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lundi 16 avril 2012

Haïti/Complot : Des politiques parlent d’un montage



Le complot de déstabilisation du régime du président Martelly dénoncé la semaine dernière par les gouvernements haïtien et dominicain est un événement créé par les autorités des deux pays pour se débarrasser de certains problèmes.
C’est ce que croit le leader du Grand Rassemblement pour l’Evolution d’Haïti (GREH).
Aussi, Himler Rébu pense qu’il s’agit d’une association d’intérêts entre les gouvernements du président Michel Martelly et du président Leonel Fernandez.
Il estime que ce prétendu complot est lié au problème des Anciens Militaires en Haïti, les prochaines élections dominicaines et le scandale de corruption dans lequel sont indexés le chef de l’Etat haïtien et un sénateur du parti du président Fernandez.
L’ancien sénateur Serge Gilles, membre de la Fusion des socio-démocrates haïtiens,  parle lui aussi de montage. Montage conçu par le gouvernement de Leonel Fernandez pour détourner l’attention de l’opinion publique dominicaine au sujet des présidentielles du 20 mai prochain en territoire voisin, croit savoir Serge Gilles.
L’ancien sénateur est presque certain que cette affaire ne va pas permettre au candidat du parti au pouvoir (PLD, Parti de la Libération Dominicaine), Danilo Medina, qui a comme candidate à la vice-présidence l’épouse du président Léonel Fernandez,  de rattraper son principal adversaire Hyppolito Meija, du PRD, parti révolutionnaire dominicain.
Serge Gilles dit ne pas comprendre pourquoi le gouvernement de Michel Martelly s’est laissé entraîner  dans cette affaire.
Par contre, le président de la commission Justice et Sécurité du Sénat haïtien dit ne pas souhaiter commenter le complot visant à renverser le président Martelly en attendant de se renseigner davantage sur ce dossier.
Cependant, le sénateur Youri Latortue ne pense pas que le moment est pas propice à un éventuel coup d’Etat en Haïti.

Haïti-Justice : Arrêt de travail pour réclamer l’installation du Cspj



P-au-P, 16 avril 2012 [AlterPresse] --- L’association nationale des magistrats haïtiens (Anamah) a organisé un arrêt de travail, ce lundi 16 avril 2012 sur tout le territoire national, en guise d’avertissement pour forcer l’exécutif à installer les neuf (9) membres du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj), confirme à AlterPresse le porte-parole des magistrats, Durin Duret.
« L’arrêt de travail est respecté. Rien n’est fait au niveau du palais de justice et rien ne fonctionne, non plus, dans toutes les juridictions du pays » (18 au total dans le pays), souligne Duret.
Appuyés par la fédération des barreaux d’Haïti (Fbh) dans cette démarche, les magistrats (plus de 700 femmes et hommes sur le territoire haïtien) souhaitent que le « pouvoir judiciaire jouisse de son indépendance, confisquée du coté du parlement et de l’exécutif », explique Duret.
« Nous attendons que les juges [du Cspj] prêtent serment », ajoute t-il.
Tous les juges de la république recommenceront à travailler normalement à partir de mardi 17 avril 2012, toujours selon le porte parole de l’Anamah.
Cette grève est surtout « un avertissement », précise l’Anamah qui compte poursuivre graduellement le mouvement de revendications en vue de la mise en place effective du conseil supérieur du pouvoir judiciaire.
Une rencontre devrait avoir lieu, au cours de cette semaine (15 au 21 avril 2012), entre le chef de l’État Joseph Michel Martelly et l’association des magistrats, mais la date exacte n’est pas encore fixée.
La loi créant le Conseil supérieur de la justice date de 2007.

