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dimanche 23 mai 2010

L'ONU s'interroge sur la mort de prisonniers en Haïti

Publié le 22 mai 2010 à 21h36 | Mis à jour le 22 mai 2010 à 21h40
Le responsable a réagi à une information du New York Times selon laquelle la police aurait pu à la faveur du soulèvement abattre des prisonniers, dans la ville de Les Cayes.
«De notre point de vue, il y a eu de graves violations des droits humains dans cette prison» a indiqué le porte-parole de l'ONU David Wimhurst.
L'article mentionne une émeute qui est passée largement inaperçue dans le contexte du tremblement de terre, le 19 janvier, une semaine après le séisme responsable de la mort de 230 000 à 300 000 personnes à Port-au-Prince et dans les environs. Douze à 19 prisonniers auraient été tués par balles, et une quarantaine blessés.
La prison était surpeuplée et les 467 prisonniers, terrorisés pour certains par les répliques du séisme, ont commencé à se rebeller. La police haïtienne a cerné la prison avec des Casques bleus sénégalais, pour éviter les évasions en masse qui s'étaient produites auparavant dans la capitale.
A un moment, la police haïtienne est rentrée dans le bâtiment et a tiré. les Casques bleus ont vu dix corps, mais plus de gens auraient été tués ou blessés, selon Wimhurst.
L'enquête a été retardée par l'effondrement des bâtiments de l'ONU sur place, qui a provoqué des pertes importantes parmi les 9 000 soldats de l'organisation.

Haïti: après la pluie, les épidémies?


