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lundi 18 juin 2012

La peinture haïtienne victime de contrefaçon

Des faux tableaux haïtiens sont de plus en plus présent sur le marché international .L'annonce a été faite par les institutions, les entreprises culturelles et les galeries d'art évoluant en Haïti.

« L'art Haïtien est reconnu mondialement malheureusement un nouveau fléau vient de s abattre sur ce secteur : des faux tableaux, de qualité souvent médiocre, envahissent le marché national et international au risque de détruire une profession toute entière », a déclaré Georges Junior Nader.
Il précise que l'internet est devenu le nouveau terrain de jeu des faussaires qui n'hésitent pas à vendre des toiles de grands peintres haïtiens à des prix dérisoires.
Rappelons que le secteur des arts plastiques haïtien, fortement touché par le séisme, se remet lentement des dégâts.
Notons plus d'une cinquantaine d'ateliers et des collections entières d'œuvres ont été soit endommagés ou détruits lors du séisme du 12 janvier.
EJ/Radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_poli_fr.php?id=20977

Haïti-Sécurité : La convocation du Cspn devant les députés, reportée à une date non definie

10 ministres, dont le 1er ministre, attendus au sénat du 18 juin au 9 juillet 2012
lundi 18 juin 2012
P-au-P, 18 juin 2012 [AlterPresse] --- La convocation du conseil supérieur de la police nationale (Cspn) par devant la commission justice et sécurité de la chambre des députés pour le vendredi 15 juin 2012, a été reportée à une date ultérieure non déterminée, apprend AlterPresse.
A travers cette convocation, la commission comptait aborder, avec le Cspn, des sujets relatifs au nouveau plan national de sécurité du gouvernement actuel et à l’absence d’effectifs de la police nationale d’Haïti (Pnh) dans la majorité des sections communales, ainsi que la question des militaires démobilisés.
« Ils [les membres du Cspn] nous ont demandé de reporter la convocation, parce que le premier ministre est en voyage », explique le président de cette commission, le député Emmanuel Fritz Gérald Bourjolly de la circonscription d’Aquin (Sud).
Le premier ministre Laurent Lamothe a laissé le pays, le mercredi 13 juin, pour un voyage de trois jours en direction de Washington D.C., aux États-Unis d’Amérique, où il s’est entretenu avec le président de la banque interaméricaine de développement (Bid), Carlos Alberto Moreno.
Bourjolly annonce l’organisation d’une réunion avec les membres de la commission Justice et sécurité de la chambre des députés en vue de déterminer une date convenable pour cette convocation.
Exprimant son inquiétude sur l’insécurité dans le pays, notamment dans les sections communales du pays, Bourjolly affirme que le Cspn sera attendu, dans un temps pas trop lointain, devant la commission justice et sécurité de la chambre des députés pour que la population puisse voir clair par rapport à ce climat d’insécurité.
Souhaitant la disparition des actes de kidnapping, le député appelle l’État à punir sévèrement les coupables.
Le premier ministre Lamothe et 9 de ses ministres sont aussi attendus au sénat du 18 juin au 9 juillet 2012.
Les initiateurs des « convocations » du premier ministre et des ministres des finances, de l’agriculture, de la santé publique, du commerce, de la défense nationale, de la justice, des travaux publics, du tourisme, de l’éducation sont les sénateurs Wesner Polycarpe, Jean-Baptiste Bien-Aimé et Jean-Charles Moïse.
Les 10 ministres seront entendus et traités cas par cas, car « chaque ministre est convoqué pour un motif spécifique, mais lié aux gabegies de l’administration Martelly », informe le sénateur Moïse. [emb kft rc apr 18/06/2012 0:25]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article12987

Haïti-Université/Minustah : Des casques bleus brésiliens perturbent les cours à la Faculté des Sciences Humaines

P-au-P, 18 juin 2012 [AlterPresse] --- Des militaires brésiliens de la Mission des nations unies pour la stabilisation en Haïti, ont tenté, à trois reprises le vendredi 15 juins 2012, de pénétrer l’enceinte de la Faculté des sciences humaines (Fasch) de l’université d’État d’Haïti (Ueh), provoquant la perturbation des cours et des troubles qui se sont soldés par la casse de plusieurs pare-brise de voitures, a constaté l’agence en ligne AlterPresse.
