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lundi 25 février 2008

Le premier ministre prêt à défendre son gouvernement

Le premier ministre, Jacques Edouard Alexis, se déclare prêt à expliquer le contenu de sa déclaration de politique générale et son action face à la cherté de la vie. " Je me rendrai au palais législatif de très tôt jeudi pour répondre à l’interpellation des députés ", assure le premier ministre.
Jacques Edouard Alexis a effectué deux déplacements en province au cours de ces dernières 72 heures.
Le premier ministre, accompagné du ministre canadien de la coopération internationale, Maxime Bernier, avait donné jeudi le coup d’envoi du projet de construction de la route Jérémie – Cayes. Ce projet financé par la Banque Interaméricaine de Développement (BID) et le gouvernement canadien est évalué à 172 millions de dollars.
Samedi dernier le premier ministre avait présidé la cérémonie d’inauguration d’une nouvelle école aux Gonaïves.
De plus, la ministre du commerce, Maguy Durcé, annonce la création de 15 000 emplois au cours de l’année 2008. Tout en rappelant que la vie chère ne dépend pas de son ministère, madame Durcé soutient que le gouvernement s’applique à relancer la production agricole et à augmenter les infrastructures agricoles et routières.
La ministre du commerce lance un appel à la patience, précisant que de nombreux projets sont en cours d’exécution.
Dans le même temps, le porte parole de la Fusion des Sociaux démocrates, Micha Gaillard, estime qu’un remaniement du gouvernement est une urgence.
Selon lui les différentes actions des ministres ne sont pas synchronisées ce qui implique un manque de cohésion dans le programme gouvernemental. " La Fusion est inconfortable et souhaite que le gouvernement pluriel cède la place à un gouvernement de coalition ", dit-il expliquant qu’un ministre doit pouvoir donner une orientation dans son secteur d’activité.
Micha Gaillard affirme avoir fait connaître sa position au chef de l’état, René Préval mettant l’accent sur la nécessité d’une bonne cohésion au sein de l’équipe gouvernementale.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=13518

Traduction Jonas Jolivert
jonasjolivert@free.fr

Des sénateurs sont préoccupés par l’interpellation du premier ministre

Plusieurs sénateurs ont exprimé leur opinion sur l’interpellation du premier ministre, Jacques Edouard Alexis, par la chambre des députés prévue le 28 février prochain. Certains sénateurs réclament le respect des prérogatives de la chambre des députés, alors que d’autres proposent un sursis en faveur du gouvernement qui a signé un accord avec le sénat visant à soulager la misère de la population.
Le sénateur Youri Latortue (LAA) dénonce les manœuvres d’intimidation visant des parlementaires à 4 jours de la séance d’interpellation du premier ministre. Il révèle que des officiels se préparent à convoyer des centaines d’individus de la province vers la capitale en vue de supporter le premier ministre. " On peut donner de l’argent à ces personnes c’est dire qu’il y a des ressources qui pourraient être utilisées pour soulager la misère de la population", ajoute t-il.
De son coté, le sénateur Joseph Lambert (Lespwa) met en garde contre le renvoi du premier ministre Alexis qui selon lui entraînera une aggravation de la situation économique.
Le sénateur Lambert dit craindre une catastrophe économique et demande au président de la chambre basse et aux députés de comprendre les enjeux politiques de la conjoncture. " Si le gouvernement est renvoyé les prix grimperont et la population rendra les élus responsables de la situation", dit-il souhaitant qu’un sursis soit accordé au gouvernement.
Le sénateur Andrice Riché (OPL) est du même avis et propose que la séance d’interpellation serve à la présentation du plan d’action du gouvernement face à la cherté de la vie. " Il ne devrait pas y avoir de vote, les députés pourront accorder un délai de 2 mois au premier ministre afin de voir les résultats de son action", ajoute t-il.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=13517

