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jeudi 30 décembre 2010

Haïti - Élections : Le groupe des 12 veut un gouvernement provisoire

30/12/2010 08:30:38 Le groupe des 12 [qui ne sont plus que 10] et qui représente 19.37% des suffrages exprimés, a réaffirmé hier mercredi, ses positions à savoir : l'annulation des élections du 28 novembre, le départ du Président René Préval le 7 février 2011 et l'installation d'un gouvernement provisoire en vu d’organiser de nouvelles élections. « Je vous donne la garantie que le 7 février, le peuple installera un nouveau Président, à la tête d’un gouvernement provisoire, en remplacement de René Préval en vue d’organiser les élections » a déclaré Jacques Édouard Alexis.
Les «membres du Groupe des 12 » :
Charles Henri Baker « Regwoupman sitwayen pou espwa (Respè)» (2.38%)
Jean Henry Céant « Renmen Ayiti » (8.18%)
Joseph Michel Martelly « Repons peyizan » (s’est désolidarisé depuis)
Leslie Voltaire « Ansanm nou fò» (1.51%)
Jacques Edouard Alexis « Mobilisation pour le Progrès d'Haïti (MPH)» (3.07%)
Jeudy Wilson « Fòs 2010 » (0.57%)
Josette Bijou (Indépendante) (1%)
Erick Smarcki Charles « Parti de l’Évolution nationale d’Haïti (PENH) » (0.24%)
Jean Chavannes Jeune « Alliance Chrétienne Citoyenne pour la Reconstruction d’Haïti (ACCRHA) » (1.80%)
Garaudy Laguerre « (WOZO) » (0.26%)
Leon Jeune « Konbit liberasyon ekonomik (KLE) » (0.36%)
Mirlande Hyppolite Manigat « Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP) » (s’est désolidarisé depuis)
Total des votes exprimé le 28 novembre : 19.37 %
Génard Joseph (Groupement Solidarité) (0.85%), arrivé au moment de la déclaration d’annulation du scrutin, a approuvé la position des 12. Après cette conférence, Yves Cristalin « Oganizasyon Lavni (LAVNI) (1.60%) » et Yvon Neptune « Ayisyen pou Ayiti » (0.39%) se sont exprimés en faveur de l’annulation du scrutin.
Autres candidats favorables à l’annulation du scrutin : 2.84%
Ensemble des candidats favorables à l’annulation du scrutin : 22.21 % des votes exprimés
Jacques Édouard Alexis a rappelé, que le groupe a toujours été favorable à la formation d’un gouvernement provisoire et non de transition pour assurer la tenue de bonnes élections avec un nouveau Conseil Électoral.
Il a fait savoir également, que le gouvernement provisoire dont le groupe réclame l’installation est constitutionnel et prévu par les lois haïtiennes ce qui n’est pas le cas, selon lui, pour la loi électorale amendée, qui permettrait au chef de l’État de rester au pouvoir jusqu’au 14 mai (date à laquelle il avait prêté serment en 2006) - Rappelons que la constitution, indique le 7 février comme terme du mandat présidentiel, mais mentionne aussi la durée de 5 ans de ce mandat. C’est sur cette dernière précision que la loi permettant au Président Préval de rester jusqu’au 14 mai 2011, a été voté par le parlement et le Sénat en mai 2010.
De son coté, Jean-Henry Céant a rappelé au chef de l’État, qu’en organisant les élections du 28 novembre, il s’était engagé à quitter le pouvoir le 7 février « M. Préval ne peut se servir d’aucun stratagème constitutionnel pour justifier son éventuel maintien à la tête de l’Etat au-delà du 7 février »
De plus, Jacques Edouard Alexis a précisé que le groupe ne reconnaissait pas, tout comme la constitution haïtienne, la mission d’experts de l’Organisation des États Américain (OEA) devant procéder à la vérification des procès-verbaux. Il affirme que l’OEA fait partie du problème et ne peut, en aucun cas, prétendre faire partie de la solution. « Nous ne reconnaissons pas cette mission, ni le deuxième tour qu’on veut nous imposer. Il faut un gouvernement provisoire pour organiser de nouvelles élections » affirme-t-il.
Pour sa part, Charles-Henri Baker, s’interroge sur la validité de l’évaluation unilatérale par l’OEA, des résultats du scrutin du 28 novembre qualifiés de frauduleux. Estimant que toute enquête sérieuse devrait conduire a l’annulation de 90% des procès-verbaux et donc du scrutin « La loi électorale n’ayant pas été appliquée, il ne saurait être question de recomptage des procès-verbaux issus d’opérations de bourrage d’urnes ».
Le groupe des 12 appelle la population à rester mobilisée pour défendre ses droits, se disant convaincu que « la parodie du 28 novembre ne passera pas et sera annulée ».
http://www.haitilibre.com/article-2007-haiti-elections-le-groupe-des-12-veut-un-gouvernement-provisoire.html
Commentaires:
Le positionnement radical du groupe des 12 n'est pas plus louable que l'intention de René Préval de garder le pouvoir au-delà du 7 février. Ces politiciens que la population a rejetés au profit d'un "just come" messianique ne sont pas plus sincères que le président en fonction.
Leur attitude correspond à l'application de table rase et ce, juste parce qu'ils ne peuvent pas avoir leur part au festin.
Le temps de trouver un accord sur la constitution d'un gouvernement provisoire sera très long et contre productif. La logique voudrait que les autorités sur place soient encadrées par de vrais experts (Y en a-t-il encore!!!) pour gérer les élections.

Renforcement des relations entre la Caricom et Haïti

Le représentant spécial de la Caricom à Port-au-Prince, PJ Patterson et le Premier Ministre haïtien, Jean Max Bellerive ont signé un accord visant le renforcement de la capacité des institutions haïtiennes. L'aide mémoire pour le renforcement de la capacité des institutions démocratiques haïtiennes a été signée à l'issue de discussions entre le président Préval et M. Patterson. La consultation a révisé la mise en œuvre du plan de reconstruction nationale et déterminé que la Caricom pourrait améliorer le fonctionnement des institutions étatiques dans le meilleur délai.
De nombreux membres de la fonction publique haïtienne ont été tués lors du violent séisme du 12 janvier.
Dans le cadre de cet accord la Caricom a convenu de fournir du personnel qualifié et expérimenté dans la fonction publique pour aider Haïti à reprendre son agenda prioritaire. Le soutien inclura une expertise technique dans l'administration publique et du système judiciaire et de la sécurité.
La prochaine étape dans le renforcement de la coopération entre la Caricom et Haïti aura lieu lors d'une rencontre le 5 janvier 2011. Les officiels haïtiens, les dirigeants de la Caricom et les responsables de la Banque Caraibéenne de Développement devront finaliser les arrangements pour renforcer les institutions gouvernementales haïtiennes par le bais des partenaires de la Caricom y compris le secteur privé.
Les participants à cette réunion de trois jours devront formuler des projets qui seront soumis à la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d'Haïti (CIRH).
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18615
Commentaires:
Aujourd'hui ona du mal à croire à ce mélange de bonne foi et de bonne volonté affiché par les institutions qui se disent concernées par le sort d'Haïti et des haïtiens. C'est dommage que nous autres haitiens nous ayons autant de mal à comprendre que le salut du poays passera forcément par nous et notre conscience collective.
CE renforcement des relations entre Haiti et la Caricom signifie qu'il va y avoir plus de coopérants avec des salaires mirobolants en Haiti...Pour des résultats qui seront moins que nuls.
Les experts que cette institution va nous envoyer ne sont pas meilleurs que ceux dont nous disposons sur place mais qui ne sont pas employés et qui cherchent à s'expatrier....

Des nouvelles de l'association Haïti, Terre d'Avenir Du cœur au labeur

Publié le jeudi 30 décembre 2010 à 11H00 Le cœur est toujours vaillant, mais les projets ont dû s'adapter. Créée en février dernier, par Géraldine Ford et Patrice Huba, un couple de Grandham, l'association Haïti, Terre d'Avenir a réétudié son action dans le pays ravagé par un séisme.

L'idée consistait alors à construire un orphelinat en fédérant énergies et donateurs. Par ailleurs, fort de ses relations dans le milieu sportif, le duo souhaitait aussi créer sur place « le premier club de rugby » (notre édition du 1er février 2010).
« Finalement, le comité de rugby avait déjà lancé une aide pour une autre asso qui vient en aide à Haïti et ne pouvait pas nous aider », précise Géraldine, anthropologue. « Notre aide s'oriente finalement sur l'Île-à-Vache (au sud d'Haïti) pour un projet plus modeste mais plus réaliste aussi : une structure plus petite pour l'accueil d'enfants et des microprojets (aide au financement de la réparation de l'unique petit resto de la baie, qui accueille les voiliers par exemple). »
Malgré tout, l'association ne cache pas l'ampleur de la tâche. Et depuis la réorientation du projet, lié à des raisons pratiques et affectives dans un premier temps, d'autres événements sont venus renforcer ce choix.
« L'Île-à-Vache est située à quelques encablures de la ville des Cayes où les émeutes ont plongé la ville dans l'insécurité en réponse aux élections », décrit Géraldine. « Elle est bloquée et on ne peut s'y rendre. Ça veut dire qu'il n'y a plus d'approvisionnements possibles pour l'île. De plus, il y a de nombreux enfants réfugiés à l'Île-à-Vache et aucune structure pour les accueillir à part l'orphelinat Saint-François, tenu par sœur Flora. Elle fait ce qu'elle peut, se démène et cherche des solutions chaque jour mais la situation est vraiment difficile. »
Cas de choléra
D'autant qu'un autre fléau est venu s'ajouter à ce tableau déjà assez sombre.
« L'île jusque-là épargnée par le choléra a eu son premier cas fin novembre », ajoute l'association. « Donc, un séisme, le choléra, les élections qui se passent mal et plus d'approvisionnements possibles, ça donne quelque chose d'assez vertigineux. »
Difficile de voir suffisamment clair dans ce marasme, pour trouver la meilleure façon d'agir. Mais pour ce couple qui a vécu en Haïti, la motivation ne fléchit pas. Témoin de la misère grandissante dans le pays, le duo avait d'ailleurs déjà organisé une collecte sur place, avant le séisme. Rappelons que Géraldine a également de la famille à Port-au-Prince. Et si ces Vouzinois ont dû revoir leurs prétentions, ils comptent toujours travailler sur le long terme et s'appuient sur leur connaissance du terrain et leurs réseaux haïtiens et français. En outre, l'association pourrait bientôt bénéficier d'une aide précieuse.
« Pour l'instant, je pense juste appuyer l'aide à l'orphelinat de sœur Flora en proposant un projet à la Fondation de France », explique Géraldine. « C'est ce projet que je suis en train d'élaborer. Il fallait un an d'existence à l'association pour pouvoir postuler auprès de la Fondation, ce sera bientôt chose faite (en février 2011), juste le temps qu'il me faut pour finir d'écrire le projet. »
Audrey BENZAKEN
Contact : haititerredavenir@gmail.com
http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/des-nouvelles-de-lassociation-haiti-terre-davenir-du-coeur-au-labeur

