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vendredi 28 décembre 2007

Quand un paradis languit.. SAINT LOUIS DU SUD ...HAITI

A Saint-Louis du Sud, une baie somptueuse languit dans l'oubli. Elle appelle à la préservation de ses monuments historiques alors qu'on procède à l'inventaire des sites à vocation touristique d'Haïti.
Sur des plages bordées de cocotiers, des vagues gourmandes lèchent le sable blanc. Les pêcheurs, respirant l'air frais du large tissent leurs filets en surveillant du coin de l'oeil les coquillages sur le feu.
Les femmes s'adonnent à des tâches ménagères tandis que des enfants aux cheveux roux, nus comme des vers, jouent au soldat sur les ruines du Fort des Oliviers. Aventureux, sautant d'un cocotier à l'autre, on dirait qu'ils sont « chevauchés » par les fantômes de soldats français tués par des Anglais en défendant cette position qui surplombe la baie splendide aux reflets argentés.
A cinq minutes de la ville de Saint-Louis du Sud, la ville de Louis XIV, cette baie de laquelle vivent des familles de pêcheurs languit dans l'oubli et « appelle » à la préservation de ses monuments en péril alors que l'on fait l'inventaire des sites à vocation touristique. Témoin privilégié de la rivalité féroce entre les dévoués de la reine d'Angleterre et des loyaux sujets de Louis XIV, l'endroit regorge, dans ses profondeurs, d'artefacts qui ont appâté des chasseurs de trésors des temps modernes.
Situé en face de l'Ile à Vache où des plongées ont permis d'identifier des galions de la flotte du célèbre pirate Henry Morgan, le site peut aisément attirer les férus du tourisme culturel. Selon Mme Sabine Malebranche, « il (le site) a déjà été répertorié dans le Plan Directeur du Tourisme ».Et, non loin de là, à Grosse Cayes, le projet de construction d'ici à 2009 d'un port de croisière a reçu l'aval de la Commission Interministérielle d'Investissement (CII), confie M. Daniel Fouchard, directeur général du Ministère du Tourisme. Toutefois, à court terme, l'ISPAN doit intervenir afin de stabiliser le Fort des Oliviers dont les fondations sont menacées par la montée des eaux de la mer, constate-on. Une alternative« Nos aïeux se sont battus contre les Français pour se libérer de l'esclavage. Aujourd'hui, au nom de l'amitié, les générations futures de ces pays, liées par le sang et dans la maçonnerie de ces fortifications en péril, doivent s'unir afin de préserver, de sauvegarder les patrimoines communs », conseille, en substance, un vieux professeur d'Histoire rencontré au Cayes. « C'est, poursuit-il, l'occasion de permettre à nos anciens maîtres d'écrire de nouvelles pages de notre histoire commune».« C'est aussi valable pour les Anglais qui sont rentrés à Saint-Louis en 1746 pendant la guerre de succession d'Autriche », ajoute-il. L'été dernier, à l'initiative de M. Ernst Ais, propriétaire de la Caribean T-Shirt, la compagnie Musique des Antilles avait réuni des milliers de festivaliers sur ce site où les activités à caractère culturel sont très rares.Sur ce site oublié la plupart du temps, des pêcheurs jurent avoir entendu, dans les brumes de la nuit, des fantômes de soldats anglais et français faire la fête. Ils se sont entretués pour s'approprier les lieux. Morts, ils se le partagent, fraternellement, en tournant le dos à tout « paradis céleste ».

