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jeudi 27 septembre 2007

Haiti-Nations Unies : Préval réitère son appel à une transformation de la MINUSTAH dont le mandat a été renouvelé pour un an

P-au-P., 26 sept. 07 [AlterPresse] --- Le président haïtien René Préval, a réitéré, ce 26 septembre, aux Nations Unies, son appel à une transformation de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH), dont le mandat vient d’être renouvelé pour un an par le Conseil de Sécurité.
« Ce renouvellement était fort à propos », a déclaré Préval, lors de son discours à l’assemblée générale de l’ONU, en rappelant son souhait de voir la MINUSTAH « se réinventer pour que ses chars d’assaut et ses mitraillettes se transforment en bulldozers affectés à rebâtir les routes, en charrues et en houes pour aider nos paysans à rebâtir leur capacité productive ».
« Tout le monde m’explique, sans arriver à me le faire comprendre, que cela n’est pas possible, que l’argent des chars et des mitraillettes ne peut servir à faire du développement, à créer du bonheur », a-t-il déploré.
D’autre part, à propos de la situation générale en Haiti, le chef de l’État haitien a souligné qu’Haiti est en train de dire « lentement, patiemment, mais avec détermination », au revoir à la « faillite ».
Il a indiqué que les gangs armés responsables de violences directes à l’encontre des populations ont été démantelés, la gouvernance de l’économie s’est améliorée et un climat d’appaisement et de convivialité a été établi au sein de la classe politique.
A la tribune des Nations Unies, Préval s’est fait l’avocat des pays confrontés au trafic de la drogue. Il a appelé à un accroissement de l’aide à ces Etats.
La lutte contre le trafic de drogues « met en face de nous des adversaires sophistiqués, organisés et disposant de réseaux puissants au niveau international, tant dans les pays producteurs que dans les pays consommateurs », a-t-il déclaré.
« Ce trafic a des effets néfastes sur les structures économiques, sociales et politiques des petits Etats comme le nôtre et fait peser une grave menace sur leur souveraineté et leur sécurité », a-t-il expliqué.
Préval a fait savoir qu’Haïti et la République dominicaine ont « la ferme volonté d’aider les Etats-Unis et le Canada à éliminer la drogue qui arrive sur leur sol en prenant » son territoire comme « lieu de transit ». Il a estimé qu’un « pas de géant » pourrait être fait si les Etats-Unis mobilisaient suffisamment de moyens dans le cadre d’un accord de 1997 sur le trafic illicite par mer de la drogue.
Le président haïtien a souhaité une assistance dans la mise en oeuvre de la Déclaration du Sommet régional sur la drogue, la sécurité et la coopération qui a eu lieu à son initiative en République dominicaine, le 16 mars dernier. [gp apr 26/09/2007 16:00]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article6450

"Un parisien, Un arbre", une initiative du maire de Paris en faveur de l’environnement dans trois pays dont Haïti

Bertrand Delanoë incite les habitants de la ville à financer la plantation de deux millions d’arbres dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques en Haïti, au Cameroun et au Madagascar
jeudi 27 septembre 2007,
Radio Kiskeya
Le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, a donné jeudi le coup d’envoi de l’opération baptisée "Un parisien, Un arbre" destinée à porter les habitants de la capitale française à parrainer, au moyen d’une contribution personnelle, une campagne de reboisement contre le réchauffement climatique dans trois pays du Sud dont Haïti.
Selon la presse française, ce projet parrainé par l’Association internationale des maires francophones (AIMF), dont M. Delanoë est le président en exercice, fera l’objet d’une réunion du Conseil de Paris lundi prochain.
"Un projet pilote de 100 hectares est également à l’étude sur Haïti", a indiqué le maire. Il a aussi annoncé la création de "puits de carbone forestiers" au Cameroun et au Madagascar grâce à la plantation de deux millions d’arbres sur une superficie de 2.000 ha.
"J’apppelle les parisiennes et les parisiens, à partir du mardi 2 octobre, à lancer eux-mêmes cette belle oeuvre collective", a répété Bertrand Delanoë qui s’exprimait lors d’une conférence de presse à l’Hôtel de ville. Il a mis l’accent sur l’importance de cette "action résolue, modeste, ambitieuse qui ne vise pas à se donner bonne conscience" mais à promouvoir un "vrai développement durable sur 25 ans".
Chaque parisien ou parisienne est invité à verser un minimum de cinq euros via "des dons en ligne sécurisés", a ajouté l’élu de la capitale française qui précise que la contribution de la ville sera également sollicitée.
Le militant écologiste et photographe français, Yann Arthus-Bertrand, président de l’association Goodplanet, s’est réjoui de cette initiative. Il a toutefois souligné la nécessité de ne pas "se contenter de planter des arbres, mais de donner aux habitants des pays en développement les moyens d’échanger le charbon de bois contre une énergie propre".
Personnalité attachante connue pour ses idées originales et son grand humanisme, Bertrand Delanoë sera candidat à sa propre succession aux élections municipales de 2008. Mais, la hausse constante de sa côte de popularité au sein du Parti Socialiste pourrait le porter à exprimer des ambitions présidentielles et se lancer dans la course à l’Elysée, en 2012. spp/RK

http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4189
Commentaires:
Une très belle initiative qui risque de faire beaucoup de bien à Haïti. Le succès d'un tel projet particulièreent en Haïti requiert une implication de la France dans toutes ses phases. Une grande partie de nos compatriotes ne sont pas encore conscients de l'ampleur des dégats écologiques qui précipitent tous les jours le pays Vers une situation de délabrement irréversible. Il n'hésiteront pas à sacrifier la noblesse de ce projet sur l'autel des intérêts personnels et ils en feront ce qui a été fait du pays s'aidant de l'omniprésente corruption.
Qui pis est on nepourra même pas compter sur un appui officiel car les plsu corrompus inconscients et indifférents se trouvent généralement au timon des affaires