Haïti - Environnement : Le mystère du lac Azuéi bientôt résolu

29/12/2010 14:59:23 Depuis le 24 décembre, plusieurs centaines de poissons ont été retrouvés morts sur les rives de L’étang Saumâtre aussi connu sous le nom de lac Azuéi et située à une trentaine de kilomètres à l'Est de Port-au-Prince, au sud-est d'Haïti dans la plaine du Cul-de-Sac et jouxtant la frontière, avec la République Dominicaine.
Comme causes probables du décès des poissons, Michel Chancy, Secrétaire d’Etat à l'Agriculture, Production animale évoque un possible déséquilibre des matières organiques se trouvant dans le Lac. Hypothèse que semble partager l'agronome Arnoux Séverin, responsable du Programme environnemental transfrontalier (PET), qui cite la teneur en calcaire des tonnes de remblais empilées sur les rives du lac Azuei qui pourrait augmenter l'alcalinité de l'eau du lac. D'un autre côté, la baisse de la température du lac pourrait avoir, des conséquences sur certains poissons, ajoutant que « les tilapias sont la seule espèce ayant été touchée par cette contamination ».
Pierre Garo Nérée, Coordonnateur adjoint de l'association Conscience Citoyenne pour la Protection de l'Environnement d'Haïti (COCIPEH) a fait part des inquiétudes de toute la communauté face a ce qu’il qualifie de catastrophe écologique « Les poissons sont morts par dizaines voire par milliers à Fond-Parisien et à Thomazeau » précisant que des tortues, ont également été retrouvés mortes au bord du Lac. M. Nérée rappelle que cette catastrophe a de graves incidences sur la vie économiques des habitants de la région « Le Lac Azuei et le marché de Malpasse constituent les piliers de l’économie dans la région » invitant les autorités haïtiennes à faire toute la lumière sur ce dossier.
Le directeur de la section « Pêche et Aquaculture » au MARNDR, Robert Badio, a fait savoir pour sa part que ce n’est pas un phénomène nouveau en Haïti et affirme que les autorités s’activent de manière a connaitre la cause exacte de ces décès.
Dernière minute : Les premiers résultats des analyses menées dans le lac azuei, montrent qu'un manque d'oxygène dû à l'utilisation de matériaux calcaires dans les travaux de rehaussement du tronçon de route affecté par la remontée des eaux du lac serait à l'origine de la mort des poissons. « Ces matériaux proviennent des collines avoisinantes du lac riches en calcaires. La dissolution et le mélange des ces composés calcaires semble avoir modifié momentanément l'acidité naturelle de l'eau en cette zone, entrainant ainsi une rareté d'oxygène au niveau du lac ». Des analyses complémentaires sont en cours, afin de compléter et confirmer les premiers résultats informe le gouvernement. Si les résultats sont confirmés l'interdiction de la pêche, la consommation et la vente de poissons pourrait être levé prochainement.
http://www.haitilibre.com/article-2006-haiti-environnement-le-mystere-du-lac-azuei-bientot-resolu.html

Haïti: la mission de recomptage débute

AFP;-30/12/2010 L'Organisation des Etats américains (OEA) devait entamer aujourd'hui en Haïti sa mission de vérification des résultats de l'élection présidentielle du 28 novembre, dans l'espoir de sortir de l'impasse politique consécutive à ce scrutin contesté. Les techniciens de l'OEA "ne vont pas recompter les votes, mais feront une évaluation du processus électoral", a déclaré à l'AFP Colin Granderson, chef de la mission déployée par l'OEA et les pays du marché commun de la Caraïbe (Caricom).
"Il s'agit d'évaluer les procédures utilisées pour le décompte des votes qui a mené aux résultats préliminaires des élections, mais nous n'allons pas recompter les bulletins", a-t-il dit. A Washington, le numéro deux de l'OEA, Albert Ramdin, a déclaré à l'AFP que la mission pensait rendre son rapport au président sortant René Préval la semaine prochaine.
M. Granderson a indiqué que le travail des experts ne porterait pas sur les élections législatives mais uniquement sur le scrutin présidentiel qui a vu au premier tour l'ex-Première dame Mirlande Manigat, avec 31% des suffrages, devancer le candidat du pouvoir Jude Célestin (22%). Ce résultat a été violemment contesté par les partisans du chanteur Michel Martelly, relégué en troisième position à quelques milliers de voix près de M. Célestin et écarté ainsi du deuxième tour.
M. Granderson a refusé de dire si le deuxième tour pourrait être maintenu à la date prévue du 16 janvier. Un groupe de 12 des 18 candidats à la présidence, qui réclame l'annulation des élections, a exhorté la mission de l'OEA "à ne pas entrer dans le jeu cynique et anti-démocratique du président René Préval". "Le processus électoral doit être rejeté dans son intégralité. Toute démarche contraire provoquerait une crise aux dimensions imprévisibles", ont prédit les anciens candidats.

mercredi 29 décembre 2010

Fidel Castro soutient l’ex-représentant spécial de l’OEA en Haïti remercié

Ricardo Seitenfus a été renvoyé parce que ses "vérités" dérangent dit le "Lìder Màximo" à propos des récentes critiques du diplomate brésilien contre la présence en Haïti des casques bleus et la responsabilité historique des grandes puissances dans l’extrême pauvreté du pays mardi 28 décembre 2010, Radio Kiskeya
L’ancien Président cubain Fidel Castro a pris mardi la défense de Ricardo Seitenfus en qualifiant de "vérités lapidaires" les propos du diplomate brésilien démis samedi dernier de ses fonctions de Représentant spécial de l’OEA en Haïti pour ses considérations acerbes sur l’action contre-productive dans le pays de la communauté internationale.
"On peut être ou ne pas être d’accord avec chacun des propos du brésilien Ricardo Seitenfus, mais il est indéniable qu’il a dit des vérités lapidaires dans ses réponses", relève le "Lìder Màximo" dans un article diffusé par les médias locaux dont le quotidien Granma, organe officiel du parti communiste cubain.
Dans un entretien au journal suisse Le Temps, l’ambassadeur Seitenfus avait ouvertement remis en question la présence de la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH), "non adaptée au contexte haïtien" et dénoncé les graves incohérences de la politique des partenaires traditionnels d’Haïti incapables d’appréhender les spécificités et l’identité culturelle du pays.
L’OEA a mis fin à ses services deux mois avant la fin de son mandat.
Citant plusieurs passages de l’interview, Fidel Castro a expliqué à ses compatriotes que le diplomate avait fait l’objet d’une "mesure drastique" parce qu’il avait exposé ses points de vue avec "sincérité".
S’appuyant sur les remarques de Ricardo Seitenfus, le chef historique de la révolution cubaine affirme que les Etats-Unis sont le "créateur de la pauvreté et du chaos en Haïti". C’est à l’instigation de Washington que l’ONU a envoyé ses "forces d’occupation" dans le pays, insiste-t-il.
"La MINUSTAH qui, au passage, a introduit l’épidémie de choléra dans ce pays frère", déclare Castro avant de saluer le travail des brigades médicales cubaines en Haïti où, note-t-il, 1.295 coopérants participent à la lutte contre la maladie.
Le dirigeant communiste, qui s’est retiré de la vie politique active à cause de son état de santé, a promis de continuer à émettre des réflexions sur la situation en Haïti, l’un de ses thèmes favoris depuis un certain temps. spp/Radio Kiskeya

http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article7367

Haïti - Social : Situation désastreuse des droits humain en 2010

29/12/2010 11:56:44 Maître Renan Hedouville, Secrétaire exécutif du Comité des Avocats pour le Respect des Libertés Individuelles (CARLI), a dressé hier mardi, un tableau pessimiste de la situation des droits humains en 2010.
Le séisme de janvier dernier, les évasions massives de prisonniers, la saison cyclonique, le choléra et la crise politique sont les principaux facteurs qui ont contribué à de graves violations des droits civils, politiques et économique des citoyens a-t-il rappelé.
Me Renan Hedouville a fait savoir que durant cette année, les citoyens ont été victimes de l’insécurité, les élections les ont privé de leur droit de choisir librement leurs dirigeants, les personnes atteintes du choléra sont victimes de stigmatisation et de discrimination.
Comme principaux responsables de la détérioration des droits humains, Maître Hedouville pointe du doigt les leaders politiques, qui n’ont pas su donner la priorité aux intérêts supérieurs de la Nation et dont la position jusqu’au-boutiste a aggravé la situation.
Il accuse la mauvaise gouvernance, le dysfonctionnement des structures étatiques et l’absence de politique préventive qui ont contribué à la détérioration des droits humains dans le pays et surtout le manque de volonté des autorités politiques qui affichent une insouciance face aux différents problèmes de la société. Il reproche aux organisations de la société civile leur passivité.
Rappelant que le non-respect et les violations des droits humains ont aussi de graves conséquences sur les droits économiques des citoyens.
HL/ HaïtiLibre

CARCASSONNE L'association des Amis de Mona sur tous les fronts en Haïti

Depuis le 20 octobre, c'est l'a ffolement dans la région où interviennent les Amis de Mona, suite à l'épidémie de choléra. L'association a reçu des informations sur la ville de Verrettes, proche de St-Marc, irriguée par le fleuve Artibonite, qui est sérieusement touchée et déplore des morts. Dès le début, les associations présentes à Verrettes (dont le Rotary Club) se sont réunies pour coordonner conseils d'hygiène et actions de prévention afin d'éviter la propagation de l'épidémie, particulièrement dans les lieux de rassemblements habituels : groupes vaudouisants, églises, écoles, …
L'un des deux dispensaires de Verrettes a été dédié aux victimes du choléra (l'autre l'ayant été pour les victimes du séisme de janvier). « L'eau « propre » est rare, et la population panique. Le puits artésien de Verrettes fait l'objet de disputes, dès 3 h du matin. Les comprimés de désinfection d'eau sont « rationnés ». En Haïti, vivre est un combat quotidien. »
Les « Cœurs joyeux » vont « bien »
Les enfants du centre des « Cœurs joyeux » ont été mis en quarantaine et gardés dans la maison d'accueil (pas de déplacements dans les familles d'origine, hygiène renforcée avec savon et alcool). « Mais, le lundi matin, ils ont repris le chemin de l'école, forts des conseils d'hygiène prodigués par Mona et son équipe.
Des enfants ont été malades, mais l'hôpital où ils ont été conduits n'a pas diagnostiqué le choléra. Tout devient plus difficile, y compris l'approvisionnement en riz, en pois et en huile de la maison Cœurs joyeux ».

Suivi des projets
L'association des Amis de Mona fait aussi un point sur les différents projets :
A la maison « Cœurs joyeux », ouverte depuis juin 2010, le budget prévisionnel a doublé. Plus de 2 000 mensuels sont nécessaires. Elle acueille 19 orphelins dont 15 « restavecs », tous inscrits à l'école. Mais, la flambée des prix consécutive au séisme, et l'accueil de quatre orphelins supplémentaires ont fait exploser le budget.
Le jardin potager, un terrain assez grand et proche des « Cœurs joyeux » vient d'être loué par Mona et Herbé, plus tardivement que prévu, suite à l'augmentation du prix de la location.
Les Amis de Mona financent la location du terrain, des semences et l'achat du petit matériel de jardinage, qui permettront aux Cœurs joyeux de cultiver des légumes pour leur consommation : katakous, petits pois, choux, carottes, pommes de terre, poivrons, … suivant la saison.
La clôture du puits est en cours de réalisation, avec du grillage envoyé par Accueil et Partage, et des poteaux à acheter à Port-au-Prince.
Le projet de coopérative (Copic) a bien démarré, avec une quinzaine de femmes engagées. Elle sont installées, momentanément, dans une maison prêtée où elles disposent d'une pièce donnant sur la rue.
Du tissu en gros a été acheté, des uniformes scolaires ont été vendus, …et le seront encore. La fabrication de petits ensembles est envisagée.
Le centre de formation et de promotion féminine « Le bon samaritain » a déjà enregistré 80 inscriptions de femmes, cette année, pour trois niveaux avec trois monitrices. Il a fallu limiter les inscriptions en première année.
La classe « Tremblement de terre », ouverte pour des femmes réfugiées à Verrettes suite au séisme, n'existe plus. Les réfugiées concernées sont reparties à Port-au-Prince. La maison « Cœurs joyeux » accueille dorénavant 19 orphelins. Photo D. R.
http://www.lindependant.com/articles/2010-12-29/l-association-des-amis-de-mona-sur-tous-les-fronts-en-haiti-309726.php

