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mercredi 3 mars 2010

Haiti : Réouverture du lycée français

Lundi le lycée français Alexandre Dumas (LAD) a réouvert ses portes aux élèves, de la petite section à la terminale. Après un temps d'accueil où les élèves, le personnel du LAD et les parents ont pu se retrouver et échanger, c'est avec une grande émotion que MM. Sauval, Conseiller de Coopération et d'Actions Culturelles, Arnaud, Proviseur du Lycée et Frisch, Président de l'APE ont prononcé des mots de réconfort, de condoléances et d'espoir pour que le LAD reprenne vie. Après ce temps d'accueil et de discours officiel, l'ensemble de la communauté scolaire s'est retrouvée pour un pot d'accueil où les grands élèves servaient les petits de maternelle.
Peu endommagé, l'établissement scolaire est le premier à reprendre ses activités dans Port-au-Prince où près de 80% des écoles sont détruites. Pour cette première journée, plus de 200 élèves sont revenus en classe et d'autres retours sont déjà annoncés.
Juste après le séisme du 12 janvier un hôpital de campagne portable et autonome avait été installé au lycée français.
N/Radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=17112

Déclaration de presse Brésil / Haïti

Port-au-Prince, Haïti, 25 février 2010 Président : Mon cher camarade, Monsieur le président Préval, mes chers ministres d'Haïti...
Je serai très bref. Tout d'abord, je souhaite saluer mon cher camarade Préval, président d'Haïti, saluer les ministres d'Haïti qui sont ici, les ministres brésiliens, Et notre cher ami, le président du Sénat d'Haïti, Les représentants de la Minustah, des forces armées brésiliennes, La presse brésilienne et la presse d'Haïti.
La première chose qu'il est important de vous dire est que j'ai eu l'opportunité de participer lundi et mardi derniers, au Mexique, à deux sommets. Un sommet Amérique latine et Caraïbes, et un sommet du Groupe de Rio. Nous avons également organisé une réunion spéciale, avec l'Unasur. Le président Préval a participé à une partie de cette réunion, et je peux dire au peuple haïtien que j'ai rarement vu un tel enclin à la solidarité que lors de ce sommet. Tous les pays, des plus grands aux plus petits, sont disposés à faire tout leur possible afin d'aider Haïti. Ceci est le premier pas important.
La deuxième chose à vous dire est que ma venue ici est motivée par l'importance de voir de mes propres yeux ce que nous voyons à la télévision ou sur les photos, et que je souhaite réaffirmer au camarade Préval que le gouvernement brésilien est disposé à entreprendre tout ce qui sera en son pouvoir. Et plus important encore : le faire avec le gouvernement d'Haïti. Parce qu'il est capital, en ce moment, de renforcer ce gouvernement car c'est par lui que passe la politique de solidarité.
Dans ce sens, nous avons considéré, lors de la réunion de l'Unasur, la possibilité d'un don de 100 millions de dollars à Haïti, dont une partie de l'argent ira directement au gouvernement haïtien de façon qu'il puisse déterminer ce qu'il voudra en faire. La troisième chose, c'est que nous nous en remettrons à son avis. C'est le gouvernement d'Haïti qui doit dire ce qu'il faut faire, où il faut le faire et comment il faut le faire. C'est-à-dire, qu'il ne suffit pas de partir du Brésil, arriver ici et faire les choses de la façon dont nous pensions les faire. Ce pays a un gouvernement légitimement élu et toute l'aide du Brésil ira à ce gouvernement.
Nous avons noté deux choses importantes mentionnées par le président Préval. La première d'entre elles est que l'une des priorités est désormais d'enlever les décombres dans les villages touchés par le séisme, afin d'y construire des campements. Cette idée du camarade Préval est juste, celle de réaliser de petits campements pour qu'il n'y ait pas de risque d'agitation.
Bien, il y a là un problème à résoudre, pour lequel la coordination d'Haïti et la coordination de la Minustah, autrement dit des Nations unies, vont évaluer le nombre et le type de machines dont nous avons besoin pour commencer à faire ce travail. C'est une entreprise de court, moyen et long terme. Le peuple haïtien sait que c'est un travail qui va prendre du temps car il s'agit quasiment de reconstruire le pays et de le faire de façon plus sûre et plus stable que ce qui était fait avant.
Une autre chose que j'ai dite au président Préval est que nous devons désormais faire des démarches auprès de l'ensemble des créanciers d'Haïti, la Banque mondiale, le FMI. Haïti a une dette d'1 milliard 300 millions de dollars* et il faut que le monde prouve qu'il veut véritablement aider Haïti en annulant sa dette.
Il est vrai que l'annulation de la dette d'Haïti ne répondra pas à son besoin immédiat de ressources mais permettra que le pays puisse commencer à établir de nouvelles lignes de crédit auprès du système financier international.
Je veux dire au camarade Préval et aux membres de son gouvernement que si le Brésil a déjà adopté une politique solidaire importante, après avoir vu de mes propres yeux ce qui se passe en Haïti, je peux vous garantir qu'avec ses conseils, nous ferons plus que ce que nous faisions jusqu'à présent parce que la situation est plus grave qu'on ne l'imaginait.
Et dire aux Haïtiens que c'est difficile, mais que dans ce moment de douleur et de désespoir, nous devons aller de l'avant et croire qu'Haïti sortira plus fort de cette crise. Car un peuple qui a lutté comme celui d'Haïti, ce pays qui a été le premier du continent à conquérir son indépendance, ne pliera pas devant une telle adversité.
Je suis certain que les hommes et les femmes d'Haïti sortiront la tête haute et avec beaucoup plus de forces et sauront, avec l'aide qu'ils reçoivent du monde entier, construire un pays plus juste.
Félicitations pour votre travail.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=17111

