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lundi 17 janvier 2011

Duvalier n'a toujours pas expliqué son retour

Publié le 17 janvier 2011 à 17h44

Mis à jour le 17 janvier 2011 à 17h51

Clarens Renois, Agence France-Presse
Port-au-Prince
L'ancien président haïtien «à vie» Jean-Claude Duvalier, cloîtré dans un hôtel de Port-au-Prince, n'avait toujours pas expliqué lundi les raisons de son retour en Haïti la veille, après 25 ans d'exil en France.
Confidents, alliés et membres de la famille de M. Duvalier se rendaient en masse à l'hôtel Karibe, situé à Pétion-ville, en banlieue de la capitale haïtienne, pour saluer l'ex-dictateur.
«Baby Doc», comme le surnomment les Haïtiens, ne s'est pas montré en public depuis son arrivée surprise dimanche soir. A sa descente d'avion, il s'était contenté de déclarer : «Je suis venu pour aider».
Une conférence de presse d'abord prévue lundi a été reportée, car l'hôtel Karibe n'a pas la capacité de recevoir tous les journalistes désireux d'assister à l'événement, selon Henry Robert Sterlin, ancien ambassadeur d'Haïti à Paris et à l'Unesco.
Le retour de Jean-Claude Duvalier, président de 1971 à 1986 et exilé en France depuis, a pris Haïti par surprise, au moment où le pays traverse une grave crise politique.
Didier Le Bret, ambassadeur de France à Port-au-Prince, a expliqué à l'AFP que M. Duvalier était en possession d'un billet retour pour la France le 20 janvier. «J'espère qu'il va l'utiliser», a ajouté M. Le Bret.
Toutefois, pour Véronique Roy, épouse de M. Duvalier, qui s'est entretenue avec l'AFP, «rien n'est fixé, tout est modifiable», même si elle a confirmé que son époux avait bien un billet retour pour jeudi. «Il est prématuré de dire s'il va rentrer en France ou s'il va rester», a-t-elle ajouté.
Elle affirme par ailleurs qu'«aucun responsable du gouvernement (haïtien) ne l'a contacté depuis son retour au pays».
Des analystes interrogés par l'AFP se sont dit peu surpris de l'accueil relativement enthousiaste qu'a reçu M. Duvalier.
«La moitié de la population n'a pas connu la cruauté de la dictature. Et certains ont la nostalgie de l'époque où Duvalier était président et où la stabilité et la sécurité régnaient, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui», explique Robert Fatton, professeur à l'université de Virginie aux Etats-Unis, lui-même haïtien.
Dans le même temps, les circonstances du retour de M. Duvalier demeurent entourées de mystère.
Selon Osner Févry, un ancien secrétaire d'Etat de M. Duvalier, ce dernier «ne serait pas revenu sans prendre contact à un niveau ou à un autre» avec le gouvernement du président sortant René Préval.
Evans Paul, un ancien opposant aux Duvalier devenu maire de Port-au-Prince, «pense que M. Préval est à la base de cette décision. C'est une manoeuvre de diversion et de provocation destinée à intensifier la confusion» née du premier tour contesté de l'élection présidentielle.
Mais l'épouse de M. Duvalier a démenti les accusations du maire de la capitale haïtienne. «Il n'y a eu absolument aucun contact», a dit Mme Roy à l'AFP.
Dès le retour de M. Duvalier, des organisations de défense des droits de l'homme ont exigé qu'il soit jugé.
«Au cours de la présidence de Duvalier et (du règne) de ses "Tontons macoutes", des milliers de personnes ont été tuées et torturées et des centaines de milliers d'Haïtiens ont dû s'exiler. Cela fait longtemps qu'il doit rendre des comptes», a ainsi estimé Jose Miguel Vivanco, le directeur de Human Rights Watch pour les Amériques.
«Les violations des droits de l'homme, généralisées et systématiques, commises à Haïti pendant le règne de Duvalier constituent des crimes contre l'humanité», a commenté de son côté Javier Zuñiga, conseiller spécial d'Amnesty international.
«Nous sommes surpris par le moment choisi par Duvalier pour se rendre en Haïti. Cela ajoute un élément d'imprévu dans une période d'incertitude dans le processus électoral en Haïti», a réagi, quant à lui, le Département d'Etat américain.
Et le ministre canadien des Affaires étrangères, Lawrence Cannon, s'est dit «préoccupé» par ce retour «à un moment crucial du processus démocratique» en Haïti.
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201101/17/01-4360952-duvalier-na-toujours-pas-explique-son-retour.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_aujourdhui-sur-cyberpresse_267_article_ECRAN1POS1

