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jeudi 6 janvier 2011

Haïti - ONU : Augmentation des troupes étrangères en Haïti ?

06/01/2011 08:04:26 Le Représentant permanent de la Bosnie-Herzégovine et Président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, M. Ivan Barbalić, a présenté, mardi 4 janvier 2011, le programme de travail du Conseil. Il a d’emblée souligné que si ce programme était à priori « léger », les membres du Conseil resteront prêts à agir en ce qui concerne « le Soudan, la Côte d’Ivoire et Haïti ».
M. Barbalić a résumé la situation politique difficile en Haïti, suite à la publication des résultats préliminaires des élections du 28 novembre 2010, qui ont mené à des accusations de fraudes, la contestation des résultats et des manifestations violentes à travers le pays. Il a rappelé, que le second tour des élections en Haïti prévu initialement le 16 janvier 2011, sera sans doute reporté en raison du processus de vérification en cours et qu’il était important de regarder la situation sur le terrain dans une perspective politique.
À cette fin, le Représentant permanent, a indiqué que le 20 janvier, le Conseil de sécurité entendrait un exposé sur les développements politiques dans le contexte post électoral sur la base duquel il pourrait être amené à envisager une augmentation des troupes de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH). « Il est du devoir du Conseil d’assurer le bon fonctionnement de la Mission, et ce, dans l’intérêt de tous les Haïtiens », a-t-il dit.
Lire aussi :
http://www.haitilibre.com/article-2039-haiti-elections-pas-de-deuxieme-tour-avant-fevrier.html
http://www.haitilibre.com/article-2012-haiti-elections-les-experts-de-l-oea-sont-deja-au-travail.html
http://www.haitilibre.com/article-1999-haiti-elections-tous-les-details-sur-l-entente-oea-gouvernement-cep.html
http://www.haitilibre.com/article-1919-haiti-elections-oea-envoie-2-missions-d-aide-a-la-demande-du-president-preval.html

En Haïti, la réponse suisse face à l’urgence du choléra

Depuis trois mois, l’épidémie de choléra est venue aggraver en Haïti une situation humanitaire déjà désastreuse suite au séisme du 12 janvier 2010. A Grand-Goâve, ONG et coopération suisse ont mis sur pied un dispositif modèle de traitement de la maladie. Reportage. Marie-Claude connaît déjà trop bien la tente d’admission du centre de traitement du choléra de Grand-Gôave, ville côtière située à 50 kilomètres à l’ouest de Port-au-Prince et lourdement frappée par le séisme dévastateur du 12 janvier.
C’est la deuxième fois en moins d’une semaine qu’elle y emmène un membre de sa famille. Aujourd’hui, c’est son père qui est allongé sur un lit en bois sommaire, uniquement recouvert d’une bâche en plastique trouée en son centre. En-dessous de l’orifice, le seau se remplit presque sans discontinuer d’un liquide excrémental mousseux dont l’aspect évoque l’eau de cuisson du riz, symptomatique du choléra.
Sous perfusion d’une solution saline qui doit permettre de compenser une perte d’eau pouvant atteindre 15 à 20 litres par jour, le père de Marie-Claude devrait être remis sur pied dans trois ou quatre jours. Tout comme la dizaine de patients qui affluent quotidiennement dans ce centre couvrant un bassin de population de 110'000 âmes.

La maladie de la peur
A Grand-Goâve, les premiers cas de choléra sont apparus à la mi-novembre. Il s’agissait de deux personnes qui revenaient de la région de l’Artibonite, où ont été décelés les premiers cas de contamination au vibrion, probablement importé par des soldats népalais de la MINUSTAH, la force de l’ONU chargée du maintien de la paix en Haïti.
Après quatre jours d’hospitalisation, les deux patients ont rejoint leur domicile. L’un d’eux est décédé peu après. «Mais pas du choléra, souligne Milord Jean Webert Jocelyn, délégué de la protection civile de la ville. Il a été abandonné par les siens dans une cabane et il est certainement mort de faim ou de soif». Depuis, comme partout dans le pays, la maladie s’est propagée à la vitesse grand V, profitant d’un terreau extrêmement favorable: manque d’eau potable et de latrines, insalubrité, promiscuité dans les camps de réfugiés du séisme, malnutrition.
A cela s’ajoute toute une série de peurs et de croyances associés à une maladie jusqu’alors inconnue en Haïti. Pour briser ces représentations culturelles, un énorme travail de sensibilisation et de prévention a été réalisé. Messages diffusés à la radio, groupes de paroles au sein du réseau de soins communautaire, affiches invitant la population à fabriquer ses propres solutions de réhydratation: une démythisation essentielle avant de pouvoir mettre sur pied des centres de traitement de la maladie.
Au centre de traitement du choléra de Grand-Goâve, les enfants malades sont mis au frais sous les arbres durant la journée. (swissinfo)

Prise en charge rapide
Présente depuis plus de 15 ans dans la région, Médecins du Monde Suisse est la cheville ouvrière du dispositif. «Notre connaissance approfondie du terrain, l’excellente collaboration avec les autres ONG et les multiples relais dont nous disposons au sein de la population nous ont permis jusqu’ici de contenir l’épidémie et d’éviter des attaques violentes contre nos centres de traitement comme cela s’est produit dans le nord du pays», affirme Hervé Manaud, responsable du centre de Grand-Goâve.
La présence de nombreux acteurs humanitaires dans la région a permis d’apporter une réponse rapide face à l’épidémie. Ce qui ne fut pas le cas en Artibonite, une région peu affectée par le séisme et délaissée par les ONG médicales.
Et où une action plus précoce aurait pu notamment permettre la mise en place d’un cordon sanitaire et éviter la propagation de l’épidémie au reste de l’île.