Sur 900 maisons évaluées par des ingénieurs américains seulement 40% sont encore habitables à Turgeau

Des ingénieurs civils américains révèlent que seulement 40% des maisons de Port-au-Prince, la capitale haïtienne peuvent recevoir des occupants après le seisme du 12 janvier qui fait plus de 222 mille morts, selon des chiffres fournis par les autorités gouvernementales. Ce constat a été fait suite à une étude d'évaluation menée par ces experts américains qui ont déjà visité plus d'un millier de maisons à Port-au-Prince dont 900 dans la zone de Turgeau, un quartier de la capitale qui a été choisi comme zone pilote par le gouvernement haïtien.
Selon l'architecte américain le colonel Blackwel, la zone de Turgeau devrait accueillir bientôt les rescapés du séisme qui se retrouvent actuellement dans la zone du Champs de mars, une initiative de l'état haïtien qui veut relocaliser ces sans abris.
Cette évaluation a été organisée dans le cadre d'une séance de formation organisée à l'intention des ingénieurs haïtiens par des experts américains spécialisés en évaluation de bâtiments.
Apres avoir reçu cette formation Les 10 ingénieurs haïtiens devraient ensuite former 200 autres qui pourront évaluer 100 mille maisons dans les 3 prochains mois.
Le haut gradé de l'armée américaine estime que les autorités haïtiennes doivent démolir toutes les maisons endommagées ou fissurée qui ne peuvent pas réparer et qui représentent un danger pour la population.
Soulignons que les techniciens du Centre National Des Equipements et ceux du Service Métropolitain de Collecte des Résidus Solides (SMCRS) annoncent qu'ils ont déjà enlevé, plus de 10 mille mètres cube de débris dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
EJ
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=17110

SOLIDARITE

Tandis que nous parlons ici et en France d’une tempête sérieuse et provisoire et du puissant mouvement sismique survenu au Chili qui a provoqué des centaines de victimes, je crois que nous ne devrions pas oublier que l’on a déjà comptabilisé un chiffre fatidique proche de 300.000 personnes décédées à cause du cruel tremblement de terre qui a frappé Haïti il y a plus d’un mois. Et jusqu’à présent avec force, le peuple haïtien continue a crier dans les oreilles sourdes de la planète que l’on a besoin davantage d’aide pour les sinistrés. Les fortes pluies commencent à s’abattre sur la zone dévastée, et on espère que la souffrance des survivants sans-abris augmente. Qu’il plaise à Dieu que nous ne les abandonnions pas une autre fois, en niant depuis le mal appelé Premier Monde à partager ce que nous possédons avec les invisibles et les défavorisés de la terre. Nous devons aborder le bon chemin de la solidarité.

Pilar Gonzalez, Madrid 02/03/2010

(Traduction Jonas Jolivert Pour HAITI RECTO VERSO http://haitirectoverso.blogspot.com)

http://www.elpais.com/articulo/opinion/Solidaridad/elpepiopi/20100302elpepiopi_7/Tes

Quand l'argent pour l'Ethiopie servait à acheter des armes

Par Fabrice AUBERT, le 03 mars 2010 à 12h33, mis à jour le 03 mars 2010 à 13:03

Selon la BBC, une grande partie de l'aide destinée à lutter contre la famine du milieu des années 80 a été détournée par les rebelles de l'époque.

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Archives : camp de réfugiés en Ethiopie, 1985 © AFP

Le "Live Aid" à Wembley et à Philadelphie, les chansons We are the world par les artistes anglo-saxons et SOS Ethiopie par leurs homologues francophones : la famine qui sévit en Ethiopie en 1984-1985 a été l'une des premières grandes causes de mobilisation de l'opinion mondiale et l'une des premières crises où les ONG ont joué un rôle notoire. Des millions de dollars ont été récoltés afin de venir en aide aux populations touchées par la famine, intervenue en pleine guerre civile entre le régime communiste de Mengistu, soutenu par l'Union soviétique, et les provinces sécessionnistes de l'Erythrée (devenu indépendante en 1993) et du Tigray,  aidées en sous-main par les Etats-Unis via la CIA
 