31 Haïtiens débarqués en France sans visa sont libres

29.12.2010
Sur les 75 Haïtiens détenus depuis une semaine en zone d'attente dans les aéroports d'Orly et de Roissy-Charles-de-Gaulle, 31 ont été libérés.
A la demande de deux juges des libertés et de la détention, l'un à Bobigny, l'autre à Créteil, les demandeurs d'asile chanceux ont pu quitter la zone d'attente où ils ont été maintenus depuis leur interpellation par la police aux frontières.
Leur remise en liberté a été ordonnée lundi, «parce que la plupart ont de la famille en France», explique le Parquet de Bobigny. Seul le parquet de Créteil a demandé une nouvelle examination pour quinze cas. Ce sera à la cour d'appel de Paris de trancher. Mais «il y a de fortes chances que les personnes remises en liberté ne se présentent pas pour ne pas risquer d'être renvoyées en zone d'attente», précise une source judiciaire.
Une expulsion attendue vendredi
Reste encore un Haïtiens détenu à Orly. «Il devrait probablement être expulsé vendredi», selon Réseau éducation sans frontière. «Sa demande d'asile a été rejetée. Et il a peu de chance de rester en France », précise Pablo Krasnopolsky co-fondateur de RESF. Quant aux 43 Haïtiens placés à Roissy, ils devraient être fixés sur leur sort jeudi par le juge des libertés et de la détention de Bobigny.
L'arrestation de ces 75 Haïtiens, arrivés en France avec en poche, de simples visas de transit, avait suscité l'indignation de nombreuses associations comme Réseau éducation sans frontières, qui n'avait pas manqué de rappeler que les 200 enfants haïtiens adoptés par des couples français la même semaine, avaient été reçus, eux, en grande pompe dès leur sortie de l'avion.
Il y a un an, le 12 janvier 2010, un fort séisme secouait Haïti et provoquait la mort de plus de 250 000 personnes. Le pays, meurtri et dévasté, a ensuite été frappé par une épidémie de choléra. Et depuis quelques semaines, Haïti est littéralement plongé dans un climat de violences depuis le scrutin présidentiel du 28 novembre.
http://www.leparisien.fr/faits-divers/31-haitiens-debarques-en-france-sans-visa-sont-libres-29-12-2010-1206361.php

mardi 28 décembre 2010

Haïti/recomptage: accès illimité à l'OEA

AFP .- 28/12/2010 .- Le gouvernement haïtien a accordé un accès illimité aux experts de l'Organisation des Etats américains (OEA) chargés de superviser le recomptage des votes de la présidentielle du 28 novembre, a annoncé aujourd'hui le secrétaire général adjoint de l'organisation, Albert Ramdin. "Le gouvernement d'Haïti a accepté hier soir les conditions" posées par la mission, a-t-il déclaré, précisant que "les experts techniques auront un accès illimité à l'information et aux bâtiments, pourront examiner les procès-verbaux des résultats et les procédures suivies pour déterminer l'issue" du scrutin.
Les premiers membres de la mission qui en compte six (deux experts juridiques, deux experts électoraux, un statisticien et un informaticien) devraient arriver en Haïti demain, a-t-il précisé. La mission, qui n'est pas limitée dans le temps, remettra ses conclusions au gouvernement haïtien et au Conseil permanent de l'OEA. "Nous voulons être exhaustifs, nous voulons assurer une vérification de qualité tout en étant conscients des contraintes de temps", a-t-il dit.
La publication des résultats définitifs du premier tour de la présidentielle haïtienne, prévue le 20 décembre, a été reportée pour permettre aux experts de l'OEA de vérifier la validité d'un scrutin dont les premiers résultats ont plongé le pays dans une crise politique et provoqué des violences.
Le chef de l'Etat sortant, René Préval, avait demandé à l'OEA de dépêcher une mission en Haïti afin d'aider les autorités électorales dans la vérification des procès-verbaux et la phase de contentieux électoral.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/12/28/97001-20101228FILWWW00484-haitirecomptage-acces-illimite-a-l-oea.php

lundi 27 décembre 2010

Haïti - Élections : L’OEA dans l’impossibilité de commencer sa mission

27/12/2010 06:46:46.- Gaillot Dorsinvil, le Président du Conseil Électoral Provisoire (CEP), avait annoncé la semaine dernière, que la mission de l’Organisation des États Américains (OEA), chargée des vérifications du scrutin du 28 novembre, allait conduire ses travaux du 27 au 30 décembre 2010... Une fois de plus, le calendrier ne sera pas respecté. Annoncé pour lundi, le début de la mission est reporté à une date indéterminée...
Albert Ramdin, le Secrétaire Général adjoint de l'OEA, a fait savoir hier dimanche, que les termes de la mission « n'ont pas encore été déterminé pour l'instant [...] tant qu'on ne s'est pas mis d'accord sur les termes de cette mission, nous n'enverrons pas nos experts. » Il a dit espéré que la mission puisse commencer sa tâche cette semaine, soulignant que le temps passait...
Rappelons qu’a la demande du chef de l’État Haïtien René Préval, l'OEA a constitué une équipe internationale de six personnes (deux experts juridiques, deux experts électoraux, un statisticien et un spécialiste des technologies de l'information) leur mission : aider les autorités électorales dans la vérification des procès-verbaux et la phase de contentieux électoral. Pour le moment l’équipe, prête à partir pour Port-au-Prince, attend ses instructions...
Albert Ramdin a précisé que l'envergure de cette mission, pourraient évoluer en fonction des termes du mandat, mais qu'il y aurait au minimum ces six experts « L'équipe de l'OEA va devoir vérifier le recomptage des procès-verbaux opérés par le CEP » a fait savoir le Secrétaire Général, « en dehors de cela, des recommandations seront faites, que les résultats reflètent ou non le comptage qui aura été fait. »
À l’évidence, les termes de référence de cette mission, sont source de désaccord entre l’OEA et les autorités haïtiennes concernées, sur ce qui doit être recompté et vérifié. Depuis une semaine, l’OEA «discute» ces fameux termes et rien n’avance...
Lire aussi :
http://www.haitilibre.com/article-1981-haiti-elections-gaillot-dorsinvil-fait-le-point-sur-le-processus-electoral.html
S/ HaïtiLibre
http://www.haitilibre.com/article-1987-haiti-elections-l-oea-dans-l-impossibilite-de-commencer-sa-mission.html

Haïti : vers une solution constitutionnelle, consensuelle et haïtienne

LEMONDE.FR 27.12.10 ..."Si l'on voit où les bonnes têtes ont mené la France, a écrit le comte de Mirabeau, il ne serait pas mauvais d'essayer les mauvaises." Dans le cas d'Haïti, il sied d'inverser cette citation et se dire de préférence, si l'on voit où les mauvaises têtes, incluant la Minustah, ont mené ce pays, il serait temps d'essayer les bonnes. Pari fort risqué cependant que de croire qu'après une course bicentenaire vers le quai du désastre et de la tragédie, il serait encore possible de recruter une bonne tête parmi l'élite politique et créole haïtienne. Une tête bien faite et unificatrice, capable de forger un vivre ensemble, de fédérer les énergies, les talents et l'intelligence collective autour d'un nouveau contrat social.
Pour trouver une solution constitutionnelle à la présente crise, il faut une figure politique d'envergure, susceptible d'instituer une opposition d'alternance et de gouvernement face à la constellation formée par le parti Unité. Autrement dit, la solution à la crise haïtienne suppose comme préalable un leadership fédérateur d'une opposition fragmentée et, de surcroit, terrifiée par l'idée d'affronter un adversaire coriace supposément impopulaire mais, de toute évidence, mieux organisé et craint. Qui a raflé 60 % des élus du premier tour à la chambre des députés sans susciter, paradoxe haïtien, trop de contestation. Par-delà ce paradoxe, comment expliquer le désarroi de l'opposition quant Madame Mirlande Manigat dispose d'une avance quasi-irrécupérable sur l'ennemi commun qu'est le Parti Inité ?

De l'impératif d'un leadership fédérateur de l'opposition comme préalable à une solution constitutionnelle de la crise haïtienne
"Tout le monde veut gouverner, personne ne veut être citoyen. Où est donc la cité" comme lieu du bien commun et du vivre ensemble, s'interrogea le Montagnard Louis Antoine de Saint-Just ? Tel est donc le paradoxe comportemental, fondateur de la suite ininterrompue de crises politiques haïtiennes. Telle est également l'une des causes du destin tragique imposé au peuple haïtien depuis 206 ans de gouvernance créole et depuis 6 ans de tutelle onusienne. Il y a donc lieu de se poser la question suivante : si tous les membres de l'opposition veulent se faire élire président à un hypothétique second tour de scrutin, où est donc la cité haïtienne, c'est à dire "le bien commun" et le "vivre ensemble" ? Pourtant, ceux-ci devaient l'emporter sur les divisions et ambitions présidentielles des membres de l'opposition. Ne sommes-nous pas sommés par les circonstances exceptionnelles qui sont celles d'Haïti de faire preuve de civisme, d'abnégation, de patriotisme, de désintéressement, de pragmatisme et de maturité politique ? Où est l'avatar haïtien de Nelson Mandela ou de Charles De Gaule ou encore de Thomas Jefferson ? L'opposition compte-t-elle dans ses rangs des descendants de Dessalines et de Toussaint Louverture ? Sommes-nous dignes de l'héritage de ces Titans de l'épopée de l'indépendance ? On peut en douter.
Autrement, on aurait consenti les sacrifices requis pour ériger le vivre ensemble et le bien commun en principes directeurs des actions à envisager. Une issue constitutionnelle à la crise est encore possible, pour peu que l'opposition s'y investisse. N'est-ce pas vrai que le mot crise juxtapose en chinois deux caractères, qui signifient respectivement "menaces'' et "opportunités''. La présente crise n'offre-t-elle pas une opportunité abyssale d'instituer une opposition d'alternance et de gouvernement ; et ceci, en lieu et place des groupuscules insignifiants qui polluent l'écosystème politique haïtien ? Il manque l'essentiel : une figure politique d'envergure et fédératrice.
Une opposition unifiée autour d'un leadership fédérateur ferait fondre tout avantage virtuel ou réel du parti présidentiel au second tour
L'émergence d'un leadership fédérateur de l'opposition face au parti Inité dans le cadre d'un second tour sous la codirection opérationnelle de la communauté internationale, éliminerait tout avantage virtuel ou réel dont disposerait Inité sur le terrain. Cela aurait permis à l'opposition unifiée de gagner les législatives et d'ainsi prévenir une cohabitation obligée avec son adversaire. C'est ici que le dicton chinois selon lequel "lorsque les hommes travaillent ensemble, les montagnes se changent en or", s'avère plus que pertinent. Voilà une occasion en or pour l'opposition haïtienne d'expérimenter cette citation d'Henry Ford : "se réunir est un début ; rester ensemble est un progrès ; travailler ensemble est la réussite."
La présente crise n'offre-t-elle pas l'occasion à l'opposition haïtienne de travailler ensemble contre l'ennemi commun qu'est l'Inité? Cela est d'autant plus indiqué que son poids électoral représente plus de 75 % du vote exprimé au premier tour. Que l'opposition paraphrase Ronald Reagan et se dise: "si ce n'est pas nous, c'est qui ? Et si ce n'est pas maintenant, c'est quand ?" Si ce n'est pas maintenant, ce sera trop tard pour une opposition myope et divisée. À trois au second tour, ils triplent les chances de Jude Célestin de l'emporter ; A 18, ils la décuplent. Pourtant, une opposition fédérée et unifiée aurait certainement congédié le prévalisme, une doctrine anarcho-populiste aux rendements négatifs. Du coup, une telle opposition se transformerait en une institution prééminente, capable de canaliser et d'optimiser les inputs de la communauté internationale et d'en dégager la meilleure synergie possible.
En tant que doyenne de l'opposition et meneuse au premier tour, Mirlande Manigat peut-elle s'avérer la figure fédératrice de l'opposition face à Inité au Second tour ?
La solution préconisée ci-dessus est porteuse d'un nouveau paradigme en matière de gestion de crises et de conflits en Haïti. Un paradigme axé sur le dialogue intra-haïtien, sur la quête du compromis, du consensus, de la réconciliation, du bien commun et d'un meilleur vivre ensemble. Ce serait là l'étincelle d'une dynamique vertueuse et transformationnelle. À l'instinct politique et au pragmatisme du président Préval, l'opposition doit opposer le civisme et un pragmatisme politique plus redoutable. Là encore, Saint-Just s'avère inspirant lorsqu'il dit, parlant de son temps, que "la tragédie est la politique." Selon lui, "le peuple n'a qu'un ennemi dangereux, c'est son gouvernement." En Haïti, c'est aussi l'opposition, le CEP et peut-être la Minustah. C'est ici que se pose dans toute son acuité la problématique d'un Mandela haïtien. Sans incarner le leadership requis, Mme Manigat, gagnante du premier tour, demeure une alternative en tant que doyenne de l'opposition. Pour peu que cette dernière s'affranchisse de sa myopie historique et privilégie le primat du bien commun et non de l'esprit partisan, elle peut transformer la présente crise en un pont d'or vers un meilleur avenir collectif en Haïti. A suivre.
Wilson Saintelmy est aussi fondateur de la revue Gouvernance, Université d'Ottawa, doctorant en droit.
Wilson Saintelmy, expert en gouvernance
http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/12/27/haiti-vers-une-solution-constitutionnelle-consensuelle-et-haitienne_1457353_3232.html
Commentaires:
Le grand problème d'Haïti c'est justement comment faire passer ce genre de discours dans la mentralité d'un peuple haitien abandonné à lui-même depuis des années et qui aujourd'hui  a du mal à faire confiance aux politiciens.
Sur la problématique haitienne ce ne sont plus les beaux discours qui manquent sinon des réponses claires des comments faire?

Catholiques et évangéliques, Haïti, terre de missions

Par Vincent Hugeux, publié le 27/12/2010 à 14:30 Le pays, meurtri par le séisme, voit affluer les pasteurs des églises évangéliques américaines. Leur zèle condamne les catholiques à une utile introspection.