« Nous ne savons la raison de cette visite délinquante et inopportune. C’est la panique générale. On ne sait à qui s’adresser », a déclaré le coordonnateur de la faculté, Hancy Pierre à AlterPresse.
Toutefois Pierre croit qu’ « ils se sont trompés d’adresse. Ils doivent aller au palais national, comme force d’occupation, pour sécuriser le président Michel Martelly. C’est une honte pour le pays ».
L’Association des communicateurs et communicatrice populaires (Akp), le Cercle Gramsci et le Cercle d’études et d’intervention en travail social (Ceits), basés à la Fasch, ont conjointement condamné « l’agression de la Minustah contre un espace inviolable du pays et réclament une explication valable des autorités du pays ».
« Nous sommes en train de boucler la session. Je me demande si ces occupants étaient venus suivre des cours. Mais de toute façon, ils devraient réussir le concours. Et leurs armes ne sont pas des stylos pour prendre des notes », ironise Pierre quoique visiblement énervé.
Le coordonnateur invite le président Martelly « a gardé les soldats de la Minustah, experts en viol, vol et choléra, pour sa sécurité au palais national au lieu de les laisser perturber les activités de ceux qui font de l’éducation avec un grand E ».
 Pierre souligne que la faculté entend exiger des explications au Conseil supérieur de la police nationale, car « la force d’occupation n’a pas à venir intimider les étudiants après avoir contaminé le pays avec le virus du choléra et violer femmes et hommes ».
« Nous n’acceptons pas cet impair de la Minustah. Nous n’allons pas les tolérer à venir asphyxier nos femmes et nos enfants de gaz lacrymogènes. S’ils viennent provoquer les étudiants dans leur faculté une nouvelle fois, c’est tout le quartier qui réagira. Il n’y avait aucun désordre dans le quartier », prévient Dieunord Joseph, habitant de l’impasse Le Hasard, où se situe la Fasch.
« Ils savent très bien qu’on ne peut pas pénétrer l’enceinte d’une faculté avec des armes » continue Joseph.
Le film de l’agression
Les étudiants suivent leur cours tranquillement quant ils sont alertés de la présence des « visiteurs malvenus ». Il est environ 11 heures du matin. Panique générale. Les cours s’arrêtent.
A la vue des militaires, les étudiants ferment le portail. Enervés, les brésiliens tirent à balles de caoutchouc et lancent une grenade de gaz lacrymogènes dans l’enceinte de la faculté, cassant, entre autres, des persiennes.
« On n’a pas manqué de leur rappeler qu’il n’y a personne à violer à la Fasch et que nous n’avons besoin qu’ils viennent nous infecter du choléra », explique une étudiante à AlterPresse.
Une collaboratrice de AlterPresse au sein du consortium médiatique "Ayiti Kale Je" se voit dans l’obligation d’arrêter le cours de journalisme d’investigation qu’elle dispensait à des étudiants et étudiantes en communication sociale.
Il est presque 14:00 locales (18:00 gmt). Les militaires reviennent à la charge. Ils laissent leur jeep sur l’avenue Christophe et montent la petite colline qui donne accès à la Faculté à pieds munis de casques, boucliers et cagoules. Et une nouvelle fois, la barrière de la faculté est fermée.
« Nous allions enfin avoir le quorum de 30 délégués pour pouvoir tenir l’assemblée mixte et décider sur le processus électoral et autres affaires concernant la faculté quand ils (les militaires) sont venus tout gâcher » explique le professeur Roosevelt Millard, membre du bureau de l’assemblée mixte représentative de la Fasch.
Il est presque 16 heures. La troisième tranche horaire des cours doit commencer. Certains étudiants et membres du personnel traumatisés, craignant des représailles de la force onusienne ont déjà laissé l’enceinte de la faculté. D’autres, réunis en petits groupes, discutent. « Qu’est-ce qu’ils sont venus faire exactement ? », se demande un d’entre eux.
