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mercredi 29 septembre 2010

Jean Hector Anacacis, le trouble-fête

Haïti: Sacré Ana ! Né le 20 juillet 1955 à Cayes-Jacmel, dans un paysage de rêve, il a peur qu'on le loue ; il le désire pourtant.

La candidature du sénateur de l'Ouest, élu en 2006 dès le premier tour, était prévisible dans ce contexte de guerre ouverte à l'intérieur de la plate-forme présidentielle INITE. Enjoué mais aussi sérieux, dans ce payage orageux, Jean Hector Anacacis n'avait qu'une idée en tête: être désigné comme candidat à la présidence par cette dernière. Se présenter sous la bannière du MODEJHA est un tour de force.
Voici donc revenu, pour Ana, comme le surnomment familièrement ses proches, le temps des sunlights, des émotions fortes et des débats d'idées.
Animal politique doué d'un sens aigu de la communication, et assez indépendant pour échapper à la main mise de tous les partis, diplômé en Sciences comptables à l'INAGHEI (1997) et en Sciences Commerciales à l'Institut des Hautes Etudes Commerciales et Economiques (IHECE, 1987), il a tout connu : une enfance pénible avec une mère analphabète, Caméla Athis, fille naturelle du tout puissant André Simon, député "à vie" de Cayes-Jacmel sous les Duvalier, l'extrême solitude et la misère d'un animateur social engagé dans l'éducation communautaire et le développement durable, la hargne créatrice et les tourments d'un petit entrepreneur. Avec une intense gamme de sentiments, Jean Hector Anacacis, sourire aux lèvres, vraiment sympathique, parle avec une âme d'enfant de sa vie : les difficiles années d'études, d'abord à Cayes Jacmel (mwen te lou kankou pwa sinkant, mwen fe preparatwa 1 twa fwa), ensuite à Port-au-Prince, avec des hauts et des bas ; parrainé par son grand-père André Simon, le premier « djob » aux Presses Nationales d'Haïti sous la direction de Gabriel Ancion, où il passa plus de dix ans (du plus petit grade, opérateur de Linotype, au plus gratifiant poste, Directeur Commercial) ; la rencontre et le compagnonnage avec de grands militants de gauche (René Théodore, Gérard Pierre-Charles, Marc Romulus, Max Bourjolly, Chavannes Jean-Baptiste, Evans Lescouflair, Michel Hector, Suzy Castor), l'ère de Titid avec ses tempêtes dévastatrices, les premiers contacts avec René Préval, les élections de 2006...



René Théodore ? Ce fut la grande rencontre de sa vie. Têtu, obsédé par les choses de l'esprit, le marxisme, le théâtre, décapant, imprévisible, Anacacis est un bonhomme complexe, aussi fier d'avoir collaboré avec René Théodore contre les militaires ou Prosper Avril que d'avoir connu Jean-Bertrand Aristide ou Sylvio Claude.
Epouvantables, insensées, "Makaron", les années 1986-2004 furent celles des déconfitures, des échecs en cascade, jusqu'à l'exil de Jean-Bertrand Aristide, « un Pol Pot pour René Théodore », se rappelle Jean Hector Anacacis. Le procès ne fait que commencer. D'autres acteurs, vivants ou morts, viendront, incendiaires ou hagiographes. Or, soyons - en sûrs, leurs témoignages ne permettront pas davantage de porter un jugement tranché sur cette période tumultueuse où les cadavres se ramassent à la pelle.
Une passion profonde
L'originalité et la force de cette vie, c'est que le bilan et les ressorts substantiels portent la marque d'un tempérament de battant et d'homme de presse. Marqué par de remarquables efforts d'auto-évaluation et de perfectionnement, son long passage aux Presses Nationales a totalement transformé sa vie et l'a accoutumé aux livres, à leur valeur intrinsèque et à leur ample métamorphose : il est le PDG de la Maison d'impression Kay-Ana (Imprimerie) et le gérant responsable du périodique Haïti - Unité (fondé le 3 mars 2006).
Le temps ne viendra sans doute pas de sitôt où il sera possible de juger avec sérénité Jean Hector Anacacis en tant que sénateur. Si jamais il vient. Son secret ? Il réside dans l'absence absolue de méchanceté ou de trivialité. Cet homme politique si attentif aux travers de ses pairs et aux dérèglements de l'Exécutif est un idéaliste : de fond en comble, preuve est faite qu'il y a un seul et même Anacacis dont la plus grande passion est ancrée dans l'élaboration et l'accomplissement de travaux d'éducation communautaire et de développement durable. Responsable de la fondation Solidarité pour un Appui au Développement Local (SOPADL) et Directeur du Centre de formation en Animation Communautaire (CFAC), auteur de divers matériels didactiques à l'intention des organisation de base (you zouti kontabilite pou òganizasyon Popilèm 107 mirak ak te lakay), il a reçu une formation au Brésil sur la comptabilité des ONGs et l'animation sociale à l'IBASE (Institut Brésilien d'Analyses socio-Economiques). Parallèlement, au travers de confidences touchantes, ce fort en gueule - tellement soucieux de faire découvrir ce qu'il estime être son vrai visage - donne, de sa ville natale et de lui-même, une image profondément moins caricaturale, plus humaine, dirait-on.

