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mercredi 2 avril 2008

Exploitation prochaine de gisements d’or dans une région pauvre d’Haïti

Le vice président et directeur général de la société minière Sainte Geneviève Haïti, Pierre Yvon Beaubeuf, donne l’assurance que l’exploitation des gisements d’or et de cuivre dans le Nord Est d’Haïti débutera au cours du quatrième trimestre 2008.
Les haïtiens, actionnaires majoritaires de cette entreprise, prévoient de changer le nom en Société Minière du Nord Est (SOMINE) qui réalisera des investissements avoisinant un milliard de dollars.
Un important gîte d’or a été identifié dans la région de faille, non loin de Trou du Nord et des recherches continuent dans d’autres régions telle Capotille." Acul des Pins, Mont Organisé et Evaliere sont des régions où les habitants creusent des trous et récoltent de l’or", dit-il précisant que des indices d’or ont été identifiées dans plusieurs autres régions.
Le vice président de la société Sainte Geneviève révèle que d’importants gisements de cuivre ont été identifiés a Blondin et roche Plate.
Les habitants du Nord Est, l’une des régions les plus pauvres du pays, seront les principaux bénéficiaires de l’exploitation de ces gisements d’or et de cuivre assure M. Beaubeuf, soulignant que l’exploitation implique la construction de route et l’installation d’usine électrique dans la région. " Les haïtiens actionnaires de la SOMINE veulent qu’une partie des bénéfices servent à réaliser des projets sociaux", indique M. Beaubeuf qui fait remarquer que l’état haïtien recueillera 50 % des bénéficesIntervenant à la rubrique " Invité du jour" de radio Métropole, Pierre Yvon Beaubeuf, qui est un ancien directeur du Bureau des Mines et de l’énergie (BME) a expliqué que d’autres gisements de métaux tels le molybdène et le nickel sont présents dans le Nord Est. La société Sainte Geneviève avait repris l’année dernière les recherches qui avaient été interrompues en 1997.
M. Beaubeuf soutient que tout le processus d’exploitation et d’épuration des métaux sera réalisé par des usines installées dans le Nord Est d’Haïti. " Les premiers lingots d’or devraient sortir à la fin de l’année ", lance M. Beaubeuf.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=13632

Altercation entre deux députés du RDNP, une personne blessée

Une personne a été blessée cet après midi lors d’une altercation entre les députés Ysidor Mercier ( Jérémie) et Antony Dumond (Léogane). Les deux députés, membres du Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP) étaient en train de se chamailler lorsque l’arme du député Mercier a chuté.
Les députés Laurore Edouard et Acluche Louis Jeune, présents lors de l’incident, ont indiqué que le projectile est parti accidentellement de l’arme du député Mercier. Tout en précisant que plusieurs parlementaires étaient présents lors de l’incident, Laurore Edouard soutient que les deux protagonistes s’apprêtaient à se battre.
Répondant aux questions des journalistes, le député Mercier a confirmé que son arme est tombé alors qu’il s’apprêtait à donner une réplique à la tribune au député Dumond. Il soutient que le port de l’arme est nécessaire en raison du climat de tension qui règne au parlement depuis la séance d’interpellation du premier ministre Alexis. Toutefois Ysidor Mercier se dit prêt à accepter de nouvelles dispositions du bureau de la chambre basse.
Quelques minutes après l’incident le commissaire du gouvernement, accompagné de quelques substituts, s’était rendu sur les lieux. Des informations ont fait état de quelques tentatives pour appréhender le député Dumond, alors qu’on recherchait le député Mercier. Le substitut du commissaire du gouvernement, Yayou Vladimir, n’a pas atteindre l’enceinte du parlement, puisqu’il a été contraint par les agents de sécurité du parlement à regagner le véhicule du parquet stationné devant le palais législatif.
De son coté, le président de la chambre basse, Pierre Eric Jean Jacques, a présenté ses excuses à la population, tout en annonçant la création d’une commission d’enquête sur cette affaire. " C’est un incident malheureux", assure t-il faisant valoir que le commissaire du gouvernement n’a pas été invité à la chambre basse.
De plus, le vice président de la chambre des députés, Elourne Doreus, souhaite que le bureau interdise le port d’arme lors des séances en assemblée. " Les députés doivent prendre conscience et aider le bureau à appliquer cette interdiction ", ajoute t-il.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=13633

