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lundi 4 février 2008

Coup d’envoi du carnaval : Liesse populaire et faiblesses d’organisation

Un méga-événement confronté encore une fois à ses vieux démons
dimanche 3 février 2008,
Radio Kiskeya

Des centaines de millliers de personnes avaient déjà investi dimanche soir le circuit du carnaval de Port-au-Prince dont l’immense succès populaire contrastait une fois de plus avec de graves défauts d’organisation.
Plus de sept heures après l’heure officielle du coup d’envoi (prévu initialement à 14h00 locales, 19h00 GMT), aucun char musical n’avait encore fait son apparition au Champ de Mars, véritable zone de vérité de l’événement située dans l’aire du Palais National (siège de la Présidence). Noire de monde, la grande place centrale de la capitale était assiégée par une foule compacte rendue parfois nerveuse par une attente fiévreuse et de sérieux problèmes de circulation.
Très large en temps normal, l’avenue du Champ de Mars s’apparentait dès le premier des trois jours gras à un goulot d’étranglement dont les principales issues étaient littéralement bloquées par des badauds, de très nombreuses marchandes de boissons et de nourriture ainsi que des agents de la Police Nationale. Appliquant à la lettre les consignes strictes de sécurité prévues face aux dérapages ou mouvements de foule, ces derniers étaient parfois contraints de faire des interventions musclées afin de rétablir l’ordre.
Noyées dans une marée humaine, les bandes à pied arrivaient dans le plus grand désordre tandis que les premiers chars allégoriques entraient dans l’arène sans le traditionnel accompagnement musical. De fait, les efforts des créateurs en vue de restituer à ce méga-événement sa véritable dimension artistique se sont presque révélés vains.
Pour combler les creux du défilé et égayer des spectateurs fatigués d’attendre, des DJ créaient une ambiance sonore assourdissante sur des stands et rivalisaient même de décibels au risque d’affecter le sens auditif du public.
Cependant, beaucoup des carnavaliers étaient prêts à aller jusqu’au bout de la nuit pour pouvoir assister aux empoignades et polémiques parfois très incisives entre les Djakout Mizik et T-Vice, Krezi et Kreyòl La ou encore Barikad Crew et Rock Fam, les nouveaux duellistes du rap haïtien.
Seules ces rivalités féroces ou encore les transes collectives provoquées par les chansons empreintes du mysticisme vodou du groupe Racine Mapou d’Azor semblaient capables de satisfaire la soif de folie d’un public tout acquis à l’idée de la fête et à ses démesures souvent à la frontière de la transgression des conventions sociales. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4663

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