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mercredi 21 août 2013

Changement de mandat en vue pour l'ONU à Haïti

Mise à jour le mardi 20 août 2013 à 19 h 02 HAE
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, recommande une réduction de 15 % du nombre de troupes onusiennes en Haïti, ainsi qu'un examen permettant de déterminer si une mission de maintien de la paix est toujours la meilleure façon de soutenir ce pays pauvre des Antilles.
 Dans un rapport destiné au Conseil de sécurité et diffusé mardi, M. Ban dit prévoir discuter avec le gouvernement haïtien et les États membres à propos de la meilleure façon pour l'ONU de contribuer à « une plus grande stabilité et au développement du pays ».
 M. Ban mentionne qu'il envisagerait la possibilité de remplacer la mission de maintien de la paix « par une mission d'aide moins importante, et aux objectifs plus précis, d'ici 2016 », et inclurait des propositions sur les développements à venir dans son prochain rapport, en mars 2014. Entre-temps, il a suggéré de réduire le nombre de Casques bleus onusiens de 6270 à 5021 hommes d'ici juin 2014.
 Associated Press

Haïti: « Besoin de renfort: tout le monde sur le pont! »

Publié le 20 août 2013
par Médecins Sans Frontières
 Ahmed Fadel, responsable terrain de projet MSF, décrit la mobilisation, le travail d’équipe et les émotions fortes ressenties lors d’une urgence à l’hôpital de Chatuley, à Léogâne en Haïti.
Il est 22h passé à l’hôpital MSF de Chatuley à Léogâne. Un enfant de deux ans est sous oxygène, plongé dans le coma suite à un traumatisme crânien sévère. Il est en train de partir. La pédiatre et deux infirmières le regardent d’un air désemparé. Une autre infirmière le caresse avec attention et tendresse pour adoucir son départ vers l’au-delà… L’enfant s’en est allé. On ne pouvait plus rien pour le sauver, son sort était déjà scellé. L’infirmière en chef, les larmes aux yeux, le prend dans ses bras et se dirige vers sa maman qui est elle aussi en train de recevoir des soins. Un moment de silence, de solitude : la maman, sous le choc, ne réalise pas tout de suite ce qui vient de se passer, puis elle éclate en sanglots.
Le personnel autour d’elle marque un moment de silence. J’ai eu l’impression que la terre s’arrêtait de tourner, que tout s’était figé autour de nous, sauf les larmes qui coulaient des yeux des uns et des autres.
 Je reviens en arrière, plus tôt dans la journée. On est mardi à Léogâne, un beau matin ensoleillé. Mon agenda et bien chargé: longues réunions avec les équipes pour discuter des objectifs et des résultats atteints, s’organiser pour le mois à venir et discuter des axes stratégiques pour l’année prochaine.
A la fin de la journée, nous rentrons à la base en prenant un raccourci. On croise une famille habitant un abri de fortune et un homme nous demande de nous arrêter. J’ai cru qu’il venait nous demander une assistance médicale et j’étais soulagé d’être accompagné d’un médecin ! Eh bien non, ce monsieur voulait nous faire part de sa gratitude et nous remercier de notre travail en nous tendant un petit cadeau : un fruit. Nous rentrons donc à la base, contents de ce petit geste très significatif et nous le partageons avec l’équipe. La soirée s’annonce dans la joie et la bonne humeur…
Il est 19h45 lorsque j’entends des bruits de sirènes. Avant même d’avoir le temps de me demander ce qu’il se passe, un gardien accoure nous informer que la salle radio a reçu un appel de l’hôpital : il y a eu un accident de la route, suivi d’un afflux de blessés légers. L’équipe à l’hôpital aurait la situation sous contrôle.
Mais quelques minutes plus tard, à 20h, les deux chirurgiens, l’infirmier et l’anesthésiste reçoivent des appels: le bloc opératoire pourrait avoir besoin d’eux.
A 20h25, on m’informe que l’afflux de blessés serait plus important que ce que nous pensions.
 A 20h33, j’arrive à l’hôpital. En face de la salle d’urgence se trouvent des pickups de particuliers, des ambulances du ministère de la Santé et de la Croix-Rouge haïtienne, tous remplis de blessés. Les brancardiers sont débordés. Une trentaine de blessés sont arrivés alors que d’autres ambulances sont en route vers l’hôpital.
Besoin de renforts !