JOURNÉE INTERNATIONALE SANS VOITURES / L’état du transport public en Haïti


Par Jean Panel Fanfan et Ivan Casseus
fanfanjeanpanel@yahoo.fr

La journée internationale sans voiture, excepté pour le transport en commun, observée annuellement le 22 septembre offre l’opportunité, en Haïti, de mettre en relief les conditions de plus en plus préoccupantes dans lesquelles évolue la circulation automobile, particulièrement en ce qui concerne les véhicules publics.

Ils sont légion, en effet, ceux et celles pour qui le secteur du transport de passagers est devenu rien moins que catastrophique. La presque totalité des véhicules préposés à ce trafic sont en tout et pour tout des guimbardes recyclées et ne répondant à aucune norme tant au niveau de leur apparence que de leur fonctionnement. Leurs opérateurs, souvent, ne sont pas eux-mêmes imbus des notions de conduite ou s’en moquent ostensiblement.

Dans toute la zone métropolitaine, l’improvisation s’est érigée en norme car, mis à part les efforts des agents de l’ordre pour maintenir une certaine cohérence le long des grandes artères et intersections, les véhicules publics, qui ne sont pas astreints à des stops spécifiques etbien aménagés pour recevoir et débarquer des passagers, interrompent de façon répétitive le flot du trafic.
Ces dernières années, la pratique consistant à sectionner des trajets autrefois clairement établis est venue s’ajouter aux difficultés quotidiennes des usagers du transport public. C’est ainsi que l’itinéraire Port-au-Prince – Pétion-Ville qui partait autrefois des abords de Notre Dame du Perpétuel secours pour s’achever en face du cimetière de Pétion-Ville est désormais divisé en trois parties. Les directives des autorités dans le but d’y mettre un frein sont apparemment sans effet.

Quid du ministère des Transports ?Il est aujourd’hui clair qu’après les échecs de la Conatra et de Service Plus, deux initiatives étatiques, toute nouvelle entreprise de transport public du même type serait – en l’absence d’une structuration réellement exhaustive et d’investissements proportionnels à l’actuelle explosion démographique –, vouée à un échec certain.

Le palpable désintérêt des autorités préposées au transport public serait aisément explicable à cause de l’évidente carence des fonds nécessaires pour un projet d’une telle envergure. Mais, cette liberté qu’ont des milliers d’entrepreneurs de transporter des dizaines de milliers de passagers comme et où ils veulent, et quand bon leur semble sans la moindre responsabilité de leur part, ne devrait-elle pas, en contrepartie, être sujette à certaines obligations ?
Les chauffeurs de tap tap coupent, inversent et interrompent leurs itinéraires simplement parce que leurs véhicules ne sont pas identifiables. Aujourd’hui, il est impossible pour les passagers de savoir à l’avance s’ils aboutiront à un terminus donné sans changement de route, dépendamment de l’humeur du conducteur ou des opportunités qui surviennent, car c’est l’anarchie totale.
Des couleurs et une numérotation spécifiques pour chaque circuitDans le temps, les véhicules préposés à un circuit donné étaient immédiatement identifiables par leur marque. C’est ainsi que, durant plusieurs années, le circuit Centre ville – Bourdon – Pétion-Ville était assuré par les grosses « Station Wagon » américaines qui furent remplacées par les Peugeot 404 et 504 « familiales ». Maintenant, ce même circuit, ainsi que tous les autres, sont non seulement morcelés mais ils sont parcourus par des pick-up japonais à qui ne sont conformes à aucune norme de sécurité.

Contre le privilège qu’ils ont d’exploiter les différents itinéraires à volonté, l’instance qui a droit de regard sur cette activité économique pourrait, tout au moins, attribuer une ou des couleurs spécifiques reconnaissables par tout un chacun pour chaque circuit donné et dans son intégralité. Le véhicule pourrait, en outre, être requis d’arborer de façon clairement visible le numéro d’un permis exigible en contrepartie du droit d’exploitation du circuit.
Finalement, les opérateurs pourraient établir, conjointement avec ladite instance, un tarif se situant entre les deux ou trois actuellement extorqués et le prix unique que vaut réellement la course.
Le coût de la vie est un fardeau et un sujet de préoccupation pour toutes les couches sociales. Maintenant, avec la rentrée des classes, il passe à un niveau encore plus pénible pour des milliers de parents dépourvus de véhicules personnels et qui doivent quotidiennement conduire leurs enfants à l’école.
Dans ce contexte, l’État ne devrait-il pas intervenir davantage là où, à présent, seules les décisions et récriminations concernant le prix de l’essence et les plaques d’immatriculation font l’actualité.

