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jeudi 31 octobre 2013

Bandits or Patriots?: Documents from Charlemagne Péralte

In 1910, an international consortium of banks refinanced Haiti’s international debt and took control of the country’s treasury. In 1914, the bank refused to issue gold payments to the Haitian government and asked the U.S. military to protect the gold reserves. On December 17, 1914, U.S. marines landed in Haiti and moved the gold to the bank’s New York vaults. Eight months later, the marines again landed in Port au Prince, Haiti’s capital, this time claiming the need to protect foreign lives and property. They placed Port au Prince under martial law, ruthlessly subdued armed resistance in rural areas, and began training a new Haitian militia. Charlemagne Péralte led a resistance movement. In this “call to arms” and letter to the French minister, Péralte attacked President Wilson as a hypocrite for claiming to respect the sovereignty of small nations of Europe while occupying Haiti and urged Haitians to resist the Americans. (An English translation of the letter follows the French version.)
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Peralte PB
Haïtiens! Un jour semblable au 1er janvier 1804, se lèvera bientôt.
Depuis quatre ans, l’Occupation nous insulte à tout instant. Chaque matin nous apporte une nouvelle offense. Le peuple est pauvre et l’Occupation le pressure sous les taxes. Elle répand les incendies et elle empêche aux gens de reconstruire leurs maisons en bois, sous prétexte d’embellissement de la cité.
Haïtiens, restons fermes. Suivons l’exemple de la Belgique! Qu’importe si nos villes sont brûlées! Ce n’est pas une vaine pensée que celle écrite sur la tombe du grand Dessalines: “Au premier coup de canon d’alarme, les villes disparaissent et la nation est debout.”
La sainte cause qui s'étend dans le nord, a pour chefs des citoyens de valeur. Le Sud attend seulement un homme pour suivre cet exemple sublime. Pas de danger, nous avons des armes. Chassons ces hommes sauvages, dont la sauvagerie est patente en la personne de leur président Wilson, traître, brigand, fauteur de troubles, voleur.
Mourez pour votre pays
Vive l’Indépendance!
Vive l’Union!
Vive la guerre juste!
A bas les Américains!
Charlemagne Masséna Péralte
Chef suprême de la Révolution en Haïti au Ministre Français Résidant en Haïti
Port-au-Prince
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Monsieur le Ministre,
Contrairement aux principes généralement admis par les nations civilisées et aux règles du droit international, le Gouvernement américain, profitant de la grande guerre européenne, est intervenu dans les affaires de la petite république d’Haïti, en lui imposant une Convention dont une occupation militaire devait assurer la ratification par les Chambres haïtiennes.
Malgré les atteintes portées à notre autonomie et à notre dignité de peuple libre et indépendant, nous étions disposés à accepter cette Convention et à exécuter les obligations qu’elle comporte pour nous, mais les promesses fallacieuses faites per les Yankees en débarquant sur notre sol, se réalisent depuis tantôt quatre ans par des vexations perpétuelles, des crimes inouïs, des assassinats, des vols et des actes de barbarie dont seuls dans le monde entier l’Américain a le secret.
Nous venons aujourd’hui, à bout de patience, réclamer nos droits méconnus, bafoués par l’Américain sans scrupule qui, détruisant nos institutions, dépouille le peuple haïtien de toutes ses ressources et se regorge de notre nom et de notre sang. Cruels et injustes, les Yankees ont, depuis quatre ans, promené la ruine et la désolation sur notre territoire.
Aujourd’hui où, à la conférence de la Paix, des nations civilisées ont juré à la face du monde entier de respecter les droits et la souveraineté des petits peuples, nous réclamons la libération de notre territoire et les avantages reconnus per le droit international aux Etats libres et indépendants.
Nous vous prions en conséquence d’observer que nous luttons depuis dix mois dans cet unique but, et que nos armes jusqu’ici victorieuses nous permettent de vous demander de reconnaître notre belligérance.
Nous sommes disposés à tous les sacrifices pour libérer le territoire haïtien et faire respecter les principes affirmés par le Président Wilson lui-même concernant les droits et la souveraineté des petits peuples. Et notez, Monsieur le Consul, que les troupes américaines, en vertu de leurs propres lois, n’ont nul droit de guerroyer contre nous.
Veuillez agréer, Messieurs [sic], nos salutations distinguées.
(s) Le Chef Suprême de la Révolution
M. Peralte
Suivent plus de 100 signatures.
Source: http://historymatters.gmu.edu/d/4946/

mardi 29 octobre 2013

D'Haïti à Curitiba, et vice-versa

Début 2010, un terrible tremblement de terre a changé le cours de l'histoire à Haïti. Le pays d'Amérique centrale, ancienne colonie française et première république noire du monde, a été dévasté. La catastrophe a touché la capitale Port-au-Prince et toute sa région, tué plus de 200 000 personnes et laissé 1,5 million de Haïtiens sans abri.
Depuis, les survivants se battent au quotidien pour essayer de retrouver une vie normale, dans un pays qui reste l'un des plus pauvres de la planète. Beaucoup d'Haïtiens ont été obligés de quitter leur terre natale à la recherche d'opportunités à l'étranger. C'est ainsi que nombre d'entre eux se retrouvent à aider aux préparatifs de la Coupe du Monde de la FIFA 2014™ au Brésil. Leur nouvel emploi leur permet notamment d'apprendre les techniques pour pouvoir ensuite reconstruire leur pays d'origine.
À Curitiba, sur le chantier de l'Arena da Baixada, qui est en train d'être agrandie et rénovée pour accueillir des matches de la Coupe du Monde 2014, on rencontre beaucoup d'Haïtiens. Au total, ils sont 65 à aider aux travaux d'un stade qui accueillera quatre matches de l'épreuve reine du football mondial. La route jusqu'au Brésil n'a pas été facile. Outre la distance à parcourir depuis leur pays natal, ces travailleurs haïtiens ont dû remplir certaines conditions pour pouvoir rentrer au Brésil. La plupart d'entre eux sont passés par la République Dominicaine, le Panama, le Pérou et la Colombie. Ils ont débarqué au Brésil à Tabatinga, dans l'État de l'Amazonas. À la frontière entre le Brésil et la Colombie (Letícia-Tabatinga), ils ont dû attendre les papiers nécessaires pour pouvoir travailler.
Dans la colonie haïtienne, un homme se détache par sa bonne humeur. Arnold Virgil, responsable des travaux et arrivé au Brésil en 2011, parle déjà portugais et aide ses compatriotes non seulement dans leur travail, mais également dans d'autres tâches. La langue est l'un des principaux obstacles pour les Haïtiens, qui dans leur pays utilisent le créole et le français. "À cause du tremblement de terre, tout a été détruit. Notre peuple a dû chercher refuge ailleurs. Nous avons besoin de travailler et de récupérer ce qui était perdu", explique Arnold, qui affirme ensuite préférer travailler dans le bâtiment. "Nous sommes ici pour aider les autres. Nous devons apprendre pour pouvoir ensuite retourner dans notre pays et reconstruire", poursui-il.
Joie et dévouement
Pratiquement tous les employés haïtiens qui travaillent sur le chantier de Curitiba sont loin de leur famille. Par conséquent, avec le mal du pays, ces ouvriers forment à eux seuls une grande famille, heureuse et dévouée à sa tâche. Le sourire quitte rarement le visage des Haïtiens et leur dévouement est total.
En août 2013, durant une visite d'une délégation du Comité Organisateur Local (COL) de la Coupe du Monde de la FIFA à l'Arena da Baixada, deux ouvriers ont reçu des billets pour un match de Brésil 2014 à Curitiba. Ce n'est pas par hasard si l'un d'entre eux, Anice Ulysse, est haïtien. "La qualité de mon travail m'a valu un billet pour la Coupe du Monde. Tout ce que je fais ici, je le fais avec amour car tous les Brésiliens m'ont très bien traité", explique l'intéressé.
Selon le "leader" des Haïtiens à l'Arena, le dévouement dans le travail est fondamental pour eux. "Beaucoup de Haïtiens quittent le pays pour trouver du travail et ensuite revenir aider ceux qui sont restés là-bas et souffrent encore du tremblement de terre de 2010. Si nous venons ici et que nous ne travaillons pas, nous n'obtiendrons rien", résume Arnold Virgil, employé à l'Arena depuis le début et qui attend avec impatience la fin des travaux. "Mon idée est de rester ici jusqu'à la livraison du stade pour la Coupe du Monde. Mon rêve serait de voir Haïti jouer au Brésil", conclut-il.
Même s'ils sont heureux au Brésil et malgré la chaleur du peuple brésilien envers eux, les Haïtiens ne cachent pas leur envie de rentrer au pays. La proximité de la famille et la chance de pouvoir mettre en pratique tout ce qu'ils ont appris au Brésil pour reconstruire leur pays dévasté par un tremblement de terre font que tous rêvent de retour. Leur contribution ne sera pas de trop, étant donné que presque quatre ans après la catastrophe, 350 000 personnes sont toujours sans abri.
http://fr.fifa.com/worldcup/news/newsid=2204769/