Haïti Football...Wagneau Eloi…Un pari risqué…

La disparition prématurée d’une des plus grandes gloires du football haïtien a relégué heureusement au second plan une décision d’une importance capitale pour le monde des fans du ballon rond.
Le décès de notre Timanno Emmanuel Sanon a plongé la société haïtienne dans un moment improbable mêlant tristesse et nostalgie. Malgré la divulgation des informations faisant état de sa santé précaire dûe à un cancer du pancréas, on a eu l’impression qu’on le croyait immortel. Manno sanon est de fait immortel. Immortel comme tous ceux-là qui ont contribué à forger une âme nationale à ce pays.
L’autre nouvelle prête à être divulguée devrait être en effet l’annonce par les instances de la Fédération Haïtienne de Football de la nomination de l’ex-footballeur professionnel ayant défendu les couleurs du Lens et de Monaco, Monsieur Wagneau Eloi.
Sans vouloir nous immiscer dans des domaines qui ne sont pas de notre compétence nous croyons avoir le droit d’émettre des opinions surtout quand comme fan de foot, soucieux et désireux de revoir le football haïtien se réorganiser derrière des objectifs accessibles, nous observons que des décisions importantes sont adoptées sans tenir compte de la logique élémentaire de mise dans tout exercice de ce genre.
Le monde du football européen a du retenir des aspects sans doute positifs de la carrière de Monsieur Wagneau Eloi cependant on aurait du mal à la qualifier de brillante ou exceptionnelle. On se rappelle encore comment il avait refusé de porter les couleurs nationales dans l’attente d’un appel de l’entraîneur français de l’époque, appel qui n’est jamais venu.
On sait très peu sur son palmarès avec la sélection nationale d’Haïti.
Ces arguments ne sauraient faire bouger la balance ni dans un sens ni dans l’autre en ce qui concerne ses capacités à bien mener une mission d’entraîneur de sélection nationale. Cependant on peut évoquer de sérieux bémol sur sa prédisposition à une telle fonction. Avait-il orienté sa reconversion vers un éventuel poste de sélectionneur ?
Se croit-il capable de diriger une sélection par le simple fait d’avoir évolué en première division en France ?
Est-il conscient du terrain miné que représente le monde du football haïtien ?
Il suffit en effet de s’approcher comme observateur ou voyeuriste indiscret pour ce rendre compte que le football haïtien et une copie conforme de la situation globale du pays. Dans une sorte de « melting pot » insalubre se mélangent incapacité, incompétence, envie, jalousie, ego surdimensionné. Le produit de la fonte de ces ingrédients dans le creuset haïtien est un breuvage immonde, nauséabond qui éloigne ceux qui pourraient faire preuve de la vision indispensable pour la réussite du football haïtien en 2008.
Les instances du football semblent évoluer pieds et mains liés à des intérêts divergents qui voient tout sauf l’intérêt intrinsèque du football pour le football et ses acteurs principaux. On perd son nord quand on écoute sur les ondes des interventions de certains individus proches de ce secteur ou ils expriment des idées qui font comprendre que le football haïtien est atteint d’une maladie proche de la peste. Des critiques pour critiquer, des critiques dures et acerbes vous invitent à quitter les lieux et à s’éloigner de ses airs pour éviter ces émanations plus que contagieuses.
Dans ce contexte, la présence d’un entraîneur mi-haïtien, mi-étranger représente ne très mauvaise limonade présageant la chronique d’un échec annoncé.