jeudi 20 septembre 2007
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=8650

L'actualité en question

Le premier sénateur de l'Ouest, Jean Hector Anacacis, a vertement fustigé les parlementaires qui ont accepté de recevoir des fonds dans le cadre d'une subvention prévue dans le budget rectificatif 2006-2007 pour la rentrée des classes.
L'intervention du sénateur de la plate-forme LESPWA fait pendant aux rumeurs de malversations entourant la gestion de ces fonds par des parlementaires dans leur circonscription ou leur département.Les incidents enregistrés jusqu'ici ne sont pas les derniers et étaient prévisibles, a indiqué le sénateur Anacacis qui a dédouané l'Exécutif dans cette affaire.
Les parlementaires ont eux-mêmes inscrit ce poste dans le budget, a-t-il précisé expliquant l'empressement de certains de ses confrères par un souci de trouver des moyens de financement de leur campagne...
Dans certaines zones du pays, cette histoire de millions de gourdes octroyées aux parlementaires pour subventionner des élèves économiquement pauvres donne déjà lieu à des esclandres.

Pensez-vous que c'est le seul moyen qui s'offre aux parlementaires pour venir en aide à leur population respective?Les fonds confiés à ces parlementaires ne pourraient-ils pas être utilisés pour jeter les bases de 10 écoles ou lycées dans les départements du pays? Pensez-vous que l'Exécutif veut piéger ces parlementaires qui constitutionnellement n'ont aucun droit de gérer des fonds pour l'Etat? Même quand les parlementaires auraient géré efficacement les fonds et présenté un rapport avec des pièces justificatives à l'appui, quelle instance de l'Etat se changerait de leur donner quittance de cette gestion?Selon vous, les parlementaires, agissant par simple ignorance des normes, sont-ils animés de bonnes intentions?

177e sur 180, Haïti reste dans le peloton des pays les plus corrompus, selon Transparency International

L’indice de perceptions de la corruption 2007 montre que les pratiques de corruption ne faiblissent pas malgré la campagne annoncée par les autorités en vue de combattre ce fléau
mercredi 26 septembre 2007,
Radio Kiskeya

Haïti figure parmi les quatre pays les plus corrompus de la planète, changeant légèrement de position par rapport à 2006 alors que dans les faits son score est devenu encore plus faible, selon l’indice de perceptions de la corruption (IPC) 2007 publié mercredi à Berlin par l’ONG Transparency International (TI).
Lanterne rouge l’année dernière (163e sur 163), notre pays se classe cette année 177e sur 180 pays avec une note de 1.6 sur 10 ne devançant que l’Irak (1.5), la Birmanie ou Myanmar et la Somalie (ex aequo avec 1.4 chacune). Ils constituent trois Etats en proie à des crises majeures qui se sont internationalisées.
Le score d’Haïti a chuté, passant en un an de 1.8 à 1.6. Il est dû en grande partie à un "intervalle de confiance" extrêmement faible qui se situe entre 1.3 et 1.8 sur 10.
Deux rapports réalisés en 2006 et deux autres en 2007 par des institutions internationales ont permis d’établir ce classement. Ils ont montré qu’en dépit de la campagne anti-corruption que le Président René Préval annonce avoir lancée, les pratiques n’avaient fondamentalement pas changé tant dans les institutions publiques que dans le secteur privé.
Dans la Caraïbe, la Jamaïque (3.3) occupe la 84e place et la République Dominicaine (3) la 99e, loin des meilleurs élèves de la région, la Barbade (6.9) 23e et Sainte-Lucie (6.8) 24e.
Encore une fois, le classement mondial des différentes perceptions de la corruption rendu public par Transparency International est dominé par les pays scandinaves. Le Danemark arrive en tête avec la forte note de 9.4 en compagnie de la Finlande et de la Nouvelle Zélande qui récoltent le même nombre de points. Trois autres pays de la région, la Suède (4e ex aequo, 9.3), l’Islande (6e, 9.2) et la Norvège (9e, 8.7) se retrouvent parmi les dix premiers même s’ils sont précédés notamment de la Nouvelle Zélande (1ère ex aequo, 9.4) et du Singapour (4e, 9.3).
A noter que le Canada (8.7), la France (7.3) et les Etats-Unis (7.2) sont respectivement 9e, 19e et 20e.
Devenu un véritable baromètre mondial, le rapport annuel de Transparency International permet de juger de la capacité et de la détermination des Etats à entreprendre ou non des actions efficaces en vue de contrer l’offre et la demande de corruption de même que la spirale de leurs effets pervers.
Appelant de ses vœux à la formation d’une coalition mondiale de la société civile contre la corruption, TI tente de rendre compte à travers une démarche de perception des niveaux de corruption en cours dans l’administration et la classe politique. spp/RK

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Commentaires :
Ca y est on est plus dernier. On est 177 ème sur 180. Vous direz que l’on a gagné que 3 places mais c’est déjà pas mal. Maintenant il serait intéressant de vivre dansun environnement plus pourri que l’environnement haïtien !

"Confié à un fils de la maison"L'archéologue Eddy Lubin devient le nouveau ministre de la Culture et de la Communication (MCC).

