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mardi 11 mars 2008

Max Beauvoir chef suprême du vodou haïtien

Allez par tout le pays et faites des adeptes de la religion vodou ! Le culte des ancêtres, marginalisé, stigmatisé, sort de l'ombre. Lumière sur la cérémonie d'ordination du premier « Ati national ».

Le chef suprême du vodou haïtien, François Max Gesner Beauvoir (Photo: François Louis)
François Max Gesner Beauvoir a été élevé au rang « d'Ati national », chef suprême du vodou haïtien, le vendredi 7 mars 2008.

A l'occasion de cette cérémonie d'ordination, la Confédération nationale des vodouisants haïtiens (CNVH) a réuni, au local de Le Lambi Night-Club, à Mariani, des représentants de partis politiques, d'églises chrétiennes et autres cultes, des membres du gouvernement.

Hougans, mambos, initiés et autres serviteurs des dieux vodou venus des quatre coins du pays ont pris part à cette cérémonie.« Nous devons construire Haïti pour le bonheur de tous les Haïtiens. C'est sur la base de cette idée que s'est formée la Confédération nationale des vodouisants haïtiens », a déclaré le chef suprême du vodou haïtien, en scandant un Ayibobo.

Carole Demesmin chantant pendant la cérémonie d'ordination (Photo: François Louis)

Il a souhaité le relèvement du niveau de vie de la population et se désespère que tant de forces vives de la nation n'aient pu être exploitées au bénéfice du développement d'Haïti. « La force de travail du vodouisant est extraordinaire, mais on ne le reconnaît pas en Haïti. Dans les pays étrangers, cette même force de travail participe au développement », a-t-il fait remarquer.-

Le vodou, une religion à part entière
« Cette cérémonie d'élévation de Max Beauvoir au rang de Ati national étale dans toute sa vérité cette liberté de vue, de communion, de vivre ensemble que prône le gouvernement, à savoir pratiquer sa religion sans contrainte », a dit le directeur spirituel du ministère des Cultes, Henry Chéry.
Des vodouisants vêtus de leurs robes de cute assistant à la cérémonie d'ordination de l'Ati national (Photo: François Louis)

Il a fait observer que l'Etat haïtien, en conformité avec la Constitution et aux lois de la République, depuis la sortie de la loi du 4 avril 2003, reconnaît le vodou comme religion à part entière. Henry Chéry a souhaité que la religion vodou se dote de structures solides au niveau local, régional et national qui lui permettra de réguler les manifestations et actes de cette religion de concert avec l'Etat.

Il croit que la pratique du vodou peut s'exercer avec efficacité afin que ses serviteurs continuent à faire des adeptes à travers tout le pays. Religion ancestrale, élément d'intégration, le vodou a, pendant longtemps, été victime de l'incompréhension, de l'ignorance des uns et des autres, a signalé Henry Chéry qui profite de l'ordination de l'Ati national pour demander aux vodouisants d' « envisager de définir une coopération plus active avec l'Etat en faisant des propositions constructives pour le bien du pays».
Plaidoyer pour le vodou

L'ordination de l'Ati, placé sous le signe de vodou et développement, « nous offre une occasion de nous structurer pour faire avancer le pays dans l'idéal démocratique et de développement », a dit une représentante du CNVH, Carline Viergelin. Cette structuration, selon elle, est un défi, un espoir, un moment historique qui ouvre la perspective d'une nouvelle forme de vodou en Haïti. Pour cela, il faut « une prise de conscience chez le vodouisant».


Une mère entourée de ses enfants (tous deux sont réclamés par les esprits)
(Photo: François Louis)

Elle prend Max Beauvoir comme modèle, un hougan qui a consacré une bonne partie de sa vie à faire sortir le vodou, religion stigmatisée, de sa marginalisation.
Se faisant avocate du vodou, Viergelin trouve dans la religion des ancêtres le fondement pour le développement, une solide base pour un nouveau projet de société.

