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mardi 3 septembre 2013

HAITI ET REPUBLIQUE DOMINICAINE....Une île, deux peuples, deux histoires

Des idées pour le développement...
Une île, deux peuples, deux histoires
Le Nouvelliste | Publi le :02 septembre 2013
Thomas Lalime thomaslalime@yahoo.fr
Le titre d'aujourd'hui est celui du onzième chapitre de l'ouvrage intitulé Effondrement de Jared Diamond, le très réputé biologiste de l'évolution et physiologiste qui enseigne actuellement la géographie à l'université de Californie, à Los Angeles. Cet ouvrage a reçu en 2007 le Prix du livre sur l'environnement, décerné par la fondation Veolia Environnement. Et justement, la comparaison que fait l'auteur entre Haïti et la République dominicaine est à forte consonance environnementale.
Contrairement à la grande majorité de la littérature sur le développement économique qui s'intéresse aux causes du progrès des sociétés, Diamond se penche plutôt sur les origines de leur effondrement. Il identifie cinq principaux facteurs qui, par le passé, ont conduit à la disparition des sociétés : des dommages environnementaux, un changement climatique majeur, des voisins hostiles, des rapports de dépendance avec des partenaires commerciaux, les réponses apportées par une société à ces problèmes selon ses valeurs propres.
Haïti et la République dominicaine servent d'illustration à Diamond pour montrer comment les sociétés qui ont disparu n'ont pas su apporter des réponses appropriées aux problèmes cruciaux auxquels elles étaient confrontées alors que celles qui ont subsisté dans le temps ont pu trouver des réponses adéquates aux problèmes fondamentaux auxquels elles faisaient face.
Haïti semble répondre à presque tous les critères d'effondrement de Diamond. Ce dernier dresse d'ailleurs trois profils. D'abord, les sociétés disparues : les îles de Pâques, de Pitcairn et d'Henderson ; les Indiens mimbres et anasazis du sud-ouest des États-Unis ; les sociétés moches et inca ; les colonies vikings du Groenland. Ensuite, les sociétés fragilisées d'aujourd'hui : Rwanda, Haïti et République dominicaine, la Chine, le Montana et l'Australie. Et enfin, les sociétés qui surent, à un moment donné, enrayer leur effondrement : la Nouvelle-Guinée, Tikopia et le Japon de Tokugawa.
Le diagnostic de Diamond est tranchant : « Pour toute personne qui veut comprendre les problèmes du monde contemporain, la frontière de quelque 160 km de long qui divise la grande île caraïbe d'Hispaniola, entre la République dominicaine et Haïti, constitue une énigme. Vue d'avion, elle ressemble à une ligne zigzagante, arbitrairement découpée au couteau et plus vert à l'est (le côté dominicain) et un passage plus clair et plus brun à l'ouest (côté haïtien). Sur le terrain, on peut en maints endroits de la frontière apercevoir des forêts de pins à l'est, mais à l'ouest seulement des champs dénudés, qui marquent une différence entre les deux pays.
À l'origine, les deux côtés de l'île étaient en grande partie recouverts de forêts : les premiers visiteurs européens ont remarqué que la caractéristique la plus frappante d'Hispaniola était l'exubérance de ses forêts, riches en essences de valeur. Les deux pays ont perdu leur couverture forestière, mais Haïti particulièrement, au point qu'il ne subsiste plus désormais que sept zones forestières importantes, dont deux seulement sont protégées par des parcs nationaux, où se pratiquaient néanmoins des coupes illégales. Aujourd'hui, 28 % de la superficie dominicaine sont recouverts de forêts, contre 1 % en Haïti. [...] Le système de réserves naturelles de la République dominicaine est comparativement le plus vaste et le plus grand des Amériques : il comprend 32 % des terres du pays, 74 parcs et incorpore tous les types d'habitats.»
