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dimanche 30 septembre 2007

Le Tabou Combo sur la scène de l’Olympia

Premier groupe haïtien en concert dans la mythique salle de spectacle parisienne


Le célèbre groupe haïtien de Compas Direct Tabou Combo se produisait dimanche soir en concert à guichets fermés sur la mythique scène de l’Olympia à Paris.

Avant la célébration dans quelques mois du 40e anniversaire de l’un des plus prestigieux représentants de la musique haïtienne, les vedettes du Tabou partaient à la conquête du coeur des plus de 2.500 spectateurs présents avec l’ambition de marquer leur passage à l’Olympia, le plus ancien et le plus important music-hall de la capitale française.

Après plusieurs prestations majeures dans la grande salle du Zénith, réunissant chaque fois au parc de La Vilette près de 10.000 spectateurs enthousisastes issus de communautés multiethniques, le Tabou Combo -seul groupe des Caraïbes à avoir dominé le hit-parade français (numéro un pendant 14 semaines consécutives au Top 50 en 1975 avec la chanson New York City)- est revenu au premier plan avec son artillerie lourde, Roger M. Eugène communément appelé "Shoubou", Yves Joseph dit "Fanfan Ti Bòt", Yvon André alias "Kapi" et Jean-Claude Jean. Aux côtés des anciens, sur la brèche depuis le début de la grande aventure de 1968, les plus jeunes dont Danny Lebeau (clavier), Ralph Condé (guitare) et Yves Albert Abel (basse), tous trois d’excellents instrumentistes.

Récemment accueilli en Turquie et au Congo-Brazzaville, l’orchestre comptait également dimanche soir dans ses rangs plusieurs artistes invités comme "King Kino" de Phantoms.

Premiers représentants d’Haïti à avoir l’insigne honneur de faire leur entrée à l’Olympia, les musiciens de Tabou ont eu parmi leurs illustres prédécesseurs sur la scène parisienne Joséphine Baker, Mistinguett, Dalida, Miles Davis, les Beatles, Jacques Brel, James Brown, Charles Aznavour, les Rolling Stones, Gilbert Bécaud, Jackson Five, Ella Fitzgerald, excusez du peu !

Fondé en 1888, l’Olympia, qui est très sollicité, affiche complet jusqu’à mai 2008. Après le Tabou Combo, ce haut lieu de la musique internationale accueillera lundi la belge Axelle Red, le français Laurent Voulzy, mercredi et jeudi (2 et 4 octobre), ses compatriotes Michel Fugain, vendredi, samedi et dimanche (du 5 au 7 octobre) et Liane Foly, les 12 et 13 octobre. L’ivoirien Tiken Jah Fakoly et le suisse Stephan Eicher figurent aussi dans la programmation du même mois affichée sur le site de la vénérable institution du Boulevard des capucines. spp/RK

samedi 29 septembre 2007

Figures de la critique haïtienne Ernest Douyon

La présence du loup (1885 - 1951)
par Pierre-Raymond Dumas
Nous savions peu de lui qui a enseigné les lettres et la philosophie au lycée Philippe Guerrier des Cayes (1905 - 1914) et le droit constitutionnel, le droit pénal et le droit international privé à l'Ecole libre de droit des Cayes, mais il nous ravissait d'apprendre qu'il avait collaboré aux revues et journaux Haïti Littéraire et Sociale, Les Variétés, La Lanterne, Le Nouvelliste, Le Matin, La Phalange et Le Temps Revue. C'était un poète alerte et ses textes reflètent une vitalité d'extraverti mais derrière les poses intimistes, il y avait une grande sensibilité pour les problèmes collectifs. Mais comment ne pas douter, quand aujourd'hui le souvenir est si vague, presqu'inexistant ?Mais venons-en à l'essentiel.Bénéficiaire d'une solide éducation, bouleversant d'intelligence, Ernest Douyon, né à Port-au-Prince le 8 décembre 1885, qui exprime la mobilité et l'effervescence de son temps, a une âme de tribun. Qui se souvient de ce bâtonnier de l'ordre des avocats du barreau des Cayes? Pas grand monde.

Plus que toute autre forme d'activité intellectuelle, la critique a trop à voir avec l'air du temps pour que ses artisans survivent dans la mémoire des générations futures. Interrogation anxieuse : la critique serait-elle moins vivace quand l'histoire se grippe et se convulse ? A défaut de se trouver, notre mordu de l'éphémère qui a l'air tantôt d'un intellectuel talentueux, tantôt d'un pigiste débonnaire, a réussi dans son travail journalistique a au moins coucher avec son temps. Une langue soignée, scintillante, toujours aux aguets, indifférente à la musique langagière. C'était le temps du coupe-papier en ivoire, du peigne espagnol et des abat-jour à volants.
Je trouve que la phrase (cadencée et aiguisée) d'Ernest Douyon en se tenant aussi loin de la paraphrase oiseuse que du jargon académique, est toute haïtienne, j'entends haïtienne du XIXe siècle, car on écrit plus clairement, plus intensément aujourd'hui. Son cas n'était pas du tout celui d'un homme qui fuit le succès et les mondanités et s'isole dans un tour d'ivoire ; au contraire, président de la Ligue haïtienne des Droits de l'Homme et du Citoyen (section des Cayes), il regardait le monde en face, avec des yeux et des dents avides. Le vertige de l'immersion dans les débats d'idées est toujours, chez lui, un pari contre le cours du monde et les fracas de l'Histoire. Et ce n'est pas parce qu'un chroniqueur est oublié, presque sacrifié sur l'auteur de la bibliographie officielle, qu'il faut lui en vouloir: Vision, Premier des Noirs et La Statue de
Dessalines, La Guadeloupe (1905), Vers le réveil et L'année d'Oswald Durand (1906). Journaliste, avocat, enseignant, Ernest Douyon, oui, mais passionné de littérature au point de trahir sa caste en laissant entrevoir qu'il la préfère à toute chose. Avec une verve éblouissante. Une passion qui fut son tourment. Loin d'être un paresseux prédisposé à l'oubli, il fut pleinement un citoyen de son siècle.Mais ce serait effleurer la surface de la vie de Ernest Douyon que d'en appeler ici à ses poses, à son indifférence affichée à la renommée, à son dédain de la gloire et à sa prédilection pour les annotations rapides et le principe de cohérence vitale. On ne peut pas raconter le style de Ernest Douyon qui fut tour à tour Secrétaire d'Etat de la Justice et des Travaux publics (1930), Secrétaire d'Etat des Finances (1931 - 1932), Président de la Cour de Cassation (1932 - 1942, 1946). Ce serait comme tenter d'expliquer des doutes ou des silences. Et j'y ai trouvé, là-dedans, c'était exemplaire, j'y ai trouvé, n'est-ce pas, la transmission du flambeau, dans une perspective qui est encore nécessaire aujourd'hui et que beaucoup d'hommes et de femmes devraient considérer comme une ligne de vie fondamentale pour renouveler l'ensemble social, qui mène au progrès intérieur de l'être.
Pierre-Raymond Dumase-