Haïti-États-Unis d’Amérique : Changement de tarif pour les visas américains




P-au-P, 16 avril 2012 [AlterPresse] --- L’ambassade des États-Unis d’Amérique en Haïti informe de l’augmentation, à compter du vendredi 13 avril 2012, des frais de traitement de dossiers pour certaines catégories de visas, dont le visa non immigrant, alors que les frais relatifs aux autres catégories, plus particulièrement ceux des visas immigrants, seront réduits, indique une note transmise à AlterPresse.
« Ces nouvelles mesures ont été prises afin de pallier l’augmentation croissante des demandes de visa ainsi que les nouvelles mesures de sécurité », selon la note de l’ambassade étasunienne en Haïti.
Pour les frais de traitements de visa des non immigrants, qui incluent les visas de tourisme, affaires, transit, membres d’équipage, étudiant, échanges et journalisme (B1/B2, C, C1/D, F, I, J), les applicantes et applicants devront payer cent soixante dollars américains (US $ 160.00) ou six mille deux-cent-quarante gourdes (G. 6,240.00) au lieu des frais de cent-quarante (US $ 140.00) dollars américains antérieurs (US $ 1.00 = 42.00 gourdes ; 1 euro = 61.00 gourdes aujourd’hui).
Pour les types de visa spécial (pétition pour un permis de travail H, L, O, P, Q, R), les frais passent de cent cinquante dollars à cent soixante-dix dollars (US $ 170.00) ou sept mille quatre-cent-dix gourdes (G. 7,410.00). Les frais de visa pour une fiancée ou un fiancé passent de trois-cent-cinquante a deux-cent-quarante (US $ 240.00) dollars américains ou neuf mille trois-cent-soixante gourdes (G. 9,360.00).
Par contre, pour les visas résidence, il y a une nette réduction des frais, lesquels passent de trois-cent-trente dollars américains (US $ 330.00) a deux-cent-trente dollars américains (US $ 230.00) , soit huit mille neuf-cent-soixante-dix gourdes (G/ 8,970.00).
Les visas de travail passent de sept-cent-vingt dollars (US # 720.00) à quatre-cent-cinq dollars américains (US $ 405.00) soit près de quinze mille sept cent quatre-vingt-quinze gourdes (G. 15,795.00).
Toutefois, l’ambassade rassure que « les fiches de paiement seront encore valides pour une période d’un an à partir de la date d’émission ».

Haïti-Culture : La Fokal rend hommage à Jacques Stephen Alexis


P-au-P, 16 avril 2012 [AlterPresse] --- Du lundi 16 au samedi 21 avril 2012, à l’occasion du 90 e anniversaire de naissance de l’écrivain décédé, la fondation Connaissance et Liberté (sigle créole : Fokal) honore l’écrivain et militant politique Jacques Stephen Alexis, selon les informations transmises à l’agence en ligne AlterPresse.

Des conférences-débats, lectures, projections et expositions auront lieu à l’occasion.
Les expositions retraceront l’itinéraire d’Alexis à travers des photos anciennes et textes, depuis sa naissance en 1922 aux Gonaïves (Artibonite / Nord) à son assassinat en 1961 sous la dictature de François Duvalier.
Le vernissage débutera par une performance de la brigade d’intervention théâtrale haïtienne sur des textes du recueil de contes « Romanceros aux étoiles » de Jacques Stephen Alexis.
Une présentation, des œuvres de l’écrivain et des textes écrits en sa mémoire par des auteurs contemporains haïtiens et européens, sera, entre autres, effectuée.
Des enregistrements de textes, écrits suite à un atelier de lecture, seront aussi diffusés.
Durant ces manifestations culturelles, pour rendre hommage à l’écrivain et militant politique Jacques Stephen Alexis, des conférences-débats sur le parcours littéraire et politique de l’auteur ainsi qu’un documentaire titré « Un macoute peut-il être poète » feront aussi l’objet d’une présentation.
Ce film documentaire d’Arnold Antonin met à jour les conditions de la production littéraire en Haïti du temps des Duvalier (François Duvalier septembre 1957 - avril 1971, et Jean-Claude Duvalier avril 1971 - février 1986).
Né le 22 avril 1922 aux Gonaïves (la cité ou fut proclamée l’indépendance d’Haïti le 1er janvier 1804) et assassiné en 1961, Jacques Stephen Alexis fut un écrivain, romancier et militant politique, éminemment reconnu pour ses romans, dont "Compère général soleil (1955), les arbres musiciens (1957) et l’espace d’un cillement (1959)". [emb rc apr 16/04/2012 0:15]

Haïti–Paternité : Plus d’enfants "incestueux", "adultérins" ou "naturels"