Les conséquences de cette déforestation sautent aux yeux : manque de bois d'oeuvre et autres matériaux de construction forestiers, l'érosion des sols, la dégradation de leur fertilité, une forte quantité de sédiment dans les rivières, le manque de protection par des digues et donc d'énergie hydroélectrique potentielle, la raréfaction des pluies, manque de bois pour confectionner du charbon, principal combustible pour cuisiner en Haïti.
Diamond a fait une remarque importante : « Les différences qui existent malgré ces similitudes deviennent encore plus frappantes si l'on veut bien se souvenir qu'Haïti était plus riche et plus puissant que son voisin. (Au XIXe siècle, elle a annexé la République dominicaine pendant 22 ans.) Certaines différences entre les deux moitiés de l'île sont liées à l'environnement, mais elles n'expliquent pas tout. L'écart s'explique le plus souvent par les différences entre les deux peuples, leur histoire, leur attitude, l'identité, les institutions et le personnel politique qu'ils se sont donnés. Au «déterminisme environnemental», les histoires opposées de la République dominicaine et d'Haïti fournissent un antidote utile.»
Qu'ont fait les Dominicains ?
Jared Diamond compare un certain nombre de décisions politiques prises par les deux pays en termes de politiques intérieures et extérieures. Par exemple, remarque-t-il, s'il y a eu des dictateurs des deux côtés de l'île, ceux de l'est se montraient souvent plus éclairés et plus soucieux de l'avancement de leur pays. La dictature de Rafael Trujillo (1930-1962), nous dit l'auteur, s'efforça de moderniser la République dominicaine, développa les infrastructures et industries, gérant modestement le pays comme s'il s'était agi de biens familiaux.
Il poursuit : « Quoique médecin et plus instruit que Trujillo, il [François Duvalier] se révéla un politicien tout aussi retors et impitoyable, terrorisant son pays grâce à sa police secrète et en liquidant plus de citoyens que Trujillo ne le fit à Santo Domingo. Papa doc Duvalier différa de Trujillo par son manque d'intérêt pour la modernisation de son pays et pour le développement d'une économie industrielle.»
Les 28 % de couverture végétale dominicaine, soutient Diamond, est le résultat des décisions politiques des grands leaders dominicains. Parce que, dit-il, la République dominicaine a conservé une importante couverture forestière et a commencé à s'industrialiser. Le régime de Trujillo a planifié des barrages pour produire de l'énergie hydroélectrique, et les régimes de Balaguer et des présidents ultérieurs les ont construits. La continuité de l'État est à constater ici.
Balaguer a lancé à grands frais un programme pour économiser le bois utilisé comme combustible en important du propane et du gaz naturel liquide. Au contraire de la République dominicaine, indique Diamond, la misère en Haïti confina le peuple dans la dépendance du charbon de bois tiré de la forêt, accélérant ainsi l'ultime déforestation.
Selon Diamond, le contraste entre Haïti et la République dominicaine illustre clairement que le destin d'une société est entre ses mains et dépend substantiellement des choix qu'elle fait. Les mesures dominicaines pour protéger l'environnement ont commencé par le bas, le contrôle par le haut est venu après 1930 et elles combinent désormais les deux approches. La protection par le bas a démarré de façon sérieuse entre 1919 et 1930 dans la région de Santiago, deuxième ville de la République dominicaine et centre de sa zone agricole la plus riche et la plus exploitée.
L'avocat Juan Bautista Pérez Rancier et le médecin et hydrographe Miguel Canela y Lazaro, frappés par les conséquences des coupes de bois et du réseau forestier sur le peuplement agricole et les dégâts faits sur les lignes de partage des eaux, pressèrent la Chambre de commerce de Santiago d'acheter des terres afin de les transformer en réserve forestière, grâce notamment à une souscription publique. En 1927, le secrétaire à l'Agriculture de la République dominicaine, grâce à des fonds gouvernementaux complémentaires, permit l'acquisition de la première réserve naturelle, le Velado del Yaque.