Un consortium unique
Mis sur pied en seulement dix jours sur un terrain en friche de 700m2, le centre de traitement du choléra (CTC) de Grand-Goâve peut accueillir 85 patients. Près de 100 personnes y travaillent. Des tentes séparées hébergent hommes, femmes et enfants, les plus vulnérables face à l’épidémie.
Cet hôpital de toile est l’œuvre d’une collaboration étroite entre Médecins du Monde, la Croix-Rouge Suisse, Terre des Hommes et le corps suisse d’aide humanitaire. «A ma connaissance, c’est la première fois de l’histoire de l’humanitaire suisse qu’un tel consortium est mis en œuvre pour répondre de manière aussi rapide à un problème apparu si soudainement», soutient Hervé Manaud.
Le dispositif est aujourd’hui un modèle en la matière et des ONG font régulièrement le déplacement de Port-au-Prince pour s’en inspirer. Ce qui n’empêche pas les problèmes d’apparaître au quotidien. Le plus urgent est celui de l’accès aux habitats reculés des mornes, ces collines déboisées de l’arrière-pays inaccessibles en voiture. Le long trajet à dos de mulet s’avère souvent fatal pour les malades. Grâce aux hélicoptères mis à disposition par l’ONU, Médecins du Monde est en phase d’implantation de plusieurs unités de traitement qui doivent permettre de faire face sur place à la réhydratation des malades.

Manque de soutien
En ville, l’accès est plus aisé mais les chauffeurs de moto-taxis et de minibus rechignent souvent à amener les malades à l’hôpital. L’autre grande préoccupation du moment est celle de l’évacuation des corps, que les familles laissent souvent sur place. «Il appartient aux autorités de creuser une fosse commune», martèle Hervé Manaud, qui n’a pour l’heure eu à déplorer que trois décès au sein du centre. Des discussions sont en cours, mais le soutien des autorités locales n’est pas aisé à obtenir. «Le choléra est une maladie liée à la misère, et personne n’a envie de l’assumer, surtout en période électorale», relève François Zamparini, coordinateur de Médecins du Monde Suisse en Haïti.
Dans la commune voisine de Petit-Goâve, la municipalité a refusé de mettre un terrain convenable à disposition, par peur d’effets néfastes dans les urnes. Le 20 novembre, le responsable sanitaire de la région estimait encore que le choléra était une «philosophie». Une vue d’esprit qui a selon le ministère de la Santé déjà fait plus de 3300 morts depuis la mi-octobre.
Ce décompte est pourtant très largement inférieur à la réalité, estiment tous les acteurs humanitaires. «Beaucoup de personnes meurent sans jamais voir un centre de traitement. En comptabilisant les décès dans les communautés rurales, on peut facilement multiplier le chiffre par deux ou trois», affirme Hervé Manaud. Et pour François Zamparini, «le choléra sera une réalité haïtienne encore pendant des années».
Samuel Jaberg, Petit-Goâve, swissinfo.ch
http://www.swissinfo.ch/fre/detail/content.html?cid=29176774

Un spectacle pour appuyer haïti

Le souvenir du violent séisme qui avait complètement ravagé Haïti le 12 janvier 2010 est loin de tomber dans l'oubli. À quelques jours du premier anniversaire de la tragédie, une pièce de théâtre sera présentée à l'École Mathieu-Martin. Les fonds amassés lors de l'événement seront entièrement utilisés pour la reconstruction de ce pays.

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David Caron

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Organisé par l'Église Nouvelle Espérance de Dieppe, le spectacle, intitulé «Séraphin et l'orpheline», sera basé sur l'émission «Les belles histoires des pays d'en haut», diffusée sur les ondes de Radio-Canada entre 1956 et 1970 et mettra en scène le personnage Séraphin Poudrier, un homme malin qui refuse d'aider une jeune orpheline.



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La pièce de théâtre «Séraphin et l'orpheline» sera présentée à l'École Mathieu-Martin le 16 janvier à 19h. La totalité des recettes ira à un organisme présent en Haïti, pays ravagé par un séisme le 12 janvier 2010.

Selon David Martin, pasteur de l'église, cette initiative a principalement pour objectif d'attirer l'attention sur la situation à Haïti, un an après le séisme. «Les événements en Haïti ont pris une plus grande ampleur que l'on aurait imaginé. C'est quelque chose qui nous touche énormément, car il y a plusieurs gens d'origine haïtienne dans notre congrégation qui ont été bouleversés par les événements. Certains ont perdu des amis, d'autres ont perdu de la famille. Lorsque le tremblement de terre a eu lieu, les médias en ont beaucoup parlé, mais ils sont passés à autre chose par la suite. Mais la souffrance se poursuit et donc l'aide doit être continue», souligne David Martin.