Je fais rapidement sortir les véhicules pour faire de la place et me dirige vers la salle d’urgence : il y a des blessés de partout en phase de triage. Le chirurgien me dit qu’il a besoin de renforts pour prendre en charge les blessés qui devraient arriver à tout moment. Je prends mon téléphone pour composer le numéro de la base et trouve une dizaine de messages de l’équipe demandant s’ils peuvent nous aider.Je les appelle: « Urgence. Afflux de blessés important. Besoin de renforts: tout le monde sur le pont!».
Réponse : «Message copié.
 L’équipe entière en mouvement». Je me retourne et tombe sur une consœur d’une autre organisation qui m’explique ce qu’elle a vu : deux gros camions chargés à craquer de passagers entassés les uns sur les autres sont entrés en collision. Il y avait environ 60 à 70 personnes. C’était à Gressier, sur la route nationale entre Port-au-Prince et Léogâne.
La route vers la capitale est donc bloquée jusqu’à ce que tous les blessés aient été évacués et que les deux camions soient dégagés. Par conséquent, l’hôpital de MSF à Chatuley est la seule structure hospitalière accessible!
 Il est 20h38 lorsque je vois le véhicule MSF se garer et mon renfort débarquer: médecins, infirmières, sages femmes, logisticiens. L’équipe d’expatriés est arrivée au complet, l’air concentré et déterminé : « Dis-nous quelle est la situation et ce que nous devons faire!». J’annonce rapidement : «Blessés toutes catégories… 30 personnes. Autres blessés en route. Pour les médicaux : le médecin urgentiste et les chirurgiens sont les points focaux: agissez sous leurs instructions. La logistique, suivez moi!». A peine ai-je fini mon discours que je vois un nouveau renfort arriver : le staff national qui était au repos a tout laissé tomber après avoir entendu la nouvelle. Ils sont là, sans même que je n’aie dû les appeler. A partir de là, la ruche s’active simplement : sans panique, sans stress, mais avec une fébrilité positive. Chacun connaît son rôle et sa place, pas de cris, ni de précipitation, mais de l’activité. Cette attitude calme les blessés et les accompagnants que l’on retenait à distance. Les gens nous font confiance. La terre s’arrête de tourner un instant
 A 22h 30, une nouvelle vague de blessés arrive et la situation n’est pas jolie à voir. On prend notre courage à bras le corps et on continue avec détermination et professionnalisme.
 Dès 23h, les cas les plus désespérés décèdent. On en est à quatre. Non, on ne se laisse pas abattre, on active les boucliers émotionnels et on continue. A 23h15, le garçon de deux ans meure sous les caresses de l’infirmière. Silence. Je vois des pleurs discrets et l’infirmière en chef le porter vers sa maman afin qu’elle puisse le tenir dans ses bras une dernière fois. La terre s’arrête de tourner un instant.
A 23h30, le médecin urgentiste annonce d’une voie rassurante et encourageante: «Blessés stabilisés à transporter dans les salles d’observation et sous les tentes aménagées à cet effet ». Tout le monde s’active, il n’y a plus de brancardiers, de chirurgiens, de médecins ou de non-médicaux : nous sommes tous devenus brancardiers. Le transport s’exécute. Dernière ligne droite Il est minuit passé, dernière ligne droite de nettoyage et de rangement avant de rentrer à la base.
Dans la voiture, l’équipe marque un moment de silence, suivi de croisements de regards, puis d’un éclat de rire collectif et fier. Quelqu’un lance : « Les gars : 43 blessés, dont la moitié graves et en danger de mort, nous les avons sauvés !». Une autre dit : « YES, we did it !! ».
Soulagés, nous allons nous coucher, car demain est un autre jour. Il faudra assurer le suivi des blessés, le transfert de certains vers d’autres structures hospitalières de MSF à Port-au-Prince. Il faudra aussi procéder à l’identification des morts avec le juge de paix et à l’accueil et au soutien des familles des défunts, sans pour autant paralyser le fonctionnement de l’hôpital. Et moi, je dois encore briefer la nouvelle pédiatre qui vient juste d’arriver et qui a tout de suite été jetée dans cette réponse d’urgence. Je sais déjà ce que je vais lui dire : «Merci pour ce que tu as fait hier et pour ce que tu vas faire encore. Tu vois, c’est ça MSF !»
Depuis 2010, MSF gère un hôpital de Chatuley à Léogâne situé à une trentaine de kilomètres de la capitale Port-au-Prince et offrant des soins gratuits et accessibles 24 heures sur 24 en cas d’urgence.
http://blog.lesoir.be/leblogdesmsf/2013/08/20/haiti-besoin-de-renfort-tout-le-monde-sur-le-pont/