Roberson Alphonse
Article et photos du Le Nouvelliste sur http://www.lenouvelliste.com
Notre rage:
Ahhh!...Ces abrutis qui nous gouvernent !
Et dire qu’il y a des millions de gens sur terre qui travaillent toutes une années juste pour pouvoir se payer dix jour de vacances dans un environnement de ce genre. Pour eux, c’est une succursale du paradis !
Et dire que là ou ces « bénédictions naturelles n’abondent pas, les autorités jouent des pieds et des mains pour créer dans une innovation proche du surréalisme un lieu qui ressemblerait –dans l’intention- à Saint-Louis du Sud ! (Paris-Plage !)
Encore une fois nous faisons preuve d’une pauvreté d’esprit si grave que nous n’arrivons même pas à réaliser que nous nous exterminons à cause de la soif quand nous avons une source limpide à portée de main.
De 1804 a 2007, personne, aucun de nos dirigeants n' a eu ni ce rêve ni cette vision.
Et je les vois, ces abrutis qui nous gouvernent partir sans gêne exhiber leurs panses pléthoriques, bondées de merdes et d’idioties en proportions égales à leurs médiocrités sur les plages dominicaines comme Boca Chica, Juan Dolio, Las terrenas etc…Ils vont se la couler douce en oubliant qu’ils oeuvrent dans les émanations des pestilences spirituelles qui vouent Haïti à une perte certaine…
Ils oublient qu’ils sont eux-mêmes les fossoyeurs de notre destin tragique de pays mort-né.
Aujourd’hui, il faut prier pour que puisse se faire le constat résolu et final.La médiocrité ne peut construire oeuvre qui vaille…

Le secrétaire d’état français chargé de la Coopération et de la Francophonie, Jean-Marie Bockel, en Haïti du 30 décembre 2007 au 2 janvier 2008

Il devrait prendre part, aux côtés des autorités haïtiennes, à la "commémoration" du jour de l’indépendance nationale
jeudi 27 décembre 2007,
Radio Kiskeya

Le secrétaire d’état français chargé de la Coopération et de la Francophonie, Jean-Marie Bockel, effectuera une visite en Haïti du 30 décembre 2007 au 2 janvier 2008, a appris jeudi Radio Kiskeya de source diplomatique.
M. Bockel devrait participer aux côtés du Président Préval et du gouvernement haïtien aux cérémonies commémorant le jour de l’indépendance haïtienne, le 1er janvier 2008, selon la même source. Cette date marquera le 204ème anniversaire de l’indépendance d’Haïti proclamée en 1804, suite à l’extraordinaire victoire en novembre 1803 de l’armée indigène contre l’armée expéditionnaire française venue rétablir l’esclavage partout à St-Domingue.
Il profitera de sa visite pour signer avec les autorités haïtiennes un document cadre de partenariat fixant les grandes orientations de la coopération bilatérale franco-haïtienne portant, notamment sur l’aide au renforcement de l’Etat (décentralisation, police, justice, parlement), à l’éducation, à la promotion du français et de la diversité culturelle, aux infrastructures, à la mise en valeur des actions de coopération décentralisée conduites en Haïti depuis de nombreuses années.
Jean-Marie Bockel sera accompagné de Fabienne Keller, Maire de Strasbourg, dans sa visite d’évaluation à Jacmel (Sud-Est) des projets financés par la ville de Strasbourg. Il sera aussi accompagné de Daniel Marsin, sénateur de Guadeloupe, afin de marquer l’engagement accru des départements français des Amériques en matière de coopération régionale avec Haïti.
C’est la deuxième visite officielle cette année en Haïti d’un haut responsable français. La secrétaire d’Etat française aux affaires étrangères et aux droits de l’homme, Rama Yade, avait effectué en septembre dernier une visite officielle en Haïti au terme de laquelle le président René Préval avait officiellement invité son homologue français, Nicolas Sarkozy, à visiter Haïti. [jmd/RK]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4564

Condamnation aux USA de 4 kidnappeurs haïtiens à des peines allant de 13 à 19 ans de prison pour l’enlèvement en Haïti d’une fillette américaine

Un très fort signal aux kidnappeurs de ressortissants américains en Haïti
jeudi 27 décembre 2007,
Radio Kiskeya