Une victoire pour le mouvement des femmes haïtiennes 

P-au-P, 16 avril 2012 [AlterPresse] --- L’aboutissement d’une longue lutte : c’est ainsi que plusieurs organisations de femmes accueillent le vote final de la « loi sur la paternité responsable et la filiation » par le sénat de la république, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Le jeudi 12 avril 2012, l’assemblée des sénateurs a voté à l’unanimité des membres presents (19 - la chambre haute compte 30 membres -) cette loi qui a préalablement reçu, en 2009, l’avis favorable de la chambre des députés.
« C’est une grande satisfaction, un acquis dans la lutte pour la reconnaissance des droits humains en Haïti, en ce qui concerne notamment les femmes et les enfants. C’est l’aboutissement d’une très longue bataille, menée par le mouvement des femmes et le ministère à la condition féminine et aux droits des femmes (Mcfdf) », se félicite Danièle Magloire de l’organisation Kay Fanm (maison des femmes).
Marie Frantz Joachim, dirigeante de Solidarité des Femmes Haïtiennes (Sofa) y voit « une grande avancée, une victoire pour toutes les femmes haïtiennes ».
« C’est un travail accompli, certes, mais nous attendons de disposer de la version modifiée votée ». nuance Marie Ange Noël de Fanm Deside-Jacmel (Sud-Est).
Consciente « des impairs, des manquements », Magloire estime que « ce n’est pas grave, car la question fondamentale a été posée. Il faut (ma[maintenant] compléter, enrichir [le texte] par d’autres lois d’application et des changements que cela implique au niveau du code civil ».
La portée de la loi ?
La loi sur la paternité responsable et la filiation vise la protection de la famille en général et des enfants en particulier, en permettant aux parents de se responsabiliser envers leur progéniture.
« Quand on parle de responsabilité, on voit notamment des pères, car nous ne sommes pas dans une société où les mères renient leurs enfants », tient à préciser Magloire.
La Constitution de 1987, dans ses articles 259, 260, 261, 262, reconnait le droit à une « égale protection des familles, qu’elles soient constituées ou non dans les liens du mariage », et celui à « l’amour, à l’affection, à la compréhension et aux soins moraux et matériels de son père et de sa mère » pour l’enfant.
Un code de la famille doit, entre autres, « définir les formes de la recherche de la paternité ».
En attendant, la loi votée sur la paternité responsable et la filiation « prévoit d’établir la paternité avec les tests que les progrès scientifiques ont permis », souligne Danièle Magloire, prévenant qu’ elle « n’est pas injuste, car elle permet le désaveu si quelqu’un pense légitiment qu’un enfant n’est pas de lui ».
 « A partir de cette loi, il n’y aura qu’une seule catégorie d’enfants en Haïti » signale, pour sa part, Marie Frantz Joachim de Sofa, qui rappelle que « le code civil haïtien prévoit des enfants légitimes, naturels, adultérins, incestueux ».
« Désormais le concept kaka san savon[pour indexer les enfants, dont les pères n’ont pas assumé la paternité] sera banni de notre vocabulaire de peuple », applaudit Joachim.
On ne saurait « refonder une nation, si on ne reconnait pas que l’ensemble des nationaux ont des droits égaux », estime la militante féministe Magloire.
Survol historique de la loi sur la paternité responsable et la filiation
Tout commence à la fin de l’année 1997, quand des organisations de femmes, sous l’instigation de Kay Fanm, constituent « un tribunal international symbolique sur les violences faites aux femmes », lequel accouchera d’« un comité de négociations des femmes avec des parlementaires de la 46 e législature », rappelle Marie Frantz Joachim.
« Nous n’avions pas pu vraiment avancer sur ce dossier », confesse Danièle Magloire.
A partir de 2006, de concert avec le Mcfdf, les organisations du mouvement des femmes « ont conjugué leurs énergies pour élaborer ce texte » qui a été déposé au parlement par la ministre Marie Laurence Jocelyn Lassègue.
Grâce au courage de feue Gérandale Télusma, alors députée de Gros-Morne (Artibonite / Nord) et présidente de la commission des affaires sociales et de la femme, la chambre des députés a voté, en 2009, la loi sur la paternite responsable et la filiation.
« Allez-vous quitter la 48 e législature, en laissant ces millions d’enfants à continuer à être appelés Kaka savon », a lancé Thélusma à ses collègues le jour du vote.
Marie Frantz Joachim et Danielle Magloire rendent hommage à la parlementaire (décédée d’un accident de la circulation le 20 décembre 2010) ainsi qu’à « toutes les femmes (qui ne sont plus là, mais qui ont contribué à cette cause), comme Myriam Merlet, Magalie Marcelin, Anne-Marie Corriolan, Myrna Narcisse Théodore ».
Grâce « au travail de suivi, de sensibilisation des parlementaires, fait par les organisations et le Mcfdf, nous avons abouti au vote du 12 avril 2012 », exprime Magloire.
Promulgation attendue incessamment dans le journal officiel de la république
Selon le vœu de la Constitution haïtienne du 29 mars 1987, une loi n’est d’application qu’après avoir été publiée dans le Moniteur, le journal officiel, par la présidence de la république.
Se souvenant de cette disposition et réalisant que « tout n’est pas gagné, car il reste le combat à mener pour la promulgation de la loi dans le Moniteur », Magloire appelle à la vigilance des citoyennes et citoyens pour obtenir cette publication officielle.
Abondant dans le même sens, Marie Frantz Joachim annonce que les femmes et autres militantes comptent « continuer à être nombreuses, comme nous l’étions le 12 avril 2012 au sénat, pour faire pression, avec le ministère (à la condition féminine et aux droits des femmes / Mcfdf) pour la promulgation de cette loi ».
Par cette publication, la présidence (actuelle) de Joseph Michel Martelly, non seulement permettra plus de justice sociale dans le pays, mais aussi renouera avec l’idéal du premier chef d’État haïtien, Jean-Jacques Dessalines.
L’article 13 de la loi du 28 mai 1805, sur les enfants nés hors mariage, stipulait « Un père, même engagé dans les liens du mariage, peut reconnaitre un enfant naturel, né pendant le cours dudit mariage. » [efd kft rc apr 16/04/2012 8:53]