Il est devenu gauchiste, communiste par opposition à la fatalité ambiante, aux malheurs séculaires des classes démunies. Une foi ardente en la perfectibilité des hommes qui le pousse à s'engager avec force dans des projets de santé, d'adduction d'eau potable, de curage de canaux, d'alphabétisation dans les quartiers défavorisés de Port-au-Prince. En écho au métier de son père (Théodore Anacacis) qui a été obligé d'aller travailler à Santo domingo comme coupeur de canne pour échapper à la fureur d'André Simon, il se livre avec jubilation (jusqu'à l'introspection), avouant ses coups de coeur, dévoilant ses états d'âme : « Je suis un pêcheur... C'est ma seule vraie passion... » C'est un être blessé, fils à maman, qui parle sur le ton de la confession, de cette tristesse rentrée. Presque sans élever la voix. Père attentif et responsable, il a quatre enfants: deux filles d'un premier lit (Fabienne et Fabiola) et deux autres avec la Dame avec qui il vit en union libre depuis plusieurs années (Anne-Sophie et Olivier).
Donc, voici un politicien qui charme, même s'il donne effectivement l'impression de trop souvent flotter. Rarissime. Avec un discours un peu bon enfant, mais qu'on devine sentimental, quand il dit qu'il aime la vie simple, les petites gens, la terre, l'arrière pays. Utilisant un langage imagé et une posture théâtrale, tout son art est d'aller au plus profond avec l'air de ne pas y toucher. C'est que le monde politique est traversé de part en part par la duplicité, l'imposture, la bêtise et le cynisme. Entre les mots, les gestes, l'enfance surgit. Brave nature humaine !
Un intarissable bavard
A supposer que l'on fasse introspection vertu, les surprenantes révélations de Jean Hector Anacacis seraient, sans nul doute, pour la postérité, consignées dans des livres d'histoire. Bien trop fin pour laisser percer son jeu, avec son art inimitable du « scoop », il a offert jusqu'ici aux Haïtiens une image sulfureuse, contradictoire, fascinante, singulière. « René Préval ne m'appelle jamais pour me donner des instructions, précise-t-il sans aucun détail. J'anticipe au contraire. Par contre, il arrive souvent que je l'influence. Vu mes rapports étroits avec Jude Célestin qui remontent à plusieurs décennies, qui remontent à nos années studieuses, le président passe parfois par ce dernier pour me faire taire. » D'ailleurs, reconnait-il avec une certaine fierté, sa candidature du Sénat en 2005 a été vivement recommandée par Jude Célestin et Marie Claude Préval Calvin et acceptée par René Préval.
Reconnaitre à Jean Hector Anacacis un contrôle exceptionnel de son expression et une habileté naturelle ne signifie pas que d'autres sont dépourvus de ces atouts, mais que lui en profite largement. Surtout, sa capacité d'observer, tant le jeu politique que les calculs des acteurs, et de s'adapter, sans être dupe, dénote un pragmatisme vigilant et une grande probité. Enviable, mais dangereuse sur certains point, sa situation de confident et de conseiller auprès du président René Préval lui a permis d'adopter une ligne flexible et réaliste, qui explique sa sincérité.
Comme il y a des hommes politiques à mystères, Jean Hector Anacacis est un homme politique à révélations, ou, si vous préférez, un intarissable bavard. Les secrets d'alcôve politiques, les anecdotes, les digressions, il les digère, les compile, finit par les rendre publics. Il en fait son dada - un véritable dévoreur -, son sport favori. Sans doute un cas unique, un spécimen. Les tourments de l'existence et les simulacres de la vie politique lui serrent la gorge, et il ne reprend son souffle que dans le rire et la dérision. Les tumultes de l'actualité, les grimaces de la société et les bouffonneries du pouvoir le retiennent dans la mesure où ils participent de la comédie humaine. Le terme « hypocrisie » n'appartient pas à son vocabulaire. C'est que ce militant politique adore le micro, la scène, les débats d'idées. Très à l'aise face aux journalistes qui l'adorent, il veut toujours prouver qu'il a quelque chose d'intelligent ou spectaculaire à dire. Un exemple riche en actualité?
« Le choix de René Préval, c'était ou bien Jude Célestin ou moi. Puisque je suis très politique, j'ai toujours été convaincu que c'est Jude Célestin que le président va en fin de compte désigner, aime-t-il affirmer. Jacques Edouard Alexis n'a jamais été dans la tête de René Préval. Jamais, confie-t-il péremptoirement."
Minutieux et passionné, avide de bons mots, il dresse l'inventaire des indices, des manoeuvres et des décisions qui prouvent, à ses yeux d'observateur direct et d'acteur privilégié, que René Préval savait où il allait, de la chute de Jacques Edouard Alexis le 12 avril 2008 à la montée de Jean-Max Bellerive, de la mort lente de Lespwa à la formation houleuse de Inite. Ses reculs, ses atermoiements, ses concessions faites à certains groupes économiques ? Autant de ruses ou de combats souterrains, pour éviter d'être broyé par sa propre famille politique, explique Jean Hector Anacacis. Alors, pourquoi s'est-il lancé dans cette galère ?
« Parce que le président a pris trop de temps pour choisir, Jude Célestin après le rejet de Jacques Edouard Alexis par l'état-major de INITE.
Pour ne pas décevoir mon électorat, l'équipe qui est avec moi, mon entourage, mes partisans, ne pouvant plus reculer, je n'avais pas d'autre décision à prendre que me présenter comme candidat à la présidence », précise-t-il avec un grand sourire.
Pas facile, d'être Jean Hector Anacacis tant le personnage, comme la tumultueuse période politique et électorale, à laquelle il est confondu, est déroutant.
Pierre-Raymond Dumas
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84023&PubDate=2010-09-29