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cell : 557-9628
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Visa vers les imaginaires créoles contemporains

Cette édition aura pour fil conducteur le « jazz », thème artistique qui traverse les champs de création aussi variés et complémentaires que la musique, la littérature et les arts visuels de la Caraïbe. Pendant une semaine, à la Maison des Cultures du Monde et à l'Alliance française de Paris, le jazz sera décliné d'île en île, du gwo ka jazz à la biguine jazz en passant par le créole blues et l'afro-pop pour une immersion totale dans les musiques d'improvisation de la Caraïbe.
Ce sera une plongée au coeur de la création contemporaine de l'Archipel. A cette occasion, une exposition résidente d'Arts visuels intitulée « Paradis perdus» accueillera les oeuvres d'artistes plasticiens et de vidéastes de la Caraïbe.Deux rencontres littéraires « Jazz et Littérature », « Diasporas noires, genre et identité » rassembleront un panel d'écrivains dont Alain Mabanckou, Koffi Kwahulé, Eddy Harris et de chercheurs internationaux.
Cinq nuits de concerts proposeront les performances live d'artistes musiciens d'avant-garde : Mario Canonge, Jacques Schwarz-Bart, David Walters, Joby Bernabé, Roland Brival et Alain Jean-Marie...
Du 3 au 7 octobre :
le Festival VIBRATIONS CARAÏBES ouvre le premier festival pluridisciplinaire autour du Jazz caribéen en mettant en scène plus d'une soixantaine d'artistes issus de la Martinique, de Sainte Lucie, de la Dominique, de la Guadeloupe, de la République dominicaine, d'Haïti, mais également de New York et de Paris...

Programmation du Festival Vibrations Caraibes 2007 Exposition d'Arts Visuels Paradis perdus 3 / 7 octobre10 h 00 / 21 h 00Alliance française: Yolanda Naranjo, Elodie Barthélémy, Jacquelins Fabien, Henri Tauliaut, Hervé Beuze, Savine Dosda, Thierry Alet, Ano, Bruno Perdurand, Jean-Yves Adelo, ATADJA

Mercredi 3 octobre BIGUINE JAZZ 20 h 00 / 23 h 00

Maison des Cultures du Monde:
DANIEL MAXIMIN ET ALAIN JEAN-MARIE
MARIO CANONGE TRIO
Jeudi 4 octobre CREOLE BLUES 20 h 00 / 23 h 00
Maison des Cultures du Monde:
CARAIB II JAZZBLUE
MANGO SEXTET
Vendredi 5 octobre GRIOTS CRÉOLES 20 h 00 / 23 h 00
Maison des Cultures du Monde:
TRIO EMOSION BÈLÈJOBY BERNABE TRIO JAZZ

Samedi 6 octobre SUGAR CANE BLUES 15 h 00 / 17 h 00Alliance française:
Rencontre littéraire « Jazz et Littérature » :

ALAIN MABANCKOU, KOFFI KWAHULE, EDDY HARRIS, NADINE DE KOENIGSWARTER, PAULINE GUENA ET VALÉRIE MARIN LA MESLÉE18 h 00Alliance française:
Punch en musique en soul créole20 h 00 / 23 h 00Maison des Cultures du Monde
Concert live DAVID WALTERSROLAND BRIVAL SEXTET
Dimanche 7 octobre GWO KA JAZZ
15 h / 18 h00
Alliance française
Conférence - débats « Diasporas noires, Genre et Identité » :
FRANÇOIS DURPAIRE, ELSA DORLIN, CHRISTINE CHIVALLON, JEAN-MARIE THÉODAT, CÉDRIC AUDEBERT, BUATA MALELA, JIM COHEN
18 h 00 / 20h 00
Alliance française
Happening artistique :
LA COMPAGNIE DE DANSE DIFÉKAKO 20h00 / 23h00 Maison des Cultures du Monde:
Concert live ADJABELJACQUES SCHWARTZ-BART QUINTET

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=48965&PubDate=2007-09-27

Jules André, artisan et peintre

Jean-Pierre Jules André exposera des masques carnavalesques, des cabarets, des verres, des portraits en miniature, des bols et des objets artisanaux réalisés en papier mâché, les 6 et 7 octobre 2007, au Parc Historique de la Canne à Sucre. Amants d'artisanat et collectionneurs sont invités à découvrir ce talent prometteur.
Il s'appelle Jean-Pierre Jules André. Il est un artisan doté d'une grande capacité de création et s'intéresse beaucoup au papier mâché. C'est de l'artisanat qu'il vit, mais il ne pratique pas simplement cet art. Il réalise aussi, à ses heures perdues, la peinture sur hardboard et la peinture sur bois. Et se sert des feuilles de tabac et du sable de mer pour créer des oeuvres artistiques. Né à Jacmel le 4 mars 1977, Jean-Pierre Jules André n'a jamais fréquenté d'école d'art, mais il a beaucoup de talent. « Je n'ai jamais fréquenté d'école d'art. Je crois que c'est un don de Dieu. Mon oncle Baboude Saintus a eu l'habitude de confectionner des oeuvres en papier mâché. Je prenais plaisir à le regarder dans son atelier », confie-t-il le sourire aux lèvres.