Il souhaite également créer un lien durable avec les étudiants haïtiens de l'Université de Moncton, afin de continuer de sensibiliser la population. «Je souhaite créer un dialogue avec eux. Si on continue de parler de leur pays, on peut faire une différence», estime-t-il.
L'idée de venir en aide aux pays pauvres de la planète est venue à la suite d'un voyage humanitaire au Sénégal. «Nous nous sommes promis de continuer de faire notre possible pour conscientiser la population des besoins outremer qui sont bien au-delà de ce qu'ils peuvent imaginer. Nous sommes quand même très bien au Canada. Notre voyage nous a fait réaliser que nous ne pouvons pas rester assis et attendre. Même si nous ne sommes pas des politiciens, nous pouvons faire de petites choses qui peuvent faire de grandes différences», explique-t-il.
La totalité des fonds sera versée à ERDO (Emergency Relief and Overseas Development), un organisme canadien qui intervient dans les pays en besoin à la suite de catastrophes naturelles. «L'argent leur sera confié et par la suite, les fonds seront acheminés à un missionnaire québécois déjà installé là-bas. Son ?uvre consiste à appuyer les enfants en difficulté au travers de programmes d'alimentation. Il monte également des emplacements qui accueillent des jeunes dont les écoles ont été détruites.»
Les citoyens de Dieppe ne sont pas les seuls à soutenir cette organisation. Un groupe de Bathurst ira prochainement donner un coup de main à ce missionnaire. «C'est bien, parce qu'on peut voir de nos propres yeux la manière dont notre argent est utilisé», dit M. Martin.
Bien qu'aucune somme en particulier ne soit visée, les organisateurs espèrent tout de même récolter au moins 4000 $. «Séraphin et l'orpheline» sera présentée à l'École Mathieu-Martin le 16 janvier à 19h. Les billets sont disponibles au coût de 10 $ pour les adultes et 5 $ pour les enfants en composant le 384-7894.
http://letoiledieppe.jminforme.ca/article/1367537

La propagation de l'épidémie de choléra dans le nord est inquiétante

L'épidémie de Cholera découverte à la mi-octobre en Haïti se propage à une vitesse vertigineuse, dans le nord du pays, où plus de 542 décès sont déjà enregistrés. La rapidité avec la quelle l'épidémie se propage dans le nord notamment au Cap Haïti interpelle tous les secteurs de la société.
C'est le point de vue de Jean Gary Denis de l'initiative citoyenne.
Intervenant à la rubrique le point de radio Métropole monsieur Denis dénonce l'absence de structures et le laxisme des autorités locales dans la gestion de l'épidémie au niveau de ce département.
Selon lui, les autorités locales font montre beaucoup plus d'intérêts pour des questions politiques, au lieu de conjuguer leurs efforts, afin de contenir la propagation de la maladie.
En réaction, le maire de la commune du Cap, Michel Saint Croix ne partage pas le point de vue du responsable de l'Initiative citoyenne.
Il a indiqué que les autorités ont déjà adopté un certain nombre de dispositions de concert avec plusieurs partenaires en vue de contenir l'épidémie.
« Pour l' heure les gens contaminés par le cholera ne meurent pas » a déclaré le premier citoyen de la ville du Cap, tout en dénonçant un groupe qui préfèrent saboter les mesures adoptées par les autorités locales, pour des motivations politiques.
Rappelons que le Choléra a déjà fait plus de 3 mille 400 morts, selon un dernier bilan publié par les autorités sanitaires du pays. EJ/Radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_poli_fr.php?id=18643

Haïti - Reconstruction : (II) Enlèvement et gestion des décombres - Plan stratégique