jeudi 24 octobre 2013

Dominicans of Haitian Descent Cast Into Legal Limbo by Court

SANTO DOMINGO, Dominican Republic — For generations, people of Haitian descent have been an inextricable part of life here, often looked at with suspicion and dismay, but largely relied on all the same to clean rooms, build things cheaply and provide the backbreaking labor needed on the country’s vast sugar plantations.
Meridith Kohut for The New York Times
Now, intensifying a long and furious debate over their place in this society, the nation’s top court has declared that the children of undocumented Haitian migrants — even those born on Dominican soil decades ago — are no longer entitled to citizenship, throwing into doubt the status of tens of thousands of people here who have never known any other national identity.
“I am Dominican,” said Ana María Belique, 27, who was born in the Dominican Republic and has never lived anywhere else, but has been unable to register for college or renew her passport because her birth certificate was no longer accepted. “I don’t know Haiti. I don’t have family or friends there. This is my home.”
In a broad order that has reverberated across the hemisphere, the court has instructed the authorities here to audit all of the nation’s birth records back to June 1929 to determine who no longer qualifies for citizenship, setting off international alarm.
The United Nations high commissioner for refugees warned that the decision “may deprive tens of thousands of people of nationality,” while the regional alliance of Caribbean nations, which the Dominican Republic has sought to join, condemned how masses of people are “being plunged into a constitutional, legal and administrative vacuum.”
“It is remarkably sweeping in terms of numbers: over 200,000 made stateless — a staggering figure,” said Laura Bingham, who tracks citizenship issues for the Open Society Justice Initiative. She and other legal experts called it one of the more sweeping rulings denying nationality in recent years.
To some extent, the ruling, issued Sept. 23, and the intensity of emotions around it carry echoes of the immigration debate in the United States and other countries, with wide disagreement on how to treat migrant workers and their children.
But given the history of the Dominican Republic and Haiti — a sometimes cooperative, often tense and occasionally violent relationship between two nations sharing one island — the decision has brought to the surface a unique set of racial tensions and resentment toward the waves of impoverished Haitian migrants that fill menial jobs on this side of the border.
An estimated 200,000 people born in this country have Haitian parents, according to the last census, by far the largest immigrant group here and thus the one most widely affected by the ruling. Haitian immigrants occupy the lowest rungs of society here, and have for generations, living in urban slums or squalid sugar plantation camps where wage abuse remains common, as a United States Department of Labor report found last month.
For decades, Haitians, housed in remote shantytowns known as bateys, were brought over on contracts for sugar plantations to cut cane under the blistering sun. Many still labor in the fields, while others work as maids, construction workers and in other low-paying jobs.
Many Haitians proudly embrace the slave rebellion that led to Haiti’s founding as a nation. But Dominicans, although they rushed aid to Haiti after its devastating 2010 quake and maintain many cultural and social exchanges, historically have viewed their neighbors with qualms, identifying more with their nation’s Spanish colonial past and, despite their own racially mixed heritage, often deriding anyone with dark skin as “Haitian.”
“The Dominican Republic is at a crossroads right now over the question, ‘What does it mean to be Dominican in the 21st century?’ ” said Edward Paulino, a historian at John Jay College who has studied the relationship between the two countries. “It is a country of immigrants, but no other group is like the Haitians, which arrived with the cultural baggage of a history of black pride in a country that chose to identify with the European elite.”
Top officials in the government met on Wednesday to determine how to carry out the ruling, which cannot be appealed. In the meantime, the migration director, José R. Taveras, said that people in limbo would be issued temporary residency permits while the country comes up with a plan to grant them some form of immigrant status. But to many people, that means losing the benefits of citizenship, which beyond basics like voting also allows for lower tuition at state colleges and public health insurance for low-income citizens.
Although Haiti technically bestows citizenship on the children of its nationals, the process can be full of bureaucratic entanglements and slowed by missing or incomplete records, let alone the fact that few of the children of migrants here consider themselves anything but Dominican.
The battle has been in the making for years. People born on Dominican soil, with some exceptions, generally were granted citizenship for generations. But people of Haitian descent often complained of discriminatory practices when getting official documents, and in recent decades the country’s civil registry officials often excluded the children of migrants whose papers were in question by considering their parents “in transit.”
The Inter-American Court of Human Rights in 2005 denounced the practice as a way of discriminating against people who had been in the country for a lifetime. Still, the Dominican Republic enshrined the rule in 2010 by a constitutional amendment that excludes the Dominican-born children of those in the country illegally, including seasonal and temporary workers, from Dominican citizenship. The new court decision not only ratifies the change, but also goes a step further by ordering officials to audit the nation’s birth records, compile a list of people who should not qualify for citizenship and notify embassies when a person’s nationality is in question.
Legal experts, as well as two dissenting judges on the constitutional court, called it a violation of legal principles to retroactively apply the standard of citizenship established in the 2010 Constitution. “As a consequence of this restrictive interpretation and its retroactive application, this ruling declares the plaintiff as a foreigner in the country where she was born,” wrote one of the dissenting judges, Isabel Bonilla.
The case arose from Juliana Deguis, a 29-year-old woman born in the Dominican Republic to Haitian migrants and working as a maid. She sought her national identity card, using her Dominican birth certificate, but was rejected because the document indicated that her parents were Haitian migrants, not legal residents. Legal advocates for Haitian migrants and their children took the case to court, arguing that Ms. Deguis’s parents were residents because they had been contracted to work on a sugar plantation and never returned to Haiti, but the court ruled that they were “in transit.”
That came as a surprise to Ms. Deguis, her family and her neighbors, who have scratched out a living for decades in a remote village populated by former sugar-cane workers. Ms. Deguis has never been to Haiti, only knows a few words of Creole and never thought of herself as anything other than Dominican. “I feel terrible because I cannot work without my ID card and without that the school may not register my children either,” she said.
Supporters of the decision, including the immigration commissioner, said it would help the government regularize people and clarify the citizenship rules. The archbishop of Santo Domingo, Cardinal Nicolás de Jesús López Rodríguez, called the ruling just and nodded to a sentiment among some Dominicans that international organizations were meddling in their affairs.
“International organizations don’t rule here,” he told reporters after the ruling was announced. “I don’t accept anybody coming here to decree anything. No country, not the United States, not France, nobody. Here, we are in charge.”
For now, Dominicans caught up in the ruling await the next steps. Ms. Deguis is not working and worries about caring for her four young children, all born in the Dominican Republic as well. “If there is now this confusion about me,” she asked, “what about them?”
http://www.nytimes.com/2013/10/24/world/americas/dominicans-of-haitian-descent-cast-into-legal-limbo-by-court.html?pagewanted=2&_r=0

