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lundi 30 mai 2016

ET SI LE RETOUR DU CHRIST N’ETAIT PAS POUR DEMAIN ?

Je professe une admiration non dissimulée envers tous ceux-là qui vivent leur foi de façon réellement irrationnelle. Et ce tout en acceptant le choix délibéré et conscient de garder pour moi ma conviction sur mon rapport avec tout ce qui est sacré et divin.
Ce n’est pas un sujet d’une passion universelle. Surtout quand toute une base de réflexion peut être profondément ébranlée par une seule assertion posée comme préalable.
L’école m’avait surtout appris que les sociétés primitives ramenaient souvent dans la logique du surnaturel voire divin, tout événement ou phénomène qui ne pouvait pas s’expliquer se fondant sur les éléments de la grille des connaissances scientifiques du moment.
En 2016, ces considérations et bien d’autres peuvent se révéler utiles pour comprendre le rapport des citoyens haïtiens avec le religieux.
Avec les facilités de diffusion que permettent les réseaux sociaux, il est très facile de tomber sur des occurrences hilarantes empreintes de la naïveté du « croyant qui croit parce que oui ». Certaines trouveraient bien une place de choix dans la célèbre rubrique incroyable mais vrai.
Par exemple, une fois j’ai vu deux croyants démontrant avec des textes bibliques que le peuple haïtien représentait seul et à lui seul l’authentique peuple Israël.
Un échelon au-dessus du connu « israélites par la foi ».
Ceci m’avait renvoyé quelques années en arrière quand en 1971 à la mort du président à vie François Duvalier, son fils âgé de 19 ans avait été remis à l’oligarchie militaro-bourgeoise pour en faire leur président aussi à vie.
Après cet événement qui avait surtout l’allure d’une plaisanterie de très mauvais goût, bon nombre de prédicateurs se servaient d’une prophétie décrite dans un des chapitres de l’ancien testament pour démontrer que notre Haïti chérie était un pays béni car Dieu avait accompli une de ses promesses faites à Israël c’est-à-dire d’asseoir une domination de jeunes sur des vieux.
Il y a très peu de temps, me laissant glisser le long des mailles du réseau tissé entre les amis des amis, je me suis retrouvé sur la page Facebook de l’ami de l’ami d’un ami. Là, mon attention s’arrêta sur une vidéo postée en position d’arrêt.
Si le hasard m’avait en quelque sorte lâché sur cette page, ma curiosité avait pris le dessus. La lecture de l’activité d’une personne sur Facebook me donne une idée assez fidèle de certains axes de ses intérêts. Je voulais donc en savoir un peu plus sur cet individu.
Ce fut avec cet objectif-là que j’ai démarré en cliquant sur le bouton lecture de la vidéo. Le film qui se déroulait sous mes yeux mettait en scène une jeune dame dans sa trentaine peut-être, qui, d’une voix faible et fatiguée se voulant plutôt décidée et convaincante, exhortait ceux l’écoutaient à se repentir de leurs péchés parce que cette fois-ci, le retour du Christ, accompagné de son respectif fin du monde était proche.
Elle prononçait son sermon malgré un groupe assez réduit de badauds beaucoup plus curieux de voir l’acteur central de cette scène qui à lui seul représentait la preuve de l’imminence du retour du Christ, que de s’intéresser à la bonne parole de Dieu.
Il s’agissait en effet d’un bébé-vache, un veau de quelques semaines qui gisait à même le sol en exécutant des mouvements semblables à ceux que reproduisent les reptiles pour bouger et se déplacer. Oui, un petit animal né sans ses quatre pattes.
Sans aucun doute ceci pouvait attiser une curiosité certaine comme dans tous les cas de survenue d’événements peu communs. La naissance d’un veau qui naît sans patte, un bébé animal né avec une « agénésie complète des membres inférieurs » ne doit sûrement pas être un phénomène aussi rare dans les communautés des éleveurs.
