Google

lundi 4 février 2008

Nouvelle et dernière vague de révocations à la Téléco

800 employés renvoyés
Radio Kiskeya

La Téléco a procédé vendredi à sa dernière vague de licenciements dans le cadre du processus de redressement de l’institution, a appris Radio Kiskeya de sources proches de celle-ci.
Ces licenciements touchent environ 800 employés qui auront à percevoir leurs prestations le 8 février prochain à l’annexe de la Banque Nationale de Crédit (BNC) située non loin de l’aéroport international de Port-au-Prince.
Au total, 2.245 employés sur un effectif de 3.400, ont été renvoyés de juillet 2007 à janvier 2008, dans le cadre du processus de modernisation de la principale entreprise d’Etat de Télécommunications dont la privatisation prochaine avait été annoncée par le chef de l’Etat, René Préval.
L’effectif des employés de l’entreprise s’élève pour le moment à un peu plus de 1.250, nombre qui correspondrait aux exigences de fonctionnement et d’efficacité de l’entreprise, de même qu’aux ressources dont elle dispose, selon les sources contactées. Ceci n’empêchera pas l’intégration prochaine au sein de l’institution d’une cinquantaine de cadres de haut niveau selon de rigoureux critères de sélection, assure-t-on à Pont-Morin (siège de la compagnie).
Parallèlement aux licenciements, l’évaluation des ressources tant humaines que matérielles, dont le fonds de pension de la compagnie, est en cours. Des mesures de redressement, incluant la récupération des salaires de nombreux employés vivant longtemps à l’étranger ou ayant abandonné leurs postes pour diverses raisons, ont permis à la Téléco d’économiser environ 1 million 500 mille gourdes, précise-t-on de sources proches de la direction financière de l’institution.
Les licenciements et l’ensemble des mesures prises par la Direction Générale de la Téléco ont jusqu’ici fait l’objet de sévères critiques des employés touchés, du syndicat des employés de l’entreprise, de parlementaires et de nombreuses organisations du secteur des mouvements sociaux. [jmd/RK]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4660

René Préval souhaite un carnaval de joie et de paix à ses compatriotes

L’édition 2008 s’ouvre dans une ambiance festive marquée par l’excellence de la création des stylistes haïtiens
samedi 2 février 2008,
Radio Kiskeya
Le Président René Préval a convié samedi soir les haïtiens à vivre l’ambiance du carnaval dans "la joie et la paix", lors de la traditionnelle cérémonie de lancement officiel des trois jours gras au Palais National (siège de la Présidence).
En déclarant ouvert le carnaval 2008, le chef de l’Etat a souhaité que le pays n’ait pas à déplorer des victimes à l’issue de la plus grande fête populaire nationale. "En dépit des problèmes auxquels il est confronté, le peuple haïtien n’est prêt à faire aucune concession dès qu’il s’agit de carnaval", a fait remarquer René Préval très peu loquace. Il en a profité pour adresser ses félicitations au maire de Port-au-Prince, Jean-Yves Jason et aux ministres de la culture, Eddy Lubin et du tourisme, Patrick Delatour.
Auparavant, le Président avait reçu le Roi des rois, Enoche Jeudi, la Reine des reines, Pamela Balxere Schœlcher et leurs suivants avant d’ouvrir le bal animé par le Super Jazz des Jeunes dans l’une des salles du Palais transformée en piste de danse. Avec l’un de ses chanteurs emblématiques, Pierre Blain, le célèbre orchestre de musique traditionnelle haïtienne, relancé il y a quelques mois après de longues années d’éclipse, a interprété plusieurs chansons à succès de son riche répertoire.
Coiffé d’un chapeau de paille de conception paysanne, Jacques-Edouard Alexis, ses ministres et les invités ont également tenu leur rôle de cavalier pour esquisser des pas de danse aux bras des jolies reines. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4661

Les chiffres-clés du carnaval

Des données pour mieux cerner l’événement dans ses différents contours
dimanche 3 février 2008,
Radio Kiskeya

