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mercredi 4 avril 2007

L’ex-vice-présidente dominicaine Milagros Ortiz Bosch prête à adopter Sonia Pierre comme sa fille

La dirigeante du Parti Révolutionnaire Dominicain, qui a surpris plus d’un, met en garde contre les conséquences de l’offensive visant la militante
lundi 2 avril 2007,
Radio Kiskeya

L’ancienne vice-présidente dominicaine et membre de l’Etat-Major du Parti Révolutionnaire Dominicain (PRD, social-démocrate)), Milagros Ortiz Bosch, a créé une surprise de taille en proposant à la militante dominico-haïtienne Sonia Pierre, menacée de perdre sa nationalité, de devenir sa mère adoptive.
Selon le quotidien dominicain El Nuevo Diario, Mme Bosch, qui craint que la dirigeante du Mouvement des femmes dominico-haïtiennes (MUDHA) ne soit déclarée apatride sous la pression de la Junte Centrale Electorale (JCE), a exigé la fin des persécutions contre sa compatriote. Elle a averti que "ces actions peuvent avoir de très graves conséquences pour la République Dominicaine parce qu’elle pourrait projeter l’image d’un pays résolument hostile aux haïtiens".
Selon la presse dominicaine, Sonia Pierre se serait engagée à ne pas porter l’affaire devant des instances internationales afin de permettre à un tribunal local de mettre fin à ce feuilleton. Des défenseurs des droits humains et des juristes, parmi eux des dominicains, ont dénoncé l’injustice faite à la militante qui bénéficie aussi du soutien de la Fondation Robert F. Kennedy dont elle avait obtenu, en novembre dernier, le Prix des droits humains 2006.
Milagros Ortiz Bosch, qui voudrait que Sonia devienne sa fille adoptive, est la nièce de l’ancien Président dominicain, feu Juan Bosch. Elle a été vice-présidente de la république voisine aux côtés du Président Hipolíto Mejía, de 2000 à 2004. Aux primaires du PRD en janvier dernier, elle a été battue par Vargas Maldonado, candidat désigné du parti aux présidentielles de mai 2008. spp/RK