Fidèles en transe, bras tendus et mains ouvertes vers le ciel, regards extatiques embués de larmes, sanglots et cris d'allégresse... Quiconque a assisté en Haïti, sous une basse voûte de ciment gris ou dans la touffeur d'un temple de toile, à un office évangélique sait ce que ferveur veut dire. Bien sûr, les catholiques romains prient eux aussi avec leur corps. Mais telle une métaphore de pierre rose pâle et blanc cassé aux tours décapitées, la cathédrale Notre-Dame de Port-au-Prince, dévastée par le terrible tremblement de terre du 12 janvier 2010, trahit de lézardes en éboulis les doutes d'une communauté déclinante que bouscule l'essor des "sectes" protestantes. Et qui, avec les décès de l'archevêque Joseph-Serge Miot et d'une centaine de prêtres, séminaristes ou religieux, a payé au cataclysme un tribut écrasant.
Depuis peu, le troupeau des baptistes, pentecôtistes, adventistes ou méthodistes devance en nombre celui des "cathos". Jusqu'alors, on accordait à ces derniers une majorité oscillant selon les études entre 50% et 75%. "C'est désormais du 40-60, avance Jean-Claude Bajeux, directeur exécutif du Centre oecuménique des droits humains. Pas un quartier n'échappe au phénomène." Le soir venu, Mgr Bernardito Auza, le nonce apostolique venu des Philippines, entend monter les "alléluias!" vers sa résidence paisible et verdoyante, perchée sur les hauteurs de la capitale.

Un afflux missionnaire intense et continu
L'irruption de ces Eglises ne date pas d'hier. Les pionniers ont pris pied sur l'île d'Hispaniola dans le sillage de l'envahisseur américain, dès 1915. "Il s'agissait pour l'occupant de contrer l'influence religieuse et culturelle de la France, ancienne puissance coloniale", précise un historien. Reste que le séisme - 250 000 morts, plus de 1 million de déplacés - a amplifié l'offensive évangélique. En ces temps propices aux prêches millénaristes, le prosélytisme des missionnaires américains, accourus de toute la Bible Belt qui s'étire du Texas aux deux Carolines, a trouvé dans les ruelles fangeuses des camps de sinistrés un terreau fertile. D'autant que la plupart d'entre eux, pourvus de moyens enviables, débarquèrent sous la bannière d'ONG caritatives, à la faveur d'un intense pont aérien qui, au grand dam des agences humanitaires internationales, eut tôt fait de saturer l'aéroport Toussaint-Louverture. Depuis, le flot ne s'est jamais tari. "Il nous fournit la moitié de nos passagers", confiait voilà peu à un prélat le directeur local de la compagnie American Airlines.
Un tel afflux ne va pas sans couacs. Haïti a ainsi connu, avec l'épopée avortée de dix baptistes arrêtés pour "rapts d'enfants", son Arche de Zoé. Et un dignitaire catholique stigmatise la "charité conditionnelle" et le "chantage à la conversion" pratiqué çà et là. "Parfois, déplore-t-il, l'école n'est gratuite que pour les enfants dont les parents ont rallié la communauté." Patente dans l'univers scolaire - neuf établissements sur dix sont privés - la faillite de l'Etat a ouvert un boulevard à l'enseignement confessionnel. Et il arrive que la cupidité s'en mêle. "Récemment, soupire-t-on à la nonciature, un prédicteur haïtien a mis en vente son petit temple, fidèles compris."
Sur le registre de l'opportunisme, les zélotes made in USA ont trouvé leurs maîtres: les scientologues et leurs "ministres volontaires", acheminés dès janvier par l'acteur John Travolta aux commandes de son Boeing 707. Comme au lendemain du tsunami indonésien ou de l'ouragan Katrina, les adeptes de Ron Hubbard ont fait ici leur miel du désarroi des corps et des âmes.
"Leur légèreté facilite l'implantation des confessions évangéliques dans le tissus urbain", souligne le sociologue haïtien Laënnec Hurbon.
La profonde religiosité du peuple haïtien se lit, en créole comme en français, jusque sur les enseignes des boutiques et les flancs des taps-taps, taxis collectifs bariolés. Au choix: Kris Kapab - Christ tout-puissant; Mesi Jezi - Merci Jésus; Dieu seul juge; Psaume 37 ou Le Secours de l'Eternel. "Les Haïtiens, insiste Mgr Auza, aiment les liturgies dansées, chantées, voire criées sur un mode très émotionnel. Ici, une messe d'ordination peut durer cinq bonnes heures." Lors du premier tour de l'élection présidentielle, le 28 novembre, deux candidats, dont un pasteur, invoquaient sur leurs affiches le soutien du Très-Haut. Sur une telle terre de mission, divers facteurs se conjuguent pour éclairer la percée de la nébuleuse protestante.
On peut être catho aujourd'hui et baptiste le mois prochain. Ou fréquenter la même semaine la cathédrale et le temple vaudou
"D'abord, l'exode rural, souligne le sociologue Laënnec Hurbon, directeur de recherche au CNRS. Souples, légères, les confessions évangéliques s'implantent aisément dans le tissu urbain, bidonvilles compris. Bien plus que l'Eglise catholique, aux structures paroissiales rigides." Autre donnée, l'extraordinaire fluidité de la pratique religieuse. "On peut être catho aujourd'hui et baptiste le mois prochain, admet un archevêque. Ou fréquenter la même semaine la cathédrale et le temple vaudou." Culte hérité des esclaves venus jadis du Dahomey - l'actuel Bénin - et de la Gold Coast - le futur Ghana - le vaudou, que les puristes orthographient vodou, imprègne puissamment la psyché haïtienne. "Je connais des hougans - grands prêtres - qui vont à la messe et respectent la figure de Jésus-Christ", raconte un historien des religions. "On dit souvent, s'amuse en écho le nonce apostolique, que les Haïtiens sont à 100 % chrétiens et à 110 % vaudouisants."

"L'Eglise a mis de l'eau dans son vin de messe"
Des siècles durant, du XVIIIe aux années 1950, l'Eglise catholique et romaine afficha envers ces rituels "païens", voire "sataniques", une implacable hostilité. Aversion tenace et teintée de mépris social - la foi de l'élite nantie contre les frustes croyances des masses miséreuses - qui inspirera encore la violente "campagne antisuperstitieuse" déclenchée au lendemain de la chute, en 1986 de "Bébé Doc", l'héritier de la sinistre dynastie Duvalier. "Mais elle a mis pas mal d'eau dans son vin de messe", nuance un croyant libéral. De fait, les évangéliques ont endossé depuis la bure des persécuteurs.
Fin février, une poignée de pasteurs ont ainsi caillassé une assemblée vaudoue au coeur du bidonville de Cité-Soleil. Quitte à puiser dans un gisement baroque de fantasmes, où l'effrayant zombie côtoie le sorcier ou la poupée hérissée d'aiguilles, eux et leurs ouailles accusent les disciples des loas - les très humaines divinités du panthéon vaudou - d'avoir déchaîné le courroux céleste, donc causé le séisme du 12 janvier, tenu pour un châtiment de Dieu. En retour, maints vaudouisants, infiniment attachés au respect des défunts, imputent le désastre à l'affront infligé à Jean-Jacques Dessalines, héros de la lutte contre l'occupant français disparu en 1806, qui ne reçut jamais de sépulture décente...
La légion missionnaire évangélique tire aussi profit de la perte d'audience d'une Eglise catholique affaiblie par ses compromissions politiques passées et ses déchirements internes. Lesquels doivent beaucoup - singulier paradoxe - à l'élection à la présidence, voilà vingt ans, d'un prêtre salésien indocile et déroutant, Jean-Bertrand Aristide. Certes, cet adepte de la théologie de la libération, bientôt renversé par un coup d'Etat militaire, consentit à quitter le sacerdoce en 1994, peu après avoir regagné le Palais national dans les fourgons de l'armée américaine. Mais le mal était fait: égarée par l'antipathie que lui inspirait "Titid", la hiérarchie épiscopale en vint à pactiser avec les putschistes galonnés. A l'exception notable de rares évêques francs-tireurs, tels Willy Romélus (Jérémie) et Hubert Constant (Fort-Liberté). Le Vatican sera même le seul Etat au monde à reconnaître le président potiche, installé par la junte du général Raoul Cédras.

Corentin Fohlen/Fedephoto pour L'Express
 Entre toiles de tente et éboulis, les adeptes de l'Eglise de
 Dieu  de la rue du Centre implorent le Très-Haut aux abords
d'un temple dévasté.
 Le tambour est entré dans les églises
Dans un pays où les "Ti Kominote Legliz" - les communautés ecclésiales de base - s'efforcent d'alléger le fardeau des plus humbles, une telle collusion laissera des traces. Soyons clairs: assiégée par les prosélytes évangéliques, l'Eglise d'Haïti peine à trouver la parade. "Certes, concède Laënnec Hurbon, l'universitaire qui ausculte depuis des lustres les rapports entre religion, culture et politique, des efforts ont été accomplis pour assouplir la liturgie et la rapprocher du peuple. Le créole est employé massivement. Et le mouvement charismatique accroît la visibilité du catholicisme par le recours au jeûne et, lors des offices, au témoignage public, au chant ou à la musique. Mieux, le tambour, instrument emblématique du rituel vaudou, est entré dans les églises. Pour autant, l'institution n'a pas vraiment de plan de bataille."
Pour un peu, Mgr Bernardito Auza, l'envoyé de Rome, souscrirait à un tel constat. S'il déplore l'"agressivité" des pentecôtistes et leur zèle tonitruant, le prélat philippin regrette plus encore le manque d'ardeur des brebis catholiques et de leurs bergers. "Il y a certes des vocations, observe-t-il, mais elles sont souvent trop détachées du monde tel qu'il est et de la réalité sociale. En un mot trop occidentales, trop cérébrales. De plus, il n'est pas rare que tel ou tel prêtre reste réfractaire aux directives pastorales." Si elle ébranle l'édifice romain, la fougue évangélique aura au moins eu le mérite de réveiller une communauté guettée par l'apathie.
Il faudra bien cela pour que la cathédrale Notre-Dame de Port-au-Prince retrouve ses couleurs et son assise.
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique/haiti-terre-de-missions_947310.html

Haïti - Reconstruction : Jean-Max Bellerive critique et défend son gouvernement

27/12/2010 10:00:34 Jean-Max Bellerive, le Premier ministre d'Haïti, a critiqué ce lundi, sur les ondes de la BBC, la communauté internationale, qui ne permet pas à son pays de jouer un rôle plus important dans sa propre reconstruction. Il a dit que son gouvernement avait trop peu d'influence, parce que l'argent de l’aide était majoritairement acheminée par des organismes externes. Précisant qu’il est nécessaire d’avoir plus de contrôle sur les organisations non-gouvernementales (ONG). « Soyons clair, je n'ai rien contre les ONG, nous en avons besoin. Ce dont nous avons besoin c’est d'avoir le contrôle sur ce qu'ils font dans mon pays, où ils le font, avec qui ils le font, et à quel prix ».
Il a rappelé que seulement 20% de l’aide promise par les bailleurs de fonds, pour la première année, [moins de 1 milliard de dollars ] ont été reçu à ce jour, que les changements dans la vie des haïtiens n’étaient pas visibles et que 1.5 millions d’haïtiens vivaient toujours dans des camps.
Il a déploré que l’on tienne pour responsable, l’exécutif, des lenteurs de la reconstruction, compte tenu de la situation, et que l’on accuse son gouvernement de corruption sur de l’argent qu’il n’a jamais reçu.
Il a souligné que suite aux troubles sociaux qui ont suivi la publication des résultats préliminaires du premier tour des élections présidentielles du 28 novembre, il y a aux yeux de la communauté internationale, un manque de crédibilité du gouvernement haïtien « quel que soit le prochain président, la prochaine législature, aura un problème de crédibilité à résoudre. » a affirmé le Premier Ministre.
HL/ HaïtiLibre
http://www.haitilibre.com/article-1989-haiti-reconstruction-jean-max-bellerive-critique-et-defend-son-gouvernement.html

Haïti - Environnement : Le Gouvernement interdit de consommer le poisson du lac Azuéi

27/12/2010 10:14:52 Dans un communiqué qui vient d’être publié, le gouvernement haïtien demandent à la population des régions de Ganthier et de Fond Parisien, d'éviter de consommer jusqu’à nouvel ordre l’eau du lac et les poissons retrouvés morts sur les berges en provenance de cette zone du lac Azuei. Le Gouvernement exhorte les populations des zones avoisinantes à des consignes de prudence et de vigilance en cas d'extension éventuelle du phénomène.
« Depuis le 24 décembre 2010, il a été constaté la mort d'une quantité anormale de poissons au niveau du lac Azuei, plus précisément dans les zones de Fond Parisien et Malpasse. Alertées par les structures de Protection Civile et les autorités locales, des missions techniques des Ministères de l’Environnement et de l’Agriculture ont effectué des prélèvements d'échantillons d’eau et de poissons morts dans les zones de Fond Parisien et Malpasse. Les analyses sont en cours en vue de déterminer les causes exactes de ces cas de mortalité. Des mesures de protection ont été établies depuis le 24 décembre avec les autorités communales avec l’appui du niveau départemental de l’Ouest et du niveau central du Gouvernement. La situation pour le moment reste sous contrôle.
Dans l’attente des résultats des analyses, les Ministères de l’Agriculture, de l’Environnement et de la Santé Publique ainsi que le Secrétariat permanent de Gestion des Risques et des Désastres demandent à la population des régions de Ganthier et de Fond Parisien, d'éviter de consommer jusqu’à nouvel ordre l’eau du lac et les poissons retrouvés morts sur les berges en provenance de cette zone du lac Azuei. Le Gouvernement exhorte les populations des zones avoisinantes à des consignes de prudence et de vigilance en cas d'extension éventuelle du phénomène ».
Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales

Ministère de l’Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural

Ministère de l’Environnement

Ministère de la Santé Publique et de la Population
http://www.haitilibre.com/article-1990-haiti-environnement-le-gouvernement-interdit-de-consommer-le-poisson-du-lac-azuei.html

Haïti, la vie encore ?...La détresse d’un peuple, le peuple haïtien.