mardi 22 octobre 2013

Haiti Fast Facts

Haiti Fast Facts
 By CNN Library
October 17, 2013 --
Updated 2006 GMT (0406 HKT) (CNN) -- Here's a look at what you need to know about Haiti, the poorest country in the Western Hemisphere. Haiti makes up the western one-third of the island of Hispaniola in the Caribbean. The eastern two-thirds of the island is the Dominican Republic.
About Haiti: (from the CIA World Factbook)
 Land Area: 27,750 sq km (slightly smaller than Maryland)
Population: 9,893,934 (2013 estimate)
 Median age: 21.9 years old
Capital: Port-au-Prince
Ethnic Groups: Black 95%, mulatto and white 5%
Religion:
- Roman Catholic 80%,
- Protestant 16% (Baptist 10%, Pentecostal 4%, Adventist 1%, other 1%), none 1%,
other 3% GDP: $12.44 billion (2011 est.) GDP per capita: $1,200 (2010 est.)
Timeline:
 1492 - Christopher Columbus lands on the island and names it Hispaniola.
1697 - Spain recognizes France's claim to the western third of the island.
1791 - Slaves rebel against plantation owners. Toussaint L'Ouverture, a former slave, takes control and writes a constitution.
January 1, 1804 - Haiti gains independence from France. Haiti is the second oldest independent nation in the Western Hemisphere after the U.S.
1804-1915 - Over 70 different dictators rule Haiti.
1915 - U.S. President Woodrow Wilson sends Marines to Haiti to restore order. The U.S. occupies Haiti until 1934.
1946 - Army officers take control of Haiti's government.
1949 - Army officers take control of the government again after rioting breaks out.
1950 - Army officer Paul Magloire is elected president.
1956 - Magloire resigns after rioting breaks out; the army takes control of the government again.
1957 - Francois "Papa Doc" Duvalier, a doctor, is elected president.
1964 - Duvalier declares himself president for life and rules as a dictator.
1971 - Haiti's constitution is amended to allow the president to choose his successor. Duvalier chooses his son, Jean-Claude, who is 19.
April 1971 - After his father dies, Jean-Claude "Baby Doc" Duvalier declares himself president for life. He uses a secret police force called "Tontons Macoutes" (bogeymen) to enforce his policies.
1986 - Duvalier flees the country after a revolt. Lieutenant General Henri Namphy runs the country and tries, but fails, to get rid of the Tontons Macoutes.
March 1987 - A new constitution that calls for presidential and national assembly elections by the people is adopted.
November 29, 1987 - Elections are canceled after terrorist attacks on polling places. They are rescheduled for January 1988, and the people elect a civilian president and a parliament.
June 1988 - Namphy overthrows the new government and declares himself the president of the military government.
September 1988 - Officers of the Presidential Guard seize power from Namphy. Lieutenant General Prosper Avril declares himself president.
March 1990 - Avril resigns due to protests.
December 1990 - Jean-Bertrand Aristide wins Haiti's first free election.
September 1991 - Aristide is ousted in a military coup and flees the country. The Organization of American States and the United Nations lead trade boycotts to force Aristide's return to powe. Many Haitians try to flee to the U.S. but are forced back to Haiti. Later the refugees are sent to Guantanamo Bay, Cuba.
July 3, 1993 - The military government agrees to allow Aristide to return and restore his government by October 30. They later back out of the agreement and do not allow Aristide to return.
 September 17, 1994 - U.S. President Bill Clinton sends a delegation to Haiti in hopes of avoiding a military conflict. The team includes former U.S. President Jimmy Carter, Gen. Colin L. Powell, and Senator Sam Nunn. A peace deal does prevents an outbreak of fighting.
September 18, 1994 - The U.S. sends troops to Haiti to maintain order. The first 3,000 troops land on September 19 in Port-au-Prince and are from the Army's 10th Mountain Division, based in Fort Drum, New York.
 October 1994 - Aristide is restored to power, while U.S. troops stay in Haiti to maintain order. The U.N. and OAS boycotts end, and the refugees at Guantanamo Bay return to Haiti.
March 1995 - Most U.S. troops leave Haiti.
Late 1995 - Rene Preval, a member of Aristide's Lavalas coalition, is elected president.
 April 1996 - The last of the U.S. troops leave.
December 1998 - U.N. peacekeepers withdraw.
November 2000 - Aristide is elected president again; most other parties boycott the elections and claim they are fraudulent.
February 2004 - Rebels and political opposition leaders oppose Aristide's leadership and methods and want him to be removed from power. Aristide says he will remain in office until the last day of his term, February 7, 2006.
February 8, 2004 - Looting and violence spread throughout Haiti.
February 21, 2004 - An International assessment team made up of officials from the United States, France, Canada, Caricom (the Caribbean Community) and the Organization of American States arrive in Haiti to present Aristide with a peace plan. He accepts the terms of the plan, which include the appointment of a new prime minister, the establishment of a bipartisan cabinet, the holding of new elections to be overseen by international observers and the disarmament of militias, stationed in much of the north. The opposition leaders announce the rejection of any plan that does not include the immediate resignation of Aristide.
February 25, 2004 - President George W. Bush states that any Haitians attempting to enter the U.S. will be turned back by the Coast Guard, and urges the U.N. to compile an international security presence there. February 29, 2004 - President Aristide leaves for the Central African Republic. Supreme Court Chief Justice Boniface Alexandre replaces him as the nation's president in a transitional government, as mandated by Haiti's constitution.
March 2004 - American and French troops deploy as part of a multinational peacekeeping force.
March 2, 2004 - Haitian rebel leader Guy Philippe declares himself the country's new police chief and calls for the re-establishment of Haiti's army, which Aristide disbanded in 1991. The U.S. does not recognize Philippe as the head of the Haitian police.
March 9, 2004 - Gerard Latortue, a 69-year-old international business consultant, is named the new prime minister of Haiti by the U.S.-backed Council of Sages.
 April 2004 - The U.N. Secretary-General recommends the creation of a multidimensional stabilization operation to assist with the situation in Haiti. The operation is called the United Nations Stabilization Mission in Haiti (MINUSTAH).
June 2004 - A U.S.-led multinational force turns over authority in Port-au-Prince to U.N. Peacekeepers.
February 7, 2006 - After multiple scheduling delays and allegations of election fraud, Rene Preval is elected president of Haiti.
February 2007 - President Preval has the force of 8,000 U.N. Peacekeepers in Haiti begin an offensive against the street gangs in Port-au-Prince.
January 12, 2010 - A 7.0 magnitude earthquake strikes 14 miles west of Haiti, destroying most of the capital of Port-au-Prince. The estimated death toll is 316,000.
 October 21, 2010 - A cholera outbreak is confirmed in Haiti.
November 28, 2010 - The presidential election is held.
December 2010 - The electoral council announces that former first lady Mirlande Manigat has won but lacks the majority of votes needed for an outright victory. The runoff is scheduled for March 20, 2011.
anuary 16, 2011 - Former dictator Jean-Claude "Baby Doc" Duvalier unexpectedly returns to Haiti after almost 25 years in exile.
March 20, 2011 - The second round of presidential elections takes place.
April 4, 2011 - Preliminary results in the presidential runoff election show musician Michel "Sweet Micky" Martelly with 67.6% of the vote compared to former Haitian first lady Mirlande Manigat's 31.5%.
April 20, 2011 - Michel Martelly is officially declared the president of Haiti by the country's electoral council.
May 14, 2011 - Michel Martelly is sworn in as the president of Haiti.
June 8, 2011 - Heavy rain in Haiti leads to an increase in reported cases of cholera. As of October 26, 2011, more than 485,000 cases have been reported since the October 2010 outbreak, including 6,700 deaths.
July 2011 - According to a U.S. Centers for Disease Control and Prevention report, U.N. peacekeepers from Nepal most likely caused the October 2010 cholera epidemic.
October 2011 - A new CDC report details improvements made in sanitation and education that lowered the mortality rate from cholera in Haiti from 4 percent to below 1 percent. Since December 2010, fewer people are dying from the disease despite an increase in number of cases reported.
November 8, 2011 - Haitian cholera victims have filed a petition with the United Nations demanding compensation for their suffering, the victims' lawyers announced. Haitians who were sickened are demanding $50,000 each; families of those who died are seeking $100,000.
April 14, 2012 - The Haitian government and the World Health Organization launch a cholera vaccination program targeting 100,000 people.
September 4, 2012 - Hurricane Isaac is blamed for the deaths of 19 people in Haiti.
October 2012 - Dozens die in floods and landslides due to Hurricane Sandy.
http://edition.cnn.com/2013/10/17/world/americas/haiti-fast-facts/

mercredi 16 octobre 2013

MEA CULPA…EMPEREUR JEAN JACQUES DESSALINES

Chaque année, le 17 octobre, comme aujourd’hui je relis ce texte qui parle de Jean Jacques Dessalines. Je le fais religieusement en guise de mea culpa. Je ne tiens pas rigueur aux interprétations trop dirigées, orientées et rangées des faits de l’histoire écrite par les historiens. Je me moque éperdument de ceux qui ont voulu présenter et dessiner une image peu sympathique de Dessalines. Je me moque tout aussi bien de ceux qui aujourd’hui ont du mal à accepter qu’un ancien esclave ait pris le même titre que Napoléon. Il y en a même qui aurait voulu que le chef de la nation qui venait de prendre naissance nommât un gouvernement avec un premier ministre. Ceux-là qui oublient que l’on était en 1804. La liberté acquise en 1804, le projet d'indépendance et de la création de l'homme haïtien s'est arrêté à Pont Rouge en 1806, avec le premier et le plus abominable crime perpétré contre la nation haïtienne.
Il y en a qui vont à la Mecque. Moi je lis ce texte qui parle de la mort de Dessalines. D’autres vont a genou jusqu’à Saint Jacques de Compostelle. Moi je lis le récit de la mort de Dessalines. Je me sens un devoir d’expier les fautes de mes ancêtres qui avaient mal compris ce que représentait en 1804 la création d’un état indépendant par d’anciens esclaves nègres victorieux des idées à la mode et de l’oppression la plus féroce et énergique.
Serais-je un descendant de Duverger ou Vaval, de Capois La mort ou Garat, de Charlotin Macadieu ou Yayou ? Je ne le sais pas. Je n’ai ni le temps ni les moyens de fouiller. Mais je suis un haïtien. Je suis citoyen d’une NATION EPUISEE MAIS LIBRE. Je dois des mea culpa à JEAN JACQUES DESSALINES, JACQUES PREMIER, FONDATEUR DE LA PREMIERE REPUBLIQUE NOIRE.