Les professeurs arrivent, dont Ary Régis, étonné d’apprendre la nouvelle de la visite des casques bleus de l’Onu. « Mais…qu’est-ce qu’ils sont venus faire ? » se questionne le professeur avec de grands yeux derrière le volant de sa voiture.
Cette question fait le tour des lèvres et semble ne pas trouver de réponse.
Tout le monde est en salle. Plus d’une dizaine de cours sont en train d’être dispensés, quand on voit des étudiants et étudiantes courir dans tous les sens. « Minustah ! Minustah ! Minustah ! ils sont revenus nous attaquer ! », crient-ils. Et les salles de cours se vident.
Encore une fois…des soldats brésiliens de la Minustah reviennent et tentent d’accéder à la faculté. La barrière est à nouveau fermée. Ils demeurent plus d’une trentaine de minutes en position de tir. Et les jurons pleuvent de la bouche des étudiants.
« Allez-vous en ! Allez mettre la paix chez vous ! Allez calmer la pagaille dans les favelas ! Laissez-nous étudier. Il n’y a pas de cabris à voler ! Pas de femmes ni de jeunes garçons à violer ici. La Fasch est un espace inoccupé », scandent les étudiants et étudiantes.
Vaval Josué, professeur au département de psychologie, veut sortir leur parler. Mais plus d’un le dissuade de peur qu’il ne soit indexé par les soldats qui ont déjà menacé un étudiant qui avait filmé une partie de la scène dans la matinée.
La Fasch, un défi pour la Minustah
Dès le débarquement de force onusienne dans le pays en 2004, plusieurs personnalités de la Fasch, dont le professeur Jn Anil Louis-Juste, assassiné le mardi 12 janvier 2010, ont qualifié sa présence « d’occupation ».
Plusieurs organisations estudiantines ont manifesté ouvertement leur hostilité à la présence de la Minustah, à travers des notes de presse, des affiches, des banderoles ou des panneaux érigés à l’entrée de la faculté.
Un tableau avec les lettres UN barrées a occupé pendant longtemps l’entrée de la faculté. [efd gp apr 18/06/2012 00:40]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article12990

Haïti-Elections sénatoriales : Et si Jean-Bertrand Aristide était candidat ?

Il y a 3m et 30s Par Jhonson Mardy positif3000@hotmail.com
Comme une traînée de poudre, la spéculation ambiante à propos de la candidature de Jean-Bertrand Aristide au poste de Sénateur pour le département de l’Ouest aux prochaines élections sénatoriales s’est répandue, créant une onde de choc sur les réseaux sociaux.
Depuis son retour en Haïti le vendredi 18 mars 2011, mettant fin à un exil de sept ans en Afrique du Sud, l’ancien Président haïtien, Jean-Bertrand Aristide, en bon stratège, observe un mutisme à tel point qu’il déclenche des critiques dans son propre camp. Néanmoins, Aristide a déjà indiqué à maintes reprises qu’il rentrait pour se consacrer à l’éducation et n’avait pas l’intention de revenir en politique.
Soudainement, des rumeurs de plus en plus persistantes évoquent la candidature de Jean-Bertrand Aristide au poste de Sénateur pour le département de l’Ouest aux prochaines élections sénatoriales. Est-ce une spéculation, un simple test de terrain ou encore une vraie information ? Il est trop tôt pour pouvoir répondre à cette question. Seul Dieu le sait ! En tout cas, ces rumeurs ont littéralement fait l’effet d’une bombe sur les réseaux sociaux.
A l’origine, il y a une liste de potentiels candidats pour le Sénat haïtien dans laquelle figure le nom de Jean-Bertrand Aristide, élu deux fois président d’Haïti et paradoxalement, deux fois renversé. Cette liste a été relayée par la fondation Père Gérard Jean Juste, réputée proche de Lavalas. Selon la fondation, l’intention prêtée à Monsieur Aristide vient d’un journaliste célèbre haïtien, Garry Pierre Paul Charles et d’une responsable Lavalas, Maryse Narcisse.
