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lundi 19 octobre 2015

JE PARLERAI DE JEAN JACQUES DESSALINES

LA MORT DE JEAN JACQUES DESSALINES
En ce jour qui ramène le 209 anniversaire de son assassinat, moi aussi je parlerai de Jacques Premier, Jean Jacques Dessalines, le général vainqueur de l'expédition napoléonienne, ce général fondateur de la nation haïtienne.
Je parlerai de lui en fustigeant les généraux du Sud qui ont comploté et perpétré son assassinat.
Comme les autres je sortirai un arsenal lourd fait de mots durs et d'expressions univoques pour tirer sur l'opinion publique française qui a fait du général un vulgaire criminel ignare et ignorant.
Je fustigerai cette société haïtienne créée deux ans dix mois et seize jours plus tôt qui ont manifesté une indifférence caricaturale devant le cadavre mutilé du premier chef d'état d’Haïti.
Je ferai un acte de contrition après la lecture de ce récit triste et émouvant publié dans les pages de la revue historia mettant en scène ces premiers citoyens de cette nation créée par le général sortir leurs armes et oser tirer sans états d'âme ni frémissement sur leur chef, l'empereur Jacques Premier. Je relirai une et une fois, ce récit qui épouse les formes et les tons noirs et blancs de la passion d'un Christ.
Je parlerai moi aussi de l'idéal dessalinien en critiquant les générations qui se sont vendues à l'ennemi pour défendre leurs intérêts de castes et leurs privilèges de classes et pousser à l'avortement le projet de nation du père de la patrie.
J'évoquerai aussi Dessalines pour accabler les acteurs et les composantes de notre société d'hier et d'aujourd'hui qui cohabitent avec insouciance et s’adultèrent avec une force d'occupation étrangère. Une société qui s'accouple dans une résignation morbide avec les amis de la République D'Haïti, ceux-là qui ont choisi de réduire les standards à leurs plus simples expressions en ce qui nous concerne et ont décidé de prendre les décisions importantes à notre place, au détriment de nos intérêts de peuple.
J'évoquerai le contraste flagrant entre l'idée de vivre libre ou mourir d'antan et l'adoption d'une attitude mélangeant soumission et résilience pour vivoter et survivre dans la honte et l'ignominie.
J'évoquerai aussi cette phrase célèbre souvent citée de Jean Jacques Dessalines qui se moquait du jugement de l'histoire et voulait tout mettre en œuvre pour sauver son pays. Comment ne pas se rappeler Jean Jacques Dessalines, quand huit jours après le 209 anniversaire de sa mort, Haïti va présenter au monde un spectacle ridicule à travers un processus électoral qui finira après le show par une sélection imposée par la communauté internationale.
Aujourd'hui 17 octobre toute la société haïtienne en est plus que convaincue. L'indifférence de certains reste équivalente à la mansuétude des autres qui accepteront comme normal ce choix. Comme pour beaucoup de monde, ça passera comme une lettre à la poste ; comme lors des dernières élections qui avaient fini par afficher Michel Martelly comme vainqueur alors que les résultats des urnes favorisaient Madame Myrlande Manigat
Sans fard, sans dissimulation, ces chers amis du pays ont laissé en place les mêmes structures de façades qui ont officialisé le choix des autres. Personne n'a soulevé un doigt pour demander ni pourquoi ni comment.
Je dénoncerai en ce jour toutes les couches de notre société pour leur incapacité de s'indigner puis de s'engager.
En dénonçant j'aurai l'impression de ne pas être comme les autres, j'aurai la fausse conviction d'avoir accompli mon devoir patriotique et je me verrai différent des autres tout en étant l'autre des autres qui adopteront une posture similaire à la mienne.
Auteur Jonas Jolivert Pour http://www.jonasjolivert.net