D’après les informations qi circulaient autour de la nomination de Monsieur Wagneau Eloi comme sélectionneur national, il était question d’un projet de 32 pages affichant clairement les exigences de la nouvelle équipe dont l’objectif avoué serait d’acheminer le football haïtien de l’amateurisme désarticulé vers le professionnalisme. Incohérence et incongrues !
Comment se situe Monsieur Wagneau Eloi par rapport à cette nécessité d’aller vers le professionnalisme ? Un footballeur professionnel reçoit par osmose les aptitudes d’un entraineur professionnel par magie ou dispositions tacites ou innées? Un entraineur amateur peut-il aider à la professionnalisation du football ?
Il faut reconnaître qu’aujourd’hui, la situation socio-économique du pays ne lui permet pas les moyens que réclament le secteur football même si on est unanime à accepter la potentialité des retombées financières liées à l’exportation de nos talents.
Nos adversaires de la zone de la CONCACAF mettent les moyens pour nous devancer dans un domaine ou le talent ne suffit plus. Ils font appel à des entraineurs d’expérience ; ils disputent des matchs avec les meilleures sélections du monde. Les budgets alloués pour la préparation des éliminatoires de la coupe du monde dépassent largement ce que nous nous mettons à la disposition de secteur comme l’éducation et la santé chez nous.
Ils exportent des joueurs qui évoluent dans les grands championnats européens et dans des grands clubs européens.
En imaginant le pli des exigences de l’entraineur nous pouvons déjà dire que Haïti ne pourra pas les honorer…
Tout ceci c’est pour dire que sauf un grand miracle nous ne pouvons pas disputer une place qualificative pour la coupe du monde 2010. Le fameux « Back to Africa » reste un rêve de gosse, un vœu pieux que la réalité du monde du football d’aujourd’hui nous choquera comme une gifle pour nous réveiller de notre torpeur. On ne prépare pas une équipe pour une coupe du monde en ramassant deux ou trois conneries aux Etats-Unis pour les expédier ensuite en Haïti. On ne peut pas prétendre surpasser le Guatemala quand les guatémaltèques jouent en amical contre l’argentine et nous contre Cuba ou la Martinique. Nous ne pouvons pas surpasser le Honduras quand leur avant centre joue comme titulaire avec l’inter de Milan en Italie.

Nous devons commencer par nous organiser là ou les demandes en ressources sont moins exigeantes. Les catégories inférieures…Pour Africa 2010 continuons à rêver.
La disqualification de la sélection nationale pour la coupe du monde de 2010 fera probablement tomber les têtes. Et comme on dit chez nous Wagneau Eloi et son staff arrive avec le fouet et les « froques » rabaissées pour se faire mettre.
Mais que diable va-t-l faire dans cette galère !
Nous ne serons pas fâché ni déçu cependant si cette équipe à la tête de la sélection pouvait insuffler un je ne sais quoi qui permettrait de redorer le blason du football haïtien. Cependant nous n’avons plus l’âge de faire preuve ni de naïveté ni d’ingénuité.

Il est beau de rêver mais la réalité nous pousse à croire que le pari Wagneau Eloi reste un pari risqué pour lui, pour les instances de la fédération haïtienne de football et pour le football haïtien.
Lundi 25/02/08
DL

Haïti – Insolite : "Panama mwen tonbe…"