Ce Jacmélien pur sang s'adonne à la peinture et à l'artisanat depuis environ dix-huit ans. Ce qui lui rapporte beaucoup plus d'argent, c'est l'artisanat. Il arrive à prendre soin de ses deux filles et de son épouse, grâce à l'artisanat. Son plus grand exploit, c'est au Chili en 2006. Il avait représenté Haïti avec le papier mâché. Seize pays et quatorze régions du Chili ont été représentés à cette exposition. Il a été couronné à la fin de cette foire pour ses travaux en papier mâché.


Pour la prochaine exposition au Parc Historique de la Canne à Sucre, Jean-Pierre Jules André présentera des productions à base de tabac, des masques carnavalesques, des cabarets, des verres, des portraits en miniature, des bols, des timbales et des objets artisanaux réalisés en papier mâché. Il y aura, parmi ses différentes créations artisanales, un coq et un boeuf que le public, sans conteste, appréciera. Son parcours est loin d'être difficile. Il a eu la chance de travailler avec Aid To Artisan, Save The Children du Canada, USAID, Patrick Boucard, Union Européenne. Il a exposé ses oeuvres à Jacmel, à Port-au-Prince, en République dominicaine et au Chili.

Le directeur artistique à l'école professionnelle Oredah, Jean-Pierre Jules André, croit que l'« Artisanat en Fête » est une initiative estimable et porteuse d'espoir pour Haïti. Cette foire permettra, selon le coordonnateur du « Groupe masqué de Jacmel », aux artisans de multiplier des contacts avec les collectionneurs.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=49025&PubDate=2007-09-28

Gary Victor : une économie de la narration

Face à une assistance jeune qui prenait des notes avec attention, Gary Victor a précisé qu'il n'y a pas seulement que le récit dans le roman. « Il faut concevoir, argumente-il, les relations entre les personnages. Ce qui demande un travail de préparation mentale. » Le romancier reconnaît qu'on n'est pas dans un domaine scientifique. Ce qui suppose qu'en dépit des techniques de base et des grandes règles générales, l'essentiel du travail du romancier touche à l'imagination et à l'élaboration de cette dernière.

Devant une quarantaine de jeunes et d'étudiants, le romancier Gary Victor n'a pas parlé de son oeuvre à la Bibliothèque du Soleil, le samedi 22 septembre 2007. Il a amplement développé le thème des techniques d'écriture, du moins : les petites recettes qui mènent à la construction d'un livre qui s'appelle roman.


Tout en soulignant que l'écriture est un travail de création où la langue joue un rôle important, le romancier de « A l'angle des rues parallèles » a affirmé que « la priorité est le récit qu'on peut considérer comme la relation orale et transcrite de l'imaginaire. » La conception répandue de l'écrivain comme suprême démiurge traverse, d'un bout à l'autre, tous les secteurs du lectorat. On pense souvent avoir affaire à un personnage hors du commun. Ce n'est pas le cas pour Gary Victor.
Il se présente toujours sans trop grande prétention, sans orgueil intellectuel, tant et si bien que parmi les écrivains haïtiens de sa génération, il peut être considéré comme le plus généreux et le plus simple, malgré l'ampleur de son imaginaire. Les repères anglo-saxons qu'il aime citer traduisent son refus des préjugés littéraires et de la hiérarchie traditionnelle des genres. Il est celui qui démocratise, dans l'éthique et la pratique, le métier d'écrivain.
Face à une assistance jeune qui prenait des notes, Gary Victor a précisé qu'il n'y a pas seulement que le récit dans le roman. « Il faut concevoir, argumente-t-il, les relations entre les personnages. Ce qui demande un travail de préparation mentale. » Le romancier reconnaît qu'on n'est pas dans un domaine scientifique. Ce qui suppose qu'en dépit des techniques de base et des grandes règles générales, l'essentiel du travail du romancier touche à l'imaginaire et à l'élaboration de cette dernière.« Le récit, selon Gary Victor, a une relation directe avec la vie d'êtres humains avec leur pulsion, leur volonté de réaliser quelque chose. » Mais, dans ce parcours, « il y a un élément qui l'empêche d'atteindre ce désir, d'où le conflit posé dans les relations du personnage avec le vécu réel. »Sans le dire, Gary Victor nous révèle un des secrets les plus importants de la vie : on ne peut accomplir quelque chose dans ce monde sans affronter des obstacles. Il y en a qu'on surmonte et on reçoit le bravo. Il y en a qui vous laisse vaincu et accablé. Ils demandent, parfois, de recommencer l'aventure de l'existence, comme une perpétuelle rotation.
« Cet élément qui empêche au personnage d'atteindre un désir provoque chez ce dernier des sentiments, » avance Gary Victor qui soutient que « le moment le plus fort est d'identifier là où le sentiment touche au tragique et devient le plus poignant. » Ceci demande une économie de narration. Gary Victor évite les trop longues descriptions qui promènent le lecteur dans le décor. Il s'agit pour lui de traduire ce que le personnage vit de l'intérieur. Le romancier prend l'exemple de l'école américaine qui « amène le personnage presque à sa destruction. C'est à ce moment de climat maximal, souligne le romancier, que le personnage va tout tenter pour sortir du conflit. »

Gary Victor a pris l'exemple du crucifié qui était arrivé au sommet de son drame après avoir été déséquilibré, frappé, bousculé jusqu'à se surpasser par un mouvement de volonté dans le sens nietzschéen du terme. Il aurait fait une refondation de lui-même, de son identité et des éléments antérieurement désarticulés en son corps et en son esprit. Peut-on parler d'une technologie ? Le littéraire ne va pas jusque-là, mais on soupçonne que cet habitué de la manipulation de personnages pris dans des contextes conflictuels sait quelque chose du rôle des contradictions dans la perfection de l'homme.