Laleau pris au piège par les sénateurs

C'est sur des sénateurs très coriaces que le ministre de l'Economie et des Finances, Wilson Laleau, a butté ce mardi. Alors que le grand argentier de la République tentait de s'expliquer, avec difficulté, sur l'utilisation du budget de l'exercice fiscal 2012-2013 avant de justifier les innovations spectaculaires prévues dans le projet de loi de finances 2013-2014, les sénateurs, à l'image de Jocelerme Privert, président de la commission permanente Economie et Finances du Grand corps, se sont montrés sans pitié pour le ministre. Veste noire, chemise blanche et cravate noire, Wilson Laleau, accompagné entre autres des directeurs généraux de la DGI, des douanes, n'a pas attiré la sympathie des pères conscrits. « On a dû faire un ensemble de choix cette année pour marquer la rupture, a, d'entrée de jeu, déclaré le ministre Laleau pour justifier le budget devant la commission sénatoriale. Nous avons fait le pari de lutter contre l'inflation dans l'économie haïtienne. Les propositions que nous avons soumises au Parlement sont de nature à changer la donne en matière économique et sociale pour Haïti... » Les boulets de Privert « Je ne suis pas d'accord avec vos réponses, Monsieur le Ministre », a rétorqué, amer, le sénateur Privert. Le parlementaire a commencé par énumérer les véritables points sur lesquels le ministre doit tout d'abord apporter des clarifications. « Nos préoccupations, a -t-il enchaîné, concernent le rapport financier annuel du gouvernement qui doit être soumis au Parlement. Nous avons besoin des informations qui sont indispensables, à savoir la liste de tous les comptes courants ouverts à la banque centrale au nom des différents ministères, institutions et organismes publics. Un rapport détaillé identifiant les bénéficiaires des contrats, les fonds alloués et les projets exécutés et/ou en exécution à travers les fonds PetroCaribe pour l'exercice fiscal 2012-2013. Et un autre rapport détaillé sur l'utilisation des fonds décaissés et mis à la disposition de certains ministres pour le financement des activités, projets et programmes relatifs à la rentrée scolaire et les fêtes de fin d'année...» Laleau nage, mais.. « Les informations demandées portent sur l'année passée. Je m'engage à vous faire parvenir ces informations avant la fin de l'exercice fiscal », a laconiquement répondu Wilson Laleau, précisant qu'au moment du dépôt du projet de loi de finances à la Chambre des députés, il avait déposé également la loi des règlements de l'année fiscale qui prendra fin le 30 septembre. « Ce que je peux dire, c'est qu'on est en train de mettre en place un système pour faire les rapports réguliers sur les dépenses afin de les mettre à votre disposition en temps et lieu. On a pris acte de vos demandes. » Les choses qui retiennent le plus l'attention du sénateur Privert dans le budget concernent surtout les dispositions relatives aux ressources, les dispositions relatives aux charges et les dispositions concernant les crédits. « Malgré votre bonne volonté, vos interventions dans les médias, vous n'avez pas encore assuré l'opinion publique quant aux dispositions concernant les ressources », a dit le parlementaire déplorant que le ministre de l'Economie et des Finances n'ait présenté aucun tableau justifiant l'impact de ces mesures fiscales sur la population. « Nous avons de sérieuses inquiétudes, Monsieur le Ministre. » Des augmentations extravagantes! Alors qu'on est en pénurie de ressources, poursuit Jocelerme Privert, le gouvernement a décidé d'augmenter le budget de fonctionnement au détriment du budget d'investissement. « Le budget de fonctionnement du bureau du ministère des Finances est passé de 41 millions de gourdes à 91 millions de gourdes. Celui du ministère de la Justice a augmenté de 156%, la présidence 99%, la Primature 150%, le ministère de l'Intérieur 157%, énumère le président de la commission Finances et Budget du Sénat, exhortant le ministre à s'expliquer sur le bien-fondé de ce choix. Pire, ce sont les secteurs politiques qui sont privilégiés sur les secteurs économiques dans le budget. » « Cette année, nous avons fait le choix de rendre le budget plus visible et plus lisible », a gesticulé Wilson Laleau pour expliquer la décision d'augmenter les taxes sur un ensemble de services dont les 10 000 gourdes pour le droit du passeport. Autre raison avancée par le ministre pour justifier le budget, c'est la nécessité de construire ou de reconstruire des édifices douaniers dans le pays. Mais l'économiste, professeur d'université, n'a pas pu convaincre les sénateurs de l'augmentation des taxes sur les services comme les taxes sur le permis de conduire, sur le tarif douanier, sur le droit du passeport, sur la vente et/ou l'achat d'animaux, sur les produits de première nécessité... « Monsieur le Ministre, votre intervention pourrait faire le poids dans un débat académique. Mais ici, vous êtes au Sénat de la République », a répondu le sénateur Privert, cadrant l'ancien vice-recteur de l'Université d'Etat d'Haïti. Question de lui demander d'être plus pratique dans les réponses apportées pour justifier le budget. Qui finance les voyages du président de la République? Ce n'est pas le sénateur Steven Benoit qui aura pitié du ministre qui n'était pas dans ses beaux jours. « C'est un budget criminel. Nous allons mobiliser les sénateurs pour retourner le document à l'exécutif », a fulminé l' « homme-dossier » avant de questionner le ministre Laleau sur le montant exact du per diem pour les voyages du président Martelly. « Pouvez-vous nous dire, en tant que principal responsable du Trésor, où est passé le chef de l'Etat ? A combien s'élève le per diem de ses voyages ? Combien de personnes composent la délégation qui l'accompagne? » Selon Wilson Laleau, les réponses à ces questions ne relèvent pas de sa compétence. « La présidence a son budget. Le ministère des Finances ne s'occupe guère des voyages du président de la République.» Une réponse peu convaincante pour les sénateurs rappelant au ministre qu'il est l'ordonnateur principal des fonds du Trésor public. Donc, cette question ne peut pas lui échapper. Allant plus loin que ses collègues, le sénateur Moïse Jean-Charles, ennemi juré du chef de l'Etat, croit que le budget, qualifié de suicidaire, n'est pas l'oeuvre du ministre Laleau qu'il connaît de par son origine sociale, mais bien celle du président Martelly. « En feuilletant le document, j'ai peur pour l'avenir du pays. C'est une véritable répression fiscale », a-t-il fulminé, accusant le gouvernement de protéger les plus riches au détriment des couches défavorisées. Les sénateurs, à l'image de leurs collègues Privert et Benoit, affirment que leur conviction est déjà faite sur le budget. Ils restaient visiblement sur leur soif. Ils ont même menacé de ne pas voter le budget. En l'absence du ministre de la Planification Laurent Lamothe portant également la casquette de Premier ministre, Wilson Laleau est le premier à être auditionné par les sénateurs dans le cadre de l'analyse du projet de loi de finances 2013-2014. Yvince Hilaire yvincehilaire@yahoo.fr http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=120281

Le SMCRS lance un plan de ramassage d'ordures...