Le ras-le-bol des Haïtiens envers les journalistes

Depuis un an, les habitants de Port-au-Prince sont filmés par des caméras de télévision et photographiés par des journalistes du monde entier. Ils en ont assez et n'hésitent pas à le faire savoir. Par Gaëlle LE ROUX , envoyée spéciale de France 24 en Haïti (texte)
Retour en France. Comme l’année dernière, partir d’Haïti au bout d'une semaine seulement me laisse un goût amer. Ce pays est d’une richesse dont j’ai encore envie de m’imprégner. Étrangement, pourtant, y travailler aura été moins aisé qu’il y a un an. J’ai ressenti, comme une gifle, le ras-le-bol des Haïtiens envers les journalistes, les ONG, ou encore l’ONU. L’an dernier, même dans les pires conditions, les gens nous souriaient, nous parlaient et nous ouvraient volontiers leurs toiles de tentes. J’imagine qu’à ce moment-là, la présence des journalistes représentait encore l’espoir que le monde puisse connaître leur détresse et leur vienne en aide.
Aujourd’hui, les journalistes sont toujours aussi nombreux, mais rien n’a vraiment changé pour les Haïtiens. Ils sont encore entre 1,5 et 2 millions à vivre sous des tentes, dans des conditions sanitaires effroyables, en proie à la violence, aux maladies et aux intempéries. Sur le Champ de Mars, la place longeant le palais présidentiel où 40 000 personnes campent depuis le séisme, la plupart des réfugiés refusent qu’on les prenne en photo, ou demandent de l’argent en échange. Souvent, des insultes fusent. Les journalistes ne sont plus les bienvenus : personne ne comprend plus trop le but de son travail. Au mieux dans les camps, on leur prête une complaisance mal placée.
Lors de la cérémonie commémorative à l’Université de Quiesqeya, plusieurs étudiants et membres de l’administration m’ont fait part de leur agacement. A l’exemple de Julien, 23 ans, étudiant en médecine : "Vous ne faites qu’appuyer sur la tête de gens en train de se noyer, explique-t-il. Ce que la presse étrangère dit de nous, c’est 'oh, les pauvres', en louant notre courage et notre résilience. Mais nous ne nous limitons pas à du courage ! Nous faisons des choses, nous élaborons des projets. Nous nous battons, nous avons besoin d’encouragements ! On a besoin qu’on nous dise : 'c’est bien ce que vous faites'".
Une foule de projets fleurissent en effet dans Port-au-Prince. Des projets disparates, parfois tout petits, mais portés par des hommes et des femmes dynamiques, animés par l’envie d’en finir avec cette idée fataliste du malheur haïtien. C’est le cas du père David César, responsable de l’épiscopat de la Sainte Trinité, qui se bat pour récolter assez d’argent et rouvrir ses écoles. C’est le cas aussi de l’Université de Quiesqueya, qui met sur pied un programme de recherches rémunérés pour que les étudiants puissent poursuivre leurs études. Ce sont aussi tous ces médecins, infirmiers, ingénieurs, architectes, écrivains, intellectuels, professeurs, installés aux Etats-Unis, en Europe ou au Canada, et qui reviennent en Haïti apporter leur pierre à l’édifice. "D’un certain point de vue, le séisme est une chance : nous pouvons tout reconstruire, réinventer Haïti", ose une étudiante en sciences politiques. "Encore faudrait-il que la communauté internationale accepte de nous laisser un peu de place pour participer à la reconstruction".
http://www.france24.com/fr/20110117-haiti-seisme-un-an-apres-carnet-route-retour-journalisme-defiance

Haïti : le tyran "Baby doc" revient sur les lieux de ses crimes !

17 Janvier 2011 Par Velveth Faut-il que pour un dictateur chassé de Tunisie en réapparaisse un autre en Haïti ? "Baby Doc", réfugié en France depuis 25 ans, est de retour !
Le retour à Haïti de l'ancien dictateur, « Bébé Doc », de la dynastie despotique des Duvalier et de leurs sinistres « tontons macoutes » qui assassinaient et pillaient, des décennies durant, est une très mauvaise nouvelle pour les haïtiens.
Obligé de fuir l'île sous la pression populaire en 1986, il trouva refuge en France. Exil doré sous le règne de Mitterrand.
Haïti, un an après le séisme, est île de la désolation et les milliards promis par les grandes puissances n'ont pas été versés. La population subsiste grâce à la présence d'une myriade d'ONG quand il faudrait « reconstruire » le pays mais l'aide promise n'arrivant pas, la population peut être tentée de se tourner vers d'absurdes "solutions".
D'ailleurs, des centaines de partisans de « Baby Doc » (payés ?), oublieux de sa sauvagerie, l'ont accueilli, hier au soir, à l'aéroport.
Le Premier ministre haïtien ne trouve d'ailleurs rien à dire à ce retour : « C'est un citoyen haïtien qui rentre au pays comme il en a le droit » !
Ainsi, profitant du chaos, avec un mutisme coupable des dirigeants occidentaux, les autorités actuelles réhabilitent-elles la dictature malgré ses milliers de victimes...
La "communauté internationale", stupide terme consacré, laissera-t-elle ce boucher reprendre pied en Haïti ?http://www.mediapart.fr/club/blog/velveth/170111/haiti-le-tyran-baby-doc-revient-sur-les-lieux-de-ses-crimes

Haiti, un an après : l’information, cruciale pour la survie des rescapés

Haiti, un an après : l’information, cruciale pour la survie des rescapés
par Vincent JAY

Thématique: Information, TIC
Rubrique: Contributions
Portail Caraibes, 17/01/11 à 16h51 GMT"Médias, systèmes d'informations et communautés : leçons d'Haïti"
La gestion de l'information a été centrale pour sauver des vies en Haïti, que ce soit grâce aux cartes interactives, aux SMS ou aux programmes radios et ce, pour la première fois dans l'histoire de la gestion des crises humanitaires de grande ampleur.
A l'occasion du premier anniversaire du séisme en Haïti, Internews assiste la publication du rapport "Médias, systèmes d'informations et communautés : leçons d'Haïti " (Media, Information Systems and Communities : Lessons from Haiti)" sur l'importance de la gestion de l'information et des médias dans les crises humanitaires, produit par le Communicating with Disaster Affected Communities (CDAC)et financé par la fondation Knight.
Depuis un an, Internews a produit plus de 1000 éditions du programme radio en créole ENDK, qui a permis une large diffusion de l'information de première nécessité au sein de la population touchée (choléra, eau etc.).
Source : Coordination SUD, 14 janvier 2011
http://www.mediaterre.org/caraibes/actu,20110117165144.html