La confédération des vodouisants haïtiens a placé la barre très haut. Elle veut inscrire le mouvement dans le processus de la mondialisation. Aussi l'association a-t-elle pour but de guider les vodouisants et d'ouvrir un dialogue culturel avec les pays ayant des religions traditionnelles africaines comme le Brésil (Condomble), Cuba (Santeria), la Martinique (Quinbois), Guadeloupe (Coca), Trinidad et Tobago (Shango).

Un tatouage de vèvè en signe d'attachement à la religion du vodou (Photo: François Louis)

Au bord de la mer, dans le décor ruisselant de lumière du Lambi Night-Club, les tambours résonnent, les âmes tressaillaient, les dieux tutélaires veillent sur le troupeau de vodouisants. Les voix de Fabienne Denis et de Carole Démesmin enveloppaient l'assistance. Comme des vagues, elles devenaient berceuses.

Claude Bernard Sérant

Cayes-Jacmel, splendide et repliée sur elle-même

Située à 10km de Jacmel, Cayes-Jacmel est en voie de s'imposer comme le poumon en villégiature du Sud-est. Ses hôtels (de plage), ses pimpants immeubles à l'architecture ordonnée, sa beauté naturelle sont impressionnants. Une plaque tournante bien accessible qui pourrait accompagner la métropole du département du Sud-est dans la gestion de son excentricité. En toute urbanité.

Façade principale du bureau régional du MARNDR(Ministère de l'Agriculture des Ressources Naturelles et du Developpement Rural) à Cayes-Jacmel (Photo: Robenson Bernard)

Cayes-Jacmel est une municipalité que visitent ceux qui ont particulièrement arpenté Jacmel. En voiture ou à moto. Pour découvrir ses joies et ses légendes, le visiteur doit vite abandonner le formidable sens de la mesure qui prévaut généralement dans bien des villes du pays. Si l'on y parvient, on entre alors dans cette dimension inédite de la vie qui suscite souvent de la nostalgie et soulève des interrogations.


Ce qu'on aime d'abord à Cayes-Jacmel, c'est l'accessibilité de la zone: route asphaltée, beauté naturelle du paysage... Mais encore et surtout les maisonnettes (bordant les deux côtés de la route principale) mangées apparemment par les glycines du temps. D'où leur originalité plutôt troublante. Ni volets, ni rideaux. Rectangles ou losanges robustes, elles dévoilent, au premier venu, les vies intérieures en même temps qu'elles admettent le monde extérieur. La densité humaine de ces hublots qui ont leur forme propre est parlante.

Cayes-Jacmel joue le rôle d'une héroïne blessée risquant mille nouveaux périls à n'opposer aucune protection aux regards. Entre fascination et dépit, on s'y promène un carnet dans la poche. Sans risque de se tromper de la superbe cohabitation de la structure archaïque de la région avec la vision moderne de ceux qui semblent prendre en compte le trop-plein de la métropole. L'enjeu n'est pas mince: il s'agit de redéfinir l'espace urbain et sa territorialité, ses règles et représentations et les contradictions culturelles auxquelles il est allergique. Avec ou sans proportion.

Janvier Pierre Féguito, maire de Cayes-Jacmel (Photo: Robenson Bernard)