Cette information a été reprise par Nancy Roc, une journaliste haïtienne de renommée internationale. « La nouvelle est VRAIMENT confirmée: de source officielle hier (ndlrd, 15 juin), j'ai appris que Jean Bertrand Aristide se présentera comme candidat au poste de Sénateur de l'Ouest aux prochaines élections législatives. JAMAIS, dans le monde, à mon humble connaissance, un ancien chef d'État ne s'est présenté comme candidat au Sénat, position donc rétrograde par rapport à son ancien statut de président de la République », précise Madame Roc dans un message posté sur sa page facebook.
Connue pour être une opposante farouche à l’ancien Président Aristide, Nancy Roc souhaite un front commun contre cette candidature. « Il est donc clair, que cette candidature aidera M. Aristide à échapper à toute poursuite potentielle de la justice, en jouissant de l'immunité parlementaire. D'autre part, je suis persuadée, que si M. Aristide est élu Sénateur de l'Ouest, il manœuvrera pour devenir président du Sénat de la République et, par là-même, aura TOUTE LA LATITUDE POUR CONTRÔLER LA POLITIQUE DE L'OPPOSITION AU RÉGIME ACTUEL. Tout(e) Haïtien(ne) RESPONSABLE, aimant sincèrement notre pays, doit se mobiliser contre cette candidature qui ne peut que mettre en danger le futur d'Haïti », souligne la journaliste.
Qu’on le veuille ou non, Aristide reste une légende et un symbole politique, suscitant les passions. Les premières réactions sur les réseaux sociaux en témoignent. Elles montrent clairement qu’Aristide serait plébiscité en cas de candidature.
Au-delà de l’aspect politico-moral de la question qui constituerait un affront, voyons ce que dit la constitution haïtienne de 1987 en vigueur.
Au regard de l’article 96 de la constitution, pour se porter candidat au poste de Sénateur de la République, il faut : « être haïtien d'origine et n'avoir jamais renoncé à sa nationalité; être âgé de trente (30) ans accomplis; jouir de ses droits civils et politiques et n'avoir jamais été condamné à une peine afflictive et infamante pour un crime de droit commun; avoir résidé dans le département à représenter au moins quatre (4) années consécutives précédant la date des élections; être propriétaire d'un immeuble au moins dans le département ou y exercer une profession ou une industrie; avoir obtenu décharge, le cas échéant, comme gestionnaire de fonds publics. » En quoi l’éventuelle candidature de Jean-Bertrand Aristide serait-elle contraire à la constitution ? Cet article lui octroie-t-il ce droit ?
A première vue, il ne devrait pas y avoir de problème pour qu’Aristide se présente aux prochaines élections sénatoriales. Cependant, l’alinéa 4 de cet article évoqué ci-dessus, fait obligation à tout candidat de résider dans le département qu’il devrait représenter au moins quatre (4) années consécutives avant la date des élections. Qu’en-est-il pour un citoyen qui a été en exil ? La constitution haïtienne est muette sur ce point vu qu’elle ne reconnait pas l’exil. De ce fait, en l’absence d’un Conseil constitutionnel qui devrait statuer notamment sur l’interprétation de la constitution, comportant beaucoup d’imperfections, il reste à la loi qui régit le processus électoral de combler ces vides juridiques.
Rappelons toutefois qu’en Haïti, la politique a souvent eu raison sur le droit. Donc l’attitude du régime en place n’est pas à négliger dans ce nouveau feuilleton qui se dessine. Le pays semble être un théâtre à ciel ouvert encore pour longtemps. Qui vivra verra.
Sources :
http://www.defend.ht/fr/politics/articles/legislative/3107-jean-bertrand-aristide-for-haitian-senate
http://reseaucitadelle.blogspot.fr/2012/06/message-recu-flash-jean-bertrand.html
http://www.haiti-reference.com/histoire/constitutions/const_1987.php
Source:bonzouti.com
Tags:haiti elections jean baertrand aristide

Haïti : Quand une mine d’or signifie la mise a mort d’une nation !