Cet argent récolté par les ONG était officiellement destiné à se procurer de la nourriture aux victimes. Cette nourriture était directement envoyée dans les régions sinistrées. Une autre partie des fonds servait à acheter, en liquide, les surplus des semences de grains aux paysans éthiopiens vivant dans les zones agricoles épargnées par les problèmes. Et c'est là que le bât blesse. "On m'a donné des habits pour que j'ai l'air d'un marchant musulman. C'était un piège pour les ONG", indique à la BBC Gebremedhin Araya, un ancien dirigeant du Front de Libération des peuples du Tigray  (FLPT), aujourd'hui en exil après avoir été exclu de l'organisation. "Sous les premiers sacs de grain, il n'y avait que ses sacs de sable", ajoute-t-il. Ses propos sont corroborés par Aregawi Berhe, l'un des autres leaders de l'époque, également en exil.

Au moins 95% de 100 millions de dollars
 
Les ONG étaient en fait doublement bernées : tout d'abord, une partie de la cargaison n'était donc que du sable. Et surtout, l'argent donné aux "marchands" tombait directement dans la poche des mouvements rebelles qui s'approvisionnaient en armes dans la foulée.  La BBC cite notamment le cas de l'ONG britannique Christian Aid en affirmant qu'au moins 500.000 dollars auraient été détournés à son insu. Le responsable de Christian Aid qui avait organisé la transaction avec Gebremedhin Araya dément avoir été floué. Il maintient que tout l'argent a bien été utilisé pour aider les victimes. Meles Zenawi, le président du FLPT en 1984, devenu Premier ministre par la suite, refuse pour sa part de commenter l'enquête de la BBC.
 
Quelle proportion d'argent a-t-elle été détournéé ? Selon Aregawi Berhe, rien qu'en 1985, 100 millions de dollars sont arrivés dans la cagnotte du FLPT. Et 95% aurait servi à acheter des armes. Ces chiffres sont évidemment quasi-impossibles à vérifier. Mais ils sont néanmoins validés par Washington. Dans un rapport interne de 1985, déclassifié, la CIA explique "que les fonds que les organisations rebelles lèvent pour des opérations de secours (...) grâce à la communication dans le monde entier, sont presque certainement entièrement détournés à des fins militaires". Les Etats-Unis, qui soutenaient les insurgés malgré leur ligne marxiste-léniniste, ont donc fermé les yeux. Les derniers soubresauts de la Guerre Froide étaient plus importants à l'époque.

Par Fabrice AUBERT le 03 mars 2010 à 12:33

http://www.bbox.bouyguestelecom.fr/pid10/mon-portail.html

Haiti-Séisme : Crise humanitaire majeure / Les dernières données

AlterPresse a compilé les dernières données disponibles autour de la situation humanitaire suite au puissant seisme du 12 janvier dernier. Les chiffres proviennent de sources gouvernementale et internationale.

  La Direction de la Protection Civile (DCP) estime que 222.517 personnes sont mortes suite au tremblement de terre du 12 Janvier. Le président René Préval pense que le nombre de morts est susceptible d’atteindre les 300.000, tenant compte des cadavres que renferment encore les décombres.

  Le nombre de personnes qui ont quitté Port‐au‐Prince pour la province est passé à 597.801, soit une augmentation de plus de 80.000, particulièrement vers la Grande Anse et le Sud ou des arrivées de 21,000 personnes et 63,000 personnes ont respectivement été enregistrées. Environ 160.000 ont laissé la région métropolitaine pour la zone frontalière avec la République Dominicaine.

  En dépit de l’augmentation signalée du nombre de personnes ayant quitté Port‐au‐Prince et des efforts visant à fournir une assistance à ces personnes, des mouvements de retour vers Port‐au‐Prince sont observés, ces personnes étant éventuellement à la recherche de travail ou d’aide humanitaire.

  Plus de 295.000 maisons ont été endommagées ou détruites.

  Des matériaux ont été distribués pour les abris d’urgence à environ un tiers de la population des sans-abris, soit à 425,750 personnes.

  232,000 tarpaulines et bâches plastiques additionnelles, ainsi que de 22,000 tentes sont en cours d’importation afin d’être distribués au plus vite possible.

  415 sites spontanés ont été identifiés à Port-au-Prince et dans les autres villes affectés telles que Leogane, Jacmel, Grand Goave, Petit Goave et Gressier. Plus de 550,000 personnes habitent ces sites. La plupart d’entre eux sont dans les zones inondables ou sont surpeuplés et ne reçoivent pas assez de services.

  21 sites, dont le Champ de Mars, sont priorisés pour la décongestion. 218,000 personnes habitent ces sites.

  12,950 latrines devraient être mises en place avant la fin du mois de mars, et 21,000 avant la fin juin.

  Chaque jour, plus de 1.300.000 personnes bénéficient de distribution d’eau dans plus de 300 sites à Port-au-Prince, Leogane, Jacmel, Grand Goave, Petit Goave et Gressier.