L'ambiance rurale est le point de repère auquel on accroche ses regards à Cayes-Jacmel, du moins lorsque le vertige, ce mal typiquement humain fait douter de la pertinence de l'espoir des moins nantis. Sur le plan du transport public, Cité Soleil, Arcahaie, Petit-Goâve ont fait école. Les camionnettes font bon ménage avec les taxis-motos. Beaucoup de monde et moins de tap-tap aux heures de pointe.
Dès six (6) heures du soir, la population est dans le noir, A moins qu'elle aille se consoler sur la métropole qui s'illumine de lucarnes quand il y a de l'électricité.
Cayes-Jacmel? C'est avec plaisir qu'un romancier esquisserait une passionnante psychologie de cette commune située à l'ouest de la République dominicaine qui ne cesse de convoiter les paysans, heureux de s'y rendre sans papiers tous les mercredis et samedis soir. Par bateau.
Quelle aventure!Formée de quatre (4) sections communales, en l'occurrence Ravine Normande, Gaillard, Haut Cap-Rouge et Fonds-Melon Micheneau, Cayes-Jacmel est riche en produits agricoles, tels que manioc, mandarine, orange, banane, igname, noix de coco, etc. Comme à Marigot, on y pratique la pêche à la ligne. Faute de mieux.Si l'on tient compte des somptueuses maisons de résidence construites ici et là à l'entrée de la commune, on serait tenté de croire que Cayes-Jacmel tend à changer progressivement sur le plan physique.
A ce compte, vouloir écrire sur elle revient à prétendre laisser son empreinte sur de l'eau. Tout semble y arriver avec vitesse: démographie, mobilité de la population, lente disparition de l'ancien au profit du nouveau non moins saisissable et contradictions sociales de notre temps.Sans oublier, bien sûr, la précipitation des pèlerins des paradis perdus et retrouvés. L'indifférence à ces phénomènes des 45 000 habitants concentrés sur un lopin de terre dont chaque centimètre carré paraît voué au culte de ce que Jean-Christophe Rufin appelle "La civilisation des archipels" n'est pas à démontrer.
Légitimes doléances
Cayes-Jacmel, doté de ses ateliers pilotes de technologie. (Photo: Robenson Bernard)
A Cayes-Jacmel, on a l'impression d'entrer dans les cartes postales en noir et blanc du "pays en dehors" où un soleil de midi fait ressortir les détails des scènes de rue; où le fracas des taxis-motos ou des tap-tap surchargés semblent plus présents que toute autre chose. Que dire des locaux du Tribunal de Paix ou du Commissariat de Police?
Comme tout citoyen ordinaire de la Commune, le maire Janvier Pierre Féguito est très enthousiaste à énumérer les doléances de la population: Hôpital moderne, école professionnelle, eau potable, électricité, logements sociaux, plages publiques. « Nous avons récemment posé la première pierre pour la construction d'une usine agro-industrielle », s'enorgueillit-il en indiquant que c'est un bon signe pour la relance de la production nationale.
Pour contrer la vie chère ou ses avatars potentiels?L'homme qui s'est réjoui que sa municipalité dispose des deux meilleures plages de la région (Raymond-les-bains et Petit Mouillage) dit apprécier la présence de médecins cubains à Cayes-Jacmel. « Ils font de leur mieux pour venir en aide à la population dont les besoins dépassent largement la capacité du centre de santé de la mission Béthanie et du dispensaire (public) de Cap-Rouge », raconte-t-il à qui veut l'entendre.
Les vivants et les morts
Point n'est besoin d'être un investigateur des traitements culturels de la mort en milieu rural, pour se rendre à l'évidence que sur la route principale de Jacmel comme à Cayes-Jacmel, les gens cohabitent avec leurs morts. Sans vouloir, pour autant, les ressembler. De magnifiques tombes sont érigées sur des habitations selon un quelconque mythe fondateur qui sous-tend, oriente et explique (sur le mode divinatoire) l'importance accordée par les familles à la mémoire de leurs chers disparus à qui elles tendent d'insuffler de la vie pour continuer leur vie finie. Dans l'au-delà.
Voilà qui constituerait, pour tout sociologue un élément de recherche aidé du savoir initiatif et empirique de ces populations si attachées, somme toute, à leur thanatopraxis. Sans détermination idéologique, ni culture du deuil, ou nihilisme ancestral. « Dans notre milieu, la mort n'est frappée d'aucun tabou: aucune mort n'est naturelle. C'est un assassinat, un arrachement, une coupure », professe un riverain, frisant la soixantaine, qui s'est dit conscient d'avoir reçu sa vie de ses grands parents pour mieux achever la sienne. Ce qui explique la dissymétrie existante en chaque homme, entre sa conscience infirme et la vie finie qui l'incarne dans le processus d'intégration sociale.
-Le défi de la modernité-
Depuis quelque temps, les gens à Cayes-Jacmel ne vivent plus exclusivement de l'agriculture, de la pêche ou du commerce informel. Le sol étant épuisé, la pêche rendant de moins en moins dans cette zone côtière polluée, le nombre d'hommes et de femmes qui travaillent est réduit considérablement. La plupart passent leur semaine en ville, occupant de menus emplois, vendeurs domestiques, chauffeurs, femmes de ménage ou travailleurs du port.
Le Taxi-moto, un phénomène plutot récent en milieu rural. A Cayes-Jacmel l'offre repond assez bien à la demande (Photo: Robenson Bernard)
D'autres passent leur temps sans rien faire. On les voit par petits groupes, causer entre eux. Ils sont jeunes et bien portants en apparence. Il y en a qui sont, en plein midi, munis d'une lampe de poche: ce qui signifie qu'ils ne rentreront à la maison qu'à l'heure du crépuscule.