Il a posé la problématique de la langue qui, selon lui, demande sinon une maîtrise grammaticale absolue, du moins un bon contrôle formel. Il cite les longues phrases de Marcel Proust recherchant un temps de nostalgie perdue au milieu d'essoufflements asthmatiques qu'il tente de vaincre en libérant le verbe. Gary Victor a précisé que l'écrivain « transgresse toujours les tabous, car le travail de la création est une libération de soi contre les contraintes religieuses, morales, sociales, tout en restant généreux avec soi et avec les autres. »

Gary Victor soutient que l'écrivain qui réussit une oeuvre va au-delà des données de la mode et de l'esthétique. Le romancier évoque la situation de la mère de Manuel de Gouverneurs de la Rosée qui, devant le cadavre de son fils assassiné, trouve le courage de dire à l'assistance éplorée qu'il ne faut surtout pas qu'on sache qu'il a été tué...A une question du professeur Wébert Lahens au sujet de La Piste des sortilèges, Gary Victor avoue qu'il y a « tant d'entrées et de sorties que je craignais me perdre dans les agencements. » Le chroniqueur culturel et animateur Emmanuel Jacquet est intervenu pour insister sur « le souci du mot » dans l'oeuvre des écrivains. Gary Victor reconnaît que le romancier est un sculpteur de termes. Il a parlé de son choix des écrivains anglo-saxons qui accordent une place au fantastique dans leurs oeuvres.

L'intervention du romancier Gary Victor est la première d'une série qui se terminera le 17 octobre 2007. Placées sous le thème « Les ateliers du soleil », ces conférences didactiques, méthodiques et techniques sont initiées à la bibliothèque dans le but de permettre aux universitaires de sortir des généralités au sujet de la culture haïtienne et de comprendre les savoir-faire de notre patrimoine imaginaire.
Les ateliers se poursuivront samedi 29 septembre avec Théodore Beaubrun Junior de Boukman Eksperyans.

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=48983&PubDate=2007-09-28

François Denys Légitime, un réformiste redécouvert par Pierre-Raymond Dumas

Après « Frédéric Marcelin économiste ou les riches dépouilles d'un ministre des Finances » (2000), Pierre-Raymond Dumas récidive avec « Le Général-Président-auteur François Denys Légitime, un réformiste résolu (1841-1935) » (200 pages). Ce n'est pas que le XIX e siècle haïtien appelé péjorativement l'Epoque des Baïonnettes exhibe toujours de beaux restes, non.

La connaissance de notre patrimoine historique et discursive sur le plan des livres à caractère économique n'est pas ici une fin en soi. L'oeuvre positive, à visée réformatrice, de François Denys Légitime entretient des relations complexes avec un ensemble de savoirs, de pratiques et de disciplines qu'il utilise pour fonder la démarche économique dont aujourd'hui on le crédite. C'est ainsi que l'essai de Pierre-Raymond Dumas devient à la fois un florilège, un vibrant hommage, un travail de vulgarisation, une leçon de patriotisme vivifiant et un manuel d'histoire économique. Malheureusement, c'est un ouvrage au tirage limité.


Enfiévré intellectuellement jusqu'à l'excès, François Denys Légitime fut un général chanceux, un président malchanceux et un auteur forcené, voué aux débats d'idées, aux réformes, au progrès. Ce funambule de la survie ne cesse de frôler l'oubli et l'anathème pour mieux renaître. Histoire d'une vie à contre-courant.

En bon pédagogue et vulgarisateur, Pierre-Raymond Dumas lui offre donc ici une seconde vie : quand c'est du PRD, c'est vécu, c'est direct, c'est incandescent. C'est un grand livre sur la permanence de nos problématiques nationales (agraires, fiscales, paysannes, administratives, politiques, etc.). Avec un tel personnage, il tenait un grand livre ... d'actualité. Le voici. L'auteur, le désir national de rénovation, la question foncière, la modernisation économique, la passion du bien public, tout y est, jusqu'à l'exaltation des chemins de fer et du cabotage. Un livre idéal pour tous ceux que les réformes fascinent.Ce livre ne sera pas en signature ni en librairie.

Prière de contacter l'auteur (Pierre-Raymond Dumas, e-mail : padreramonddumas@yahoo.frcell : 557-9628)._________________________
(1) DUMAS (Pierre-Raymond), Le Général-Président auteur François Denys Légitime, un réformiste résolu (1841-1935), L'Imprimeur II, Port-au-Prince, 2007, 200 p.

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=48868&PubDate=2007-09-28

William G. Douyon exposera ses pièces en fer forgé à Artisanat en Fête

L'ingénieur-architecte William Gary Douyon exposera une dizaine de pièces en fer forgé les 6 et 7 octobre 2007 au Parc Historique de la Canne à Sucre. Amants et collectionneurs de la ferronnerie sont invités à découvrir ce talent sûr.
Le Nouvelliste : Vous êtes ingénieur-architecte et vous vous adonnez à la ferronnerie. Comment expliquez-vous votre participation à la grande foire de l'Artisanat en Fête les 6 et 7 octobre 2007 au Parc Historique de la Canne à Sucre ?