Source Radio kiskeya sur http://www.radiokiskeya.com

Jacmel accueille son premier Festival de musique en mai 2007

P-au-P, 31 mars 07 [AlterPresse] --- La ville de Jacmel (116 kilomètres au sud-est de Port-au-Prince) sera hôte, en mai 2007, d’une importante manifestation culturelle baptisée « Festival Mizik Jakmèl » à laquelle participeront une vingtaine de groupes musicaux d’horizons divers, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
« Ce sera un concert gratuit et de bienfaisance. Nous aurons des activités parallèles : concert de tambour, des ateliers de tambour et de percussions, des conférences sur le tourisme, des expositions d’art, des spectacles visuels », annonce Patrick Boucard, un des initiateurs de cette toute première édition.
Ce festival, qui va du 25 au 27 mai 2007, accueillera 24 groupes de diverses tendances musicales venant du Canada, des Etats-Unis d’Amérique, de la Jamaïque, de la Dominique, de la Suède et du Cameroun,
« La reconnexion d’Haïti avec le monde et l’amélioration de l’image d’Haïti » sont les deux principaux thèmes de cet évènement culturel qui attirera des millions de gens de part le monde, selon les organisateurs.
Les quatre frères, fils du Reggæ boy jamaïcain Robert Nesta – Bob – Marley, seront tous de la partie en compagnie de leurs groupes respectifs. Ils en profiteront pour tourner un documentaire en Haïti, signale Patrick Boucard qui croit que les échanges culturels sont importants pour sortir le pays de son isolement.
Les autres formations étrangères sont : « Les Nubians » (Cameroun), « Simbi » (Suède), « Les Reggae Cowboys » (Dominique), Muta Baruka (Jamaïque), Bruce ‘SunPie’Barnes (New Orleans, USA), « MC Red1 » (Canada).
Côté haïtien, les festivaliers auront l’occasion de voir et revoir : Tabou Combo, Emeline Michel, Boukman Eksperyans, Mizik Mizik avec BelO (Bélony Murat) et Tifane (Stéphanie Séjour), Boulo Valcourt et le tambourineur Azor (Lenor Fortuné) avec James Germain, Barikad Crew, Jah Nesta (Alain Moraille), Ysrael avec N’Didgenous et le saxophoniste Turgot Théodat.
« Nous voulons démontrer que Haïti peut réussir à être hôte d’un événement de cette envergure, d’un événement si ambitieux. Nous voudrions que ce festival commence à devenir une nouvelle voie positive pour Haïti », soutient Patrick Boucard, ajoutant que « l’envergure de ce festival va aller au-delà des frontières physiques de l’Île ».
L’intégration de trois bateaux croisières envisagée dans le programme est reportée pour la deuxième édition en 2008, selon Patrick Boucard qui s’exprimait, le jeudi 29 mars 2007, dans une conférence de presse suivie par un Journaliste d’AlterPresse.
Pour ce festival gratuit qui aura lieu au Congo Plage, la plus grande plage publique de Jacmel, des « billets VIP » seront vendus.
Une partie des bénéfices sera dédiée à supporter deux organisations bénévoles de Jacmel. Il s’agit de la Fondation et le Centre d’Art de Jacmel (FOSAJ) et l’École de musique Dessaix Baptiste.
Deux autres fondations, Kroma et Pazapa, recevront également une portion des recettes pour voler au secours des enfants de rue ainsi que des handicapés.
Le premier festival de musique de Jacmel est conçu comme une fenêtre d’opportunité pour les participantes et participants qui pourront explorer toutes sortes de genres musicaux des Caraïbes et du monde entier, comme « Rasin », Hip-hop, Konpa, Reggae, RnB, Blues, Jazz.
Le Directeur du festival de musique à Jacmel précise que les conférences régionales sur le tourisme, qui doivent se tenir avec la Jamaïque et la République Dominicaine, seront l’occasion pour les Haïtiens de se débattre du potentiel touristique que représente le département du Sud-Est d’Haïti.
« La côte Sud est un diamant qui offre beaucoup au niveau touristique », estime-t-il.
Depuis 2004, la ville de Jacmel héberge le "Festival Film Jakmèl", une initiative de Patrick Boucard, artiste haïtien et fondateur du Sant d’A Jacmel, et de David Belle, réalisateur américain demeurant en Haïti.
L’édition 2006 du "Festival Film Jakmèl" a été clôturée par un concert en plein air du chanteur hip-hop haïtien de renommée internationale, Wyclef Jean, qui a drainé plusieurs milliers de spectatrices et spectateurs. [do rc apr 31/03/2007 10 : 00]Source Alter Presse sur http://www.alterpress.org

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Commentaires de Thom GATO
Malgré un rictus de contentement en lisant cette dépêche, on a envie de dire pourquoi toujours Jacmel ?
Il me vient à l’esprit les images découvertes lors de ma première visite en cette accueillante, chaleureuse, sympathique et historique ville du pays. On était parti avec notre classe de Philo du Centre d’Etudes Secondaires, accompagné bien entendu d’un grand Jacmélien devant l’Eternel Monsieur Jean Claude, professeur de français, latin et philosophie. Grâce à ce personnage connu et particulier nous avions appris en cette occasion que dans le monde il existait deux villes où il fait bon vivre. La ville Lumière partageait le palme avec JACMEL da ns l’esprit de Monsieur Claude.
Récemment j’ai lu une dépêche annonçant l’ouverture des bureaux de l’Agence Française de Développement en Haïti. Une nouvelle intéressante pour un pays qui réclame à cor et à cris des investissements dans les infrastructures pour cimenter les bases et aligner les rails vers le développement.
Ce que j’ai relevé comme amusant a travers la lecture de la dépêche c’était d’apprendre que les premiers projets à être entrepris par l’AFD concerneront JACMEL. Comme excuse justificative voire une sorte de MEA CULPA, la responsable de l’agence a déclaré que le choix de JACMEL trouvait son support dans le fait que la majorité des haïtiens qui résident en France sont originaires de cette région.
Une information que j’écoute et perçois avec un certain bémol dans la mesure ou je ne pense pas qu’il y ait eu un recensement pouvant accoucher ce genre de vérité.
Ce que j’accepterais plus volontiers serait de dire que dans le firmament culturel franco haïtien scintillent deux illustres luminaires qui se déclarent toujours plus JACMELIENS que Haïtiens ou franco haïtiens. Il s’agit de Monsieur René DEPESTRE et Monsieur Jean METELLUS.
Cette réflexion n’a d’objectifs avérés que de faire ressortir ce sentiment de fierté régionale qui animent les originaires de cette zone et qui vouent à ce coin un culte proche de l’idolâtrie.
Nous déplorons que ce régionalisme qui pour certains ne relèguent pas pour autant leur nationalisme voire leur haitianité en second plan ne se manifestent pas dans une couverture plus généralisée.
Cependant nous louons l’attitude de ceux la qui vénèrent le berceau du drapeau de la grande Colombie et de la libération de l’Amérique du sud qui n’est rien d’autre qu’une expression de leur attachement à Haïti.

