Google

lundi 10 septembre 2007

Funérailles aux Etats-Unis du cinéaste Raphaël Stines


L’association des cinéastes haïtiens dont il était membre a rendu un vibrant hommage au disparu
samedi 8 septembre 2007,
Radio Kiskeya

Les funérailles du cinéaste haïtien Raphaël Stines, 74 ans, ont été chantées samedi en Floride où ses cendres avaient été transportées dans la semaine après l’incinération du corps, a appris Radio Kiskeya.
Des parents et amis ainsi que le directeur général de la Télévision Nationale d’Haïti (TNH), Pradel Henriquez, ont assisté à la cérémonie funèbre qui s’est déroulée dans une loge maçonnique haïtienne.
A Port-au-Prince, une soirée d’hommage a été organisée vendredi par l’association des cinéastes haïtiens à la mémoire du disparu. Divers artistes dont les réalisateurs Arnold Antonin, président d l’association et Jacques Roche de même que le chanteur Boulo Valcourt ont salué le talent, la culture et les valeurs humaines de Stines, l’un des pionniers du septième art en Haïti. Antonin l’a notamment dépeint comme un grand admirateur de l’écrivain, dramaturge et cinéaste français Marcel Pagnol, auteur notamment de "La femme du Boulanger" et de "Manon des sources".
Le créateur est entré dans l’histoire comme l’auteur du premier film de fiction haïtien, "M ap Pale Nèt (1976)". Deux autres réalisations, "Kraze Lanfè" et "Bouki Nan Paradi (2001)" font également partie de sa filmographie. Directeur de programmation à la Télévision Nationale jusqu’à sa mort, Raphaël Stines a aussi été pendant un certain temps le réalisateur du télé-feuilleton "Pè Toma".
Son métier de cinéaste ne fera pas non plus oublier ses qualités d’acteur qu’il a notamment démontrées dans "L’homme sur les quais (1993)" de Raoul Peck ou encore son toucher de violoniste.
Raphaël Stines est décédé le 25 août dernier après quelques jours d’hospitalisation. Il laisse dans le deuil son épouse et quatre enfants.
Selon différents témoignages, l’enlèvement et l’exécution cruelle en mai dernier de son grand ami François Latour, le célèbre metteur en scène et acteur haïtien, avaient terriblement affecté le cinéaste et auraient précipité son départ. spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4090

Le Chili refuse d’envoyer des troupes au Darfour pour se consacrer à Haïti

Après la réunion latinoaméricaine de Port-au-Prince, le ministre chilien de la défense, José Goñi, prône la "persévérance" jusqu’à l’accomplissement des objectifs de la MINUSTAH
samedi 8 septembre 2007,
Radio Kiskeya

Le gouvernement de la Présidente chilienne, Michelle Bachelet, a décliné la proposition de l’Organisation des Nations Unies d’intégrer la mission hybride déployée au Darfour (Soudan) au profit de son engagement militaire en Haïti, a déclaré samedi le ministre chilien de la défense, José Goñi, dont les propos ont été relayés par la station locale Radio Cooperativa.
L’organisation mondiale avait demandé aux autorités chiliennes d’envoyer des militaires et des hélicoptères au Darfour où 26.000 soldats onusiens et des forces africaines ont été déployés en vue de mettre fin à un grave conflit interethnique ayant fait depuis 2003 plus de 400.000 morts.
"Nous devons persévérer, parce que si nous ne bouclons pas notre mission jusqu’à l’étape finale, cela peut nous contraindre à retourner là-bas postérieurement", a indiqué M. Goñi.

Il s’exprimait à Guayaquil, en Equateur, après avoir participé mardi dernier à Port-au-Prince à la réunion des ministres de la défense des neuf pays latinoaméricains contributeurs de troupes à la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH).
"Il faut persévérer en Haïti, être systématique, continuer à travailler avec les Nations Unies et les autres pays désireux d’offrir leur collaboration dans le cadre de ce processus", a poursuivi le haut responsable chilien.
Santiago fournit 600 casques bleus à la force internationale de paix qui compte quelque 7.510 militaires et 1.752 policiers majoritairement en provenance d’Amérique latine. spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4091