William Garry Douyon : J'ai lu l'annonce dans les journaux et j'ai appelé les organisateurs pour me renseigner sur les conditions de participation à cette grande foire de l'artisanat. Après avoir été informé des critères, je me suis mis avec empressement au travail pour préparer quelques pièces. Je présenterai au public des lampes d'ambiance, de chevet, des trépieds. Dans mes oeuvres, j'ai toujours essayé de joindre l'utile à l'agréable.
L.N : Quand avez-vous commencé avec l'art de la forge et combien d'expositions avez-vous déjà réalisé ?
W.G.D : J'ai commencé concrètement avec la ferronnerie en l'an 2000 comme passe-temps. J'ai exposé deux fois à Ethno Design durant l'année 2003, d'abord en mai, à l'occasion de la fête des mères puis en décembre de la même année. C'était des expositions collectives et nous les avions programmé quatre mois à l'avance. Au cours de la période terrible de 2004-2005, je n'ai quasiment rien produit. J'ai préféré reprendre le pinceau et me concentrer sur la peinture.
L.N : D'où vous vient cette passion de la ferronnerie et de la peinture ?

W.G.D : Mon père est un passionné de peinture et peignait à l'huile. Je dessine depuis ma plus tendre enfance. J'ai pris des cours de dessin de 1979 à 1985 pendant mon adolescence. Ensuite, je me suis mis à peindre au pastel puis à l'acrylique. Dans ma profession, je dessine des clôtures, des barrières, des portes en fer forgé. Ayant peu de temps pour peindre, j'ai transposé dans mon métier ma passion pour l'art. Je me suis mis à dessiner des trépieds. C'est évidemment un travail de création qui est beaucoup plus libre. Il fait appel à une approche plus personnelle du design mettant l'accent sur les ambiances, les textures et la variété des détails.



L.N : C'est louable, mais le public ne vous connaît pas vraiment. Parlez-nous un peu de votre itinéraire ?

W.G.D : Les cours de dessin présageaient mon orientation vers le métier d'architecte. J'ai commencé mes études en architecture en 1989 à la Faculté des Sciences de l'Université d'Etat d'Haïti et j'ai terminé en 1996. Je suis ingénieur-architecte à temps plein. Je fais du design et de la construction. C'est en l'an 2000 que j'ai commencé à fabriquer des pièces en fer forgé lorsque le temps me faisait défaut pour peindre. J'eus l'idée de créer des sculptures et j'y ai ajouté un système d'éclairage pour que l'objet acquière une dimension de plus : un aspect le jour, un autre la nuit. C'est un passe-temps intéressant.Je fais mon design et les pièces en bois et en fer sont réalisées en atelier. Le plus délicat, c'est le montage et la finition, car c'est à ce moment que l'on a envie d'ajouter certaines petites choses qui vont différencier la lampe ou le trépied. Puisque la plupart des pièces sont uniques, c'est la touche finale qui est déterminante.

L.N : Avez-vous des relations avec d'autres forgerons du milieu ?
W.G.D : Trois ferronniers travaillent pour moi dans leurs propres ateliers et je les sollicite au besoin. Je dois préciser que ces messieurs travaillent aussi bien sur les chantiers que dans la fabrication des objets d'artisanat.
L.N : Quel serait votre souhait pour la première édition de « Artisanat en Fête » ?
W.G.D : C'est une bonne initiative. Elle exposera encore une fois le talent haïtien. Cela ne peut qu'encourager la production nationale en faisant jouer la concurrence et le levier de l'offre et de la demande.Je souhaite que le public prenne plaisir à voir, acheter et apprécier l'échantillonnage des objets en fer forgé. J'espère qu'il y aura de nombreuses commandes surtout. L'événement sera certainement un succès pour tout le monde.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=49060&PubDate=2007-09-29

Florence Augustin exposera un large échantillon d'oeuvres à Artisanat en Fête


Florence Augustin présentera des oeuvres réunissant broderie, bijoux, fleurs séchées sur verre ou articles perlés les 6 et 7 octobre 2007 au Parc Historique de la Canne à Sucre. Durant les deux jours de l'exposition, elle aura à créer des oeuvres en présence du public.
Le Nouvelliste : Vous peignez et vous êtes distributrice des produits « Tri Chem Inc.» en Haïti, parlez-nous un peu de vous ?

Florence Augustin : Je suis de Pétion-Ville. J'ai fait mes études primaires au Centre Classique Féminin (CCF) et mes études secondaires au Collège Canado-haïtien. J'ai appris le secrétariat au centre professionnel du Canado-haïtien. J'ai eu la chance de suivre des séminaires dans le domaine, tant en Haïti qu'à l'étranger, et j'ai une spécialisation en technique de vente.

L.N : Est-ce par hasard que vous vous adonnez à l'artisanat?
F.A : D'aussi loin que me ramène ma mémoire, j'ai toujours réalisé des crochets, tricots, dessins, etc. En 1984, j'ai représenté les produits Tri Chem pour Haïti. Une expérience qui m'a beaucoup aidée. Ainsi, j'ai continué, aujourd'hui encore, à enseigner aux jeunes, hommes et femmes, comment peindre sur tissu, bois, verre, métal, T-shirt, soit avec la peinture mate, soit avec la peinture en relief ou encore la peinture pailletée. En 1984, j'ai aussi participé à des foires et à des expositions en Haïti et à l'étranger. Je dirais, au passage, que l'expérience «Tri Chem » m'a beaucoup aidée à identifier la richesse des produits « en carabella » et en « siam ».
L.N: Vous aimez donc beaucoup l'artisanat. Qu'allez-vous présenter à « Artisanat en Fête » les 6 et 7 octobre 2007 ?
F.A : Je présenterai à la grande fête de l'artisanat toute une gamme d'oeuvres artisanales variées et diversifiées. Il y aura de la peinture sur différentes surfaces (tissu, canevas, broderie blanche, bijoux, fleurs séchées sur verre, articles perlés).