À partir de 1930, Trujillo développe son approche par le haut. Son régime a étendu la zone du Vedado del Yaque. Il en crée d'autres, instaure en 1934 le premier parc national, institue un corps de gardes forestiers pour faire respecter la protection des forêts, interdit de brûler la forêt pour la déboiser au profit de l'agriculture et proscrit l'abattage de pins sans son autorisation dans la région de Constanza, sur la cordillère centrale.
Joaquin Balaguer avait reconnu le besoin urgent de son pays dans le but de préserver les forêts des bassins hydrographiques afin de satisfaire les besoins énergétiques grâce à l'électricité et de fournir la quantité d'eau nécessaire aux besoins industriels et domestiques. Il proscrira toute coupe à caractère commercial dans le pays et fermera les scieries. Un marché informel de coupe d'arbres et scieries allait prendre corps. Ce qui va pousser Balaguer à retirer au ministère de l'Agriculture la responsabilité de la protection des forêts pour la confiner à l'armée tout en déclarant les coupes de bois, crimes contre la sûreté de l'État.
Les militaires vont lancer un programme de vols de reconnaissance qui a culminé en 1967 à la faveur d'un des évènements les plus marquants de la l'histoire de l'environnement en République dominicaine : le premier d'une série de raids nocturnes des militaires contre un vaste camp de bûcherons clandestins. On déplore la mort d'une dizaine de bûcherons. En 1992, Balaguer promulgua une loi, difficile à appliquer il est vrai, selon laquelle toute clôture devait consister en arbres vivants plutôt qu'en madriers coupés.
Pour réduire la demande de produits forestiers dominicains en amont, raconte Diamond, Balaguer ouvrit le marché aux importations de bois du Chili, du Honduras et des États-Unis et, pour réduire la production traditionnelle de charbon de bois, il passa des contrats pour des importations de gaz naturel liquide du Venezuela. Il construisit plusieurs terminaux pour importer le gaz, subventionna le prix du gaz pour concurrencer le charbon de bois et distribua gratuitement des gazinières et des bouteilles afin de substituer le gaz au charbon de bois.
Il développa considérablement le système de réserves naturelles, instaura les deux premiers parcs nationaux côtiers du pays, ajouta deux récifs dans l'océan pour servir de sanctuaire aux baleines, protégea la terre à 18 mètres des rivières, défendit les marais, signa la convention de Rio sur l'environnement et interdit la chasse pendant dix ans.
Balaguer fit pression sur l'industrie pour qu'elle traite ses déchets, lança avec des succès limités certaines mesures pour la maîtrise de la pollution de l'air et préleva de lourdes taxes sur les compagnies minières. Il s'opposa à nombre de propositions dommageables pour l'environnement : projets de routes partant du port de Sanchez et traversant un parc national, d'une route nord-sud traversant la cordillère centrale, d'un aéroport international à Santiago, d'un port géant et d'un barrage à Madrigal.
À Santo Domingo, il fonda l'Aquarium, le jardin botanique et le Muséum d'histoire naturelle, et il fit reconstruire le Zoo national, tous devenus aujourd'hui d'importantes attractions touristiques. Et, en fin de carrière, il transforma le décret qui avait instauré le système de réserves naturelles en lui donnant force de loi.
En signe de reconnaissance, une station de métro ainsi qu'un aéroport international à Santo Domingo portent aujourd'hui le nom du Dr Balaguer.
Les 28 % de couverture végétale dominicaine sont le résultat des politiques environnementales adoptées par les leaders politiques dominicains. De même que notre 1 % de couverture reflète le laxisme, l'absence de leadership et de vision des dirigeants haïtiens. Comment comprendre des issues aussi différentes sur une même île? Diamond répond à cette question en indiquant que les réactions d'une société dépendent de ses institutions politiques, économiques et sociales ainsi que des valeurs économiques, sociales et culturelles.