Aucune chance pour les électeurs retardataires

C'est fini pour les électeurs retardataires à propos de leur participation aux prochaines élections ! En effet, tous les citoyens qui souhaitaient élire un nouveau président le 28 novembre, devront attendre jusqu'en 2015. S'ils ne se faisaient pas inscrire bien entendu comme électeurs avant ou pendant la journée de ce mardi 28 septembre. Haïti: Les électeurs qui n'ont pas eu le temps de se faire enregistrer à l'Office national d'identification (ONI) avant ce mardi 28 septembre 2010 ne pourront pas remplir bientôt leur devoir civique. Ils peuvent toujours se rendre aux différents bureaux - 141 au total pour le pays - de cette institution pour se faire inscrire, mais leur Carte d'identification nationale (CIN), document exigible permettant d'accorder un vote à un candidat, ne sera pas prête avant les scrutins présidentiel et législatif prévus pour le 28 novembre prochain.
« Le processus d'enregistrement se poursuit au-delà de ces élections, mais c'est fini pour les électeurs qui souhaitaient passer aux urnes le 28 novembre 2010. Il n'y a aucune chance pour les retardataires », a confirmé aujourd'hui un employé de l'ONI dont les activités ont été reprises environ deux mois après le tremblement de terre meurtrier du 12 janvier qui a causé entre autres la perte de plusieurs milliers de CIN.
Jusqu'à ce mardi, ils étaient encore nombreux les citoyens qui, au dernier moment, voulaient solliciter leur CIN. De longues files d'attente ont été remarquées devant le Bureau central de l'ONI à Babiole. Le spectacle n'était pas si différent à Pétion-ville où une foule de gens étaient massés devant un autre bureau de cette institution. Certains étaient à leur énième voyage sans succès.
L'Office national d'identification a reçu environ 290.000 de demandes de CIN sous les 400.000 envisagées. Pour l'instant, l'ONI, qui travaille en commun accord avec l'Organisation des Etats Américains (OEA), a produit 800.000 cartes sur les 1 million à distribuer. Pour la période allant de mars à juin 2010, le nombre de cartes produites était estimé à 50.000. Jean François Alexis, porte-parole de l'institution, prévoyait déjà que ce chiffre allait augmenter. « Le constat est que les nouveaux inscrits après le 12 janvier sont ceux qui viennent d'avoir au moins 18 ans », disait-il en juillet.
Selon M. Alexis, l'électorat haïtien est désormais estimé à environ 4.5 millions de citoyens. Au total, 49% de femmes ont été enregistrées contre 51% d'hommes, a-t-il informé. Le département de l'Ouest est en tête de liste avec 1, 86 million d'électeurs inscrits et est suivi de l'Artibonite avec plus de 500 mille d'électeurs.
Les 92 mobiles, qui ont été mis en place à travers le pays dans le but de satisfaire un maximum de personnes, seront mis en branle lors du processus de distribution des CIN, a annoncé M. Alexis.
Entre-temps, le porte-parole se dit satisfait à 85% de la performance de l'ONI, rappelant que les techniciens effectuent leur travail dans des conditions difficiles. « Sans les moyens nécessaires, l'ONI ne peut pas effectuer un travail efficace », affirmait Ronald Covil, directeur général de cette institution. Avec un appui technique et financier de l'OEA, l'ONI, créé par le décret du 7 juillet 2005, a fabriqué plus de 4 500 000 cartes d'identification au cours des 5 dernières années. Ce qui n'empêche pas qu'un bon nombre de citoyens restent sur leur soif.
Parallèlement, les activités de COV (Centre d'opération de vérification), qui se déroulent actuellement dans plusieurs communes de l'Ouest, prennent fin le 30 septembre prochain, après une réussite, selon les conseillers électoraux, dans les villes de province. Il s'agit pour l'actuel Conseil électoral provisoire (CEP) décrié de recueillir des informations relatives au changement et à la confirmation d'adresse des électeurs, à environ deux mois de la tenue du premier tour des scrutins.
Entre-temps, des organisations des droits humains critiquent l'ambiance dans laquelle se déroulent ces activités. « Le bureau de l'ONI de la commune de Marigot est installé dans un couloir du commissariat qui a été inondé à plusieurs reprises par les pluies qui se sont abattues dans le département ces dernières semaines (...). Les responsables ne disposaient pas des listes d'enregistrement des électeurs», a récemment dénoncé Marie Yolène Gilles, assistante du programme du Réseau national de défense des Droits humains (RNDDH).
A propos du nombre de cartes distribuées dans la commune de Jacmel, le défenseur des droits humains s'est offusqué en ces termes : « Le bureau de l'ONI de Jacmel est en mesure d'enregistrer 50 à 60 cartes par jour, cependant il n'en délivre réellement qu'entre 15 et 20 par jour. Selon les informations recueillies, 2 010 nouvelles cartes d'identification nationale sont prêtes dont 695 depuis l'année 2005 qui, jusqu'à présent, n'ont pas été distribuées ainsi que 107 cartes remplaçant des cartes perdues. Toutes ces cartes sont confisquées au bureau de l'Office national d'identification de Jacmel à environ deux mois des élections ».
La loi électorale en vigueur, en son article 34-b, fait obligation à l'institution électorale d'actualiser les listes électorales générales tous les six mois et dans un délai ne dépassant pas 60 jours avant la date de la tenue de toute assemblée électorale. A ce sujet, Philippe Augustin, directeur du Registre électoral, se démène comme un diable dans un bénitier afin que les listes électorales soient prêtes le 28 octobre prochain.
Victor Jean Junior
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84081&PubDate=2010-09-29