05/01/2011 08:00:28 Aujourd’hui, 12 mois après le tremblement de terre, le financement a commencé à arriver, mais lentement. Les communautés nationales et internationales commencent à travailler conjointement de manière plus efficace. La Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH) est en train de jouer un rôle actif dans cette coopération, comme le montrent les projets qu’elle a approuvés (à hauteur de 3 milliards de dollars) et pour lesquels les organisations internationales se sont engagées en partenariat avec des ministères haïtiens.
Alors que les donateurs commencent à honorer leurs engagements, ils sont confrontés à la difficulté d’évaluer les faits reflétant les besoins les plus urgents qui se posent sur le terrain, un grand nombre d’entre eux se demandent comment établir un ordre de priorité pour leurs dépenses.
Le plan stratégique, présenté, lors de la quatrième réunion de la CIRH le 14 décembre 2010 à Santo-Domingo en République Dominicaine, permettra d’orienter les agents d’exécution des projets, les donateurs et les investisseurs à mesure qu’ils honoreront les engagements contractés aux fins de la reconstruction et du développement d’Haïti, et accorderont un financement additionnel qui fait grandement défaut. Élaboré conjointement par la CIRH, les experts internationaux et les dirigeants des ministères, ce plan souligne un grand nombre des besoins les plus importants qu’Haïti devra satisfaire d’ici la fin du mandat de la CIRH (octobre 2011).
Chaque jour de la semaine nous vous ferons découvrir un volet de ce plan stratégique pour 2011. Aujourd’hui nous traiterons de l’enlèvement et de la gestion des décombres.
Le déblaiement est un élément clé de la plupart des priorités en matière de développement et de reconstruction. Très peu de décombres ont été enlevés jusqu’ici et il y a peu d’organisations à effectuer des opérations de déblaiement sur une grande échelle. En outre, le travail existant s’effectue sans l’orientation d’un cadre de travail global.
Le déblaiement a été lent à démarrer, en partie parce que les décisions stratégiques clés n’ont pas été prises, par exemple, on ne peut toujours pas démolir des immeubles classés comme nécessitant beaucoup plus que des réparations. De plus, il n’existe pas de mécanisme permettant de suivre adéquatement les progrès dans ce domaine et on n’a toujours pas fait une évaluation complète du volume existant des décombres, ce qui complique tout travail de planification.
Le défi que posent la complexité et l’ampleur de cette tâche exige une stratégie globale. La stratégie retenue devra faire un choix entre les multiples méthodes de déblaiement en fonction de leur efficacité et tenir compte des particularités et des contraintes de chaque région géographique, plutôt que de faire un choix général pour l’ensemble du pays.
Il est également essentiel qu’une stratégie globale décide de la façon dont on se débarrassera des décombres et peut-être dont on les recyclera. La pratique actuelle de rejet non contrôlé, qui est la norme pour de nombreux sites, peut être de nature à créer de nouveaux problèmes. L’impact environnemental du mode d’élimination des débris a été étudié et il est établi que ces décombres constituent des matériaux inertes qui ne comportent guère de risque significatif, car ils sont séparés des flux municipaux de déchets domestiques et autres. Le plan devra également envisager la question des décharges ou des sites d’enfouissement, y compris les pratiques optimales de fonctionnement de tels sites, les mécanismes d’application et les occasions de création de revenus par le biais du recyclage des décombres quand ce sera possible et faisable.
À ce jour, il y a eu diverses estimations du volume des décombres générés par le séisme. Pour les fins du présent document, on estime qu’il y a un volume de 10 millions de mètres cubes de décombres dont il faut se débarrasser.
La CIRH a élaboré une approche visant à enlever 40 % des débris d’ici la fin de son mandat. Le moment de l’action immédiate est arrivé. La communauté internationale doit s’associer à l’exécution de ce plan.
Les efforts de déblaiement en cours :
Un grand nombre d’efforts fragmentaires de déblaiement sont actuellement en cours. Renforçant l’effort continuel du gouvernement haïtien dans ce domaine, diverses ONG, des acteurs bilatéraux et multilatéraux ont mis en œuvre des projets de déblaiement dans des rues et/ou des installations spécifiques. Dans le cadre d’une réalisation stratégique appropriée d’une opération de déblaiement sous la direction du gouvernement haïtien, toutes les organisations participantes devront fournir des rapports périodiques sur l’avancement des travaux, ce qui donnera chaque fois une vue d’ensemble des efforts en cours.
Recyclage : Dans la plupart des cas où les décombres des immeubles effondrés ou démolis sont séparés des déchets, le travail s’effectue à la main. Les débris sont en général utilisés de différentes façons, à savoir pour :
- Combler des zones où l’état des terrains pose des problèmes.
- Agrandir le littoral à certains endroits.
- Réhabiliter des routes en terre battue
- Combler des terrains pour préparer l’installation d’abris, après avoir été broyés ou étalés sur la surface à préparer.
- Construire des maisons en blocs.
L’utilisation des décombres peut permettre d’offrir des emplois à des travailleurs non qualifiés et peut être une source de revenu pour des chômeurs, tout en réduisant le volume total de rejets de matériaux réutilisables. Cette option présente l’avantage supplémentaire d’alléger la demande de matériaux nécessaires pour réparer et reconstruire les nombreux immeubles endommagés. Toutefois, ce processus absorbe beaucoup de temps, et les décombres doivent être gardés relativement près du site où ils seront utilisés. Il convient aussi de noter que certaines pratiques traditionnelles et l’acceptation culturelle constituent des sujets de préoccupation. L’utilisation de décombres recyclés dans la production de mélanges de béton à faible résistance a donné lieu à différentes études et continue de le faire. La plupart des études réalisées jusqu’ici recommandent qu’on poursuive les recherches avant de formuler un jugement définitif sur le bien-fondé d’une telle utilisation.
Stratégies de déblaiement :
Il existe diverses approches dont chacune présente des avantages et des inconvénients :
- L’Approche des quartiers (adoptée par l’ONU, les ONG et la Croix-Rouge américaine) favorise l’enlèvement des décombres dans certains quartiers dans le but de diminuer la population de divers camps. Cette approche exige une collaboration étroite avec les organismes publics qui supervisent ce domaine, ce, dans un souci d’efficacité et pour régler les questions de droit de propriété et, le cas échéant, les différends.
- L’Approche des grilles sectorielles préconise le déblaiement par zone et utilise une grille d’un kilomètre et une grille de 100 mètres par sous-secteur. Cette division ne tient pas compte des limites géographiques actuelles des zones, mais a l’avantage de couvrir l’ensemble des zones touchées.
- L’Approche systématique de quartiers (US Army Corps of Engineers) divise les zones touchées en utilisant principalement 10 limites de départements, eux-mêmes subdivisés en plus petits secteurs tenant compte des subdivisions politiques, sociales et économiques. Selon l’Armée américaine, cette approche devrait faciliter le partage des responsabilités de la gestion des décombres. Similaire à l’Approche des quartiers, celle-ci en diffère du fait qu’elle considère l’intégralité de la zone affectée qu’elle divise et classe les zones par ordre de priorité avant l’étape de la mise en œuvre des projets de déblaiement.
Le temps nécessaire et les coûts d’application de ces stratégies diffèrent de l’une à l’autre :
- Approche de quartiers : Sur la base d’un nombre estimatif de 10 contrats de ce type en cours d’exécution simultanément et de l’hypothèse d’un volume total de 10 millions de mètres cubes restant dans la région métropolitaine de Port-au- Prince, on peut prévoir qu’il faudra au mieux environ 4 ans pour mener l’effort à terme, en supposant une semaine de travail de 7 jours. De plus, en utilisant un coût moyen de déblaiement de 35 $ par mètre cube, on obtient un coût total d’environ 350 millions de dollars.
- Approche des grilles sectorielles : S’il faut réaliser l’effort de déblaiement en utilisant des contrats similaires à ceux qu’on utilise dans le centre-ville de Port-au-Prince dans le cadre de contrats du gouvernement haïtien, un tel contrat exigerait 18 moins de travail dans des grandes régions ouvertes comme le corridor du centre-ville établies par le gouvernement, en supposant également une semaine de travail de 7 jours. Au coût de 40 $ par mètre cube, cette opération pourra se réaliser à un coût total de 400 millions de dollars. Ce chiffre ne comprend pas les programmes spécifiques de quartier et il ne tient pas compte des problèmes de densité qui y sont associés.
- Approche systématique de quartiers : Comme il a été recommandé, la poursuite des efforts existants (quartiers) renforcée par les propres efforts du gouvernement, l’utilisation des forces internes et les contrats de sous-traitance peuvent être la solution qui permettra de maximiser toute une gamme d’avantages. Cette approche ne sera peut-être pas la plus économique ni la plus rapide, mais les avantages en termes de considérations socio-économiques et environnementales sont essentielles à un meilleur avenir pour le pays. Il faudra un montant estimatif de 400 millions de dollars répartis sur 24 à 30 mois pour mener le projet à terme.
La CIRH recommande une Approche systématique de quartiers. Celle-ci combinerait les approches de quartier et l’approche de l’Armée américaine pour assurer que les régions frappées par les tremblements de terre seront toutes prises en considération, sans que certains quartiers ne soient négligés. Pour atteindre ce but, le gouvernement haïtien devra travailler en étroite collaboration avec les diverses organisations participant au déblaiement et les suivre de près et il devra élaborer un plan pour compenser les régions non couvertes pour l’instant et/ou susciter un intérêt additionnel chez certains autres intervenants capables de réaliser des projets de déblaiement. Ce plan a l’avantage de travailler dans des régions relevant de la compétence des autorités locales et de permettre une coordination plus efficace entre toutes les parties. En outre, un certain nombre d’efforts actuellement en cours pourront se poursuivre pendant que l’on continuera à chercher des ressources additionnelles pour les compléter. Cette approche peut également permettre de réaliser des économies grâce à l’utilisation de divers sites de rejet et à une mise en œuvre stratégique.