Dans les pays développés où les réflexions sont plus cartésiennes, sans doute cet animal aurait fait l’objet d’études scientifiques pour déterminer la cause de cette naissance avec une malformation ; ou tout simplement il aurait été euthanasié.
Chez nous la naissance d’un animal avec un handicap majeur devient preuve irréfutable du retour du Christ.
Comme l’a été sans doute le tremblement de terre de janvier 2010 qui fit plus de 200.000 morts.
La société haïtienne garde en 2016 des réflexes et des comportements assez archaïques et primitifs. L’incapacité de faire usage des bases réelles et scientifiques pour appréhender les événements et les moments de la vie, pousse à se réfugier dans l’irrationnel, dans le religieux, le divin ; non seulement pour trouver des explications mais aussi pour trouver des réponses et des solutions aux problèmes qui sont déclenchés par ces occurrences et ces moments.
Ainsi, on meurt rarement de maladies. Et ce, même si la mort survient à un âge où le départ vers l’au-delà est tout à fait compréhensible.
Un échec reste le fruit d’un mauvais sort ou de l’action directe d’un envieux.
Cette quête d’explication à défaut d’éléments scientifiques ramène tout au divin, au mystique et au surnaturel.
Et ce culte du surnaturel compensant une carence dans le domaine du scientifique explique la pertinence et la prolifération de diseurs de rêves et de bonnes aventures à venir.
Dans le cas de cette preuve imminente du retour du Christ la société haïtienne ne subit ni fracture ni lésion. Les croyants après avoir prêché la repentance avant le retour du Christ annoncé par la naissance d’un quadrupède sans patte devront attendre d’autres signes.
Car le Christ ne sera pas de retour.
Comme il n’était pas revenu pendant les guerres et les bruits de guerres qui ont animé le vingtième siècle.
Dans d’autres situations, les conséquences peuvent se révéler plus nocives.
Quand l’origine de la maladie est acceptée comme surnaturelle, on se trompe donc de porte quand on part à la recherche de solution. Au lieu de faire confiance à la science, on remet ses espoirs sur d’autres individus dotés de connaissances et de capacités souvent douteuses.
Les revendications par exemple, pour la nécessité de bons centres de santé ne sont pas portées par l’ensemble de ceux qui en ont le plus besoin. Il en est de même pour d’autres dysfonctionnements sociétaux attribués à des forces surnaturelles ou irrationnelles. Quand les questions ne se posent pas en des termes corrects, les réponses ne sont ni adaptées, ni utiles.
Aujourd’hui Haïti se retrouve dans le livre de records malheureux pour avoir été le siège de la plus grande catastrophe humanitaire du monde dans les suites du tremblement de terre de 2010. Tout le monde reconnaît que les dégâts causés par ce séisme d’une magnitude certes considérable ont été surtout provoqués par les défauts et l’anarchie dans les constructions dans la capitale et les villes les plus frappées.
Les connotations religieuses se sont aussi rangées dans les listes de tout ce qui se disait. Les chrétiens épargnés avec raison ont béni le Seigneur. Certains n’ont pas oublié de le remercier pour avoir fait, qu’il n’y ait eu que 300.000 morts.
Mieux que d’autres peuples, nous sommes plus attentifs au retour du Seigneur. Peut-être une démarche subconsciente devant l’envergure imposante de la montagne de difficultés qui se dresse devant nous d’un côté et la cupidité de nos hommes de mains peu importe leur couleurs, leurs origines ou leurs idées
La solution ne semble plus pouvoir venir de nos hommes.
Et si le retour du Christ n’était pas pour demain, ou après-demain ?
Auteur: Dr Jonas Jolivert 30/05/2016

