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jeudi 31 octobre 2013

Bandits or Patriots?: Documents from Charlemagne Péralte

In 1910, an international consortium of banks refinanced Haiti’s international debt and took control of the country’s treasury. In 1914, the bank refused to issue gold payments to the Haitian government and asked the U.S. military to protect the gold reserves. On December 17, 1914, U.S. marines landed in Haiti and moved the gold to the bank’s New York vaults. Eight months later, the marines again landed in Port au Prince, Haiti’s capital, this time claiming the need to protect foreign lives and property. They placed Port au Prince under martial law, ruthlessly subdued armed resistance in rural areas, and began training a new Haitian militia. Charlemagne Péralte led a resistance movement. In this “call to arms” and letter to the French minister, Péralte attacked President Wilson as a hypocrite for claiming to respect the sovereignty of small nations of Europe while occupying Haiti and urged Haitians to resist the Americans. (An English translation of the letter follows the French version.)
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Peralte PB
Haïtiens! Un jour semblable au 1er janvier 1804, se lèvera bientôt.
Depuis quatre ans, l’Occupation nous insulte à tout instant. Chaque matin nous apporte une nouvelle offense. Le peuple est pauvre et l’Occupation le pressure sous les taxes. Elle répand les incendies et elle empêche aux gens de reconstruire leurs maisons en bois, sous prétexte d’embellissement de la cité.
Haïtiens, restons fermes. Suivons l’exemple de la Belgique! Qu’importe si nos villes sont brûlées! Ce n’est pas une vaine pensée que celle écrite sur la tombe du grand Dessalines: “Au premier coup de canon d’alarme, les villes disparaissent et la nation est debout.”
La sainte cause qui s'étend dans le nord, a pour chefs des citoyens de valeur. Le Sud attend seulement un homme pour suivre cet exemple sublime. Pas de danger, nous avons des armes. Chassons ces hommes sauvages, dont la sauvagerie est patente en la personne de leur président Wilson, traître, brigand, fauteur de troubles, voleur.
Mourez pour votre pays
Vive l’Indépendance!
Vive l’Union!
Vive la guerre juste!
A bas les Américains!
Charlemagne Masséna Péralte
Chef suprême de la Révolution en Haïti au Ministre Français Résidant en Haïti
Port-au-Prince
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Monsieur le Ministre,
Contrairement aux principes généralement admis par les nations civilisées et aux règles du droit international, le Gouvernement américain, profitant de la grande guerre européenne, est intervenu dans les affaires de la petite république d’Haïti, en lui imposant une Convention dont une occupation militaire devait assurer la ratification par les Chambres haïtiennes.
Malgré les atteintes portées à notre autonomie et à notre dignité de peuple libre et indépendant, nous étions disposés à accepter cette Convention et à exécuter les obligations qu’elle comporte pour nous, mais les promesses fallacieuses faites per les Yankees en débarquant sur notre sol, se réalisent depuis tantôt quatre ans par des vexations perpétuelles, des crimes inouïs, des assassinats, des vols et des actes de barbarie dont seuls dans le monde entier l’Américain a le secret.
Nous venons aujourd’hui, à bout de patience, réclamer nos droits méconnus, bafoués par l’Américain sans scrupule qui, détruisant nos institutions, dépouille le peuple haïtien de toutes ses ressources et se regorge de notre nom et de notre sang. Cruels et injustes, les Yankees ont, depuis quatre ans, promené la ruine et la désolation sur notre territoire.
Aujourd’hui où, à la conférence de la Paix, des nations civilisées ont juré à la face du monde entier de respecter les droits et la souveraineté des petits peuples, nous réclamons la libération de notre territoire et les avantages reconnus per le droit international aux Etats libres et indépendants.
Nous vous prions en conséquence d’observer que nous luttons depuis dix mois dans cet unique but, et que nos armes jusqu’ici victorieuses nous permettent de vous demander de reconnaître notre belligérance.
Nous sommes disposés à tous les sacrifices pour libérer le territoire haïtien et faire respecter les principes affirmés par le Président Wilson lui-même concernant les droits et la souveraineté des petits peuples. Et notez, Monsieur le Consul, que les troupes américaines, en vertu de leurs propres lois, n’ont nul droit de guerroyer contre nous.
Veuillez agréer, Messieurs [sic], nos salutations distinguées.
(s) Le Chef Suprême de la Révolution
M. Peralte
Suivent plus de 100 signatures.
Source: http://historymatters.gmu.edu/d/4946/