DE LA CELEBRATION DE LA JOURNEE DE LA DIASPORA HAITIENNE


Bonjour et Bonne journée
Aujourd’hui 16 avril 2012 !
Les haïtiens engagés débutent à travers le monde, la SEMAINE DE LA DIASPORA dont le point d’orgue sera, pour la deuxième année consécutive, la célébration de la JOURNÉE DE LA DIASPORA  HAÏTIENNE.
Comment faut-il célébrer ce jour quand on est haïtien et que l’on sent ce regard obscur qui nous considère comme des haïtiens du dehors ? Des non haïtiens ?
Qu’est-ce qui n’a pas été dit pour chanter les louanges des haïtiens de l’extérieur ! Ceux qui observent sans prendre parti, ceux qui ne sont pas haïtiens, ont tendance à décrire cette diaspora comme une banque de ressources inestimables dont Haïti ne devrait jamais pas se priver pour sortir des ornières de la pauvreté et des méandres de la misère.
Les militants de cette DIASPORA HAÏTIENNE ne cessent de réclamer leurs places au sein des instances décisionnelles d’une nation dont ils assurent une survie financière et économique d’une importance capitale.
Les militants se sentent maintenus volontairement à l’écart par un « stablishment » local qui aurait peur de la concurrence et le déferlement massif de cadre plus que qualifiés occupant les postes de l’administration publique.
Ces rapports entre haïtiens du dedans et haïtiens du dehors est encore un exemple des contradictions et des dualités qui caractérisent la société haïtienne.
Ceux qui se pavanent enveloppés dans ce faux manteau nationaliste ont très souvent un pan de leur famille du côté de la Diaspora.
La pierre d’achoppement de ce litige est bien entendu cet article de la Constitution Haïtienne qui ne reconnaît pas la pluri nationalité. Le citoyen haïtien d’origine détenteur d’une autre nationalité ne peut pas briguer certains postes de l’administration. En un mot, il est mis à l’écart.
Tenant compte du fait que la journée de la Diaspora haïtienne est organisée sous les auspices du ministère des haïtiens vivant à l’étranger (MHAVE), il est à se demander quel comportement observé lors de ces célébrations.
En début d’année, notre ami Monsieur Edwin Paraison, directeur exécutif de la Fondation « Zile », évoluant en République Dominicaine, ancien Ministre des Haïtiens de étranger me rappela qu’il y aura encore une fois cette journée. Il me questionna sur le genre d’activité que l’on aura à organiser cette année au niveau de la communauté haïtienne de Marseille.
Je n’avais pas su lui répondre car personnellement je n’avais aucune idée en tête pour une célébration qui devrait servir de moment de mobilisation pour revendiquer des droits au lieu d’accepter des décorations d’un membre de gouvernement d’un État qui non seulement nous a foutus à la porte mais qui continue à ériger des obstacles à  notre intégration. Et ce,  tout en reconnaissant la valeur inestimable de notre apport.
En fait, il revient aux membres de la Diaspora de s’approprier cette célébration pour lancer un combat ardent en faveur de leurs droits. Contre ceux qui en réalité défendent leurs pains quotidiens au détriment des intérêts suprêmes de ce qui reste de la Nation haïtienne.
Les décorations, les médailles brillent mieux sur les torses des artistes qui vivent  d’étreintes et d’applaudissements.
Pour les millions de citoyens qui se lèvent tôt et se couchent tard pour répondre aux sollicitudes constantes des membres de leurs familles en Haïti, il faut un regard plus juste et des actions sincères, réelles et utiles…
Bonne  lecture et bonne journée !    