Les députés présentent des versions différentes de l’incident entre les députés Mercier et Dumond

Les parlementaires sont unanimes à qualifier de regrettable l’altercation entre les députés Ysidor Mercier et Antony Dumond, survenue dans l’enceinte du parlement hier. Les élus, y compris le député Mercier, réclament l’interdiction du port d’arme lors des séances en assemblée afin d’empêcher la répétition de tels actes.
Les députés Mercier et Dumond, tous deux membres du Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes (RDNP), présentent des versions différentes des faits. Tandis que le député Antony Dumond ( Léogane) affirme être victime d’une tentative d’assassinat, le député Ysidor Mercier ( Jérémie) souligne qu’un projectile est sorti accidentellement de son arme qui avait chuté." J’étais sur le point de lui donner une réplique, mais je n’avais pas l’intention de le frapper", assure le député Mercier qui lui même a été récemment victime d’une agression de la part d’un collègue.
Le député Patrick Domond, présent lors de l’incident, conteste la version des faits présentée par le député Mercier, arguant que ce dernier avait sorti son arme pour menacer son collègue de Léogane. " Le député Mercier se fait trop menaçant depuis quelques semaines avec son arme", lance le député Domond.
Le député Patrick Domond révèle que plusieurs élus menacent des collègues avec leurs armes en raison du climat d’animosité régnant à la chambre basse depuis l’élection d’un nouveau bureau en janvier dernier.
Le parquet a décerné un mandat et un ordre d’interdiction de départ à l’encontre du député Ysidor Mercier hier mardi. Le commissaire du gouvernement qui s’était rendu au palais législatif quelques minutes après l’incident estime qu’il y a flagrant délit.Réagissant à l’incident, le sénateur Youri Latortue souligne qu’au regard de la constitution il revient à la chambre des députés d’établir les faits avant toute procédure judiciaire. Tout en indiquant qu’il faut interdire le port d’arme lors des séances, le sénateur Latortue appelle à la retenue dans ce dossier.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=13634

Mandat d’amener contre le Député Isidore Mercier

Invoquant le flagrant délit, le parquet de Port-au-Prince interdit également tout voyage à l’étranger du parlementaire à l’origine du sanglant incident de mardi
mercredi 2 avril 2008,
Radio Kiskeya

Le parquet de Port-au-Prince a décerné un mandat d’amener contre le Député Isidore Mercier accusé d’avoir ouvert le feu sur son collègue Anthony Dumont dans l’enceinte même du Palais Législatif, lors d’un grave incident mardi après-midi qui a fait un blessé, a appris mercredi Radio Kiskeya.
L’intéressé fait également l’objet de mesures d’interdiction de départ.
Aussitôt connue, la décision du parquet, qui fait suite à une tentative d’arrestation infructueuse d’Isidore Mercier, a commencé à soulever les protestations de Députés et Sénateurs qui ont fait valoir que le présumé coupable continuait de "jouir pleinement de son immunité parlementaire".
Un huissier de la Chambre des Députés, Antonio Célestin, a été légèrement touché à la clavicule et conduit à l’hôpital.
Mais, Mercier, représentant de Jérémie (Grand’Anse, sud-ouest) sous la bannière du Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP), soutient que le projectile ayant atteint l’employé est parti accidentellement. En revanche, son collègue Anthony Dumont, élu de Léogâne et membre du même parti, affirme avoir échappé à une tentative d’assassinat.
Mardi, en fin de journée, le commissaire du gouvernement près le parquet du tribunal civil de Port-au-Prince, Claudy Gassant, avait fait demi-tour à l’issue d’une conversation avec le président de la Chambre basse, Pierre Eric Jean-Jacques, devant le Parlement. Dérogeant aux règles protocolaires, le Député était monté à bord du véhicule du magistrat afin de discuter de l’affaire qui avait attiré de nombreux curieux.
Auparavant, quatre substituts du commissaire du gouvernement avaient été violemment repoussés par des agents de sécurité en tentant de pénétrer dans la salle des séances de la Chambre des Députés pour appréhender Isidore Mercier sur la base du flagrant délit.
Des unités spécialisées de la Police Nationale et de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH) étaient déployées pendant plusieurs heures autour du Palais Législatif dans le cadre de cette opération.
Depuis des semaines, les Députés, circulent dans leur grande majorité, armés et en gilet pare-balles à l’intérieur du Parlement, lieu de prédilection de batailles rangées entre groupes rivaux qui n’hésitent pas à proférer des menaces de mort les uns contre les autres.
Des incidents à répétition impliquant des parlementaires ont déjà entraîné, ces derniers mois, l’intervention du parquet de Port-au-Prince et suscité de sérieuses interrogations au sein de la population sur la moralité de ses représentants. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4888