Cible : D’ici octobre 2011, 40 % de l’ensemble des décombres, soit 4 millions de mètres cubes, seront enlevés.
Justification : En dépit de son coût plus élevé, l’Approche systématique de quartiers est préférée aux autres parce qu’elle permet de déblayer à un rythme relativement plus rapide. Cela est essentiel pour la reconstruction d’Haïti pour trois principales raisons. Premièrement, la sûreté et la santé de la population en Haïti. Deuxièmement, le déblaiement constitue un préalable clair pour la réalisation d’autres priorités en matière de développement, par exemple la construction de logements, d’hôpitaux et d’écoles. L’enlèvement des décombres sera une manifestation visible des améliorations effectuées sur le plan du développement.
Programmes requis : Pour atteindre cet objectif, l’opération de déblaiement se subdivisera comme suit :
- 24 opérations séparées et indépendantes de déblaiement sur la base d’une semaine de six jours de travail.
- Un minimum de 12 sites de rejet ayant une capacité minimale de 333,000 mètres cube chacun.
Ces opérations seront réparties en projets et contrats différents, mais il est essentiel qu’elles soient appuyées par une unité de coordination centrale qui serait idéalement placée au sein du MTPTC et surveillée de près pour assurer le respect des normes internationales de transparence.
Besoins de financement : Sur la base de l’approche systématique de quartiers, on estime que le coût moyen par mètre cube sera de 30 dollars. Pour enlever 4 millions de mètres cubes d’ici octobre 2011 (40 % de 10 millions de mètres cubes de décombres) il faudra 160 millions de dollars. Le coût de l’enlèvement des 60 % de décombres restants sera de 240 millions de dollars, soit un coût total de 400 millions de dollars, et cette approche permettra des économies considérables grâce au caractère stratégique des objectifs poursuivis et au type de gestion utilisé.

Décisions stratégiques et catalyseurs institutionnels :
Il y a trois facteurs à jouer un rôle particulièrement important dans la réalisation du programme de déblaiement :
- Le gouvernement d’Haïti doit approuver un minimum de 12 décharges en se fondant sur des suggestions déjà préparées et sur les nouveaux développements dans ce domaine.
- Le gouvernement d’Haïti doit élaborer et publier une politique de démolition des immeubles rouges quand les conditions suivantes sont réunies : A) l’état de l’immeuble présente un danger pour la communauté en général en raison de sa proximité avec des zones publiques ou B) l’immeuble s’est effondré complètement ou C) l’immeuble ne s’est pas effondré, mais les dommages sont tels qu’il ne peut être réparé.
- Le gouvernement d’Haïti doit mettre sur pied une équipe qui appuiera les efforts de coordination du MTPTC, adoptera des mécanismes spécifiques de surveillance et un système uniforme d’inspections quotidiennes des lieux, disposera d’un personnel approprié de surveillance et instituera un système quotidien de rapports et de conformations.
La CIRH est prête et disposée à appuyer le gouvernement dans la recherche de ces solutions.
Interdépendance avec d’autres secteurs :
- Le déblaiement est une exigence clé des progrès à réaliser dans d’autres domaines où doivent s’effectuer des travaux de construction. La sélection des sites à déblayer doit donc être envisagée en rapport avec d’autres plans de développement. Cette coordination peut être facilitée par l’élaboration de cartes détaillées, ce qui permettra de déterminer les secteurs à déblayer en priorité.
Lire aussi :
http://www.haitilibre.com/article-2033-haiti-reconstruction-i-le-logement-plan-strategique.html
HL/ S/ HaïtiLibre /CIRH

http://www.haitilibre.com/article-2040-haiti-reconstruction-ii-enlevement-et-gestion-des-decombres-plan-strategique.html