Rapatriement de casques bleus jordaniens ayant bouclé leur mission en Haïti

Amman se félicite du travail accompli
dimanche 9 septembre 2007,
Radio Kiskeya

Des soldats de la paix jordaniens arrivés au terme de leur mission en Haïti ont été rapatriés samedi dans le cadre de la rotation des troupes, informe une dépêche de l’agence officielle jordanienne Petra datée d’Amman.
Leur nombre n’a pas été précisé.
Le directeur des opérations au département jordanien de la sécurité publique (PSD), le colonel Hussein Mohammad Hoyan, s’est réjoui de l’accomplissement de leurs tâches par les militaires au sein de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH).
L’officier ajoute qu’au nom du Royaume de Jordanie, le PSD est toujours prêt à participer à des missions de paix à travers le monde en vue d’apporter "la sécurité et la stabilité nécessaires à des pays en conflit".
Depuis le déploiement en juin 2004 de la mission onusienne en Haïti, une demi-douzaine de casques bleus jordaniens ont été tués dans des actes d’hostilité ou des accidents. Plusieurs centaines de soldats du Royaume Haschémite font partie de la MINUSTAH qui compte plus de 9.000 militaires et policiers. spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4094

Reddition d’un présumé chef allemand d’un réseau pornographique qui exploitait des haïtiennes à Santo Domingo

Lutz Robert Gunther Meyerding encourt des années d’emprisonnement de même que deux de ses collaborateurs, un autre allemand et un israélien
dimanche 9 septembre 2007,
Radio Kiskeya

Le présumé délinquant sexuel allemand, Lutz Robert Gunther Meyerding, accusé d’avoir exploité à Santo Domingo une quinzaine de jeunes femmes haïtennes transformées en actrices de vidéos pornographiques vendus sur internet, s’est finalement rendu samedi soir aux autorités judiciaires dominicaines.
Selon l’agence en ligne locale ClaveDigital, après plus d’une semaine de cavale, l’homme a organisé sa reddition par l’intermédiaire de deux de ses avocats qui l’ont remis aux procureurs adjoints Jhon Garrido Ivàn Vladimir Feliz Vargas. Il a été immédiatement mis en état d’arrestation et placé en détention, précise le parquet du district national de Santo Domingo qui entend réclamer l’adoption de mesures coercitives à son encontre.
Lutz Robert Gunther Meyerding était activement recherché depuis le 27 août, date à laquelle il avait été dénoncé par une demoiselle haïtienne qui l’accusait de l’avoir utilisée ainsi que douze autres compatriotes comme "esclaves sexuelles" à des fins commerciales.
Les filles avaient été retrouvées et libérées lors d’une intervention policière dans l’une des maisons où opérait le réseau de prostitution cybernétique. Des ordinateurs, caméras, lits dotés de projecteurs, différents objets sexuels érotiques et des documents compromettant liés à ce commerce avaient été également confisqués.
Formellement accusé de trafic illicite de migrants et de traite des personnes, M. Meyerding pourrait être condamné à une lourde peine.
Un deuxième allemand, Vladimir Medinsky et un ressortissant israélien, Samad Payandeh sont accusés d’appartenir au même réseau. Frappés d’une interdiction de départ, ils devraient comparaître bientôt devant un tribunal dominicain. spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4096

Le CEP s’active dans la perspective des sénatoriales

Le président du Conseil Electoral Provisoire, Max Mathurin, fait état de nouvelles dispositions dans la perspective des élections sénatoriales de décembre 2007. Quatre groupes de travail chargés des opérations électorales, de la communication, de la sécurité et de la tabulation des résultats ont été mis en place afin de favoriser le bon déroulement du scrutin.
Selon M. Mathurin le groupe de travail chargé des opérations électorales travaillera de concert avec la direction des opérations électorales à la mise en place des centres de vote et la gestion du personnel électoral. " Le sous-comité chargé de la communication assurera une campagne de mobilisation des électeurs alors que le sous-comité responsable de la sécurité élaborera un plan sécuritaire en vue de la protection des membres de la machine électorale et des électeurs", ajoute t-il.
De plus, Max Mathurin informe que l’institution électorale s’active à identifier les centres de vote dans la perspective du scrutin. " Certains centres de vote sont logés dans des édifices publiques, mais d’autres se trouvant dans des maisons privées requièrent une confirmation des contrats de bail", dit-il tout en annonçant que de nouveaux bureaux de vote seront créés pour les sénatoriales.
Le président du Conseil électoral Provisoire (CEP) précise que cette opération relative à la logistique sera exécutée au cours du mois de septembre.
Par ailleurs, Max Mathurin confirme la reprise des opérations d’enregistrement des électeurs par la livraison des nouvelles cartes d’identification nationale (CIN).
Il soutient que l’Office Nationale d’Identification (ONI) qui bénéficie de l’appui de l’Organisation des Etats Américains (OEA), est chargé de produire la carte, précisant que la priorité est accordée aux jeunes de 18 ans.
Toutefois M. Mathurin indique que les électeurs ayant des cartes défectueuses pourront présenter leurs doléances auprès des responsables de l’ONI.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.phtml?id=13015