Au cours d’une émission de radio en Floride, un ami me rappela a brule-pourpoint que les occidentaux exterminèrent les premiers habitants d’Haïti, les Indiens dits Indiens par Christophe Colomb, pour pouvoir mieux voler leurs richesses minérales, particulièrement de l’or. Ensuite, la publication de l’article de l’ « Associated Press » sur la découverte de l’or en Haïti, gisement estimé à plus de 20 milliards de dollars, nous prend a la gorge. Une révélation pareille donne à la fois des sueurs froides aux patriotes haïtiens et du grincement de dents aux exploiteurs occidentaux. Les richesses minérales ont été toujours à la base de beaucoup de génocides de l’histoire. Ainsi, l’extermination des Arawak/Taino, les natifs d’Haïti. D’après des sources espagnoles de l’époque, ils étaient des millions en Hispaniola. En 1507, un recensement fit état de 60.000 Indiens restant, après 24 ans, soit en 1531, ils étaient réduits à une poignée de 600. Aujourd’hui, il n’en reste que des vestiges archéologiques. Un tel constat révèle la cruauté impitoyable des conquistadores. Ce fut la première expérience barbare liée directement a l’exploitation de l’or à laquelle les habitants d’Haïti firent face, c’était au 16e siècle. L’or s’achemine vers L’Europe et les natifs, vers le néant.

Haïti n’a pas beaucoup de chances quand il y a « ruée vers l’or ». D’après l’historien J.A. Rodgers, Toussaint Louverture, dans sa quête de libération pour ses frères en Afrique, rêvait d’y retourner. Une fois là-bas, il entendait empêcher le commerce des noirs qui se pratiquait à grande échelle. Ainsi, il confia beaucoup de franc-or à Mr Stephen Girard, un capitaine de bateau américain d’origine française, qui mouillait fréquemment dans la rade de Port-au-Prince, un ami a lui. L’objectif de cette entreprise, toujours selon Mr Rodgers, fut d’accumuler une forte quantité d’or pour pouvoir matérialiser financièrement son projet contre la traite négrière. La valeur de Cet or fut estimée à plus de 6 millions de dollars américains. Tout ceci est reporte dans le livre : « 100 Amazing facts About The Negro ». Après l’acte vil de Napoléon qui piégea Toussaint Louverture et l’envoya en France, Stephen Girard décida de conserver l’or pour lui-même au lieu de le remettre aux enfants et a la femme de celui-ci après son internement a Fort-de-Joux, en France.
A rappeler ici, que la femme de Toussaint fut humiliée, torturée atrocement par les bourreaux de Napoléon à la recherche de l’or caché du mari.
En 1812, Stephen Girard fut l’homme le plus riche des Etats-Unis d’Amérique. Quand en 1813, le gouvernement américain était au bord de la faillite et risquait de perdre la guerre face à l’Angleterre. Ne pouvant collecter les 10 millions de dollars requis, Stephen Girard, à lui seul, prêta 5 millions de dollars au gouvernement, soit la moitié de ce dont ’il avait besoin. Donc, la richesse volée de Stephen Girard d’Haïti fut mise au service des Etats-Unis lui permettant de gagner la guerre cruciale contre l’Angleterre, la dernière. Ensuite, il construisit « Girard Collège » à Philadelphie, d’où aucun homme ou femme de peau noire n’était admis. Il fallut attendre jusque dans les années 70 pour que le gouvernement impose l’accès au collège à tout un chacun, sans tenir compte de la couleur de leur peau.
En 1914, les Américains envahirent le pays. Ils firent un holdup up à la banque de la république d’Haïti et emportèrent la réserve d’or nationale. Ils occupèrent le pays pendant 19 ans. Aujourd’hui encore, l’or de « tonton nord » se trouve toujours dans les réserves stratégiques fédérales des Etats-Unis d’Amérique.
