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vendredi 4 janvier 2019

BORGELLA ROSELORD ET LINDSAY ZULLO

Las increíbles historias de las haitianas y la norteamericana campeonas del fútbol femenino con Santiago MorningShelby High, Borgella Roselord y Lindsay Zullo vinieron a probar suerte a Chile y casi por casualidad terminaron logrando un inédito título para el elenco microbusero.
19 de Diciembre de 2018| Por Martín Gutiérrez,
Las campeonas posando con su entrenador 
Paula Navarro y la Copa. Martín Gutiérrez, Emol

SANTIAGO.- Santiago Morning logró un inédito e histórico primer título en el fútbol femenino luego de imponerse en la final del Campeonato a Palestino por 3-1 en el Estadio Nacional.
La victoria la logró con una norteamericana y dos haitianas, reafirmando así su vínculo con el país caribeño. Ya era conocido el caso del defensa haitiano Ricardo Adé en el primer equipo. Esa participación del zaguero caribeño se suma a la de sus dos compatriotas y la estadounidense que el sábado se llenaron de gloria con la V negra.
El trío que se juntó por casualidad
La estadounidense Shelby High y las haitianas Borgella Roselord y Lindsay Zullo fueron figuras a lo largo de toda la campaña del equipo que es dirigido por Paula Navarro, Las historias de cómo desembarcaron en nuestro país son increíbles. "Llegué a Chile a inicios de año a vivir y a enseñar a inglés, pero también quería jugar fútbol. Busqué en Google donde podía y lo primero que salió fue Santiago Morning", cuenta a Emol Shelby, de 21 años y pieza clave en el mediocampo del elenco de la V negra.
La norteamericana proviene de Kansas, donde jugó fútbol en la universidad. "No sabía nada del fútbol femenino aquí en Chile. Es un gran premio para todo el trabajo del año. Ahora queremos ir por más. Es un gran grupo y me llevo bien con mis compañeras chilenas y extranjeras", precisa.
Borgella también llegó casi por casualidad al "Chaguito". "Estaba de vacaciones en Chile viendo a mis amigos haitianos, a quienes les pregunté dónde podía jugar. Así apareció Santiago Morning, entrené y me quedé", cuenta.
Las bohemias celebrando en Ñuñoa su título. Pero la haitiana, quien fue la goleadora de la temporada del balompié femenino con 66 tantos, no se quedó sólo en eso. Se puso en contacto con su amiga Lindsay, a quien conoció hace seis años en Estados Unidos cuando firmó por el Indiana FC. La sedujo para que se sumara al proyecto de la institución liderada por Miguel Nasur y los resultados están a la vista: Un histórico título en un equipo que se ha convertido en una familia para estas tres extranjeras. "Los Nasur se han portado muy bien con el club. Somos una verdadera familia para las jugadoras que vienen de afuera", acota Paula Navarro, entrenadora de las monarcas.
El crecimiento del fútbol femenino y el racismo
Las tres coinciden en destacar el nivel del balompié femenino. "Acá se nota que hay mucha más técnica. Falta trabajar la intensidad y el físico, pero el fútbol es muy bueno", asevera Shelby, quien cree que la llegada de extranjeras enriquece la actividad, algo que también remarca Borgella.
“66 Goles marcó la delantera haitiana Borgella Roselord en el 2018.
Fue la artillera del Campeonato Nacional femenino "Está en claro crecimiento. El nivel en Estados Unidos es muy superior, pero aquí este deporte está en vías de crecimiento", dice la caribeña, que está encantada con el trato que le han dado en la institución bohemia. Pero no ha sido toda alegría para ella desde que arribó, ya que ha sentido rechazo de algunos chilenos.
"Son la minoría, pero hay algunos que te miran raro o no son agradables. Pero no le doy mayor importancia", confiesa. A pesar de sufrir estos hechos, se queda con el cariño recibido en el Morning. "Don Miguel me ha ayudado con todo a mi y a mi familia", revela la atacante que junto a sus compañeras ya se ponen otro desafío: Ir por la Copa Libertadores.
Son los sueños y logros de esta tríada de mujeres que se atrevieron a dejar sus países de origen y que casi por casualidad terminaron inscribiendo su nombre en la historia del viejo y querido Santiago Morning...

Fuente: Emol.com 

https://www.emol.com/noticias/Deportes/2018/12/18/931295/Shelby-High-y-Borgella-Roselord-las-futbolistas-extranjeras-que-llegaron-a-Chile-para-darle-el-titulo-a-Santiago-Morning.html