Dans ce récit se trouve l’explication de l’état de notre nation aujourd’hui.
Compatriotes, lisez-le et faites votre mea culpa…
Jonas JOLIVERT
17/10/2010
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"Jean-Jacques Dessalines naquit semble-t-il à Cormiers (1), petite localité près de la Grande-Rivière-du-Nord, non loin du Cap, sur la plantation « Vye Kay ». Mais un doute subsiste pourtant : d'aucuns prétendent en effet qu'il aurait vu le jour en Afrique, à la Côte-de-l'Or (2) ou peut-être dans l'Artibonite, dans la paroisse de Verrettes, sur la plantation Marchand. Il vécut ensuite chez un colon blanc, Henri Duclos, propriétaire d'une caféière, jusqu'au moment où il fut acheté, tout jeune encore, par Dessalines, un noir libre, qui lui donnera son nom et lui apprit le métier de charpentier. On prétend que devenu empereur il en fera son maître d'hôtel.

Dessalines vécut une jeunesse particulièrement difficile. Ce fut un esclave rebelle, souvent marron ; son corps, dit-on, était couvert des cicatrices laissées par les verges de fer. Il se révolta constamment contre l'inégalité qui régnait à Saint-Domingue et se révéla un véritable génie militaire. Bien que dépourvu de formation intellectuelle, c'était un homme de bon sens, à l'esprit cartésien.
Après s'être joint aux esclaves insurgés contre l'autorité française de Saint-Domingue ( 1791 ), aux côtés de Boukman et de Biassou, il parvint au grade d'officier supérieur dans les bandes soudoyées par l'Espagne. Mais en 1794, après l'abolition de l'esclavage, il passa au service de la France et se signala dans la guerre contre les Anglais. Général sous les ordres de Toussaint Louverture (3), il se fit remarquer par son énergie et sa bravoure, mais aussi par une cruauté implacable. Au cours de la campagne contre le général André Rigaud ( 1799-1800 ), qui dirigeait une insurrection d'hommes de couleur, il se livra à de tels excès ( exécutions massives d'officiers et de cadres métis ) qu'aussitôt il s'attira les foudres de Toussaint Louverture : « J'ai dit d'émonder l'arbre, lui aurait lancé Toussaint, non de le déraciner. » En 1801, il écrasa la tentative d'insurrection du général noir Moïse, dans la région du Cap.
En 1802, à l'arrivée des Français commandés par le général Leclerc, il occupait dans la colonie les départements du Sud et de l'Ouest. Le 26 février 1802, au moment où les Français, maîtres de Port-au-Prince, marchaient sous les ordres du général Boudet sur la ville de Saint-Marc, Dessalines, qui la commandait, ordonna de l'incendier et mit lui-même le feu à sa maison, dont l'ameublement et la construction lui avaient coûté beaucoup d'argent. Il se dirigea ensuite vers le Mirebalais, et après la défaite de la « Crête-à-Pierrot » se soumit au général Leclerc. Rallié aux Français, il conserva son grade et son commandement. Il intrigua alors auprès de Leclerc contre Toussaint Louverture et pourchassa les insurgés avec la même férocité qu'il avait montrée quelques mois auparavant envers les Blancs ( il avait ordonné le massacre d'environ 1.200 colons ). En septembre 1802, il livra à Leclerc un autre général noir, Charles Belair, qui venait d'entrer en dissidence. Cette apparente volte-face s'explique, selon toute probabilité, par la certitude qu'avait Dessalines d'une reprise prochaine de la lutte contre les Français sous la forme d'une guerre totale d'indépendance, dont il entendait assurer seul la conduite ; ce qui supposait au préalable l'élimination de ses rivaux potentiels et ceux des chefs noirs qui, comme Toussaint Louverture, pourraient être favorables à un compromis avec les Blancs : il servait ses ennemis en attendant l'occasion de se retourner contre eux ( Cf. Jean-Marcel CHAMPION, notice biographique consacrée à Jean-Jacques Dessalines dans le Dictionnaire Napoléon, Fayard, 1989, p. 599 ). Mais après l'annonce par Napoléon du rétablissement de l'esclavage, il rejoignit les révoltés ( octobre 1802 ). Au congrès de l'Arcahaye ( 15-18 mai 1803 ), Dessalines réalisa à son profit l'unité de commandement. Le 19 novembre, à la tête de l'armée des indigènes, il imposa à Rochambeau la capitulation du Cap. Ce dernier n'eut alors d'autre choix que d'ordonner l'évacuation de l'île.
En 1803, après le départ des Français, Dessalines provoqua aussitôt le massacre de la population blanche (4) ; à l'exception des prêtres, médecins, techniciens et de quelques négrophiles. Il redonna à Saint-Domingue son nom indien d'Haïti ( Ayiti ) et, en 1804, avec l'appui de l'Angleterre, proclama l'indépendance de la nouvelle République (5).
Dessalines voulait, par une cérémonie solennelle, célébrer la proclamation de l'Indépendance, pour bien montrer qu'il fallait oublier la France. Le dimanche 1er janvier 1804, de grand matin, clairons et tambours résonnèrent de touts côtés aux Gonaives. Soldats et civils, enthousiastes, bruyants, remplirent les rues en un clin d'oeil. Le peuple afflua des campagnes, et une foule immense où femmes et jeunes filles richement parées coudoyaient les soldats, se pressa sur la place d'armes autour d'un autel de la patrie que dominait, seule, la fine et fière silhouette du palmiste de la Liberté. A sept heures, tandis qu'un soleil radieux illuminait la cité, Dessalines, entouré du brillant cortège des généraux, fendit la foule, gravit les marches de l'autel de la patrie et rappela, dans un véhément discours en créole, tous les touments que les indigènes avaient endurés sous la domination française. En terminant, il s'écriat le bras tendu : « Jurons de combattre jusqu'au dernier soupir pour l'Indépendance de notre Pays.. ». De toutes les poitrines, jaillit, formidable, accentué par la voix sèche et rageuse des canons, le serment, mille fois répété, de vivre libre ou de mourir. Quand le tumulte fut apaisé, l'adjudant-général Boisrond-Tonnerre, debout auprès de Dessalines, donna lecture de la proclamation du général en chef, et de l'Acte de l'Indépendance signé de Dessalines et des principaux officiers de l'armée. Ensuite, tandis que la foule s'écoulait par les rues de la ville, le cortège officiel se rendit au Palais du Gouvernement. Là, par un acte libre, les lieutenants de Dessalines le proclamèrent gouverneur général à vie de l'île d'Haïti, jurèrent d'obéir aveuglément aux lois émanés de son autorité, et lui donnèrent le droit de faire la paix et la guerre, et de nommer son successeur. Quelques jours plus tard, la publication de ses actes officiels dans toutes les villes et tous les bourgs d'Haïti provoqua de nouvelles réjouissances populaires. Un nouvel État était né.
Le jour de la proclamation de l'indépendance, les généraux nommèrent Dessalines gouverneur général à vie d'Haïti et, le 25 janvier, lui demandèrent de prendre le titre impérial. Ayant accepté ( 15 février ), il fut couronné à Port-au-Prince le 8 octobre sous le nom de « Jacques, Empereur Ier d'Haïti. »
Le Premier Empire haïtien ( 1804-1806 ) fut une dictature personnelle fondée sur l'armée, qui était la seule force stable du nouvel État. La constitution du 20 mai 1805 (6) conférait les pleins pouvoirs à l'Empereur, qui choisissait son successeur, mais dont la couronne n'était pas héréditaire. Son autoritarisme et sa politique économique furent à l'origine directe de sa chute. Par son autoritarisme, il perdit l'appui des chefs de l'armée qu'il inquiétait ; par sa politique économique, il déçut les Noirs et mécontenta gravement les Métis. L'unique richesse d'Haïti résidait dans l'agriculture tropicale dont les produits servaient à payer les importations en provenance des États-Unis et des Antilles anglaises, en particulier le matériel de guerre. Les cultivateurs noirs étaient soumis à une stricte discipline qui conduisit au travail salarié forcé sur les plantations. En outre, le maintien - dans un souci de rentabilité - de la grande propriété privée ou étatisée allait à l'encontre des espérances de la masse des Noirs qui, conformément aux promesses de l'Empereur, espéraient bénéficier d'une réforme agraire. Les Métis, dont la puissance foncière et les intérêts commerciaux étaient considérables, se sentirent directement menacés par une législation qui imposait la vérification des titres de propriété, la résiliation des baux passés sous l'administration coloniale et la confiscation des biens indûment occupés tandis que d'autres mesures limitaient la liberté commerciale en fixant le nombre des négociants autorisés à recevoir des cargaisons en consignation ( Cf. Jean-Marcel CHAMPION, op. cit., p. 599 ).
En 1805, il tenta vainement d'expulser le reste de l'armée française de l'ancienne colonie espagnole. En 1806, les Mulâtres se révoltèrent dans le Sud : ils accusaient Dessalines de vouloir entreprendre contre eux de nouvelles persécutions. Le 14 octobre, une insurrection se forma dans la plaine des Cayes. Dessalines mourra le 17 octobre, dans une embuscade que lui tendirent les insurgés, au Pont Rouge, à l'entrée de Port-au-Prince. Le récit de sa mort, particulièrement brutale, figure dans un article de Monsieur Edgar La Selve, paru dans le journal de voyages Le Tour du Monde en 1879 (7).