Quatre kidnappeurs haïtiens, Lesly Mérise (29 ans), Yves Jean Louis (20 ans), Phito Cajuste (26 ans) et Ernso Louis (20 ans), ont été condamnés les 10 et 11 décembre derniers à Washington à de lourdes peines allant de 13 à 19 ans de prison pour l’enlèvement, suivi de la séquestration en septembre 2005 à Port-au-Prince, d’une fillette de neuf ans de nationalité américaine.
Le Juge John D. Bates du District de Columbia a qualifié l’acte de séquestration de la fillette de « crime horrible » ayant entraîné un traumatisme sévère et de longue durée, selon des sources judiciaires américaines.
Lesly Mérise, l’un des principaux auteurs de l’acte, a été condamné à 238 mois de prison, soit 19 ans et 10 mois par le Juge Bates. Yves Jean Louis, un autre planificateur du crime, a écopé de 180 mois de prison, soit 15 ans. Ernso Louis a été condamné à 168 mois de prison, soit 14 ans. Phito Cajuste devra passer 166 mois en prison, soit 13 ans et 10 mois. Les 4 accusés ont plaidé coupable.
L’odyssée de la fillette a débuté très tôt dans la matinée du 26 septembre 2005, quand Lesly Mérise, Yves Jean Louis, Ernso Louis et Phito Cajuste l’ont enlevée de son lit, après avoir fait irruption dans la maison familiale. Les ravisseurs qui portaient des masques, brandissaient des machettes et un faux pistolet. La fillette a été transportée dans un endroit éloigné en montagne où elle a été gardée pendant plus d’une semaine. Durant cette période de séquestration, elle est tombée malade. Elle avait été menacée de mort à maintes reprises si toutefois elle essayait de s’échapper. Les kidnappeurs avaient réclamé une rançon de 200,000 dollars américains en échange de sa libération.
C’est un habitant de la zone où la fillette était gardée qui a alerté ses parents après avoir délicatement réussi à la porter à écrire sur un morceau de papier les noms et les numéros de ces derniers.
En prononçant le verdict, le Procureur des Etats-Unis Jeffrey A. Taylor et l’assistant Procureur Général Wainstein, ont loué les efforts des agents du Federal Bureau of Investigation (FBI) de Miami (Floride) et de Santo Domingo (Saint-Domingue) dépêchés sur place pour seconder la police haïtienne dans les recherches. [jmd/RK]

Un médecin haïtien et un homme d’affaires français sérieusement blessés dans un attentat

Le Dr Nicolas Sperduto, récemment menacé de mort, et Christian Dutout ont été visés par des inconnus armés dans un centre hôspitalier de Pétion-Ville où ils se trouvaient
jeudi 27 décembre 2007,
Radio Kiskeya

Le Dr Nicolas Sperduto et l’homme d’affaires français Christian Dutout ont été sérieusement blessés par balle lors d’un attentat perpétré jeudi en début de soirée contre un hôpital privé à Pétion-Ville (banlieue est de Port-au-Prince), a appris Radio Kiskeya de sources policières.
Selon les informations préliminaires disponibles, les deux hommes ont été touchés pendant qu’ils supervisaient les travaux d’agrandissement du centre hospitalier situé à la rue Lambert et dont la propriétaire est le Dr Margareth Degan, épouse du citoyen français.
Les individus ayant ouvert le feu sur l’établissement auraient déclenché l’opération après être restés en embuscade dans le quartier pendant plusieurs heures.
Le médecin haïtien et l’entrepreneur français ont été transportés d’urgence dans un hôpital de la capitale où ils devaient subir chacun une intervention chirurgicale. On ignorait tard dans la soirée l’évolution de leur état de santé.
La Police Nationale s’est lancée peu après l’attaque aux trousses des bandits. Cependant, aucune arrestation n’était immédiatement rapportée.
Ancien capitaine des Forces Armées d’Haïti (FAd’H) dissoutes en 1995 et professeur de médecine pendant des années en Belgique où il fit ses études universitaires, le Dr Nicolas Sperduto est également le beau-frère de la ministre à la condition féminine, Marie-Laurence Jocelyn Lassègue. L’entourage de ce chirurgien de carrière avait récemment fait état de menaces de mort dont il avait été l’objet dans le cadre de ses activités professionnelles. Des tueurs à gages, recrutés avec la mission expresse d’exécuter le médecin, avaient à plusieurs reprises, renoncé à ce projet cynique.
Le double attentat de Pétion-Ville survient dans un contexte marqué par une recrudescence de l’insécurité depuis le début de la saison des fêtes. jmd/spp/Radio Kiskeya

