a serious and charismatic young Haitian who owes his life to strangers from Chicago, now friends. They transported him to another world for six months of intense treatment, free of charge, while his country, too, tried to heal.
Suy was given little chance of ever walking again, but Haiti without legs is unimaginable - the able-bodied have a hard enough time getting by. Disability there is a stigma, a source of shame.
Stubborn and determined, Suy set his mind to beating the odds.

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In the dark, Suy (Soo-'EE) drifted in and out of consciousness. He does not remember being pulled out and placed among bodies on the sidewalk.
Friends arrived and lifted Suy into a car, heading down bumpy streets, first to a public plaza several miles away where victims were being taken. His family found him there on the ground and took him to a hospital where conditions were filthy and the only treatment consisted of occasional painkillers. Eventually he was moved to a tent clinic outside Sacre Coeur Hospital in Port-au-Prince.
A doctor from an aid group asked Dr. Dan Ivankovich, a spinal specialist from Chicago, to check on Suy.
Ivankovich was incredulous. Under normal circumstances, patients with spinal-cord injuries would be immediately strapped to a backboard to immobilize the spine and avoid additional nerve damage. Most would then go straight to surgery.
Suy's rescuers had no choice but to move him, probably making the injury worse, Ivankovich said.
And 10 days had passed since the quake.
"I said, 'Are you out of your mind?'" Ivankovich recalled.
Ivankovich, an irreverent, 7-foot-tall surgeon used to treating poor patients from the inner city, had just arrived in Haiti with a medical team. Like his idol, Johnny Cash, the doctor wears black - from his leather cowboy hat and boots to gaudy onyx rings and black diamond ear studs.
It's an honor, he says, to help the downtrodden. And he shares that passion with his young patient.
Suy was born poor in southern Haiti and sent as a boy to live with an aunt in Port-au-Prince and attend school. He was one of the lucky ones. More than half the population lived in poverty even before the quake left more than 1 million homeless. About 40 percent of Haitian adults are illiterate, and almost half of Haitian children don't attend school.
Deeply religious, Suy loves his country but hates its poverty. A few years ago, he formed an advocacy group named GRRANOH, a French acronym meaning roughly "group for ideas, research and action for redirecting Haiti." Its volunteers have tutored orphans, fed the homeless, visited hospital patients and raised awareness about Haiti's needs.
"He doesn't have much but with the little he has, he wants to help people," said his girlfriend, Jeanna Volcy.
In the chaos of post-quake Haiti, Ivankovich was equipped to handle amputations and fractures, not spinal cord injuries. Nor was the damaged hospital in any position to host spinal surgery. Suy, meanwhile, had pressure sores on his back from lying prone for more than a week, and the risk of infection was grave.
When Ivankovich mentioned he would be going back to Chicago, the frightened young man pleaded with him.
"Take me with you," he cried, in halting English.
The doctor in black could not turn away. Ivankovich worked with U.S. authorities to help secure a humanitarian visa. Sixteen days after the quake, he flew to Chicago in an air ambulance. It was Suy's first trip out of Haiti.

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In a three-hour operation, surgeons at Northwestern Memorial Hospital stabilized Suy's broken bones with titanium rods and screws. Their aim was to remove pressure on the spinal cord and prevent additional nerve damage, while allowing the surrounding bones to heal.
Afterward, Suy was still unable to move his legs. He had little sensation below his waist, except for patchy feeling in his thighs.
Ivankovich told him: "My friend, you're paralyzed. You're going to be in a wheelchair and this is just what you need to accept."
Suy had other ideas.
He was moved to the Rehabilitation Institute of Chicago, one of the nation's best-known hospitals for brain and spinal cord injuries. Humanitarian funds at Northwestern and the hospital paid for the treatment, which would normally have cost hundreds of thousands of dollars.
The 18-story center stands in Chicago's glittery Gold Coast neighborhood, lined with swank shops, posh hotels and gleaming skyscrapers. Suy, who was used to tropical heat, arrived in the dead of Chicago's bitter-cold winter. The buildings were gigantic, the language strange, his broken body seemed foreign - it all felt like another universe.
"He looked like he had seen a ghost. He seemed pretty shell-shocked," recalls Kate Silverman, a French-speaking rehab therapist who worked with him.
Suy was haunted by terrifying flashbacks from the earthquake. He wouldn't eat strange-tasting American food, and couldn't sleep because the U.S-sized hospital room seemed huge. A room that big in Haiti would house at least five people.
But Suy listened when Silverman said he needed to eat to get strong. And gradually, he did.
Rehab therapists doted on the handsome foreign student and put him through months of rigorous, painful workouts to rebuild his body. His daily routine became several hours of physical therapy - leg lifts from his wheelchair, tossing a big rubber ball, scooting down parallel bars on his arms. The hope was that some neurological function would return.
"It's OK if it's hard," a therapist told him.
"It's not hard," Suy insisted.
One day in March during a visit from Ivankovich, Suy lifted a leg up off his bed. The doctor was stunned.
"It was miraculous. It was the kind of recovery that we couldn't even have fantasized about," Ivankovich said.
Suy was soon ready to try using a walker. His thighs had regained more feeling and become strong enough to help support his weight. But lifting his feet to step forward required concentration. Even moving awkwardly down the 100-foot hospital corridor was a struggle. The plastic braces on his ankles hurt.
"When I see myself right now, and I think about how I used to be, I cry sometimes," he confessed.
Even when his therapy sessions ended, Suy worked out alone in his room, doing leg lifts to speed the healing. "You should never be discouraged in life," he said. "I know the day will come when I can do what I want."
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As spring arrived, Suy went outside in a wheelchair.
Port-au-Prince's narrow sidewalks are covered with merchants' wares - piles of T-shirts, shoes, pots and pans, and blue jeans - and now, rubble. It's an impossible obstacle course for someone in a wheelchair. Suy's dark eyes shone as he talked about the broad American sidewalks, imagining building them in Haiti someday.
He lit up, too, whenever Ivankovich visited. "My angel," Suy called him.
"Angels don't come this big and don't wear black," Ivankovich joked.
Knowing the street conditions in Haiti, Suy's therapists created an obstacle course in the corridor, with rubber bumpers on the floor to simulate earthquake rubble. Suy struggled to lift the walker and his wobbly legs over the humps. But he wanted to try, again and again.
By April, he circled the entire seventh floor, even though his steps were unsteady and sweat dripped down his nose.
All the while, Suy spoke by phone or a donated computer with family and friends, but he did not always ask about Haiti. He feared the answers.
By May, Suy was ready for another test. He used to cook for his family, so he asked to make Haitian rice in the hospital kitchen, which is set up to help disabled patients relearn usual skills.
A walk to a grocery store less than two blocks away took almost half an hour, as Suy slowly maneuvered his walker over sidewalks and curbs. But he seemed happy to be out in the fresh air. Lake Michigan glistened in the distance, and a construction worker yelled, "Good work. Keep it up!"
Silverman fretted about the ethics of returning disabled patients to an ailing country. It was a topic of debate among the doctors and therapists.
"We wouldn't send somebody home to live in the street" if they couldn't live independently, Silverman said.