Dans ce contexte particulier de crise économique aigue, l’or s’impose mondialement comme le moyen le plus sur de conserver la richesse. Parce que tout est instable. Les secteurs clés de l’investissement-comme l’immobilier qui générait rapidement d’énormes profits-et les stocks sont en lambeaux. L’or est actuellement le refuge privilégié des nantis. Cela explique que l’once d’or coute plus de 2000 dollars américains sur le marché international. En une année, il a subi une augmentation de 15%. Voila dans quel contexte de grande convoitise qu’est arrivée la découverte de l’or en Haïti. D’abord, considérons les réserves d’or mondiales pour permettre de comprendre le danger qui guette Haïti.
Le Canada qui assure les explorations minérales sur le terrain en Haïti depuis 2006, à travers la compagnie EMX, affiche un certain retard sur la liste des pays détenteurs d’or. Le Canada est en 80e position avec seulement 3.4 tonnes de réserve. Donc, dans un contexte économique et financier mondial pareil, ce pays a besoin de beaucoup d’or pour renflouer sa réserve.
D’ailleurs, il n’est pas le seul, d’autres géants économiques emboîtent le pas aussi. Les Etats-Unis qui contrôlent la plus grande réserve d’or de la planète, en première position avec 8133,5 tonnes, s’activent beaucoup aussi sur le marché de l’or. A noter que, les Etats-Unis prirent des 1933 un arrêté l’« executive order 1602 » mettant hors la loi tout citoyen susceptible de posséder de l’or. Seul le gouvernement fédéral fut autorisé à en garder. Pour préserver plus de 12 milliards de dollars en or, Franklyn D. Roosevelt a ordonné la construction a Fort Knox, Kentucky, du coffre-fort le plus sécurisé au monde jusqu’a nos jours.
Le « United States Bullion Depository », il est placé en plein cœur de l’un des plus grands camps militaires du pays. Il est surveillé jour et nuit par plus de 30.000 soldats appartenant a : « l’aéroport militaire de Godman», « 16th régiment de cavalerie », « Bataillon du génie », l’« Equipe de combat de la 3eme brigade », la « 1ere division d’infanterie »…sans oublier : « United States Mint Police », des systèmes d’alarme, des caméras de vidéo, des hélicoptères apaches, des véhicules blindés de transport de troupes …On parle même de minage a intervalle de certains tronçons conduisant au bâtiment. Donc, l’or, contrairement à la croyance populaire a une importance supérieure à l’admiration illusoire que fait miroiter un bracelet, une bague ou une chaine…
Haïti, ce même bout de terre qui absorba le sang tout chaud de ces milliers innocents Indiens, hommes, femmes et enfants, aujourd’hui excite également l’appétit mercantile des empires. Cette fois, la république d’Haïti est habitée par des hommes et femmes noirs, originaires de l’Afrique. Ces mêmes individus qui remplacèrent les premiers habitants exterminés, il y a six siècles de cela. Ils sont plus de dix millions. Eux, les Haïtiens, qui fondèrent une nation sur ce bout de terre au prix de hautes luttes et de sacrifices ultimes sont dans le point de mire de ces mêmes exterminateurs au 21e siècle.
Ils sont de retour !
Ils sont du même sang !
Ils viennent de l’Europe !
Le Canada et les Etats-Unis remplacent respectivement l’Espagne et l’Angleterre; c'est-à-dire, la même fresque épidermique de Caucasiens aux yeux bleus/verts qui se disent issus d’une race supérieure. Perpétuellement, avec la même rapacité, c'est-à-dire la même soif ardente de voler et de tuer pour s’accaparer de tout. Toujours l’identique stratégie de diviser pour mieux régner : tribaliser la nation en parachutant un valet au pouvoir et morceler tout un continent par zones d’intérêts. Le trio infernal, États-Unis/France/Canada, à l’instar de celui du 15e siècle-le trio France/Angleterre/Espagne, se prépare pour le deuxième grand pillage d’Haïti, voir l’extermination de ceux qui résistent.