Certes, d'aucuns diront qu'il s'agit d'une banalité, une de plus induite par un peuple fainéant et stupide qui n'a que ce qu'il mérite.
Ses croyances d'un autre temps et cette absence de volonté font que ces gens doivent accepter l'horreur de la pauvreté, l'exploitation sexuelle des femmes et des enfants, les maladies dont la dernière, importée par ceux qui sont censés les protéger... bien fait pour eux !
Sortir de l'ornière quand on est enfoncé jusqu'à l'essieu, impossible sans de l'aide, notre aide celle de nous tous mais aussi et surtout la volonté de nos dirigeants politiques respectifs d'aider intelligemment Haïti.
Comment ?
La solution réside dans un programme décennal et programmé dans les plus brefs délais par la relance de l'économie dans les secteurs de :
La construction,
L'agriculture,
Le commerce.
Pour avoir travaillé régulièrement dans le pays, j'y ai constaté une volonté évidente du peuple à se prendre en mains et de faire face à tous les défis.
La construction et l'agriculture sont sans doute les secteurs demandant le plus de main d'œuvre. Sans que celle-ci soit particulièrement qualifiée, elle doit être bien encadrée par des experts internationaux praticiens et j'insiste particulièrement sur le terme « praticien » c'est à dire des hommes de métier sachant mettre la main à la pâte et capables de démonstrations pratiques « in situ ».
Le matériel pour la construction est très basique et ne demande que peu de moyens financiers. Les matériaux importés restent particulièrement onéreux, mais les possibilités existes de créer des cimenteries et des briqueteries en Haïti. Le sol fait de marne et d'argile, le permet.
Le matériel agricole pourrait, dans un premier temps, être remplacé par la main d'œuvre locale très abondante. Il est important de comprendre que, sous de telles latitudes chaudes et humides, toutes graines va germer et, sur des espaces plus ou moins réduits, donner la nourriture nécessaire à tous.
Comme pour le secteur de la construction, l'agriculture a besoin de bras mais aussi d'experts praticiens actifs dans ce domaine et prêts à démontrer les bonnes méthodes à utiliser.
Le commerce doit être accompagné par des spécialistes en parfaite symbiose avec les secteurs de la construction et de l'agriculture. Ceux-ci étant l'interface permettant à chaque secteur de progresser économiquement sans nuire à (aux) autre(s).
Les facteurs économiques enfin rencontrés verraient une croissance relancée avec des fonds internationaux qui, au départ, ne seraient pas astronomiques pour autant qu'il soient biens gérés sous contrôle de l'état Haïtien et des experts coordinateurs des états subsidiants.
La solution peut paraître simple voire simpliste mais elle est la seule façon réaliste de relancer l'économie d'un pays déjà dans le gouffre.
pardanielli(son site)
lundi 27 décembre 2010 -
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/haiti-la-vie-encore-86420

dimanche 26 décembre 2010

Haïti : Martelly veut un résultat '' normal et légal ''

26/12/2010 Les avocats du candidat à la présidence Michel Martelly, ont présenté, ce jeudi 23 décembre, les différentes irrégularités appuyant leur contestation et demandent la proclamation d’un résultat "normal et légal" en vue de connaitre leur vraie position dans la course électorale. "Je veux qu’on donne un résultat normal et légal", déclare Gregory Mayard Paul, un des avocats de Michel Martelly, au cours d’une conférence de presse. C’est, selon lui, la meilleure façon de connaitre la vraie position occupée par le candidat.

"Jusqu’à date il y a des gens qui ne savent pas où ils sont positionnés", ajoute-t-il. Les avocats de Michel Martelly soutiennent à nouveau que le scrutin présidentiel et législatif du 28 novembre était truffé d’irrégularités. Le nombre de bulletins valides ne correspond pas au nombre de votes dans plus de 38% des bureaux qui ont accueilli les électeurs, relèvent-ils.
Ils affirment que le Conseil électoral provisoire (Cep) a distribué 1000 bulletins dans des bureaux de plusieurs régions du pays, notamment, à Bainet et Cayes Jacmel (Sud-est), à Tabarre et Pétion-ville (Ouest) ou dans la Grande Rivière du Nord, au lieu de 480 qui est la quantité normale. Me Gregory Mayard Paul dénonce le fait que le Cep a compté des procès verbaux là ou il n’y avait pas délections.
D’après l’avocat, qui reprend un rapport d’observation de l’organisme américain Haiti Democracy Project, "il y a plus de 14 408 votes - acceptés comme valides par le cep - qui mériteraient d’être considérés comme frauduleux et mis à l’écart". Ces anomalies présentées par les avocats du candidat de Repons Peyizan (Réponse Paysanne), sont le fruit de "recherches et études" réalisées sur 312 procès verbaux mis en quarantaine par le Conseil électoral.

Les avocats proclament leur refus des résultats déjà publiés et exigent un "audit" des élections du 28 novembre par un organisme indépendant. La publication des résultats définitifs a été officiellement reportée sur demande du président de la république, René Préval, après un avis émis en ce sens par l’Organisation des États Américains (OEA).
http://www.grioo.com/ar,haiti_martelly_veut_un_resultat_normal_et_legal_,20294.html

L’an 2010, annus horribilis en Haïti

LIONEL MARTIN, MÉTRO
Publié: 25 décembre 2010 23:30
La Perle des Antilles a vécu une année 2010 calamiteuse. Le plus pauvre des pays des Amériques a subi un séisme qui a détruit sa capitale, une épidémie de choléra et une contestation violente des résultats de l’élection présidentielle.

Port-au-Prince, épicentre d’un violent séisme de magnitude 7,3
Un tremblement de terre d’une magnitude 7,3 est survenu le 12 janvier 2010 à 16 h 53. Son épicentre est situé à 25 km de Port-au-Prince, la capitale.
Ce séisme a fait 250 000 morts, 300 000 blessés et 1,2 million de sans-abris. De très nombreux bâtiments ont été détruits dans la capitale, dont le palais national et la cathédrale Notre-Dame de Port-au-Prince. Les dons ont afflué du monde entier et les Haïtiens vivent dans d’immenses camps de toile dressés par les ONG.
La reconstruction bute sur la désorganisation de l’État et un problème structurel antérieur lié à la propriété foncière.
2 500 décès attribués au choléra
Selon le ministère haïtien de la Santé, l’épidémie de choléra a entraîné la mort de 2 591 personnes et 121 518 personnes ont été traitées pour cette infection. Les premiers cas avaient été recensés en octobre dans la région de l’Artibonite, au nord d’Haïti, avant que la maladie ne se répande ailleurs au pays.
Un camp des Casques bleus népalais de la région a été pointé du doigt comme étant à l’origine de l’épidémie. La MINUSTAH, la force de maintien de la paix de l’ONU, avait fait savoir que tous les tests effectués dans le camp étaient négatifs. L’ONU a toutefois mis sur pied un comité scientifique international pour enquêter sur l’origine de l’épidémie.
Évincé, Sweet Mickey a la rue derrière lui
Le 28 novembre, les Haïtiens ont voté pour élire un nouveau président, malgré le chaos provoqué par le séisme et le choléra. Les résultats préliminaires, le 7 décembre, classent Michel Martelly troisième, 6 500 voix derrière le candidat du pouvoir, Jude Célestin. La rue prend parti pour le célèbre chanteur, qui évoque des fraudes massives, et c’est tout le processus électoral qui est remis en cause, 12 candidats sur 18 demandant l’annulation pure et simple du scrutin.
http://www.journalmetro.com/monde/article/727699--l-an-2010-annus-horribilis-en-haiti

Présidentielle en Haïti: l'impasse

26/12/2010 à 16h27 Alors que de nombreux enfants haïtiens sont arrivés en France à la veille de Noël, les Haïtiens vivent avec désespoir une nouvelle crise électorale et politique.

Le collège électoral a décidé de suspendre la publication du résultat des élections présidentielles du premier tour du 28 novembre dernier. Un report demandé par le président sortant René Préval (beau-père du candidat arrivé second... et qu'on soupçonne d'avoir bénéficié de fraudes) et l'Organisation des Etats Américains (OEA).
Le président René Préval a demandé à cette organisation une expertise pour le recomptage des procès verbaux.
Un communiqué de presse de l'instution électorale précise que la mission de l' OEA commencera ses travaux ce lundi à Port-au-Prince. Dans un climat de défiance, car les candidats à l'élection la critiquent avant qu'elle ait commencé son travail. La favorite des élections présidentielles haitiennes, Mme Mirlande Manigat (arrivée en tête au premier tour) ne souhaite pas que la solution à la crise haitienne de vienne pas de "l'étranger". "C’est une crise haïtienne, ce sont les Haïtiens qui devraient trouver la solution" déclare Mme Manigat à des journalistes.
Elle s'interroge sur les modalités de la mission de l'OEA dans le recomptage des procès-verbaux. Ces procès verbaux sont les bilans de bureaux de vote, pas les bulletins eux-même. Pour elle, on demande à l'OEA de recompter partiellement les résultats tronqués (certains procès verbaux émanent de bureaux de vote... qui n'existent pas, d'après un candidat battu) d'un scrutin suspect où le candidat soutenu par le président a devancé d'un cheveu un autre candidat bénéficiant d'un réel soutien populaire (22% contre 21%)...
Pour le président sortant, une annulation est impossible
Alors que l'opposition dans son ensemble réclame l'annulation de cette mascarade électorale et l'instauration d'un nouveau gouvernement provisoire le 7 février 2011 (date constitutionnelle) pour organiser des élections transparentes, René Préval est sorti de son silence pour affirmer jeudi dernier: " "il n'y a aucune solution possible en dehors de la loi et de la Constitution".
Pourtant, René Préval devrait savoir que c'est possible d'être élu sans avoir eu 50% des voix au second tour, puisqu'en 2006, il avait prêté serment entre le premier et le second tour, pour éviter d'avoir à affronter un second tour. L'ONU avait mystérieusement réparti les bulletins blancs entre les candidats, et Préval avait été "élu" pour un second mandat...
Le recomptage doit (théoriquement) s'achever le 30 décembre et le second tour avoir lieu le 16 janvier. Rien n'est moins sûr...
Mon avis:
Nous sommes entré dans une phase d'interminables discussions.
Par cynisme politique, M Préval, préfère que l'OEA apporte la solution.
Mais, il n'est écrit nulle part dans la constitution haitienne et la loi électorale qu'une mission de l'OEA doit s'occuper du recomptage des procès verbaux.
Quelle sera la réaction des partisans de Jude Célestin (le futur gendre Préval), si ce dernier est exclu du deuxième tour?
Encore une fois, on préfère faire traîner les choses et chercher à faire valider un vote en qui plus personne n'a confiance...
http://www.lepost.fr/article/2010/12/26/2351959_presidentielle-en-haiti-ou-en-sommes-nous.html

vendredi 24 décembre 2010

Un Haïtien de Limoges exprime son point de vue sur les adoptions

VENDREDI 24 DÉCEMBRE 2010 - 06:20

Trois famille de Haute-Vienne font partie des adoptants. Mais, le battage médiatique autour du retour vers la France d'enfants haïtiens adoptés peut mettre mal à l'aise.