Continental va relier New York à Haïti

Publié le 17 janvier 2011 par François Duclos dans Actualité, Info pratique, Nouvelle liaison - 0 commentaire
La compagnie aérienne Continental Airlines lancera en juin 2011 une nouvelle ligne directe entre New York et Port-au-Prince à Haïti.
Alors qu’Haïti commémore le premier anniversaire du tremblement de terre qui avait fait 250 000 morts le 12 janvier dernier, la compagnie américaine a annoncé pour le 9 juin 2011 le début de ses trois vols hebdomadaires entre New York – Newark et Port-au-Prince. Les vols quitteront l’aéroport Newark International les mardi, jeudi et samedi avant de devenir quotidiens à compter du premier juillet. La liaison sera effectuée à bord de Boeing 737-800 de 160 places (16 en première et 144 en économie), avec départ prévu à 9h25 pour une arrivée à Port-au-Prince à 12h15, le vol retour quittant l’aéroport Toussaint Louverture à 13h20 pour se poser à Newark à 18h15.
Il s’agit de la 27eme destination dans les Caraïbes pour la compagnie de Star Alliance, qui a fusionné avec United Airlines en octobre dernier, une fusion qui sera mise en œuvre cette année et finalisée en 2012. Aucune ne desservait jusque là Haïti, contrairement à American Airlines, Delta, Air Canada, Air Transat ou Spirit Airlines.
C’est cependant une autre compagnie aérienne qui est à la pointe de l’actualité en Haïti, Air France ayant déposé dimanche sur l’aéroport de la capitale l’ancien dictateur Jean Claude « Bébé Doc » Duvalier après 24 ans d’exil forcé.
http://www.air-journal.fr/2011-01-17-continental-va-relier-new-york-a-haiti-523366.html

Haïti attend la décision des élections (BBC News, 17 jan)

Écrit par thierry Le gouvernement haïtien et des experts internationaux ont discuté de ce qu'il faut faire au sujet de l'élection présidentielle contestée. Le second tour de scrutin aurait dû avoir lieu le 16 janvier, mais il a été reporté en raison d'une ligne de plus sur le bulletin de vote.
C’est l'ancienne première dame Mirlande Manigat a remporté le premier tour en novembre. Mais les deux candidats du parti au pouvoir Jude Célestin et le chanteur Michel Martelly disent qu'ils devraient figurer sur les listes. Les 28 novembre, le premier tour de vote a été largement critiqué, avec des rapports stipulant des bourrages d'urnes, des violences et des intimidations dans les bureaux de vote.
Les résultats provisoires annoncés par le conseil électoral en Haïti en décembre, ont classé deuxième Célestin, battant de justesse Martelly. Mais les résultats ont provoqué de violentes protestations des partisans de Martelly, dénonçant des irrégularités. Craignant que la violence peut dégénérer, l'Organisation des États américains (OEA) a envoyé une équipe d'experts pour évaluer le résultat. Leur rapport a été présenté au président René Préval jeudi. Ils n’ont pas été rendus publics, mais selon une fuite, l'OEA a recommandé à Célestin d’être rayé du second tour en faveur de la pop star Martelly. Après l’actualisation des bulletins frauduleux, le rapport aurait conclu au fait que Martelly ait remporté plus de voix que Célestin.
Célestin est le candidat préféré du Président actuel Préval, qui a examiné le rapport de l'OEA avant de le transmettre au Conseil électoral provisoire d'Haïti, qui aura le dernier mot sur ce qui sera mis sur le bulletin de vote pour le second tour. Les correspondants disent que Préval fait face aux fortes pressions internationales pour accepter ces recommandations.
Le chef de la mission de l'OEA, Colin Granderson, a déclaré à l’AFP que les pourparlers entre l'OEA et le gouvernement haïtien aurait lieu dans les prochains jours. Celui qui gagne la présidence fera face à la tâche de la reconstruction d'Haïti après le séisme dévastateur de l'année dernière qui a tué plus de 250 000 personnes et qui a laissé la capitale Port-au-Prince en ruines.
Plus d'un million de personnes sont laissées sans abri et vivent encore dans des tentes dans des conditions déplorables, et le pays a également été ravagé par une épidémie de choléra qui a tué plus de 3 700 personnes. Le pays le plus pauvre des Caraïbes a subi des années de troubles politiques, et près de 12 000 Casques bleus sont dans le pays pour assurer la sécurité et le soutien des élections libres et équitables.
L’article sur BBC News, du 17 janvier 2011
Lire aussi : http://sharknews.fr/chroniques/articles-du-monde/1530-enfin-quelques-bonnes-nouvelles-en-provenance-dhaiti-washington-post