Institutions et valeurs influent sur la manière dont une société résoudra ou tentera de résoudre ses problèmes. Et la capacité de résoudre ces problèmes détermine la survie ou l'effondrement d'une nation. Effondrement qui prend souvent la forme d'un déclin permanent. Déclin qu'Haïti symbolise bien aux yeux de Diamond qui voit pourtant dans la trajectoire de la République dominicaine une société qui sait comment s'éloigner de l'effondrement.
À la première lecture, j'avais trouvé un peu sévère le diagnostic du professeur Diamond. C'était cependant oublier la prédiction de Jacques Roumain dans Gouverneurs de la rosée en 1944: « Nous mourrons tous : les bêtes, les plantes, les chrétiens vivants». Au moment de la rédaction de ce roman, Haïti était pourtant encore verte. Le cri environnemental de Roumain a plutôt été écouté de l'autre côté de l'île. La couverture végétale d'aujourd'hui en est une éloquente illustration.
Thomas Lalime thomaslalime@yahoo.fr
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=119693

Martelly évalue des travaux d'infrastructure à Jérémie

Le Nouvelliste | Le président de la République, Michel Joseph Martelly, toujours dans le souci d'évaluer les travaux d'infrastructure entrepris à travers le pays et d'être plus proche de la population haïtienne, a entamé, ce lundi 2 septembre 2013, une visite de trois jours dans le département de la Grand'Anse.
Accompagné, entre autres, du ministre de l'Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural, M. Thomas Jacques, de celui chargé des relations avec le Parlement, M. Ralph Théano, ainsi que de certains membres de son cabinet, le chef de l'Etat a visité des travaux à Duchity, à Beaumont et à Roseaux.
Le président Martelly a d'abord constaté, sous la pluie, l'état d'avancement des travaux de construction d'un pont sur la rivière Glace, financé par le gouvernement haïtien à travers les fonds PetroCaribe à hauteur de deux millions cinq cent mille dollars américains ( 2, 500, 000.00 dollars US); ce pont relie Camp-Perrin à Duchity. Le président de la République a ensuite rencontré diverses personnalités et représentants d'organisations de Duchity autour du développement de cette section communale de Pestel.
Par ailleurs, accueilli chaleureusement par les citoyens de Beaumont, avec lesquels il a parcouru plusieurs kilomètres à pied, le chef de l'Etat a procédé à l'inauguration officielle d'un bâtiment flambant neuf logeant le lycée national de cette commune. Ce nouvel espace, qui était dans un état critique depuis des dizaines d'années, offre aujourd'hui un cadre propice à l'apprentissage avec 18 salles de classe spacieuses, un laboratoire informatique, un bloc sanitaire, une bibliothèque, un réfectoire et un terrain multijeux.
En présence du maire de la commune, M. David Pierre, et de nombreuses personnalités du département, le président Martelly a rappelé la nécessité d'encourager l'éducation des jeunes, en vue de faciliter leur développement. Il a promis de continuer à oeuvrer pour des infrastructures modernes et un système éducatif adapté qui tienne compte des besoins de toutes les couches sociales du pays.
Cette première journée dans la Grand'Anse a aussi permis au chef de l'Etat de visiter les infrastructures électriques à Beaumont et de rencontrer les représentants de plusieurs associations et coopératives caféières du département autour du redressement de la production du café en Haïti.
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=120751

MOPOD, à la recherche d'alliés au Parlement

Le Nouvelliste | Yvince Hilaire
Une rencontre s'est tenue, lundi, entre les députés de l'opposition et une délégation du Mouvement patriotique de l'opposition démocratique (MOPOD) à la salle de séance de la Chambre basse. Cette délégation était composée de l'agronome Jean André Victor, de l'ancien sénateur Turneb Delpé et de l'ex-député Serge Jean-Louis.
«Les partis politiques membres du Mopod se lancent dans une bataille pour accompagner la population dans la démarche pour restaurer la démocratie dans le pays, a, d'entrée de jeu, expliqué Serge Jean-Louis, un des trois membres de cette délégation à l'issue de la séance de discussions. Nous avons rencontré les blocs de l'opposition à la Chambre basse dans le but d'harmoniser l'opposition et d'étendre le flambeau de la mobilisation..» L'ancien parlementaire rappelle que l'opposition ne vise pas la tête du pouvoir en place, mais elle cherche à se structurer pour la prise en charge de l'Etat.