D'autant que cela ressemble fort au "beau conte de Noël 2010" offert aux Français par le ministère des Affaires étrangères qui a affrété les avions transporteurs assurant l'arrivée des enfants adoptés.
Pour vous faire une idée, nous avons recueilli le témoignage de trois familles de Haute-Vienne (photo 2) qui font partie des adoptants des 133 enfants arrivés mercredi en France.
Vous pouvez les lire dans le journal ce vendredi. En attendant, voici la parole d'un Haïtien, maintenant Limousin d'adoption.
Le témoignage de Lyn François (photo 1) nous semblait précieux pour éclairer l'événement.
Professeur de droit, vice-doyen de la faculté de droit de Limoges, il est le président fondateur d'ACEM 87, Action contre l'enfance maltraitée.
« La question de l'adoption m'a toujours interpellé car j'en ai entendu parler dès ma jeunesse. Mon père était sous-préfet en Haïti et, à cette époque, on parlait beaucoup de trafic d'enfants, voire de trafics d'organes vers les USA. Je dois dire que sur le plan intellectuel je n'y étais pas favorable. Parce que, évidemment, j'aurais préféré qu'Haïti ait le choix d'élever ses enfants dans leur pays d'origine ».
« Ce que j'ai vu, m'a fait totalement changer de point de vue
Pourtant, Lyn François reconnaît que son point de vue a évolué au fil des ans car réfléchir à une question est une chose, se frotter à la réalité en est une autre :
« Il suffit d'avoir mis les pieds dans une crèche en Haïti pour regarder les choses différemment : les enfants y sont accueillis dans des conditions effroyables, infra-humaines, destructurantes. Si bien que la question qui se pose devient simple : soit on laisse mourir ces enfants, soit on les sauve.
Alors que j'étais contre ces adoptions en nombre, ce que j'ai vu dans les crèches m'a fait totalement changer de point de vue. L'aspect humain est celui qui prime. Je ne parle pas ici de l'aspect humanitaire, mais bien du simple aspect humain. Et bien sûr, du désir de devenir parent qui anime les familles adoptantes. »
En Haïti, seuls 50 % des enfants sont scolarisés.
Dès 1993, l’association ACEM 87, créée par Lyn François, a initié un projet d’école au village des Orangers à Jacmel, ville détruite à 75 % lors du séisme de janvier 2010.
Soutenu par le Secours populaire français depuis 2008, ce projet de construction d’école “en dur” est aujourd’hui arrivé à son terme. Il permet de scolariser 200 enfants.
http://www.lamontagne.fr/editions_locales/haute_vienne/un_haitien_de_limoges_exprime_son_point_de_vue_sur_les_adoptions@CARGNjFdJSsBFBwCARk-.html
Commentaires:
Ce genre de commentaires et de réflexions qui répond à toutes les questions en Haïti et qui exonère tout processus de réflexion à la recherche de solutions durables.
Les cadres qui laissent Haïti ont raison de le faire car on ne peut pas leur demander de crever de faim en Haiti.
Les paysans coupent les arbres et on ne peut pas demander à ces pauvres gens d'arrêter de couper le bois.
Surtout quand on a une association subventionnée par des ONGs il ne faut surtout pas dire des choses qui fâchent!

jeudi 23 décembre 2010

Haïti : dans les pas de Sean Penn

Joan Tilouine le jeudi, 23/12/2010  Monde
Le bilan de l’engagement des stars dans l’île dévastée n’est pas exactement ce que l’on dit. Reportage à Pétion-Ville, “le camp” de l’acteur américain.
Ce camp de déplacés haï­tiens sur les hau­teurs de Port-au-Prince res­semble à tous les au­tres : la misère, des gens au visage fermé, entassés dans des mil­liers de tentes et de cabanes décaties qui dégringolent d’une colline. Pendant presque soixante-dix ans, ce fut le Pétion-Ville Club, un golf de neuf trous, construit par les Amé­ricains dans les années 1930.
Au lendemain du tremblement de terre du 12 janvier, son propriétaire, Bill Evans, basé à Miami, l’a mis à la disposition de l’armée américaine pour y implanter un hôpital militaire provisoire. Puis le Pétion-Ville Club est devenu le “Camp Penn”, domaine ré­servé de l’acteur américain engagé dans une action humanitaire à grand spectacle.
Sean Penn n’est pas le seul people à être venu. Les stars américaines de la politique et du show business se sont succédé sur l’île dévastée. John Travolta a piloté son propre Boeing pour apporter du fret humanitaire et des scientologues.
Les anciens chefs d’État George Bush et Bill Clinton ont créé le Haiti Fund. En mars, ils arpentaient les ruines de Port-au-Prince, guidés par le président sortant René Préval. En décembre, la républicaine Sarah Palin visitait des centres de traitement du choléra, invitée par une organisation évangéliste.
« Haïti est devenu l’endroit où il faut se montrer », ironisent des humanitaires. La plupart des célébrités font un pas­sage éclair. Sean Penn est resté, jetant son dévolu sur ce camp de Pétion-Ville, le plus grand du pays (55 000 déplacés). Il a promis qu’il ne le quitterait pas tant que chaque famille ne serait pas relogée. Cette ambition a été remarquée dans ce pays où grouillent plus de 10 000 ONG, des plus sérieuses aux plus farfelues. Elles sont même devenues le premier employeur du pays et se partagent avec le gouvernement haïtien les 3 milliards de dollars versés par l’aide internationale après le séisme.
Onze mois plus tard, le pays est tou­jours en ruines. « Ces ONG sont devenues un État dans l’État avec des intérêts économiques, religieux, mais surtout diplomatiques, analyse l’anthropologue new-yorkais Mark Schuller. Certaines ONG sont admirables et vraiment pro­fessionnelles. Mais la plupart des petites organisations sont simplement opportunistes et parfois corrompues. » La Ca­nadienne Michaëlle Jean, l’envoyée spéciale de l’Unesco, est tout aussi di­recte : « L’aide internationale a transformé ce pays en un vaste laboratoire d’essais et d’erreurs. »
L’expérience tentée par Sean Penn n’est pas encore achevée. Sera-t-elle un échec de plus dans le long catalogue des erreurs observées sur place ? Autrefois invité de Saddam Hussein puis hôte d’Hugo Chávez et de Fidel Castro, le “mauvais garçon de Hollywood” avait débarqué à Port-au-Prince une se­maine après la catastrophe. L’image de sa sortie d’avion avec la panoplie du baroudeur de l’humanitaire, pistolet Glock à la ceinture, avait fait rire.
Penn a passé les six premiers mois sur place, à la dure. « Il ne s’arrêtait pas de travailler et dormait dans une tente à même le sol », raconte une jeune humanitaire californienne encore tout émerveillée. La star venait de divorcer. Il avait du temps pour s’engager. Avec la philanthrope américaine d’origine bosniaque Diana Jenkins, il créait l’organisation humanitaire J/P HRO, consacrée à la gestion du camp de Pétion-Ville. Les médias l’encensaient pour son courage et sa détermination.
Les choses ont changé. Son bilan, presque un an après, reste mitigé. La situation dans le camp de Pétion-Ville s’est même dégradée. Sur place, des personnes déplacées ne cachent pas leur déception. Certaines sont en colère contre Sean Penn et son équipe. « Qu’est-ce qu’il a fait pour nous avec ses milliers de dollars ? s’interroge Dorvil Hubert, un gynécologue de 49 ans. Ici, ce n’est pas du cinéma. C’est de pire en pire dans ce camp. Les habitations sont insalubres. Son ONG ne fait plus rien pour nous. »
Dorvil Hubert se dit « privilégié » par rapport aux autres : « J’ai tout perdu dans le tremblement de terre, sauf mon emploi à l’hôpital universitaire de Port-au-Prince. » Il loge avec son épouse et ses quatre enfants dans une cabane en bois. L’intérieur est noirci par la fumée et la crasse. « Tout ce qu’il y a de bien dans ce camp, c’est l’eau potable en libre-service, l’assainissement et les toilettes. Mais ce travail formidable a été réalisé par l’ONG Oxfam, pas par celle de Sean Penn. »
À quelques tentes de “chez lui”, Nancy Toussaint, 35 ans, a perdu espoir de soigner sa fille de 6 ans. Victime de malnutrition, sa peau couleur ébène est recouverte de points blancs. « À l’hôpital installé par les gens de Sean Penn, en haut du camp, les médecins l’ont à peine examinée. Ils l’ont renvoyée vers le centre de soins public de Port-au-Prince. Mais à quoi ils servent ? » Nancy n’a pas l’argent pour y em­mener sa fille : « Et eux, les Amé­ricains, ils ne veulent pas l’emmener dans leurs 4x4. »
Nancy Toussaint est contrainte d’acheter des cachets aux vendeurs ambulants qui sillonnent le camp avec des centaines de tablettes de médicaments exposés en plein soleil. Cela lui coûte quelques dollars haïtiens pour des comprimés périmés, en provenance des reliquats des dons faits après le séisme, livraisons qui comptaient près de 40 % de médicaments inutilisables.
« Ce qu’ils appellent hôpital est plutôt une clinique, et encore, car les unités de soins ne sont pas adaptées à l’urgence », tranche un humanitaire au long cours qui a visité le camp de Pétion-Ville. L’ONG de Sean Penn affirme avoir soi­gné 55 000 patients depuis janvier, ce qui veut dire le nombre exact des réfugiés qui y sont ins­tallés. Mais les cas gra­ves sont aussitôt transférés à l’hôpital public, dé­bordé et en sous-effectif.
Entouré de fils barbelés, l’“hôpital Penn” est aussi le QG du personnel de son ONG : 35 expatriés américains, une centaine d’Haïtiens. Des casques bleus brésiliens et jordaniens les protègent. Ils les observent aussi avec étonnement : ils n’avaient jamais vu des humanitaires tatoués, vêtus de pantalons larges, fumant des cigarettes américaines en sirotant des bières, à partir de 16 heures…
L’ambiance est plutôt détendue autour de la grande tente de l’Unicef qui abrite ce fameux hôpital. Un peu plus loin, des bâches kaki recouvrent la très modeste unité de traitement du choléra, malgré l’ampleur de l’épidémie qui aurait déjà tué près de 2 000 personnes. Le parking de l’ONG est édifiant : des 4x4 rutilants et des quads. Le personnel s’en sert dans les venelles étroites et poussiéreuses du camp.
« Tous ces véhicules sont des dons », tient à préciser Shannon Costello, porte-parole du camp. Elle doit aussi admettre que ce qui était provisoire, dans l’urgence, tend à devenir permanent : « Notre objectif était de reloger chaque famille du camp avant juillet 2011, car nous devons penser à rendre le terrain à son propriétaire mais cela va prendre beaucoup plus de temps que prévu », reconnaît-elle avant de se ressaisir et de revenir sur sa communication bien rodée : l’engagement humanitaire de Sean Penn, l’exemplarité de ce camp.
Les malheureux de Pétion-Ville regrettent Médecins sans frontières et la qualité de ses soins. L’ONG française a quitté le camp. « L’urgence était ailleurs et il y avait déjà plusieurs organisations en charge du camp », explique Sylvain Groulx, chef de la mission de MSF en Haïti. D’autres ONG sont encore pré­sentes au Camp Penn. C’est le cas de CRS (Catholic Relief Service), qui pré­pare aussi son retrait : « Notre but est de reloger ces gens et pas de les maintenir dans ce camp, souligne Robyn Fieser, représentant régional de CRS. Nous allons donc en laisser la gestion aux res­ponsables. »
L’ambiance s’est dégradée. La tension monte à Pétion-Ville. Fin novembre, un employé de CRS a été agressé. L’ONG a alors suspendu ses opérations plusieurs jours. « Il y a aussi un début de famine mais ce n’est pas visible car les gens ne se plaignent pas et restent dignes, rapporte le pasteur Harold Guerrier. En avril, le président René Préval avait interdit aux ONG de distribuer de la nour­riture, au nom de la relance de l’économie. Mais il a préféré dé­penser des millions de dollars pour organiser les élections tru­quées du mois dernier. »
Après le tremblement de terre, le cyclone et l’épidémie de cho­léra qui ont frappé leur pays, les Haïtiens doivent maintenant faire face à la catastrophe politique, avec les violences qui ont suivi cette présidentielle contestée du 28 novembre, mar­quée par des fraudes et des décomptes officiels et officieux qui ne concordent pas. Les maîtres du pays sont devenus les humanitaires. Leur “république des ONG” règne quasiment sans partage sur la misère d’un pays qui ne se reconstruit toujours pas. Joan Tilouine
Photo © SIPA
http://www.valeursactuelles.com/actualit%C3%A9s/monde/ha%C3%AFti-pas-de-sean-penn20101223.html