Caritas maintient la vigilance contre le choléra en Haïti

17/01/2011.- Alors qu’Haïti commémore le premier anniversaire du séisme, l’épidémie de choléra continue de s’étendre sur le territoire. Sensibiliser la population reste encore le mode de protection le plus efficace contre la maladie. En l’espace de trois mois, le choléra aura fait plus de 3600 morts et contaminé près de 180 000 personnes en Haïti. Un bilan alarmant, qui devrait encore s’aggraver si l’on ne s’attaque rapidement à la racine du problème. Car si l’épidémie semble montrer des signes de ralentissement depuis le début de l’année, le pic de propagation de la maladie n’a pas encore été atteint, prévient l’OMS. Dans un tel contexte, Caritas met l’accent sur les campagnes de prévention, primordiales pour enrayer le cycle de contagion.
Faire comme au Bangladesh
« En période d’épidémie, le travail de sensibilisation est une priorité », explique Annick Genson, déléguée au sein du réseau Caritas en Haïti. « L’expérience montre que dans les pays où le choléra frappe depuis longtemps, un simple travail d’information et de prise de conscience de la population peut considérablement améliorer la situation. Au Bangladesh par exemple, les femmes savent non seulement comment éviter la maladie, mais elles sont également tout à fait au courant des procédures à suivre si l’un des membres de leur famille est contaminé. Et ça fonctionne. Il faut faire la même chose en Haïti ».
L’eau est très rarement potable
Depuis le mois de novembre, les campagnes de prévention sont au cœur de l’action du réseau Caritas. Dans la capitale bien sûr, mais aussi dans les zones rurales de l’île, comme à Gressier, commune de près de 65 000 habitants située à l’Ouest de Port-au-Prince, où les équipes de promoteurs de santé et infirmières Caritas se relaient auprès de la population, dépliants et affichettes en main. L’objectif : alerter et sensibiliser le plus grand nombre sur les risques liés à la maladie, ses symptômes et la manière de s’en protéger, et ce avant que celle-ci ne se propage trop fortement dans la région. Un travail indispensable dans un pays où le choléra avait disparu du territoire il y a près d’un siècle. « Le problème ici, c’est l’ignorance des gens. La plupart n’ont jamais entendu parler de la maladie. Ils sont donc très vulnérables », reprend Annick. Sans parler des conditions de vie dans ces régions reculées où l’eau, principal vecteur de la maladie, est très rarement potable. « A Gressier, nous sommes intervenus au bon moment car la plupart des points d’intervention ont été couverts avant l’apparition de l’épidémie », souligne encore Annick. Si quelques cas ont été recensés dans la région au cours des dernières semaines, ils sont encore relativement peu nombreux.
Les docteurs un peu sorciers des campagnes haïtiennes
Pour être efficace, adopter une approche adaptée au terrain est essentiel. Autour de Gressier, où Caritas développe notamment plusieurs projets de reconstruction de maisons et d’écoles, le réseau fait bon usage de sa connaissance des lieux et des communautés. Les promoteurs de santé sont tous originaires des environs et sont ainsi en mesure de couvrir le territoire jusque dans ses localités les plus reculées. Une proximité qui permet aux familles d’être alertées et de rester informées sur les campagnes de formation et de distributions de savon, chlore et kits d’hygiène, tout en bénéficiant d’un encadrement matériel et psychologique indispensable. Un soutien précieux dans ces zones isolées, où l’épidémie de choléra commence à fragiliser fortement les réseaux de solidarité existants. Aujourd’hui, Marie Julianne Saint Just, ne peut « plus compter sur grand monde depuis que la maladie est arrivée.Avant, on s’entraidait beaucoup. Mais maintenant, tout le monde a peur », se désole cette mère de 3 enfants. Comme elle, Émilienne Saintilens regrette beaucoup que tous deviennent aussi méfiants. Pour l’ancienne commerçante, qui a perdu maison et travail, la présence des équipes Caritas est très « rassurante ». Grâce ces interventions, elle comprend beaucoup mieux la situation et la manière de se protéger contre l’épidémie. Pourtant, si beaucoup, comme Émilienne, sont très réceptifs aux conseils prodigués par les promoteurs de santé, d’autres, comme Ilianne Maxilien continuent de penser que les « connaisseurs », ces docteurs un peu sorciers des campagnes haïtiennes, seront à même de « délivrer les malades du sortilège ». La bataille contre le choléra n’est pas gagnée, la prévention doit impérativement continuer.
Mathilde Magnier
http://www.secours-catholique.org/actualite/caritas-maintient-la-vigilance-contre-le-cholera-en-haiti,8605.html