Rentrée des classes
Le directeur général du Service métropolitain de collecte des résidus solides (SMCRS), Donald Paraison, a donné une conférence de presse ce mardi, à la Primature, pour annoncer un plan de ramassage d'ordures dans la zone métropolitaine pour la rentrée des classes.
Selon le directeur général, un montant de plus de 20 millions de gourdes sera décaissé dans le cadre de cette initiative qui vise à créer quelque 5 000 emplois temporaires. Il en a profité pour parler de l'évolution du programme « civisme environnemental » et de l'arrêté interdisant la vente des produits en polyéthylène expansé sur le marché national.
« Le SMCRS veut mettre la population en confiance pour la rentrée des classes, a dit Donald Paraison, annonçant un programme de nettoyage des rues de la zone métropolitaine. Nous allons redoubler d'efforts, a-t-il ajouté, pour enlever tous les débris à travers les rues de la zone métropolitaine afin de rendre le climat beaucoup plus salubre pour la rentrée des classes. Sous peu, environ 4 à 5 000 emplois temporaires seront créés dans le cadre de ce programme qui s'échelonnera sur une période allant de 15 à 30 jours... »
Concernant l'arrêté interdisant la vente et la commercialisation des produits en polyéthylène et polystyrène expansé, le titulaire du SMCRS a fait savoir que le gouvernement allait poursuivre les opérations de saisie jusqu'à ce que ces produits ne soient plus disponibles sur le marché.
« Le gouvernement est très sérieux sur cette question », a dit M. Paraison. En outre, Donald Paraison a indiqué qu'il est formellement interdit d'entrer dans les institutions de l'Etat avec de la nourriture dans des emballages en styrofoam. Il a fait savoir qu'une circulaire était déjà passée à ces différentes institutions à ce sujet.
 « Le gouvernement sera sans pitié pour toute personne ou groupe de personnes qu'on surprend en train d'utiliser ces produits à l'intérieur des institutions de l'Etat », a martelé le DG du SMCRS. Cependant, plus d'un pense que les autorités devaient avoir une alternative bien avant de rendre publique l'interdiction de ces produits sur le marché.
 M. Paraison a fait remarquer que des mesures ont été mises en place à temps pour substituer aux produits en polyéthylène d'autres produits moins néfastes à l'environnement. « Probablement, a-t-il avancé, on n'apporte pas encore le volume nécessaire pour remplacer le polyéthylène.
Le ministre de l'Environnement continue de parler avec les grands importateurs pour faciliter l'arrivage des emballages biodégradables comme alternative aux produits en styrofoam. »
Le directeur général du SMCRS a également parlé de l'évolution du programme « civisme environnemental », lancé conjointement avec les mairies de la région métropolitaine et le ministère de l'Environnement, il y a deux mois.
Ce programme vise à sensibiliser les citoyens à prendre l'engagement de nettoyer les devantures de leurs maisons et de leurs quartiers à partir d'un horaire donné. A cet effet, Donald Paraison a exhorté la population à mieux gérer leurs déchets ménagers en les gardant dans des endroits appropriés pour attendre le passage d'un camion du SMCRS.
Ceux qui ont les moyens de payer pour faire jeter leurs fatras, il les invite à embaucher des compagnies ayant les capacités logistiques nécessaires pour jeter les déchets à Truitier - le seul endroit de la zone métropolitaine réservé à cet effet. Au lieu d'engager des brouettiers qui souvent jettent les ordures dans des endroits inappropriés causant ainsi beaucoup de problèmes à la population.
Bertrand Mercéus
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=120277

Le Parquet de Port-au-Prince broie un nouveau commissaire et accueille un dirigeant conspué dans le Nord-Ouest, qui annonce dejà la couleur

Le nouveau commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Francisco René, a prêté serment ce mardi en remplacement de Me Lucmane Delille qui n'a pas eté informé officiellement de son renvoi du Parquet.
De fait, c'est dans la presse que j'ai appris la nouvelle, a-t-il dit.
 Des informations de toutes sortes circulent sur le net autour de la disgrâce de ce magistrat qui se voulait chasseur de " Zokiki, kidnappeurs et autres bandits".
 Me Delille serait surtout accusé d'avoir refusé de sévir contre des citoyens avec qui il avait collaborré de près dans le passé, notamment dans le cadre du mouvement GNB.
Quant au nouveau venu qui vient de créer sa propre association de magistrats, l'ASMAH, dont Me Lamarre Bélizaire, le juge qui a fait arrêter Henold Florestal, est le secretaire genéral, il est presenté comme un dur, un élément conflictuel, un homme capable de donner pleine et entière satisfaction au gouvernement.
 N'a-t-il pas été, avant Port-de-paix, conspué dans la juridiction de Miragoâne. Le barreau de Port-de-Paix s'est d'ailleurs déclaré soulagé du transfert de ce commissaire que les avocats de la ville considéraient comme persona non grata et contre qui ils s'étaient mobilisés.
Francisco René ne serait pas non plus, comme avocat, en odeur de sainteté dans la juridiction de Port-au-Prince où il est interdit de plaider, alors qu'une plainte a été déposée contre lui dans la juridiction de la Croix-des-Bouquets.
 Et le bâtonnier de Port-au-Prince, Me Carlos Hercules, de considérer sa nomination comme une provocation lancée à la face de l'Ordre qui s'apprêterait à demander des explications au Ministère de la Justice. Mais, ce ministère semble prendre tout le monde de court, en faisant installer le nouveau commissaire mardi après-midi, une façon de dire qu'aucune contestation ne sera prise en considération.
 Si le Ministre de la justice fait valoir, avec cette nomination, sa volonté d'apporter du sang neuf dans l'appareil judiciaire, dans l'oposition on redoute que l'arrivée de Me Francisco René vienne renforcer ce qu'ils appellent les persécutions contre les opposants au pouvoir, étant donné les liens qui unissent le nouveau commissaire à Me Lamarre Belizaire.
 De fait, Francisco René a averti, au moment de son installation par le directeur géneral du Ministère de la Justicde, Jean Roudy Aly, que la récréátion est finie et qu'il ne sera plus toléré qu'on dise n'importe quoi sur les autorités.
 Ces déclarations pourraient rendre encore plus tendues les relations entre le gouvernement et l'opposition, déjà marquées par l'arrestation du militant politique Enold Florestal-le citoyen qui avait endossé la plainte pour corruption contre des membres de la famille présidentielle-, par l'incertitude qui pèse sur l'organisation avant la fin de l'année, des élections sénatoriales et locales et aussi par les contestations provoquées par l'augmentation des coûts de certains services prévus dans le projet de budget 2013/2014.
 Ainsi, un passeport passerait de moins de 2000 gourdes à 10.000 gourdes. Et le paysan qui achète, vend ou tue un cabri devrait verser la somme de 500 gourdes. Et tous ces dévelopements interviennent alors que le président Michel Martelly s'est, sans annonce, absenté depuis 4 jours du pays, sans qu'on sache où il se trouve.
Tout ce qu'on sait, est qu'il devrait être reçu le 23 août au Surinam de Desi Bouterse pour participer à la 11ème édition de Carifiesta .
Source: AHP
http://www.radiotelevisioncaraibes.com/nouvelles/haiti/le_parquet_de_port-au-prince_broie_un_nouveau_commissaire_et_acc.html