Haïti - Reconstruction : (III) Éducation - Plan stratégique

06/01/2011 07:40:19
Aujourd’hui, 12 mois après le tremblement de terre, le financement a commencé à arriver, mais lentement. Les communautés nationales et internationales commencent à travailler conjointement de manière plus efficace. La Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (CIRH) est en train de jouer un rôle actif dans cette coopération, comme le montrent les projets qu’elle a approuvés (à hauteur de 3 milliards de dollars) et pour lesquels les organisations internationales se sont engagées en partenariat avec des ministères haïtiens.
Alors que les donateurs commencent à honorer leurs engagements, ils sont confrontés à la difficulté d’évaluer les faits reflétant les besoins les plus urgents qui se posent sur le terrain, un grand nombre d’entre eux se demandent comment établir un ordre de priorité pour leurs dépenses.
Le plan stratégique, présenté, lors de la quatrième réunion de la CIRH le 14 décembre 2010 à Santo-Domingo en République Dominicaine, permettra d’orienter les agents d’exécution des projets, les donateurs et les investisseurs à mesure qu’ils honoreront les engagements contractés aux fins de la reconstruction et du développement d’Haïti, et accorderont un financement additionnel qui fait grandement défaut. Élaboré conjointement par la CIRH, les experts internationaux et les dirigeants des ministères, ce plan souligne un grand nombre des besoins les plus importants qu’Haïti devra satisfaire d’ici la fin du mandat de la CIRH (octobre 2011).
Chaque jour de la semaine nous vous ferons découvrir un volet de ce plan stratégique pour 2011. Aujourd’hui nous traiterons de l’éducation
Ce plan stratégique repose sur le plan de cinq ans du gouvernement qui a été élaboré conjointement par le gouvernement et la Commission présidentielle sur l’éducation et les principaux bailleurs de fonds.
Dans l’ensemble, 10 ans après le lancement du Plan national pour l’éducation rédigé en 2000, et en dépit de l’augmentation considérable du nombre d’écoles et d’élèves, le système national continue d’être caractérisé par :
Des structures d’enseignement inadéquates, compte tenu de la population de plus de 500 000 enfants privés de tout accès à l’école et des 135 sections communales n’ayant pas d’écoles publiques, dont 23 n’ont aucune installation scolaire, quelle soit publique ou privée.
La piètre qualité de l’enseignement, qui se traduit par des réussites très faibles et un taux élevé de décrochages.
Le piètre rendement du corps enseignant à tous les niveaux.
Une faible gouvernance à tous les niveaux, y compris la capacité du gouvernement de planifier, de surveiller, de superviser et, plus généralement, de jouer le rôle attendu de lui sur le plan normatif.
L’impact du tremblement de terre est bien connu et a été exposé dans le PARDH. Par exemple, dans le département de l’Ouest, qui reçoit 50 % de l’intégralité de la clientèle scolaire, 80 % de l’ensemble des bâtiments ont été détruits ou endommagés, soit quelque 3,804 écoles. Sur le plan humain, plusieurs milliers d’enfants sont morts en même temps qu’environ 1,350 enseignants et 180 non-enseignants. Dans le Sud-Est, 279 écoles ont été détruites ou endommagées. Tous les centres de formation professionnelle du pays ont été ou détruits ou gravement endommagés. Plus de 80 % des bâtiments des universités nationales ont été sérieusement endommagés ou totalement détruits.
Dans un contexte où tout est à faire, un exercice de hiérarchisation rigoureux a été entrepris et on a accordé la priorité aux écoles primaires, qui accepteraient la majorité des jeunes haïtiens. Le Plan de cinq ans et, de manière plus immédiate, le présent plan doivent rester suffisamment ambitieux pour qu’Haïti, un pays qui place, sans distinction de revenu, l’éducation au haut des priorités des ménages, ne soit pas confronté une fois de plus à la perte d’une génération.
Objectifs visés, justification et programmes :
Les objectifs à court terme sont par conséquent conformes à ceux à long terme, notamment l’accès libre et obligatoire à une éducation de qualité, en particulier dans les neuf premières années d’enseignement d’ici à 2021. Les niveaux secondaire et tertiaire de même que les écoles professionnelles et spécialisées sont également des composantes importantes du Plan de cinq ans, bien qu’ils ne figurent pas dans le court terme au même niveau que l’éducation de base. L’ensemble des besoins de financement du Plan à cinq ans ont été établis à environ 4,3 milliards de dollars. On estime qu’Haïti sera en mesure de prendre à son compte 25 % de ces besoins et que par conséquent un effort international considérable sera nécessaire pendant de nombreuses années.
Dans la première phase, la priorité ira à la construction et il faudra mieux reconstruire ce qui a été détruit par le tremblement de terre et construire de nouvelles écoles là où il n’y en avait pas du tout à cette date. Il faudra en outre accorder une priorité égale à la nécessité de combler l’écart entre les dépenses et les besoins dans le court et le plus long terme, tout en conservant le caractère gratuit de l’enseignement pour les neuf premières années, en particulier comme objectif à atteindre dans 10 ans. Parallèlement, des efforts spéciaux seront consacrés à l’amélioration de la gouvernance dans l’ensemble du secteur de l’éducation. À ce chapitre, il faudra notamment renforcer la capacité du gouvernement à planifier, superviser et former, tout en renforçant la capacité de dispenser un enseignement structuré à la jeunesse du pays.
La réalité sur le terrain et les objectifs ambitieux du pays se retrouvent dans les objectifs spécifiques qu’il faudra réaliser d’ici la fin de 2011 :
Infrastructure et équipement pour les écoles fondamentales :