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By June, Suy could walk with crutches or two canes - haltingly, and not very far, but he had surpassed anyone's expectations.
"It would not have surprised me if he did not walk at all," said Dr. John Liu, the Chicago surgeon who operated on Suy. "The fact that he's actually doing this well ... is fantastic."
After a month at a transitional Chicago rehab center, Suy was ready to return home.
Rosite Merentie, a Haitian-born hospice nurse in Chicago who flew with Ivankovich to Haiti after the quake, was moved to tears by Suy's progress. "This one patient I know I helped," she said.
"I saw so many in Haiti who were injured - head trauma, leg and spine injuries, burns, infections, wounds, dead bodies, pieces of bodies," she said. Seeing Suy "for me is just a joy, I cannot even explain."
She found Suy an apartment in Port-au-Prince, while Ivankovich looked into online college programs Suy could pursue back home. The doctor made plans for Suy to continue rehab at a newly built rehab clinic, one of the few signs of progress in Port-au-Prince.
Suy wanted to volunteer there, to give hope and encouragement to other disabled patients.
"He's not grandiose. He knows he's not going to save the country. But to hear him say, 'If I can maybe help one or two people,' it's just very refreshing to hear," said Dr. David Chen, who oversaw Suy's treatment at the rehab hospital.
Suy looked forward to going home. But he worried too - about finding a job, paying for his apartment, and the challenges of being a disabled young man in an even more disabled country.
Suy can expect additional improvement in his mobility for up to a year, Ivankovich said. Whether he'll ever walk unassisted is uncertain.
Merentie and Ivankovich joined Suy on his journey, bringing along eight suitcases brimming with donated clothes, medical supplies and laptop computers.
With a small American flag propped in the pocket of his sport shirt, and a red-and-blue Haitian flag design on his T-shirt underneath, Suy somberly peered out the window as the plane descended into Port-au-Prince. Crumbling houses and tent cities extended for miles below.
"It looks terrible. It's worse than I thought," he said.
At the airport, Suy was greeted by his brother and a cousin. He lived with them before the quake, but now their apartment is demolished. Now they live in tents, with no school and no jobs.
At Suy's request, the first stop after leaving the airport was his old university. The trip was a harrowing ride through streets lined with tent homes, broken buildings and pin-thin little boys begging for money.
At the site of the computer science building that could have been his tomb, much of the debris had been cleared away, but piles of rubble remained that kept Suy, with his walker, from strolling the grounds. He stopped near the gate and stared, memories of that awful day flooding back.
Surveying the ruins, he spotted a grim piece of debris: A human jawbone with several teeth missing.
A visit to his new apartment was a chance to think about the future. It's in a building owned by one of Merentie's relatives. Suy pronounced the spacious apartment perfect and thought living on the ground floor would be safe. But he also felt vulnerable, knowing he can't make a quick escape if another quake hits, or a fire, or some other disaster.
Children in school uniforms wandered into the building's courtyard, curious perhaps about the young man and the giant doctor in black. Suy quizzed them about their studies.
The youngsters were drawn to this kind stranger, listening intently as he told about being trapped in the quake. Suy told the children they have a duty: "Since you were saved, you have to save other kids."
The next day was Suy's 29th birthday, and Merentie organized a party at a hotel in the hills above Port-au-Prince. Suy's mother and siblings came, along with more than a dozen friends.
A young woman from Suy's advocacy group sang a hymn of praise, and Suy clasped his hands in prayer at the verse, "Say hallelujah."
Tears rolled down his cheeks as he looked around at his supporters.
"Suy has gone to hell and back, after being left for dead. This is my brother, but he's also my hero," Ivankovich said in a brief tribute. "I couldn't think of anywhere else that I would rather be tonight."
Suy took a swig of beer. "Thank you all very much," he said. And then he told of his hopes for his country's future, where shoeless children won't have to roam streets washing car windows to survive, and homes will replace tent cities.
"Youth is the hope of my country, is the hope of the world," he said.
Online:
Ivankovich's Website: http://www.bonesquad.com
Read more: http://www.miamiherald.com/2010/09/07/v-fullstory/1811431/haiti-quake-survivor-returns-home.html#ixzz0yvws6Cc1

No rest on Labor Day for Key Chamber president on Haiti mission

Back to Haiti with IBC charter plane - photo courtesy of Michele Estevez

BY KBT STAFF
KEY BISCAYNE TIMES
Key Biscayne Chamber of Commerce president, Michele Estevez, is spending Labor Day weekend in Haiti meeting local authorities to coordinate and assist in housing for 5,000 families relocated after the Jan 12 earthquake.
Accompanied by Lesa Blackman, the trip also involves delivering school supplies, uniforms and toys collected on the key.
"We have visited a orphanage of 450 children, brought them clothing, toys, medicine and food," she writes by SMS text. She is also visiting a clinic and attending the inauguration or a playground equipped by donations by Cristoforo Pinata, owner of Puntino Restaurant, and constructed by a United Nations battalion.
Michele reports that her previous battles with Haitian Customs have brought results. On this occasion she got through Customs in only three hours and paid only $40 to have everything released.
The only negative from her trip so far. "It's so hot! Worse than ever," she says.
Read more: http://www.miamiherald.com/2010/09/06/1810735/no-rest-on-labor-day-for-key-chamber.html#ixzz0yvvgf4CB
http://www.miamiherald.com/2010/09/06/1810735/no-rest-on-labor-day-for-key-chamber.html