Comme je vous le disais plus haut, je réalise surtout des articles pour garnir les salles à manger et des petits sacs « en carabella » genre fourre-tout. Mais, depuis quelque temps, je fais revivre un objet d'antan, ce sont les sacs à main en tissu agrémentés de peinture qui enjolivent agréablement les cuisines des maîtresses de maison.
Le public aura l'occasion de découvrir des créations artistiques de notre terroir, des lampes «Tèt gridap », des cruches, etc.

L.N: Quels sont les artistes qui vous ont marquée dans la vie?
F. A : J'ai toujours apprécié les oeuvres d'Albert Desmangles, Lyonel Laurenceau et John Garçon.

L.N: Quel serait votre souhait pour l' « Artisanat en Fête » ?
F.A : « Artisanat en fête » est le rendez-vous de partage et d'échange avec les autres artistes. Cette fête de l'artisanat me permettra de présenter des oeuvres variées au public et de fournir des démonstrations de peinture. Ce sera la fête de la culture et de l'artisanat. J'attends le public en grand nombre et je remercie grandement les organisateurs d'avoir pris la décision de réaliser cette foire. C'est une noble idée.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=49038&PubDate=2007-09-28

Au-delà des pages de l'histoire

Les Archives nationales d'Haïti (ANH), en prélude à la célébration de son cent cinquantenaire en 2010, organisent toute une série de manifestations, notamment culturelles. Du 26 septembre au 26 octobre 2007, autour du thème « L'esprit des pages », une exposition d'oeuvres d'art se tiendra à l'ancien local de l'institution au Poste-Marchand.
Si les Archives nationales d'Haïti représentent en partie la mémoire de la nation, elles doivent s'ouvrir sur d'autres aspects du vécu de la population de cette nation. La peinture, la sculpture, la mode,...constituent également un centre d'intérêt pour cet organe qui aide à conserver notre identification.
« Il n'y a pas que les pages d'ouvrages, les pages d'histoire comme support pour faire véhiculer un message, pour exprimer ses sentiments, pour communiquer au monde ce qui se passe dans son for intérieur. Les toiles, les draps, les nappes, les tissus sont aussi des vecteurs à utiliser à cette même fin. Conscients de cela, au niveau de l'ANH, nous collaborons avec les créateurs haïtiens », a précisé Wilfrid Bertrand, directeur général de cette institution, qui se réjouissait de l'événement.
Dominique Domerçant, dans la collection qu'il présente, offre des oeuvres symbolistes et abstraites. Sur les dix-huit toiles exposées à la façade intérieure du mur de l'ancien local de l'ANH (communément appelées « Anciennes archives »), les couleurs rouge, jaune, vert et bleu s'harmonisent pour rendre hommage à ce patrimoine national.

Pour ses dix ans d'expérience dans la peinture, Dominique essaie d'aborder plusieurs domaines de la réalité afin de marquer celle-ci de ses empreintes. Par exemple, il s'intègre dans la confection et pratique la peinture sur tissu. C'est en collaboration avec ''Les Ateliers Pompi-créations'', un prêt-à-porter, qu'il donne sa contribution à la commémoration des cent quarante sept ans de l'ANH.

Rébecca S. Cadeau
beckypfr@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=49000&PubDate=2007-09-27

Un hommage bien mérité... HOMMAGE A GERARD PIERRE-CHARLES

La cérémonie d'inauguration de la Fondation Gérard Pierre-Charles, le mercredi 26 septembre 2007, au Ritz Kinam II, a eu l'allure d'une soirée d'hommage. Parents, amis et collaborateurs de Gérard ont campé en des termes élogieux cet intellectuel, ce militant socialiste qui s'est éteint le 10 octobre à l'âge de 68 ans à La Havane.
« Aujourd'hui, cet hommage est dédié à Gérard Pierre-Charles qui portait, à cause du déroulement de sa vie, des marques de son évolution personnelle et de ses convictions, toute une humanité de souffrance, de lutte, de joie, de compréhension, de connaissance, de sérénité et de tendresse. » C'est en des termes émouvants que l'historienne Suzy Castor, veuve de Gérard Pierre-Charles, a campé ce personnage de notoriété publique, cet intellectuel-universel, ce militant socialiste, le mercredi 26 septembre 2007, au Ritz Kinam II, au moment d'inaugurer la fondation qui porte son nom.

L'émotion était grande. Devant une assemblée dense, composé d'intellectuels de haute facture, de militants socialistes haïtiens et latino-américains, de représentants politiques et diplomatiques, l'historienne a mis l'accent sur l'intellectuel fécond et engagé qu'était Gérard-Pierre charles. Cependant, argumente t-elle, chacune des facettes de cet homme aux morceaux permet de reconstituer sans mutilation, comme dans un caléidoscope, la richesse de ce Gérard entier et cohérent, inclus ce qu'il prônait publiquement et sa vie privée. Professeur, chercheur de renom continental, Gérard-Pierre Charles participa activement, à partir du Mexique, à tout un courant politico-académique qui souleva tant de débats féconds et innovateurs. Ses écrits constituent d'importants apports pour l'intégration de notre société dans toute sa complexité avec tous les désespoirs, rappelle Suzy Castor.
Le sociologue qui a été pendant toute sa vie un éducateur rêva de transformer ce pays en un vaste chantier de formation. Cet homme, a-t-elle poursuivi, qui, dans son long cheminement politique, s'est noué d'amitié avec Jacques Stephen Alexis, Gérald Brisson, Charles Adrien Georges, Ulrick Joly et tant d'autres resta jusqu'à sa mort un homme de conviction, fidèle à ses idéaux et aux rêves d'une société de justice et de liberté.