Haïti - Politique : Ricardo Seitenfus, une vérité qui ne plait pas à l’OEA

23/12/2010 08:27:37 24 heures après la publication de ses critiques envers l’ONU et l’aide Internationale dans une entrevue publiée dans le quotidien Suisse «Le Temps» et relayé sur de nombreux site dont HaïtiLibre, l’Organisation des États Américains (OEA) a rappelé son «ambassadeur» Ricardo Seitenfus. Il va s’en dire que le diplomate va devoir s’expliquer sur ses prises de positions publiques devant l’OEA qui décidera de la suite à donner...
Rappelons que Ricardo Seitenfus dans cette entrevue avait surtout insisté sur la manière dont la communauté internationale gérait sa relation avec Haïti depuis 2004. Critiquant sans détour la Minustah, l’ONU, l’aide d’urgence, les ONG et affirmant que « s’il existe une preuve de l’échec de l’aide internationale, c’est Haïti » concluant que s’il y avait une chose que la communauté internationale devrait prendre le temps de comprendre c’est l’âme haïtienne. « Les coopérants sont pressés et Haïti est trop complexe pour des gens pressés ».
En politique, toute vérité n’est pas bonne à dire, ce haut fonctionnaire de 62 ans va devoir s’expliquer devant l’OEA, qui décidera de la suite à donner à sa mission qui devait s’achever dans 2 mois mais aussi sur l'avenir de la carrière de Ricardo Seitenfus...
En savoir plus sur Ricardo Seitenfus :
Spécialiste d’Haïti, pays sur lequel il a publié plusieurs ouvrages d’analyse historique, Ricardo Seitenfus a été l’envoyé spécial dans le pays du président brésilien Lula avant d’être mandaté par l’OEA. Diplôme en sciences politiques (Université de Genève 1973), diplôme en économie et développement ( Université de Genève 1973), diplôme en histoire moderne et contemporaine (Université de Genève 1978), doctorat à l'Institut des Hautes Etudes Internationales (IHEI ) (Université de Genève 1980). Il a été aussi : Professeur à l’Universidade Federal de Santa Maria, rédacteur en chef du Journal of Latin American Integration (Rila), Directeur Général du Collège académique de droit à Santa Maria (FADISMA), Consultant pour le Ministère des Affaires étrangères de l'Organisation des Nations Unies (ONU), Vice-Président de la commission juridique (CJI) de l'Organisation des États américains (OEA).
Aujourd'hui, il est le Représentant spécial du Secrétaire général de l'OEA et Chef du Bureau de l'OEA en Haïti. C’est un spécialiste reconnu du Mercosur, en relations internationales, en diplomatie brésilienne, et en politique extérieure d'Haïti et du Brésil.
http://www.haitilibre.com/article-1974-haiti-politique-ricardo-seitenfus-une-verite-qui-ne-plait-pas-a-l-oea.html

L’État s’est effondré, le peuple haïtien reste debout

Rétrospective. Mon année 2010

Par Jean-Marie Théodat, directeur du Bureau Haïtien de l’Agence universitaire de la Francophonie.
L’année 2010 restera dans les annales comme l’une des plus éprouvantes de la longue crise qui caractérise l’histoire d’Haïti. Par l’ampleur des dégâts entraînés par le séisme du 12 janvier, par la virulence de l’épidémie de choléra qui continue de se propager dans le pays, et enfin par la difficulté à organiser des élections présidentielle et législatives libres et transparentes, c’est la nation entière qui semble aujourd’hui en danger.
Faut-il en conclure que 2010 signe l’irrémédiable échec d’un État haïtien libre et souverain ? Ce serait mal juger de la vitalité de la société haïtienne. C’est dans cette perspective de nécessaire reviviscence qu’il faut interpréter la contestation des résultats des élections du 28 novembre 2010.
Le cas d’Haïti est emblématique des paradoxes et des contradictions de l’aide humanitaire et des lois d’airain des relations internationales. La communauté internationale est censée renforcer la reconstruction de l’État, mais à plusieurs égards, elle ne fait que la démolir plus avant, par un travail tacite de substitution à l’autorité publique. En effet, la Minustah, avec plus de 9 000 policiers et soldats chargés de renforcer la police nationale d’Haïti dans les tâches de maintien de l’ordre, est désormais perçue par la population comme une force d’occupation. Et la CIRH, composée des principaux bailleurs de l’aide à Haïti, des autorités haïtiennes et des institutions internationales, dont la quatrième rencontre tenue en République dominicaine les 14 et 15 décembre 2010, à distance de la scène haïtienne où la mobilisation sociale contre le régime sortant bat son plein, ne donne pas l’exemple d’un engagement à toute épreuve. Quant aux ONG, elles ont reçu l’essentiel de l’argent décaissé dans le cadre de l’aide à la reconstruction ou de la lutte contre le choléra. Mais de toute la somme promise (9 milliards d’euros), à peine 10 % ont été réellement donnés. Onze mois après le tremblement de terre, tout reste encore à faire, plus d’un million et demi de personnes vivent sous des abris provisoires et des tentes. Pendant ce temps, le choléra progresse à travers le pays : plus de 2 300 morts en un mois et demi. On estime que 400 000 personnes seront touchées dans les six prochains mois, par la maladie.
L’actualité du choléra a pesé lourdement sur la campagne électorale, empêchant la mise en place d’un véritable débat sur la nécessaire reconstruction de la capitale et le renforcement de l’État. Paradoxalement, la mobilisation sociale en faveur d’élections libres et transparentes est le signe d’un ancrage réussi des institutions et des habitudes démocratiques dans l’esprit de l’électorat. La contestation provoquée par les fraudes massives constatées dans le déroulement des élections est en soi une bonne nouvelle. Signe que le calcul sur l’indifférence de la population pour la politique était faux. Le peuple dont on a sous-estimé l’impatience et le ras-le-bol silencieux a attendu calmement le moment de s’exprimer dans les urnes. Et la joyeuse pagaille qui a suivi la publication des résultats donnant Mirlande Manigat en tête avec 31 % des voix, Jude Célestin deuxième avec environ 21 % des votes et Michel Martelly avec 20,8 %, n’a rien à voir avec les scènes de déchoukaj ou de chaos qui ont suivi la chute des Duvalier : c’est une levée spontanée, civique et massive. Par ailleurs, la crise n’a pas dégénéré en bain de sang, mais en bras de fer entre le Conseil électoral provisoire (CEP) et les candidats contestataires. Au final tout le débat que nous n’avons pas eu durant la campagne électorale peut enfin avoir lieu. Il ne s’agit pas (encore ?) d’un conflit armé, mais d’un coup de poker qui n’a pas réussi. Quoi que l’on puisse penser de l’opportunité des revendications des partisans de Martelly, leur mobilisation est avant tout l’expression d’une indignation fondée sur une éthique collective blessée par une fraude manifeste. Les murs sont par terre, l’État s’est effondré, mais le peuple reste debout ! C’est la seule bonne nouvelle à tirer de cette annus horribilis.
Jean-Marie Théodat
http://www.humanite.fr/21_12_2010-l%E2%80%99%C3%A9tat-s%E2%80%99est-effondr%C3%A9-le-peuple-ha%C3%AFtien-reste-debout-460629

Des Sénateurs, des dirigeants de l’opposition et de la société civile appellent à l’annulation des élections et à la mise en place d’un “gouvernement de consensus” avant le départ du Président Préval le 7 février 2011

Le chef de l’Etat devrait terminer son mandat, les membres du CEP faire l’objet de sanctions, affirment les signataires d’une déclaration conjointe Mercredi 22 décembre 2010, Radio Kiskeya
Les représentants d’une partie de la classe politique et de plusieurs secteurs de la société civile, réunis mercredi à l’initiative de quatre Sénateurs de l’opposition sur l’impasse politique post-électorale, ont adopté une déclaration finale prônant l’annulation totale des élections du 28 novembre et la mise en place d’un “gouvernement de consensus” avant le départ du Président René Préval, le 7 février 2011.
Outre l’invalidation du scrutin présidentiel et législatif du 28 novembre entaché de fraudes et d’irrégularités, le forum du Ritz Kinam II (Pétion-Ville, Est de la capitale) a débouché sur une proposition de sortie de crise en plusieurs étapes prévoyant l’application de l’article 149 de la Constitution à l’expiration du mandat du chef de l’Etat.
Cet article stipule qu’en cas de vacance présidentielle, le président de la Cour de cassation (la plus haute instance judiciaire du pays) ou, à défaut, le juge plus ancien devient le Président provisoire du pays avec comme mission principale l’organisation d’élections dans un délai de 45 à 90 jours.
Autres éléments de proposition, un gouvernement de consensus ayant à sa tête un Premier ministre accepté par les différents secteurs de la société devra travailler à l’organisation d’élections crédibles, inclusives et démocratiques et articuler une politique participative axée sur la construction de logements au profit des sans-abri du séisme et la maîtrise de l’épidémie de choléra.
Quant aux membres du Conseil électoral et autres autorités responsables de la “mascarade électorale”, ils devront faire l’objet de sanctions appropriées, selon les recommandations des participants à la rencontre lues par la Sénatrice Edmonde Supplice Beauzile.
La communauté internationale est invitée à rester à l’écoute du peuple haïtien et à respecter les lois en vigueur dans le but de faciliter la sortie de crise recherchée.
Un comité de suivi va être constitué pour assurer la poursuite des consultations avec d’autres secteurs de la vie nationale.
“Le Président a véritablement démontré qu’il n’a aucun amour pour Haïti et ne croit pas à la démocratie”, a déclaré Jacques-Edouard Alexis du groupe des douze candidats à la présidence favorables à l’annulation des élections et dont tous les membres étaient présents.
M. Alexis accuse celui dont il fut, par deux fois, le Premier ministre, d’être un adepte du pouvoir personnel ayant choisi délibérément de plonger le pays dans une tragédie.
Le chef de l’Etat cherchait à obtenir un troisième mandat en assurant l’accession au pouvoir de son poulain, Jude Célestin, a dénoncé le candidat du MPH en mettant en garde la communauté internationale contre toute tentation d’imposer au peuple haïtien les résultats truqués du 28 novembre.
Parmi les différents intervenants à ce forum, citons, outre la Sénatrice Beauzile, ses collègues Maxime Roumer et Jean William Jeanty, les leaders des plateformes de l’opposition Alternative, Libération, Rasanble et Ucadde, les représentants d’un collectif des candidats aux législatives, des représentants du secteur dit populaire ainsi que l’ancien ministre de l’agriculture du Président Préval, Gérald Mathurin, le directeur du Centre oecuménique des droits humains, Jean-Claude Bajeux et la militante féministe Danielle Magloire.
Une mission technique de l’OEA doit procéder dès lundi prochain au recomptage des procès-verbaux des résultats préliminaires controversés des présidentielles qui ont placé en tête Mirlande Manigat avec 31% des voix devant le candidat du pouvoir, Jude Célestin (22%) et Michel Martelly (21%).
A la suite de violentes protestations contre l’élimination au premier tour du chanteur, la proclamation des résultats définitifs a été reportée sine die pour permettre à l’Organisation des Etats américains de prendre pratiquement en charge le processus alors que le second tour censé opposer, le 16 janvier, Mme Manigat et M. Célestin reste pour l’instant incertain. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article7355