Arrestation de Léon Jeune dans le cadre d’une investigation de la PNH


Léon Jeune, ancien chef de la police haïtienne, a été appréhendé samedi matin par des policiers de la Direction Centrale de la Police Judiciaire sous l'accusation de faux et usage de faux.
Il a été auditionné vers 9 heures du matin au parquet par le substitut du commissaire du gouvernement, Manès Jean, avant d’être transféré au Pénitencier national.
Un imposant dispositif sécuritaire était visible aux abords du principal centre carcéral du pays au cours de la journée du samedi 8 septembre.
Léon Jeune avait été directeur général de la Police Nationale d’Haïti (PNH), instaurée par le gouvernement Aristide afin de démobiliser les Forces Armées d’Haïti (FADH) en 1994.
Lors des présidentielles de 1995 remportées par René Préval, M. Léon Jeune s’était classé en deuxième position.
Arrêté le 16 novembre 1997, sous l’accusation de complot pour la sûreté de l’état, Léon Jeune, qui a été également secrétaire d’État à la sécurité publique, a été libéré le 11 décembre de la même année.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.phtml?id=13016

Les experts se préparent à finaliser le document relatif à la réduction de la pauvreté

La commission gouvernementale annonce l’organisation prochaine de forum dans diverses régions du pays en vue de valider le document sur la croissance et la réduction de la pauvreté.
L’un des experts nationaux chargés de la rédaction du document, Jean Robert Simonise, affirme que la commission entame la dernière phase participative en ce qui a trait au Document de Stratégie Nationale pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (DSNCRP). " Dans la première phase il s’agissait de diagnostiquer le problème, dans la deuxième phase on a validé ce qu’on avait découvert dans la première phase au niveau des 10 communes les plus pauvres d’Haïti", déclare M. Simonise.
Il souligne que la prochaine étape consiste à analyser spécifiquement des communes représentant la majorité de la population et qui sont en même temps très vulnérables. " Nous allons avoir 4 communes de validation dans les départements de l’ouest, du sud, du Nord et du Centre au plus tard le vendredi 14 septembre", dit-il précisant que le forum national de validation aura lieu à la fin du mois de septembre.
Selon M. Simonise les différents forums permettront de préparer le forum national de validation. " Les forums permettront de valider les politiques publiques incluent dans le DSNCRP favoriseront la vulgarisation du document auprès de la population et une sensibilisation des élus locaux. De plus, M. Simonise soutient que les forums de validation permettront un renforcement de la coopération au niveau local entre le gouvernement et les organisations non gouvernementales ainsi qu’une sensibilisation dans le cadre des objectifs de développement du millénaire.
" En ce qui concerne le secteur de développement humain, les objectifs de développement du millénaire constituent la toile de fond en matière de réduction de la pauvreté", ajoute t-il. La semaine dernière, le conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU, Jeffrey Sachs avait effectué une visite en Haïti qui lui a permis d’évaluer la préparation du document de stratégie Nationale pour la Croissance et le Réduction de la Pauvreté.
M. Sachs qui s’est entretenu avec le chef de l’état autour de l’élaboration de ce document estime que sa visite a été fructueuse. Le conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU a présenté le concept de village millénaire qu’il entend développer en Haïti.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.phtml?id=13017

Une Mission Humanitaire de Tufts University en Haïti


Un groupe de dentistes de TUFTS University de Boston (Mass), l'une des meilleures écoles en médecine dentaire des Etats-Unis était en Haiti dans le cadre d'une mission humanitaire. Aussitôt arrivé à l'Aéroport Toussaint Louverture le 25 août dernier, ces dentistes se sont rendus à l'orphelinat des Soeurs Salésiennes à Lamandou (Jacmel) dont les terrains ont été donnés par la Fondation Suzanne & Léon O. Baptiste, fondée en 1988 par l'ex-Sénateur de l'Ouest, M. Léon O. Baptiste.

Là, les attendaient plus de 400 élèves et parents de l'école des Soeurs, venus bénéficier des soins dentaires en prévention enfantine, dépistage, prophylaxie et extractions. La mission a procédé ensuite à la distribution de brosses à dents, pâte dentifrice de Colgate Palmolive. On remarquait la présence de Mgr Guire Poulard, évêque de Jacmel et membre du Conseil d'Administration de la Fondation, M. Serge Leroy, notaire publique et M. Michel Jean, représentant du maire Edwin Zenny, venus souhaiter la bienvenue à la mission.