Vers une table de concertation des candidats à la présidence

La défense des droits et des intérêts des prétendants est à la base de cette initiative, selon le candidat Jean Henry Céant mardi 7 septembre 2010,Radio Kiskeya
Cinq des 19 candidats aux présidentielles de novembre ont pris part à une rencontre initiale organisée mardi dans un restaurant de Pétion-Ville (banlieue est de Port-au-Prince) en vue de promouvoir la création d’une table de concertation destinée à garantir le respect des droits et des intérêts des prétendants engagés dans la course.
Le notaire Jean Henry Céant, candidat de Renmen Ayiti, a confirmé au micro de Radio Kiskeya la tenue de cette réunion, sans toutefois révéler le contenu des discussions.
Il soutient que la future table de concertation consistera, pendant tout le processus électoral, en un espace d’échange d’information entre les protagonistes et un instrument capable de canaliser des revendications communes.
Dans cette perspective, les candidats comptent solliciter du Conseil électoral les listes électorales.
Jean Henry Céant annonce la poursuite des consultations en espérant que davantage de candidats se joindront à cette initiative.
Tandis qu’une partie de l’opposition a décidé de boycotter les élections, la plupart des candidats en piste continuent de nourrir de sérieuses appréhensions sur l’intention qu’aurait le CEP de manipuler le processus afin d’assurer au pouvoir en place une victoire confortable.
Le 28 novembre, les électeurs seront appelés à désigner le successeur du Président René Préval, 11 Sénateurs et 99 Députés. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article7022

Marée humaine au Cap, pour le retour du redoutable kidnappeur Willy Etienne

Appréhendé lundi au ministère des finances, le chef de gang, qui a été chahuté par plusieurs milliers de personnes en colère réclamant justice, était en cavale depuis plus de deux ans après sa condamnation à vie pour enlèvement et séquestration Mardi 7 septembre 2010, Radio Kiskeya
Une foule immense estimée à plusieurs milliers de personnes a accueilli avec enthousiasme l’arrivée sous forte escorte mardi au Cap-Haïtien (274 km au nord de Port-au-Prince) de Willy Etienne, 24 heures après la capture spectaculaire au ministère des finances du dangereux repris de justice et chef de gang responsable de nombreux enlèvements crapuleux dans le nord.
Agé d’une trentaine d’années, le forcené a été transféré de la capitale vers le Cap à bord d’un hélicoptère de la Mission de stabilisation de l’ONU où il était entouré d’agents des unités spécialisées de la Police Nationale et de la MINUSTAH.
De l’aéroport international jusqu’au commissariat du Cap où M. Etienne devait être placé en garde à vue, en compagnie d’un de ses lieutenants, une haie de badauds s’était formée des deux côtés de la route sur un trajet de plusieurs kilomètres. Pendant toute la durée du transfèrement du détenu, la circulation auotomobile était paralysée dans la ville.
Applaudissant chaudement cette grosse prise réalisée par la police, la foule réclamait également justice pour les victimes du kidnappeur en cavale depuis plus de deux ans après avoir été condamné à perpétuité pour enlèvement et séquestration, en février 2008.
Il s’était évadé de la prison civile du Cap grâce à la complicité de certains agents de l’administration pénitentiaire nationale (APENA).
A son arrivée, Willy Etienne, que des journalistes cherchaient à interroger, a protesté de son innocence, affirmant qu’il n’avait jamais "kidnappé personne".
Le directeur départemental du nord de la PNH, Joanis Canéus, a annoncé que l’arrestation du redoutable chef de gang avait entraîné celle de neuf de ses présumés complices. Le captif s’est montré très coopératif et aurait transmis des informations précieuses aux forces de l’ordre déterminées à poursuivre l’interrogatoire commencé à Port-au-Prince.
Lundi, des agents de la police judiciaire du nord et de l’unité départementale et de maintien d’ordre (UDMO) avaient découvert à leur grande surprise Willy Etienne dans les locaux du ministère de l’économie et des finances. Son arrestation a été ordonnée immédiatement après son identification.
La présence de ce personnage très particulier au ministère restait toujours mardi inexpliquée.
Accusée d’avoir commis en deux ans une cinquantaine de kidnappings crapuleux, la bande à Etienne serait responsable notamment de l’enlèvement en juin dernier de l’ancien Député de Limonade/Quartier Morin, Hugues Célestin.
Ce puissant gang, qui aurait aussi des ramifications dans les départements du nord-est et de l’Artibonite (nord), avait établi sa base à Pont Blanc, une localité de Milot. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article7020

1er Forum des Affaires Québec-Haïti Une grande première au Québec et au Canada !

Montréal le 7 septembre 2010 - Dans la perspective de la reconstruction d'Haïti, dont la capitale et d'autres villes ont été détruites par le tremblement de terre du mardi 12 janvier 2010, Incas Productions Inc. en partenariat avec l'Ambassade d'Haïti au Canada et le Consulat Général d'Haïti à Montréal lance le 1er Forum d'Affaires Québec-Haïti, le 7 et 8 octobre 2010 à l'Hôtel La Plaza Holiday Inn, Montréal Midtown- 420, Rue Sherbooke Ouest, à Montréal.
L'objectif principal de ce Forum sera d'accorder les différents participants autour des voies et moyens pour renforcer les structures d'accueil pour les investissements québécois et canadiens en Haïti. À la clôture du Forum, les participants signeront un protocole d'accord en vue de dégager un consensus sur une meilleure coordination des agents de liaisons entre les entreprises québécoises, canadiennes et haïtiennes.