Assassinat de Jean Dominique : 8 ans d’impunité incompréhensible

Reporters Sans Frontières Amériques croit pourtant en l’existence d’une certaine "volonté politique"
mercredi 2 avril 2008,
Radio Kiskeya

Le 3 avril 2000, Jean Léopold Dominique était assassiné par balles à Port-au-Prince, dans l’enceinte de la station de radio Haïti Inter qu’il dirigeait. Justice n’a jamais été rendue pour ce crime qui avait fait une autre victime en la personne de Jean-Claude Louissaint, le réceptionniste du média. Reporters sans frontières ne s’explique pas ces huit ans d’impunité, alors qu’une réelle volonté politique et judiciaire a donné, depuis deux ans, des résultats tangibles dans d’autres affaires qui ont endeuillé la presse haïtienne.
"Au cours de l’année 2007, deux condamnations ont été prononcées dans l’affaire Brignol Lindor, journaliste de Radio Echo 2000 assassiné en 2001 à Petit-Goâve, et autant dans l’affaire Jacques Roche, chef du service culturel du quotidien Le Matin, enlevé et tué en 2005 à Port-au-Prince. D’autres enquêtes sur des cas plus récents ont parallèlement abouti à des arrestations rapides. Toujours en 2007, le 10 août, le président de la République, René Préval, ami proche de Jean Dominique, a institué en personne et en présence de la veuve du journaliste, Michèle Montas, une Commission indépendante d’appui aux enquêtes relatives aux assassinats de journalistes (CIAPEAJ). La volonté politique et judiciaire est là et la preuve a été faite que l’impunité n’était pas une fatalité. On s’explique d’autant plus mal pourquoi le dossier Jean Dominique reste seul en souffrance, huit ans après les faits. Les éventuelles incidences politiques de cette affaire ne peuvent justifier qu’elle n’ait jamais été élucidée", a déclaré Reporters sans frontières.
L’enquête sur les assassinats de Jean Dominique et Jean-Claude Louissaint, conclue le 21 mars 2003, avait abouti à l’inculpation et à l’incarcération de six individus : Dymsley Milien dit "Ti Lou", Jeudi Jean-Daniel dit "Guimy", Philippe Markington, Ralph Léger, Freud Junior Demarattes et Ralph Joseph. Les trois derniers ont été relaxés en appel le 4 août 2003. En février 2005, "Ti Lou", "Guimy" et Philippe Markington ont profité d’une mutinerie pour s’évader de prison. En fuite en Argentine, Philippe Markington avait contacté Reporters sans frontières pour protester de son innocence. "Ti Lou", aujourd’hui décédé, et "Guimy" avaient repris leurs activités de chefs de gang en toute impunité à Martissant, sur les hauteurs de la capitale haïtienne.
Le 14 mars 2004, Harold Sévère, ancien maire adjoint de Port-au-Prince aujourd’hui en exil, et Ostide Pétion alias "Douze", ont été arrêtés comme commanditaires présumés de l’assassinat. Le 10 mai suivant, Annette Auguste, interpellée dans une autre affaire, a été également mise en cause. Aucune de ces trois personnes n’a pourtant été soumise au moindre interrogatoire. Les déclarations du tueur présumé "Ti Lou", qui aurait reçu la somme de 10 000 dollars pour exécuter Jean Dominique, n’ont jamais fait l’objet de la moindre vérification. Enfin, la mort suspecte de deux témoins n’a jamais été éclaircie.
Le 29 juin 2004, la Cour de cassation avait ordonné la réouverture du dossier. Il aura pourtant fallu près d’un an pour que soit désigné un nouveau juge d’instruction, le 3 avril 2005 - soit cinq ans jour pour jour après les faits -, sans que ce dernier puisse avoir accès au dossier et dispose des moyens nécessaires à son enquête. Au total, six magistrats se sont succédé pour instruire l’affaire.
Le 4 avril 2007, le dossier a connu un nouveau revers avec l’assassinat de l’homme d’affaires Robert Lecorps, également soupçonné d’implication dans la mort du journaliste. Poursuivi pour "entrave à la justice", l’ancien commissaire de police Daniel Ulysse, directeur central de la police judiciaire à l’époque de l’assassinat de Jean Dominique, a été arrêté, le 10 décembre dernier. La police nationale d’Haïti (PNH) aura cependant mis près d’un mois a éxécuter le mandat d’amener émis par le juge Fritzner Fils-Aimé, actuellement en charge du dossier.
Les déclarations de l’ancien sénateur Dany Toussaint, régulièrement cité dans l’affaire, n’ont jamais pu être corroborées. Depuis le début de l’année 2008, le juge Fils-Aimé a tenté d’obtenir la déposition du vice-président du Sénat, Rudolph Boulos, propriétaire des Laboratoires Pharval. Peu avant son assassinat, Jean Dominique avait rappelé à l’antenne qu’un médicament avarié, l’Afébril, produit et distribué par cette industrie pharmaceutique, avait causé la mort d’une centaine d’enfants, en 1996. Dans une lettre adressée le 27 février 2008 à la présidence du Sénat, la CIAPEAJ, instituée par le président René Préval, a également plaidé pour que Rudolph Boulos réponde aux convocations du juge Fils-Aimé. Le sénateur a adressé, une semaine plus tard, une fin de non-recevoir à cette requête, invoquant l’"immunité parlementaire". [RSF Amériques]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4889