Installation de Me René, sortie honorable de Me Délille

Au palais de justice/ Parquet de Port-au-Prince
Le directeur général du ministère de la Justice et de la Sécurité publique, Me Roudy Aly, a procédé mardi à l'installation de Me Francisco René, nouveau chef du parquet de Port-au-Prince.
Avant sa nomination à la capitale, il a occupé le même poste dans le Nord-Ouest. Après Miragoâne, Aquin, Port-de-Paix, Me René dirige son quatrième parquet. Il remplace à ce poste Me Lucmanne Délille qui y a passé environ dix mois.
Celui-ci a posé, ce mardi 20 août, un acte de grandeur d'âme. Il a salué tous ses anciens collaborateurs, le petit personnel du parquet avant de laisser le poste de commissaire du gouvernement pour celui de chargé de mission, responsable de la coordination des parquets de la République.
Dans sa conférence de presse le lendemain de son transfert, Me Délille a tenu à remercier le président de la République, le Premier ministre et le ministre de la Justice pour avoir jeté leur dévolu sur sa personne.
Il a remercié également tous ceux-là qui lui ont apporté leur collaboration, sans oublier le monde de la basoche, la Police nationale d'Haïti pour sa franche et bonne collaboration, la population civile qui a donné son support dans la lutte contre la criminalité organisée : vol à main armée, enlèvement suivi de séquestration contre rançon, incitation à la débauche, faux et usage de faux, insécurité foncière...
Me Lucmanne Délille dit avoir laissé le parquet de Port-au-Prince avec le sentiment d'avoir fait un travail inachevé. Mais l'expérience n'a pas été mauvaise, ajoute-t-il. Humble, très ponctuel, Me Délille est toujours à son bureau tous les matins, sauf aux heures de rendez-vous.
Il travaillait jour et nuit en vue de garantir la sécurité dans la ville et les quartiers environnants. Il allait partout dans sa juridiction pour rechercher les crimes, délits et contraventions.
Me Délille avait mis l'accent sur les nuisances sonores qui troublent le sommeil de paisibles citoyens. Il entretenait de bons rapports avec les tribunaux et même avec les avocats. Il a un peu marché sur les traces de son prédécesseur Me Jean Renel Sénatus, mais avec souplesse et fermeté, lorsque les circonstances l'exigaient.
Il voulait mettre de l'ordre dans la maison, mais on ne lui a pas laissé le temps de le faire.
Dans la lutte contre l'illégalité, Me Délille était parti en guerre contre les homosexuels en attirant leur attention sur le fait qu'il n'existe aucun texte de loi autorisant le mariage entre deux personnes de même sexe. Beaucoup de gens étaient d'avis que l'ancien commissaire du gouvernement de Port-au-Prince avait raison de toucher la plaie du doigt en lançant une mise en garde aux homosexuels dans une société qui tend à perdre chaque jour ses repères.
Trop tard
Il avait ouvert une enquête sur les circonstances qui entourent la mort suspecte du juge instructeur Jean Serge Joseph. Beaucoup de personnes, même au niveau de la magistrature, lui ont reproché d'avoir attendu trop de temps pour ouvrir l'enquête.
Dans le cadre de ce dossier, il a auditionné bon nombre de gens. Il avait invité Me Samuel Madistin à son bureau. Celui-ci avait boudé l'invitation, motif pris : la loi ne fait aucune obligation au dénonciateur de se présenter au parquet pour signer sa dénonciation.
Et Me Délille s'était montré compréhensif et n'avait aucune objection du fait que Me Madistin avait choisi de ne pas se présenter à son bureau pour parler des confidences que le juge défunt lui avait faites.
Dans le même ordre d'idées, une invitation a été adressée à Mme Kettely Julien de l'Institut mobile d'éducation démocratique (IMED).
Elle avait affiché le même comportement que Me Madistin. Mme Julien avait déclaré qu'elle n'attendait que la convocation du juge instructeur qui sera désigné sur l'affaire.
De l'avis de plusieurs magistrats, Lucmanne Délille, pour n'avoir pas été formé à l'Ecole de la Magistrature, a tenu la dragée haute aux bandits.
Donc, il a en quelque sorte marqué son passage.
Au cours de son administration, et sur beaucoup d'autres sujets, le parquet n'a pas enregistré de scandale. Avant de partir, ce qui n'arrive pas souvent, Me Délille a eu le courage de saluer tout le monde, non pas par regret de la fonction, mais pour montrer qu'il a du respect pour ceux-là qui ont collaboré avec lui pendant des mois. Jean-Robert Fleury
http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=120279