A l'issue de cette séance de travail, un exquis déjeuner organisé par Mme Claudette Mercier, a réuni les Soeurs de la Communauté, les dentistes de la mission et les dévoués organisateurs dans la cafétéria de l'école dont la large salle accueillait à fenêtres ouvertes la brise tiède et douce venant de la baie de Jacmel en cet après-midi d'étéCette mission était dirigée par Dr. David Paul et Dr. Leopoldo Correa du corps enseignant de l'Université, secondée par Marjorie Baptiste Brisard, petite-fille de M. Léon O. Baptiste, étudiante en dernière année et inspiratrice de cette mission.

Y faisaient aussi partie : Pamela B. N. Abraham, Dilshan Gunawardena, Sophana Hem, Ann T. Hua, Warren I. Jones, Claudia Maiolo, Quan Minh Nghiem, Guimy Cesar, tous aussi étudiants en dernière année. Les besoins de la population Jacmélienne étaient si évidents et l'intérêt si grandissant que Marjorie pense à sensibiliser des donateurs pour la construction d'une clinique dentaire bien équipée à Lamandou.

Ils ont séjourné à l'hôtel Cap Lamandou qui allie sa vue panoramique sur la mer bleue des Caraïbes au confort des ses chambres pour offrir aux clients un cadre enchanteur.La mission a quitté Haiti en emportant avec eux le meilleur souvenir du pays et la satisfaction d'avoir donner un peu d'eux-mêmes pour soulager la souffrance des démunis.

E.B.

Le salaire minimal, un projet à prendre au sérieux

Le député de Pétion-Ville, Steeven Irvenson Benoît, a fait, le lundi 3 septembre, le dépôt d'un projet de loi portant sur la révision du salaire minimal. En lieu et place d'une proposition de loi appelée à être adoptée par ses collègues, cette initiative tient lieu plutôt d'un débat lancé au sein de la société et des autorités financières et politiques, selon le Parlementaire. Ce projet qui fixe à 200 gourdes le salaire minimal environ 6 ans après que l'Etat l'eût fixé à 72 gourdes hantait depuis mai l'esprit de M. Benoît devançant un groupe de députés qui travaillait sur un tel projet.Si le projet du député de LESPWA est bien reçu par certains de ses collègues, celui-ci occasionne beaucoup d'hésitations du côté de certains autres parlementaires et bien d'autres personnalités du secteur privé.
Dans le couloir du Parlement, on arrive même à entendre des députés critiquer vertement la démarche de M. Benoît. Ces Parlementaires considèrent cette initiative comme sentimentale. Cependant, pour le président de la commission des Affaires sociales et du Travail, Jean Edzer Valentin, l'idée de penser à réévaluer le prix du travail des prolétaires est bonne. « La hausse du coût de la vie et l'inflation peuvent justifier une telle démarche, mais elle doit être le fruit d'un large débat dans la société », fait-il valoir.
M. Valentin reconnaît l'intérêt qu'un tel sujet peut déclencher au niveau de la société. La commission qu'il dirige, dit-il, est déjà en pourparlers avec le ministre des Affaires sociales et du Travail en vue d'engager le débat sur la question du salaire minimal. Mais cela ne relève pas seulement de l'Etat mais cela doit impliquer tous les secteurs de la vie nationale. Il pense qu'une telle proposition ne relève pas de l'autorité d'un Parlementaire ou du Parlement. « C'est l'Exécutif, après tout consensus qui détient l'autorité de travailler sur un tel projet compte tenu de son importance », fait remarquer le député de La Vallée de Jacmel.