Incident armé au Parlement : Le Président de la Chambre basse annonce qu’une enquête sera diligentée

Pierre Eric Jean-Jacques fixe à mercredi la formation d’une commission qui doit élucider le très grave incident ayant opposé les Députés Isidore Mercier et Anthony Dumont ; Incertitude sur l’avenir de Mercier qui aurait ouvert le feu dans l’assemblée, occasionnant un blessé parmi le personnel de la Chambre
mardi 1er avril 2008,
Radio Kiskeya

Le président de la Chambre des Députés, Pierre Eric Jean-Jacques, a annoncé mardi soir la création d’une commission d’enquête en vue de faire la lumière sur un très grave incident entre deux parlementaires au cours duquel un employé de la Chambre a été blessé par balle.
Antonio Célestin a été légèrement touché à l’épaule en pleine séance par un coup de feu qu’aurait tiré le Député de Jérémie (Grand’Anse, sud-ouest), Isidore Mercier qu’une vive altercation opposait à son collègue de Léogâne (Ouest), Anthony Dumont.
Attachée au service des séances, la victime a été transportée dans un centre hospitalier de Port-au-Prince où elle recevait des soins appropriés.
Selon Pierre Eric Jean-Jacques, les membres de la commission d’enquête devraient être désignés dès mercredi. Après s’être refusé à tout commentaire pendant toute l’après-midi, le président du bureau a finalement présenté ses excuses à la population pour cet événement dramatique venu ternir l’image d’un Parlement déjà éclaboussé par des scandales en série.
L’irréparable s’est produit au moment où se tenait une séance consacrée à la présentation d’un rapport accablant sur la gestion de l’ancien bureau de la Chambre basse entachée de graves irrégularités administratives. Dirigée par M. Jean-Jacques, l’ancienne équipe aurait effectué entre 2006 et 2008 de folles dépenses sans pouvoir les justifier. L’ex-questeur Maxo Balthazar a été particulièrement indexé pour sa responsabilité présumée dans le détournement de plusieurs millions de gourdes et l’achat de la bagatelle de 47 pneus et 5 batteries pour un seul véhicule sur une période d’un an.
Selon les témoignages de plusieurs parlementaires, se sentant visé par les accusations, le Député Isidore Mercier, allié de Balthazar, s’en est pris à Anthony Dumont qui l’acculait. Dans un premier temps, l’intervention de plusieurs collègues a été nécessaire pour éviter un corps à corps entre les deux hommes qui, paradoxalement, appartiennent au même parti, le Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP) des professeurs Leslie et Mirlande Manigat.
Puis, au milieu d’une bousculade, M. Mercier aurait pressé sur la détente afin d’atteindre Dumont.
"Mon arme s’est glissée dans mon pantalon, est tombée par terre et un coup est parti accidentellement", a affirmé l’élu de Jérémie en tentant de se disculper avec toutefois une certaine incohérence relevée dans sa version de l’incident. Qualifiant le Parlement de jungle, Isidore Mercier a aussi justifié le fait qu’il était en possession d’un 9 millimètres avec une balle dans le canon. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4886