- Déblayer 150 sites pour des écoles et construire 250 bâtiments temporaires
- Construire et doter en personnel 60 écoles fondamentales dans des sections communales où il n’existe pas d’écoles publiques
- Équiper un maximum de 3,000 écoles (publiques et privées)
- Alimenter 250,000 enfants
- Donner à jusqu’à 500,000 enfants une trousse scolaire (manuels et uniformes)
- Accorder à un maximum de 500,000 enfants une aide financière de 125 $US par année pour fréquenter des écoles privées
- Former 5,000 enseignants
- Donner à 10 000 professeurs une trousse d’enseignement
- Remanier le Programme national d’enseignement

Enseignement professionnel :
- Rénover et équiper 3 centres de formation professionnelle
- Alphabétisation : Installer et équiper 1 750 centres d’alphabétisation
- Éducation tertiaire : Créer un fonds destiné à soutenir la reconstruction des universités
- Développer et consolider le réseau d’universités publiques dans les régions, en commençant par Les Cayes/Sud, Gonaïves/Artibonite et Cap-Haïtien/Nord), commencer à étendre le réseau à Jacmel/Sud-Est et à Hinche/Centre.
Gouvernance et soutien au MENFP (y compris l’infrastructure) :
- Renforcer le ministère de l’Éducation au niveau de l’administration centrale et des départements
Autres :
- Reconstruire et équiper 3 (des 23 anciens) centres pour enfants handicapés
Besoins de financement :
- Le financement manquant à combler pour concrétiser cet effort à court terme est de 152,6 millions de dollars (2) et se répartit comme suit ;
- Infrastructure et équipements pour des écoles fondamentales : 50 millions
- Enseignement professionnel : 25 millions
- Alphabétisation : 4,6 millions
- Éducation tertiaire : 15 millions
- Gouvernance et soutien au MENFP (y compris l’infrastructure) : 56 millions
- Autres : 2 millions
(2) Ne comprend pas les repas dispensés à l’école, l’assistance financière aux enfants et la distribution de trousses aux enfants et aux professeurs.
Au printemps et à l’été 2010, un effort considérable a été déployé pour permettre au plus grand nombre possible d’enfants de retourner à l’école pour la session d’automne 2010. Bien que des dizaines de milliers d’élèves aient bénéficié des efforts déployés sur ce front, plus de la moitié de l’ensemble des besoins n’ont pas été satisfaits.
La réalisation des objectifs énoncés ci-dessus créera un cercle vertueux : une augmentation du nombre d’enfants en mesure de fréquenter l’école, y compris de nombreux enfants qui n’ont jamais pu le faire; plus de 10 000 emplois temporaires seront créés dans des activités de construction et plusieurs centaines d’emplois permanents seront créés avec la construction des nouvelles écoles. Des produits locaux seront achetés pour alimenter les écoles, ce qui aidera à accroître les revenus des agriculteurs à la fois dans le court et le long terme. Le fardeau financier des ménages pauvres diminuera avec l’accès aux écoles publiques et l’augmentation du nombre d’enfants recevant une assistance financière, ce qui atténuera la vulnérabilité des plus démunis.
Lire aussi :
http://www.haitilibre.com/article-2033-haiti-reconstruction-i-le-logement-plan-strategique.html
http://www.haitilibre.com/article-2040-haiti-reconstruction-ii-enlevement-et-gestion-des-decombres-plan-strategique.html
HL/ S/ HaïtiLibre /CIRH
http://www.haitilibre.com/article-2047-haiti-reconstruction-iii-education-plan-strategique.html

Le documentaire Pourquoi pas Haïti? sur les ondes de RDI

Le documentaire Pourquoi pas Haïti?, des réalisateurs Réal Barnabé et Dominic Morissette, sera diffusé sur les ondes de RDI, le 10 janvier à 20 h. Sujets : Radio-Canada , Pourquoi Haïti , Port-au-Prince À cinquante ans d’intervalle, M. Barnabé emboîte le pas de la grande journaliste Judith Jasmin à Port-au-Prince pour comprendre les racines du malaise haïtien.
En 1959, l’émission Premier Plan invitait en effet Judith Jasmin, une des vedettes de l’information télévisée des années 50 et 60, à se rendre à Port-au-Prince pour le tournage de Pourquoi Haïti?, le premier grand reportage de Radio-Canada dans ce pays. Elle y découvrait alors la misère du peuple haïtien.
Depuis 1970, Réal Barnabé fréquente Haïti régulièrement. Il y a fait une trentaine de séjours, soit comme reporter (la première fois en 1970 pour l’émission Format 60), soit comme formateur auprès des médias haïtiens ou encore comme père adoptif.
Quand il constate que quatre des cinq personnages clé du reportage de 1959 (dont Mirlande Manigat, qui a obtenu le meilleur score au premier tour de l’élection présidentielle du 28 novembre) sont toujours vivants, il décide de retourner avec eux là où Judith Jasmin était passée pour jeter un regard sur un demi-siècle d’un combat pour la survie en Haïti. Il reprend la démarche de Judith Jasmin pour constater, dans Pourquoi pas Haïti?, qu’il y a eu recul dans les conditions de vie des gens en général.
Ce film documentaire sera diffusé dans le cadre de l’émission Les grands reportages.
L’actualité offre de nombreuses occasions de parler d’Haïti: catastrophes naturelles, insécurité, crise alimentaire et sanitaire, tensions politiques… En cherchant à cerner les causes profondes de ce désarroi, Réal Barnabé présente la misère du peuple haïtien sous un éclairage nouveau et identifie les raisons qui permettent d’espérer un avenir meilleur. Pourquoi Haïti?, la question posée par Judith Jasmin à l’époque devient donc Pourquoi pas Haïti?
Pourquoi pas Haïti? est une production d’ORBI-XXI (www.orbi-xxi.ca), d’après une idée originale de Réal Barnabé. Le film a été produit par Yves Bisaillon et Jacques W. Lina.
(Source : Carla Beauvais, Groupe Style Communications)
http://www.guidemtlnord.com/Actualit%C3%A9s/Vos%20nouvelles/1969-12-31/article-2092828/Le-documentaire-Pourquoi-pas-Haiti-sur-les-ondes-de-RDI/1