Avec près 275%, le salaire minimal de 200 gourdes proposé par le député Benoît pourrait être considéré comme une grande augmentation en termes de valeur nominale, avance Jean-Claude Paulvin, président de l'Association haïtienne des Economistes (AHE) et PDG d'Ecosof, une firme de consultation financière. Mais, nuance-t-il, en termes de valeur réelle, cette valeur peut ne pas représenter grand-chose dans la mesure où la hausse du coût de la vie et le taux de change réel interne ne soient pas cadrés avec ce salaire.
Passant en revue une partie de l'histoire du salaire minimal en Haïti, l'économiste croit que les augmentations pratiquées sont habituellement hautes. Il se rappelle que dans les années 80, l'Etat a augmenté de près de 150% le salaire minimal qui était alors fixé à 15 Gourdes en le faisant passer à 36 gourdes. Au début des années 2000, il y a ajouté la moitié en le fixant à 72 gourdes.
M. Paulvin conseille aux autorités haïtiennes une bonne analyse de l'inflation, une bonne écoute de tous les secteurs, en insistant sur le secteur de l'investissement, et un examen minutieux des situations et des propositions afin de déboucher sur quelque chose qui ne nuit pas à l'économie haïtienne vivant essentiellement de l'importation. Avançant deux des objectifs qui peuvent pousser l'Etat à réviser le salaire minimal notamment l'augmentation du pouvoir d'achat des salariés et la stimulation de l'investissement, Jean-Claude Paulvin croit que le débat sur le salaire minimal doit être sérieux afin d'éviter qu'il ait des impacts négatifs sur l'investissement étranger. Car, dit-il, les mesures à prendre doivent être conformes à la réalité du marché de travail haïtien et en même temps qui renvoient de bons signaux aux investisseurs étrangers afin de favoriser la compétition même au niveau régional.
Le président de l'AHE minimise également l'importance d'une passation du salaire minimal à 200 gourdes. Selon lui, beaucoup de patrons avaient déjà jugé dérisoires les 72 gourdes en donnant à leurs employés et ouvriers parfois plus que les 200 gourdes projetées.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=48275&PubDate=2007-09-07

Réginald Boulos : il faut définir les règles avant le « saw ou pran se paw »

Réginald Boulos, vient de vivre une convocation au parquet et s'en est sorti blanchi. Dans un entretien accordé à Frantz Duval, il raconte son audition, fait le point et formule des propositions. Redéfinir les règles du jeu, les appliquer à tous, offrir une amnistie avant de criminaliser la fraude, signer un pacte de lutte contre la corruption, éliminer les obstacles entre le contribuable et le fisc pour stopper la corruption, abaisser le taux de taxation pour élargir l'assiette fiscale, autant de points avancés par un homme d'affaires d'expérience qui sait de quoi il parle

Le Nouvelliste : Réginald Boulos, médecin, homme d'affaires à succès, patron de médias, ancien président de la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Haïti qui a mené campagne contre la contrebande, vous avez été convoqué il y a peu devant le commissaire du gouvernement, comment avez-vous vécu tout cela ?

REGINALD BOULOS : D'abord cela a été une grande surprise pour moi parce que je me suis évertué depuis que je gère mes entreprises à les gérer dans le respect des lois et j'ai toujours pensé que la contrebande et la corruption étaient les pires fléaux contre le développement en Haïti puisqu'elles privaient l'Etat de revenus substantiels en vue d'offrir à la population d'abord les services sociaux de santé et d'éducation mais aussi de la mise en place d'infrastructures de base pour permettre le développement telles que les routes, les aéroports et autres.

Cette invitation du Commissaire du gouvernement a été, je le redis une surprise, car j'ai dû questionner le motif de cette invitation et, je ne vais pas le cacher, car, ayant été un opposant public à la candidature de M. Préval, je me suis demandé si c'était là une revanche politique qui se faisait. Ceci étant dit, quel que soit le motif de cette convocation, je devais me préparer à y répondre, même si j'aurais une phobie d'aller en prison, je ne pouvais pas fuir cette invitation du Commissaire Claudy Gassant. En même temps, il fallait préparer la défense, une défense qui se révéla très difficile, car n'ayant absolument aucune idée du délit dont on m'avait accusé, je me suis présenté avec tout ce que j'avais en tête c'est-à-dire prêt à donner toute la vérité sur tout ce qu'on pourrait me demander puisque ayant la conscience claire sur la gestion de mes entreprises.

Le Nouvelliste : Comment s'est déroulée l'invitation au parquet?
R.B : L'invitation était pour 10 heures A.M nous sommes arrivés à 10 heures ainsi que le Commissaire du gouvernement. Deux autres invités étaient déjà présents. Nous avions d'abord eu une petite rencontre avec le Commissaire qui allait nous expliquer le déroulement de cette rencontre tout en précisant, dès le départ, que je serai le dernier à être auditionné. Il faut dire que ça a été très longue; entre les déplacements et les arrêts du Commissaire. Finalement, j'ai pu être auditionné aux environs de 3heures P.M.

L'entrevue a duré deux heures de temps, j'ai pu fournir des éclaircissements sur un formulaire de douane qui a été utilisé de façon régulière, qui n'a pas privé l'Etat de ce qui lui était dû, dans le cadre d'un dédouanement pour une de mes entreprises. Le coeur de l'affaire est que l'Etat a imprimé des bordereaux de douane tout à fait légitime avec des montants qui correspondaient à ceux qui devaient être facturés. L'Etat a perçu ses revenus à partir de chèques de direction directement émis à l'ordre de la Banque de la République d'Haïti.