Il remplace à cet effet l'architecte Daniel Elie, éjecté depuis environ deux mois du gouvernement Alexis après avoir obtenu un vote de censure à la Chambre des députés. La cérémonie d'installation a eu lieu ce mardi au local dudit ministère.
« Vous devenez le titulaire d'un secteur dans lequel le gouvernement place beaucoup d'espoir. Parce qu'il est considéré comme une de nos forces principales », a lancé le Premier ministre Jacques-Edouard Alexis à l'endroit de l'archéologue Eddy Lubin qui vient d'être installé ce mardi à la tête du ministère de la Culture et de la Communication en remplacement de l'architecte Daniel Elie, renvoyé par les députés depuis le 31 juillet 2007.
Élaborer et développer une politique de communication pour tout le pays est l'une des tâches spécifiques du ministère, selon le Chef de la Primature. Cette politique, a-t-il précisé, doit prendre en compte les besoins de nos compatriotes qui vivent dans la Diaspora et qui s'inquiètent fort souvent de ce qui arrive dans le pays. A ce sujet, M. Alexis souhaite qu'une nouvelle forme de collaboration avec le ministère des Haïtiens vivant à l'étranger soit réellement effective.« Je m'apliquerai à me montrer à la hauteur »« Conscient de l'ampleur de cette tâche qui m'incombe et imbu des difficultés qui m'attendent, je m'appliquerai à me montrer à la hauteur de cette lourde responsabilité», a déclaré le nouveau ministre de la Culture, entouré du Chef du gouvernement, Jacques-Edouard Alexis; de l'ex-ministre Daniel Elie; du ministre de l'Education nationale Gabriel Bien-Aimé; du ministre chargé des relations avec le parlement Joseph Jasmin et d'autres personnalités haïtiennes.

A près avoir reçu l'ampliation de l'arrêté le nommant à ce poste politique, l'ancien directeur départemental Nord pour le compte du ministère qu'il va diriger a indiqué que la politique culturelle préconisée par le gouvernement haïtien constitue un facteur de cohésion qui tend à fortifier le tissu social. C'est pourquoi, dit-il, il s'engage à encourager la pratique d'une politique d'inclusion et de participation des citoyens à la vie publique comme éléments déclencheurs des capacités créatrices de chacun.



Dans son discours de circonstance, M. Lubin a surtout mis l'accent sur l'importance de la culture haïtienne qu'il compare à l'identité nationale. « Notre culture, c'est notre identité. Elle est notre richesse. Si notre société est telle qu'elle est, c'est parce qu'il y a un déficit d'identité », a-t-il rappelé.

Pour avoir travaillé pendant plus de 25 ans au service de la culture haïtienne, M. Lubin est convaincu que c'est la culture qui doit garantir le réveil de la conscience nationale. « Lors des situations douloureuses de notre histoire de peuple, nous n'avions pu trouver de force pour lutter que dans la culture », se souvient-il, espérant que cette dernière saura constituer un véritable vecteur de développement et un facteur de paix dans la société haïtienne. Daniel Elie satisfait ...« Après un an et trois mois, je laisse le ministère avec deux grandes satisfactions. D'abord, pour avoir rencontré des techniciens compétents, sérieux et honnêtes et avec qui de grands projets ont été réalisés ; ensuite, je vais partir avec le coeur en paix parce que cette tâche est confiée à un fils de la maison », s'est réjoui Daniel Elie, le ministre sortant du MCC.

Satisfait de son travail, l'ex-ministre a pris le temps d'énumérer certains des projets réalisés durant son passage au MCC. Il s'agit, entre autres, de la mise sur pied de Caraïbe en création à la citadelle Henri, la construction d'un réseau d'écoles de musique, la création de la Direction nationale du livre et du Bureau national des droits d'auteur, le début de la restauration du bâtiment construit par l'ex-président Estimé en 1949 à Belladère, etc.

Comme pour lancer un appel à la prudence, l'architecte Daniel Elie s'est adressé à M. Lubin en ces termes : «Vous êtes arrivé à la tête de ce ministère à un moment où la bataille n'est plus la même. L'ennemi fera tout ce qui est en son pouvoir pour vous attirer sur son propre terrain. Mais je sais que vous avez réalisé beaucoup de recherches historiques sur l'évolution des systèmes de défense, sur les stratégies militaires et sur l'art de la guerre.»« Le renforcement de notre culture est à la dimension du défi qui nous attend en tant que peuple. Il se traduit par l'élimination des barrières spirituelles, des rideaux idéologiques, des découpages absurdes et des cloisons dangereuses qui nous divisent », a fait remarquer le nouveau ministre qui dit compter sur la collaboration de tous en vue d'une gestion efficace du ministère.

Victor Jean Junior


Arrivée d'Anthony Phelps à Port-au-Prince

Le poète Anthony Phelps arrive en Haïti, ce mardi 25 septembre 2007, pour participer au colloque sur Les dynamiques de la construction démocratique en Amérique Latine, la Caraïbe et Haïti qui se tiendra au Ritz Kinam II les 26, 27 et 28 septembre 2007.

Monsieur Phelps arrive dans son pays natal aux environs de 13 heures 45 à bord d'un vol de Air Canada. Dans la soirée du 26 septembre 2007, Anthony Phelps - de retour au pays natal - participera à la cérémonie inaugurale de la Fondation Gérard Pierre-Charles. Poète, romancier et diseur, Anthony Phelps a déjà réalisé et produit une dizaine de disques de poésie de poètes haïtiens et québécois.