  Le PAM a distribué de l’aide alimentaire à plus de 4 millions de personnes à la capitale et dans les régions affectées.

  Le PAM prévoit de distribuer des repas préparés à 72,000 enfants dans 148 écoles. Le programme devrait augmenter dans les semaines à venir.

  On estime que 2,5 millions d’enfant ne sont plus a l’école, avec a peu prés 5,000 écoles détruites ou endommagées par le tremblement de terre, soit 80% des écoles dans la zone affectée.

http://www.alterpresse.org/spip.php?article9310

Haïti-Séisme : Quand Port-au-Prince attire de nouveau les déplacés en province

Par Wooldy Edson Louidor

P-au-P., 01 mars 2010 [AlterPresse] --- Des familles, qui s’étaient déplacées vers les villes de province suite au séisme du 12 janvier, reviennent progressivement à Port-au-Prince, en vue de se préparer pour une éventuelle réouverture des classes au cours du mois de mars, suivant des témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.

Des parents sont obligés de revenir avec leurs enfants à la capitale, où les conditions de vie deviennent plus dures et où les établissements scolaires sont confrontés à de grandes difficultés pour rouvrir leurs portes.

« Je ne veux pas perdre l’année académique »

« Les classes vont rouvrir en mars et je suis en Rhéto, donc je dois préparer mes examens de Baccalauréat I ; c’est pour cela que ma mère et moi, sommes revenus ici », explique une jeune de 23 ans, qui habite à Cité Saint-Phard (située à l’intérieur de Delmas 31, secteur nord).

« Je ne veux pas perdre l’année académique », insiste la jeune écolière, qui vient d’arriver de Petit-Trou de Nippes (dans le département des Nippes, au sud du pays).

« Ma s½ur ramènera également à Port-au-Prince, au cours de la fin de semaine, ses deux enfants pour qu’ils continuent leurs études dans la même école où ceux-ci ont initié l’année académique », informe-t-elle.

Toute sa famille, à l’instar de beaucoup d’autres, avait quitté la Capitale à la suite du séisme pour se réfugier dans sa communauté d’origine, Petit-Trou de Nippes, qui lui offre très peu d’opportunités en termes d’emplois ou de services de base, tels que l’éducation et la santé.

« Beaucoup de gens, environ 2000 personnes, sont arrivés là-bas après le tremblement de terre », indique -t-elle, avec un sceau d’eau sur la tête et les vêtements mouillés.

« Je vends au marché et mes deux s½urs cherchent du travail dans les usines de sous-traitance »

« Nous ne faisions rien à Petit-Trou de Nippes, et les enfants doivent retourner à l’école en mars », affirme la mère, qui s’est entretenue avec AlterPresse au marché de Delmas 31 où elle est commerçante.

« On a dû quitter Petit-Trou de Nippes, mes deux s½urs cherchent actuellement du travail dans les usines de sous-traitance, alors que moi je vends des vivres alimentaires et des fruits citriques au marché (de Delmas 31) pour soutenir ma famille », explique-t-elle.

Elle se dit « chanceuse » d’avoir encore un toit après la puissante secousse tellurique du 12 janvier, qui a détruit ou endommager plus de 295.000 maisons.

« D’autres familles qui vivaient à Cité Saint-Phard n’ont pas où habiter maintenant, parce que leurs maisons ont été totalement détruites par le tremblement de terre », ajoute-t-elle.

Elle se plaint que « les choses ne vont pas bien au marché, parce que les gens sont plus occupés à chercher de l’aide humanitaire, au lieu de s’acheter ce dont ils ont besoin ».

Des mesures d’accompagnement indispensables

Dans le cadre de la réouverture des classes, des mesures d’accompagnement se révèlent indispensables pour aider les parents des écoliers déplacés à intégrer ceux-ci dans les établissements des villes de province.

« Que faire avec les bachelières et bacheliers déplacés qui doivent préparer leurs examens officiels s’il n’y a pas d’écoles de niveau secondaire dans leurs communautés d’accueil ? », se demande une militante féministe originaire de Petit-Trou de Nippes, interrogée par AlterPresse.

Dans cette région, « les bachelières et bacheliers déplacés devront se rendre à Miragoâne ou à Anse-à-Veau, les deux villes les plus proches, pour poursuivre leurs études secondaires », explique la militante qui travaille à Port-au-Prince.

Beaucoup de parents, soucieux de l’éducation de leurs enfants, préfèrent revenir avec eux à la capitale.

À rappeler qu’environ 600.000 personnes s’étaient déplacées vers les villes de province suite au séisme, selon les chiffres officiels.

Le gouvernement avait encouragé ce déplacement massif, en mettant des autobus à la disposition des familles affectées.

« Après le tremblement de terre, presque tous mes parents et proches se sont rendus à Petit-Trou de Nippes », témoigne la militante.

