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dimanche 30 août 2009

La révolution haïtienne, trop longtemps occultée,

par Jean-Michel Caroit
LE MONDE 30 août 2009

Rendre justice à la révolution haïtienne dont la portée universelle a été longtemps occultée après la révolte victorieuse, en 1791, des esclaves de Saint-Domingue. Dans ce but, l'Unesco a organisé, du 21 au 23 août à Port-au-Prince, un colloque international sur "la révolution haïtienne et l'universalité des droits de l'homme". La commémoration et le travail de mémoire avaient été troublés en 2004, année du bicentenaire de l'indépendance d'Haïti, par les violents affrontements qui avaient précédé le départ en exil de l'ancien président Jean-Bertrand Aristide.

"La révolution haïtienne a été un moment-clé de l'histoire de l'humanité", a souligné Pierre Sané, le sous-directeur de l'Unesco. Elle a donné corps au concept de l'universalité des droits humains. La première République noire est aussi devenue "le catalyseur de la libération des oppressions esclavagiste et coloniale". Elle a apporté "la première contribution majeure et concrète au combat antiraciste mondial naissant".

Cette révolution était "impensable" , selon le mot de l'anthropologue Michel-Rolph Trouillot, en raison de sa radicalité face à la pensée dominante de l'époque. Elle a dépassé les révolutions française et américaine en étendant le concept de droits humains à l'ensemble de l'humanité, sans distinction de race ou de sexe. Les rédacteurs de la déclaration française de 1789 se référaient à l'homme occidental "blanc" lorsqu'ils écrivaient: "Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit." La révolution haïtienne ajoutera l'adverbe "tous": "Tous les êtres humains..."

L'insurrection des esclaves de Saint-Domingue, la plus riche des colonies françaises, était considérée comme une "aberration de l'Histoire" par les puissances du XVIIIe siècle. Elle remettait en cause les fondements du système économique dominant : la plantation, productrice du sucre, dont l'importance dans le commerce international est comparable à celle du pétrole aujourd'hui, l'esclavage et la traite négrière. Face à la Société des amis des Noirs, le club Massiac, représentant le parti colonial, soutenait que la fin de l'esclavage provoquerait la faillite de l'économie française. Craignant la contagion dans leurs colonies, les grandes puissances de l'époque ont mis la jeune République noire au ban des nations.

En Europe et aux Etats-Unis, la presse a construit l'image d'une insurrection sanguinaire et sauvage ne méritant pas le nom de révolution. Les historiens, de Michelet à Renan, ont nié ou minimisé son impact. Dans l'histoire officielle, le corps expéditionnaire de Napoléon, envoyé pour rétablir l'esclavage et la colonie de Saint-Domingue, n'a pas été défait par les combattants haïtiens, mais par les épidémies. L'intellectuel haïtien Laënnec Hurbon a déploré que l'esclavage demeure "un impensé de la philosophie politique moderne ", y compris chez des auteurs comme Michel Foucault ou Jürgen Habermas.

Le Martiniquais Aimé Césaire (Cahier d'un retour au pays natal), le Trinidadien C.L.R. James (Les Jacobins noirs), le Cubain Alejo Carpentier (Le Royaume de ce monde) et l'Afro-Américain Frederick Douglass ont été les premiers à rendre compte de la dimension de la révolution. "Haïti est la terre mère idéologique de la Caraïbe, le lieu où la lutte pour la liberté a produit une conscience collective, une nouvelle façon de penser la question raciale et de concevoir l'identité nationale", a relevé l'universitaire Michael Dash. Pour Césaire, Haïti est le lieu "où la négritude se met debout pour la première fois" et Toussaint Louverture est le restaurateur de la dignité des Noirs.

L'onde de choc de la révolution a accéléré l'abolition de l'esclavage dans les autres colonies françaises des Antilles et la fin de la traite, d'abord décrétée par le Danemark, en 1803. Internationalistes, les révolutionnaires haïtiens ont apporté leur soutien aux mouvements d'indépendance latino-américains : au Vénézuélien Francisco de Miranda dès 1806, à Simon Bolivar, au Mexique, et à la Colombie.