Né à Port-au-Prince, le 25 août 1928, Anthony Phelps a fait des études de chimie et de céramique aux États-Unis et au Canada.

En 1961, il fonde, avec les poètes Davertige, Serge Legagneur, Roland Morisseau, René Philoctète et Auguste Thénor, le groupe Haïti Littéraire et la revue Semences.

Depuis mai 1964, Anthony Phelps s'installe à Montréal, fait du théâtre, du journalisme puis participe à la narration de plusieurs films. En 1985, après vingt ans de service à Radio Canada, il prend une retraite anticipée pour se consacrer entièrement à l'écriture.

Les journalistes, qui voudraient bien interviewer cette figure emblématique de la littérature haïtienne, sont priés de contacter la section presse du Comité organisateur du Colloque.

Djems Olivier

Contact Presse
Cellulaire : 509 731-7154

Qui finance les PME en Haïti ?


Des acteurs représentant des PME et le secteur de la finance discutent, ce mardi, autour du thème « Problématique du financement pour les Petites et moyennes entreprises de production et de service en Haïti », un atelier organisé par le CLED.

Les différents acteurs et intéressés se sont réunis, ce mardi, au Ritz pour discuter, analyser et proposer des solutions autour de la « Problématique du financement pour les Petites et moyennes entreprises de production et de service en Haïti ». Cet atelier organisé par le Centre pour la libre entreprise et la démocratie (CLED) avec le financement du PRIMA cherche à identifier les accrocs au financement du secteur des PME en vue de les surmonter.

Les différents panélistes qui se sont succédé ont, à leur manière, fait ressortir les difficultés ayant trait au financement. Les représentants du secteur financier ont mis en exergue la faiblesse des dossiers, du management, des évaluations incorrectes, l'absence de statistiques et une kyrielle de manquements justifiant leur philosophie d'extrême prudence.

La directrice exécutive du CLED, Marie Nadine Gaston, croit que si l'on admet l'hypothèse d'accès au crédit avec les différents acteurs réunis, si les problèmes sont clairement et bien identifiés, le secteur financier représenté par les banques commerciales, les banques de développement et les caisses populaires à cet atelier sauront proposer les meilleures solutions.

Mme Gaston qui a mis l'emphase sur le rôle et la participation des différents secteurs représentés a fait appel à la responsabilité de l'Etat pour que les actes du colloque n'aillent pas pourrir dans les tiroirs.Juliette Nicolas Tardieu, propriétaire d'une auberge à Jérémie et responsable d'une librairie voit de nombreux autres problèmes au-delà du financement. Pour elle, le financement n'est pas forcément le noeud gordien de la question, les infrastructures de toutes sortes, la formation, le savoir-faire entravent trop souvent le résultat de bon nombre d'entrepreneurs. « On se retrouve tout le temps à gérer un cercle vicieux, avec un propriétaire-dirigeant qui fait tout. Trop souvent ces PME n'ont pas les moyens de faire appel à des professionnels qui peuvent produire la documentation de support réclamée par les institutions de financement », a indiqué Mme Tardieu soulignant que le manque de réglementation ou le rôle régulateur de certaines institutions se présente comme un danger qui mine l'activité des PME.

Sauveur Delva, directeur de l'OCODER représentant le secteur paysan, se plaint de l'indisponibilité du crédit en faveur de la classe paysanne. Il réclame des secteurs bancaire et financier une extension de services de crédits tout en plaidant pour la décentralisation des « richesses » du pays. Yvon Yacinthe Faustin de Top La, une entreprise de transformation de produits agricoles appartenant à l'Association des paysans de Vallue (APV) confie que le PRIMA finance un projet où Top La deviendra à terme soit une coopérative ou une société par actions avec les paysans comme investisseurs. M. Faustin qui est également trésorier de l'APV se demande si les PME ne financent-elles pas les banques commerciales ?Michel Chancy, directeur exécutif de Vétérimed, une ONG qui gère un réseau de producteurs laitiers à travers le pays (Lèt a Gogo) en dépit du fait qu'il comprend la philosophie des institutions commerciales en évitant de prendre trop de risques invite ces dernières à remplir leur rôle social. « Le développement des PME et du pays passe inévitablement par la contribution des institutions financières », conclut le directeur exécutif de Vétérimed ajoutant que le financement demeure le problème majeur du secteur agricole haïtien.

Dieudonné Joachim

djoachim@lenouvelliste.com

L'Etat prêche d'exemple

Les salaires mensuels des grands commis de l'Etat, des fonctionnaires et agents de la fonction publique vont connaître un ajustement allant de 20% à 36%, a-t-on appris de sources sûres. Cet ajustement préparé par le Comité de Pilotage du Ministère de l'Economie et des Finances (MEF) devrait être effectif à partir du mois d'octobre 2007, avec le vote du budget de la République. Il s'agit du troisième réajustement des salaires par rapport au coût de la vie consenti depuis en moins de trois exercices fiscaux.