jeudi 3 janvier 2019

HONNEUR ET RESPECT A MES AÏEUX

Mutenfu Muteta, était un brave type. Un bon être humain et un bon chrétien. Il se faisait appelé Médard pour faciliter la prononciation des francophones qu’il côtoyait chaque jour.
On s’était croisé en cité universitaire. Il était zaïrois, architecte diplômé. Je lui avais fait découvrir la recette du « doumbwèy », qu’il avait trouvé carrément extraordinaire. Non seulement il l’avait adopté au détriment de la fameuse baguette, il avait envoyé la recette chez lui, au Congo/Brazaville.
Aujourd’hui, s’il était retourné chez lui après ces études, il serait devenu le patron d’une grande entreprise de fabrication et vente de doumbwèy. Tant la recette avait été appréciée/
J’avais écrit il y a quelques années un texte pour raconter cette histoire de doumbwèy et à travers les lignes de celui-ci, j’avais repris des détails intéressants de notre amitié. Par exemple un jour, autour d’un repas, il était venu dans mon studio avec un petit dictionnaire Larousse en main. Il tenait le livre ouvert à la page des cartes géographiques du monde et voulait que je lui indiquasse tout bonnement l’emplacement d’Haïti.
Pour tenir dans les deux pages du Petit Larousse, l’illustration géographique du monde a été dessinée sur une échelle très petite. Avec l’aide d’un style je pointai Haïti. Il regarda avec étonnement et ne me dit rien.
Quelques jours plus tard on revint sur le sujet et il me fit part de la raison de son étonnement devant la taille d’Haïti par rapport à l’Afrique et à la France.
En fait quand il assistait à ses cours en faculté de génie au Zaïre presque tout le personnel de l’administration était de nationalité haïtienne. Donc dans son esprit il voyait Haïti comme une grande puissance, regorgeant de ressources humaines trop bien formées et qui en envoyait en Afrique comme coopérant.
Je partageai avec lui mes explications de ce fait en lui parlant de notre histoire, de la coïncidence entre l’indépendance accordée aux pays africains et l’obscurantisme pratiqué par nos dirigeants politiques en particulier par François Duvalier. Haïti était pendant longtemps un des rares pays disposant de cadres et de ressources humaines nègres. (Explication plutôt rapide puisque ce texte ne compte pas aborder ce sujet !!)
Notre ami Mutenfu Muteta était très humain et réellement bon chrétien. Il assistait au culte le dimanche et à des rencontres de groupes de catholiques en semaine. En peu de temps, son cercle de connaissances était de loin beaucoup plus large que le mien. Un jour une famille catholique l’invita à dîner et il étendit cette invitation à ma personne.
Pendant le dîner, je n’ai su quelle mouche avait piqué notre hôte, qui voulut faire une incursion furtive dans l’histoire d’Haïti. Il se mit à parler de la guerre entre l’armée indigène et les troupes de Napoléon en évoquant plus une défaite provoquée par la fièvre jaune sur les troupes françaises que la victoire des armées des esclaves. A la fin du repas, je constaté que je n’y avais pas touché. Je lui avais fait un récit détaillé à la première personne du pluriel pour lui convaincre du contraire de ce qu’il avait lu dans les récits portés par les français. Mon récit déborda de cette passion qui fait revivre les évènements comme acteurs.
En arrivant à la maison, Mutenfu Muteta me confia qu’il ne reverra plus jamais les gens qui nous avaient invités. Il me décrivit la scène en m’assurant que j’ai été habité, le temps du récit, par l’un des ancêtres. J’avais les yeux exorbités prêts à cracher du feu. Je mimais les gestes avec une justesse d’exécution et que les gens avaient eu peur !
Bien entendu, je n’étais habité par aucun loa, ni aucun esprit. Je voulais enfin leur dévoiler cette vérité cachée.
Il y a quelques temps, La bataille de Vertières, s’est parée d’une certaine noblesse après la publication de « L'armée indigène: La défaite de Napoléon en Haïti (Mémoire des Amériques), de Jean-Pierre Le Glaunec.
J’ai dû recevoir plus de cent fois la vidéo retraçant le passage de ce professeur dans une émission de télévision pour parler de son livre et de la bataille de Vertières.
J’ai eu l’impression que ce fait a inculqué une sorte de fierté que l’on aurait perdu et que nous devions une certaine gratitude à ce Monsieur qui a probablement repris ce que savent tous les haïtiens.
J’ai bien entendu acheté le livre. Mais après quelques minutes de lecture, je me suis rendu compte que tout ce qui s’y trouvait écrit était pour moi du déjà-vu.
J’ai vécu le même effet que celui ressenti devant ces jeunes gens qui filment avec des yeux remplis d’admiration et diffusent des images d’étrangers (blancs) s’exprimant en créole !
Je me garde de donner une interprétation quelconque de cette admiration ; mais elle doit être révélatrice de quelque chose.
Ceux qui ont œuvré longtemps pour nous faire comprendre que la défaite des troupes de Napoléon a été la conséquence d’une épidémie de fièvre jaune qui les avait décimées, sont les mêmes qui nous ont appris sans aucun sens critique et qui nous ont fait rire quand on nous disait que Toussaint Louverture était appelé « Fatras-Baton », les mêmes qui nous ont rappelé toujours sans guillemets que nos ancêtres se faisaient appelés « magots coiffés de linges ».
Oui on en riait et on s’amusait à poser ces étiquettes déshonorantes sur nos copains.
Je suis fils de cette histoire qui raconte l’épopée d’un peuple se révoltant jusqu’à la mort pour exiger sa place dans l’humanité, se frayant un laps dans cette universalité. Cette histoire est codée dans mes gênes et elle configure ce que je suis et ce que j’entreprends.
Le livre du professeur canadien est certes bien venu mais il n’apporte rien ni me réconforte dans mes convictions.
Je n’ai surtout pas besoin de l’aval d’un étranger pour la valorisation de mon histoire.
Honneur et Respect à nos aïeux !
Dr Jonas Jolivert