C'est en reconnaissance de ces aspects vitaux que ses amis et camarades ont mis sur pied cette fondation qui porte son nom, a révélé l'historienne. La fondation Gérard Pierre-Charles se donne entre autres pour mission de contribuer à l'émergence de leaders sociaux et politiques en vue de la promotion des valeurs citoyennes, démocratiques, humanistes, éthiques et d'équité de genre. Elle intervient dans le domaine de la formation, la recherche et la promotion.

Plusieurs autres personnalités ont honoré, à leur façon, ce combattant politique. La voix pleine d'émotion, Jean Pierre-Charles, fils de Gérard, a salué la mémoire de son père qu'il croit être bien vivante. Un point de vue partagé par Emile Sader, intellectuel-socialiste brésilien, directeur de Latin American Council of Social Sciences (CLACSO). « L'étoile de Gérard, dit-il, ne mourra jamais. »

La soirée a eu un cachet particulier avec le poète-diseur Anthony Phelps, rentré spécialement pour la circonstance, le musicien Jean Coulanges, Janaka du ballet folklorique d'Haïti, Bob et son tambour et les artisans du Sud-Est dans leur défilé de masques.
L'inauguration de la Fondation s'accompagne de deux journées de colloques les jeudi 27 et vendredi 28 septembre. Des intellectuels haïtiens et latino-américains interviendront sur des thèmes portant sur l'intégration régionale et la participation d'Haïti dans les luttes continentales. http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=49068&PubDate=2007-09-29

Rivière Froide coule à sec



Quasiment asséchée par endroit, Rivière-Froide, jadis joyau des habitants de Carrefour, est aujourd'hui bourbeuse, congestionnée de pierrailles et de gravats provenant de l'exploitation anarchique des mines de sable et de pierres situées en amont.
Arrosant autrefois plusieurs sections communales de Carrefour, ce cours d'eau a depuis longtemps perdu ses lettres de noblesse, sa belle réputation des années 60, 70 et 80.
Jeudi 20 septembre 2007, vers 10 heures du matin, des camions appartenant à une firme de construction viennent transporter de Rivière-Froide d'importantes quantités de remblais qui seront utilisés au remblayage du tracé de la route de Carrefour passant par les rails en construction depuis trois années. Cette opération se déroulait sous les yeux attentifs de M. Juste Jean Sergot, le coordonnateur du CASEC de Rivière-Froide. « Je suis doublement inquiet.
D'une part, je ne sais ce qui en retour reviendra à la section communale, et, d'autre part, je suis plutôt content que la rivière soit débarrassée de ces remblais qui empêchent l'eau de couler à flot comme il se doit .» « Certaines mines de sable et de roches sont interdits d'exploitation.
Pourtant, les exploitants sont quotidiennement à l'oeuvre. Le ministère des Mines devrait intervenir afin de mettre un terme à l'exploitation anarchique de sable dans ces sections communales », explique M. Rosemond François, membre du cartel d'ASEC de la zone. Il se dit dégoûté et révolté par le laxisme affiché par les autorités du pays qui, à son avis, n'ont rien fait pour éviter pareille situation. « Aujourd'hui, ce cours d'eau est réduit en un filet qui s'affaiblit graduellement sur son parcours », a-t-il poursuivi en pointant du doigt le lit de la rivière.
Dans les années 70, toute la zone de Rivière-Froide était encore une référence en matière de verdure. A partir de 1986, des phénomènes sociaux qui affectent les principales régions du pays tels que exode rural, déboisement, n'ont pas épargné Rivière-Froide, 10e section communale de Carrefour. Et depuis, la dégradation de l'environnement se poursuit.

Sur les rives gauche et droite de ce cours d'eau, des individus chassés par la misère qui frappe de plein fouet la paysannerie viennent ériger des bicoques. Nombre de ces habitats sont privés de latrine, a-t-on constaté. Ces logis sont pour la plupart construits sur des pentes. Ce qui constitue un danger permanent pour ceux qui y demeurent lors des précipitations qui occasionnent à répétition glissements de terrain et éboulements. Des solutions en perspectivePour faire face à cette situation, la mairie de Carrefour a déclenché depuis plus d'un mois une opération baptisée : « An'n sove Rivyè Fwad ». D'intenses travaux de gabionnage sont prévus sur les deux rives de la rivière. Les travaux de ce projet financé, entre autres, par la Banque mondiale, ont par ailleurs déjà commencé, a fait savoir le premier citoyen de cette commune, M. Yvon Jérôme, sur les ondes d'une radio de la Capitale.

Les autorités municipales espèrent, à l'achèvement de ces travaux, réduire en certains points les risques d'éboulement provoquant de considérables dégâts surtout après les averses.Au cours de sa récente visite dans cette localité, le maire de Carrefour a laissé entendre qu'un programme, qui vise à relocaliser les populations à risque de Rivière-Froide, est en cours d'élaboration.
Cependant, les autorités locales mettent en doute la réalisation de ces projets. Les averses qui se sont abattues sur la capitale et ses environs, le 9 août dernier, ont laissé 20 familles sinistrées, a rappelé M. Jean Sergot, coordonnateur du CASEC de la localité. « Le bilan risque d'être encore plus lourd à l'avenir si ces projets restent au stade de voeux pieux », ajoute-il. La gestion catastrophique de environnement ne s'arrête pas à Rivière-Froide. « Regardez, dit M. Jean Sergot, les amas d'ordures qui sont largués dans ce qui reste de lit de la rivière et certains habitants y jettent même avec mépris des sacs remplis de fatras.»Heureusement, il faut constater que cette situation ne connaît pas d'extension. La vigilance des autorités locales permet tant bien que mal de maîtriser l'assainissement de la section communale. Au niveau de Taifer et de Dufresney (deux sections communales de Carrefour situées à proximité de celle Rivière-Froide), l'exploitation croissante et anarchique des mines de sable constituent l'un des facteurs fondamentaux qui a largement contribué à réduire le débit de la rivière.