Les pouvoirs publics avaient déjà opéré en janvier 2005 un ajustement des salaires des fonctionnaires et agents de la Fonction publique. Cet ajustement a été rendu possible après une rectification du budget de la République. En octobre 2006, employés, fonctionnaires et agents de la Fonction publique ont reçu un ajustement de salaire d'au moins 14% pour les aider à faire face à l'inflation et à la cherté de la vie. Et pour le prochain exercice fiscal, cet ajustement variera de 20 à 36%, selon les prévisions du Ministère des Finances.

Du personnel de soutien au personnel de décision pour le barème de salaire intermédiaire, du clerc de l'Office d'état civil au président de la Cour de Cassation pour les membres des instances judiciaires, de l'Agent I au Directeur général de la PNH, le personnel de la Police nationale d'Haïti, et de l'Instituteur I au Directeur de Lycée, en passant par les professeurs suppléants, les professeurs à temps plein et les censeurs pour le personnel enseignant, ce nouveau barème essaie d'intégrer tout type d'acteurs de l'Administration, selon les documents préparés et proposés par le Comité de Pilotage du MEF. A mesure que le fonctionnaire ou l'agent de la fonction publique est placé sur un échelon inférieur de la hiérarchie, à mesure que son pourcentage d'ajustement est plus élevé, selon les termes des nouvelles propositions.

Pour les membres de l'appareil judiciaire, par exemple, le président de la Cour de Cassation, plus haute personnalité du pouvoir judiciaire, qui gagnait jusque-là 101.000.00 Gourdes comme salaire va voir celui-ci augmenté de 20% pour passer à 121.000.00 Gourdes. Le Commis-Parquet des tribunaux de Première Instance qui, du personnel judiciaire, perçoit le plus bas salaire, va maintenant recevoir une rémunération passant de 4.700.00 Gourdes à 6.350.00 Gourdes suite à un ajustement de 35%.

En termes réels, le plus grand écart de salaire observé au niveau de l'appareil judiciaire est celui existant entre les Commissaire du Gouvernement et leurs substituts. En effet, à la Cour de Cassation, le Commissaire du Gouvernement et les juges gagnent le même salaire. De 67.500.00, le montant de leur chèque passera à 84.400.00 Gourdes, soit une augmentation de 25%, alors que pour un même pourcentage, les substituts du Commissaire du gouvernement près de cette cour percevront 54.600.00 Gourdes à partir d'octobre prochain, soit un écart d'environ 35%. Le même constat est entre les commissaires du gouvernement et leurs substituts près les Cours d'Appel et des Tribunaux de Première Instance. Pour les Cours d'Appel, le Commissaire en chef aura en octobre 2007 un chèque au montant brut de 50.300.00 et le Commissaire en Chef près les Tribunaux de Première Instance aura, quant à lui, 38.600.00 Gourdes alors que leurs substituts auront respectivement 38.600.00 Gourdes et 28.900.00 Gourdes, soit une différence de 23% pour les premiers et de 25% pour les seconds.

Pour la Police nationale d'Haïti (PNH), à partir de la nouvelle année fiscale 2007-2008, un agent I situé su le premier échelon dans la hiérarchie de l'institution aura, à partir d'octobre 2007, un chèque au montant de 15.400.00 en augmentation du salaire de 11.850.00 Gourdes qu'il gagne jusqu'à présent, soit une augmentation de 30% ; alors que le Directeur général, pour sa part, va recevoir 84.400.00 suite à une augmentation de 25%.

En ce qui concerne la PNH, il faut noter une faible variation de pourcentage d'augmentation comparativement aux autres catégories de fonctionnaires. De l'agent I à l'Inspecteur divisionnaire, le pourcentage d'augmentation par rapport au salaire précédent est de 30% ; du Commissaire de police au Directeur général, le pourcentage est de 25%. Le personnel enseignant est le secteur qui va recevoir le plus grand pourcentage d'ajustement de salaires à partir d'octobre 2007. Les variations pour ce secteur vont en effet de 30% à 36%. Cependant, à comparer aux autres, il s'agit du secteur le plus négligé eu égard aux efforts consentis. En ce domaine, les salaires varient de 24.050.00 Gourdes (30%) pour un Directeur de Lycée à 7.100.00 Gourdes (35%) pour un Instituteur IV. Toujours dans cette catégorie socioprofessionnelle, un directeur d'école primaire (fondamentale) aura 10.900.00 Gourdes (35%) alors qu'un professeur suppléant au niveau secondaire aura, quant à lui, 7.100.00 Gourdes (35%). Le professeur à chaire simple (six heures au maximum par semaine) va recevoir un salaire de 6.200.00 Gourdes (36%), ce qui équivaut à un salaire-horaire d'au moins 250.00 Gourdes par heure.

Il faut noter qu'en dépit ce faible salaire attribué au personnel enseignant par rapport aux autres secteurs, il reste globalement meilleur par rapport au secteur privé. Dans la plupart des établissements scolaires privés, le salaire proposé aux enseignants reste une pitance par rapport aux exigences académiques et aux services fournis. Au niveau du barème des salaires intermédiaires, les variations sont de 25%, 30% et 35%. Les membres du personnel de soutien de niveau III et de classe I, placés dans la rubrique du salaire minimum, vont, suite à un ajustement de 35%, recevoir en octobre 2007 un salaire de 3.650.00 Gourdes. L'agent qui lui est exactement supérieur va, pour sa part, recevoir un salaire de 5.000.00 Gourdes, ce qui équivaut à un salaire de 250 Gourdes par jour à raison de vingt jours de travail par mois. Ce qui est largement supérieur au salaire proposé aux ouvriers du secteur de la sous-traitance.