Les langues se délient

Michaël Lucius pointe du doigt des agents de sécurité du Commissaire du gouvernement Claudy Gassant dans la tentative d'assassinat sur sa personne le 25 septembre dernier. Les allégations de l'ancien patron de la DCPJ, qui ont l'effet d'une bombe, délient les langues.
« Je ne veux pas faire de commentaires sur les allégations selon lesquelles deux de mes agents de sécurité ont participé à la tentative d'assassinat perpétré le 25 septembre 2007 sur la personne de l'ex-responsable de la DCPJ Michael Lucius », a confié au journal le commissaire du gouvernement Claudy Gassant. Selon le chef du parquet, « toute réponse consistant à infirmer ou à confirmer ces allégations serait subjective ». Claudy Gassant s'est toutefois, référé aux magistrats ayant eu la charge du dossier qui rebondit dans la presse suite à l'interview accordée à Radio Vision 2000 par l'ancien patron de la police judiciaire, Michael Lucius depuis Paris.
« Contrairement à ce qui est dit dans la presse, l'enquête est en cours. Le dossier a été acheminé au cabinet d'instruction depuis le 26 octobre », a déclaré le substitut du commissaire du gouvernement Jean Serge Joseph, chargé du dossier. « On attend toujours le rapport d'enquête de la DCPJ qui a reçu, le 23 novembre 2007, une nouvelle délégation afin de déterminer le mobile de cet acte », a poursuivi le magistrat.« La Hyundai Terracan beige SE-0860 affectée au Ministère de l'Environnement et la Hyundai Santafe grise S-4766 appartenant à Michael Lucius à l'intérieur de laquelle on a retrouvé le pistolet Glock 22 calibre 40 bpr-198-us, sa carte de police 11-pp-01137, ont été confisqués et transférés à la DCPJ pour les besoins de l'enquête », a fait savoir le juge de paix de Delmas, Gene Colbert. Ce magistrat avait été réquisitionné à l'improviste en vertu de la loi sur les flagrances du 6 mai 1927 parce qu'il était, selon ses dires, non loin de l'impasse Saint-Marc, sur la route de Frères, où l'évènement s'est produit.Les deux agents de sécurité de Michael Lucius retrouvés à l'impasse Saint-Marc ont été désarmés et placés à la disposition des enquêteurs, a poursuivi le juge de paix qui souligne que ces derniers l'ont conduit dans un bosquet où Michael Lucius se serait caché après l'attentat et où aucune trace de sang n'a été trouvée.
« Deux agents de sécurité assurant la protection d'une maison, témoins oculaires, ont déclaré que M. Michael Lucius avait laissé son véhicule, la Hyundai Santafe grise S-4766 en stationnement lorsqu'il est monté dans un autre véhicule qui a été la cible de coups de feu », a poursuivi le juge qui dit avoir vu des morceaux de vitres cassées sur la chaussée. « Le véhicule à bord duquel prenait place une diplomate américaine blessée lors de l'attaque n'est toujours pas mis à la disposition de la justice », a précisé le juge de paix. Selon le magistrat, une délégation a été donnée à des enquêteurs de la DCPJ afin de constater l'état physique de Michael Lucius à l'Hôpital CDTI. Sur place, ces derniers ont rapporté avoir vu la victime couchée sur le dos. Il a confirmé qu'une femme qui l'accompagnait a effectivement été blessée, avant d'indiquer n'être pas en état pour une audition complète, a ajouté le juge Gene Colbert.
Les agents de sécurité de Michael Lucius gardés à vue à la DCPJ ont été libérés sur ordre de ce dernier, a par ailleurs indiqué le juge.Le sénateur Youri Latortue, qui est intervenu dans la presse, a souhaité que la lumière soit faite sur les déclarations de l'ex-responsable de la police judiciaire Michael Lucius. « C'est un haut fonctionnaire, il faut qu'il y ait un suivi », a indiqué le sénateur de l'Artibonite. « On ne peut pas minimiser ces déclarations. Des accusations graves ont été portées », a-t-il fait remarquer.Cependant, le député de Port-au-Prince Jonas Coffy n'est pas allé de mains mortes en qualifiant Michael Lucius de voyou et de kidnappeur dont les déclarations sont susceptibles de décrédibiliser les institutions du pays.
Le parlementaire a, d'un autre côté, mis en doute l'ordonnance du juge d'instruction Jean Carvès qui a blanchi Michael Lucius des accusations de complicité de kidnapping portées contre lui par le juge Napela Saintil.Le journaliste Joseph Guyler C. Delva, dont la présence à Frères le 25 septembre 2007 n'est pas vu d'un bon oeil par Michael Lucius, a estimé qu'il est normal qu'il se soit retrouvé sur les lieux après l'attentat. « C'est normal que je me sois retrouvé sur les lieux. Je fais mon travail de journaliste », a fait savoir M. Delva qui qualifie les remarques de M. Lucius de ridicules.
Roberson Alphonse