Jean Gentil, mention spéciale au festival de Venise

Le quotidien dominicain à grand tirage, Listin Diario a publié le jeudi, 23 septembre 2010, un article relatant la sortie d'un film qui promet. Coproduction dominicano-mexicaine, Jean Gentil retrace la vie et les espoirs d'un immigré haïtien-Jean Rémy Gentil- vivant dans la capitale dominicaine. Le film a été primé au festival de Venise et sera présenté à d'autres rendez-vous internationaux. Haïti: Le regard inquisiteur du héros du film "Jean Gentil", son silence et sa lutte contre un monde urbain et indifférent qui menace de l'engloutir, sont quelques-uns des éléments qui donnent du panache à une histoire quasi universelle.
Pour y parvenir, les jeunes cinéastes Laura Amelia Guzman, née à Santo Domingo, il y a une trentaine d'années, et Israel Cardenas, né à Monterrey au Mexique en 1980, ont réalisé un film quelque peu inhabituel, centré sur l'histoire du personnage et acteur principal, Jean Rémy Genty, un ressortissant haïtien comme tous les autres qui peuplent ce pays voisin.
"Nous avons écouté attentivement Jean à partir d'ici et écrit le scénario du film », d'ici, a déclaré Guzman, qui a participé Mardi dernier avec Cardenas, à une projection spéciale du film à Fine Arts Novo centro.
Première coproduction binationale, ce film a été présenté à la section Orizzonti du Festival International du Film de Venise et a reçu une distinction spéciale du jury.
« Jean Gentil » est un voyage visuel qui retrace la quête par ce citoyen d'un monde dans lequel il ne peut s'adapter, mais qu'il essaye de comprendre. Dialogues mesurés, le film s'appuie sur des images qui donnent des couleurs à une histoire humaine, qui aborde un thème qui n'est pas propre à la République Dominicaine.
Parlant du choix qu'il a fait pour raconter son histoire, Cardenas a expliqué que sa méthode de travail est naturelle. « Quand nous démarrons un projet, nous ne savons pas où on va aboutir », a encore précisé le réalisateur.
Les réalisateurs de "Jean Gentil" ambitionnent de continuer à présenter leur film à d'autres festivals internationaux, notamment au Festival Global Cine Dominicain prévu pour cette année.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=83909&PubDate=2010-09-29

Haïti attend toujours 1,15 milliard$ promis par Washington

Publié le 29 septembre 2010
Jonathan Katz et Martha Mendoza, Associated Press
Port-au-Prince
Près de neuf mois après le séisme dévastateur du 12 janvier, plus d'un million d'Haïtiens vivent toujours dans la rue entre les amas de décombres. Et à ce jour, pas un seul dollar sur les 1,15 milliard $US promis par les États-Unis pour l'aide à la reconstruction d'Haïti n'a été versé.
Cette somme avait été promise en mars par la secrétaire d'État Hillary Clinton dans le but de financer cette année des projets de reconstruction. Mais à moins d'une semaine de la fin de l'exercice budgétaire 2010 aux États-Unis, l'argent est toujours bloqué à Washington. En cause: la bureaucratie et un manque d'organisation et de sentiment d'urgence, a constaté l'Associated Press en interrogeant des responsables du département d'État, de la commission sénatoriale aux relations extérieures ou encore de la Maison-Blanche.