« Cependant, bon nombre d’entre eux font actuellement la navette entre Petit-Trou de Nippes et Port-au-Prince, où elles viennent chercher de l’aide humanitaire, fortement concentrée dans la capitale haïtienne, pour partager avec ceux qui restent encore là-bas », ajoute-t-elle. [wel gp apr 01/03/2010 09 :00]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article9312

Un haïtien intercepté avec neuf enfants à la frontière

L’homme et les mineurs sur le point d’être rapatriés ; dans une autre affaire semblable, celle des 33 pseudo-orphelins adoptés, la justice haïtienne s’apprête à libérer les deux derniers ressortissants américains encore en prison


Des militaires dominicains ont pu récupérer mardi neuf enfants haïtiens âgés de quatre à dix ans découverts à bord du véhicule d’un compatriote qui se dirigeait vers Santiago (155 km au nord de Santo Domingo), ont annoncé les Forces armées dominicaines citées par EFE.

Identifié au nom de Lula Toushino, le bizarre accompagnateur devait être refoulé en territoire haïtien en compagnie des mineurs.

Des organisations haïtiennes et dominicaines n’ont cessé de dénoncer une nette augmentation du trafic d’enfants haïtiens à la frontière depuis le séisme meurtrier du 12 janvier.

Devant cette situation alarmante, un appel a été lancé aux autorités haïtiennes et dominicaines afin que les mesures appropriées soient adoptées.

En janvier et février, dix missionnaires américains avaient été arrêtés à la frontière alors qu’ils tentaient d’exfiltrer 33 mineurs faussement présentés comme des orphelins ayant bénéficié d’une adoption aux Etats-Unis.

Cette affaire avait défrayé la chronique, mais huit des détenus avaient fini par obtenir leur libération.

Mardi, le juge d’instruction Bernard St-Vil, en charge du dossier, a laissé entendre que les deux dernières personnes retenues pourraient être à leur tour remises en liberté dans les prochaines heures. spp/Radio Kiskeya

http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article6592

Bill Clinton juge encore insuffisante l’aide internationale à Haïti

L’ex-Président des Etats-Unis et Représentant spécial de l’ONU a, lors d’une téléconférence, plaidé pour une gestion efficace de la crise humanitaire post-séisme et une préparation adéquate des prochaines saisons pluvieuses et cycloniques


L’ancien Président américain Bill Clinton, mandaté par l’ONU pour coordonner l’aide internationale à Haïti et le processus de reconstruction, a invité mardi la communauté internationale à accorder plus d’aide aux sinistrés du séisme du 12 janvier en mettant l’accent sur l’insatisfaction de leurs besoins de base, lors d’une téléconférence avec les responsables des différentes agences onusiennes et organisations internationales opérant sur le terrain.

Selon un communiqué émis à New York par son bureau à la suite de cette énième intervention de l’ex-locataire de la Maison Blanche sur le dossier d’Haïti, M. Clinton s’est adressé en particulier aux responsables de l’ONU afin que l’organisation mondiale puisse fournir de meilleures conditions d’hébergement et de sanitation à des centaines de milliers de personnes installées à Port-au-Prince dans des campements provisoires.

Il signale que ces abris et leurs occupants sont exposés aux risques d’inondations et de glissements de terrain à l’approche de la saison pluvieuse.

Insistant sur la nécessité d’une coordination étroite entre le gouvernement haïtien, les Nations Unies et les autres acteurs internationaux, Bill Clinton a affirmé que les besoins humanitaires actuels doivent être abordés en parallèle avec la préparation de la prochaine saison cyclonique qui pourrait être à hauts risques.

Dans cette perspective, il a sollicité plus de tentes, de bâches et de latrines.

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour Haïti a, dans la foulée, souhaité un renforcement des travaux d’infrastructure et des programmes entrepris dans le secteur de l’agriculture.

Parmi les participants à la téléconférence, citons Dr. Paul Farmer, l’adjoint de Clinton, Francesco Del Re de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Judith Thimke du Programme alimentaire mondial (PAM) et Gregg Giovanni McDonald de la Fédération internationale de la Croix-Rouge.

La situation de nombreux sinistrés reste précaire, un mois et demi après la catastrophe qui a officiellement fait plus de 222.500 morts, 300.000 blessés et 1,2 million de sans-abri. spp/Radio Kiskeya

http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article6593

Trafic d'enfants: décision imminente sur le sort des deux Américaines

Publié le 02 mars 2010 à 18h00 | Mis à jour le 02 mars 2010 à 18h05

Agence France-Presse Port-au-Prrince

Les deux Américaines encore détenues en Haïti dans l'affaire des «enfants volés» connaîtront bientôt leur sort, a assuré mardi un responsable de la diplomatie américaine, ajoutant que leur cas soulignait la nécessité de suivre les procédures d'adoption dans les formes.

«Nous attendons avec impatience une décision du juge. C'est une décision souveraine du gouvernement haïtien», a déclaré Charles Luoma-Overstreet, porte-parole du département d'Etat, à des journalistes à l'extérieur d'un bâtiment de Port-au-Prince où se tenait une audience sur l'affaire.