ASSASSINAT DE JEAN DOMINIQUE APRES SEPT ANS... LE CHEF DE L'ETAT A DIT:

« Les obstacles politiques sont levés, la police et la justice peuvent maintenant faire le jour sur ce double meutre », déclare le Chef de l’Etat
Posté: 2007 Avr 03 - 20:02• Le président René Préval a levé le doute concernant les raisons qui expliqueraient la lenteur observée dans l'enquête sur le double meurtre de Jean Dominique, le directeur de radio Haïti Inter et de son gardien Jean Claude Louissaint le 3 Avril 2000.Le chef de l'Etat qui intervenait ce matin dans la presse à l'occasion du septième anniversaire de ce double assassinat a indiqué que les obstacles politiques qui empêchaient de faire le jour sur ce drame n'existent plus aujourd'hui et que la police et la justice n'auront aucune excuse pour faire aboutir cette enquête qui a déjà trop duré. Le chef de l'Etat a par ailleurs donné la garantie que toutes les dispositions seront prises pour favoriser le travail du juge instructeur de sorte que toute la vérité puisse être connue dans cette affaire. Le commissaire du gouvernement, Me Claudy Gassant qui était le premier juge d'Instruction en charge de cette enquête a déclaré ce matin que l'appareil judiciaire se doit d'activer le dossier pour que les coupables puissent enfin être punis. "Cela peut arriver à n'importe qui; ce pourrait bien être moi demain", a déclaré Me Gassant qui promet toute son assistance pour faire aboutir l'enquête. Les associations de presse, Reporters sans frontière, l'Association Nationale des Médias Haïtiens (ANMH) ont critiqué la lenteur de la justice à faire la lumière sur ce double assassinat de même que ceux de Brignol Lindor et de Jacques Roche.
http://www.caraibesfm.com/index.php?id=2329

JEAN DOMINIQUE....SEPT ANS DEJA.....