Après des minutes en 4x4 ou à moto, le ruban d'asphalte (qui semble de création récente) débouche sur une route en terre battue qui mène à Fonds Jean-Noël ou à Peredo. Bref, rien ne détermine plus profondément Cayes-Jacmel que la place qu'elle fait à l'expansion de la ville de Jacmel, confrontée désespérément aux bizarreries du sous-développement chronique. Et aux exigences de la modernité.

Robenson Bernard

Chancerelles: des services logés dans un cadre attrayant

Le directeur général du Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP), le Dr Gabriel Thimoté et l'ambassadeur des États-Unis, Janet A. Sanderson, ont procédé, samedi, à l'inauguration des nouveaux locaux devant loger les services de maladies infectieuses à la Maternité Isaïe Jeanty (MIJ). Un cadre attrayant et plus approprié pour les femmes mais aussi un pas parmi tant d'autres à effectuer.
Désormais, les femmes défavorisées constituant la principale clientèle de la Maternité Isaïe Jeanty, communément appelé Chancerelles, seront accueillies dans un cadre plus digne et plus approprié lorsqu'elles doivent se faire dépister. Car les locaux fraîchement rénovés devant abriter le Centre de dépistage du Vih/sida et de la prise en charge des PPVIH (Personnes vivant avec le Vih/sida) ont été inaugurés, le samedi 8 mars 2008, à l'occasion de la journée internationale de la femme.