Non aux styromousses, retour aux anciennes pratiques

Polyéthylène/ Interdiction
 Le Nouvelliste | Publié le :20 août 2013
 Joubert Rochefort rochefortjoubert@yahoo.fr
Pendant que le gouvernement procède à la saisie des styromousses (assiettes et gobelets en polystyrène expansé), à cause de leur contribution à la dégradation de l'environnement, des marchandes et des usagers ne cessent de réclamer du gouvernement des alternatives.
En attendant que les grands commerçants importent des produits biodégradables, le ministre de l'Environnement, Jean François Thomas, indique qu'il faut retourner aux anciennes pratiques.
 Les produits en polyéthylène ne sont plus la bienvenue à Port-au-Prince. Les emballages bon marché à usage alimentaire unique dont se servait la population de l'aire métropolitaine sont mis à l'index.
A la frontière haitïano-dominicaine, comme dans les magasins du centre-ville, les autorités font la chasse auxdits produits.
 Le ministre de l'Environnement Jean François Thomas croit que les styromousses sont les véritables ennemis de l'environnement qu'il faut à tout prix combattre. Il souligne que les égouts et les canaux d'évacuation sont encombrés de ces produits, fabriqués de matières qui prennent des centaines d'années à se décomposer.
 « Les articles en polystyrène expansé produisent des effets catastrophiques sur l'environnement immédiat. En plus de bloquer les drains et de provoquer des inondations, ces déchets, une fois emportés par les eaux de pluie, finissent par se jeter dans la mer », déclare-t-il.
Dans les restaurants, c'est le comble. Les marchandes comme les acheteurs se plaignent de la saisie des styromousses. Ils réclament du gouvernement des alternatives.
Cependant, le ministre Jean François Thomas n'y va pas avec le dos de la cuillère. Selon lui, les marchandes doivent retourner aux anciennes pratiques.
 « Les alternatives au polyéthylène sont plus visibles que jamais, dit-il. Auparavant, les marchandes vendaient dans des assiettes en aluminium qu'elles nettoyaient après usage. De plus, les gens qui ne pouvaient prendre leurs repas au restaurant, par faute de temps, apportaient toujours leurs assiettes. Je crois que c'était une très bonne pratique que la population est obligée de reprendre partiellement, le temps que le gouvernement ou les commerçants importent des assiettes biodégradables.
Le ministre Jean François Thomas croit que les produits en polyéthylène sont considérés comme étant des grands pollueurs et des handicaps pour l'environnement. Ils ne sont pas biodégradables et ne peuvent être transformés en aucun autre produit.
De plus, les assiettes à usage alimentaire unique donnent le cancer. Toutefois, il précise que les bouteilles, les sachets transparents servant de récipients pour les boissons, les médicaments et aliments, les sachets blancs ou clairs pour ramassage d'ordures, les petits sachets à usage uniquement pour semences, production et conservation de plantules sont exempts de l'interdiction et feront l'objet d'autres réglementations.
 « Nous avons des alternatives pour des produits autres que les styromousses parce qu'ils peuvent être recyclés. Le gouvernement compte lancer dans les prochains mois une vaste campagne qui permettra de recycler des produits en plastique et de les transformer », indique le ministre.
L'idée de retourner aux anciennes pratiques ne date pas d'hier. Le prédécesseur du ministre Jean François Thomas, le ministre Jean Vilmond Hilaire, avait lui aussi sollicité le retour d'une telle pratique suite à l'arrêté du 1er octobre 2012.
 Une alternative qui avait suscité pas mal de mécontentements au sein de la population. Les usagers soulignaient qu'une telle pratique allait à l'encontre des normes hygiéniques. Ces revendications ont permis aux restaurants et aux vendeurs ambulants de perdurer dans l'utilisation des gobelets et assiettes en styromousse qui, éventuellement, finissent dans les canaux d'évacuation des eaux de pluie puis dans la mer. A présent, peut-on s'attendre concrètement à un retour aux anciennes pratiques ?
Joubert Rochefort rochefortjoubert@yahoo.fr

Tout va changer à l'Ile-à-Vache

Le Nouvelliste | Publié le :20 août 2013
Sur le bord de mer de Port-Morgan, à quelques pas du débarcadère, les vagues tapent sur des galets blancs. Une radio égrène « Jérusalem » de Gracia Delva. Au loin, une vedette déchire la mer laissant, quelques secondes, un sillage blanc et, pendant plus longtemps, comme suspendu dans l'air, le ronron de son moteur hors-bord.