En attendant, Port-au-Prince, capitale haïtienne dévastée, enregistre un nombre croissant de décès et les rescapés continuent à souffrir de conditions de vie très dures. «Il y a vraiment des vies qui sont en jeu», souligne John Simon, ex-ambassadeur américain auprès de l'Union africaine aujourd'hui membre du Centre pour le développement mondial, un cercle de réflexion de Washington.
L'aide américaine est d'autant plus importante qu'Haïti n'a pas reçu beaucoup d'argent des autres donateurs internationaux. Sur les 8,75 milliards de dollars promis pour la reconstruction par une cinquantaine d'autres pays et organisations, seulement 686 millions de dollars ont été effectivement versés jusqu'ici, soit moins de 15% du total.
Le manque d'argent a failli interrompre les travaux menés sur le terrain par CHF International, agence américaine chargée de déblayer les décombres et construire des abris temporaires. Seulement 2% des gravats ont été retirés et 13.000 abris temporaires construits, soit moins de 10% que le nombre prévu.
Le 24 mars, le président Barack Obama avait demandé au Congrès 2,8 milliards de dollars d'aide d'urgence pour Haïti. Les États-Unis ont déjà dépensé 1,1 milliard de dollars pour l'aide humanitaire post-séisme. Reste que le coeur de l'enveloppe demandée par Barack Obama étaient les 1,15 milliard de dollars pour la reconstruction.
Six mois après, le texte de loi qui doit autoriser la distribution de cette aide est bloqué au Congrès par le sénateur républicain de l'Oklahoma Tom Coburn, a découvert l'AP. «Il bloque le texte parce que celui-ci prévoit inutilement un haut coordinateur pour Haïti», explique la porte-parole de l'élu, Becky Bernhardt.
Le projet propose effectivement la désignation d'un nouveau coordinateur chargé d'élaborer une stratégie de reconstruction en partenariat avec l'Agence américaine pour le développement (USAID). La création du poste coûterait cinq millions de dollars sur cinq ans, en incluant les salaires et frais d'une équipe de sept personnes.
Faute d'approbation du texte, le département d'État tente de débloquer des fonds en contournant autant que possible le Congrès. Il a envoyé aux parlementaires un «plan de dépenses» le 20 septembre et a donné aux élus 15 jours pour l'examiner. S'ils ne le font pas, l'argent pourra être débloqué malgré tout pour des projets qui auront été approuvés.
«Nous devons nous assurer que les besoins des Haïtiens ne sont pas sacrifiés à cause d'obstacles procéduraux et bureaucratiques», a déclaré à l'AP le président de la commission sénatoriale aux relations extérieures, John Kerry. Presque neuf mois après le séisme, «des retards supplémentaires (...) ne sont pas acceptables», ajoute-t-il. Le département d'État pense commencer à verser les fonds pour la reconstruction dans les semaines et mois à venir.
À Haïti, beaucoup se sentent abandonnés. Mishna Grégoire, 22 ans, raconte avoir été heureuse de la tenue de la conférence des donateurs, en mars, pour aider son pays. Mais six mois plus tard, elle vit toujours dans un campement d'abris tendus de bâches avec 5 000 autres personnes à Pétionville, dans la banlieue de Port-au-Prince. «Je pensais qu'ils allaient faire quelque chose de sérieux», dit-elle. «Mais rien n'a été fait.»