Logés dans le même bâtiment que le service prénatal dont les travaux de réhabilitation ont été financés par le gouvernement américain à travers le projet PEPFAR, ces services de maladies infectieuses permettront à un nombre plus élevé de femmes enceintes de se faire dépister et de PPVIH de trouver des soins psychologiques nécessaires. Pour y parvenir, de nouvelles ressources ont été allouées récemment à ce centre hospitalier qui dispense des soins en maternité et en gynécologie.
« La santé des femmes haïtiennes est une priorité pour le ministère de la Santé publique », a affirmé, le Dr Gabriel Thimoté, directeur général du MSPP, se basant sur le programme de soins obstétricaux gratuits lancé par son ministère en janvier 2008.
Mais ce programme, a constaté Le Nouvelliste, n'est pas encore effectif jusqu'à présent à la Maternité Isaïe Jeanty, comme c'est le cas dans d'autres centres hospitaliers du pays.
Ce retard, selon le Dr Thimoté, est dû à un ensemble d'obstacles rencontrés au niveau dudit ministère. « Je suis heureuse de constater l'intérêt croissant que font montre le gouvernement haïtien et les partenaires des différents secteurs sociaux de la vie nationale en vue d'améliorer les conditions sanitaires de la population », s'est réjouie, Janet A. Sanderson, ambassadeur des Etats-Unis, présente aussi à la cérémonie inaugurale.
Mme Sanderson a réaffirmé l'engagement du gouvernement américain visant à appuyer des programmes orientés vers l'amélioration de la santé de la femme haïtienne qui, reconnaît-elle, paie le lourd tribut de violences et de discriminations de toutes sortes.« Maintenant que la Maternité Isaïe Jeanty est dotée de nouveaux services et d'un laboratoire performant, nous sommes convaincus que notre objectif visant la prise en charge intégrale des femmes sera atteint », a indiqué, pour sa part, le Dr Camille Figaro, directeur médical de cette institution sanitaire, préoccupé aussi par la formation des résidents en vue du renforcement de la qualité des soins de santé offerts à la MIJ.
Il a profité de cette cérémonie, à laquelle participait la ministre à la condition féminine et aux droits de la Femme, Marie Laurence J. Lassègue, pour faire remarquer que 1 500 femmes enceintes ont été dépistées depuis juillet 2007 et 121 d'entre elles se sont révélées positives.
Par ailleurs, le Dr Figaro se dit certain que les autorités normatives du ministère de la Santé publique vont continuer à assister la Maternité Isaïe Jeanty qui fait face à de nombreux problèmes d'infrastructures. Lundi dernier, la MIJ a bénéficié d'un lot d'équipements de la part de Haiti's National Plan, une entité de gestion du projet MSPP/CDC/PEPFAR. Mais il reste encore beaucoup à faire au sein de ce centre de maternité qui offre ses services aux femmes démunies du pays depuis 1942.
Victor Jean Junior
Commentaires:
C'est dommage qu'il y ait partout et en tout la présence de l'ambassadeur américian dans ce genre d'inauguration. On aurait aimé croire que le gouvernement haitien soit en mesure de réaliser ce genre de transformation au niveau des institutions de service.

Les détritus valent de l'argent

Carrefour-Feuilles n'est plus le quartier insalubre et violent qu'il était, il y a deux ans. Le projet de collecte des déchets solides financé par l'Inde, l'Afrique du Sud et le Brésil (IBSA) en est pour quelque chose.

Des dizaines d'hommes et de femmes équipés de brouettes, de pelles et de balais sont quotidiennement à l'oeuvre à travers les rues de Carrefour-Feuilles. Motivés, ils sensibilisent aussi les gens à ne pas jeter les détritus par terre.

Au bout de quelques semaines de la grande croisade, leurs efforts se sont révélés payants. « Les 25 quartiers de Carrefour-Feuilles sont plus propres qu'avant », se réjouit Joseph, un jeune universitaire dans la vingtaine résidant dans ce quartier jadis sous la coupe de gangs armés.



Un centre de triage et de transformation des ordures a été construit à Savane Pistache, un quartier de Carrefour-Feuilles.
Une partie des déchets collectés est transportée vers ledit centre. Là, on fait un premier tri. On extrait les papiers, les verres, les métaux et les plastiques.

Les papiers sont utilisés pour la fabrication des briquettes destinées à la cuisson. Et, les autres déchets sont pour l'instant jetés à Truitier, l'une des plus importantes décharges du pays. Pour le transport des déchets, deux camions sont à la disposition du groupe. « Nous comptons bientôt construire un centre de compostage afin de transformer ces détritus en engrais », annonce Dimanche Jean Gérald, responsable du centre de triage. Quelque six mille briquettes sont déjà fabriquées dans le cadre du projet.

Cette quantité est jugée insuffisante pour être mise sur le marché. « Nous ne voulons pas être en rupture de stock », a répondu M. Dimanche lorsqu'on lui a demandé quand est-ce que les briquettes seront mises en vente. Une fois commercialisées, croit-il, la population achètera les briquettes avec empressement en lieu et place du charbon de bois.

"Seulement huit briquettes de papier suffisent à la cuisson d'un repas relativement consistant. Le tout en moins d'une heure, a affirmé Jeanneus Verdieu, responsable de la section de briquettes au centre de triage. En termes d'argent et de temps, ce sera plus économique que le charbon de bois." A côté des briquettes fabriquées avec de l'eau, du papier ou carton mélangé avec de la poudre de bois, on fabrique aussi des balais pour le nettoyage des rues.