Avant d'aller plus loin, je dois rappeler que comme tous les commerçants j'utilise le plus souvent des « secrétaires » en fait des brokers non assermentés qui ont la capacité de faire le travail que réclame un dédouanement dans ce pays. Malheureusement nos services fiscaux ne sont pas organisés, ni informatisés, donc si on n'a pas un « secrétaire » qui suit régulièrement ces bordereaux de douane, il va se prendre un mois et demi ou deux mois avant de sortir une marchandise de la douane.
C'est ce secrétaire que nous connaissons, donc lui, il cherche un broker assermenté et dans ce cas il a trouvé un broker qui n'avait plus le droit de signer et c'est tout simplement ce qu'on ne pourrait pas nous reprocher, mais plutôt à la douane de Port-au-Prince (ou la douane de l'aéroport) d'avoir accepté d'imprimer un bordereau avec une déclaration faite avec le nom d'un commissaire en douane qui certainement n'était plus assermenté.
Donc en réalité, s'il y a une irrégularité, elle s'est retrouvée de préférence au niveau de l'Administration générale des douanes.
Le Nouvelliste : Quelque part là vous soulevez le problème des méandres de l'administration qui sont autant d'incitations à la corruption. Est-ce que vous tirez une leçon de cette expérience, mise à part le fait d'avoir été convoqué par le Commissaire du Gouvernement ?
REGINALD BOULOS : Il y a deux grandes choses : personnellement je serai plus vigilant. Désormais, il n'est plus question pour moi d'avoir un secrétaire qui, lui, cherche un commissaire en douane. J'aurai un commissaire en douane que je connais et qui fera le suivi pour les importations de mes entreprises. Il faut dire que passer par les secrétaires a été la pratique ici et je n'y ai jamais rien trouvé de mal. D'ailleurs, ces secrétaires sont connus des directeurs et employés de la douane.

Maintenant, sur un plan plus général, le problème de la contrebande et de la corruption est d'ordre structurel. C'est un problème d'abord de la mise en place de structures capables de répondre en termes de services, aux besoins des contribuables que nous sommes. C'est un problème en termes de définition des règles du jeu et de la nécessité de les appliquer à tous. Parce qu'il y a cette tendance à vouloir pointer du doigt le secteur patronal dans la contrebande.

Par exemple, je n'ai rien contre les « Madan Sara » mais c'est la plus grande source de contrebande qui existe en Haïti ; le secteur informel qui ne paie jamais de taxes est la plus grande corruption qui existe dans ce pays. Aujourd'hui, on veut pointer du doigt le secteur qui fournit environ 90% des revenus du pays (ou 80% au moins si on enlève la facture pétrolière partagée par tout le monde). Donc, je crois que la lutte contre la corruption a très mal débuté parce qu'il faudra d'abord mettre en place des structures.

Autre exemple, si vous prenez la douane de Malpasse, il n'y a pas un hangar où un camion qui y arrive peut débarquer sa cargaison pour que l'inspecteur de douane puisse faire son travail. Il n'y a pas les conditions de logements que demande le travail d'un douanier qui devrait dormir sur place afin qu'il n'y ait pas de contrebande à se faire de nuit, car on sait que la contrebande se fait généralement en dehors des heures de travail. Quand un camion arrive a Malpasse, le déchargement se fait partiellement (c'est-à-dire à 25%) sur la chaussée et on ne saura jamais ce qui reste à l'intérieur. Cela favorise ceux qui veulent faire la contrebande puisqu'ils se retrouvent dans des conditions qui la facilitent. Autre exemple encore, si vous prenez les ports de province, Jacmel est un port officiellement ouvert au commerce extérieur, mais il n'a pas un bureau de douane, et aucun douanier n'y est affecté.