robersonalphonse@yahoo.fr
Sources Journal Le Nouvelliste sur http://www.lenouvelliste.com

Femme de maison, voilà ton fardeau

Elles doivent obligatoirement faire la lessive, repasser des vêtements, faire le ménage, cuisiner, accompagner des enfants à l'école, changer la couche du bébé...pour presque rien. Voilà le fardeau de ces milliers de femmes de maison à Port-au-Prince.
Oliana, une jeune Barradéroise, a travaillé pendant quinze ans comme employée domestique dans une famille plutôt connue à Pétion-Ville. Elle a été recrutée non seulement pour accomplir les travaux ménagers mais aussi pour assurer la garde du nourrisson de la patronne. Grâce à son savoir-faire et son sens de responsabilité, la jeune femme a gagné la confiance de la patronne qui a décidé de lui octroyer officiellement le poste de gouvernante de la maison. « De 400 gourdes en 1993, mon salaire était passé en deux ans à 600 gourdes », se rappelle-t-elle. Cette modique somme, au fil des années, a augmenté mais ne dépassera pas 3000 gourdes. De 1993 à janvier 2007, Oliana a tristement constaté que sa condition socio-économique n'avait pas du tout changé. Les 2250 gourdes qu'elle reçoit par mois comme salaire, ne peuvent grand-chose ni pour ses petits frères et soeurs qui doivent aller à l'école ni pour ses parents de la province qui attendent régulièrement son soutien financier.Elle ne peut non plus penser à des projets d'avenir. Il y a quelques mois, elle a finalement laissé tomber ce boulot pour aller travailler dans un hôtel de la place. Mais jusque-là, rien n'a réellement changé. « C'est pas meilleur par rapport à mon premier boulot, avoue-t-elle. J'espère trouver mieux que ça. »Pareil dans la maison voisineLa réalité d'Oliana n'est pas différente de celle des milliers de travailleuses domestiques qui, en moins d'une année, ont servi dans deux, trois ou quatre maisons en quête d'un meilleur traitement. Elles sont plus de 800.000 à travers Port-au-Prince à croupir sous le poids des travaux ménagers, selon la ministre à la Condition féminine et aux Droits des femmes, Marie Laurence Jocelyn Lassègue. La plupart du temps, elles se voient obligées d'accomplir des tâches pour lesquelles elles n'ont pas été embauchées. Un surplus de travail pour lequel, elles ne sont pas non plus rémunérées. « J'étais venue pour la lessive, repasser des vêtements, assurer le ménage. Mais, j'ai été chargée, après quelques mois, de mener les enfants à l'école, changer la couche du bébé de la soeur de la patronne », explique une jeune domestique.
Vous êtes congédiée
Dans la majorité des cas, elles ne peuvent rien revendiquer de peur d'être renvoyées. En fait, une employée domestique peut être congédiée pour diverses raisons. Sa façon de gérer le matériel de cuisine, son comportement ou son manque de professionnalisme. Dans certains cas, c'est le propriétaire de la maison qui, par fatigue, décide sans aucune explication de congédier sa domestique. D'ailleurs, trouver une femme de maison n'est pas si difficile à Port-au-Prince. En moins de quatre mois, Mme Paula, une commerçante qui habite à Delmas, dit avoir déjà renvoyé deux femmes de maison. La première pour avoir passé plus de jours que prévus dans sa ville natale sans la prévenir. La deuxième pour sa lenteur dans ses travaux domestiques. « Je ne tolère pas des employés paresseux, dit-elle. Elle vient travailler quand elle le veut. Alors, je l'ai renvoyée », explique Mme Paula.