Kery James, rappeur classique


Aux Bouffes du Nord, on ne triche pas. Hanté par Shakespeare, Mozart, l'Afrique... grâce au travail sorcier du metteur en scène Peter Brook, le beau théâtre décati ne vibre qu'avec les grands. En concert acoustique, Kery James relève le défi, fait pleurer les stucs et les murs rouge sang. L'homme qui depuis vingt ans écrit les plus belles pages du rap se produit quinze jours durant, accompagné de deux musiciens virtuoses - le pianiste Bachar Khalifé et le percussionniste Aymeric Westrich -avec quelques invités de marque (comme le bouillant Youssoupha).

Le rappeur fait vibrer les beaux murs décatis des Bouffes du Nord. - Arthur Delloye
On peut être fatigué du rap, de ses redites, de ses clichés. Ou bien n'en rien connaître. Kery James, alias Alix Mathurin, l'enfant des Abîmes (Guadeloupe) d'origine haïtienne, vous prend à la gorge et au coeur dès son entrée en scène. Parce que son écriture est d'une infinie justesse : des mots frappants, des rimes riches, une sincérité sans faille, un pouvoir d'évocation bien supérieur à la « norme » hip-hop. Son « Ghetto français » nous fait ressentir presque physiquement la misère et le désarroi des cités -un plongeon dans l'abîme...
La force de Kery James, c'est aussi son charisme. Peu d'effets - des gestes mesurés, quelques sourires radieux -, une voix puissante, un faux calme qui crée la tension, une humanité blessée qui fait fondre. Le rappeur se livre totalement sur scène, tel un grand comédien, sauf que son« flow » n'est pas du chiqué. C'est sa vie, sa carrière qu'il rejoue, sans artifice. Son histoire - l'arrivée en métropole, la pension, puis l'appartement minuscule qu'il habite avec ses proches à Orly, la passion du hip-hop, le succès dès l'âge de quatorze ans, la tentation « gangsta », la conversion à l'islam... -, il la résume en cinq minutes poignantes (« 28 décembre 1977 »).

Un homme qui doute

Ses textes peuvent être ardents, provocateurs, comme la cinglante « Lettre à la République », son dernier opus. On peut s'agacer de l'affichage de sa foi, de son engagement pro-palestinien sans nuance. Mais son propos est toujours respectueux de l'autre. Ce rebelle désespéré reste fondamentalement un homme qui doute. Et s'il fustige les injustices de la société française, il ne ménage pas les jeunes de banlieue empêtrés dans leur culture de l'échec.
Emu, bouleversé parfois, on a du mal à analyser les ressorts de ce spectacle rare... On sait simplement qu'on est face à un grand artiste, un homme de coeur et de raison, comme le suggère une de ses compositions. On pense à Hugo pour la flamme épique, à Dylan pour le côté « protest song ». Et le rap, ce « vieux style » musical (plus de trente ans déjà), nous apparaît soudain aussi intemporel et habité que la musique rebelle des origines : le blues. Le public mélangé « Paris-Banlieue » est aux anges. Kery, le rappeur classique, nous a offert une soirée « ouf ' » aux Bouffes.
PHILIPPE CHEVILLEY 
http://www.lesechos.fr/journal20120416/lec1_entracte/0202007534094-kery-james-rappeur-classique-312744.php

HAITI – Finalement arrivé au Brésil le groupe d’haïtiens bloqué à la frontière depuis janvier