Certes, plus de deux siècles après cette épopée, la révolution est inachevée. Les droits humains ont été bafoués durant de longues périodes de dictature comme celle des Duvalier au XXe siècle. Haïti est aujourd'hui un des pays les plus pauvres de la planète, soumis à un semi-protectorat qui ne dit pas son nom. Sa souveraineté est limitée par la présence de 9 000 casques bleus. Plusieurs dizaines de milliers d'enfants, les restaveks, travaillent comme domestiques. "Haïti n'a pas su entrer dans la modernité", a regretté le chercheur haïtien Watson Denis. "Le doute persiste sur la portée universelle de la révolution haïtienne car Haïti a raté sa sortie de l'esclavage" , a renchéri M. Hurbon.

Plusieurs intervenants ont suggéré d'ancrer Haïti "dans le destin africain". M. Sané s'est prononcé pour son adhésion à l'Union africaine. Il a préconisé "l'érection de l'ensemble d'Haïti en Patrimoine de l'humanité comme symbole de la résistance triomphante face à l'esclavage" . En hommage aux révolutionnaires haïtiens, le président du conseil exécutif de l'Unesco, le Béninois Olabiyi Yai, a appelé tous les pays du monde à inclure la lutte contre l'esclavage et la traite négrière dans les manuels scolaires.

Correspondant en Amérique centrale
Jean-Michel Caroit
Article paru dans l'édition du 30.08.09

Ex) Sénateur d’Haïti remercie le traitement donné à ses compatriotes par la République Dominicaine.

Auteur : Juan M. Ramirez (j.ramirez@hoy.com.do)
L’(ex) Sénateur haïtien du département du Nord- Est Rudolph H. Boulos, en visite dans le pays, a nié que dans les champs de canne à sucre dominicains on maltraite ses compatriotes. Au contraire, il a remercié l’accueil de milliers de coupeurs de canne et d’étudiants haïtiens. Sa position contredit celle du père Christopher Hartley.
L’(ex) sénateur pour le département du Nord-Est Rudolph Boulos a nié que ses compatriotes soient maltraités dans les champs de canne à sucre de la République Dominicaine et a remercié le pays de l’accueil donné à des milliers d’ouvriers, de professionnels et étudiants de sa nation.
Répondant à des questions après son exposé lors du congrès des pasteurs haïtiens, dans l’enceinte de l’hôtel Jaragua, l’(ex)législateur a considéré que son pays remercie les dominicains qui ont accueilli plus de 300 mil haïtiens pour travailler dans l’industrie de la construction. Aussi, pour avoir proportionné du travail à une quantité similaire de ses compatriotes dans le secteur agricole et pour les plus de 20.000 étudiants qui réalisent des études universitaires en république Dominicaine.
Il a précisé que de près de 1.500.000 haïtiens qu’il y a en République Dominicaine, moins de 50.000 travaillent dans les bateyes, en fait il s’agit de la classe moyenne éduquée haïtienne qui fait ace de présence de l’autre côté de l’île.
" Il y en a des professeurs, des avocats, des ingénieurs, des médecins et des jeunes s’exprimant en plus de cinq langues qui travaillent dans les hôtels, pour cette raison la force et les ressources humaines d’Haïti se trouvent ici ", a déclaré l’(ex) législateur qui s’est exprimé en un espagnol très fluide.
1. Exhortation
Boulos a fait noter qu’en République Dominicaine il y a plus de 350 pasteurs et une quantité similaire d’églises ou assistent plus de 100 personnes dont il a inité chacune à faire partie d’une grande force qui remue la nation souer et la réveille du sommeil dans lequel le maintiennent les politiciens traditionnels.
Renforcer une alliance.
L’(Ex)Sénateur croit nécessaire qu’une alliance se lie entre les deux peuples, après avoir rappeler qu’ils appartiennent à une même île et que pour autant, une nation ne peut avancer si l’autre reste derrière.
Comme les dominicains
Il estime que les dénonciations du père Christopher Hartley en Europe manquent de base et de fondement, du fait que les immigrants haïtiens qui se trouvent en République Dominicaine se consacrent librement à réaliser diverses activités surtout économiques.

http://www.hoy.com.do/el-pais/2009/8/30/291456/Senador-Haiti-agradece-trato-da-RD-a-sus-compatriotas