 Malorie Beauchemin, envoyée spéciale
La Presse
(Port-au-Prince) Dans le camp improvisé de la place Saint-Pierre, à Pétionville, une femme âgée lave un chaudron dans une eau brune et nauséabonde. Les mouches bourdonnent autour des fruits et des légumes, et les pluies torrentielles des dernières soirées ont laissé quelques coulées de boue.
Quatre mois après le tremblement de terre qui a dévasté Haïti, le 12 janvier dernier, les conditions de vie dans les quelque 850 camps de déplacés de la capitale, Port-au-Prince, rendent l'environnement propice à la propagation de maladies.
Les déchets qu'on trouve partout, l'eau stagnante, les latrines de fortune et le fait que la nappe phréatique est très haute dans certains quartiers rendent la situation particulièrement risquée.
«Toutes les conditions sont réunies pour qu'il y ait des épidémies», explique le Dr Marc Forget, médecin québécois qui a atterri le 20 février au centre hospitalier Sainte-Catherine-Labouré (CHOSCAL), à Cité-Soleil, le plus grand bidonville d'Haïti, où Médecins sans frontières a ouvert une clinique au lendemain du séisme.
«Mais la situation n'est pas aussi désastreuse que ce à quoi on aurait pu s'attendre, s'étonne le Dr Forget. À Cité-Soleil, les gens vivent dans des conditions épouvantables, mais on n'a pas vu de grandes épidémies jusqu'à maintenant, même quatre mois après le séisme.»
À l'aube de la saison des pluies, les médecins voient de plus en plus de patients atteints de malaria et de diarrhée, mais c'est le cas chaque année.
Boire de l'eau traitée
«Il est clair que les gens vivent dans des conditions plus précaires qu'avant le tremblement de terre. La promiscuité est plus grande, donc le risque d'augmentation des maladies liées aux conditions sanitaires - gastroentérite, infection respiratoire, diarrhée - est beaucoup plus élevé», explique Stefano Zannini, chef de mission pour la division belge de Médecins sans frontières.
L'organisme a noté, dans la première moitié du mois d'avril, une recrudescence notable des cas de fièvre typhoïde, infection habituellement liée à l'eau contaminée. Les cas ont été traités et la situation est revenue à la normale.
Au début du mois de mai, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a confirmé la mort d'un adolescent de 15 ans atteint de diphtérie. Alors qu'on parlait d'un cas isolé, les autorités de la santé haïtiennes ont fait état, cette semaine, d'un deuxième cas: un enfant de 7 ans est mort de la même maladie. L'OMS a appelé à la prudence, mais sans pour autant juger la situation critique.
Le Dr Forget s'explique difficilement le fait qu'il n'y ait pas encore eu d'épidémie. «Peut-être parce que les gens ne boivent pas l'eau souillée. Ici, il y a toujours une solution de rechange pour trouver de l'eau. Les gens peuvent en acheter, il y a des points de distribution. Ils se lavent dans des endroits complètement insalubres, mais ils boivent toujours de l'eau traitée.»
La situation pourrait toutefois basculer rapidement.
«Tant que les populations ne sont pas logées de façon correcte, tant qu'elles sont dans des camps où il n'y a pas le minimum d'hygiène, d'eau potable, on peut toujours craindre les épidémies», soutient Jean Soro, coordonnateur médical au CHOSCAL, transformé en hôpital général après la première phase de soins d'urgence.
Essentielles évacuations
La saison des pluies, qui devrait s'intensifier en juin et juillet, ne fera que fragiliser la situation et augmenter les risques d'épidémie.
«Il y aura des inondations. Il y a beaucoup de canaux bouchés, notamment dans Cité-Soleil. Il y a des déchets, des latrines à ciel ouvert, prévient Stefano Zannini, de MSF. Le risque direct est l'augmentation des cas de fièvre, de malaria, la contamination de l'eau, donc la fièvre typhoïde, un air plus humide, donc des infections respiratoires. Ce sont les enfants qui sont le plus exposés.»
En prévision de la recrudescence des pluies, les zones les plus à risque de deux camps ont été évacuées. On a relogé entre 7000 et 9000 personnes dans des camps plus salubres, en bordure de la ville. Mais là encore, le temps presse.
«Il a fallu quatre mois pour arriver à reloger 9000 personnes. Combien de temps faudra-t-il pour en replacer 1 million?» s'interroge le chef de mission de Médecins sans frontières.
Mais dans un pays où les soins médicaux sont difficilement accessibles pour la majorité de la population, ce sont surtout les perspectives à long terme qui font sourciller les médecins étrangers sur le terrain.
«Le problème, c'est que, aujourd'hui, plusieurs ONG répondent de manière ponctuelle à plusieurs problèmes, explique M. Zannini. Au fur et à mesure que ces acteurs vont se retirer, est-ce que tous ces services - vidange de latrines, offre d'eau potable, douches... - seront assurés par quelqu'un?»
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/seisme-en-haiti/la-presse-en-haiti/201005/22/01-4282993-haiti-apres-la-pluie-les-epidemies.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_seisme-en-haiti_557239_section_POS2
Malorie Beauchemin, envoyée spéciale
La Presse.-
(Port-au-Prince) La petite Magnolita, 18 mois, conservera pour toujours des séquelles du tremblement de terre du 12 janvier. Sur son visage, sa tête et un de ses bras. Elle n'a pas été blessée lors du séisme. Ce sont les conditions de vie qui en ont résulté, pour elle comme pour des centaines de milliers d'Haïtiens, qui l'ont conduite à la clinique des grands brûlés du Centre Saint-Louis, gérée par Médecins sans frontières.
Dans un geste quotidien, presque banal, sa maman faisait bouillir de l'eau pour préparer à manger. Sauf que la famille habite maintenant une tente, dans un camp de déplacés de Port-au-Prince. Inconsciente du danger, la petite a fait un geste de trop, et l'eau bouillante s'est renversée sur elle.
«La tente est trop petite», raconte candidement la maman, Béatrice Esteval, croisée à la clinique pour grands brûlés où elle berçait la petite Magnolita, qui avait la tête couverte de pansements.
Le séisme a fait plus de 250 000 morts, selon l'ONU. En outre, plus de 1,5 million de personnes vivent dans des camps depuis plus de quatre mois, dans la promiscuité et les pénuries de toutes sortes. La destruction d'une partie des maisons et des immeubles de Port-au-Prince a aussi laissé des câbles et des fils électriques qui traînent encore autour des structures à moitié démolies, dans la rue, sur les terrains. Là où les enfants ont, depuis, recommencé à jouer.
Clinique temporaire
Les cas de brûlures causées par l'électrocution, le feu ou l'eau bouillante sont en hausse depuis la catastrophe.
Tellement que Médecins sans frontières a ouvert, début avril, une clinique temporaire exclusivement pour les grands brûlés, une première au pays.
«La majorité des cas sont des accidents domestiques», explique Michèle Beck, responsable terrain au Centre Saint-Louis, immense hôpital fait de tentes gonflables stérilisées et de structures semi-permanentes, installées sur le terrain de soccer d'une école secondaire chrétienne de Port-au-Prince.
La clinique des grands brûlés, qui comptait 7 lits au début, peut maintenant, un mois après son ouverture, accueillir 27 patients.
«On a une majorité d'enfants. Et qui dit enfants dit prise en charge de la douleur, souligne Mme Beck. On a installé un bloc opératoire où on peut faire les pansements sous anesthésie.»
Un chirurgien-plasticien s'occupe des greffes de peau, et un kinésithérapeute de la réadaptation.
Avec un peu de chance et beaucoup de travail, Magnolita et les autres petites victimes de l'aile pédiatrique, remplie à craquer, ne garderont peut-être pas de séquelles autres que la décoloration de leur peau à certains endroits.
Risques de rétraction
«Là où il faut faire très attention, surtout avec les tout-petits, c'est avec les risques de rétraction», explique Michèle Beck, infirmière de formation. Les enfants blessés ont le réflexe de garder immobile la partie du corps où ils ont mal, ce qui peut entraîner des conséquences à moyen et à long terme pour la peau, qui perd de son élasticité après une brûlure, et pour les muscles qui ne seront pas sollicités et qui risquent de s'atrophier, précise-t-elle. D'où l'importance du travail réalisé par le kinésithérapeute.
Dans les pays occidentaux, les traitements de réadaptation pour les grands brûlés peuvent s'étendre jusqu'à l'âge de 18 ans, parce que les enfants poursuivent leur croissance et que leurs blessures doivent s'adapter. En Haïti, où 40% de la population n'avait déjà pas accès à des soins médicaux avant le séisme, c'est souvent sur les organisations humanitaires internationales que repose le fardeau. Si Médecins sans frontières est engagé pour le long terme en Haïti, reste à voir combien de temps ses installations temporaires du Centre Saint-Louis resteront en place.
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/seisme-en-haiti/la-presse-en-haiti/201005/22/01-4283017-la-souffrance-des-petits-grands-brules.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_seisme-en-haiti_557239_section_POS3