Interview de Camille Chalmers : « Nous sommes arrivés à saturation » en Haïti

05/01/2011 Le directeur exécutif de la Plate-forme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (PAPDA) analyse les principaux facteurs qui ont conduit Haïti au chaos.
Tremblement de terre, cyclone, choléra… Les Haïtiens semblent accablés par le mauvais sort. Doit-on parler de malédiction ?
Les problèmes de Haïti sont bien antérieurs au séisme. L’ampleur des pertes causées par le tremblement de terre et autres catastrophes, l’épidémie de choléra en tête, sont d’ailleurs le résultat d’une triple absence : celle de l’État, d’une politique sociale et d’un modèle économique en Haïti. Premier problème, l’hyperconcentration démographique autour de la capitale, Port-au-Prince. À partir du début du XXe siècle, sous l’influence des États-Unis qui occupaient Haïti à l’époque, le territoire a été réorganisé autour de la capitale. Conséquence : des familles entières ont été poussées à l’exode rural, sans que des activités économiques aient été développées en ville. Puis, en essayant de faire de Haïti un pays d’exportation, sorte de “nouvelle Taiwan des Caraïbes”, François Duvalier a surtout privilégié le développement d’un secteur industriel très pointu (textile, électronique, cuir), peu créateur d’emplois, au détriment de l’agriculture qui fait pourtant vivre l’essentiel de la population. Ce qui explique le taux d’inactivité très fort dans le pays et la grande pauvreté. Le troisième point, c’est l’État haïtien, répressif et sans aucune politique sociale, sourd aux revendications et constamment affaibli par la communauté internationale durant tout le XXe siècle. Les problèmes de logement en sont le reflet. À l’origine, Port-au-Prince a été construit pour loger 250 000 habitants, alors que plus de 3 millions de personnes y vivaient avant le séisme ! Entre 2008 et 2009, on y comptait près de 15 000 nouveaux arrivants par mois, et aucun programme de logements sociaux pour les accueillir ! Résultat : une densité de population inimaginable, des gens qui s’entassent, des constructions en hauteur… Dans certains quartiers de la ville, avant le séisme, les gens dormaient à tour de rôle tellement l’espace était rare.
Quel rôle a joué la présence internationale depuis 2004 ?
L’arrivée de la force des Nations unies pour la stabilité en Haïti (Minustah) a aggravé le climat d’instabilité et d’insécurité. Le bilan est catastrophique. On a vu émerger toute une série de phénomènes de violence, notamment les kidnappings. Le commerce de la drogue s’est développé, et en même temps le trafic d’armes et d’enfants. Sans parler de la flambée des prix qui a suivi, avec l’impact sur le coût de la vie. Quant aux ONG, on en recensait déjà plus de 3 500 ou 4 000 avant le séisme – bien que seulement 400 soient officiellement déclarées. Mais le manque de coordination et de communication entre elles et le gouvernement explique les faibles résultats de leur action. C’est encore vrai aujourd’hui.
L’élection d’un nouveau gouvernement peut-elle modifier la donne ?
L’issue des élections est encore très incertaine et pose beaucoup de questions. Vu l’impopularité du candidat du gouvernement et les réactions qu’ont suscitées les fraudes massives enregistrées lors du premier tour du 28 novembre 2010, on peut s’attendre à une véritable insurrection si ce candidat reste imposé.
Comment la société haïtienne résiste-t-elle à ces crises successives ?
Nous sommes arrivés à saturation. Jusqu’à présent, la population a survécu grâce à la solidarité mais avec l’épidémie de choléra, les limites de la résistance ont été atteintes. Les liens sociaux se brisent. Les gens sont épuisés et réalisent que rien ne va changer. Le pire, c’est l’absence de perspectives. Nous sommes au pied du mur.
Comment sortir de cette impasse ?
Sans volonté politique, sans plan de concertation national, nous allons droit à la catastrophe ! Après le séisme, à aucun moment le peuple haïtien n’a été sollicité par le gouvernement pour participer à la reconstruction. Même la composante haïtienne de la Commission intérimaire de reconstruction en Haïti n’existe toujours pas. Pour moi, la priorité reste la concertation citoyenne. Il y a tellement d’organisations en Haïti qui font un travail courageux et intéressant au niveau local, et qui ne parviennent pas à faire le saut vers quelque chose de plus global. Aujourd’hui, il faut investir dans les réseaux de solidarité, mais aussi dans des réseaux de production intersectoriels (agriculture et industrie), qui sont créateurs d’emplois.
Propos recueillis par Mathilde Magnier
http://www.secours-catholique.org/actualite/dossiers/haiti-un-an-apres-le-tremblement/interview-de-camille-chalmers-nous,8528.html