Voici les chiffres-clés de l’édition 2008 du très populaire carnaval de Port-au-Prince.
Parcours : Il s’étend du sud-ouest vers le centre-est sur une distance de 3,8 kilomètres. Le stade Sylvio Cator, situé à la rue Oswald Durand, étant à la fois le point de départ du cortège et celui d’arrivée, le circuit du carnaval comprend également le boulevard Jean-Jacques Dessalines, les rues des Casernes, de la République, Capois et Saint-Honoré.
Orchestres : 20 groupes musicaux montés sur des chars motorisés et représentant les trois grandes tendances, le Compas Direct, le Mouvement Racine et le Rap/Ragga. Parmi les ténors, citons Djakout Mizik, T-Vice, Sweet Micky, Boukman Experience, RAM, King Posse et Black Alex.
Chars allégoriques : 16 chars conçus par des architectes et artistes haïtiens et symbolisant la thématique écologique du carnaval intitulé "Rale mennen vini pou yon Ayiti vèt" (Rassemblement pour une Haïti verte).
Bandes à pied : 15 ont été sélectionnées. De plus, 300 groupes traditionnels mobilisant un total de 5.000 figurants doivent prendre part au défilé pendant les trois jours gras.
Reines : 39 dont la Reine des reines, Pamela Balxere Schœlcher.
Rois : 21 parmi eux le Roi des rois, Enoche Jeudi.
Affluence : Plus d’un million de personnes par jour sur le circuit officiel. Les estimations cumulées devraient dépasser les quatre millions de spectateurs pour l’ensemble des trois jours. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4662

Coup d’envoi du carnaval : Liesse populaire et faiblesses d’organisation

Un méga-événement confronté encore une fois à ses vieux démons
dimanche 3 février 2008,
Radio Kiskeya