Jean-Claude Duvalier de retour en Haïti après 25 ans d'exil

Clarens Renois.- Agence France-Presse.- Port-au-Prince.-
L'ancien président «à vie» haïtien Jean-Claude Duvalier, chassé du pouvoir par une révolte populaire en 1986, est arrivé dimanche en Haïti après 25 ans d'exil alors que le pays traverse une grave crise politique.
Alors qu'il se trouvait à l'intérieur de l'aéroport,
Jean-Claude Duvalier a déclaré aux journalistes:
«Je suis venu pour aider» le peuple haïtien. Photo: AP
À la surprise générale, Jean-Claude Duvalier, qui avait succédé en 1971 à son père François Duvalier et que les Haïtiens surnomment «Baby Doc», a atterri à l'aéroport de Port-au-Prince dimanche en fin d'après-midi à bord d'un vol Air France.
Alors qu'il se trouvait avec sa compagne à l'intérieur de l'aéroport, en train de remplir les formalités administratives, M. Duvalier a déclaré aux journalistes: «Je suis venu pour aider» le peuple haïtien.
Lorsqu'il est descendu de l'avion, l'ex-dictateur a embrassé le sol, a raconté sa compagne Véronique Roy à l'AFP. Il a alors déclaré: «Haïti mon pays, le pays de Dessalines», en référence au héros de l'indépendance d'Haïti Jean-Jacques Dessalines, toujours selon elle.
Mme Roy a déclaré que c'est le séisme dévastateur du 12 janvier 2010 et ses quelque 250 000 morts qui ont poussé le couple à revenir en Haïti. «Ca a été le déclic, nous avons vu les images à la télévision», a-t-elle dit alors que le pays vient de commémorer les un an de la catastrophe.
Elle a aussi précisé que M. Duvalier possédait un passeport diplomatique, alors que des centaines de supporters de l'ancien président se rassemblaient devant l'aéroport.
Agé de 59 ans, l'ex-dictateur vivait en exil en France depuis près de 25 ans. Il revient dans un pays plongé dans une grave crise politique, le jour même où devait être organisé le deuxième tour de l'élection présidentielle.
Mais les incertitudes qui entourent les résultats du premier tour du 28 novembre, les incidents qui l'ont émaillé et les accusations de fraude, ont amené les autorités à repousser ce deuxième tour sans fixer de nouvelle date.
Les résultats du premier tour diffusés en décembre, plaçant en tête l'ex-Première Dame Mirlande Manigat et en deuxième position le candidat du pouvoir Jude Célestin, avait provoqué la colère de la population et notamment des partisans du candidat Michel Martelly arrivé en troisième position.
Pour calmer le jeu, le président René Préval avait fait appel à une mission d'experts internationale pour recompter les voix. Cette dernière vient de remettre son rapport au chef de l'État dans lequel elle suggère d'écarter le candidat du pouvoir, soutenu par M. Préval, au profit de Michel Martelly.
Tout au long de son exil, Jean-Claude Duvalier qui avait été à 19 ans le plus jeune chef d'État du monde, a répété qu'il souhaitait revenir «un jour» en Haïti.
En 2007, il était intervenu sur les ondes haïtiennes pour demander «pardon au peuple haïtien pour les erreurs commises pendant son règne».
En doutant de la sincérité de ce message, le président René Préval avait alors relevé que s'il y avait «le pardon», il y avait aussi «la justice».
L'ex-dictateur a notamment été accusé de détournements de fonds pendant l'exercice de son pouvoir. Les autorités d'Haïti estiment que plus de 100 millions de dollars ont été détournés sous le couvert d'oeuvres sociales jusqu'à la chute en 1986 de «Baby Doc».
La France avait accepté en 1986 d'accueillir Jean-Claude Duvalier, à titre temporaire, alors que ce dernier était confronté depuis fin novembre 1985 à des manifestations anti-gouvernementales, au cours desquelles plusieurs dizaines d'Haïtiens ont trouvé la mort.
Comme le président Jean Bertrand Aristide en 2004, «Baby Doc» avait été poussé à la démission par les États-Unis. L'ex-président avait ensuite profité d'une retraite dorée dans de vastes demeures de la Côte d'Azur.
http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/haiti-un-an-apres/201101/16/01-4360625-jean-claude-duvalier-de-retour-en-haiti-apres-25-ans-dexil.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_vous_suggere_4360683_article_POS1

Haïti : l'école de Jacmel devrait bientôt rouvrir ses portes

Le poète de la route de Roubia veut « rendre intelligible l'âme des lieux en Haïti en matière de coopération internationale ». D'importantes sommes (11 milliards en tout) avaient été récoltées en mars 2010. Les Lézignanais avaient répondu nombreux à l'appel lancé et rempli l'urne posée à cet effet à la mairie. Ils se demandent où en est la reconstruction de l'école de Jacmel, la ville natale de René Depestre. C'est ce projet qui avait surtout guidé leur générosité, parce que René Depestre est citoyen d'honneur de la ville et qu'ils en sont fiers.
Depuis son « Havre de paix », l'écrivain franco-haïtien reste en contact étroit avec Gérard Borne, directeur du centre culturel Alcibiade Pommayrac, qui gère lycée, collège et école primaire. Cette école, où René Depestre a appris à lire et à écrire, voici 80 ans, s'est effondrée lors du séisme du 12 janvier 2010. Elle est maintenant reconstruite, (aux normes antisismiques) et va ouvrir sous peu. Depuis un an, les élèves étudient sous une tente. Les autres établissements culturels de Jacmel n'ont pas été touchés.
La culture avant tout.
Malgré le chaos qui règne sur l'île, les enseignants ont continué leur travail. Les choses de l'esprit sont essentielles dans un pays riche en intellectuels de valeur : « La culture est debout », affirme René Depestre. Un pays, précise-t-il, qui doit « être refondé, plus encore que reconstruit ». Il faut commencer par l'instruction. C'est pourquoi les écoles sont prioritaires dans la longue liste des travaux urgents. Le palais, la cathédrale, les maisons d'habitations restent encore en ruine. « La manne financière tarde à être versée, car les donateurs veulent envoyer les fonds à des Haïtiens sérieux, crédibles. Les aides sanitaires et alimentaires ont été apportées. Pour le reste, on attend les élections, avec l'espoir, pour moi, que Mirlande Maniga, qui est sortie en tête du premier tour, soit élue. Elle saura s'entourer de gens compétents. Je l'ai eue récemment au téléphone. Elle me demandait d'être son conseiller, mais à bientôt 85 ans, ce n'est pas possible pour moi ! J'ai une grande confiance en elle. Elle saura prendre à bras le corps la tragédie haïtienne ».
Deux ouvrages de René Depestre vont sortir
En attendant, les critiques fusent en direction de la communauté internationale : « On parle même de déshonneur, devant le fait que Port-au-Prince, se trouve, un an après, dans l'état où le séisme l'a laissé. Or, pouvait- on verser ces sommes énormes à des interlocuteurs aussi peu valables que les membres de l'actuel gouvernement ? Les donateurs ne voudront investir durablement dans un pays sans état à sa tête ! », souligne René Depestre, qui reste cependant optimiste.
Haïti en a vu de toutes les couleurs, depuis qu'elle s'est libérée de l'esclavage. (D'ailleurs, elle n'a été réellement indépendante que quelques lustres !) Et elle s'est toujours relevée de ses multiples catastrophes.
Dans son livre 'Souci d'un Haïti debout', qui va paraître avant l'été, inspiré par le drame de son pays natal, il veut « rendre intelligible le chaos permanent, de 1692 à nos jours ». Un autre ouvrage, écrit avant le séisme, sortira aussi prochainement 'Une gomme pour le crayon du Christ'. René Depestre utilise son arme favorite, l'écriture. Comme tous les intellectuels de son « île naufragée », il espère qu'enfin ils auront une influence effective sur la société civile et le monde politique. Il souhaite que « les atouts actuels - la présence d'Obama à la Maison Blanche, les progrès de la civilité et de la solidarité mondiales - permettront à Haïti de créer un vrai état, capable de coordonner les actions des 10 000 ONG, qui y sont présentes, et de fixer des tâches à chacun. » Mais, réaliste, il ajoute : « Il faudra bien une génération entière pour y parvenir ! »
Noëlle Diamant-Berger
http://www.midilibre.com/articles/2011/01/17/VILLAGES-Haiti-l-39-ecole-de-Jacmel-devrait-bientot-rouvrir-ses-portes-1510281.php5