Les deux Américaines, Charisa Coulter et Laura Silsby, ont été entendues pour la dernière fois mardi par un juge haïtien. Elles font partie d'une groupe de 10 Américains baptistes inculpés d'«enlèvement de mineurs» et d'«association de malfaiteurs» après avoir été arrêtés fin janvier avec 33 enfants haïtiens sans papiers à la frontière dominicaine. Les huit autres personnes ont été libérées.

«Nous sommes en contact avec les autorités et nous attendons cette décision, en espérant qu'elle interviendra bientôt», a ajouté M. Luoma-Overstreet, sans se prononcer sur le sens qu'elle pourrait prendre.

Des sources judicaires ont indiqué à l'AFP que le juge chargé de l'affaire, Bernard Saint-Vil, avait pris la décision de libérer les deux femmes et que le parquet préparait les documents nécessaires.

«Nous attendons la décision du juge. Nous nous en remettons à Dieu», a déclaré après l'audience Mme Silsby, tout en marchant avec l'autre Américaine vers la voiture de police qui devait les remmener vers leur cellule.

«Notre âme attend le Seigneur. Il est notre secours et notre bouclier», a-t-elle ajouté, citant le psaume 33 verset 20 de la Bible.

Dans une interview diffusée vendredi sur la chaîne américaine CBS, elle a clamé son innocence et déclaré que le groupe n'était venu en Haïti que pour «aider les enfants».

M. Luoma-Overstreet a souligné que cette affaire et l'intérêt médiatique qu'elle suscite permettait de sensibiliser l'opinion sur les problèmes d'adoption dans les pays touchés par des catastrophes naturelles comme le séisme du 12 janvier en Haïti, qui a fait plus de 222 500 morts.

«Nous devons rester très vigilants pour que toutes les procédures qui sont en place pour protéger le bien-être des enfants soient suivies, afin d'éviter tous confusion et malentendu», a-t-il dit.

Et soudain, le tsunami Claire Martin, Collaboration spéciale

Publié le 02 mars 2010 à 07h45 | Mis à jour le 02 mars 2010 à 07h53

La Presse

Dichato, petite station balnéaire, aurait été détruite à 85% par le tremblement de terre, mais aussi par le tsunami qui a suivi. Quinze personnes y auraient perdu la vie. Environ 2000 touristes y passaient leur dernier week-end des grandes vacances scolaires d'été. La chaîne de télévision TVN a été la première à entrer dans la ville. Elle y a interviewé un homme, Mario. Notre collaboratrice à Santiago, Claire Martin, a traduit ici son témoignage qui a été diffusé à la télé locale.

«Nous sommes un village organisé. Quand il y a des secousses, un tremblement de terre comme celui-ci, nous savons ce que nous avons à faire et nous fuyons tous vers les sommets comme nous l'avons fait. Vers 3h30, 4h du matin, nous étions sur les collines autour de feux que nous avions allumés. Nous étions tous réunis, tous en train de prier.

À 5h30, on a reçu un premier communiqué à travers la seule radio qui passe ici, la radio Bío-Bío de Concepción. Le préfet Jaime Toha, de manière insistante et je veux le répéter, nous a appelé à tous nous calmer et à descendre des sommets, parce que la marine avait assuré catégoriquement qu'il n'y aurait pas de tsunami. (...) Beaucoup sont alors descendus. Moi aussi, je suis descendu.

À la première vague, j'ai réussi à courir dans l'autre sens, vers les collines. Mais beaucoup de gens n'ont pas réussi à atteindre les collines. Toute une famille a été emportée. Il y a une voiture dans la mer avec toute la famille, huit personnes.

Aidez-nous, aidez-nous! Ici, il y a des enfants, beaucoup d'enfants. Que les autorités envoient des grues pour retirer les saloperies. Il y a une odeur véritablement nauséabonde. Il n'y a pas d'eau, il n'y a pas de couches pour enfants, il n'y a pas de lait. Il peut pleuvoir d'un moment à l'autre, il fait froid, il n'y a pas de tente, il n'y a pas d'eau, il n'y a rien, il n'y a absolument rien. Nous ne pouvons pas communiquer avec l'extérieur.»

http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201003/02/01-4256584-et-soudain-le-tsunami.php

«Nous avons besoin d'aide. C'est le chaos, ici»

Gérard Davet et Frédéric Potet

Publié le 02 mars 2010 à 07h38 | Mis à jour le 02 mars 2010 à 14h46

Claire Martin, Collaboration spéciale
Agence France-Presse Santiago

«Les autorités de Santiago ne savent pas ce qui se passe dans la rue ici», crie Marcelo Riveras, maire de Hualpen, petite ville du centre-sud du Chili, en direct sur les ondes de la radio nationale Bío-Bío. «Ils passent au-dessus en hélicoptère, mais ils ne descendent pas. La situation leur a échappé. Nous avons besoin d'aide. C'est le chaos, ici.»