C'est à Marchand, le 16 octobre 1806, que Dessalines prit connaissance de la révolte. Ignorant que Christophe (8) eût été proclamé chef de l'insurrection, il lui écrivit de se tenir prêt à entrer en campagne. Au général Pétion (9), qui était également dans le complot, il donna l'ordre de marcher sur les Cayes à la tête des troupes de la seconde division de l'Ouest.
En sortant de Saint-Marc, Dessalines rencontra sur la grande route un de ses aides de camp, Delpêche, qui, fuyant l'insurrection, était parti du Petit-Goâve pour venir se mettre à ses côtés, et qui conseilla à l'empereur de n'approcher de Port-au-Prince qu'avec une armée imposante. Dessalines, aussi inébranlable dans ses projets que vif dans ses actions, sans lui demander aucun éclaircissement, l'appela traître, et lui ordonna de sortir de sa présence. Delpêche, mortifié, s'achemina vers Saint-Marc, y entra, changea de cheval, et poussé par une fidélité aveugle s'élança à la suite de l'empereur. Des soldats du 3e bataillon de la 4e demi-brigade le tuèrent à Lanzac.
En entrant à l'Arcahaie, Dessalines aperçut une fumée épaisse du côté du Sud : « En ce moment, dit-il, mon compère Pétion donne du feu aux révoltés ». Il envoya en avant les six compagnies de la 3e demi-brigade qu'il trouva dans le bourg, sous la conduite du colonel Thomas et du chef de bataillon Gédéon: « Vous sentez-vous le coeur, demanda-t-il à ces deux officiers, de marcher dans le sang jusqu'aux Cayes ? » et il ajouta « Le département du Sud sera bientôt une solitude telle qu'on n'y entendra même plus le chant du coq ». Thomas et Gédéon répondirent qu'il feraient leur devoir. Vers dix heures du soir, ils n'étaient plus qu'à trois kilomètres du Pont Rouge (10). Un voyageur, qui les précédait, annonça en ville que l'avant-garde de l'armée de l'empereur approchait.
Les généraux Guérin, Vaval et Yayou se portèrent ensemble au devant des soldats qui marchaient en désordre et par leurs promesses les gagnèrent à la cause des insurgés. Quant au colonel Thomas et au chef de bataillon Gédéon, on s'assura de leurs personnes : « Il n'y a pas à balancer, leur dit Guérin, choisissez entre mourir ou adhérer à la révolution. » Ils déclarèrent qu'ils ne prendraient aucune résolution avant d'avoir vu Pétion. On les conduisit au bureau de la division militaire où celui-ci se trouvait. Thomas, qui montra de l'hésitation à abandonner l'empereur, fut consigné à la place. Gédéon, qui prit franchement le parti de l'insurrection, fut placé sur-le-champ à la tête de la 3e demi-brigade rangée sur la place Vallière et à laquelle Pétion donnait un témoignage de sa confiance en ne la désarmant pas. Gédéon avertit Guérin que l'empereur lui avait recommandé de l'attendre au Pont Rouge et qu'il voulait, en arrivant, le voir de loin à ce poste. Guérin le pressa alors de se déshabiller et fit endosser son uniforme par un adjudant-major de la 21e de Léogane, qui lui ressemblait. Cet officier fut placé au Pont Rouge, afin de mieux attirer l'empereur dans le piège.
Le 17, à cinq heures du matin, sa Majesté quitta l'Arcahaie, suivie seulement de son état-major. La 4e demi-brigade, qui eût pu l'escorter, avait été renvoyée à Montrouis pour s'y faire habiller. Chemin faisant, on rencontra plusieurs habitants venant de Port-au-Prince. Questionnés sur ce qui se passait en ville, ils répondirent tous qu'il n'y avait rien d'extraordinaire. L'empereur continua à chevaucher sans soupçon. A neuf heures, à deux cents pas du Pont Rouge, l'empereur se tourna vers Boisrond-Tonnerre, qui se trouvait près de lui : « Vois-tu Gédéon au milieu du pont ? lui dit-il. Il est l'esclave de la discipline. Je le récompenserai.» Celui qu'il prenait pour Gédéon était l'adjudant qui en avait revêtu l'uniforme. « Mais, sire, observa le colonel Léger, officier du Sud faisant partie de son état-major, je me trompe singulièrement, ou ce sont des soldats du Sud.. ». « Vous voyez mal, répondit Dessalines, que seraient-ils venus chercher ici ? » Au même instant il entend le commandement d'apprêter les armes et les cris: « Halte, empereur ! Halte, empereur ! »
Avec cette impétuosité qui n'appartenait qu'à lui, Dessalines s'élance au milieu des baïonnettes. « Soldats, crie-t-il, ne me reconnaissez-vous pas ? Je suis votre empereur ! » Il saisit un coco-macaque ( un bâton ), suspendu à l'arçon de sa selle, fait le moulinet, écarte les baïonnettes qu'on lui dardait. Le sergent Duverger, de la 15e, ordonne au fusilier Garat de tirer. Celui-ci lâche son coup. L'empereur, qui n'est pas atteint, lance son cheval à toute bride. Un second coup de feu part des rangs de la 16e, et Dessalines, frappé cette fois, s'écrie: « A mon secours, Charlotin ! » ( il s'agit du colonel Charlotin Marcadieu, qui l'accompagnait dans cette tragique expédition ). Marcadieu se précipite vers son ami, veut le couvrir de son corps. Le chef d'escadron Delaunay, du Sud, lui fend la tête d'un coup de sabre. Yayou lui plongea trois fois son poignard dans la poitrine et l'acheva. Il tomba, comme une masse inerte, aux pieds de son assassin, tout ruisselant de son sang, qui avait rejailli sur ses vêtements. Les officiers qui étaient avec lui, le voyant mort, s'enfuirent, excepté Mentor, son conseiller, qui s'écria : « Le tyran est abattu ! Vive la Liberté ! Vive l'Égalité ! »
Il y eut alors une scène affreuse. On dépouilla l'empereur ; on ne lui laissa que son caleçon ; on lui coupa les doigts pour arracher plus facilement les bagues dont ses mains étaient couvertes. Yayou ordonna ensuite à quelques grenadiers d'enlever son cadavre mutilé. Les soldats obéirent avec effroi : ils disaient que Dessalines était un papa-loi. « Qui dirait, exclama Yayou, que ce petit misérable faisait trembler Haïti, il n'y a qu'un quart d'heures ! » Cette masse informe et hideuse de chair et d'os, à laquelle il ne restait aucune apparence humaine, transportée en ville, fut jetée sur la place du Gouvernement. Tandis que la populace profanait les restes défigurés du chef suprême, naguère son idole, une pauvre folle, la Défilée, vint à passer. Elle demanda quel était ce supplicié. « Dessalines.... » lui répondit-on. A ce nom, ses yeux égarés devinrent calmes ; une lueur de raison brilla dans son cerveau troublé. Elle courut chercher un sac à café, y jeta ces lambeaux pleins de sang et souillés de boue que les pourceaux errants se disputaient déjà, les porta au cimetière intérieur, et les ayant déposés sur une tombe, s'agenouilla. Pétion envoya deux soldats qui les mirent en terre sans qu'aucune cérémonie religieuse accompagnât cet enfouissement clandestin.
Une tombe sera élevée sur la fosse de Dessalines par les soins de Madame Inginac. Elle portera cette laconique inscription : ci-gît Dessalines, mort à 48 ans. Pendant plusieurs années, à la Toussaint, une main inconnue y placera un cierge allumé.
SOURCES : Thomas MADIOU, Histoire d'Haïti, rééd. Henri Deschamps, t. 3, Port-au-Prince, 1989 ; HOEFER, Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours ( .. ), Paris, Firmin Didot Frères, 1855, t. XIII, pp. 909-910 ; Roger CARATINI, Dictionnaire des personnages de la Révolution, Le Pré aux Clercs, Paris 1988, pp. 229-230 ; Edgar LA SELVE, Professeur de rhétorique au Lycée National Pétion de Port-au-Prince, «La République d'Haïti, ancienne partie française de Saint-Domingue», in Le Tour du Monde, nouveau journal des voyages publié sous la direction de M. Édouard Charton et illustré par nos plus célèbres artistes, Librairie Hachette et Cie, Paris 1879, vol. XXXVIII, 2e semestre, 975e livraison, pp. 199-201 & p. 208 ; Ch. DEZOBRY & Th. BACHELET, Dictionnaire général de biographie et d'Histoire (..), Paris, Delagrave, 9ème éd., 1883, 1ère part., p. 784 ; Les hommes d'État célèbres, t. 5, De la Révolution française à la Première guerre mondiale, ouvrage publié sous la direction de François Crouzet, éd. Mazenod, Paris, 1975, p. 651; Robert CORNEVIN, Haïti, Paris, 1982; R.-A. SAINT-LOUIS, La Présociologie haïtienne ou Haïti et sa vocation nationale, Québec, 1970 ; A. METRAUX, Le Vaudou haïtien, 1958 ; Jean-Marcel CHAMPION, notice biographique consacrée à Jean-Jacques Dessalines dans le Dictionnaire Napoléon, publié sous la direction de Jean Tulard, Fayard, 1989, pp. 599-600 ; Alfred FIERRO, André PALLUEL-GUILLARD, Jean TULARD, Histoire et dictionnaire du Consulat et de l'Empire, éd. Robert Laffont, coll. bouquins, Paris, 1995, p. 720 ; Ertha PASCAL TROUILLOT, Encyclopédie biographique d’Haïti, éd. Semis, Montréal, 2001, t. 1, pp. 308-311.