Des centaines de millliers de personnes avaient déjà investi dimanche soir le circuit du carnaval de Port-au-Prince dont l’immense succès populaire contrastait une fois de plus avec de graves défauts d’organisation.
Plus de sept heures après l’heure officielle du coup d’envoi (prévu initialement à 14h00 locales, 19h00 GMT), aucun char musical n’avait encore fait son apparition au Champ de Mars, véritable zone de vérité de l’événement située dans l’aire du Palais National (siège de la Présidence). Noire de monde, la grande place centrale de la capitale était assiégée par une foule compacte rendue parfois nerveuse par une attente fiévreuse et de sérieux problèmes de circulation.
Très large en temps normal, l’avenue du Champ de Mars s’apparentait dès le premier des trois jours gras à un goulot d’étranglement dont les principales issues étaient littéralement bloquées par des badauds, de très nombreuses marchandes de boissons et de nourriture ainsi que des agents de la Police Nationale. Appliquant à la lettre les consignes strictes de sécurité prévues face aux dérapages ou mouvements de foule, ces derniers étaient parfois contraints de faire des interventions musclées afin de rétablir l’ordre.
Noyées dans une marée humaine, les bandes à pied arrivaient dans le plus grand désordre tandis que les premiers chars allégoriques entraient dans l’arène sans le traditionnel accompagnement musical. De fait, les efforts des créateurs en vue de restituer à ce méga-événement sa véritable dimension artistique se sont presque révélés vains.
Pour combler les creux du défilé et égayer des spectateurs fatigués d’attendre, des DJ créaient une ambiance sonore assourdissante sur des stands et rivalisaient même de décibels au risque d’affecter le sens auditif du public.
Cependant, beaucoup des carnavaliers étaient prêts à aller jusqu’au bout de la nuit pour pouvoir assister aux empoignades et polémiques parfois très incisives entre les Djakout Mizik et T-Vice, Krezi et Kreyòl La ou encore Barikad Crew et Rock Fam, les nouveaux duellistes du rap haïtien.
Seules ces rivalités féroces ou encore les transes collectives provoquées par les chansons empreintes du mysticisme vodou du groupe Racine Mapou d’Azor semblaient capables de satisfaire la soif de folie d’un public tout acquis à l’idée de la fête et à ses démesures souvent à la frontière de la transgression des conventions sociales. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4663
Aviculture : la ferme !Artisanal est le mot qui résume l'aviculture haïtienne. La volonté des aviculteurs de sortir de cet état est claire même s'il leur manque cruellement de moyens. Clin d'oeil sur la filière alors que la grippe aviaire fait rage en République dominicaine.
Sur un domaine de 75 carreaux de terres, 44 des 52 cages à poulets, mesurant chacune 12 000 pieds carrés, dont certaines désaffectées, attendent d'être exploitées à Thomazeau, commune voisine de Croix-des-Bouquets. Les fermes avicoles Signal de la Victoire, Germalot S.A. et MFT S.A, qui faisaient jadis le bonheur d'Haïti et de la compagnie Poulet Prinsa et qui embauchaient plus de 10 000 personnes dans la production de viande de poulets et d'oeufs, sont aujourd'hui en ruine avec seulement quelques cages opérationnelles.
Ouverte en 1979 et fermée totalement dans les années 90 à cause de l'embargo économique imposé à Haïti par les Etats-Unis, ces fermes ont vu relancer timidement leurs activités en 2003 où aujourd'hui, huit cages trouvent locataires du côté de petits éleveurs qui ont tout à faire pour joindre les deux bouts. Tout de suite après l'embargo, le marché haïtien avait été livré à la consommation de morceaux de poulets provenant de l'élevage industriel américain puis dominicain. « Notre production est vouée à toute sorte de difficultés », lâche Pierre Donel Joseph, un petit éleveur.Les prix exorbitants des produits nutritifs approvisionnés en République Dominicaine pour les poussins, les taxes et les frais de douanes exorbitants pratiqués par la douane haïtienne et les coûts inhérents aux soins exigés par l'élevage font de cette activité un casse-tête pour ses acteurs haïtiens qui ont le malheur d'être rivalisés par les poulets américain et dominicain.
« Le gouvernement dominicain, lui, subventionne ces produits. Nous, de notre côté, nous nous approvisionnons chez eux pour faire les frais de tous les mauvais traitements de la part des autorités douanières », gémit le petit éleveur, qui ne cache pas son mépris envers les autorités agricoles haïtiennes. « Ils se sont soumis aux produits étrangers et maintenant on ne peut plus importer les produits avicoles à cause de la présence de la grippe aviaire, on verra ce qu'ils feront », crache Pierre Donel Joseph.
Ces fermes qui s'étendent à pleine vue dans la Plaine du Cul de Sac créent, en dépit de leur situation, plusieurs dizaines d'emplois pour techniciens, entreteneurs et vétérinaires. C'est le cas pour Spencer Jean-Pierre, médecin vétérinaire formé à Cuba.« Nous travaillons dans les fermes afin de maintenir le niveau de santé des poulets et nous pratiquons des méthodes préventives pour contrecarrer les épizooties qui frappent le monde », dit-il.Grands et petits éleveurs crient au scandale après que les autorités haïtiennes aient interdit l'entrée de produits avicoles dominicains sur le territoire haïtien sans même prendre en compte l'existence d'une production avicole locale.« La population ignore complètement la production avicole locale, se plaint Marie Vierge Bouzi, propriétaire de la ferme Signal de la Victoire. Cette situation empêche carrément à nos produits de s'écouler sur le marché. » « Les Haïtiens refusent de consommer le poulet depuis la découverte du virus H5N2 en République Dominicaine, laisse-t-elle entendre, car, pour notre population, tous les produits avicoles proviennent de la république voisine. » Et chaque jour nous sommes contraints à nourrir des milliers de poulets, gourmands et exigeants, souligne-t-elle.Pour certains d'entre eux, le ministère de l'agriculture, des ressources naturelles et du développement rural (MARNDR) n'avait pas posé le problème de la production nationale avicole de manière responsable. « On a l'impression que même ces autorités ignorent, pour leur part, cette filière », dit l'un des petits éleveurs.La grippe aviaire déclarée le mois dernier en territoire dominicain, laissait pourtant présager une véritable mobilisation des autorités concernées. En mars 2006, une commission d'Etat était montée en vue de plancher sur un éventuel rapprochement de cette zoonose très en vogue. Organismes gouvernementaux assistés d'organisations internationales et locales avaient annoncé la couleur. En 1994, au moment où les pays de la Caraïbe taxaient à l'importation les découpes de volailles en provenance principalement des Etats-Unis jusqu'à 234%, Haïti a levé les restrictions qui y avaient été imposées.
Lima Soirélus

lsoirelus@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=53898&PubDate=2008-02-01