Pascal défendra sa ceinture face à Hopkins... à Québec

Publié le 29 septembre 2010
Ottawa était considéré pour présenter ce combat de championnat du monde le 18 décembre
Pierre-André Normandin, Le Soleil, Le Droit
Le combat de boxe entre le jeune champion Jean Pascal et le vétéran Bernard Hopkins aura bel et bien lieu au Colisée de Québec le 18 décembre prochain, a appris Le Soleil. Le promoteur Yvon Michel et la Ville en sont arrivés à une entente hier après-midi afin de permettre la présentation du gala dans la capitale.
Les négociations s'étaient intensifiées ces derniers jours entre Québec et le Groupe Yvon Michel (GYM). Selon une source proche du dossier, la Ville a finalement accepté hier d'acheter de la publicité lors de la présentation du gala de boxe qui sera présenté à la télé à la carte. Le montant précis que l'Office du tourisme investira durant ce match pour faire la promotion de la capitale resterait toutefois encore à déterminer.
Québec avait également acheté de la publicité lors du gala de boxe d'Interbox présenté au Colisée, en novembre 2009. Avec comme principales têtes d'affiche Lucian Bute affrontant Librado Andrade, le duel avait été retransmis par le réseau HBO.
Cette fois toutefois, ce sera plutôt le réseau américain Showtime qui diffusera le gala du 18 décembre. Selon divers blogs spécialisés dans la boxe, le télédiffuseur en sera à son premier gala présenté à la télé à la carte (Pay Per View) en trois ans.
Le Soleil n'a pu confirmer la présentation du gala avec GYM ou même avec l'écurie de Bernard Hopkins, Golden Boy Promotions. « Nous ne pouvons rien confirmer pour l'instant parce que nous n'avons pas d'information sur l'endroit encore », s'est contenté de dire une porte-parole de l'entreprise américaine. Rappelons que le promoteur Yvon Michel lorgnait aussi du côté d'Ottawa en cas où les négociations avec Québec avaient échoué.

Ottawa jamais dans le coup
Ottawa était considéré le plan B pour accueillir le choc Pascal-Hopkins, mais peu de gens en Ontario a cru à ce scénario.
La Place Banque Scotia avait été ciblée par le promoteur Yvon Michel, qui avait visité le site la semaine dernière. Mais aucune démarche concrète n'avait été effectuée auprès de la Commission athlétique de l'Ontario.
« J'ai entendu des rumeurs jusqu'ici, mais c'est tout », a soutenu au Droit le directeur de la commission, Ken Hayashi. Il se disait prêt à recevoir et étudier une éventuelle demande de permis de la part du groupe GYM.
« Tout promoteur possède jusqu'à 30 jours avant un gala pour soumettre une application », a expliqué M. Hayashi.
Le dernier combat majeur à se dérouler au domicile des Sénateurs remontait à 1998 lorsqu'Otis Grant avait défendu son titre de la WBO. Plus de 8000 personnes avaient assisté à un gala marqué par des pépins techniques et d'organisation.