Haïti dans l’agenda de la prochaine session de la CIDH

Mardi 1er avril 2008,
Radio Kiskeya

Haïti fait partie de quatre pays d’Amérique latine dont des cas seront analysés lors de la prochaine session de la Cour interaméricaine des droits humains (CIDH) prévue du 2 au 9 mai à San Jose de Costa Rica, rapporte une dépêche d’EFE.
Le dernier dossier sur lequel se pencheront les juges de la Cour sera celui de l’ancien Premier ministre Lavalas, Yvon Neptune (2003-2004) qui avait été arrêté pour son implication présumée dans le massacre de La Scirie à Saint-Marc (Artibonite, nord).
La CIDH rappelle que M. Neptune avait été "accusé d’avoir ordonné et supervisé la perpétration du massacre ainsi que l’incendie de diverses maisons le 11 février 2004". Cette tragédie avait fait des dizaines de victimes dans l’un des bastions de l’opposition, quelques jours avant la chute, le 29 du même mois, du régime de Jean-Bertrand Aristide. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4885

Haiti-Canada : Triomphe du Starmania à l’haïtienne à la Cité des Arts de Montréal

Mardi 1er avril 2008
Par Nancy Roc
Soumis à AlterPresse le 29 mars 2008
L’angoisse du metteur en scène Bertrand Labarre, était qu’on dise que « le spectacle était bien pour des Haïtiens ». Aujourd’hui, il n’a plus aucun souci à se faire : en effet, la version revisitée de Starmania par la troupe Haïti en scène a remporté un véritable triomphe pendant quatre jours d’affilée à la Cité des Arts, la Tohu de Montréal. Toutes les représentations ont été jouées à guichets fermés et deux spectacles supplémentaires ont été ajoutés pour les 29 et 30 mars.

Le metteur en scène Bertrand Labarre
Pourtant, Bertrand Labarre reste modeste et accorde ce triomphe aux jeunes danseurs et chanteurs de la troupe : « Je suis très heureux et très ému par la réaction du public ici, notamment des Haïtiens, car ils sont fiers de leurs jeunes et cela n’a pas de prix », a déclaré le metteur en scène qui avoue avoir pleuré de bonheur le lendemain de la première répétition générale devant la « générosité époustouflante dont ils ont fait preuve chaque soir. Ces jeunes méritent les louanges qu’ils reçoivent et Haïti peut être fière de ses enfants », a-t-il souligné.
Pour la Gouverneure Générale du Canada, Michaëlle Jean qui a assisté à la grande première le 27 mars, ce spectacle est « une promesse d’avenir (…) que porte partout la voix des jeunes lorsqu’elle s’ouvre au dialogue plutôt que de se crisper sur elle-même Ces jeunes nous confirment que la beauté est encore possible » a-t-elle souligné lors de son discours prononcé devant un public qui l’a accueillie en véritable superstar.