Quand un bateau se présente au port de Jacmel, il faut pourtant le décharger. Je pense que le gouvernement devrait s'arranger de manière à réduire le nombre de port et doter les ports et les frontières d'infrastructures, y améliorer les conditions de travail et définir de manière claire les règles du jeu. Une fois ces règles définies, « Sa w pran se paw » (tous ceux qui n'obéissent pas à ces règles tomberont sous les coups de la justice). Aujourd'hui, dans ce pays où on a fait de l'immoralité un mode de vie depuis cinquante ans ; sous le régime de Duvalier la contrebande se faisait par les gens qui étaient au pouvoir.
Jusqu'à présent la contrebande et la corruption sont parrainées par les gens au pouvoir ou proche du pouvoir. (Entre 2001 et 2004, entre 1991 et 1994 avec le scandale du riz des députés associés au pouvoir, on l'a bien vu).
Il faut d'abord créer un nouvel environnement fait de moralité et ensuite, pour les affaires remontant jusqu'à une certaine période de temps X, décréter une amnistie pour tout le monde, comme cela se fait dans de très nombreux pays. Dernier petit exemple de la corruption : les professionnels du pays ne paient pas d'impôt sur le revenu. Combien de médecins, d'avocats, d'ingénieurs, de notaires paient leurs impôts sur le revenu.
Je suis formellement contre cette idée de pointer du doigt seulement le secteur patronal qui contribue à faire fonctionner ce pays.

Le Nouvelliste: Quelque part, vous espérez que les cas de ces derniers temps et qui ont fait l'actualité soient des « Wake up calls » à la fois pour que l'Etat change sa façon de voir ce qu'il estime être les corrompus et à la fois pour que le secteur privé apprenne à se défende autrement... ?

REGINALD BOULOS : Je ne suis pas certain que cela sera perçu comme un wake up call. D'abord, on est habitué dans ce pays avec « lèt monte, lèt desann ». La manière dont ces affaires se passent prouve qu'il n'y a rien, pour qu'on en fasse avant tout un tapage politique. La lutte contre la corruption et la contrebande ne peut pas se faire dans un environnement de tapage politique. On en fait toute une histoire et le fait d'arrêter trois bourgeois qui, selon certains, étaient synonyme d'impunité, bien que ce n'était pas vrai, ne fait qu'assouvir les désirs qui existent toujours dans ce pays d'utiliser la lutte des classes, économiques dans ce cas précis, pour éviter de parler des vrais problèmes du pays.

J'estime que beaucoup plus que les cas d'arrestation, le cas dont j'ai été victime et par ailleurs blanchi, devrait être une indication sur une autre façon de faire les choses.
Premièrement, il faudra renforcer la justice. On ne peut pas réduire la justice à un commissaire, même quand le commissaire Gassant voudrait aller de l'avant, il va se heurter rapidement soit, aux problèmes liés à la corruption ou bien il se transformera en juge de paix, juge d'instruction, geôlier, commissaire du gouvernement, et finalement juge. Ce qui ne peut pas être fait. Donc nous introduisons la possibilité d'une corruption encore plus importante dans la manière dont on cherche à combattre la corruption.

La deuxième chose est qu'il faut aller vers un pacte. Le pacte de la lutte contre la corruption, ce dernier définirait les grandes lignes de la lutte contre la corruption :