Alerte aux pluies abondantes en Haïti

Publié le 21 mai 2010
Les autorités haïtiennes ont émis vendredi une alerte de pluies abondantes pouvant causer des inondations et des glissements de terrain dans les régions touchées par le séisme du 12 janvier dernier.
L'alerte «orange» a été décrétée par les responsables de la prévention des catastrophes. Elle doit rester en vigueur pour les cinq prochains jours en raison d'un important système dépressionnaire qui se forme présentement près de Cuba. L'alerte «orange» est la deuxième plus élevée.
Les villes à risque sont Port-au-Prince, Jacmel, Léogâne et d'autres régions qui ont été en bonne partie détruites par le séisme de janvier dernier. On estime que ce tremblement de terre a fait 1,5 million de réfugiés.
Il n'existe pas de plan d'évacuation pour les centaines de milliers de personnes qui habitent toujours dans les camps de réfugiés, particulièrement vulnérables aux inondations, aux glissements de terrain et aux épidémies.
Les autorités haïtiennes demandent aux gens de se tenir loin des rivières, qui pourraient déborder.

Des violences à craindre en Haïti

AFP: 21/05/2010   
La fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) craint une vague de violence dans les camps de sinistrés en Haïti, quatre mois après le séisme qui a ravagé ce pays, "si les mauvaises conditions de vie ne changent pas". "La capacité d'adaptation de la population pendant et après le séisme pourrait se transformer en désespoir et éventuellement en violence si les sinistrés ne constatent pas rapidement que des mesures sont prises pour les sortir des conditions de vie dégradantes, même s’il ne s’agit que de solutions temporaires", écrit la FIDH dans un rapport publié cette semaine sur la situation en Haïti. 
Le tremblement de terre du 12 janvier qui a secoué Haïti, l'un des pays les plus pauvres au monde, a fait entre 250.000 et 300.000 morts et 1,9 million de sans-abri selon l'ONU. La fédération, qui a conduit une mission en Haïti fin mars, a relevé que plusieurs milliers de sinistrés dans les camps visités étaient "totalement livrés à eux-mêmes". "Pour des centaines de milliers de familles ayant perdu logement, travail et sources de revenus dans le tremblement de terre (...), la survie dépend toujours des mesures d’urgence", souligne la FIDH qui plaide pour la poursuite de la distribution alimentaire dans les camps. 
Au plan de la reconstruction, la FIDH et des organisations membres ont recommandé aux autorités haïtiennes de s’assurer que toutes les politiques publiques de reconstruction visent à protéger et à promouvoir les droits fondamentaux des Haïtiens. Elle a également recommandé l'intégration au sein de la Commission internationale de la reconstruction d'Haïti (CIRH) de représentants du mouvement associatif haïtien et d'ONG avec droit de vote. 
Parmi ses nombreuses recommandations, la FIDH souhaite que la reconstruction permette à Haïti de sortir de la dépendance économique en favorisant un modèle de développement qui stimule et protège la production nationale. Elle plaide aussi pour l'annulation des dettes d'Haïti envers des créanciers multilatéraux qui s'élèvent à plus d'un milliard de dollars afin de ne pas aggraver la situation financière déjà très précaire du pays.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/21/97001-20100521FILWWW00586-des-violences-a-craindre-en-haiti.php