Pour sa part, Jean André Victor indique que, par cette initiative, les partis politiques de l'opposition voulaient voir si les parlementaires de l'opposition ont une lecture partagée de la crise politique actuelle dominée par l'organisation des élections notamment.
« Nous voulons collaborer pour pallier cette crise. Nous décidons de rencontrer tous les secteurs de l'opposition afin de parvenir à des solutions », a dit M. Victor, indiquant que la mobilisation comporte plusieurs étapes. Ce, pour dire qu'ils ne font que chercher des alliés dans la lutte afin de sortir le pays de l'impasse politique dans laquelle il se trouve actuellement. « Nous envisageons plusieurs scénarios qui peuvent favoriser une sortie de crise sans casses, des scénarios institutionnels... »
Tout en ne contredisant pas ses collègues, l'ex-sénateur Turneb Delpé a toutefois mis l'accent sur le projet de loi électorale. « En tant que démocrates avérés, nous devons regarder le contenu du document déposé par l'exécutif, a-t-il dit, à l'issue de cette séance pour exprimer ses réserves quant au projet de loi électorale. Le dépôt de ce document ne se fait que pour la galerie, a-t-il poursuivi pour dire qu'il est matériellement impossible d'avoir des élections dans le pays à la fin de cette année.
Le député Sorel Jacinthe n'est pas d'avis contraire. La rencontre, précise-t-il, a été réalisée à l'initiative du représentant de Delmas-Tabarre, Arnel Bélizaire, membre du bloc Parlementaires pour le renforcement institutionnel(PRI). « C'était une rencontre de connaissance qui s'inscrit dans le cadre du contexte actuel de la politique. Il nous faut des perspectives afin de suivre une voie unique. Nous voulons de concert avec le MOPOD faire une lecture de la conjoncture politique et voir comment tenir un dialogue constant pour faire échec aux dérives du pouvoir en place », a martelé le député Jacinthe, se faisant le porte-parole des députés de l'opposition.
Le parlementaire a énuméré un ensemble de dossiers qui, d'après lui, méritent de retenir l'attention des partis politiques de l'opposition. En plus du dossier relatif à la loi électorale, l'élu de Moron /Chambellan a rappelé que le rapport de l'enquête sur la mort du juge Jean-Serge Joseph est jusqu'à présent au point mort à la Chambre basse... Yvince Hilaire
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=120732

Port-au-Prince dotée d'un nouveau port dans un an

Le Nouvelliste | Publié le :02 septembre 2013
Louis-Joseph Olivier ljosepholivier@gmail.com
Le nouveau port de la capitale sera reconstruit et ouvert au trafic dans une année, selon ce qu'a déclaré le directeur général de l'Autorité portuaire nationale, Alix Célestin, vendredi, en marge de la célébration du premier anniversaire du Centre d'information et de documentation portuaire (CIDOP).
Le gouvernement haïtien a signé depuis le mois de mai 2013 le contrat avec la firme qui devrait conduire les travaux de construction du nouveau port de la capitale détruit lors du séisme du 12 janvier 2010. La firme de construction est en phase de mobilisation, les premiers équipements sont déjà en route vers Haïti, selon ce qu'a précisé monsieur Alix Célestin, qui a confié qu'une première équipe de la compagnie est déjà à Port-au-Prince.
Dans l'objectif de lancer bientôt la reconstruction, les travaux de démolition de l'ancien quai et d'autres compartiments du port sévèrement endommagé commenceront au début de ce mois de septembre. Selon ce qui a été conclu avec la compagnie de construction, le port est censé disponible 21 mois après la signature du contrat, mais l'APN s'entend avec le constructeur afin de rendre disponible 150 mètres de quai dans une année. Ces 150 mètres de quai permettront à l'APN de reprendre progressivement ses activités, selon les informations fournies par le directeur.