Les sanglots finissent par faire trembler la voix du maire socialiste alors qu'il appelle au secours la présidente Michelle Bachelet, après le pillage du centre de santé et de sa propre municipalité. «Le gouvernement ne semble pas avoir les mêmes informations qu'au centre-sud du pays, la région la plus dévastée par le séisme et le tsunami. Il semble même qu'il se mente à lui-même!»

Le matin même, Nibaldo Mosciatti, journaliste de la radio nationale Bío-Bío, avait fait le même constat en direct, dur, critique. Le ministère de l'Intérieur avait annoncé que cette deuxième nuit dans le froid avait été «assez tranquille» pour les centaines de milliers de sinistrés des régions de Maule et de Concepción, la deuxième agglomération du Chili, où vivent près d'un million d'habitants.

Dimanche, la présidente Michelle Bachelet a ordonné un couvre-feu et déclaré l'état d'exception dans les régions les plus touchées. Quelque 1300 militaires devaient assurer la sécurité d'une population qui vit au milieu des pillages et de la loi du plus fort. Ils ont arrêté 55 personnes pour violation du couvre-feu.

Tranquille, vraiment?

Or, «assez tranquille», ce n'est ni le sentiment ni la réalité de la nuit qu'ont vécu les habitants des régions de Talca et de Concepción. «J'ai veillé toute la nuit, un morceau de bois dans la main pour toute arme, pour éviter qu'on vienne piller la maison», explique José à la journaliste de la chaîne de télévision Chilevision, avant d'aller à l'hôpital où il travaille. «De toute cette nuit, je n'ai pas vu l'ombre d'un policier. »

Si le couvre-feu peut être qualifié d'échec, par manque de forces militaires et de policiers, on imagine quelle nuit ont passée les habitants des villes où le couvre-feu a été purement et simplement refusé, comme Chillan, où ont circulé toute la nuit des bandes armées venues piller.

Que font donc les autorités? «Elles font ce qu'elles peuvent», répond la porte-parole du gouvernement, Pilar Armanet, tandis que les médias critiquent un manque de rapidité et de prise de conscience de l'ampleur de la catastrophe.

Mais les critiques ne concernent pas seulement le gouvernement actuel. Le gouvernement qui prendra le pouvoir le 11 mars prochain, dirigé par le président de droite Sebastian Piñera, est aussi dans la ligne de mire. «Comment vont-ils savoir ce qu'ils ont à faire, critique Nibaldo Mosciatti, alors qu'ils ne sont pas sur le terrain en ce moment même?»

http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201003/02/01-4256576-nous-avons-besoin-daide-cest-le-chaos-ici.php

Equipe de France : le bleu et le noir

LE MONDE | 01.03.10 | 14h31  •  Mis à jour le 01.03.10 | 18h33

AFP/FRANCK FIFE

Thierry Henry, Patrice Evra, Nicolas Anelka et Florent Malouda, le 10 octobre 2009.

Pour différentes raisons, notamment politiques, l'équipe de France de football n'a disputé qu'un seul match, de toute son histoire, en Afrique du Sud. C'était il y a dix ans. Une rencontre amicale sans grand intérêt (0-0), mais précédée d'une entrevue avec Nelson Mandela. Sur la pelouse de l'Ellis Park de Johannesburg, le lendemain, le sélectionneur Roger Lemerre avait aligné huit joueurs noirs. Un aspect qui, deux ans après la victoire de l'équipe black-blanc-beur en Coupe du monde, passa quasi inaperçu en France. Mais ne laissa pas insensible en Afrique du Sud, où le football est le sport de prédilection de la population noire.

"Les spectateurs étaient surpris, se souvient l'ancien défenseur Lilian Thuram. Ils imaginaient l'équipe de France... différente." Et dix ans plus tard, alors que les Bleus de Raymond Domenech entament leur préparation au Mondial sud-africain en recevant l'Espagne, mercredi 3 mars, la "photographie" de l'équipe de France n'a pas changé, sinon dans ce sens : la probabilité de voir une sélection majoritairement composée de joueurs noirs est encore plus forte.

Faire ce constat est une réalité. Croire qu'il ne dérange personne en France est, en revanche, une naïveté. Le sujet a déjà alimenté plusieurs polémiques. La dernière en date remonte certes à 2006, mais elle a été relancée à la faveur des derniers dérapages de son auteur, Georges Frêche : "Dans cette équipe, il y a neuf Blacks sur onze. La normalité serait qu'il y en ait trois ou quatre, ce serait le reflet de la société. Mais là, s'il y en a autant, c'est parce que les Blancs sont nuls. J'ai honte pour ce pays." Sur ce terrain, Jean-Marie Le Pen l'avait précédé à deux reprises (1996, 2006). Entre-temps (2005), le philosophe Alain Finkielkraut s'était fendu d'une déclaration peu heureuse (et mal interprétée, selon lui) dans laquelle il décrivait une équipe "black-black-black" synonyme de "ricanements" en Europe.