69 000 Haïtiens traités pour traumatisme

Médecins sans frontières (MSF) a annoncé que ses psychologues et psychiatres avaient soigné près de 69.000 Haïtiens pour des traumatismes depuis le séisme du 12 janvier, qui a tué près de 300.000 personnes et jeté 1,9 million de personnes à la rue. 
Depuis le séisme, les praticiens de l'ONG ont apporté des soins en santé mentale à 68.970 Haïtiens, tandis que 81 victimes de violences sexuelles ont été soignées, relate l'ONG dans un rapport rendu public cette semaine. "Quatre mois après le séisme, beaucoup d'Haïtiens ressentent encore la terre trembler et le bruit est toujours présent (...). Il y a une dépression collective derrière les sourires qui évoquent le Port-au-Prince d'avant. Les gens savent que le provisoire va s'inscrire dans la durée. On constate un découragement chez des personnes qui ne sont pourtant pas résignées", explique le Dr Maryvonne Bargues, psychiatre de MSF, dans le rapport.  
En outre, l'ONG dit avoir traité 136.000 patients et un millier d'accouchements. Quelque 7.672 opérations chirurgicales ont été réalisées dans 15 salles en service dans le pays, annonce MSF.  
"Dans les structures de soins de santé primaires, les pathologies soignées aujourd'hui sont principalement des infections respiratoires et des maladies hydriques (liées à l'eau), telles que le paludisme et les diarrhées", explique l'ONG.  
Depuis fin mars, 71 cas suspects de fièvre typhoïde ont été pris en charge à Port-au-Prince et en province par MSF.  
"Plus d'un million de personnes continuent de vivre dans des conditions déplorables, sous des tentes ou des bâches en plastique, sans perspectives claires pour les mois à venir", souligne Stefano Zannini, chef de mission de MSF en Haïti. Or, "entre-temps, les pluies se sont intensifiées et inondent les sites de sinistrés plusieurs fois par semaine."
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/05/21/97001-20100521FILWWW00613-69-000-haitiens-traites-pour-traumatisme.php

Plusieurs centaines de manifestants réclament le retour de Duvalier

Plusieurs centaines de manifestants ont réclamé ce samedi 22 mai le retour de l'ex dictateur Jean Claude Duvalier. Au rythme des tambours et autres instruments, les manifestants, pour la plupart membres du Parti de l'Unité Nationale (PUN), ont défilé dans plusieurs artères de Pétion ville.
Les leaders du mouvement ont fait valoir que le retour physique que Jean Claude Duvalier est indispensable puisqu'il doit apporter sa contribution dans la reconstruction d'Haïti. En exil depuis sa chute en 1986, Jean Claude Duvalier avait à plusieurs reprises manifesté le désir de rentrer dans son pays natal.
Ces dernières semaines des leaders de l'opposition, dont Turneb Delpé avaient réclamé le retour de tous les exilés politiques.
La manifestation a été organisée ce 22 mai afin de rappeler les festivités du régime des Duvalier. Sous la présidence de François Duvalier, chaque 22 mai était l'occasion de grandes réjouissances dans la cadre de la fête de la souveraineté nationale.
Outre le retour de Duvalier, les manifestants ont également lancé des slogans hostiles à l'endroit du chef de l'Etat. Les duvalieristes exigent la démission de président René Préval qui selon eux est incapable de répondre aux besoins de la population après le violent séisme du 12 janvier. 

LLM / Radio Métropole Haïti