Les travaux de reconstruction du port de la capitale coûteront plus de 200 millions de dollars, la première phase des travaux est estimée à 70 millions. « Nous voulons mettre ce port en adéquation avec ce qui se fait actuellement dans notre région. Nous voulons que ce port soit concurrentiel, compétitif et performant », a indiqué le numéro un de l'Autorité portuaire nationale. La construction de ce nouveau port sera financée par le Trésor public et le secteur privé qui aidera aussi à la gestion du nouveau terminal.
Monsieur Célestin a fait ces déclarations alors que l'APN célébrait le premier anniversaire de la création du Centre d'information et de documentation portuaire, CIDOP, lequel est présenté comme un outil d'emmagasinage de données, de traitement de l'information et de recherche dédiée au monde maritime et portuaire. Le centre propose aussi des ouvertures vers les métiers de la mer et de transmission des savoirs du secteur portuaire. Il est chargé d'ouvrir au public, aux professionnels, élèves, étudiants, jeunes et autres secteurs de la vie nationale les voies vers les connaissances autour de la vie maritime et portuaire.
Une année après la création de ce centre, monsieur Rodolphe Bertrand, responsable du CIDOP, affirme que « ce centre a aidé à faire connaître au grand public le vrai travail de l'Autorité portuaire nationale. M. Bertrand déclare considérer le CIDOP comme un outil qui permet de rapprocher l'APN des écoliers, étudiants et de tous ceux qui veulent prendre connaissance des domaines d'intervention de l'Autorité portuaire nationale.
« Je mesure toute l'importance de cette structure dans le paysage socio-éducatif à l'aube de profondes mutations du secteur maritime et portuaire haïtien, dans un contexte de modernisation assumée et de transformation de toute l'infrastructure éducationnelle, axée sur de nouveaux champs disciplinaires, pour de nouvelles compétences, l'exploration de nouveaux savoirs et la promotion entrepreneuriale dans le secteur maritime », a expliqué le directeur de l'APN dans ses propos de circonstance.
Louis-Joseph Olivier
ljosepholivier@gmail.com

Production agricole/Riz-maïs...Une augmentation qui n'en est pas une...

Le Nouvelliste |
Robenson Geffrard, rgeffrard@
à la clémence de la nature, le pays a connu une augmentation dans la production du maïs et du riz pour la période 2012-2013. Cependant, le coordonnateur de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA) a souligné que cette situation est passagère et que le pays devra importer plus de riz pour la période 2013-2014.
Hausse dans la production du maïs et du riz, mais...Pour bien comprendre l'augmentation dans la production du maïs et du riz enregistrée cette année, le coordonnateur de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA), l'agronome Gary Mathieu, établit la différence entre l'année fiscale et l'année agricole. Selon lui, l'année fiscale a commencé en octobre 2012 pour prendre fin en septembre 2013 alors que l'année agricole commence en mars 2013 pour prendre fin en février 2014.
Intervenant sur les ondes de Radio Magik 9, le week-end écoulé, Gary Mathieu a précisé que les calculs d'augmentation dans la production du maïs prennent en compte l'année fiscale. Il a indiqué que le maïs, la principale denrée du pays, a subi une augmentation de 80 000 tonnes. Cette augmentation n'est pas énorme, a reconnu M. Mathieu. Pour l'année 2012-2013, Haïti a produit 201 792 tonnes de ce produit. Selon le recensement du ministère de l'Agriculture réalisé en 2008-2009, le pays a une capacité de production en maïs de 393 000 tonnes. Donc, le pays a enregistré une perte à ce niveau dû notamment à la période de sécheresse.