Les autres objectifs de ce forum visent principalement à :
- Créer des opportunités d'affaires entre le Québec et Haïti dans le processus de reconstruction de la République d'Haïti;
- Créer et/ou raffermir les liens entre des entreprises haïtiennes et des entreprises québécoises;
- Démontrer que le partenariat secteur public-secteur privé est possible;
- Apporter une contribution concrète de la diaspora haïtienne à la reconstruction d'Haïti en étroite collaboration avec les autorités et entreprises haïtiennes autant que québécoises;
- Créer des opportunités d'emplois en Haïti et au Québec.

Le forum sera aussi l'occasion pour les différents conférenciers et investisseurs :
- de présenter aux participants leurs réflexions, le profil de leurs entreprises;
- de partager leurs propositions concrètes en lien avec la reconstruction d'Haïti;
- de rencontrer leurs collègues, collaborateurs et/ou partenaires potentiels tant au Québec qu'en Haïti pour la création d'emplois en Haïti.
Ce Forum constitue une grande première tant au Québec qu'au Canada et a été initié par des Haïtiens pour des Haïtiens en partenariat avec les partenaires internationaux d'Haïti. Il est réalisé en collaboration avec la Chambre de Commerce et d'Industrie Haïtiano-canadienne (CCIHC) et est rendu possible grâce au patronage officiel de DIGICEL-Haïti. Les inscriptions sont officiellement lancées sur le site http://www.incasproductions.com Elles se font uniquement en ligne et les places sont limitées à 150 personnes.
Pour vos inscriptions et toutes informations supplémentaires :
info@incasproductions.com
Contact: Nancy Roc nroc@incasproductions.com
Contact presse : Andrée Peltier apeltier@ca.inter.net Tél. : (514) 846-0003
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18235

Des paysans aisés grâce à des cultures diversifiées

Publié le 08 septembre 2010
Yves Therrien, Le Soleil
L'agronome David Nicolas
COLLABORATION SPÉCIALE
YVES THERRIEN
(Haïti) À Baptiste, dans le centre-est d'Haïti, près de la frontière de la République dominicaine, les paysans vivent dans une certaine aisance. Ils ne sont pas riches, mais ils vivent bien parce qu'ils apprennent à diversifier leurs cultures.

Avec l'aide de l'Institut de consultation, d'évaluation et de formation pour le développement agricole (ICEF), ces producteurs de café font pousser des bananes, des avocatiers, des agrumes qui donnent le couvert ombragé nécessaire au caféier.
«La réalité d'Haïti, ce n'est pas seulement celle de Port-au-Prince, ce n'est pas juste l'insécurité de la capitale, c'est aussi celle des paysans qui apprennent à se prendre en main», affirme le coordonnateur de l'ICEF et agronome, David Nicolas.
Grâce à Plan Nagua, une ONG de Québec, l'ICEF a lancé des programmes qui aident les quelque 1200 producteurs de la région de Baptiste à mettre en place des pratiques agricoles qui assurent des revenus par le café, mais la subsistance en produisant des fruits pour le marché local.

Baisse de production
Les six coopératives exportent du café équitable de haute qualité, principalement en France et au Japon. Cependant, il y a eu une baisse de production depuis 2004 à cause de mauvaises années de culture. En plus, le coût du transport affectait les producteurs à cause du mauvais état des routes.
«Nous avons pris des mesures pour augmenter la productivité, précise David Nicolas, mais certains producteurs ont eu tendance à abandonner le café, même si la région est très propice à cette culture, pour des productions plus traditionnelles comme le maïs et les pois.»
Le producteur de café Jean Jonas greffe des variétés
d'agrumes et d'avocatiers plus productifs,
assurant une qualité et une meilleure sécurité alimentaire.
COLLABORATION SPÉCIALE YVES THERRIEN
L'ICEF a obtenu des garanties de prêts de quatre millions de gourdes d'autres partenaires canadiens en plus d'une garantie de prêt de 400 000 gourdes de Plan Nagua (environ 100 000 $CAN). Tout cet argent a permis de mettre en place de nouveaux moyens pour améliorer la production. Les bénéfices ont commencé à revenir dans la saison 2009-2010.
L'apport de Plan Nagua s'est aussi fait par une collaboration avec Fedecares, une fédération de producteurs de café de la République dominicaine par des échanges d'expertises.
Parmi les innovations qu'ont permises les garanties de prêts, il y a le laboratoire de dégustation de café. Laurent Muraxin, technicien de laboratoire, supervise le traitement final du café. Il analyse le corps, l'acidité, la saveur résidentielle (amertume et arrière-goût) et l'humidité des grains de café.
L'ICEF a aussi mis sur pied un laboratoire de lutte biologique contre le scolyte du café. Érus Casseus, technicien de laboratoire, élève un parasite qui s'attaque au scolyte : le céphalanoris stephanoderi. La seule manière de contrer le problème est la lutte biologique. Aucun pesticide n'est efficace.
En même temps qu'on travaille sur les semis de plan de café, les techniciens font des essais sur des bananiers résistants à la maladie du sigatoka. Puisque les bananiers et les autres arbres fournissent l'ombre nécessaire aux plants de café, autant avoir des arbustes productifs pour diversifier la culture. Les essais de culture et de dégustation des fruits se font cette année.
L'ICEF a aussi formé 12 maîtres greffeurs, dont le producteur de café Jean Jonas. Il greffe des variétés d'agrumes et d'avocatiers plus productifs assurant une qualité de production et une meilleure sécurité alimentaire.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/haiti-de-lespoir-dans-le-chaos/201009/08/01-4313441-des-paysans-aises-grace-a-des-cultures-diversifiees.php

Sean Penn : accusé par Wyclef Jean de sniffer de la cocaïne, il riposte !

Entre Sean Penn et Wyclef Jean , la guerre des mots continue depuis que le premier a taclé le second lors de l'annonce de sa candidature à l'élection présidentielle d'Haïti, début août. Ce week-end, l'ex- Fugees accusait l'acteur américain de "sniffer de la cocaïne", ce à quoi il répond aujourd'hui.