mardi 15 octobre 2013

Lyonel Trouillot: Alléluia pour un poète failli

Par Tirthankar Chanda
Parabole du failli est le onzième roman de Lyonel Trouillot. Le Haïtien creuse, livre après livre, son sillon dans une littérature francophone déjà riche en talents et en originalités. Puisant son inspiration autant dans la réalité bloquée de son pays que dans son imaginaire riche d'une histoire exceptionnelle, Trouillot a construit une œuvre singulière qui se situe au carrefour de l'engagement et du poétique.
Lyonel Trouillot aime à rappeler que les écrivains haïtiens, aussi bien lui que ses amis, les Frankétienne et Gary Victor, n’ont pas tous déserté leur île natale pour aller vivre à l’étranger. Le romancier fait partie de cette catégorie d’auteurs haïtiens qui partagent le quotidien de leur peuple, puisant leur miel dans les heurs et malheurs de leur pays natal.
Romancier, poète, essayiste, Trouillot a construit une œuvre résolument engagée dans la réalité haïtienne. Le récit qu’il vient de publier en cette rentrée 2013, Parabole du failli, son onzième roman, raconte le profond désespoir de l’humanité en souffrance dont est issu le héros du livre. La faillite que le récit met en scène n’est pas seulement celle du réel, elle est aussi celle de la parole poétique qui se révèle inadéquate face au vide et aux violences de la vie.
Poète dans l’âme et comédien de métier, Pedro parcourt les rues de Port-au-Prince déclamant les vers de Baudelaire, Eluard et Pessoa, dans l’espoir de combler l’abîme existentiel auquel il est confronté. Un abîme dans lequel celui-ci finira par plonger, comme on l'apprend dès les premières pages du livre. Le récit s’ouvre sur le plongeon tragique de Pedro du douzième étage d’un immeuble, lors d’une tournée à l’étranger. A travers la voix du narrateur avec lequel Pedro partageait un appartement insalubre dans le « quartier pourri de Saint-Antoine » à Port-au-Prince, le roman revient sur le vécu du héros et tente d’expliquer le sens de son suicide. Anti-biographique
Raconté à la deuxième personne, ce récit consacré à la vie et la mort de Pedro est tout sauf une biographie. Ce n'est sans doute pas accidentel si le narrateur est journaliste de métier, préposé aux nécrologies. La nécrologie prosaïque, faite de dates et d'événements est l'anti-modèle contre lequel le romancier-narrateur construit son adresse poétique destinée au disparu, avec pour ambition de saisir le sujet dans son intimité par définition insaisissable.
C'est sans doute cette faillite langagière qui est la véritable cause du suicide du personnage principal, mais cette prise de conscience des limites de son art ne l’a pas empêché de tenter de produire une oeuvre poétique que ses amis découvrent après sa mort. Cette œuvre inachevée est la « parabole » à laquelle renvoie le titre du roman. Elle puise son inspiration, au dire du narrateur, dans la conviction qu’il faut malgré tout « parler aux hommes, comme dans le dos du vent, en retard de vitesse… Et, à force de tourner, il arrive que le vent revienne sur ses pas, ramasse de vieux mots, des consignes d’amour, autrefois inaudibles, et tout n’est pas perdu. »
Voici une belle leçon d’optimisme, qui nous vient d’Haïti!
Parabole du failli, par Lyonel Trouillot. Actes Sud, 192 pp, 20 euros. http://www.rfi.fr/ameriques/20131008-lyonel-trouillot-alleluia-poete-failli-ha%C3%AFti-litt%C3%A9rature

lundi 14 octobre 2013

HAITI IN THE ENGLISH SPEAKING PRESS TODAY

Haiti’s Imported Disaster
Published: October 12, 2013
Haiti’s cholera epidemic, now entering its fourth year, has killed more than 8,300 people and sickened more than 650,000. It is a calamity, though one fundamentally different from the earthquake, hurricanes and floods that have beset the fragile country since 2010.
It is, instead, a man-made disaster, advocates for Haitian victims contend, asserting the epidemic is a direct result of the negligence of United Nations peacekeepers who failed to keep their contaminated sewage out of a river from which thousands of Haitians drink.

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New hope for Haiti from for-profit firms
Companies and programs geared to create jobs
By Deborah M. Todd / Pittsburgh Post-Gazette
PORT AU PRINCE, Haiti -- At teeming intersections packed with airport traffic, armed U.N. peacekeepers double as traffic cops. In tent cities, Red Cross Humvees serve as food trucks, mobile medical centers or impromptu peacekeepers. The collapsed Haitian presidential palace remains a barren reminder of a capital city annihilated in an earthquake followed by a hurricane, even as International Red Cross and American Embassy headquarters take up entire city blocks and provide reminders of who exactly is laying the foundations for Haiti's recovery.
Life here is finally taking a gradual turn toward normalcy as shuttered schools reopen and a deadly cholera outbreak slowly fades. Yet for all of the hard-fought victories meant to restore the nation, many citizens feel separated from what's been done on their behalf without their input. But a movement to pass the baton to the Haitian people is gaining steam -- within a reconstruction effort spearheaded and executed by foreign nonprofit stakeholders.
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The UN owes Haiti 
World body must take responsibility for a horrific cholera outbreak
NEW YORK DAILY NEWS
SUNDAY, OCTOBER 13, 2013, 4:05 AM
The United Nations’ callous and chronic refusal to own up to its responsibility for inadvertently importing a cholera epidemic to one of the world’s most impoverished nations may finally come back to bite it.
In federal court in New York last week, human rights lawyers filed a class-action suit against the UN for damage done. We wish them and their suffering clients swift success.
The disease’s introduction to the Haitian half of Hispaniola began with the best intentions.
After an awful earthquake rocked the nation in January 2010, relief workers and peacekeepers descended. Those included much-needed UN staffers whose last stop had been Nepal.
Nepal is a place where cholera infections had recently surged; Haiti is a place with no reported cases for a century.
The staffers were stationed near a tributary of a river — and they discharged sewage into that river. With almost absolute certainty, this is what introduced the deadly bacteria into the waters of Haiti, and the bodies of the Haitian people.