Evency Dorzelma dans le rôle de Zéro Janvier
De son côté, la presse québécoise est littéralement tombée sous le charme des jeunes Haïtiens d’Haïti en scène et ne tarit pas d’éloges sur « cette version mi-créole, mi-française, et des arrangements qui actualisent et ‘caraïbisent’ de façon tout à fait pertinente la partition de Michel Berger » qui a conquis la francophonie en 1978, écrit Marie Christine Blais dans le quotidien la Presse du 29 mars.
Pour Le Devoir, « les textes chantés par les Dubois, Forestier, Dufaux et autres poulains de Luc Plamandon n’auront jamais eu autant de résonance que dans la bouche de ces jeunes Haïtiens inconnus », écrit Isabelle Paré.

Le duo gagnant Joël Widmaier et Raoul Denis Jr
Le directeur musical de Starmania, Joël Widmaier et son co-directeur, Raoul Denis Jr. ont donc réussi à constituer un duo gagnant pour ce spectacle qui a reçu tous les soirs des ovations debout presque délirantes. Lorsque nous l’avons rencontré, Joël Widmaier était encore tout surpris devant ce succès colossal : « cela nous dépasse car ces ovations ont lieu chaque soir et cela nous monte à la gorge. Nous sommes vraiment gâtés par ce public qui nous adore et pour ces jeunes qui ne sont pas des professionnels et qui ont travaillé très fort, c’est chapeau bas ! », s’est-il exclamé !

La percutante Nadège Dugravil interprète Sadia
De l’avis de toute la presse québécoise, l’apport du Créole et de la chaleur des rythmes antillais ont constitué un cocktail étonnant dans cette version revisitée de l’intemporelle comédie musicale de Luc Plamandon.
Les uns avec les autres

La fraîcheur de Sophonie Louisus a séduit la presse québécoise
Le triomphe de ce Starmania métissé est d’autant plus surprenant que les jeunes acteurs et danseurs d’Haïti en scène sont tous des amateurs. Rappelons qu’Haïti en scène recrute des talents bruts, de jeunes artistes semi-professionnels qu’elle forme gratuitement en jeu, en danse, en musique et en chant.
Certains de ces jeunes venant de quartiers difficiles comme le Bel Air, Carrefour et Martissant ont pourtant réussi à relever le défi de conquérir la Cité des Arts de Montréal : « Partir avec Starmania, c’est déjà un défi mais c’est aussi le temps de montrer toutes les belles choses qu’Haïti peut produire malgré le peu d’encadrement que nous avons », a judicieusement souligné Willène Guérismé qui interprète le rôle de Cristal dans cette comédie musicale.

Willène Guerismé interprète Cristal
Une des révélations de ce spectacle a été l’étudiante en médecine Élisabeth Pierre (photo logo) dans le rôle de Stella Spotlight, un sexe symbole déchu. Elle n’a pourtant jamais appris à chanter sinon dans son église, comme la plupart des chanteuses dans ce spectacle : « Je crois que c’est un don que j’ai reçu de Dieu car je n’ai jamais appris à chanter mais je compte le faire. Je remercie Dieu de m’avoir permis de m’exprimer ainsi, à travers la musique » a humblement reconnu Élisabeth St Pierre dont la voix magnifique a séduit les spectateurs tout le long de ces soirées.

Ralph Jn Baptiste interprète Johnny Rockfort
Autres talents qui ont conquis le public : la fraîcheur de Sophonie Louisius dans le rôle de Marie Jeanne, la très convaincante Nadège Dugravil dans celui de Sadia, Ralph Jean Baptiste dans le rôle de Johnny Rockfort et Getro Joseph dans celui de Ziggy.