Haiti : Quelle importance Jean Dominique ?
mardi 3 avril 2007
Par Michèle Montas-Dominique et Jan J. Dominique
Soumis à AlterPresse le 3 avril 2007
Ce texte a été publié le 3 avril 2006. A part quelques changements de dates, les exigences de justice de la famille du journaliste assassiné sont restées vaines. De lettre ouverte en lettre ouverte, rien n’a changé pour la famille de Jean Dominique. Les inculpés d’hier circulent librement, certains évadés de prison dirigent des gangs armés et la chape d’impunité sur ce dossier, devenue emblématique à travers le monde, continue de s’alourdir.
Il y a maintenant sept ans, le 3 avril 2000, le journaliste Jean Léopold Dominique était assassiné dans la cour de sa station, Radio Haïti. Cela fait sept ans que nous continuons en vain d’exiger justice pour ce militant de la parole libre. Aujourd’hui, ses assassins, ceux de Jean Claude Louissaint et ceux de Maxime Seide, assassiné deux ans plus tard pour faire taire nos revendications de justice, circulent librement. Une fois écartée la voix combien gênante de Radio Haïti, le dossier judiciaire des assassinats du 3 avril est bloqué depuis quatre ans, dans une conspiration du silence, et de l’impunité.
L’instruction, reprise par quatre juges différents, a duré 2 ans et 10 mois. Elle a été houleuse et sanglante. Des suspects sont morts en prison dans des circonstances non élucidées. Des témoins ont été sommairement exécutés. Un juge d’instruction, menacé, a dû s’exiler. Presque toutes les institutions de l’Etat ont fait obstacle à cette enquête : mandats d’arrêt non exécutés par la police, opposition du Sénat à la levée de l’immunité parlementaire d’un sénateur, menaces publiques contre un juge d’instruction par des policiers, refus temporaire en 2002 du chef de l’état de renouveler le mandat du juge d’instruction en charge du dossier.
Après une intervention à peine déguisée du Ministre de la justice d’alors, l’enquête judiciaire s’est théoriquement conclue le 21 mars 2003, exactement un mois après que Radio Haïti ait été forcée d’éteindre ses émetteurs suite à une tentative d’assassinat sur la compagne de Jean Dominique, rédactrice en chef de Radio Haïti, Michèle Montas, suite à un meurtre, celui de Maxime Seide, un jeune agent de sécurité de Radio Haïti et suite à de nombreuses menaces sur nos journalistes. Bien que l’instruction, de mai 2000 à janvier 2002 a été marquée par l’audition de dizaines de témoins et une vingtaine d’inculpations, le juge d’instruction Bernard St Vil publiait, avec son ordonnance de renvoi, la liste de six personnes inculpées pour la mort du journaliste. Aucun commanditaire n’était désigné.
Le 3 avril 2003, la famille du journaliste fait appel des conclusions de l’enquête. Le 4 août 2003, la cour d’appel de Port-au-Prince demande le lancement d’une nouvelle instruction et la libération de trois des six inculpés. Les trois autres présentent un recours devant la Cour de cassation, suspendant de fait la poursuite du dossier. Entre temps, ces accusés qui s’étaient adressé à la Cour, Jeudy Jean Daniel, Dimsey Milien et Markenton Philippe, se sont évadés de prison.
Le 14 mars 2004, la police exécutait deux des mandats émis d’ailleurs par le juge St Vil, en arrêtant un ancien maire adjoint de Port au Prince, Harold Sévère inculpé le 28 janvier 2003, et Roustide Pétion, alias Douze, pour leur implication présumée dans les assassinats du 3 avril.
La Cour de Cassation rejette le 29 juin 2004, le « pourvoi des sieurs Dymsley Millien dit Tilou, Jean Daniel Jeudi dit Guimy et Markington Phillipe contre l’arrêt ordonnance de la Cour d’Appel de Port-au-Prince ». La Cour de cassation confirme ainsi le verdict de la Cour d’appel qu’un nouveau juge d’instruction soit désigné pour trouver les commanditaires du crime.
le 3 avril 2005, soit cinq ans jour pour jour après les assassinats du 3 avril, le cas est remis à un nouveau juge d’instruction. Aujourd’hui, deux ans plus tard, l’instruction est encore en suspens.
