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mercredi 29 septembre 2010

Aucune chance pour les électeurs retardataires

C'est fini pour les électeurs retardataires à propos de leur participation aux prochaines élections ! En effet, tous les citoyens qui souhaitaient élire un nouveau président le 28 novembre, devront attendre jusqu'en 2015. S'ils ne se faisaient pas inscrire bien entendu comme électeurs avant ou pendant la journée de ce mardi 28 septembre. Haïti: Les électeurs qui n'ont pas eu le temps de se faire enregistrer à l'Office national d'identification (ONI) avant ce mardi 28 septembre 2010 ne pourront pas remplir bientôt leur devoir civique. Ils peuvent toujours se rendre aux différents bureaux - 141 au total pour le pays - de cette institution pour se faire inscrire, mais leur Carte d'identification nationale (CIN), document exigible permettant d'accorder un vote à un candidat, ne sera pas prête avant les scrutins présidentiel et législatif prévus pour le 28 novembre prochain.
« Le processus d'enregistrement se poursuit au-delà de ces élections, mais c'est fini pour les électeurs qui souhaitaient passer aux urnes le 28 novembre 2010. Il n'y a aucune chance pour les retardataires », a confirmé aujourd'hui un employé de l'ONI dont les activités ont été reprises environ deux mois après le tremblement de terre meurtrier du 12 janvier qui a causé entre autres la perte de plusieurs milliers de CIN.
Jusqu'à ce mardi, ils étaient encore nombreux les citoyens qui, au dernier moment, voulaient solliciter leur CIN. De longues files d'attente ont été remarquées devant le Bureau central de l'ONI à Babiole. Le spectacle n'était pas si différent à Pétion-ville où une foule de gens étaient massés devant un autre bureau de cette institution. Certains étaient à leur énième voyage sans succès.
L'Office national d'identification a reçu environ 290.000 de demandes de CIN sous les 400.000 envisagées. Pour l'instant, l'ONI, qui travaille en commun accord avec l'Organisation des Etats Américains (OEA), a produit 800.000 cartes sur les 1 million à distribuer. Pour la période allant de mars à juin 2010, le nombre de cartes produites était estimé à 50.000. Jean François Alexis, porte-parole de l'institution, prévoyait déjà que ce chiffre allait augmenter. « Le constat est que les nouveaux inscrits après le 12 janvier sont ceux qui viennent d'avoir au moins 18 ans », disait-il en juillet.
Selon M. Alexis, l'électorat haïtien est désormais estimé à environ 4.5 millions de citoyens. Au total, 49% de femmes ont été enregistrées contre 51% d'hommes, a-t-il informé. Le département de l'Ouest est en tête de liste avec 1, 86 million d'électeurs inscrits et est suivi de l'Artibonite avec plus de 500 mille d'électeurs.
Les 92 mobiles, qui ont été mis en place à travers le pays dans le but de satisfaire un maximum de personnes, seront mis en branle lors du processus de distribution des CIN, a annoncé M. Alexis.
Entre-temps, le porte-parole se dit satisfait à 85% de la performance de l'ONI, rappelant que les techniciens effectuent leur travail dans des conditions difficiles. « Sans les moyens nécessaires, l'ONI ne peut pas effectuer un travail efficace », affirmait Ronald Covil, directeur général de cette institution. Avec un appui technique et financier de l'OEA, l'ONI, créé par le décret du 7 juillet 2005, a fabriqué plus de 4 500 000 cartes d'identification au cours des 5 dernières années. Ce qui n'empêche pas qu'un bon nombre de citoyens restent sur leur soif.
Parallèlement, les activités de COV (Centre d'opération de vérification), qui se déroulent actuellement dans plusieurs communes de l'Ouest, prennent fin le 30 septembre prochain, après une réussite, selon les conseillers électoraux, dans les villes de province. Il s'agit pour l'actuel Conseil électoral provisoire (CEP) décrié de recueillir des informations relatives au changement et à la confirmation d'adresse des électeurs, à environ deux mois de la tenue du premier tour des scrutins.
Entre-temps, des organisations des droits humains critiquent l'ambiance dans laquelle se déroulent ces activités. « Le bureau de l'ONI de la commune de Marigot est installé dans un couloir du commissariat qui a été inondé à plusieurs reprises par les pluies qui se sont abattues dans le département ces dernières semaines (...). Les responsables ne disposaient pas des listes d'enregistrement des électeurs», a récemment dénoncé Marie Yolène Gilles, assistante du programme du Réseau national de défense des Droits humains (RNDDH).
A propos du nombre de cartes distribuées dans la commune de Jacmel, le défenseur des droits humains s'est offusqué en ces termes : « Le bureau de l'ONI de Jacmel est en mesure d'enregistrer 50 à 60 cartes par jour, cependant il n'en délivre réellement qu'entre 15 et 20 par jour. Selon les informations recueillies, 2 010 nouvelles cartes d'identification nationale sont prêtes dont 695 depuis l'année 2005 qui, jusqu'à présent, n'ont pas été distribuées ainsi que 107 cartes remplaçant des cartes perdues. Toutes ces cartes sont confisquées au bureau de l'Office national d'identification de Jacmel à environ deux mois des élections ».
La loi électorale en vigueur, en son article 34-b, fait obligation à l'institution électorale d'actualiser les listes électorales générales tous les six mois et dans un délai ne dépassant pas 60 jours avant la date de la tenue de toute assemblée électorale. A ce sujet, Philippe Augustin, directeur du Registre électoral, se démène comme un diable dans un bénitier afin que les listes électorales soient prêtes le 28 octobre prochain.
Victor Jean Junior
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84081&PubDate=2010-09-29

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