Baby Doc de retour, les Haïtiens sceptiques

ReportageLe retour inattendu de Jean-Claude Duvalier dimanche soir a provoqué une vraie stupéfaction dans la capitale. Si quelques Haïtiens affichent sympathie ou nostalgie, la plupart restent circonspects. Par MARWAN CHAHINE
Il est 17 heures ce dimanche, le soleil se couche doucement sur Pétionville. La nouvelle commence à se répandre. Jean-Claude Duvalier va arriver en Haïti. Baby Doc est de retour. Une rumeur? Une blague? Non, tout ça a l’air d’être vrai. Les téléphones n’arrêtent pas de sonner. En apprenant la nouvelle, les gens sourient surtout d’hébètement et d’excitation. Pas de grand mouvement de joie, pas de colère non plus.
Trente minutes plus tard, devant l’aéroport Toussaint-Louverture de Port-au-Prince, trois cents personnes sont venues l’accueillir. Quelques «Bon papa Jean-Claude» sont clamés ci-et-là mais les simples curieux semblent aussi nombreux que les nostalgiques. D’autant que beaucoup sont jeunes, très jeunes. Ils n’étaient pas nés en 1986 au moment où le peuple haïtien fêtait le départ du dictateur. «Mes parents m’ont beaucoup parlé de lui», explique Marlon, un adolescent. «Avant, Haïti était un grand pays.» «Il nous faut du changement» complète sa sœur avec enthousiasme.
Enthousiaste, Franciscain, 20 ans, l’est moins. Il dit être là «pour voir» mais aussi «parce que mon père était militaire et Duvalier c’est le temps où on avait une armée». Il ne croit pourtant pas au retour providentiel et s’agace un peu de la situation. Tout le monde crie; l’avion aurait atterri. «Ça c’est du fromage, du show», lâche-t-il en désignant un groupe courant avec un drapeau haïtien; «moi, je veux du travail. Vous avez pas besoin d’un chauffeur?» A côté de lui, un homme d’une cinquantaine d’années fait cracher à son autoradio Tropicana, un hymne duvaliériste. Lorsqu’on l’interroge, son engouement est en fait très mitigé: «Il y avait un Etat mais c’était la dictature!»
«Il était roi d’Haïti?»
En pleine période électorale, l’arrivée de Baby Doc ne gomme pas les clivages partisans. Parmi son comité d’accueil, on trouve des défenseurs de Mirlande Manigat, de Michel Martelly et même de Jude Celestin, tiercé du premier tour des élections. Chacun y va de sa combinaison à imaginer Duvalier Premier ministre de l’un ou de l’autre. Des soldats de l’Onu, passent, casques bleus sur le crâne. «Minustah (la mission de l'ONU, ndlr) caca, vive la police (haïtienne)», chantent quelques badauds. Nesly, casquette vissée sur ses dreadlocks et baggy, n’approuve pas: «Vive la police? Ils sont fous?».
Certains sont là par pure coïncidence. Coincé contre la grille de sortie des voyageurs, dont la police bloque l’accès, un homme agite une pancarte ornée de cœurs, sur laquelle on peut lire «Gégé», vraisemblablement un passager de l’avion. Quelques humanitaires venus récupérer des commissionnaires cherchent à en savoir plus sur le fameux Jean-Claude: «Il était roi d’Haïti?», interroge une jeune anglophone. Lassés, les gens commencent à se disperser sans savoir s’il est vraiment parti et même s’il est vraiment arrivé. En rebroussant chemin, un jeune, visiblement énervé, prophétise: «Demain, c’est Aristide qui revient!»
Duvalier à son hôtel dimanche soir. (REUTERS)
Finalement Duvalier a quitte l’aéroport, il se dirigerait vers La réserve, un resto chic de Pétion-ville. Tout le long de la route, la vie semble suivre son cours, normalement. Par endroit, des groupes sont agglutinés derrière un poste de télé ou de radio, rien de plus. La seule scène de liesse que nous voyons se déroule devant une Eglise d’où sortent des fidèles, dansant et chantant. Sans doute ignorent-ils tout de ce retour surprise, leur messie est ailleurs.
Hypothèses
Après l’étonnement viennent les interrogations: Pourquoi ce retour? Pourquoi intervient-t-il entre les deux tours? Mais surtout: qui sert-il? Toutes les hypothèses même les plus farfelues sont envisagées à voix haute. Louis, un avocat d’une quarantaine d’années y voit une manigance de Washington ou de Paris pour garder la Minustah en fonction. Très vite, il se ravise: «Préval est dans le coup!» assure-t-il désormais. «Il a fait ça pour ne pas être lui-aussi contraint à l’exil.» Fils de Makoute, Louis a manifesté, adolescent, contre le régime duvaliériste puis contribué à porter Aristide au pouvoir avant de déchanter. Aujourd’hui, il ne sait plus très bien quoi penser: «Il a fait quoi pour son pays pendant vingt-cinq ans? Il vient rajouter sa merde?»
La Réserve était une fausse piste. Jean-Claude Duvalier et son épouse se trouvent en réalité au Karibe, l’un des plus chics hôtels du pays. Vers 21 heures, le gros des troupes a déjà déguerpi. Ne restent plus que quelques jeunes supporteurs qui, à leur démarche chancelante, ont tout l’air d’avoir déjà bien fêté leur champion. Il est minuit. Les rues sont vides, presque silencieuses. Frantz, un riche Haïtien qui habite une immense villa près de l’hôtel, est inquiet: «Ce soir, c’est calme mais demain tout le pays va manifester. Il y a des gens qui portent encore des vraies cicatrices.»
http://www.liberation.fr/monde/01012314149-baby-doc-de-retour-les-haitiens-sceptiques