Avec la cherté de la vie et le taux d'inflation tournant annuellement autour des 10%, cet ajustement de salaire va apporter un ouf de soulagement aux fonctionnaires et agents de la fonction publique. L'Etat haïtien, prêchant d'exemple, à partir de cet ajustement, invite le secteur privé des affaires à emboîter le pas pour ne pas être en reste en matière de ressources humaines qualifiées.

Samuel BAUCICAUT

baucicaut@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=48933&PubDate=2007-09-25

Peut-on réhabiliter le duvaliérisme?

« Je reconnais qu'après votre long silence depuis 1986, le timbre particulier de votre voix sur les ondes des stations de radio à Port-au-Prince a la vertu de l'inattendu. Elle a replongé l'opinion dans une époque où, par prudence ou courbettes, on vous donnait du « prince » par-ci, du « démocrate des contingences » par-là. Elle a suscité un sentiment de nostalgie pour certains, tandis que pour d'autres, cela tombait comme la dernière des impostures par ces temps confus... »

A Monsieur Jean Claude Duvalier,

Ex-président d'Haïti
Ceci est une démarche personnelle. Elle n'implique ni le quotidien Le Nouvelliste auquel je donne très modestement ma collaboration depuis quelques mois, ni d'anciens amis victimes de l'arbitraire et de l'exil sous votre gouvernement. Elle pourrait contenir, sans hargne, une note de protestation véhémente et justifiée soit pour mon très cher ami Gasner Raymond assassiné à Brâches en 1976, soit au sujet de mon père, Mésilas Clitandre, porté disparu en 1982 alors que j'étais en exil à New York, soit pour mon oncle Augustin Clitandre, directeur du journal Le Soleil, assassiné sous le gouvernement de votre père, en 1958.

Si le temps a pu particulièrement cicatriser des blessures personnelles, l'histoire, par contre, est beaucoup plus rigoureuse dans son jugement. Votre « message à la Nation » du 22 septembre 2007, à l'occasion des cinquante ans de l'accession au pouvoir de feu votre père, Dr François Duvalier, peut n'être qu'un appel de circonstance.

Je reconnais qu'après votre long silence depuis 1986, le timbre particulier de votre voix sur les ondes des stations de radio à Port-au-Prince a la vertu de l'inattendu. Elle a replongé l'opinion dans une époque où, par prudence de conjoncture ou courbettes circonstanciées, on vous donnait du « prince » par-ci, du « démocrate des contingences » par-là. Elle a suscité un sentiment de nostalgie pour certains, tandis que pour d'autres cela tombait comme la dernière des impostures par ces temps trop confus.Pour nous qui suivons, un peu à distance mais avec attention, les aléas de la politique haïtienne contemporaine, nous voyions venir ce que vous appelez « un salut chaleureux » dans les publications qui ont suscité un certain intérêt à Port-au-Prince. D'anciens collaborateurs de votre régime décident de parler librement du duvaliérisme dans un contexte qui favorise le débat, sans contrainte. Les étudiants et autres chercheurs veulent savoir ce qui se cache derrière « le monstre ».

Je ne suis pas sûr que ces documents aient totalement convaincu tout le monde. Réhabiliter le duvaliérisme est une entreprise difficile parce que les faits, jusqu'à présent, ne jouent pas en sa faveur. Certains peuvent argumenter que votre père savait tenir tête aux diktats internationaux. Dans une conjoncture où notre souveraineté est rudement mise à l'épreuve, le recours à François Duvalier alimente la mémoire du nationalisme haïtien pour ceux qui ne savent pas que dans les coulisses, entre Washington et Port-au-Prince, un petit « téléphone rouge » faisait d'irréparables dégâts dans les rangs des contestataires du régime de Papa Doc.

Je ne suis pas convaincu que votre message aura un grand impact politique. Il peut soulever des passions sporadiques et provoquer des emportements spontanés. De là à affirmer qu'il « saura établir la vérité et réconcilier les frère ennemis », ce serait aller trop vite en besogne ! On peut soupçonner que « tous ceux qui sont restés fidèles à la logique de notre histoire » seraient non pas ce peuple attaché aux épopées des ancêtres, mais plutôt une partie de la population, les classes moyennes, qui ont appuyé votre père durant les élections de 1957 contre l'oligarchie traditionnelle. Elle est revenue, par la manière élégante et parfumée d'une noce, raconte-on, au palais national. Simone Ovide Duvalier a dû prendre une retraite forcée sur ses terres à Léogâne. Votre débâcle aurait commencé là.

Aujourd'hui que les contradictions s'enveniment et que les idéologies se perdent dans le dédale opaque des pragmatismes de l'enrichissement individuel, votre message pêche par un excès de grand humanisme réconciliateur. Quand vous parlez de « deux décennies d'exclusion », vous alimentez une confusion dans le vieux débat au sujet des victimes et des bourreaux de cette exclusion. La généralité du propos au sujet du « combat pour la régénération nationale, la sauvegarde du patrimoine sacré » tombe dans un contexte où le Docteur en Philosophie Yves Dorestal argumente que ce combat du bien commun ne se déploie pas en dehors des intérêts de groupes. « Si bergers du troupeau, nous en constituons les loups... » s'exclamait feu Dumarsais Estimé !