En général, les travailleuses domestiques ne sont pas bien vues aux yeux des responsables de maison. Certaines d'entre elles sont mêmes victimes de viol et d'autres abus sexuels de la part d'un membre de la famille. « Nous avons récemment reçu une jeune fille de 23 ans qui a été violée par le frère de la patronne où elle travaille depuis 2 ans », témoigne une responsable d'une organisation féministe de la capitale. Professionnaliser le métier« Ce secteur mérite une attention spéciale en termes de formalisation et de traitement », reconnaît Dr Mimose Bruny. La psychologue et travailleuse sociale prône la professionnalisation du travail domestique. Question d'offrir une nouvelle image du métier et valoriser le travail de ces milliers de femmes à travers Port-au-Prince.
Actuellement, une femme de maison reçoit un salaire variant entre 1500 à 5000 gourdes par mois, dépendamment du niveau économique de l'employeur. « Je pourrais donner mieux à la femme de maison, mais mon salaire ne me le permet pas », explique Rose-Adèle Joachim. Elle se réjouit, par contre, du fait qu'elle offre certains privilèges a Ketty en plus des 1750 gourdes de salaire mensuel. « Elle a droit à un boni, à des jours de congé, au repos au cours de la journée et comme tout le monde, elle participe au repas de la famille », se contente-t-elle.Rares sont les employées de maison qui bénéficient de l'attention de leur patron. Les responsables de maison exigent en général beaucoup des travailleuses domestiques mais se soucient peu de leur condition de vie, regrette la ministre Lassègue. « Il est important de savoir que ces femmes ont de lourdes responsabilités. Elles ont des enfants, elles ont d'autres activités et méritent, tout comme les femmes qui travaillent dans d'autres secteurs, un meilleur traitement », dit-elle.
Au regard du Code du travailMe Samuel Madistin, lors du séminaire organisé par le Réseau national de défense des Droits humains (RNDDH) sur le droit à la non discrimination dans les systèmes onusien et interaméricain, a reconnu que les travailleuses domestiques sont aussi mal vues au regard de la législation nationale. Le code du travail prévoit certains bénéfices pour les ouvrières, notamment assurance maternité, congé de maternité, salaire égal à compétence égale. Mais les femmes de maison ne jouissent pas de ces prérogatives. Lueur d'espoir
Récemment, la ministre Lassègue a soumis au Sénat un avant-projet de loi visant le respect et la promotion des droits de ces femmes conformément au code du Travail. Cet avant-projet de loi, voté à l'unanimité par la chambre du Sénat, a ainsi modifié l'article 257 du code du travail et envisage un meilleur traitement pour ces employées. Ceci, au même titre que celles qui travaillent dans les industries. Par ces dispositions légales, les femmes de ménage pourraient désormais jouir obligatoirement d'un repos absolu de dix heures par jour, de deux repas par jour et d'un jour et demi de congé par semaine. L'avant-projet de loi garantit également aux employées de maison d'un boni en fin d'année conformément aux articles 154, 155, 157 et 158 du code du Travail.
D'ici quelques jours, la Chambre des députés devra également se pencher sur cet avant-projet de loi. Peut-être, l'adoption de ces dispositions légales changera les conditions de vie de ces milliers de femmes qui se sacrifient quotidiennement « Kay madanm », pour éduquer leurs enfants.
Jean Max St Fleur

tmaxner@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=52472&PubDate=2007-12-28
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