Sept ans après les assassinat du 3 avril, quelle importance Jean Dominique ?
Anesthésiés par la succession de victimes, dans un climat d’impunité tenace et de banalisation du crime, certains nous demanderont pourquoi s’obstiner alors que tant de forces semblent vouloir diriger ce cas embarrassant, parce que le plus médiatisé de notre histoire récente, vers les oubliettes de “l’enquête se poursuit”. L’heure n’est elle pas à la réconciliation, au partenariat économique ? Quelle importance la justice ? Après tout, ne tenons nous pas, depuis plusieurs années, les états généraux de la corruption, de la violence et de l’impunité dans une société qui a fait de l’oubli, un instrument de survie.
En dépit d’une agitation politique périodique sur des dossiers de corruption, après Duvalier, après le coup d’état ou après Aristide, la nation finalement ne demande jamais de compte. Les kidnappeurs sont libérés aussi rapidement qu’ils sont arrêtés. Les assassins aussi. Lorsqu’un dossier judiciaire comme celui de Raboteau, étayés par une recherche de preuves sans précédent dans les annales de notre justice, est renversé pour vice de forme, sans protestations de notre société dite civile, on peut compter, sur les doigts d’une main, les punitions légales qui ne sont pas effacées par l’éternelle justice des vainqueurs.
Cette impunité colle à notre quotidien, à la diffamation qui a libre cours sur nos medias, ou aux immondices jetés sur la chaussée. Un ami nous relate le cas d’une marchande à qui un automobiliste demande de bouger son étalage installé en pleine Rue du Centre et qui se voit répondre « pouki m’ta fè sa, pa gen leta ». Aucun contrevenant à la loi n’étant puni, qu’il s’agisse d’infractions mineures, de kidnappings ou de meurtres, l’impunité tenace nous mène à cette anarchie au quotidien, mais nous fermons les yeux, complices ou coupables.
Quelle importance Jean Dominique ?
Une fois pris le choix délibéré de l’impunité dans les dossiers des assassinats des « quatre Jean », Jean Marie Vincent, Jean Pierre Louis, Jean Lamy et Jean Dominique, ne devions nous pas nous attendre au meurtre orchestré de Brignol Lindor, ou à l’assassinat commandité du député Marc André Dirogène ou aux tortures infligées à notre poète journaliste Jacques Roche ? Pouvions nous nous étonner de cette dangereuse spirale d’agressions brutales qui a endeuillé et meurtri chacun d’entre nous ? En écartant l’exigence de justice comme dérangeante, ne sommes nous pas collectivement coupables de meurtre et de corruption ? Ne sommes nous pas dangereusement complices par notre silence éhonté ?
Quelle importance Jean Dominique ?
On nous dira sans doute qu’exiger aujourd’hui justice pour Jean Dominique ou pour d’autres, n’est pas politiquement correct, car cela risque de secouer cet équilibre fragile et factice, sur lequel certains mettent périodiquement l’étiquette de réconciliation.
Pourquoi aujourd’hui insister pour que justice soit rendue à Jean Dominique ?
La réponse nous vient de ceux qui sont victimes au quotidien des abus de pouvoir de petits chefs, de l’exclusion, de la marginalisation et des dénis de justice. La réponse nous vient de ceux qui en masse ont célébré un certain 7 février la chute d’une dictature et voté un autre 7 février pour la fin de l’insécurité, sachant parfaitement que ce monstre a été nourri à la mamelle de l’impunité et de l’injustice. La réponse nous vient de ceux qui se battent depuis 30 ans contre l’état prévaricateur et corrupteur, ceux qui veulent mettre fin aux jeux destructeurs de pouvoir et d’argent, ceux qui tentent encore de « changer la vie ».
Les autres, qui n’ont ni le courage, ni la lucidité de comprendre que l’impunité ne peut plus faire les frais de tergiversations, de jeux de pouvoir et d’argent, d’expédients politiques et judiciaires, de “kase fèy kouvri sa” seront les prochaines victimes, comme le seront l’état de droit et la démocratie que nous prétendons instaurer. New York, Montreal, le 3 avril 2007.