Trouver qu'il y a trop de Noirs, et plus généralement trop "d'étrangers", sous le maillot bleu n'est pas un fait nouveau. "L'équipe de France de football ayant été de tous temps le creuset des flux migratoires, il y a toujours eu, à chaque génération, trop de "quelque chose" : trop de Hongrois, trop de Polonais, trop de Maghrébins, trop d'Italiens... Il y a même eu trop de Belges à une époque", rappelle l'historien Pascal Blanchard, spécialiste de la question coloniale et coauteur du documentaire "Des Noirs en couleur" (sortie en DVD en mai 2009 chez Universal). D'après lui, la première réaction de "négrophobie" à l'encontre de la sélection nationale remonte à un match à Moscou contre l'URSS : "Le public russe avait conspué les Bleus parce que cinq Noirs figuraient dans leurs rangs (Gérard Janvion, Marius Trésor, Jean Tigana, Jacques Zimako et Alain Couriol) ." C'était en 1980.

Paradoxalement, si la France possède une certaine antériorité sur le sujet, c'est aussi parce qu'elle fut précurseur en matière d'intégration de footballeurs de couleur. Le Guyanais Raoul Diagne fut ainsi, dès 1931, le premier Noir appelé en équipe nationale alors que son "équivalent" anglais, Viv Anderson, ne disputa son premier match international qu'en 1978 - soit deux ans après qu'un Guadeloupéen, Marius Trésor, fut devenu le premier capitaine noir de l'équipe de France...

Peu de pays occidentaux, voire aucun, n'ont à ce point affronté leur passé colonial via le sport. D'après Pascal Blanchard, l'explication remonterait aux Jeux olympiques de Berlin de 1936 : "Voyant que 25 % des médailles gagnées par les Etats-Unis l'avaient été par des Afro-Américains, les autorités sportives françaises de l'époque et L'Auto (ancêtre de L'Equipe) se sont dit qu'il serait stupide de ne pas faire la même chose. Une mission en Afrique occidentale française a été organisée, des milliers de gamins ont été réunis torse nu dans des stades. Cela n'a rien rapporté sur le coup, mais cela a semé une idée. Des clubs pro ont vite compris l'intérêt de regarder en direction de ce potentiel composé de joueurs coûtant peu cher. Une dynamique s'est installée. Dont l'équipe de France a ensuite profité."

L'Afrique noire et le Maghreb seront les premières zones de détection. Les Antilles viendront plus tard. Et pour Pascal Blanchard, la présence de joueurs noirs dans le foot français tient donc d'une "tradition".

C'est sur la base de cette tradition que l'équipe nationale accueille aujourd'hui, outre des joueurs d'origine antillaise (Thierry Henry, William Gallas, Nicolas Anelka...), des enfants de la deuxième génération immigrée (Bacary Sagna, Alou Diarra, Lassana Diarra). Cela n'explique pas pour autant pourquoi ceux-ci sont aujourd'hui majoritaires en bleu. La question est complexe, sensible, et même... inopportune pour certains : "Quand je vois l'équipe de France, je ne vois que des Français : ce serait dangereux de les différencier en fonction de leur couleur de peau, insiste la ministre des sports, Rama Yade. A l'inverse de nombreux domaines de la vie sociale où des considérations autres que la performance peuvent venir parasiter les choix et les promotions, en sport on prend les meilleurs. Après, il s'avère qu'ils sont noirs. Que voulez-vous qu'on y fasse ?"

A ce stade, deux thèses s'opposent ou se complètent selon les interlocuteurs. La première voudrait que les sportifs noirs bénéficient de prédispositions physiques particulières. L'argument, qu'aucune étude scientifique n'a jamais démontré, est bien ancré dans les consciences, comme le démontre un sondage LH2 Sport pour la fondation que Lilian Thuram a créée en faveur de l'éducation contre le racisme : à la question "Selon vous, quelles sont les qualités spécifiques des personnes de couleur noire ?", 22 % des Français répondent "les qualités physiques et athlétiques".VOTRE AVIS

Pensez-vous que la France peut battre l'Espagne, mercredi en match amical ?

© expression publique



Lilian Thuram ne voit dans cette théorie que "le préjugé raciste le plus commun, très dangereux, car nous vivons dans une société qui oppose la force physique à l'intelligence : être plus fort physiquement sous-entend souvent être moins intelligent. En effet à la même question, 3 % des sondés répondent "une bonne capacité intellectuelle"". Pour le sociologue Claude Boli, responsable scientifique du Musée national du sport et spécialiste des populations noires en Europe, la presse sportive n'est pas exempte de tout reproche en la matière : "Il arrive encore de lire que les joueurs africains sont meilleurs en été qu'en hiver ou qu'ils sont pourvus d'une certaine nonchalance. On leur attribue aussi parfois un vocabulaire animalier, en parlant de gardien de but "félin" par exemple !"