jeudi 19 mai 2016

De Dumarsais Estimé à Michel Martelly ! Du bicentenaire à cité l’éternel ! Une décente vers l’inhumanité.

 Il y a 66 ans, un 10 mai 1950, l’état major des forces armées d’Haïti poussait vers l’exile, le président Dumarsais Estimé considéré comme l’un des meilleurs présidents que le pays a connus pendant ses plus de deux siècles d’existence.
Ce coup de force perpétré contre ce président élu survint six mois après l’inauguration de la cité de l’exposition qui avait valu à la capitale cette avenue et ce quartier face à la mer connue comme le bicentenaire.
A nous qui avons plus de cinquante ans, ce bicentenaire nous ramène tant de souvenirs !
Des souvenirs aussi forts et poignants que l’immense amertume que nous inspire ce qu’il en reste aujourd’hui.
Une chose bizarre pour nous aider à comprendre que nous fonctionnons en dépit de tout bon sens et qu’il convient de rappeler aux membres de notre élite qui a l’habitude et les moyens de se rendre en République Dominicaine c’est que l’incontournable « Malecon de Santo Domingo a été inspiré dans sa conception et dans sa construction par notre bicentenaire.
En effet l’histoire rapporte que lors de la construction de ce qui fit il y a un temps, la fierté de Port-au-Prince, le président dominicain de l’époque, Rafael Leonidas Trujillo Molina avait dépêché des émissaires et des experts dont l’expérience haïtienne inspirera profondément la construction du Malecon de Santo Domingo.
Mais les deux histoires s’arrêtent là pour partir chacune dans des trajectoires opposées.
Là-bas le concept sera reproduit et multiplié un peu partout dans les villes côtières, alors que chez nous rien ne se fera pour maintenir ce lieu ni pour l’améliorer.
Aujourd’hui nous observons et nous admirons le travail d’un peuple fier, aimant le progrès alors que nous nous sommes convertis en prédateurs transformant tout en proies pour tout détruire malgré le mal qui nous retombera tôt ou tard dessus.
Ceux qui ont pour mission de part leurs fonctions et leurs places dans notre société préfèrent applaudir les autres au lieu de travailler à ce que les choses s’améliorent chez nous.
Le devenir de notre bicentenaire retrace la trajectoire de notre pays depuis la naissance du rêve en 1804 et son étouffement dans l’œuf le 17 octobre 1806.
Un échec collectif ou victimes, complices et responsables se regardent, s’accusent et se supportent en changeant de camp au gré des vents et des saisons.
Prenant tantôt la place des uns pour singer les autres pour occuper plus tard, à la faveur d’un tolalito incessant le fauteuil des autres pour mimer les uns.
De ce coin boisé et agréablement venté où cette partie de la baie de Port-au-Prince inspirait et invitait à se laisser aller dans une contemplation muette, il ne reste que les souvenirs des enfants apprenant à se maintenir en équilibre sur des vélos, les réminiscences de l’atmosphère de ces manèges type Ross manning, les vestiges invisibles de la joie des jeunes entrain de s'enivrer dans la vitesse de pointe atteinte par les « cabouettes » poussées à force de bras.
Effroyable contraste entre hier et aujourd’hui, entre le pays de Dumarsais Estimé et de celui de ces présidents qui auront laissé à la nation et à la postérité que leurs noms et les circonstances qui leur ont octroyé le privilège d’occuper une fonction qui dépassait de loin leurs compétences et leurs capacités.
Aujourd’hui se tient à la place du bicentenaire de Dumarsais Estimé, contre les vestiges de ce passé appréhendé par le bon bout, les exemples flagrants de notre descente continue en enfer. Comme monument sacré érigé l’indécence acceptée et institutionnalisée se tient Cité L’éternel !
Ce serait illogique et insensé d’imputer cet état au gouvernement de Michel Martelly. Sa responsabilité dans le bordel actuel est trop marquée pour en faire là aussi le bouc émissaire par excellence.
Les deux gouvernements de René Preval non plus d’ailleurs.
Avant de remonter jusqu’aux Duvalier, il serait de bon ton de se demander à quand remonte la transformation du bicentenaire avec en particulier la sortie de terre de Cité L’éternel ?
Le bicentenaire existait-il encore en 1986 ?
Il sera impossible de pointer du doigt un coupable.
Le responsable de la disparition du bicentenaire reste tout compte fait, Dumarsais Estimé lui-même qui l’avait construit.
Il est coupable de l’avoir fait sans avoir éduqué le peuple. Oui ! l’élément magique de toutes les solutions : l’éducation !
Dumarsais Estimé construisit donc le bicentenaire sans avoir inculqué aux générations futures, à travers un programme d’éducation appropriée, comment protéger et conserver les acquis de la République.
Il lui a manqué cette vision pour éduquer les autres à penser plutôt à l’amélioration de ce qui existe.
Le peuple haïtien en général, disposait-il des bases nécessaires pour comprendre cette phase dans le processus d’éducation ?
Donc les gouvernements qui ont vu le jour avant Dumarsais Estimé détiennent leurs parts de responsabilité aussi.
Pour ne pas trop allonger l’histoire, pour retrouver des responsables de ce qui ne marche pas en Haïti il faut remonter les temps de la création du monde, toute les fois que l’on accepte d’accorder le bénéfice des circonstances atténuantes à la découverte de Christophe Colomb, à la traite des noirs, à l’esclavage et la colonisation.
L’essor de la modernité s’est détenu juste avant la frontière avec la République Dominicaine.
Aujourd’hui nous vivons sans vergogne, sans honte, sans regret ni remord, comme un vilain furoncle poussé sur le nez en plein visage, avec cité l’éternel en lieu et place de notre bicentenaire.
Le panorama architectural de notre pays regorge de ces anomalies que l’indifférence et le manque de vision placés à côté de notre incapacité à nous indigner ont fini par intégrer sans provoquer de haut-le-cœur dans cette conceptualisation de notre espace accepté comme normal.
Les membres de la société d’aujourd’hui ne sont certes pas responsables de la dégradation de l’environnement du bicentenaire qui s’est transformé en cité l’éternel. Les autorités actuelles non plus.
Elles ne sont surtout pas responsables de la dégradation de Boutillier soumis à l’action féroce de prédateurs de tout genre et ce, dans l’indifférence de ceux qui ignorent catégoriquement les cris des riverains qui s’évertuent à alerter les responsables et l’opinions publique.
Ainsi va la vie !
Ainsi s’en ira Haïti et la faute incombera à celui qui a créé cette portion de terre et a commis l’erreur d’y placer des Haïtiens pour la peupler !
Dr Jonas JOLIVERT
20/05/2016