A l’heure de l’alerte du grand drame humain se joue la tragédie de la « chronique d’une mort annoncée ». Beaucoup de penseurs estiment qu’il faut exorciser les peuples victimes de l’histoire. En leur enlevant leur innocence. Il faut les réveiller de ce profond sommeil injecté par l’ordre mondial sur mesure. C’est l’heure de grands réquisitoires et de véhémentes dénonciations. Sinon, c’est la défaite qui nous consumera. Cette fois, il faut anticiper l’histoire pour l’imposer a notre humanité. Elle est trop cruelle envers nous, dirait l’auteur de « Les Veines Ouvertes de L’Amérique ». Il faut arrêter les tours et contours meurtriers de l’histoire. Cette dualité de bourreaux et victimes, agresseurs et proies touche à sa fin. Que l’or d’Haïti soit la sépulture des exterminateurs des Indiens.
Il y a six siècles de cela, les occidentaux firent disparaitre toute une classe d’hommes et de femmes. Il n’y avait pas eu de transition entre les Arawak/Tainos, les premiers habitants d’Haïti, et les noirs arrachés de leurs royaumes africains. Cela signifie que l’Ile d’Haïti avait vécu le premier nettoyage ethnique de l’hémisphère occidental.
En écoutant le documentaire audio de « Ayiti Je Kale », on a l’impression que le peuple, appuyé par ses intellectuels progressistes, se prépare déjà à la résistance nationale. Le gouvernement actuel, par son manque de légitimité, est appelé a ne pas négocier aucun contrat avec « EURASIAN », « NEWMONT » etc, les principaux pillards internationaux des mines.
D’ailleurs, Dieuseul Anglade, un ancien directeur général du bureau des mines, a déjà exhorté les autorités actuelles dans ce sens, et je cite : « Je leur ai dit de laisser les minerais sous terre les générations futures pourront les exploiter ». La nation d’Haïti est condamnée à ne pas manquer cet autre rendez-vous. Celui-là est fondamental parce qu’il s’agit des ressources naturelles nationales du pays.
Hugo Chavez, en commentant sa dernière visite en Haïti devant le parlement vénézuélien tout de suite après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, a avoué avoir vu dans le pays des « Portes de l’enfer habitées par des anges noirs ». Donc, le moment est venu de briser ses portes de l’enfer en utilisant nos propres ressources et combattre le grand capital financier international toujours prêt à piller. Sans pourtant ignorer la complexité de la situation globale du pays.
Nous faisons face a un appareil d’état vassalisé au profit de l’intérêt économique, politique et social des pays, curieusement autoproclamés « amis d’Haïti ». Cette réalité me renvoie étrangement en 1929 quand le commandant des US marines en Haïti, Mr John Russel, expliqua que Louis Borno, président d’alors d’Haïti, « n’a jamais pris une seule décision sans me consulter au préalable».
En 2012, tous les pouvoirs d’état sont assujettis. Le président et sa femme sont de nationalité américaine et considérés comme les chouchous de Bill Clinton, ex-président des Etats-Unis. On a un chef de gouvernement, Laurent Lamothe, qui regarde tout comme une marchandise. Il est un multi millionnaire dans le domaine de la télécommunication, qui voit profit en tout et partout. Les parlementaires haïtiens, à part quelques exceptions notables se font tristement célèbres dans des scandales financiers et politiques en permanence. Le pouvoir judiciaire est totalement acquis à la cause de l’exécutif. En face d’une réalité aussi décevante, la défense de l’intérêt national tombe automatiquement sous la responsabilité directe des citoyens.
D’abord, en considérant le caractère valet de l’exécutif et puéril du législatif, il est impérieux qu’ils n’engagent pas le pays dans des accords avec des compagnies étrangères pour l’extraction de l’or. Ce déficit de confiance doit être résolu avant de penser à l’utilisation des mines nationales. Pour cela, il faut avoir des hommes politiques patriotes aux affaires, pour éviter que soit gaspillée cette chance ultime. D’où l’importance des élections à venir.
Joël Léon
Joël Léon est un collaborateur régulier de Mondialisation.ca.
http://mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=31468