Google

samedi 3 mars 2012

Haïti-Politique : Des parlementaires surfent sur une vague de contestation anti-Martelly

P-au-P, 2 mars 2012 [AlterPresse] --- Plusieurs parlementaires rejoignent des groupes sociaux dans leur contestation de certaines dérives reprochées au président de la république Michel Martelly. Les présidents des deux chambres ont affiché leur désaccord par rapport au comportement de Michel Martelly dans une lettre publiée suite à la démission de Garry Conille.
La lettre évoque « une situation de grande inquiétude » qui « détourne l’attention de la population ». Desras et Louis-Jeune appellent à « une vigilance des citoyens et citoyennes… pour éviter le pire ».
Lors d’une manifestation anti-Martelly, organisée récemment par des groupes de base attachés à Lavalas, parti de l’ancien président Jean Bertrand Aristide, des sénateurs et députés ont témoigné leur support à la contestation.
Lors de cette manifestation, des milliers de partisans de l’ex-chef d’État, Jean Bertrand Aristide, ont scandé des propos hostiles au président, Michel Joseph Martelly, comme « Aba Martelly, Aba l’armée rose, Martelly doit soumettre ses passeports au parlement ».
Ces manifestants entendent occuper la rue le 18 mars prochain, date qui marque le retour de l’ex président, Jean Bertrand Aristide en Haïti.
Aux alentours du parlement, les organisateurs ont invité des parlementaires à prendre la parole en la circonstance en vue de s’adresser aux manifestantes et manifestants, notamment les sénateur Francky Exius, John Joël Joseph et le député Sorel Jacinthe.
A cette occasion, le sénateur Francky Exius a dénoncé les manœuvres tendant à accuser Jean Bertrand Aristide de trafiquant de drogue et de corrupteur tout en réitérant sa solidarité au mouvement lavalas.
Le rapport d’enquête sur les actes reprochés à Aristide en 2004 est politique, selon Exius qui demande son annulation.
« Comme ’lavalassiens’, vous pouvez compter sur nous. Nous, les sénateurs n’entendons pas violer la loi mais les faire respecter », assure t-il.
Le sénateur John Joël Joseph rappelle que le départ de Jean Bertrand Aristide en 2004 serait dû à un "coup d’État". Il souligne le rôle joué par la lutte de Fanmi lavalas pour le retour de l’ex-président.
« Ils disent qu’Aristide n’a pas le droit de parler. Nous sommes là pour parler à sa place. Ils pensent qu’ils peuvent effrayer Aristide, nous sommes là pour contrecarrer les dangers pour lui », polémique-t-il.
Pour sa part, le député Sorel Jacinthe dit supporter toute organisation luttant dans la mouvance démocratique contre le projet de mise en place du système dictatorial de Martelly.
Il lance un appel à tous les démocrates du pays qui ont combattu depuis les années 1957 à 1986 en faveur d’un système démocratique, en vue de faire un front commun en dépit de leur appartenance politique différente pour freiner le « projet dictatorial » du chef de l’Etat.
« La dictature ne doit jamais refaire surface dans le pays parce qu’elle a causé trop de mal », souhaite-t-il.
En ce sens, il appelle à un retour à la mouvance démocratique qui charrie l’application des principes démocratiques, condition sine qua non de la stabilité du pays.
Le député Arnel Bélizaire (Veye yo/Delmas/Tabarre) demande, de son coté, au président Martelly de « soumettre son passeport plutôt que de donner des motos » [allusion aux dons de motocyclettes effectués par Martelly fin 2011]. [emb kft gp apr 02/03/2012 11:20]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article12462

Commentaires :
Nous ne cesserons de déplorer la « gentillesse » des amis d’Haïti qui nous ont gratifiés en peu de temps du retour en Haïti de Jean Claude Duvalier et de Bertrand Aristide.
Entre le refus de l‘exile et l’éloignement utile ils ont préféré se débarrassé de deux colis plus qu’encombrant. Heureusement jusqu’à présent le pays bénéficie du ce droit de silence qui aurait sans doute été conseillé à Jean-Bertrand Aristide en échange de l’on se sait quoi.
La popularité d’un pseudo leader politique en Haïti ne se juge jamais par le nombre de manifestants sillonnant les rues lors des mouvements de masse.
Un peu de sous, du tafia et un bol de bouillon vous pouvez amasser dans un lieu public une quantité innombrable de gens.
Ce n’est guère surprenant que des lavalassiens de tout poil réinvestissent les rues de Port-au-Prince. A cette partie de la population au chômage, on vient de leur proposer de quoi se faire quelques gourdes de temps en temps. Ceci dit, parmi tous les politiciens déchus ou en activité présents en Haïti actuellement Aristide doit être le plus populaire.
En ce qui concerne les parlementaires qui se sont rapprochés de cette manifestation, leur attachement à LAVALAS laisse à désirer. Ils sont probablement entrain de se placer quelque part autour de la « table ». On les avait rarement vu ou entendu défendre les principes de leurs partis. Et quand le parti avait appelé au boycott des élections, ils ont préféré sauver leurs positions de parlementaires que de s’aligner sur les désidératas du parti.
Finalement, dans la tourmente anti-Martelly on aura noté que dans les rangs des députés se trouve quand même Monsieur Arnel Bélizaire dont l’arrestation sous des allégations de repris de justice avait donné le coup d’envoi de cette confrontation opposant les pouvoirs exécutif et législatif. Toujours est-il que jusqu’à présent nous ne savons pas exactement qui est ce citoyen qui occupe un poste aussi honorable que celui de député dont sa fonction est de contrôler l’action du gouvernement. On aimerait bien qu’une enquête aussi soit diligentée de façon à déterminer sa vraie situation par rapport à la justice haïtienne.
Jonas Jolivert