Espérons qu'ils ne se croisent pas de si tôt, Sean Penn et Wyclef Jean ! Depuis l'annonce de la candidature à l'élection présidentielle d'Haïti de Wyclef Jean , le 4 août dernier, mais rejetée officiellement depuis par la législation électorale haïtienne , c'est une véritable partie de ping-pong verbal qui s'est engagée entre les deux stars. Sean Penn, très engagé en Haïti depuis le séisme meurtrier du 12 janvier dernier, avait tout de suite critiqué la candidature de l'ex-Fugees, la trouvant suspicieuse et l'accusant d'avoir été "muet et peu présent" auprès des populations de son île natale après la catastrophe.
Une critique que Wyclef, 37 ans, avait mal accueillie, enjoignant son collègue acteur de lui adresser ses reproches en face et non par le biais des médias ! Pourtant, le week-end dernier, c'est ce que lui-même a fait lors d'un concert donné à la radio Hot 97, à New York, transformant les paroles de sa chanson President en "J'ai un message pour Sean Penn : peut-être qu'il ne m'a pas vu à Haïti parce qu'il était trop occupé à sniffer de la cocaïne" . Cinglant !
"Ces accusations sont fausses. M. Jean n'est clairement pas familier avec les contraintes imposées aux volontaires en Haïti. Toute notion d'épuiser le système immunitaire des travailleurs volontaires en consommant des drogues illicites est ridicule. L'association J/P Haitian Relief a une tolérance zéro pour toute présence de drogues illégales sur le terrain. Et en tant que président de cette association, Sean Penn n'a pas seulement imposé ces règles, mais y adhère. Que M. Jean lance une fausse accusation est un acte désespéré et attristant, mais pas du tout surprenant", a commenté l'agent de Sean Penn sur Justjared.com.
Haïti a-t-elle vraiment besoin de ces querelles de bas-étage entre stars ? Vous en pensez quoi ?
http://www.lepost.fr/article/2010/09/07/2210130_sean-penn-accuse-par-wyclef-jean-de-sniffer-de-la-cocaine-il-riposte.html
Commentaires:
Je pense que WYCLEF JEAN est très mal conseillé et c'est bien dommage. Il avait et ila a encore des cartes en mains. Il a des cartes à jouer. Mais il faut qu'il commence à se mettre dans la peau d'un politicien. Qu'il commence à établir la différence entre le shwobiz et la politique.
En politique on dit très haut le contraire à ce que l'on pense. On serre des mains on exhibe de larges sourires à des gens à qui on dit tout bas : va te faire enculer espèce d'enfoirés!...
Il faudrait définitivement qu'il réfléchisse au moments de choisir ses conseillers.
S'il continue dans ce chemin il va perdre la crédibilité qu'il a construite sur sa loyauté et sa fidélité envers Haïti. Et ça, personne nepeut le contester....

Wyclef Jean Attaques en règle

S'il voulait finir de convaincre ses derniers défenseurs qu'il n'aurait de toutes façons pas les épaules pour briguer un mandat de chef d'Etat c'est réussi.

Il y a quelques semaines, Wyclef Jean, dont la carrière musicale est en berne, s'est mis en tête d'embrasser un nouveau métier : celui de politicien. Wyclef a en effet décidé de présenter sa candidature aux prochaines élections présidentielles organisées dans son pays natal le 28 novembre prochain. Mais malheureusement (ou heureusement), sa candidature a été écartée pour une raison très simple : il ne remplit pas la condition indispensable d'avoir vécu au moins cinq années consécutives sur les terres haïtiennes ces derniers temps.
Si Wyclef Jean s'est montré extrêmement déçu par ce revers, d'autres personnalités engagées en faveur d'Haïti s'en sont certainement réjouies. A l'instar de Sean Penn, que l'on a vu très mobilisé et qui a remis en cause la motivation profonde de Wyclef. « Il a été pratiquement muet pour nous autres en Haïti, une non-présence. Il faut quelqu'un qui veuille vraiment, mais vraiment, se sacrifier pour son pays et pas juste quelqu'un que j'ai vu personnellement dans un convoi de voitures de luxe, exhibant une richesse qui me semble déplacée » a déclaré Penn. Or furieux d'être ainsi pris à parti par l'acteur, Wyclef s'est vengé en plein concert à New York City où il a lancé face à son public : « Peut-être qu'il ne m'a pas vu à Haïti car il est trop occupé à sniffer de la cocaïne... ». C'est ce que l'on appelle un coup en dessous de la ceinture.
Mais ce n'est pas tout. Wyclef a aussi réglé ses comptes avec son ancien acolyte des Fugees, Pras, à qui il reproche tout simplement de soutenir Michel Martell, un autre candidat à la présidence Haïtienne. Là aussi, Wyclef a choisi de viser au ras des pâquerettes : « Même si tu ne me soutiens pas pour la Présidentielle, j'ai de l'amour pour toi. Quand bien même tu as aligné seulement trois rimes avec les Fugees... ».
Un homme qui perd ainsi son sang froid, pas sûr que c'eut été un cadeau pour les Haïtiens?
J.D.
http://www.lepost.fr/article/2010/09/07/2209955_wyclef-jean-attaques-en-regle.html

La privatisation de l’occupation : Les mercenaires et les ONG (Counterpunch)