mercredi 11 mai 2016

Haïti retourne dans le giron de l’Afrique

Haïti retourne dans le giron de l’Afrique
Par Abdourahman Waberi (chroniqueur Le Monde Afrique)
LE MONDE Le 11.05.2016 à 12h07
Pas besoin d’être grand voyageur ou chamane pour savoir que Haïti, la première République noire, née au monde en 1804, est sortie du ventre bouillant de l’Afrique. Ça tombe sous le coup du bon sens, mieux, ça se voit à l’œil nu. On peut avancer que la patrie du nouvel académicien Dany Laferrière est sans doute le seul cas de figure où le terme de diaspora s’applique proprement à cause de sa population d’ascendance très largement africaine.
Hier, les relations culturelles entre l’Afrique et l’ancienne « perle des Antilles » étaient synonymes d’attraction et de répulsion, de mémoire ravivée et d’oubli savamment entretenu. Qui d’autre que le grand poète Aimé Césaire pour nous faire sentir leurs cœurs jumeauxbattre de conserve : « Haïti, c’est un pays qui, avec l’Afrique, tient dans mon esprit, dans mon âme, dans mon cœur une place particulière. »
Racines historiques et spirituelles
A l’orée des années 1960, le Martiniquais va tresser les racines historiques et spirituelles communes de part et d’autre de l’océan Atlantique, puis lire l’histoire neuve de l’Afrique à l’aune de celle de l’ancienne Saint-Domingue : « Il était normal, par conséquent, que j’écrive une pièce sur Haïti… D’abord, il y a l’impulsion intérieure, à savoir le besoin que j’ai de parler de Haïti ; et, en même temps, ça coïncidait avec l’accès à l’indépendance des pays africains… Alors j’ai eu l’idée de situer en Haïti le problème de l’homme noir assailli par l’indépendance. Parce que c’est le premier pays noir à avoir été confronté avec ces questions. Ce que le Congo, la Guinée, le Mali ont connu vers 1956-1960, Haïti l’a connu dès 1801. Et le roi Christophe, c’est l’homme noir aux prises avec la nécessité qu’il y a debâtir un pays, de bâtir un Etat. »
Dès les années 1940, la diplomatie haïtienne multiplie les actions auprès des Nations unies pour protester contre l’invasion de l’Ethiopie par Mussolini et pour hâter le mouvement de la décolonisation. Les indépendances acquises, une partie de l’intelligentsia se rend en Afrique pour contribuer à l’édification des jeunes nations, notamment au Sénégal, en Guinée ou encore au Congo-Kinshasa. Ils sont nombreux les enseignants, médecins et ingénieurs haïtiens à se retrousser les manches du côté de Dakar, Conakry ou Léopoldville. Si le cinéaste Raoul Peck, natif de Port-au-Prince, a consacré trois de ses films importants au continent (deux sur le héros tragique Lumumba et le dernier au génocide des Tutsis du Rwanda), c’est qu’il connaît intimement cette partie de l’Afrique qui a bercé toute son enfance.
En janvier 2014, en marge du 22e sommet de l’Union africaine, le gouvernement du président Martelly affiche clairement la volonté de son pays de rejoindre cette dernière. Deux ans plus tôt, Haïti a été admis comme pays observateur avant de devenir, quelques mois plus tard, membre associé de l’organisation. Si la demande est portée par Gary Conille, le premier ministre de l’époque, son successeur Laurent Lamothe a touché au cœur l’institution panafricaine en déclarant que « Haïti, c’est l’Afrique dans la Caraïbe » et en soulignant que ses compatriotes restent « des Africains dans leurs âmes, dans leurs cœurs et dans leurs mœurs ». Il aurait pu ajouter le rôle de lien que la langue française a toujours joué dans leur culture et que les petits-enfants de Toussaint Louverture partagent avec beaucoup d’Africains.
L’Afrique dans la Caraïbe Le retour de Port-au-Prince dans le giron africain est un symbole très significatif. D’autres nations diasporiques comme la Jamaïque, Trinidad, la Grenade ou Cuba, pourraient suivre l’exemple haïtien. Les Etats-Unis d’Afrique seraient ainsi en marche sur le contient et dans ses avant-postes transatlantiques, tout près de la zone d’influence de l’Oncle Sam. Le vieux rêve panafricain verrait le jour. Et l’empereur Hailé Sélassié aurait de fervents adeptes d’Addis-Abeba à Kingston la rebelle.
Dans moins de deux mois, Haïti sera officiellement accueilli comme Etat membre de l’UA en marge du sommet régional qui se tiendra au Malawi. Si l’adhésion se concrétise, elle représentera un avantage diplomatique non négligeable pour Port-au-Prince. Enfin, elle mettra du baume dans les cœurs meurtris des deux côtés de l’Atlantique. Les dieux des panthéons africains et caribéens reprendront, cette fois officiellement, leur souverain dialogue mystique qui n’avait pas pu être interrompu par la distance et par le passage des siècles. A leurs yeux, l’Afrique et Haïti où, selon la formule de Césaire, « la négritude s’est mis debout pour la première fois », ont toujours été une seule et même terre.
Abdourahman A. Waberi est né en 1965 dans l’actuelle République de Djibouti, il vit entre Paris et les Etats-Unis, où il a enseigné les littératures francophones aux Claremont Colleges (Californie). Il est aujourd’hui professeur à George-Washington University. Auteur, entre autres, de Aux Etats-Unis d’Afrique (JC Lattès, 2006), il a publié en 2015 La Divine Chanson (Zulma).
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/05/11/haiti-retourne-dans-le-giron-de-l-afrique_4917376_3212.html#ZSCPmbVKPgV3h97R.99