Haïti: l'ex-dictateur Jean-Claude Duvalier est de retour au pays

Le retour surprise dimanche à Port-au-Prince de l'ancien président haïtien Jean-Claude Duvalier après 25 ans d'exil divise les Haïtiens. "Duvalier, Duvalier", chantent ses partisans. "Il a commis des crimes et a volé l'argent du peuple", leur crie un jeune. Une ONG a demandé à ce que M. Duvalier soit jugé. A la surprise générale Jean-Claude Duvalier, que les Haïtiens surnomment "Baby Doc", a atterri à l'aéroport de Port-au-Prince dimanche en fin d'après-midi à bord d'un vol Air France. Très rapidement des dizaines de supporters se sont rassemblés dans l'aéroport pour l'accueillir.
Sa compagne Véronique Roy a déclaré que c'est le séisme dévastateur du 12 janvier 2010 et ses quelque 250'000 morts qui ont poussé le couple à revenir en Haïti. "Ca a été le déclic, nous avons vu les images à la télévision", a-t-elle dit alors que le pays vient de commémorer le premier anniversaire de la catastrophe.
Aider Haïti
"On est revenu en toute simplicité, mais c'est extraordinaire cet accueil, il y a beaucoup d'émotions", a déclaré Mme Roy, souriante à côté d'un "Baby Doc" taciturne, le regard un peu perdu qui s'est contenté d'expliquer qu'il est venu "aider" Haïti.
Le Premier ministre haïtien Jean-Max Bellerive a pour sa part jugé qu'en tant qu'Haïtien, Duvalier avait le droit de retourner dans son pays. "Pourvu que sa présence ne vienne pas compliquer une situation politique déjà tendue", a-t-il nuancé.
"Duvalier de retour, nous allons avoir un vrai pays maintenant, nous sommes contents qu'il soit là pour redonner au pays son image d'antan", dit Ronald Brévil, 25 ans. Dans les rues de la capitale des groupes de manifestants joyeux dansent en chantant "Duvalier, Duvalier".
L'ancien président ne récolte cependant pas que des cris de joie. "Il doit être jugé, il a commis des crimes et a volé l'argent du peuple", crie un jeune.
(ats / 17 janvier 2011 12:25)
http://www.romandie.com/infos/ats/display.asp?page=20110117122524760172019048164_brf018.xml&associate=phf1202

Retour surprise de Jean-Claude Duvalier en Haïti

L'ancien président "à vie" Jean-Claude Duvalier a effectué dimanche un retour surprise en Haïti, où il n'était pas revenu depuis son renversement par un soulèvement populaire en 1986. Lire la suite l'article

Photos/Vidéos liées
JEAN-CLAUDE DUVALIER DE RETOUR À HAÏTI

Il s'est dit prêt à aider son pays, plongé en pleine crise politique et sanitaire un an après un séisme dévastateur.
Vêtu d'un costume bleu et d'une cravate, Jean-Claude Duvalier, désormais âgé de 59 ans, est arrivé à Port-au-Prince en compagnie de sa compagne française Véronique Roy à bord d'un vol Air France en provenance de Paris, ont rapporté des témoins.
"J'attendais ce moment depuis longtemps. Quand j'ai posé le pied au sol, j'ai ressenti une grande joie", a-t-il dit, tandis que des centaines de partisans scandaient "Vive Duvalier" à l'extérieur de l'aéroport.
"(Je reviens) parce que je sais que le peuple souffre", a-t-il poursuivi.
"Je voulais lui témoigner ma solidarité, lui dire que je suis là, que je suis bien disposé et déterminé à participer à la renaissance d'Haïti", a-t-il dit à Reuters, sans préciser ses intentions exactes.
Il devrait donner une conférence de presse lundi.
Surnommé Baby Doc, Jean-Claude Duvalier a été propulsé à la tête du pays en 1971 à la mort de son père, François "Papa Doc" Duvalier, qui faisait régner un climat de terreur. A 19 ans, Jean-Claude Duvalier était alors le plus jeune chef d'Etat au monde et il s'était autoproclamé président "à vie".
TONTONS MACOUTES
Même s'il a tenté d'offrir une image moins autoritaire que son père, Jean-Claude Duvalier a été renversé en 1986 par un soulèvement populaire, accompagné de pressions diplomatiques de la part des Etats-Unis.
Il était alors accusé de diriger un régime corrompu, répressif et multipliant les atteintes aux droits de l'homme par le biais de la milice créée par son père, les Tontons Macoutes. Il vivait dans l'opulence pendant que sa population tentait de survivre dans la misère.
La fin de son exil en France a laissé de nombreux Haïtiens incrédules.
"Nous attendons de voir pourquoi il est ici. Mais ce n'est pas une bonne chose. J'ai vécu sous Duvalier", a dit un habitant de Port-au-Prince, Christian Joseph, âgé de 49 ans.
Interrogée au sujet de l'ancien dirigeant, une autre personne a refusé de répondre et même de donner son identité: "Vous plaisantez? Il me tuerait. Vous ne connaissez pas Duvalier?"

