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dimanche 6 mars 2011

Haïti: un prêtre croupit en prison sans avoir été accusé d'un crime

De The Associated Press (CP) – Il y a 12 heures JACMEL, Haïti — C'en est devenu une farce cruelle pour Danny Pye: les autorités l'informent presque chaque semaine ce missionnaire américain qu'il sera libéré «la semaine prochaine» de sa cellule haïtienne, que l'homme qui voulait prendre soin d'Haïtiens orphelins pourra retourner voir sa propre fille et sa femme enceinte «la semaine prochaine».
Les semaines s'écoulent et presque rien n'a changé depuis que l'homme s'est brusquement retrouvé en prison en octobre dernier.
Selon ce qu'il a raconté à l'Associated Press, sa libération devait avoir lieu à chaque semaine depuis les cinq derniers mois.
Aucune accusation n'a été déposée contre le pasteur de 29 ans. Il avait tout d'abord été emprisonné pour 90 jours en attendant une enquête concernant des allégations de vols. Cet ordre a surpris même les responsables de la communauté religieuse qui croyaient en avoir fini avec cette affaire.
M. Pye a été temporairement libéré à la veille de Noël, mais alors qu'il marchait vers sa voiture avec sa femme, un policier s'est approché, lui a tendu un mandat, et l'a ramené en cellule, menottes aux poings. Les autorités ont alors contesté la validité de son permis de résidence.
Le détenu, qui patiente dans une cellule de trois mètres par trois mètres et demie partagée avec une trentaine hommes, trouve la situation kafkaïenne, affirmant qu'il n'y a pas d'accusations, et encore moins d'explications.
L'homme est connu en Haïti. À la suite du tremblement de terre du 12 janvier 2010, M. Pye est devenu une personne ressource pour le personnel médical, les collègues missionnaires et les journalistes arrivés en Haïti.
Les autorités haïtiennes avaient peu de choses à dire sur M. Pye. Aucune date d'audience n'a été déterminée.
Le système judiciaire haïtien donne une importante marge de manoeuvre aux juges pour détenir des individus sous enquête. En fait, la majorité des prisonniers du pays n'ont pas été reconnus coupables. Plusieurs d'entre eux attendent un procès depuis plus longtemps que la durée de la peine qu'ils pourraient devoir purger, une situation qui est depuis longtemps source de critiques de la part de groupes de défense des droits de la personne en Haïti et à l'étranger.
http://www.google.com/hostednews/canadianpress/article/ALeqM5jmgxFKCspPjZCdq4Ogi33lJEz26w?docId=6154584