Il s’agit d’une foire annuelle de chapeaux à ciel ouvert organisée spontanément durant les trois jours gras par des artisans, des chapeliers qui investissent l’aire du Champ de Mars, site officiel du carnaval. Chaque année, à la même époque, ces artisans à bout de souffle exposent à même le sol leur production sur le parcours du carnaval dans une tentative désespérée d’écouler des stocks d’invendus qui leur restent sur les bras souvent depuis des mois. Mais, tous leurs efforts se sont avérés vains. Ils sont repartis bredouilles puisqu’ils se sont heurtés à un marché totalement verrouillé, dominé par l’industrie des képis.
Le combat est inégal entre pot de terre et pot de fer. C’est David contre Goliath. Livrés à eux- mêmes, ces petits artisans, qui ne bénéficient d’aucun appui imaginatif et intelligent du gouvernement, savent que leur secteur -même s’il représente l’un des symboles de la créativité et du savoir-faire de l’artisanat haïtien- est à terme menacé.
Le chapeau n’a plus la côte et surtout n’a pas les reins assez solides pour soutenir cette concurrence déloyale. Pourtant, les chapeliers rivalisent de créativité dans cette foire spotanée afin de capter les rares acheteurs qui s’attardent devant leurs étalages, admirant leurs talents sans leur offrir des chances de vente significatives. La mévente constatée dans ce secteur, quand on y regarde de plus près, n’est pas le fruit du hasard et de la désaffection que subit l’artisanat haitien.
Singulièrement, l’utilisation de plus en plus rare du chapeau est la résultante d’une combinaison de facteurs tels l’effet de mode, la limitation de la production qui ne peut pas répondre aux commandes massives et surtout l’absence d’une politique gouvernementale d’appui au secteur artisanal.
Non seulement les pouvoirs publics n’encadrent pas l’artisan, mais ils ne développent aucune politique promotionnelle incitant la population à privilégier la consommation locale. On imagine aisément les ministères du tourisme, de la culture, de l’éducation et des affaires sociales -dont dépend d’ailleurs l’artisanat- lancés dans un effort conjugué en vue d’absorber la production soit en la subventionnant ou en achetant ces jolis chapeaux à des fins de distribution directe aux carnavaliers. Juste un zeste d’imagination ajouté à une once d’amour et un tout petit peu de souci du bien-être collectif ...c’est pas sorcier LPP/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?breve1628
Commentaires :
Le titre même de ces réflexions de notre compatriote Liliane a du attirer l’attention de tous ceux qui comme nous respirons et exhalons par les pores et les poumons tout ce qui fait de nous ce que nous sommes et que nous vantons d’être : des haïtiens natif-natals.
« Panama mwen tonbé » est un hymne à l’haitianité. Les troubadours sur le tarmak de l’aéroport international François Duvalier recevaient la bienvenue sur les airs de cette chanson :mwen soti lavil jakmel, mwen prale la vale/ Annarivan lakou benè panama mwen tonbe/ Panama mwen tonbe, Panama mwen tonbe/Panama mwen tonbe/sa ki dèyè ranmase li pou mwen.
Les haïtiens portaient des chapeaux. Et le Panama en était un des différents styles de la créativité débordante de nos chapeliers. Le Panama était le symbole d’une société qui fut. Une société avec ses inégalités certes mais une société avec des caractéristiques sui-generi identifiables, reconnaissables et « reproduisibles ».
Le vent de la deuxième indépendance a tout balayé, il a su comme ce serment sorti de la bouches des classiques français, tout-ce-bruit-pour-rien a su ingénieusement balayé notre fondement encore mal assuré.
Sans fondement sans confiance en nous et surtout en ce qui était bien et bon en nous, on est parti dans tous les sens en quête d’une putain d’identité qui n’a rien à voir avec nous.
Ce qui dans d’autres sociétés est vécu comme de la marginalisation d’un groupuscule qui se veut non-aligné, est ressenti chez nous comme modèle à pérenniser et transmettre de génération en génération.
C’est dans cette mouvance que le Panama a du laisser la place aux têtes papous des rasta et leur dread locks, notre carabela aux boubous africanoïdes.
Mais à la descente de l’avion après avoir surmonté le choc du paysage de Cité Soleil vu du ciel, ce serait apaisant d’écouter PANAMA MWEN TONBE pour revivre l’immense émotion ressentie une fois en 1998 lors d’un voyage à Cuba.
Après un séjour de deux semaines sur la terre de Fidel Castro, après une expérience médicale désastreuse avec un parent, je retournais enfin à Haïti chérie. Après les formalités d’immigration juste le temps de passer en salle d’attente avant l’embarquement, les voyageurs étaient remerciés une dernière fois par les notes musicales attendrissantes d’un petit groupe de musiciens exécutant du son typiquement cubain.
Au moment de mon passage, automatiquement ils se sont mis a jouer « mwen soti lavil jakmel, mwen prale lavale ». Pour moi c’était le plus beau des cadeaux. Les musiciens avaient lu sur mon visage toute la fierté de mon haitiannité. J’ai chanté avec eux. J’ai dansé seul. Je suis parti vers Haïti le cœur en joie, disposé à dire aux chimères et aux zenglendos que vous avez encore une fois perdu la bataille !
Avec les initiatives visant la relance des activités touristiques nous souhaitons une nouvelle vie aux Panamas et à nos chapeliers. Les stylistes de la mode de chez nous pourraient bien essayer de leur donner un coup de main.