PASSEPORT DIPLOMATIQUE
Aucun mandat d'arrêt n'a été rendu public à son encontre et aucune disposition légale ne l'empêchait de revenir dans son pays.
De source proche de l'ancien dirigeant, on a déclaré qu'il était revenu avec un passeport diplomatique et qu'il devait tenir le ministère de l'Intérieur informé de ses déplacements.
Son retour ajoute une note supplémentaire d'incertitude en Haïti, l'un des pays les plus pauvres de la planète, plongé dans une crise politique en raison de la contestation des résultats du premier tour de l'élection présidentielle tenu le 28 novembre.
Ces résultats, dont l'annonce a été suivie d'émeutes, donnent en tête Mirlande Manigat, devançant de peu Jude Célestin, candidat soutenu par le président sortant René Préval.
Les experts de l'Organisation des Etats américains préconisent, sur la foi d'irrégularités "importantes" dans le décompte des voix, que Jude Célestin soit disqualifié et remplacé au second tour par le candidat arrivé troisième, le chanteur populaire Michel Martelly.
Ce scrutin présidentiel s'est déroulé en pleine épidémie de choléra, fatale à près de 4.000 personnes, et la date du second tour n'a toujours pas été fixée.
Haïti souffre en outre toujours des conséquences du violent séisme survenu le 12 janvier 2010, qui a fait plus de 300.000 morts.
Bertrand Boucey pour le service français
http://fr.news.yahoo.com/4/20110117/tts-haiti-duvalier-ca02f96.html

Jean-Claude Duvalier de retour à Port-au-Prince

Par FTV avec AFP et Reuters
  Jean-Claude Duvalier à son arrivée à Port-au-Prince (16 janvier 2011)
AFP / Hector Retamal L'ancien dictateur Haïtien Jean-Claude Duvalier est arrivé dimanche en Haïti après 25 ans d'exil
A la surprise générale, Baby Doc a atterri à Port-au-Prince en fin d'après-midi à bord d'un vol Air France. Dans l'aéroport, il a déclaré aux journalistes: "Je suis venu pour aider" le peuple haïtien.
Jean-Claude Duvalier, qui avait succédé en 1971 à son père François Duvalier, avait été chassé du pouvoir par une révolte populaire en 1986.
Jean-Claude "Duvalier est un citoyen haïtien qui rentre au pays comme il en a le droit", a déclaré le Premier ministre Jean-Max Bellerive à l'AFP. "J'espère simplement que cela ne va pas compliquer une situation politique déjà tendue", a-t-il ajouté. Après un premier tour dont les résultats sont contestés, les Haïtiens attendent le deuxième tour de la présidentielle dont la date a été repoussée.
"J'attendais ce moment depuis longtemps. Quand j'ai posé le pied au sol, j'ai ressenti une grande joie", a déclaré Jean-Claude Duvalier à son arrivée. "(Je reviens) parce que je sais que le peuple souffre", a-t-il poursuivi. "Je voulais lui témoigner ma solidarité, lui dire que je suis là, que je suis bien disposé et déterminé à participer à la renaissance d'Haïti".
La compagne de Duvalier, Véronique Roy, a déclaré que le séisme dévastateur du 12 janvier 2010 et ses quelque 250.000 morts les avait poussés à revenir en Haïti. "Ca a été le déclic, nous avons vu les images à la télévision", a-t-elle dit alors que le pays vient de commémorer le premier anniversaire de la catastrophe. Elle a aussi indiqué aux journalistes que Jean-Claude Duvalier parlerait lundi à la presse, sans donner plus de détails.
Plus jeune chef d'Etat au monde à 19 ans, Jean-Claude Duvalier s'était proclamé "président à vie". Même s'il voulait offrir une image moins autoritaire que son père François Duvalier, il dirigeait un régime corrompu qui multipliait les atteintes aux droits de l'hommes avec ses milices redoutables, les Tontons Macoutes. Il vivait dans l'opulence alors que son peuple était dans la misère.
La France avait accepté d'accueillir Jean-Claude Duvalier à titre temporaire en 1986, quand il avait été chassé par une révolte populaire. Il vivait depuis dans de belles demeures de la Côte d'Azur. Il répétait souvent qu'il souhaitait revenir "un jour" en Haïti.
En 2007, il était intervenu sur les ondes haïtiennes pour demander "pardon au peuple haïtien pour les erreurs commises pendant son règne". En doutant de la sincérité de ce message, le président René Préval avait alors relevé que s'il y avait "le pardon", il y avait aussi "la justice".
L'ex-dictateur est notamment accusé de détournements de fonds pendant l'exercice de son pouvoir. Les autorités d'Haïti estiment que plus de 100 millions de dollars ont été détournés sous le couvert d'oeuvres sociales jusqu'à la chute en 1986 de "Baby Doc".
http://info.france2.fr/monde/jean-claude-duvalier-de-retour-a-port-au-prince-66880488.html