1- définir les règles du jeu ;
2- étudier dans quelle perspective une amnistie serait possible. Deux côtés de l'amnistie : amnistie pénale et amnistie fiscale ;
3-criminaliser désormais l'évasion fiscale et la faute douanière, parce qu'aujourd'hui elle n'est pas criminalisée. Ce n'est pas une faute pénale. Donc en échange de l'amnistie il faudra aller vers la criminalisation ;
4- raffermir la qualité et la quantité des ressources humaines au niveau des services de la D.G.I. et de la douane ainsi que leurs conditions de travail pas seulement leur salaire mais en termes de qualité technique : il faut introduire et systématiser l'informatique. Je pourrais alors recevoir mon bordereau « on line » et l'imprimer afin de le présenter. Tout ceci demande une réflexion sérieuse sur un nouveau fonctionnement du service ; Les investisseurs du secteur privé voient dans le fonctionnaire du secteur public comme un ennemi et vice versa. Il y a des pays comme le Salvador qui est sorti d'une guerre civile où il existe aujourd'hui un respect mutuel au niveau de ces deux catégories qui luttaient car ils ont compris que sans le partenariat de ces deux secteurs il n'y aura pas de solution à l'avantage du pays. J'espère que ce qui se passe ces derniers temps sera un « Wake up call » mais pas un wake up pour que les choses continuent et qu'on pense que les gens vont payer leurs taxes.
Il n'y a aucun pays où les gens ont envie de payer les taxes. Les gens paient leurs taxes parce qu'ils se retrouvent dans des conditions où il faut payer les taxes et par ailleurs ils voient l'utilisation de ces taxes. Je ne dis pas qu'on ne devra pas payer les taxes parce qu'on ne voit pas leur utilisation, mais il faudra payer pour qu'on puisse avoir chacun « sa liberté d'expression », « lè ou peye, bouch ou vinn long » et on peut réclamer à ce moment là.
La première chose consistera à payer ses taxes afin d'avoir le droit de réclamer. Mais l'Etat devra nous mettre dans les conditions de le faire facilement sans avoir à payer quelqu'un pour avoir un bordereau. Je dois non seulement payer mon service et également payer quelqu'un pour un bordereau.
Le Nouvelliste : Le Parlement a été quelque part l'un des acteurs des derniers événements, vous croyez qu'au niveau de la législation il y a un travail important que le parlement peut faire ?
Reginald Boulos : Un travail énorme. La réforme du tarif fiscal est l'un des points du pacte que je préconise. Imaginez-vous qu'une société anonyme, à la fin de sa journée de travail aura payé à l'Etat entre 44% et 50% de ses profits.
D'abord l'Etat haïtien prélève 30% dès le départ parce que nous tombons tous dans la marge des 30%. Mais dans la quantité restante pour les actionnaires, l'Etat prendra alors 20%. Donc étant donné que c'est 20% par rapport à 70% cela fera 14% (14%+30% = 44%). Mais si je dois ajouter toutes les taxes que nous payons à l'Etat, c'est-à-dire les taxes sur la masse salariale, la taxe du FER et autres taxes, nous sommes aujourd'hui à 60% de taxation. Un taux si élevé de taxation est une incitation à la corruption puisque l'investisseur qui doit payer va chercher à utiliser un subterfuge. Un professionnel même en essayant de frauder paie au moins 15 à 20% de ses revenus.
Donc si on baissait cette taxe à 15 ou 20% , le professionnel dormira en paix parce qu'il sait qu'il n'a rien à se reprocher et pendant qu'on criminalise l'évasion fiscale, il va acheter sa paix pour 15%.

Depuis le gouvernement de transition, j'ai discuté avec le secrétaire d'Etat d'alors, André Lemercier Georges, qui s'était montré têtu sur la question, pour qu'on réduise le taux d'impôts sur le revenu à une taxe unique de 15%, et qu'on fasse également la même réforme sur la taxe douanière.

Le ministre Delatour, pour faciliter les choses en 1986, avait réduit le tarif douanier, mais graduellement on a ajouté d'autres taxes ; taxes de vérification, des droits d'assise sur les véhicules.... Encore une fois on nous greffe de taxes qui font augmenter le prix à la consommation, mais qui prédisposent aussi à la corruption.
Je suis persuadé qu'on peut atteindre aisément 15% de pression fiscale parce que tout simplement en réduisant les taux, nous allons élargir l'assiette fiscale de manière à inclure tout le monde et tous les professionnels devront payer.
On devra trouver aussi un moyen d'établir une tarification bien définie pour ce qu'on appelle aujourd'hui « les effets personnels », dont on connaît très bien la vraie destination puisque des dizaines containers d'effets personnels nous arrivent chaque semaine de Curaçao, de Panama, j'ai l'impression qu'on se moque de nous dans cette affaire, car il n'y a aucun haïtien qui vit dans ces pays, seuls des commerçants vont y acheter et reviennent avec des tonnes « d'effets personnels ».

Le Nouvelliste : Avez-vous une dernière chose à ajouter ?

Reginald Boulos : Je reviens de l'expérience que j'ai vécue lors de l'invitation du Commissaire du gouvernement avec un esprit plus positif et plus constructeur. Comme je l'avais dit au Nouvelliste, la justice a gagné malgré tout. Même quand j'aurais imaginé, ce que j'écarte aujourd'hui, que la motivation première était politique, la justice a gagné. Je crois que mon cas a permis de soulever de manière structurelle le problème du pays lui-même en termes de services. Je reste disposé à participer à une réflexion poussée sur la question fiscale, je l'ai dit au Président de la République la semaine dernière. Je ne garde aucune amertume de l'expérience. Je viens de faire quelques mois d'études universitaires entre mon invitation et son déroulement au Parquet.Je pense que nous sommes sur une lancée, il faut éviter de faire la politisation des problèmes, il faut les prendre au sérieux. Nous avons eu une accalmie au niveau de l'insécurité, nous avons la chance aujourd'hui d'aller vers la relance économique sans effaroucher quiconque, d'aller vers la création d'emplois et une collection plus importante de revenus pour l'Etat qui pourra améliorer ses services. C'est mon souhait.

Propos recueillis par Frantz Duval

duvalfrantz@yahoo.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=48247&PubDate=2007-09-10