Le jeune et le vieux
Âgé de 27 ans, Jean Pascal est champion du monde des poids mi-lourds WBC et IBO. Originaire d'Haïti, il évolue à Montréal au sein de l'écurie GYM. Sa fiche est présentement de 26 victoires (16 par KO) et d'une défaite. Son dernier combat remonte au 25 août, lorsqu'il a vaincu par décision l'américain Chad Dawson au Centre Bell.
À 45 ans, Bernard Hopkins, surnommé « The Executionner », tente pour sa part de relancer une carrière autrefois glorieuse. Avec une fiche de 51 victoires (dont 32 par KO) et de 5 défaites, le boxeur de 1,85 m est surtout connu pour avoir été champion des poids moyens pendant pas moins de dix ans, défendant avec succès son titre à 20 reprises.
En juillet 2005, le boxeur Jermain Taylor a toutefois mis un frein à son élan en le défaisant dans une décision serrée lors d'un affrontement à Las Vegas. Hopkins avait échoué à prendre sa revanche six mois plus tard, perdant à nouveau aux mains de Taylor.
Depuis, le boxeur de Philadelphie peine à trouver des adversaires de calibre. Une victoire contre une vedette montante comme Jean Pascal pourrait ainsi relancer sa carrière. Ou le pousser dans les câbles et le forcer à prendre sa retraite.
Avec Martin Comtois, LeDroit

Haïti-Coopération/Diaspora : Harmoniser les relations entre Haïtiens de l’intérieur et ceux de l’extérieur

P-au-P, 28 Sept. 2010 [AlterPresse] --- Une délégation du ministère des Haitiens vivant à l’étranger (MHAVE), conduite par le ministre Edwin Paraison, achève, ce mardi, une mission officielle de quatre jours au Mexique.
Elle s’inscrit dans le cadre des démarches devant faciliter la coopération entre les Haïtiens de l’extérieur et ceux de l’intérieur du pays pour une meilleure harmonisation des actions de développement, confient à AlterPresse des responsables du MHAVE.
Mais ils ne sont pas en mesure d’informer sur les activités entreprises durant la mission par le ministre Paraison et les trois autres membres de la délégation (Leprince Joseph Augustin, directeur général, Francisque Saint-Hubert, directeur de l’Unité d’Études et de Programmation, Henry Boucicaut, directeur de la coopération inter-haïtienne).
Selon un communiqué du MHAVE, en date du 22 septembre dernier, la délégation devait profiter de ce séjour pour rencontrer des migrants haïtiens autour de la nécessité de leur implication dans les efforts de reconstruction d’Haïti.
Outre des rencontres avec des représentants de la communauté haïtienne, la délégation devait avoir des entretiens avec des autorités mexicaines sur la situation de plus de cinq cent Haïtiens accueillis au Mexique dans le cadre d’un accord migratoire post-séisme, indique le communiqué.
Des rencontres étaient également prévues avec, entre autres, des responsables du groupe d’Amitié Mexique-Haiti, des officiels de la Commission Économique pour l’Amérique Latine (CEPAL), ainsi que du « Colegio de Mexico », toujours selon le communiqué.
La délégation devrait, en principe, regagner Port-au-Prince ce mercredi 29 septembre.
Toujours dans le cadre de l’harmonisation des relations inter-haïtiennes, le ministère des Haitiens vivant à l’étranger prévoit de rencontrer, à une date non encore déterminée, des migrants haïtiens vivant à Cuba et à Turks and Caicos (iles Turques-et-Caïques), situées au sud-est de Bahamas, dans les Antilles.
Le ministère a, par ailleurs, déjà pris contact, pour les mêmes raisons, avec des représentants des communautés haïtiennes vivant en République Dominicaine, aux Etats-Unis, au Canada, en Suisse et en Espagne. [cer rl gp apr 28/09/10 14:30]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article10051