NEW
How Canada tried – and failed – to help Haiti’s Aristide return to power
Rick MacInnes-Rae looks back at Canada’s first real intervention in Haitian politics, 22 years ago
By Rick MacInnes-Rae, CBC News Posted: Oct 11, 2013 7:35 PM ET Last Updated: Oct 14, 2013 5:27 AM ET
Twenty-two years ago this month, Canada went to bat for a fiery Haitian priest whose campaign of class warfare won him the presidency, until the military took it away. 
Despite its age, the anniversary of the coup in Haiti that ousted Jean-Bertrand Aristide in 1991 still has the power to draw angry supporters into the streets of the capital, Port-au-Prince, where police have recently been called in to break up pro-Aristide demonstrations.
In October 1991, Canada was quick to provide a plane to ferry then secretary of state for external affairs, Barbara McDougall, and a delegation of Caribbean foreign ministers with a representative of the Organization of American States (OAS) to Haiti to attempt to negotiate Aristide’s return to power.
It would turn out to be an object lesson in the “limits of diplomacy,” as McDougall recently told me. 
“Who liked Aristide? Nobody,” she says. “He was a man of the street. He’d made himself into a bit of a demi-god. He had certainly done some evil things, but he had won the election fair and square.”
For that reason, Canada threw in its lot with Aristide.
Championed poor, criticized Duvaliers
A Salesian priest, “Titid” (as he’s known) rose to power championing the poor and a liberation theology his critics viewed as Marxist. His criticism of the ruling Duvalier dictatorships proved so corrosive, the Catholic Church exiled him to Montreal to cool off for three years. It was a pattern he would come to know well. 
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Education reform needed to lift Haiti out of disaster
By Cillan Donnelly
14/10/2013 - 11:32am

 Education reform in Haiti is needed if the country's youth are to flourish in the difficult post-earthquake reconstruction period.
However, despite the government making education one of its key priorities, the state “simply has no more money” to improve the situation further, one resident, who wished only to be identified by the name Hermine, told New Europe.
“Two years later, we are still rebuilding,” she says, referring to the January 2010 earthquake that devastated the country. “It is still a work in progress.”
Her comments come at the beginning of European Week of Action for Girls, which is calling on the EU to ensure that girls are visible in policies and programming, including development and emergency response.
“The economic system collapsed, which has an impact on the education system, by making if difficult to bring children to school, to pay for things like books,” continues Hermine.
In addition, she says, many families can not afford adequate food, meaning that many children go to school without first eating. Earthquake damage has also meant that in many cases, school canteens are no longer functioning.
http://www.neurope.eu/article/education-reform-needed-lift-haiti-out-disaster

No conscience left for Haiti?

Sunday, October 13, 2013
THE question in the headline was prompted by two recent developments regarding the Caribbean nation, one of the oldest independent republics in the modern world.
One is about a lawsuit against the United Nations filed in a New York court on behalf of victims of a cholera epidemic in Haiti that killed more than 8,000 people and made hundreds of thousands sick.
in the other, lawyers and human rights activists are up in arms against the Dominican Republic where last month, the Constitutional Court in Santo Domingo ruled in favour of stripping citizenship from children of Haitian migrants.
The New York lawsuit alleges that UN peacekeepers introduced cholera to Haiti in 2010. The lawyers are demanding compensation of US$100,000 for every person who died and US$50,000 for each of those who became ill, according to media reports.
The lawyers said they were left with no other option after the UN had rejected previous claims for compensation.
The UN relies on a 1947 convention which grants the UN immunity for its actions. As such, a spokesman for UN Secretary General Ban Ki-moon, responding to media queries back in February, said the petition for compensation was "not receivable".
There is little or no dispute about the facts surrounding the case: Investigations have pointed strongly to leaking sewage at a camp for UN soldiers from Nepal, where cholera is endemic, as the origin of the outbreak in Haiti.
No cases of the bacterial infection, which causes diarrhoea, nausea, vomiting and muscle cramps, had been recorded in Haiti for more than a century until the outbreak in late 2010. The particular strain of cholera that inflicted so much death and pain on Haiti is endemic to Nepal.
The Nepalese contingent was in Haiti as part of a United Nations peace-keeping and humanitarian mission to help the Caribbean nation recover from the deadly 7.0 magnitude earthquake which hit on January 12, 2010, killing more than 200,000 and leaving another 1.5 million in makeshift camps.
In addition to the UN, governments and people around the world responded with billions of dollars to one of the worst humanitarian disasters of modern times. But three years later, hundreds of thousands are still without homes, and the recovery effort was impacted by the cholera outbreak and the unwillingness of the UN to accept responsibility for the outbreak, despite the fact that its own commission to investigate the sources of the disease pointed the finger back at the UN.
Admittedly, the UN chief announced an initiative in December 2012 to help eradicate cholera over the next decade in Haiti.
Good: but this is not good enough. There needs to be an acknowledgement that a great harm was done, albeit in the name of doing good. Our common humanity demands no less and it is my hope that something positive will come out of the courts in New York, given the stonewalling and diplomatic inertia.
Mark Doyle, BBC international development correspondent, put the issue in perspective when he reported last week:
"But this story is not just about facts. It is about over 8,000 families in one of the poorest countries in the world who have lost loved ones. It is about a United Nations that tries to do good around the world but has, in Haiti, committed terrible errors."
I agree with Doyle's assessment that the immunity on which the United Nations now stands ceremoniously "was surely never designed for a case like this. This story is no longer about facts. It is about moral choices".
That outrageous decision in the Dom Rep
For centuries, Haiti and the Dominican Republic have shared the island of Santo Domingo in a historically uneasy relationship, though it has largely been mutually beneficial, despite the ever-present, naked racism.
Over the years, tens of thousands of Haitians were brought in by big landowners who needed them to work on farms. The Haitian migrants have been widely recognised as contributors to the economy.
International reporting on the recent development point out that up until 2010, the Dominican Republic granted citizenship to anyone born on its soil. However, in 2010, a new constitution gave citizenship only to those born in the country to at least one parent of Dominican blood or whose foreign parents were legal residents, according to the United Nations.
According to official figures released last May, there are at least 450,000 Haitian immigrants living in the Dominican Republic, most of them without resident permits.
One of them is Juliana Deguis, 29. A Dominican-born daughter of Haitian immigrants, she was refused a Dominican identity card and took her case to the country's constitutional court. By upholding the 2010 law, which applies to those born after 1929, the court has cut off avenues for redress. Human rights activists, according to various media reports, argue that the court decision has left descendants of Haitian migrants effectively stateless as they do not have any basis on which to claim citizenship on either side of the border.
Former Jamaica Prime Minister PJ Patterson has urged the 15-member Caribbean Community (Caricom) grouping to "strongly condemn recent developments in the Dominican Republic that could render stateless thousands of persons of Haitian descent.
"No one can be hoodwinked as to the reason and the purpose for this kind of discriminatory legislation. Within the region we have an obligation to speak and we cannot allow such inequities to go without our strongest condemnations," Patterson told the Caribbean Media Corporation (CMC). He is right.
Mr Patterson could have been thinking about a United Nations report of 2007 in which two UN human rights experts described the Dominican Republic as having a "profound and entrenched problem of racism and discrimination" against blacks in general and Haitians in particular.
Racism has been behind much of the treatment of Haiti for a long time. Ever since black people in Haiti waged a 13-year successful revolutionary war against the colonial might of Europe and declared their independence on January 1, 1804, the Haitian Republic has been met by a pattern of crippling blockades and embargoes, isolation, aggression, invasion and punitive measures by Europe and America.
Haiti was subjected to economic strangulation from the beginning. In 1825, France offered to lift embargoes and recognise the Haitian Republic if the Haitians paid out 150 million gold francs as restitution to France for loss of property in Haiti, including slaves.
Having no choice, Haiti borrowed money at usurious rates from France, and did not finish paying off its debt until 1947, by which time Haiti had become the poorest country in the Western Hemisphere.
In 2004, at the time of the 200th anniversary of Haiti's independence, the Haitian Government put together a legal brief in support of a formal demand for "restitution" from France. The sum sought was nearly US$22 billion, that is, the original 150-million gold francs, plus interest. France summarily rejected the claim.
Of course, external aggression has been compounded by a string of dictatorships, environmental degradation, natural disasters, and domestic misrule.
Today, both the claim for victims of the cholera in the ongoing court battle in New York and the protests against the ruling by the constitutional court in the Dominican Republic offer a new opportunity for the world to show that conscience is colour-blind. Dare we hope?
kcr@cwjamaica.com
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lundi 7 octobre 2013