Par legrandsoir
le 04/09/2010 à 17:32, 

Yves ENGLER
Les fanatiques du libre marché soutiennent que le secteur privé peut presque tout faire mieux que les gouvernements. Les plus fanatiques ne tolèrent pas le "presque" et affirment que même la police et l’armée devraient être privatisées.
Le développement des compagnies privées de sécurité (PSC) est généralement considéré comme le résultat du succès des arguments des fanatiques du marché.
Ce qui est moins commenté c’est la croissance parallèle des organisations non-gouvernementales (ONG) qui oeuvrent pour le développement de la santé, de l’éducation et des services sociaux, spécialement dans le tiers-monde, services qui étaient auparavant offerts pas les institutions publiques.
De manière intéressante, au moins une personnalité interne a fait le lien entre les deux. James Fennel, conseiller de Armorgroup et ancien employé d’ONG, explique que ces organisations ont des trajectoires historiques similaires : "Le rôle croissant des entreprises commerciales de sécurité peut être considéré comme allant de pair avec le développement de la politique de la contribution technique des ONG dans les 20 dernières années pour apporter une aide officielle aux pays du sud et les assister dans leur développement."
En plus de racines idéologiques similaires, les PSC et les ONG ont souvent des liens plus directs. Récemment CARE, Save the Children, CARITAS et World Vision ont tous loué les services de firmes privées de sécurité (PSC) pour protéger leurs activités à l’étranger.
Inquiètes pour leur image, les ONG occidentales préfèrent dissimuler leurs liens avec les PSC mais un certain nombre d’études techniques les mettent en lumière. Une étude a montré que "toutes les organisations humanitaires importantes ( c’est à dire les agences humanitaires de l’ONU et les ONG les plus importantes) avaient employé des gardes armés au moins une fois et environ 22% des plus importantes organisations humanitaires ont reconnu avec utilisé les services d’entreprises de sécurité durant l’année précédente [2007]."
USAID (United States Agency of International Development) a demandé aux ONG qui étaient en mission en Irak de louer les services de gardes de sécurité privés. Corez Levine, conseiller en droits de l’homme, explique : "Mon organisation, un petite ONG qui travaille à restaurer la société civile n’a pas fait exception. Environ 40% de notre budget de 60 millions de dollars a été employé à protéger les 15 internationaux qui composent notre équipe. Notre entreprise de sécurité était sud-africaine."
CARE Etats-Unis a aussi employé d’anciens militaires sud-africains pour protéger ses opérations en Irak. Peter Singer, auteur du livre "Les guerriers privés : le développement de l’industrie militaire privée" décrit la militarisation du travail des ONG en Irak. "La mesure dans laquelle les choses ont changé est illustrée par une ONG humanitaire qui a loué les services d’une PMF (firme militaire privée) pour protéger ses installations et son personnel en signant un contrat qui comportait l’emploi de tireurs d’élite."
L’occupation de l’Irak et de l’Afghanistan ont augmenté les liens entre les ONG et les PSC de manière significative. En 2006 Singer a écrit : "Les représentants de l’industrie estiment qu’environ 25% des entreprises "haut de gamme" qui fournissent des services armés et plus de 50% des firmes qui fournissent du soutien logistique ont travaillé pour des clients qui étaient dans l’humanitaire." ArmorGroup, MPRI, KROLL, Olive, Southern Cross, Triple Canopy et Blackwater ont tous apparemment travaillé pour des organisations humanitaires.
ArmorGroup est une des entreprises favorites des ONG. En 2002 ses client comprenaient UNICEF, CARE, CARITAS, et la Croix Rouge. ArmorGroup fait de la publicité auprès des ONG. Ils ont embauché un ancien responsable de CARE-Angleterre, James Fennel, et se présentent comme le leader de la corporation en ce qui concerne les standards éthiques. C’est peut-être vrai, mais la firme a pourtant été éclaboussé par quelques scandales. En août dernier, un de ses employés a tiré et tué deux collègues et blessé un interprète irakien. Avant d’être embauché par ArmorGroup, Danny Fitzsimons a eu quelques accrochages avec la loi en Grande Bretagne et a été licencié par une autre PSC pour instabilité de caractère. Corporate Mercenaries fait état d’un autre scandale : "Defense System Colombia (DSC), un organe subsidiaire de DSL (maintenant ArmorGroup), a été soupçonné de fournir des informations secrètes détaillées à la célèbre XVIième Brigade de l’armée colombienne pour identifier des groupes opposés à [la compagnie pétrolière] BP présents dans la région de Casanare. Ces fuites semblent avoir eu une incidence sur des exécutions et des disparitions."
Southern Cross est une autre PSC qui travaille pour des agences humanitaires et qui se dépeint comme une entreprise aux aspirations morales. Mais elle a aussi un passé trouble. Southern Cross a été fondée dans la Sierra Leone en 1999 par Cobus Classsens un officier d’Executive Outcomes qui fut créé par les anciennes Forces Spéciales de l’Afrique du Sud de l’apartheid.
Avant d’être démantelé Executive Outcomes incarnait tout ce qu’il y a de pire dans les entreprises de sécurité privées. Aujourd’hui, c’est Xième Service, auparavant Blackwater, qui détient ce sinistre record tout en ayant des liens propres (ce n’est pas un jeu de mot ! NdT) avec des ONG. Un rapport de 2006 de Humanitarian Policy Group affirme que Blackwater est employé par des groupes humanitaires et en février dernier, Bashir Bilour, le ministre de la province de la frontière nord-ouest du Pakistan (NWFP) a reconnu que "Blackwater se trouve au Pakistan et opère dans la NWFP ainsi que dans d’autres secteurs". Selon Bilour "Blackwater avait été engagé pour garder le personnel du consulat et les employés d’ONG étrangères."
Un groupe qui prétend avoir des objectifs "humanitaires" ou de "développement" ne devrait évidemment jamais embaucher Blackwater mais comment définir une limite à ne pas franchir ?
Embaucher même la plus morale des PSC pose déjà tout une série de problèmes éthiques.
En louant les services des PSC, les organisations humanitaires concourent-elles au boom que connaissent les compagnies privées de sécurité ? Les PSC aiment le plus souvent faire état de leurs liens avec les ONG car elles croient que cela aide à "légitimer leur activité commerciale".
Koenraad Van Brabant pose une question plus importante. En embauchant des PSC les ONG "contribuent-elles à augmenter la sécurité publique dans son ensemble" ou "cautionnent-elles une privatisation de la sécurité qui permet à ceux qui en ont les moyens de vivre en sécurité pendant que les autres vivent dans la peur" ? Le personnel des ONG a sûrement les moyens de se payer des services de sécurité mais ce n’est pas un luxe que la plupart des gens peuvent se permettre.
Dépendantes des contrats des gouvernement occidentaux, les ONG suivent souvent les militaires dans les zones de guerre. Ce qui fait qu’elles sont souvent perçues comme les agents hostiles d’un pouvoir occupant. Et en conséquence elles ont besoin de services de sécurité.
Est-il si surprenant que les ONG qui fournissent les services que les institutions publiques offraient auparavant se tournent vers les firmes privées de sécurité qui font exactement la même chose ?
Yves Engler
Yves Engler est le co-auteur de "Canada et Haïti : la guerre contre la majorité pauvre". Son livre le plus récent est "Canada et Israël : construire l’apartheid". Pour plus d’information visitez son site Web : yvesengler.com
pour consulter l’original : http://www.counterpunch.org/engler0...
Traduction : D. Muselet pour le Grand Soir
URL de cet article
http://www.legrandsoir.info/La-privatisation-de-l-occupation-Les-mercenaires-et-les-ONG-Counterpunch.html

