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jeudi 21 décembre 2017

Haïti-Culture/Carnaval 2018 : Vers un possible bras de fer entre la Mairie de Port-au-Prince et l’Exécutif

P-au-P, 20 déc. 2017 [AlterPresse] --- Un possible bras de fer s’annonce entre la Mairie de Port-au-Prince et l’Exécutif en ce qui concerne l’organisation du Carnaval 2018 en Haïti.
La Mairie de Port-au-Prince se dit stupéfaite de la formation par arrêté présidentiel d’un comité pour l’organisation du carnaval national 2018, dont elle est totalement exclue, dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Elle déplore le fait que le maire de Port-au-Prince, Youri Chévry, ait été nommé « membre d’honneur » dudit comité, sans avoir été consulté préalablement.
L’organisation du carnaval reste et demeure une prérogative municipale, rappelle-t-elle.
Le fait par l’Exécutif de créer un comité en excluant la Mairie des démarches constitue une tentative pour « priver la commune de ses prérogatives légitimes dans l’organisation du carnaval », estime-t-elle.
Cet acte « ne fait qu’affaiblir, une fois de plus les institutions républicaines », dit-elle.
La Mairie de Port-au-Prince annonce qu’elle va continuer les planifications du Carnaval 2018, entamées depuis plus d’un mois.
Néanmoins, elle dit rester ouverte à toute collaboration franche et sans diktat.
Le 11 novembre dernier, la mairie de Port-au-Prince a organisé une rencontre de travail avec diverses personnalités du secteur artistique et culturel, qui se sont mises d’accord sur le thème du carnaval 2018 : « Ayiti jan l dwe ye » (Haïti, telle qu’elle doit être).
Les ministères de la culture et du tourisme auraient boudé son invitation à participer à ces séances de travail sur l’organisation de l’évènement, déplore la note de la Mairie.
Selon l’arrêté présidentiel, le carnaval national aura lieu les dimanche 11, lundi 12 et mardi 13 février 2018, sans préciser dans quelle ville.
Le comité chargé d’organiser le carnaval national, créé par cet arrêté est constitué de 12 personnalités dont certaines ont été membres du comité 2017.
Le carnaval national 2017 a eu lieu dans la ville des Cayes (Sud), dans le but officiel d’encourager les mouvements économiques dans le département après les dégâts causés par le passage du cyclone Matthew, les lundi 3 et 4 mardi octobre 2016, selon le vœu du président Jovenel Moïse.
La Mairie de Port-au-Prince qui s’est opposée visiblement à cette décision avait organisé son carnaval dans la commune, les dimanche 26, lundi 27, et mardi 28 février 2017.
Le président élu Jovenel Moïse avait même annoncé que les Carnavals nationaux 2018, 2019 et 2020 se tiendraient, respectivement, à Port-au-Prince, au Cap-Haïtien et aux Gonaïves.
Sous la présidence de Michel Martelly, le Carnaval national a été délocalisé à trois reprises, notamment dans la ville des Cayes, en 2012, au Cap Haïtien (Nord), en 2013, et aux Gonaïves (Artibonite, Nord), en 2014, avant de retourner à Port-au-Prince, en 2015 et 2016.[rjl emb gp apr 15 :55]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article22494#.WjtzNlvWyUk

Un Cep permanent en Haïti dans la présente conjoncture, une "voie périlleuse", selon cinq députés

Ils demandent au Sénat de surseoir au processus de désignation des représentants du pouvoir législatif
jeudi 21 décembre 2017
P-au-P, 20 déc. 2017 [AlterPresse] --- Cinq (5) députés demandent au président du Sénat, Youri Latortue de surseoir au processus de désignation des représentants du pouvoir législatif devant concourir à la formation du Conseil électoral permanent (Cep), en attendant le fonctionnement normal des pouvoirs publics, dans une lettre dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Ceci permettrait d’éviter qu’il soit formé "un Cep permanent de sélection Tèt kale, partisan et corrompu", soutiennent Joseph Manès Louis, Roger Millien, Printemps Bélizaire, Sinal Bertrand (Fanmi lavalas) et Jean Robert Bossé (Organisation du peuple en lutte, Opl), députés signataires de cette lettre.
Les députés déclarent d’entrée de jeu n’avoir aucune objection à ce que le président Jovenel Moise ait pu convoquer l’assemblée nationale à l’extraordinaire en vue de se pencher, entre autres, sur la désignation de ses trois représentants au Cep, suivant le vœu de l’article 192 de la Constitution du 29 mars 1987 amendée.
Toutefois, ils estiment qu’il n’est pas « politiquement et constitutionnellement opportun de conduire aveuglément le parlement dans cette voie périlleuse qui risquerait de balancer le pays dans l’instabilité, le chaos ».
Ces considérations « relativement simples » sont justifiées par le fait que le pouvoir exécutif est donc incapable d’inspirer confiance au peuple haïtien. « D’autant que ce pouvoir regorge de fonctionnaires soupçonnés de graves faits de corruption », avancent-ils.
Le pouvoir exécutif est exercé par un « président inculpé » des faits de blanchiment des avoirs et épinglé par le rapport de la commission sénatoriale d’enquête, et un ministre de l’intérieur, lui aussi mouillé dans ledit rapport et un premier ministre évadé fiscal, rappellent les députés.
De plus, il vassalise le pouvoir judiciaire et fonctionne au grand mépris de l’article 175 de la constitution du 29 mars 1987 amendée.
Si l’on s’en tient aux récentes déclarations du président devant quelques compatriotes de la communauté haïtienne en France, le mardi 12 décembre 2017, le pouvoir judiciaire dans sa grande majorité est corrompu.
Le chef de l’Etat a déclaré qu’il avait nommé sous pression plus d’une cinquantaine de magistrats corrompus, rappellent les députés.
Ils disent constater que le pouvoir législatif, dans sa majorité délègue ses pouvoirs au président, très remarquable dans sa formule dictatoriale « Le Président a parlé, point barre ».
À titre d’exemple, ils citent les votes de la loi organique de l’Unité centrale de renseignement financiers (Ucref) ainsi que celui de loi budgétaire 2017-2018 dans laquelle plus de quatorze (14) articles de la Constitution ont été violés, la prétendue remobilisation des Forces armées d’Haïti ( Fadh), entre autres.
Les députés recommandent des pourparlers immédiats avec l’ensemble des organisations de la société civile sur la base des dispositions de l’article 289 de la constitution aux fins de former un Conseil électoral provisoire.
Ce dernier aura pour mandat de finaliser le processus des élections des assemblées, de réaliser le renouvellement du tiers du Sénat et l’organisation des législatives de 2019 pour le renouvellement de la chambre des députés.
Le 20 septembre 2017, une liste de 36 personnalités, dont 9 femmes, aspirant à briguer trois postes au prochain organisme électoral permanent, a été publiée par le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj).
Les noms de 46 candidates et candidats figureraient sur une liste officielle de personnalités, aspirant à représenter le parlement à cette nouvelle institution électorale.
Divers secteurs, notamment politiques, continuent de dénoncer le mode opératoire de l’exécutif pour constituer un Conseil électoral permanent.
Selon le texte, dit amendé de la Constitution de 1987, l’organisme électoral permanent devrait comprendre neuf (9) membres, dont trois seront choisis, respectivement, par le pouvoir exécutif, le Cspj ainsi que l’Assemblée nationale, avec une majorité de 2/3 de chacune des deux chambres. [la emb gp apr 20/12/2017 11 :50]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article22490#.WjtyU1vWyUk