Haïti-Cholera : Les vodouisants de la Grand’Anse réclament justice

Correspondance – Rio Jean Jérémie, 22 déc. 2010 [AlterPresse] --- L’Association des Vodouisants de la Grand‘Anse (AVOGA / Sud-ouest) réclame que l’action publique soit mise en mouvement contre les assassins des individus accusés de répandre de la « poudre de cholera », selon ce que déclare à AlterPresse la coordonnatrice de l’association, Rosemène Pierre.
Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées à coup de machette et certaines fois brulées vives dans ce département depuis début décembre, après avoir été accusées d’être les auteurs de sortilèges destinés à propager le cholera.
Selon un bilan fourni par les autorités gouvernementales le nombre des personnes lynchées dans ces circonstances se chiffre à 45, dont 40 dans le département de la Grand’Anse.
Lors d’une conférence de presse à la capitale, la ministre de la culture, Marie laurence Jocelyn Lassègue a mis en garde contre cette pratique et a tenu à rappeler que les vodouisants n’ont rien à voir avec l’épidémie de choléra.
La ministre a annoncé que la campagne de sensibilisation sur la maladie sera renforcée en même temps que la justice sévira contre tous ceux qui s’attaquent aux vodouisants sous prétexte de propagation du choléra.
Dans la Grand’Anse le bilan des victimes de l’épidémie est déjà particulièrement lourd, avec 236 morts institutionnels et environ 500 décès communautaires pour la période allant du 11 novembre au 20 décembre 2010, selon les autorités sanitaires.
Médecin du monde, Médecin sans Frontière, avec le support de la Croix Rouge Allemande et l’assistance de la direction départementale sanitaire de la Grand ‘Anse, représentent l’épine dorsale de la lutte contre l’épidémie dans ce département.
Jusqu’ici, 4 Centres de Traitement de Cholera (CTC) et 15 Unités de Traitement de Cholera ont pu être mis en place.
Par ailleurs, les troubles politiques ayant suivi la publication des résultats préliminaires des élections du 28 novembre 2010, ont entravé les actions de secours vers les Irois, causant le décès de 7 personnes, selon des informations recueillies par AlterPresse.
L’épidémie de choléra, qui frappe le pays depuis un peu plus de deux mois, a déjà fait 2 591 décès, selon les derniers chiffres communiqués par les autorités sanitaires.
Actuellement, le choléra tue quotidiennement environ 48 personnes à travers le pays.
121 518 cas ont été vus, parmi lesquels 63 711 ont été hospitalisés, tandis que 61 917 autres ont bénéficié d’un exéat. [rj kft gp apr 22/12/2010 23 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article10449

Adoptions en Haïti : néocolonialisme ou cadeau de Noël, à terme au détriment de l'enfant ?

23/12/2010 à 11h46
Difficile d’échapper au rouleau compresseur médiatique sur l’affaire des adoptions en Haïti, que MAM, interviewée sur RFI, se défend d’avoir instrumentalisée en communication (« une affaire de communication juste avant Noël ? Absolument pas !). Pourtant, la photo publiée hier par Paris Match tendrait plutôt à illustrer le contraire !
Déferlante médiatique, donc, sur les mères adoptives (tiens, on interroge rarement les pères. Pourquoi donc ?), peu habituées aux interviews et donc très « natures » dans leurs propos.
Les titrages des journaux sont emblématiques et peu surprenants de la part de médias dont beaucoup pallient à la surenchère de production de news par le recourt à des stagiaires qui n’ont pas une minute pour approfondir le sujet, et, bien sûr, aucune connaissance du thème de l’adoption (outre le fait qu’ils ne voient pas en quoi cela serait nécessaire).
Le traitement médiatique qui est fait de cette affaire, les manières dont les mères adoptives formulent leur joie ou leur haine de ne pas être du voyage, l’attitude même de MAM dans cette affaire dessinent d’une manière assez précise les contours d’une France encore largement marquée par le spectre de la pensée coloniale.
Décryptage [Lire].
Rares sont les pédopsychiatres ou professionnels de l’adoption qui ont été interviewés. Pourquoi, en effet, mettre une touche de dissonance dans ce beau conte de Noël packagé spécial médias ?
Citons tout de même l’exception notable de France Info qui a reçu le pédopsychiatre Pierre Lévy-Soussan, dont il faut absolument écouter l'intervention si on s'intéresse au sujet.
http://www.lepost.fr/article/2010/12/23/2349877_adoptions-en-haiti-nouvelle-forme-de-colonialisme-ou-cadeau-de-noel-a-terme-au-detriment-de-l-enfant.html

Adoption – Rien ne bouge à Haïti… ni au Québec

Écrit par Gabrielle Duchaine Mercredi, 22 décembre 2010 14:00
Mise à jour le Jeudi, 23 décembre 2010 03:13
Près d’un an après le séisme qui a ravagé Haïti, Québec bloque toujours l’adoption de dizaines d’orphelins attendus avec de plus en plus d’impatience par autant de familles d’ici. Même si les crèches débordent, il faudra encore attendre des mois, voire des années avant que le premier enfant débarque dans la province.
Lorsque la terre a tremblé, le 12 janvier 2010, Marie-Pierre Tardif a vu s’envoler ses espoirs d’adopter un enfant dans un avenir proche. « Je vis un immense deuil. Normalement, je serais à quelques semaines à peine d’aller chercher mon fils ou ma fille. À la place, je devrai patienter encore des mois, peut-être plus », raconte la Sherbrookoise. Sa voix tremble au bout du fil. « Juste d’en parler, ça me fâche. »
Comme des dizaines de familles qui avaient enclenché des procédures d’adoption avant le drame, la jeune directrice d’école se sent prise en otage. Dès le lendemain du tremblement de terre, Québec a mis le holà à la venue d’orphelins en provenance d’Haïti de peur que certains aient encore de la famille quelque part. Douze mois plus tard et même si les orphelinats et les organismes d’adoption martèlent que le temps est venu de rouvrir prudemment les frontières, la politique n’a pas changé.
Rien ne bouge
La province attend que le pays des Antilles en pleine élection fasse adopter par le Sénat une nouvelle loi sur l’adoption, conforme aux normes internationales. Elle ne donne aucun indice quant à la fin de l’embargo. Québec a plutôt demandé aux organismes responsables de retourner leurs dossiers à quelque 40 familles québécoises qui avaient entamé des procédures avant la tragédie et qui devront maintenant recommencer à zéro. C’est-à-dire reprendre le processus d’inscription, qui prend de 8 à 12 mois et coûte quelques milliers de dollars, puis attendre jusqu’à un an l’arrivée d’un enfant. Aucune nouvelle inscription n’est acceptée jusqu’à nouvel ordre.
«En attendant de relancer l’adoption, on leur donne de l’aide, mais ce n’est pas ce dont les enfants ont besoin», dit Ginette Gauvreau de l’organisme Soleil des Nations. Photo d’archives Martin Bouffard
« On veut éviter de séparer des enfants de leurs familles et s’assurer que leurs droits sont respectés », explique une porte-parole du ministère de la Santé et des Services sociaux, qui gère le Secrétariat à l’adoption internationale (SAI), Nathalie Levesque. Selon elle, Haïti n’est pas prêt à traiter les demandes d’adoption.
À part quelque 126 bambins qui avaient déjà été assignés à de nouveaux parents avant le séisme et qui ont tous été rapatriés dans les jours qui l’ont suivi, aucun orphelin haïtien n’a mis les pieds au Québec depuis janvier dernier.
Pourtant, d’autres pays, dont l’Allemagne et plus récemment les États-Unis, ont recommencé à accueillir des enfants. « On ne comprend pas trop pourquoi ça ne reprend pas ici, déplore la responsable administrative de la Corporation Accueillons un enfant, un des deux seuls organismes agréés par le SAI. Nos familles sont sur le qui-vive. »
Des enfants attendent
« Même si leurs dossiers sont fermés, ils sont toujours en attente dans leur cœur, ajoute Ginette Gauvreau de l’organisme Soleil des Nations. On nous dit qu’Haïti n’est pas prêt, mais ce n’est pas la réalité. Si j’avais huit familles, j’aurais huit enfants disponibles. »
La crèche de la fondation haïtienne Enfant-Jésus, avec qui fait affaire Soleil des Nations, aurait à elle seule quelque 60 orphelins prêts à partir et dont on a la certitude qu’ils sont vraiment seuls au monde. D’autres, jugés « à risque », ont été réunifiés avec des proches jusqu’à récemment. Ils n’étaient pas éligibles à l’adoption.
« Je comprends qu’il faut faire attention de ne pas séparer des familles ou de déclarer orphelins des enfants qui ont des parents quelque part », dit Marie-Pierre Tardif, qui a déjà adopté en 2009 Patrickson, un petit Haïtien de trois ans, et qui souhaite ardemment lui donner un petit frère ou une petite sœur. « Mais qu’en est-il des enfants qui ont été abandonnés avant le tremblement de terre ? En attendant, ils ne font que grandir dans des conditions difficiles. Ils ont vécu le séisme et maintenant il y a le choléra », rage la mère de famille.
Les responsables de la Fondation Enfant-Jésus ne nient pas leurs difficultés à subvenir aux besoins de tous leurs pupilles. « Onze mois après [la secousse], nous sentons l’impact, ayant à charge tous ces enfants. Et financièrement, nous n’étions pas préparés », confirme sa directrice exécutive, Gina Duncan, jointe par Rue Frontenac lors d’un voyage en Allemagne.
Pendant ce temps, familles et organismes d’adoption tapent du pied. « Il faut être prudent, mais ce n’est pas une raison pour fermer un pays », dit Ginette Gauvreau, qui passe en temps normal la moitié de son temps dans le petit pays des Antilles pour superviser les opérations et s’assurer qu’elles soient faites dans le respect des enfants. « En attendant de relancer l’adoption, on leur donne de l’aide, mais ce n’est pas ce dont ils ont besoin. »
http://www.ruefrontenac.com/nouvelles-generales/international/31821-haiti-adoption

« L’adoption internationale n’est pas une solution d’urgence »

Pierre Lévy-Soussan, spécialiste de l’adoption, est sceptique sur l’adaptation des enfants haïtiens en France. Par Sidonie Sigrist
Le second avion affrété par le Quai d’Orsay part aujourd'hui de Roissy à destination de Port-au-Prince pour ramener une centaine d’autres enfants haïtiens, adoptés par des familles françaises. Pierre Lévy-Soussan, pédopsychiatre et auteur de Destins de l'adoption (1), s’inquiète des suites, pour ces enfants, de cette procédure accélérée.
Figaro.fr/Madame : Que pensez-vous du processus d’adoption mené en Haïti par le Ministère des Affaires étrangères ?
Pierre Lévy-Soussan : Sur le plan éthique de l’adoption internationale, c’est un scandale. L’adoption internationale n’est pas une solution d’urgence, elle ne doit pas répondre à une logique humanitaire. Il s’agit de construire une famille, non pas de sauver des enfants.
Haïti est par terre sur le plan administratif. D’autre part, le pays n’est pas signataire de la convention de la Haye sur l’adoption internationale. Dans ce contexte, tout processus accéléré est préjudiciable pour l’enfant. Comment voulez-vous garantir qu’un enfant est adoptable ? Qu’il n’est pas issu d’un trafic ? C’est difficile à entendre mais il n’y a aucune urgence. L’adoption est un processus qui prend du temps. L’enfant doit d’abord assimiler l’abandon. Puis, il s’agit pour lui d’envisager l’investissement dans une nouvelle famille. C’est une construction. Si on court-circuite ce processus, on court-circuite la construction de la filiation. Dans certains pays, les parents adoptants doivent rester trois mois sur place. Si on coupe les racines de l’enfant trop rapidement, elles saigneront toute sa vie.

Ces enfants sont-ils sujet à un double traumatisme, l’abandon et le séisme ?
Effectivement, mais l’accélération du processus et le choc thermique et culturel à l’arrivée sont aussi traumatisants. Les enjeux sont ici beaucoup plus complexes. Or, aucune mesure d’accompagnement spécifique n’a été prévue. D’autre part, les futurs parents adoptants ne sont pas forcément bien préparés. Et puis, encore une fois, l’accélération du processus est préjudiciable. On a pu observer des débordements à risque, où certains enfants avaient subi des maltraitances graves.

Lorsqu’on adopte un enfant, doit-on entretenir le lien avec son pays d’origine ou, à l’inverse, couper court ?
Les parents ne doivent pas se sentir vulnérables par rapport à ce passé. Ils ne doivent pas tomber dans le piège des origines. Il s’agit de mêler leur désir d’enfant avec l’histoire de celui-ci, sans tomber dans l’idéalisation de la culture - manger du riz tous les jours par exemple - ni dans son rejet. Les parents doivent respecter ce passé. Leur défi est d’expliquer pourquoi tout le monde ne veut pas être parent, trouver les mots pour expliquer à leur enfant la filiation défaite par l’abandon. Il s’agit ensuite d’accompagner la construction d’une nouvelle filiation via l’adoption. L’enfant doit assimiler ce lien et se situer entre sa propre histoire et celle de sa nouvelle famille.
(1) Éd. Fayard
http://madame.lefigaro.fr/societe/ladoption-internationale-nest-pas-solution-durgence-221210-121158