Agenzia Fides , le 16 avril 2012 à 10:19  

Iñapari (Agence Fides) – Le dernier groupe de 245 haïtiens qui avait été bloqué en tant que réfugiés à Iñapari, petite ville péruvienne sise à la frontière entre le Pérou et le Brésil a finalement pu passer la frontière brésilienne. La décision d’autoriser l’entrée des haïtiens a été rendue effective mardi dernier, 10 avril, lorsque est entré sur le territoire brésilien un premier groupe de femmes et d’enfants faisant partie des 245 réfugiés haïtiens qui se trouvaient bloqués au Pérou depuis janvier (voir Fides 25/01/2012).
L’autorisation à l’entrée donnée par le gouvernement brésilien, qui a été communiquée à l’Ambassadeur du Brésil au Pérou, a été le fruit du dialogue avec les autorités péruviennes. « En réalité, il ne s’agit pas de 245 personnes mais de 245 familles » a déclaré le diplomate, qui a souligné que la décision avait été prise pour motifs humanitaires et pour éviter le trafic d’êtres humains dans cette zone. Les autorités péruviennes avaient fait état voici quelques jours de la gravité de la situation qui s’était créée dans la région, tant pour les émigrés haïtiens que pour la population de la petite ville d’Iñapari, où l’Eglise catholique s’est livrée au cours de cette période, à une intense action d’assistance, allant jusqu’à accueillir les haïtiens dans les locaux de l’église. (CE) (Agence Fides 16/04/2012)
http://www.chretiente.info/201204161902/haiti-finalement-arrive-au-bresil-le-groupe-dhaitiens-bloque-a-la-frontiere-depuis-janvier/

Les artistes roncquois s'exposent aux côté d'un collectif haïtien


lundi 16.04.2012, 05:01 - La Voix du Nord 

| RONCQ |

Comme tous les ans, depuis une vingtaine d'années, les artistes roncquois présentent leurs œuvres.
Ils accueillent également cette année, aux Anciennes Écuries, des toiles d'un collectif d'artistes Haïtiens, Ede Timoun Yo, pour une noble cause : aider les enfants de ce pays.
Vingt-huit artistes, dont trois sculpteurs et trois auteurs, exposent des œuvres construites et réalisées à partir de trois thèmes : le mouvement, l'art animalier et l'expression libre. Les artistes ont ainsi pu, en laissant libre cours à leur imagination, délivrer des œuvres de grande qualité, originales et de très bonne facture.
Les compositions de ces grandes signatures roncquoises on été remarquablement mises en valeur dans le cadre prestigieux des Anciennes Écuries. Toutes les techniques sont mises à l'honneur : huiles, aquarelles, pastels. Tous les styles et tous les arts sont représentés et le public venu nombreux a pu, entre autres, apprécier les vitraux tout à fait originaux de Michel Heyte, les sculptures élancées et graciles d'Elyane Lesaffre qui donne vie à la terre et « exprime un besoin devenu nécessité » et les portraits de la mouvalloise Madeleine Kinoo.
Après plus de vingt années de présidence, Michèle Vandepeutte a passé la main à Florence Ferla en janvier. Comme l'a rappelé Vincent Ledoux, maire, Michèle pétillante et enthousiaste « s'est beaucoup investie pour construire cette association ».
La nouvelle présidente confie qu'elle a « beaucoup de chance » de reprendre les rennes d'une association aussi sympathique et qu'elle sera toujours épaulée par Michèle qui a toujours su mettre en valeur les artistes de l'association. Elle entend également donner un nouveau souffle à l'association qui compte 29 adhérents. « Finalement, on ne se connaît pas beaucoup... Nous exposons ensemble, mais entre temps nous nous voyons peu.
Nous allons donc organiser des visites d'expositions ensemble, pour se rencontrer plus fréquemment. Autre nouveauté déjà : nous participons à l'opération "Les fenêtres qui parlent ". » Isabelle Valcke, maman d'Eliott petit Haïtien et secrétaire de l'association Ede Timoun Yo, a ramené de Port-au-Prince de nombreuses oeuvres d'artisans locaux. Cette association vient en aide aux enfants d'Haïti.
La vente de ces tableaux lumineux permettra de financer la scolarité des enfants déshérités de ce pays. Un beau projet que Vincent Ledoux a salué : « Le risque de la crise, c'est qu'il n'y ait plus de solidarité internationale.
Heureusement qu'il y a des gens qui mènent des actions pour donner aux personnes démunies le moyen de vivre dignement. Ces tableaux ramenés d'Haïti sont un message d'espoir pour cette population. » •
Exposition des Artistes Roncquois aux Anciennes Écuries : ouvert jusqu'au 21 avril, tous les jours de 15 h à 18 h. Entrée gratuite.