"Révolutions colorées" en Europe et "Gnbistes" en Haiti : deux faces d’une même politique

Par legrandsoir Joel LEON
« Dans un pays sous-développé une bourgeoisie nationale authentique doit se faire un devoir impérieux de trahir la vocation à laquelle elle était destinée, de se mettre à l’école du peuple, c’est-à-dire de mettre à la disposition du peuple le capital intellectuel et technique qu’elle a arraché lors de son passage dans les universités coloniales. Nous verrons malheureusement que, assez souvent, la bourgeoisie nationale se détourne de cette voie héroïque et positive, féconde et juste, pour s’enfoncer, l´âme en paix, dans la voie horrible, parce qu’antinationale d’une bourgeoisie classique, d’une bourgeoisie bourgeoise, platement, bêtement, cyniquement bourgeoise ».

Franz Fanon
Les événements qui se sont déroulés en Haïti durant ces six dernières années ne sont pas isolés, au contraire ils s’inscrivent dans le cadre d’une politique globale dictée par le désir américain de dominer le 21e siècle à tous les niveaux. A travers le « Project for the new American Century », que les néoconservateurs, actuellement au pouvoir, ont produit, dans lequel il est clairement défini que l’un de leurs objectifs est la « démocratisation » du monde. Un moyen d’après eux d’assurer la paix et la sécurité et de promouvoir l’économie de marche. En un mot nous vivons l’ère de la désorganisation et la réorganisation dont parlait le commandant Marcos dans la « 4e guerre mondiale ». ; laquelle se fait en fonction des intérêts exclusifs de l’empire américain et de ses allies européens. Les stratèges, à travers la « théorie des dominos », ont mis au point des stratégies axées sur des concepts à visage humain mais fallacieux en finalité, comme l’expansion de la démocratie, par exemple.

Démocratisation ou vassalisation.
En 1987, en plein cœur de la « Perestroïka », le milliardaire hongrois-américain, George Soros, a créé sa fondation à Moscou même, appelée « Open society Institute ». Cette fondation allait jouer un rôle important dans la débâcle de l’Union Soviétique et entraîner dans sa chute 70 ans de pratique socialiste en Europe de l’Est. Au début du 21e siècle on a rencontré cette même organisation de George Soros, accompagnée par « National endowment for democracy » (NED), dirigé par l’ancien patron de la CIA, James Woosley, comme fer de lance des mouvements qualifies de « révolutions colorées » qui ont emporté en l’an 2000 le régime nationaliste de Slobodan Milosevic en Serbie suite a un chambardement qualifie de « révolution rose » ; La Géorgie a connu le même sort en 2003 :, départ précipite d’Edward Chevardnadze du pouvoir. Puis ce fut L’Ukraine en 2004 à travers des mouvements protestataires appelés « révolution jaune » et en Kirghizstan en 2005 qui a balayé le pouvoir de Askar Akaev. Qu’en est-il du mouvement GNB en Haïti ?



Le mouvement GNB en Haïti
Les analystes internationaux ont toujours éprouvé de la peine à présenter les faits tels qu’ils sont dès qu’il s’agit d’Haïti. Excepté lorsque les boat people haïtiens envahissent la chaussée de la Floride, quand les masses sont massacrées et d’autres actions avilissantes concernant le pays. Ils n’ont jamais pris le temps nécessaire d’analyser les événements haïtiens.
Cette politique globale que j’ai mentionnée au début du texte explique les événements qui se sont déroulés en Haïti pendant toute l’année 2003 jusqu’au débarquement des armées françaises et américaines le 29 février 2004, avant même la résolution des Nations-unies mettant Haïti sous occupation en vertu du chapitre 7 de sa charte. D’abord, commençons par la partie dite démocratique des néoconservateurs. La démocratie qu’on veut implanter en Haïti correspond à une infamie. Si dans les autres pays on a accepté la présence des valets locaux pour gérer cette « démocratie » sur mesure, en Haïti on met à l’écart les cadres indigènes.
Cette démocratie doit être totalement importée. Ainsi tout le mouvement qui a conduit au départ d’Aristide était financé par l’organisation de Georges Soros « Open society Institute » via une ONG appelée FOKAL, dirigée par la toute puissante Michelle Pierre Louis, une femme de la gauchie-bourgeoisie, et d’autres adeptes de la liquidation du patrimoine national. La tache politique a été confiée à l’IRI, via son ancien tout-puissant représentant en Haïti, M. Stanley Lucas, un homme qui veut à tout prix placer son pays sur la liste du terrorisme international. Le travail psychologique a été légué à la presse embourgeoisée menée par Marie Lucie, Rochild François et compagnie.
A la différence des autres Etats de « révolutions colorées », Haïti a connu une révolution lugubre et humiliante. Washington a pris soin de placer un valet de l’extérieur au détriment des locaux, en l’occurrence Gérard Latortue, pour jeter les bases de la démocratie et de créer les conditions indispensables au marché libre. Indice qui correspond aux vœux de l’ancien ambassadeur américain en Haïti, M. Thimothey, qui avant de quitter sa fonction a entrepris une longue plaidoirie en faveur des cadres haïtiens de l’étranger.
M. Latortue est l’émanation de la prise en main du pays par les technocrates internationaux. Deux ans après, les élections partielles eurent lieu qui ont coûté la bagatelle de 90 millions de dollars américains aux contribuables du monde, desquelles sortent de petits hommes d’Etat qui n’ont pas le courage de poser le problème de l’occupation du territoire national. La démocratie promise a brillé par sa marche-arrière, les institutions s’amenuisent pour faire place aux recettes étrangères, seule la liquidation des entreprises nationales bat son plein. En quelque sorte la naissance du nouveau monde ou de la nouvelle Haïti n’est pas pour demain. Et la raison est simple. Aucun état ne peut prétendre trouver la formule idéale compatible à toutes les cultures, à toutes les races et toutes les nationalités. La beauté de ce monde c’est sa diversité, son unicité et ses différences. Les empires ont dominé pendant un temps jusqu’à ce que d’autres émergent pour assurer la continuité de la vie et de l’existence. Chacun apporte sa contribution et son façonnement marquant ainsi son époque avec irréversibilité pour faire place à d’autres, c’est une dynamique mondiale.
Le « Project for the new American Century » utilise le concept démocratie pour asseoir son hégémonie totale. C’est une stratégie qui ne chôme pas, elle est constamment en mouvement, elle n’a pas de frontières, elle est mondiale. Apres avoir atteint l’Europe de l’Est et Haïti, elle était déjà en œuvre au Moyen-Orient, en Irak, en Palestine, en Afghanistan et dernièrement au Liban. Madame Condoleeza Rice, Secrétaire d’Etat américain, l’a confirmé lorsqu’elle a laissé échapper à propos du bombardement criminel du Liban par Israël que « le nouveau Moyen-Orient est entrain de prendre naissance ». (...)