4 heures de l'après-midi, l'air est lourd, chargé comme les policiers surarmés, assis, çà et là, entre les motos et les Polaris vert olive du ministère de l'Environnement.
Deux hélicoptères, portes ouvertes, hélices à l'arrêt, attendent les officiels et leurs invités. Il se passe quelque chose en ce lieu.
Les murmures du dernier point de presse de la journée, donné par le premier ministre Laurent Lamothe et la ministre du Tourisme, arrivent jusqu'à la plage. Indéchiffrables.
Le terrain de beach-volley a connu des jours meilleurs, les kayaks aussi. Les petites maisons paysannes, où toute l'aventure touristique de l'Ile-à-Vache a débuté, se fondent dans le décor. Elles aussi, comme les habitants de l'île qui s'aventurent depuis le mitan de la journée au plus près du ballet des notables pour chercher à comprendre ce qui se passe, s'attendent à ce que quelque chose change ici.
Des officiels venus de Port-au-Prince, des techniciens font le va-et-vient depuis des mois dans la région et voilà que des tracteurs sont arrivés. Puis des agents de sécurité, des journalistes, des caméras. Tout est en place pour les grandes annonces. Si toutes les promesses sont tenues, l'île verra son potentiel se transformer en emplois et devises.
Le député de la circonscription et ses partisans et ce candidat au Sénat pour le Sud déjà en campagne sur ces terres vierges qui gonflent le cortège officiel mesurent tout le potentiel des projets, eux aussi.
Une route en terre battue pour le moment, la première depuis la création du monde, traverse l'ancien repaire de Sir Henry Morgan, le pirate, et de Bernard Kock, l'aventurier, deux anciens maîtres des lieux.
Un aéroport va sortir de terre et des investisseurs affûtent leurs calculs avant d'ériger hôtels, resorts all inclusive et autres attractions touristiques dans ce coin perdu et paradisiaque.
C'est ce qui se dit depuis des jours et plus précisément depuis que le chef du gouvernement y a mis les pieds ce mardi.
 Laurent Lamothe, quand il ne conduit pas lui-même une Polaris, pilote des arrêts symboliques. Le premier à KayKoy, l'une des agglomérations de l'île, où des projets sociaux seront réalisés au bénéfice de la population.
Un centre communautaire a vu sa première pierre faire corps avec le mortier. L'école sera réparée, l'Internet sera disponible, les pêcheurs auront accès à de meilleurs bateaux, l'eau potable jaillira, le solaire apportera de l'éclairage public, apprennent avant d'applaudir ceux qui ont fait le déplacement pour venir écouter les autorités.
Entre une série de discours et des photographies couleur de l'avenir qui se dessine, la population a compris qu'on n'allait pas la forcer à faire place nette pour que les gros Blancs viennent se prélasser au soleil.
Des travailleurs sociaux éduquent déjà les rebelles et les curieux sur ce qui va changer et sur leurs droits acquis. Il y aura aussi de la formation pour ceux qui travailleront, bientôt ils l'espèrent tous, dans les hôtels qui vont s'ériger dans les zones de développement identifiées dans le plan de développement de la destination.
 Ici, ce n'est pas un secret, les gens ont voté Tèt Kale. Beaucoup arborent le fameux bracelet rose, signe de ralliement au régime en place.
Pour ne rien déranger à l'affaire, le député est l'un des trois seuls élus aux dernières élections à l'être sous la bannière du même parti que le président de la République. L'Ile-à-Vache a comme le sentiment que le premier ministre lui rend ce qui lui est dû quand il cite les projets qui vont prendre forme dans les mois à venir.
Et pour ne rien gâcher, les ressources naturelles de l'île sont indéniables, le potentiel touristique réel. Il suffit de traverser ce territoire pour s'en rendre compte.
La nature est luxuriante, le dénuement n'y est pas synonyme de misère ni de pauvreté extrême.
L'Ile-à-Vache était simplement abandonnée, laissée dans son coin par les gouvernements passés.
 « Destination Ile-à-Vache » est l'un des plus ambitieux projets du quinquennat du président Martelly. Sur le papier, très vite, il y aura des routes, la construction vers l'horizon 2015 d'un aéroport international, la mise en service d'un centre commercial, l'édification d'un terrain de golf de dix-huit trous et la mise en opération de mille chambres d'hôtel.
Le coût total de ce projet est estimé à 230 millions de dollars, selon les chiffres avancés par les responsables du gouvernement. Avec moins de 50 kilomètres carrés pour près de 20 000 habitants, l'Ile-à-Vache, avec ses plages, sa nature préservée, son passé mouvementé de repaire de pirates et de colonie de peuplement pour les Noirs américains après l'abolition de l'esclavage aux États-Unis d'Amérique, a de quoi se positionner sur le marché touristique mondial.
La question est : va-t-elle se vendre, se laisser séduire ou être conquise ?
La route, l'aéroport dont le premier coup de tracteur a été donné par le premier ministre à Pointe-Est resteront pour l'île, quelle que soit l'issue de cette affaire. Avec ou sans les investisseurs, la petite population de l'Ile-à-Vache, l'une des dernières régions du pays qui vivent loin de tout, gardera des acquis de la politique volontariste de l'administration Martelly-Lamothe.
Tout va changer à l'Ile-à-Vache, avec ou sans le tourisme de masse.
Frantz Duval duval@lenouvelliste.com Twitter:@Frantzduval http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=120294

L'Haïtiano-Américain Jean-Michel Voltaire se rapproche d'Haïti

Amos Cincir mcincir@lenouvelliste.com
Rude travailleur et doué d'un esprit créateur, Jean-Michel Voltaire - qui vit depuis plus de 19 ans aux Etats-Unis - est un personnage fascinant.
Substitut du procureur du département américain de la Justice depuis 10 ans, il prouve qu'avec de la volonté, de la constance et une bonne dose de pugnacité, les Haïtiens peuvent arriver à faire de grandes choses à l'étranger.