Quelque 300 jeunes et adultes de Carrefour-Feuilles gagnent leur vie à partir de ce projet qui vise à consolider le processus de lutte contre la violence dans la zone. Pour ne pas créer des frustrations, on fait travailler les gens en rotation.

Toutes les deux semaines, on embauche de nouvelles têtes. "Le projet a beaucoup d'importance pour Carrefour-Feuilles, a indiqué Otley Adam du centre de triage. Grâce à cette activité, beaucoup de pères de famille, comme moi, arrivent à envoyer leurs enfants à l'école."Les briquettes de papier sont une alternative au charbon de bois, a enchaîné Ginette Séjour elle aussi affectée à la section du triage. J'espère que les gens vont les acheter en vue de mettre fin au déboisement du pays.

Inauguré en décembre 2007 et réalisé dans le cadre de la coopération Sud-Sud, le projet de collecte des déchets solides financé par l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud, selon les responsables, touchera sous peu d'autres quartiers populaires du pays.

Jean Pharès
Jérôme

La BID soutient un projet de restaurants populaires de Yélé Haïti

Le Fonds de la banque régionale de développement offre une enveloppe de plus de 350.000 dollars à la fondation de Wyclef Jean pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin à travers l’ouverture de "cuisines" dans des bidonvilles
lundi 10 mars 2008,
Radio Kiskeya
Grâce à un don 357.680 dollars de la Banque interaméricaine de développement (BID), la Fondation Yélé Haïti de la star haïtiano-américaine du hip-hop Wyclef Jean va créer un centre d’appui entrepreneurial destiné à encourager des femmes à diriger des restaurants populaires dans les bidonvilles de Port-au-Prince, dont Cité Soleil.
Selon un communiqué de la BID, ce projet, qui facilitera le développement de micro-entreprises dénommées cuisines, sera cofinancé par le Fonds multilatéral d’investissement (MIF) de la banque régionale de développement et Yélé Haïti. Cette fondation versera pour sa part une contrepartie de 153.000 dollars.
Une assistance sera apportée à au moins quinze cuisines qui pourront générer 225 emplois directs et d’autres emplois supplémentaires dans les communautés où elles seront établies. Il est également prévu la création d’une coopérative qui assurera la gestion de la logistique et des achats.
Le communiqué de la BID précise que l’implantation du centre d’appui entrepreuneurial favorisera le renforcement de Yélé Haïti qui fournira une formation et une assistance aux femmes responsables des cuisines et à d’autres personnes souhaitant lancer des petites entreprises similaires dans leurs quartiers. Les clients bénéficieront de conseils pour la préparation des plans directeurs et le maintien d’une comptabilité de base, d’une gestion financière et d’un plan de commercialisation.
« Dans le cadre de ce partenariat, nous avons été en mesure de développer un modèle unique de micro-entreprise, les Yélé cuisines » a indiqué la présidente de Yélé Haïti, l’ancienne ministre Maryse Pénette Kédar. « Wyclef Jean et tous les membres de la fondation sont enchantés par cette nouvelle expérience et nous nous réjouissons de travailler de concert avec la BID afin d’offrir de nouvelles opportunités à des milliers de femmes en Haïti », a conclu la responsable.
La Banque interaméricaine de développement qualifie de succès les partenariats réalisés par Yélé Haïti notamment avec le Programme alimentaire mondial (PAM), l’Agence canadienne de développement international (ACDI) et l’opérateur de téléphonie mobile Voilà. Elle souligne aussi que, sous le leadership de l’artiste de renommée internationale, la fondation s’est déjà engagée dans d’autres projets portant sur l’éducation, la santé, l’assainissement, les sports et la culture.
Le MIF est un fonds autonome géré par la BID. Sa mission consiste à stimuler le développement du secteur privé en Amérique latine et dans les Caraïbes, particulièrement dans le domaine des micro-entreprises. spp/Radio Kiskeya

http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4789