La prévision pour l'année agricole 2013-2014, a ajouté Gary Mathieu, indique que le pays devra produire 334 131 tonnes de maïs. « Par contre, ce que les gens doivent comprendre, malgré cette augmentation, on a toujours un déficit de 6% par rapport à une année normale. C'est comme lorsque vous êtes dans un trou et vous commencez à monter... », a-t-il illustré.
En comparant les dégâts causés par le passage de Sandy et la production entre l'hiver 2012-2013, les saisons du printemps et de l'automne, la production agricole pendant ces périodes a permis de remplacer les pertes occasionnées par le mauvais temps dans le secteur. « Non seulement le secteur est arrivé à couvrir les pertes de Sandy, mais il y a également une augmentation à partir de certains produits », a souligné le coordonnateur de la CNSA.
Le prix du maïs est passé de 35 gourdes entre juin et juillet à environ 25 gourdes dans les régions où il y a eu l'excédent et dans les plaines des Cayes, a souligné le responsable de la CNSA. Mais il y a une crainte, a-t-il dit. Le prix risque de tomber trop bas, ce qui pénalisera les producteurs. Même le prix du maïs importé est en baisse dans le pays, a-t-il ajouté. Une baisse relative, a-t-il précisé, puisque le panier alimentaire ne connaît qu'une baisse de 3 à 4%.
Cette augmentation de la production agricole est de courte durée, elle ne va pas s'étaler sur l'année, a indiqué M. Mathieu comme un bémol. « Nous sommes en fin de récolte, a-t-il dit. A partir de septembre, on assistera au phénomène inverse dans les prix... »
L'année fiscale, qui prend fin dans un mois est bonne, a-t-il dit, mais elle devrait se confirmer avec l'année agricole. Si le pays n'est pas frappé par un cyclone majeur, on pourra dire que l'année 2013-2014 est très bonne et la production peut être même supérieure à une année normale. La récolte de la saison d'automne est attendue également celle d'hiver.
La production de riz a également augmenté
Selon le recensement du ministère de l'Agriculture réalisé en 2008-2009, le pays a une capacité de production de l'ordre de 75 000 tonnes. Cependant, pour une année normale de production de riz, le pays peut arriver jusqu'à 170 000 tonnes, le plus haut niveau. Pour la période 2012-2013, nous avons produit 147 599 tonnes. Une augmentation. Pour 2013-2014, il y a une possibilité d'avoir 159 000 tonnes. Une augmentation de 8%, selon Gary Mathieu.
L'agronome a fait savoir qu'au cours de cette année, l'Electricité d'Haïti (ED'H) a bloqué pendant un mois l'eau du barrage de Péligre. Cette situation a eu de graves conséquences sur le riz de l'Artibonite. Notre consommation annuelle de riz est de 420 000 tonnes. Nous importons environ 320 000 tonnes et produisons la différence. Selon le bilan alimentaire de la CNSA, le pays devra importer 375 000 tonnes de riz pour la prochaine année.
Les départements de l'Artibonite, de l'Ouest, du Nord, du Centre et du Nord-Est représentent 70% de la surface agricole utile (SAU) du pays. Parce que ces régions ont eu une bonne pluviométrie pendant cette période et n'ont pas été frappées par des intempéries, elles ont réussi leur saison à plus de 75%.
De quoi dire merci à la nature...
Robenson Geffrard, rgeffrard@lenouvelliste.com

Le« projet Macaya» passe à la 2e phase

Le Nouvelliste | Publi le :02 septembre 2013 Joubert Rochefort rochefelle2013@gmail.comLa ville des Cayes a accueilli vendredi 30 août le lancement de la 2e phase du projet « Macaya » qui vise à freiner la dégradation des ressources naturelles du parc et de sa proximité. Ce projet bénéficie d'une enveloppe de 12 millions de dollars américains de la coopération norvégienne, gérée par la Banque interaméricaine de développement (BID) sur une durée de cinq ans.