Nous serions prêts à vous prendre au mot, mais nous n'avons pas de précision de vos luttes « pour que le soleil se lève non seulement dans les romans de Roumain (quid de Jacques Stéphen Alexis ?) mais pour de nouvelles élites chargées d'insuffler à l'Etat ce sang neuf rénovateur et porteur d'espérances ».

Les nouvelles élites, c'est une longue histoire ! La Négritude n'a pas fait bon ménage avec les finances publiques. Sinon la bataille contre la corruption engagée ces derniers temps ne comporterait pas ses risques et périls. On n'a pas connu une éthique des classes moyennes et on peine encore douloureusement à « choisir entre l'argent facile, l'effort qui paie et le travail qui ennoblit. »L'histoire haïtienne de Monsieur Henry Siclait de la Régie du Tabac et des Allumettes, aux princes des Coopératives, n'a tellement pas bougé d'un cran qu'on ne sait plus si c'est Préval ou Duvalier qui s'exprime de la sorte : « Ce n'est ni le dollar ni l'euro qui sauveront Haïti, si en nous-mêmes le vide moral et l'absence d'un humanisme persistent au point que la corruption est devenue le tueur numéro 1 de l'effort et de l'imaginaire national. »Cette nation qui se porte si mal depuis 1986 a une histoire dont le duvaliérisme est un élément. Votre adresse « à toutes les catégories de cette nation déchirée, installée depuis deux décennies dans la précarité d'une transition qui nous a coûté en dix ans deux interventions étrangères... » serait bien reçue si le déchirement des familles et la précarité économique qui provoqua les boat people n'avaient pas marqué votre gouvernement. Bien sûr, la déchéance, la misère, l'insécurité politique, sociale, alimentaire et sanitaire ont empiré après votre départ en 1986.

Mais, dites-nous aussi que les bidonvilles ont commencé à s'établir sous votre règne, que les cagoulards de votre père ont été les annonciateurs de nos chefs de gangs, que les exils qui éclatent les familles ont été pratiqués par Edner Day, Emmanuel Orcel et Albert Pierre aux Casernes Dessalines, que le cochon créole a été égorgé sous votre présidence.C'était la conjoncture internationale ! Dites-le nous aussi et, avec cette courageuse vérité, les classes moyennes seront plus portées à vous entendre. Sinon, elles ne seront pas prêtes avec le peuple et la fraction progressiste de la bourgeoisie nationale à attendre, comme dans les plus purs messianismes, « un leadership avisé, pétri de doctrine, d'expérience et de savoir-faire. »

Je ne sais pas pourquoi cela me trouble, moi doublement victime, quand vous dites : «J'ai tiré des leçons des événements de ces vingt dernières années et avec toute la sincérité d'un homme brisé par vingt ans d'exil. » Il y a là, peut-être, une triste affaire de solitude vécue et d'épouse partie vers d'autres amours dont l'histoire ne retiendra que des anecdotes !Moi, je n'ai pas compris la richesse des uns et la misère des autres. Je n'ai pas bien saisi les « idéologies malsaines » que vous évoquées. S'il faut parler des torts, je me perds dans cette pompe de l'éloquence qui veut faire croire que « l'histoire reste la propagande des vainqueurs». Qu'en est-il de celle des vaincus ?Les historiens qui tiennent compte des valeurs subjectives des acteurs politiques souligneront cette phrase : « Si au cours de mon mandat présidentiel, le gouvernement a eu à causer des torts physiques, moraux ou économiques à tiers, je prends solennellement la responsabilité historique... de demander pardon au peuple et je sollicite le jugement impartial de l'Histoire. »

Pour ma part, je pardonne pour Gasner Raymond, pour la disparition de mon père, pour l'assassinat de mon oncle Augustin Clitandre en 1958, jumelliste et propriétaire du journal Le Soleil dont on me rapporte que votre mère Simone Ovide appréciait le dandysme, pour les traumatismes vécus en prison, puis en exil.

Je m'arrête là pour ne pas avoir à m'aventurer dans vos attentes politiques et la mobilisation que vous espérez. Je me dis qu'après cinquante ans, le duvaliérisme peut-il encore avoir une idée nette du vécu contemporain haïtien ? Déjà, de 1986 à 2007, l'ancrage idéologique fébrilement recherché n'est plus qu'une vague nostalgie de discipline et de leadership dictatorial....Vous n'avez pas été un homme de grandes pratiques électorales. Les regroupements et autres alliances politiques du contexte peuvent irriter un chef d'Etat habitué à une gouvernance unilatérale... Ces leçons doivent être apprises en Haïti. Le contexte est-il en faveur de votre retour qui pose aussi, automatiquement, le rapatriement de celui qui se considère comme « le kidnappé de 2004 » ? Les risques de recours à la justice des uns et des autres sur le plan de la répression politique et de la gestion des finances publiques sont toujours possibles.

Parce que je crois comme vous « qu'il y a encore d'autres souffrances et d'autres attentes », je vous souhaite de garder sereinement la raison au milieu de la démesure habituelle des ambitions politiques. Il y a encore d'autres domaines où vous pouvez aider votre pays.

Pierre Clitandre



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