The US wants to give peanuts to malnourished Haitian kids. Why is that a problem?


PRI's The World
May 10, 2016 · 3:30 PM EDT
By Amy Bracken (follow)
A child eats peanut butter on a cracker inside a shelter in Port-au-Prince, the Haitian capital. Credit: Shannon Stapleton/Reuters What's wrong with giving peanuts to children in need?
Here’s what it’s about.
In March, the USDA blogged in a chipper post that it had “crafted a deal” to acquire surplus peanuts from American farmers and donate them to Haiti. It provoked hate mail.
Haitian peanut farmers and manufactures were mad. So were Haitian agronomists, citizens concerned about the country’s future, and dozens of Haitian and foreign NGOs.
Oxfam, Partners in Health, the Institute for Justice and Democracy in Haiti and others sent out letters of protest. Partners in Health accused the US of "flooding local markets with outside crops." Some referred to history, especially what happened to Haiti’s rice crop in the 1980s and 1990s.
Before then, the vast majority of rice eaten in Haiti was grown there. Then, under US pressure, tariffs were reduced, opening the doors to imports. That move almost destroyed the Haitian staple crop. (Bill Clinton later apologized for the role he played in that decision, as president).
Still, the peanut donation is only 500 metric tons of peanuts to schoolchildren, a far cry from hundreds of thousands of metric tons of rice that flooded in decades ago.
But some critics say a market flood can start with a modest set of donations. It’s hard to prove this is the case, but many agronomists, Haitian peanut farmers and NGOs don't want to take the risk.
Alexis Taylor, the USDA’s deputy undersecretary for farm and foreign agricultural services, disagrees. For her, the malnourished children take priority. When I ask her about the critics, she says, “I would encourage them to go to Haiti and speak to the families that I spoke to, and see the children that are getting the food. … It is about supporting a very vulnerable population, and that’s the crux of it. It is not about getting rid of really a small portion of peanuts that the US government was holding. It’s about an emergency need.”
Critics like Partners in Health are well aware of the malnourishment problem in Haiti. It’s one reason the organization built a nutritional peanut butter factory there, in part to supply their hospitals. They are among several organizations and funders — including some from the US government — working with all levels of the Haitian peanut supply chain to improve yield and quality control to get more Haitian peanuts to market and to those in need.
Right now, critics of the donation might be losing this battle. Their recent petition on the White House website was closed, having failed to receive enough signatures in the allotted time.
Taylor says the donation is being made, and the shipment will take place before school starts in the fall.
But for optimists among the critics, the strong response to the USDA announcement displayed growing force behind efforts to defend national production in the face of the ongoing threat of cheap — or free — imports.
http://www.pri.org/stories/2016-05-10/us-wants-give-peanuts-malnourished-haitian-kids-why-problem