DESTITUTION..ENTRE OBSTINATION ET LUBIE.- DEUXIÈME PARTIE

Le président Tiresias Simon Sam avait lui aussi terminé son mandat et remis le pouvoir. Mais il ne le fit pas de gaieté de cœur. Des députés avaient essayé de prolonger son mandat d’un an.
On serait tenté de dire que l'attitude de Nissage Saget ressemble beaucoup à celle d'un ancien président qui a remis le pouvoir au chef d'Etat actuel et qui est retourné  vivre chez lui.
Vues  de façon sommaire  les deux  situations, on pourrait trouver d'autres mandats de chefs d'Etats ayant eu des dénouements  semblables. Ca concerne surtout les présidents  qui ont dirigé le pays entre 1915 et 1934. C'est-à-dire pendant l'occupation américaine.
Et René Préval pendant la Minustah!
Donc le cas de Nissage Saget reste unique.
Malgré notre jeune âge comme peuple et nation, après deux siècles, nos balbutiements, nos tâtonnements se témoignant en termes de retards dans tous les domaines ne suffisent pas à nous faire changer de cap et arriver à percevoir la démocratie de façon plus utile et plus adaptée  aux besoins et aux intérêts de la nation.
Aujourd'hui, comme entre 1915 et 1934, la communauté internationale, les amis d'Haïti gèrent en mains de maîtres l'accession et la pérennisation au pouvoir selon le terme du mandat.
Cependant, l'opposition politique a du mal à changer de paradigme et à s'adapter.
Au lieu de s'organiser pour récupérer le pouvoir moyennant les voies mises à disposition pour atteindre le but, elle s'évertue et s'entête à tout faire -même le ridicule- pour destituer celui qui est en place.
L'actuel président, l'élu du peuple par la communauté internationale, deux cent neuf ans après, malgré les exemples visibles et les expériences des voisins, se retrouve actuellement au milieu de cette corde, tiraillé d'un côté par un désir de gouverner sans partage et qui sait utiliser des subterfuges pour rester au pouvoir, de l'autre côté, par une opposition égale à elle même, réactionnaire quelque peu  retardée qui ne pense qu'à sa destitution.
Cette fois-ci, avec en face ou de l’autre côté, une composante de poids déjà connue et déterminante dans ce genre de situation, la Communauté internationale avec comme bras droit et cheville ouvrière, la Minustah!
Si cela dépendait de cette opposition haïtienne, il n'y aurait jamais eu d'élections en Haiti. Elle applique à la lettre le sens primaire du mot,  en s'opposant à tout et à tout le monde.
Ceux qui organisent les élections sont contestés. Puis elle s'oppose souvent à la liste des candidats retenus. Au lieu de faire un front commun réel et effectif, elle se disperse dans un nombre indécent de candidatures avec des éléments n'ayant aucune chance de faire un score honorable. Souvent les plus téméraires conscients de leurs incapacités de mobiliser les votants, appellent au boycott.
L'opposition conteste les résultats puis s'engage en dernier recours à destituer le président élu, avant même sa prestation de serment.
La dernière figure visée par cette lubie de la destitution c'est bien entendu l'actuel Président Michel Martelly.
Mais il n'est pas inutile de rappeler que l'ancien Président Préval a lui aussi été menacé par cette pratique. Lui qui par sa façon nonchalante de diriger semblait un président quelconque.
Ce qui est intéressant et navrant c'est de constater le contexte dans le quel l'étendard de la destitution a été brandie.
On est en 2010, la dernière année du mandat présidentiel. Le 12 janvier un tremblement de terre plonge Haïti dans la situation la plus calamiteuse de son histoire.
Les faiblesses institutionnelles du pays refont surface des décombres. Le gouvernement n'est pas assez  fort ni assez "propre" pour constituer un partenaire fiable dans la gestion post séisme.
La société civile brille par son éparpillement. Et sa situation fébrile non représentative. Toutes les instances de la société se perdent dans des rêves de grandeur tendant à encenser la catastrophe comme le maillon manquant au "décollement" du pays.
Les acteurs constatent ce type de chaos dans le chaos généré par le tremblement de terre. La catastrophe a frappé fort et exige une prise en charge.
Les acteurs vont se tourner vers les ONGs qui vont fleurir par centaines.
Ceux qui croyaient au renouveau du pays à partir des décombres vont vite déchanter. Le sort du pays est livré à une kyrielle d'organisations humanitaires non gouvernementales pas toutes crédibles ni compétentes en la matière.
Tandis que le gouvernement titube et peine à se remettre des secousses qui l'ont fortement ébranlé. 
L'ampleur des besoins et l'urgence d'agir poussent la communauté internationale à s'engouffrer derrière une flopée d’ONGs dans la brèche creusée par les incohérences dans le positionnement des différents secteurs de la société.
Le gouvernement par le biais du chef de l'exécutif, réapparait et trouve comme mesure appropriée de faire voter une loi d'urgence contemplant entre autre chose le prolongement du mandat de trois mois.
L'opposition de son côté saisit la balle au bond et considère l'évocation de la promulgation de cette loi d'urgence comme un acte antidémocratique allant contre les intérêts de la nation, réagit non pas en demandant que le président respecte son mandat mais s'organise pour exiger le départ du président élu.
Bien entendu après quelques manifestations ratées promues par un semblant de rassemblement de partis et de Leaders politiques l'idée s'étiole, les velléités s'estompent avec l'intervention des amis d'Haïti décidés à poursuivre avec la démocratie en réalisant des élections malgré les décombres.
La suite de l'histoire reste assez cocasse, cette opposition qui s'était rassemblée pour pousser René Préval vers la sortie avant la fin de son mandat, participa en hordes dispersées  aux joutes dont  les amis d'Haïti dessineront les issues avec Michel Martelly.

Un autre Elément du "négativisme" pratiqué sans scrupule par l'opposition réside aussi dans l'attitude contestataire outrancière qui consiste à commencer par contester le processus électoral depuis la constitution du conseil électoral jusqu'à l'appel au boycott le jour J' pour terminer avec la contestation des résultats.
Pour revenir à la lubie de la destitution il convient de revoir les démarches entreprises pour destituer Michel Martelly, après seulement deux ans de mandat.
Cette fois-ci, il semblerait qu'un sénateur de la République, membre de l'opposition bien entendu, aurait juré de se payer la tête du président "élu".
La première cause évoquée fut la multi nationalité de Michel Martelly. Pendant des mois ce fut le sujet des débats de discussions oiseuses sans fin.
Enfin on assista à une mise en scène avec dans le rôle principal, le président Michel Martelly lui-même, secondé par les représentations diplomatiques des pays  sempiternels meilleurs amis d'Haïti et des personnalités TRES importantes du monde politique international.  Pour être poli, on dira que cette mise en scène -vraie mascarade- a permis de mettre fin aux tentatives de destitution que prônaient et menaient des grosses pointures de l'opposition.
Sans pour cela résoudre cependant le dilemme de la multiple nationalité du Président Haïtien. Et il est pourtant admis  d'en avoir une idée allant dans ce sens  dans la mesure ou il est une pratique assez courante des familles appartenant à la "classe" du président de doter comme un sésame, une porte de sortie, leurs enfants de la nationalité américaine ou canadienne!
Actuellement, la destitution revient à la mode. Mais pour d'autres raisons. Une raison de poids dirait-on. Le président est accusé de faute grave, de parjure, de violation de la constitution.
Ceci pour avoir nié la tenue d'une réunion entre un juge qui avait à sa charge un dossier de mise en examen de la première dame de la République accusée de corruption, d'usurpation de pouvoir, abus de biens sociaux etc. La même accusation concernait aussi le fils du président de la République.
Trois jours après cette réunion au cours de laquelle les membres du pouvoir exécutif orchestrés par le président lui-même et son premier ministre, le juge, de nationalité canadienne est victime d'un malaise. Il est reçu dans un centre hospitalier de la capitale ou il décède terrassé par un accident vasculo-cérébral.
La presse de l’opposition en profite. Le coupable idéal est trouvé. Le décès du juge est d’abord attribué aux pressions exercées par le pouvoir exécutif. Puis la cause de la mort  sera contredite. Comme élément suspect et à charge, circule sur les réseaux sociaux une photo du médecin montrant un bracelet « rose », signe d’allégeance au régime en place.
Vint après l’hypothèse de l’empoisonnement. Un empoisonnement survenu au cours de cette fameuse réunion.
Les dépouilles du juge qui était aussi canadien – tiens ! – sont rapatriées au Canada pour autopsie et inhumation.
Dans l’attente des résultats, les déclarations vont bon train. Deux commissions parlementaires sont formées pour une enquête. Si ce que claironne l’opposition est corroboré par des éléments de l’enquête, une haute Court Suprême serait instituée comme le prévoit la Constitution pour statuer et exiger la destitution du président.
Les résultats de l’autopsie tombent. Le juge est bien mort d’un AVC…
Les membres de l’exécutif ne l’ont pas empoisonné mais auraient provoqué une pression telle qui a déclenché un AVC.
Un empoisonnement aurait mieux servi la cause de la destitution. Mais tout n’est pas perdu. Le pouvoir exécutif a toujours nié la tenue de cette réunion secrète qui a servi de scénario pour les pressions officielles.
Les commissions parlementaires auraient mené des enquêtes permettant de confirmer la tenue de celle-ci. 
Donc l’exécutif a menti. 
La commission sénatoriale demande donc que les instances concernées soient mises en action pour débuter la procédure de la destitution.

Pour ce faire, il manque les conclusions de la commission de la chambre des députés. Cette commission risque de ne pas s’inscrire dans une logique semblable à celle de la commission sénatoriale.
A SUIVRE