La version revisitée du Starmania de Luc Plamondon a donc créé l’événement grâce à la sincérité et le courage de tous ces jeunes qui ont porté très haut notre drapeau et l’image d’Haïti. Espérons qu’un accueil égal à leur triomphe leur sera réservé en Haïti, notamment à leur arrivée à l’aéroport ce lundi. En effet, alors que nous sommes tous publicisés à l’étranger, par notre capacité d’être constamment, comme le dit la chanson, les uns contre les autres, à Montréal, ces jeunes ont littéralement rassemblé les Blancs et les Noirs, les uns avec les autres.
Montréal le 29 mars 2008
http://www.alterpresse.org/spip.php?article7079

FRANKETIENNE ... La révolution spirituelle nationale

Se plaçant au milieu de la crise haïtienne avec le spiralisme comme tête chercheuse de vérité et de révélation, Frankétienne a surtout fait de surprenantes affirmations au sujet de la relativité d'Einstein, de l'incertitude positive de l'imaginaire, de la volonté d'affirmation de l'être, de la rébellion de l'individu emprisonné mais aussi des différentes perceptions de l'énergie, de Dieu, de l'élite, des classes moyennes et des grands mythes de l'artiste anticonformiste. Du taoïsme au New Age en passant par le confucianisme, le spiralisme se présente comme l'ultime théorie qui explique la force spirituelle du développement de notre pays.
Après la conférence prononcée par l'écrivain Frankétienne à la Bibliothèque du Soleil le 28 mars dernier, on en sort avec l'idée d'organiser une tournée itinérante du romancier de « Miraculeuse » à travers les grandes villes du pays. Cela fait des années qu'on n'a pas été mise en face d'une telle franchise patriotique, d'une véhémence si somptueuse du verbe et d'une communication tellement partagée entre le public et « l'orateur » qu'il en est resté, au moment des questions, des acquiescements silencieux.
Dans un contexte marqué par la perte des valeurs identitaires nationales, une initiative de conférences itinérantes sponsorisées par des secteurs public et privé, intéressés à la promotion et à la défense de la culture haïtienne, réveillera la conscience nationale. La Bibliothèque du Soleil est disposée à accompagner le théoricien du spiralisme dans une telle démarche.
Plus de 300 jeunes et autres professionnels sont restés comme accrochés aux inédites déclarations de l'écrivain. Il a très peu parlé de son oeuvre considérant qu'il serait fastidieux de spécifier les particularités esthétiques et littéraires d'une quarantaine d'ouvrages publiés.
Se plaçant au milieu de la crise nationale avec le spiralisme comme tête chercheuse de vérité et de révélation, Frankétienne a surtout fait de surprenantes affirmations au sujet de la relativité d'Einstein , de l'incertitude positive de l'imaginaire, de la volonté d'affirmation de l'être colonisé, de la rébellion de l'individu en incarcération psychologique mais aussi des différentes perceptions de l'énergie, de Dieu, de l'élite, des classes moyennes et des grand mythes de l'artiste anticonformiste. Du taoïsme au New Age en passant par le confucianisme sans les citer, le spiralisme se présente comme la force spirituelle du développement mental et physique du pays.
Au sujet de sa « dimension mégalomaniaque », l'écrivain argumente qu'on a souvent enseigné aux jeunes la modestie et l'humilité qui ne cadrent pas avec le caractère d'un peuple autrefois colonisé et aujourd'hui mis en face d'un état de choc de pays « pauvre ». Le romancier affirme qu'il « faut cracher sur la culture de la petitesse ». La perte de la fierté nationale viendrait, en partie, d'une nouvelle approche, plus sophistiquée, visant à réduire la capacité de révolte de l'individu traumatisé par la tragédie de son histoire nationale. Le « post traumatic stress » est aussi un fait collectif qui n'est pas encore scientifiquement objectivé.
Liant ce comportement régressif collectif à la notion de zombification développée dans ses oeuvres, Frankétienne a pourtant reconnu que le « rebelle absolu détruit toujours mais ne reconstruit jamais ». Sans reprendre la formule biblique de Dieu s'adressant au prophète Jérémie : «Je vous donnerai la force de détruire et le courage de reconstruire », l'écrivain trouve cette rébellion destructrice dans toutes les classes sociales. Une élite en grande partie antinationale et rongée de préjugés, une classe moyenne se bousculant dans un fatidique panier à crabes et un peuple obsédé par le syndrome du déchoukaj, cela fait le cocktail du chaos. Explosif à souhait !