Haiti-Enseignement : Dix étudiants haïtiens partent suivre un Master en Bulgarie

P-au-P., 28 sept. 2010 [AlterPresse] --- Dix étudiants haïtiens ont laissé Haiti ce 28 septembre pour Sofia, capitale de la Bulgarie, où ils suivront une formation de Master, en 10 mois, à l’Institut de la Francophonie pour l’Administration et la Gestion (IFAG) de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), apprend AlterPresse.
Les étudiants, sélectionnés au terme d’un processus incluant un examen de leur dossier et un entretien oral, ont bénéficié d’une bourse de l’UNESCO financée par le gouvernement bulgare.
Recevant les 10 jeunes au bureau de l’UNESCO à Port-au-Prince à la veille de leur départ, le représentant de l’organisme onusien, Bechir Lamine, explique que l’initiative vise à « permettre aux étudiants de bénéficier des conditions optimales pour leur déplacement et leurs études.
Plusieurs étudiants du programme sont des fonctionnaires de l’Etat haïtien qui espèrent renforcer leurs compétences pour pouvoir mieux servir le pays.
« Cette formation me permettra d’être plus performant dans ma tâche de vérificateur des entreprises et des administrations de l’Etat », déclare Johny Lamour, 33 ans, un fonctionnaire à la Cour des Comptes.
Lamour suivait jusqu’au 12 janvier 2010, date du séisme dévastateur qui a frappé le pays, un cours de Master interrompu par l’effondrement des bâtiments de l’Université Quisqueya.
Les étudiants proviennent de plusieurs centres d’enseignement supérieur du pays et optent pour des Masters droit, économie, gestion ou économie et société, parcours économie sociale et solidaire. [gp apr 28/09/2010 15 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article10052
Commentaire:
A quoi ressemblera Haïti dans dix ans? Comment ralleir vers l'éfficacité tout cet arc en ciel humanitaire avec des couleurs si hétérogènes?
Comment faire prendre la nouvelle mayonnaise avec ces ingrédients souvent disparates?

Fin de la période d'inscription des électeurs

Les responsables de L'Office Nationale d'Identification (ONI) devront acheminer dans les prochains jours les nouvelles données indispensables à l'actualisation du registre électoral. La période consacrée à l'inscription des nouveaux électeurs a pris fin hier dans les différents annexes de l'ONI. La grande affluence devant les bureaux de l'ONI n'a nullement diminué depuis le lancement du processus. Le porte parole de cet organisme, Jean François Alexis, assure qu'environ 2 000 personnes sont enregistrées quotidiennement au siège central de l'office.
M. Alexis, informe qu'environ 4 496 000 électeurs potentiels ont été enregistrés depuis 2005.
Les autorités électorales devront attendre le traitement des données collectées par les Centres d'Opération et de Vérification (COV) avant de finaliser le registre électoral. Les COV repartis dans plusieurs régions offrent la possibilité aux électeurs détenteurs de leurs CIN de changer leur adresse sur le registre. Le changement d'adresse permettra à plus d'un million de déplacés de participer au scrutin dans un centre de vote proche de leurs nouvelles résidences. Le processus devrait permettre également d'épurer le registre électoral.
En ce qui a trait aux statistiques l'électorat féminin représente 49 % de la totalité du corps électoral. Contrairement aux femmes, qui représenteraient 52 % de la population, les hommes ont été plus sensibles aux invitations des autorités.
A partir de ce mercredi les détenteurs de nouvelles cartes d'identification ne pourront pas exercer leur droit de vote le 28 novembre 2010.
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18288

Les industriels français amorcent une nouvelle conquête d'Haïti

Une forte délégation d'entrepreneurs français, doit boucler ce mercredi une visite d'exploration en Haïti. 38 patrons d'entreprises, membres du MEDEF, ont pu au cours de leur séjour conclure des partenariats avec les membres du secteur privé haïtien. Le président de la délégation, Hugues-Arnaud Mayer, révèle que des partenariats sont en cours et d'autres sont doivent être conclus. Il confirme que les entreprises françaises sont intéressées aux marchés internationaux liés à la reconstruction. M. Mayer se dit enthousiasmé par la possibilité de réaliser des co-investissements avec une gouvernance partagée.
Les entrepreneurs haïtiens et français ont analysé les opportunités d'affaires dans les secteurs du tourisme, de la construction, des industries textiles et des services financiers.
Gregory Brandt figure parmi les hommes d'affaires haïtiens qui se réjouissent du retour des français. Seules 2 entreprises françaises n'avaient fui le pays en raison des émeutes et violences enregistrées a partir de 1986.
Le retour des investisseurs français permettra de créer de nombreux emplois indispensables pour relancer l'économie. Dans le secteur de la construction notamment de nombreuses entreprises haïtiennes sont d'anciens partenaires des firmes françaises. M. Brandt espère que les nouveaux partenariats permettront de réaliser un transfert de technologie.
Preuve que le retour des français est réel et concret, un complexe commercial et hôtelier a été inauguré à Tabarre par les membres de la délégation du MEDEF. Cet investissement initial de 5 millions de dollars ouvre la voie à la création d'une centaine d'emplois.
LLM / radio Métropole Haïti