Placé sur une superficie de 8 000 ha, le parc national Macaya est situé dans le massif de la Hotte et s'étend sur les mornes Formond et Macaya. Pourtant, depuis plus d'une décennie, le parc national Macaya se trouve dans un état de délabrement déplorable. Les espèces endémiques qui constituaient la force vive du parc tendent à disparaitre. De plus, des squatters y dressent leurs abris. Une situation qui suscite de vives inquiétudes auprès des autorités et de la société civile. « Dans les deux premières semaines du mois de septembre, nous allons lancer des activités qui consistent à mettre en terre des plantules afin de reboiser le parc et les localités avoisinantes. Nous comptons également déloger les squatters et placer des agents du corps de la surveillance environnementale », lance Michelet Louis, coordonnateur du projet Macaya.
Lancé en décembre 2012, le projet Macaya comporte quatre volets: le renforcement de la gouvernance locale; le renforcement du régime foncier à l'intérieur du parc; le développement des pratiques agroforesteries de gestion durable des terres et le suivi du gaz à effet de serre. A en croire Michelet Louis, les six premiers mois du projet ont coûté au comité de pilotage près de 200 000 dollars américains pour sa mise en place, les études et les travaux de terrain. Par ailleurs, il promet de redoubler d'effort afin de redonner au parc son visage d'antan.
Le parc national Macaya protège la forêt tropicale humide qui recouvre une partie du massif de la Hotte. La végétation est luxuriante dans cette forêt de nuage qui entoure ce massif montagneux. C'est une zone qui renferme des ressources naturelles exceptionnelles, des espèces rares que l'on retrouve uniquement au parc. Michelet Louis croit qu'on peut encore sauver le parc qui est, selon lui, d'une grande importance pour le pays. « Le parc Macaya abrite 102 espèces de fougères, dont certaines sont endémiques, 141 variétés d'orchidées, dont 38 endémiques, 99 espèces de mousse, 367 autres variétés de plantes à fleurs, dont 55 endémiques », explique le coordonnateur du projet.
Le représentant du gouvernement norvégien, Joël Boutrou, se dit aussi confiant que ce projet fera de Macaya le plus important parc naturel du pays. « J'espère que ce projet contribuera au développement touristique et à l'amélioration de l'économie de la paysannerie », augure-t-il. Dans la foulée, il témoigne la volonté du gouvernement norvégien de collaborer avec le gouvernement haïtien dans la protection et la gestion des aires protégées. « Cette subvention aidera Haïti, entre autres, à mener un programme de gestion durable des terres dans le parc national Macaya, renforcer le corps de surveillance, reboiser environ 1 500 hectares de terre dégradés et construire des infrastructures de protection du bassin hydrologique contre les inondations et l'érosion », martèle Joël Boutrou.
Par conséquent, la représentante de la Banque interaméricaine de développement (BID), Marie Bonnard croit qu'il y a beaucoup de travail à faire avant le lancement des travaux de réaménagement du parc. Elle estime que les Haïtiens n'ont aucune idée de la création ou de la gestion d'un parc forestier. Toutefois, elle assure que l'argent du financement du projet Macaya est entre de bonnes mains, mais exige un rapport semestriel des dépenses. « Il y a 400 000 dollars qui sont disponibles pour le lancement de la 2e phase du projet. Mais, nous sommes très stricts sur le rapport des dépenses. De plus, nous faisons des audits tous les 6 mois afin d'être certains que l'argent a été dépensé à bon escient », déclare Marie Bonnard.
Dans les prochains jours, le comité de pilotage lancera les activités de la deuxième phase du projet Macaya. Il prévoit d'enclencher le dialogue avec les squatters afin de les sensibiliser à la nécessité de quitter le parc. En outre, il compte élaborer un plan de gestion du parc qui définira les voies d'accès, les points de surveillance et de contrôle, les infrastructures administratives et touristiques, les zones de biodiversité à protéger. Selon le coordonnateur du projet Macaya, Michelet Louis, le bornage physique du parc consistera en l'implantation de bornes en béton à tous les 200m de son pourtour.
Joubert Rochefort rochefelle2013@gmail.com
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=120741