Et même à tendre une main secourable à leurs compatriotes en difficulté en Haïti.
Né en 1971 à Roche-Jabouin, un village à Port-Salut (Sud), l'Haïtiano-Américain Jean-Michel Voltaire s'est envolé en 1994 à destination des États-Unis d'Amérique en tant que réfugié politique, fuyant le coup d'État militaire qui a renversé l'ancien président Jean-Bertrand Aristide.
19 ans plus tard, il travaille pour le département de la Justice des Etats-Unis. C'est un homme brillant et compétent. Détenteur d'un doctorat en droit à New York Law School, il a aussi reçu une formation en diplomatie, leadership, démocratie, État de droit, prévention et résolution des conflits internationaux, notamment au Foreign Service Institute du département d'État et à l'Institut américain pour la paix.
Comme tout immigrant, notre interlocuteur explique que ses débuts n'ont pas été faciles, mais qu'il savait ce qu'il voulait.
Tout en respectant les lois et les autorités établies de ce grand pays, il a lutté pour s'adapter à la réalité culturelle et climatique de New York. « Après maints efforts, je suis parvenu à faire des études avancées et à avoir une carrière professionnelle réussie. A mon arrivée aux Etats-Unis, j'ai dû faire face à d'énormes défis parce que je ne parlais pas l'anglais. J'étais au chômage, mais j'ai dû m'adapter à une nouvelle culture et à un nouveau climat. Chose certaine, je ne regrette pas d'avoir fait ce choix. C'est un grand pays offrant une multitude d'opportunités. Il suffit d'être discipliné et d'avoir le sens des responsabilités pour atteindre le sommet. »
En termes de satisfaction, l'homme de loi se dit très ambitieux parce qu'il a eu la chance de pratiquer le droit dans le pays le plus puissant de la planète.
 «Je n'aurais jamais imaginé même dans mon rêve le plus fou qu'un fils de paysan comme moi, devenu avocat, pouvait représenter le gouvernement américain dans les 50 États. Avec ma détermination, mon éducation, et un pays qui s'ouvre aux immigrants, tout est devenu possible», confie-il.
Voltaire veut être plus proche de sa terre natale Malgré la distance qui le sépare de sa terre natale, Jean-Michel Voltaire, après le séisme du 12 janvier, a entrepris des démarches pour voir dans quelle mesure il pouvait apporter assistance à Haïti et aux Haïtiens en difficulté.
Il a été dépêché après le cataclysme par le département d'Etat pour évaluer le système judiciaire haïtien et aider le gouvernement des États-Unis à élaborer une nouvelle stratégie pour Haïti.
Partageant avec ardeur la philosophie selon laquelle les avocats devaient être des travailleurs sociaux actifs dans leurs collectivités, M. Voltaire confie avoir fondé « Réunion sportive d'Haïti», une organisation à but non lucratif visant le mieux-être des jeunes Haïtiens, particulièrement ceux du département du Sud.
«Comme une personne qui a connu la pauvreté dès son enfance, mais, avec la grâce de Dieu, qui a eu du succès, je suis obligé de mettre mes compétences au service de mon pays, dit-il. Nous avons tous la responsabilité d'aider nos semblables. Mon souci est d'aider une nouvelle génération de jeunes à devenir des leaders dans leurs communautés.»
 « Avec le soutien de la Digicel, l'USAID et CRS, nous faisons un travail appréciable dans le département du Sud.
A côté des camps d'été que nous organisons annuellement, nous travaillons avec la Fondation Digicel et les soeurs de Port-Salut pour reconstruire la seule école de filles de cette communauté construite en 1947. Je compte aussi doter cette école d'une salle informatique bien équipée. Nous travaillons actuellement avec Waters missions internationale pour installer un projet d'eau potable dans le village de Roche-Jabouin.
Ce projet d'eau potable servira plusieurs milliers d'habitants.
« An nou rebati Ayiti» est le thème de nos projets. Il reflète les idéaux sur lesquels le pays a été fondé: l'unité et la force. Ces idéaux doivent continuer à vivre dans nos coeurs et servir de principes fondamentaux à nos efforts collectifs pour relever Haïti qui est à genoux.»
Tout en travaillant, il écrit et fait du bénévolat dans sa communauté.
En somme, il est loin de chômer. Ce personnage fascinant a reçu plusieurs prix du département de la Justice et du département d'État pour ses oeuvres. Il vient juste d'être honoré pour son travail. Ce prix intitulé « prix Service communautaire» qu'il a reçu du département américain de la Justice rend hommage à un des employés du département d'État pour ses activités bénévoles qui ont un impact direct sur le bien-être de sa communauté. Il se dit très fier d'avoir reçu ce prix.
Amos Cincir mcincir@lenouvelliste.com http://lenouvelliste.com/article4.php?newsid=120231