Les élections ne suffisent plus
Les élections sont considérées comme l’arme fatale de l’Occident à travers lesquelles il a terrassé le bloc de l’Est. Le système de suffrage universel direct est admis partout dans ce monde unipolaire comme l’unique sacro-saint moyen de parvenir au pouvoir et que la communauté internationale a approuvé et classé comme légitime. Autrement dit, tout pouvoir issu de Coup d’Etat, d’insurrection populaire ou révolutionnaire est classé comme dictatorial, il est sanctionné économiquement et le pays « déviant » peut être même envahi si le peuple a osé sortir de la boite pour choisir ses dirigeants. De ce fait, les élus du Hamas en Palestine sont traités de terroristes et le gouvernement se voit couper l’aide internationale malgré que le pouvoir ait été élu conformément aux normes internationales.
Le Venezuela est l’exemple le plus éloquent du reniement dans lequel Washington s’est embourbé par rapport au concept de la démocratie. Hugo Chavez, Président vénézuélien est arrivé au pouvoir à travers des élections honnêtes reconnues comme telles par tous les observateurs, en solo les États-Unis refusent d’admettre cette nouvelle réalité politique latino américaine qui annonce une remise en question hémisphérique des 60 ans de pratique d’ajustement structurel du FMI. Par contre en Haïti, (...) les Etats « amis » ont approuvé la rébellion des anciens militaires au nom de la démocratie puisque Gérard Latortue, l’ancien Premier ministre, les avait qualifiés de "combattants de la liberté".

La vague démocratique imposée est dans l’impasse.
Entre temps, la vague démocratique connaît actuellement des problèmes sérieux freinant ainsi son ascendance. La Serbie, mère de la « révolution arc-en-ciel », maintenant fait face à la réalité sauvage dans laquelle s’est glissé le pays au début du 21e siècle après sa prétendue révolution. La Géorgie et le Kirghizstan sont toujours en transition après des mea culpa d’anciens « révolutionnaires ». L’Ukraine, la dernière en date, a déjà retourné sa veste après de multiples divisions, maintenant c’est une coalition dirigée par l’opposition qui est au pouvoir. Le défoulement est bel et bien terminé, la real socio-économique refait surface, le peuple quant à lui a réalisé que leur salut national n’est pas dans la formule de George Soros.
En Haïti c’est le même désenchantement, la « démocratie » est moribonde, les promoteurs se sont révélés des voleurs, la situation générale est unanimement admise comme aggravée depuis deux ans. Cette prétendue démocratie n’est rien d’autre qu’un instrument de domination entre les mains des grandes puissances afin de poursuivre le pillage des richesses économiques des autres peuples plus faibles. La vraie démocratie doit avoir pour maître le peuple et ceci dans toute sa souveraineté. C’est ce qui explique que depuis 20 ans nous tournons en rond, parce que nous sommes à l’attente d’une démocratie importée d’obédience occidentale. Nous nous tuons quotidiennement en quête de ce système qui n’existe nulle part sur la terre, l’Occident entre temps a envahi le pays en deux occasions, nous recherchons encore cette démocratie qui tarde à s’implanter. Il est temps que les élites haïtiennes comprennent qu’il n’y a pas une formule définissant le mode de vie de façon universelle et dont le capitalisme aurait le secret. Au contraire, c’est à travers nos choix quotidiens et les expériences de peuple acquises aux prix de longues luttes que nous pouvons accoucher un système heureux correspondant à la vie de chaque homme et femme.
Les « révolutions arc-en-ciel » qui ont bouleversé le début du 21e siècle sont essoufflées, pour la simple et bonne raison qu’elles n’étaient annonciatrices d’aucune idée nouvelle, qui est la matrice de toute véritable révolution. En Haïti, le gouvernement de facto, issus de la « révolution gnbistes » a lamentablement échoué comme les "révolutions colorées" de l’Europe. Maintenant c’est à nous de formuler quel type de démocratie que nous voulons pour notre société sans avoir à copier ce que font les Etats de l’Occident. Nous pouvons le faire en nous armant de courage et de patriotisme.
JOEL LEON
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