POUR HUMANISER HAITI

Qui acceptera de réhumaniser Haïti ?
Si les choses de chez nous, aussi graves ou aussi drôles puissent-elles être, ne possèdent plus cette faculté de nous surprendre, souvent elles déclenchent chez nous une indignation presque meurtrière.
J’ai cherché pendant des heures un titre pouvant servir à encadrer ces réflexions qui servent d’exutoire propice à l’expulsion de ces accès de haine et d’impuissance qui submergent mon esprit et surtout servir a écumer ces idées contradictoires qui nous renferment vers un nihilisme paralysant.
Dans cet exercice j’ai pu passer en revue tous les refrains qui ont justifié tout le côté insolite de cet environnement qui a façonné ma raison et ma folie.

« Somos un pais muy especial » criait une affiche publicitaire mettant en vedette un célèbre comédien dominicain répondant au nom de Cuquin Victoria. C’est sans aucun doute la réflexion qui devrait accompagner nos hochements de tête devant certaines nouvelles qui nous parviennent soit par le biais des moyens de communication formels et traditionnels que ce soit par les dires édulcorés, révisés aux couleurs locales des radios et « téledyols ».
Cette semaine, deux dépêches émanant du Journal Le Nouvelliste ont encore attiré mon attention et m’ont relâché dans un labyrinthe de réflexions d’où je cherche encore la bonne et vraie sortie. Dans un article intitulé « GEDIMEX vend du riz avarié »
(
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=41857&PubDate=2007-04-02), avec photographies à l’appui, le journal a mis le doit sur une plaie que la société –grâce à ses caractéristiques particulières- contourne dans l’indifférence endémique qui nous caractérise aussi. Qu’une société mette la vie des citoyens en danger ce n’est pas un problème. Ca ne l’a jamais été et ne le sera jamais sous le soleil d’Haïti.
Les responsables de GEDIMEX pourront écorcher leurs poitrines avec des mea culpa à n’en plus finir, ils n’arriveront jamais à dissiper les nuages qui obscurciront leurs activités et surtout leurs consciences. Les allégations d’ignorance et l’appel à la rescousse d’un hasard salvateur se heurteront de plein fouet à ce déterminisme commercial prisé par cette classe connu comme l’appât du gain.
Si on veut être méchant on pourrait tomber dans une attitude calomnieuse de dire que GEDIMEX serait capable d’acheter ce produit dans cet état. Là encore ont pourrait être surpris d’apprendre qu’une telle réflexion en découle guère d’une calomnie gratuite.
On pourra toujours de demander et trouver une logique au fait que dans un pays ou les gens crèvent de faim, une société peut conserver un produit jusqu’à sa décomposition organique.
Qui pis est, ce produit a été mis en circulation parce que les représentant de GEDIMEX sont conscients que la population, en connaissance de cause n’allait pas le bouder … Si ce riz avarié est inapte à la consommation pour beaucoup, il trouverait bien des preneurs dans une frange de la population.

Le journaliste Claude Bernard Sérant du Nouvelliste publie un reportage sur les médicaments contrefaits qui ont causé la mort de certains individus qui les auraient consommés. Dans cet article je retiens un paragraphe pathétique et triste : « Blessée par une bouteille de Coca, le 19 mars 2007, Ghislaine Limage, une femme de 54 ans, reçut une injection de SAT acheté à « Même Amour Bric-à-Brac ». Tout de suite après l'injection, elle fut privée momentanément de la vue. Arrivée à l'hôpital, elle rendit l'âme 25 minutes plus tard. Dans la même journée, Emerson Delva, un enfant de 5 ans, fut atteint d'un coup de pierre à la tête. Une infirmière retraitée du voisinage administra diligemment à l'enfant, pour prévenir le tétanos, le médicament procuré à « Soleil » pharmacie. L'enfant connu le même sort que les précédentes victimes. »
Comment, merde, on peut acheter des médicaments dans un « truc » qui se nomme « Même Amour Bric à Brac » ? Est-ce la conceptualisation du « tout moun se moun » qui invite à cette haitiannisation de toutes les activités de la vie nationale ou n’importe qui peut faire n’importe quoi, n’importe ou et n’importe comment ?

Le plus grave de l’affaire c’est qu’il n’y aura point de suite à ces affaires qui rentrent en flagrante violation des lois et dispositions établies – bof ! Quelles lois d’ailleurs !- Celui qui, dans le cadre des attributions que lui confèrent son poste et les lois du pays, oserait secouer cet arbre chargé de fruits pourris, serait jeté en pâture à des accusations de manœuvrer contre le peuple.

Il est clair que devant ce constat il incombe d’interpeller une conscience –même avec le govi !- pour confectionner un plan d’éducation civique. Oui encore une formule-cliché, politiquement correcte.
Qui va s’occuper du souci national de faire au moins une simple chose correctement et de travailler à l’expansion de ce souci de bien faire. Peu importe le domaine, peu importe l’ampleur de l’action ; un simple geste capable de déclencher une réflexion élogieuse du style « pale mwad sa » ; une action capable d’être étiquetée de modèle, une propre façon de faire les choses à la manière des humains. Une simple action pour nous rehumaniser !

Source: Publication de jopi intervenat du forum de MOUN.COM sur http://www.moun.com