ENJEUX ONIRIQUES
Face au ratage et à l'échec, l'écrivain propose de reconsidérer l'imaginaire. Il se dit être un « guerrier de la création permanente ». Dans cette perspective d'un combat spirituel d'une nature plus élaborée, l'auteur de Dezafi déclare que « la nation suppose un rêve de mutation des sens du bien et de la gestion des richesses matérielles et immatérielles du territoire ». La dimension vraie de l'imagination nous différencie des animaux, avance le conférencier. « La raison est répétitive, tandis que l'imaginaire opère par tâtonnements hasardeux, par les découvertes surprenantes et les enjeux oniriques d'une foi collective de réveil. »
Frankétienne part en guerre contre la peur infusée en nous dès l'enfance.
La phobie traumatique crée l'homme du ressentiment, dit-il. Cet état de repli, souligne l'écrivain, a été dénoncé par le philosophe allemand Nietzsche. Par contre, argumente le conférencier, « le guerrier de l'imaginaire n'a pas peur du risque. C'est lui qui peut nous sauver par son sentiment de puissance lumineuse, métallique, minérale née de sa pensée imaginante ». Prométhée n'est pas loin.
Le romancier trouve l'origine de la peur dans la famille et défend André Gide qui affirmait : « Familles, je vous hais ! » Il ne s'agit pas d'une déclaration d'homosexuel, rectifie Frankétienne. Il retrouve la peur dans les gouvernements excessivement policés, dans les systèmes éducatifs de la réussite personnelle et dans les religions de la crucifixion. Il précise aussi que la peur est entretenue par l'omniprésence des « forces d'en bas dont le caractère prédateur empêche à l'homme d'avoir la foi de marcher sur les eaux ».
Se présentant contre « l'angélisme en matière d'humaine civilisation », Frankétienne parle d'une grande énergie mystérieuse qui n'a pas de figuration et dont les hommes, pour la comprendre, la représente avec les formes humaines d'Ogoun, Bouddha, Lao-Tseu, Jésus.
Cette énergie se manifeste dans la culture qui fait la quête du bien, qui tâtonne dans l'inattendu nocturne et opère le saut de la foi par-delà les accidents, les erreurs, les souffrances et les imprévus. C'est à ce niveau, selon l'écrivain, que se situent les « mutations et métamorphoses qui renversent les valeurs et bousculent les préjugés». Le futur appartient au métissage, prophétise le conférencier.
Faisant une brève historique du spiralisme, il a cité son professeur de physique Parnel Marc (récupéré par la Nasa), René Philoctète, Guy Gouraige, Davertige, Fignolé, Sénatus et le matérialisme dialectique dans la genèse du mouvement.
Là où il n'y a pas de chaos, il n'y a pas de vie, précise le romancier. Considérant nos déboires politiques comme mineurs dans la compréhension totale du drame haïtien, Frankétienne revendique haut et fort notre condition « de dieux qui s'ignorent, perdus dans les fragments de la mécanique céleste ».
La conférence est une sorte d'exorcisme contre la paralysie des corps et des esprits. Le spiralisme peut réveiller les forces endormies chez l'Haïtien, souligne-t-il. C'est par l'imaginaire qu'on pourra vaincre nos schizophrénies, « cette folie collective qui ne dit pas son nom». Le conférencier clame : « Soyons des fous capables de chevaucher nos folies dans la lumière créatrice. » Frankétienne tente une conscientisation identitaire non plus anthropologique, mais spirituelle et scientifique. Le miracle haïtien résiderait dans l'exploration du spiralisme comme philosophie nationale de notre convulsive modernité.
Une jeune troupe de théâtre de Carrefour-Feuilles, Zantray du Soleil, a superbement joué un extrait de Foukifoura. Elle a été applaudie par la nombreuse assistance.La Bibliothèque du Soleil remercie La Fokal, le Bureau du Premier ministre, le ministère des Affaires étrangères, les Presses nationales d'Haïti, la Unibank, Le Nouvelliste qui ont donné leur support à cette importante conférence. Elle doit être reprise dans plusieurs villes du pays.Monsieur Clément Benoit II de Livres en Liberté appuie l'idée de cette tournée de l'écrivain pour la sortie de l'abîme, une maîtrise de l'envoûtement séculaire et le réveil culturel national.
Pierre Clitandre
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=56110