Un paradis perduAu cours des années 60, 70 et au début des années 80, de nombreuses familles de Port-au-Prince et d'ailleurs, guidées par certaines coutumes et croyances populaire, venaient lessiver, à la fin du mois de décembre, linges et vêtements à Rivière-Froide. Elles espéraient par cette pratique se défaire de toutes les guignes de l'année écoulée et s'attirer la chance pour le nouvel an.
Rivière Froide était, à cette époque, l'un des plus importants cours d'eau de la commune de Carrefour. Elle coulait allègrement à travers les sections rurales de Platon-Dufresney et de la localité portant le même nom (Rivière Froide) jusqu'à l'Etang du Jonc.Aujourd'hui, il ne reste presque plus rien de ce qui fut dans les années antérieures un site agréable où venaient se baigner toutes les couches de la population carrefouroise et d'ailleurs.
Et même la rivière de « pass kresson », très fréquentée jadis, où la culture du cresson était très répandue, est pratiquement dénaturée. Quelques rares cressiculteurs maintiennent, en dépit de tout, leurs activités dans la contrée. En se remémorant de la belle époque où Rivière-Froide était ce qu'elle n'est plus aujourd'hui, il n'est pas permis d'oublier ces sculpteurs, qu'on peut heureusement encore croiser. Bien que moins nombreux, les amants et les professionnels de cet art continuent de concevoir de magnifiques oeuvres artisanales en pierres taillées.
A en croire Rosemond François, un sculpteur âgé de 30 ans, c'est un mouvement qui a démarré dans les années 65-70 avec un sculpteur haïtien, Georges Laraque, le premier à venir exécuter ses oeuvres au bord de la Rivière-Froide. Jean Brunel Rocklor, Jean Horace Salomon et bien d'autres s'inscrivent dans cette lignée d'artistes qui par leurs créations tant originales qu'étonnantes ont fait la réputation de l'endroit. « Les acheteurs sont en général de grands amateurs d'art et de prestigieux collectionneurs dont Patrick Cauvin », nous a dit avec satisfaction le jeune François.
De son passé glorieux à son avenir incertain, Rivière-Froide fait aujourd'hui appel à tous en vue de sauver ce qui peut l'être encore. Autorités centrales et locales, riverains et passants, jeunes et vieux, si ce cri d'alarme vous interpelle, agissez maintenant avant qu'il ne soit trop tard. Agir : c'est maintenant ou jamais.

Béanet Wagnac

Décision faible, occupants forts

La décision des autorités municipales de Port-au-Prince de déloger les petits détaillants des trottoirs n'a pas fait long feu. Moins de trois mois après, les anciens occupants reviennent, en toute quiétude, étaler leurs tréteaux.
A la rue Mgr Guilloux, tout près de l'hôpital de l'Université d'Etat d'Haïti, comme dans plusieurs autres rues de la capitale, les trottoirs ainsi qu'une bonne partie de la voie réservée aux automobilistes sont envahis par des détaillants. Ne laissant aucune ouverture aux piétons, ces commerçants se débrouillent comme bon leur semble. « Lari a se pou machin, twotwa se pou pyeton ! », rappelle une jeune fille à une détaillante qui lui lance des injures après avoir heurté son lot de marchandises étalées sur un trottoir situé à l'angle des rues Saint-Honoré et Mgr Guilloux.

Dans cette zone, les petits commerçants qui ont été délogés des trottoirs quelques semaines après l'installation du conseil municipal de la commune de Port-au-Prince sont retournés à leur place. Le même phénomène s'observe à la rue Pavée et au boulevard Jean-Jacques Dessalines aux alentours de la Téléco et à un pas du sous-commissariat Cafeteria.
Les détaillants qui occupaient ce carrefour étaient forcés de laisser cet espace au cours du mois de juillet dernier. Actuellement, ils ont réinstallé leurs tréteaux en toute liberté. Selon des piétons, une telle situation montre combien sont temporaires les actions de nos autorités. « Nous nous demandons pourquoi ce n'est pas la priorité de nos décideurs d'adopter des décisions fermes qui peuvent aboutir au décongestionnement de la capitale », a fulminé un urbaniste de renom qui veut garder l'anonymat.
C'est le même scénario pour certains trottoirs fraîchement réhabilités par le ministère des Travaux publics, Transport et Communications (MTPTC). Le nombre des détaillants qui envahissent les trottoirs a augmenté, selon certains observateurs.
A côté de l'église Sainte Bernadette à Martissant, les trottoirs qui sont fraîchement réhabilités se transforment en atelier de menuiserie et en garage de fortune. « Cette situation constitue un vrai handicap pour les piétons. Chaque matin, je suis obligé de jouer à la marelle de peur de faire une collision avec des lots de marchandises qui obstruent mon passage », se plaint Etienne, un écolier contournant le portail de Léogane.
Dans ce même lieu, une station de minibus et une autre station de motocyclettes ont créé un énorme bouchon qui entrave piétons et automobilistes. Ce phénomène de reconquête des trottoirs par des détaillants s'observe presque au niveau de toute la zone métropolitaine.

Au Champ de Mars, à l'avenue John Brown comme à la rue Capois, les trottoirs sont transformés une fois de plus en marché. A côté de ce phénomène, les coins de certaines rues et de quelques édifices publics et privés se convertissent en urinoirs par des citoyens indécents et très peu sociables. C'est le cas, par exemple, du mur séparant l'Antigang de la rue Mg Guilloux.
« Cet état de fait ne fait pas le bonheur d'une ville qui vient de fêter à peine son 258e anniversaire », a déploré Jeannette, une étudiante en sociologie qui se sent révoltée du non respect de l'espace public par la majorité de nos concitoyens.


Wanzor Beaubrun

Des femmes haïtiennes honorées...

La journée mondiale du tourisme se déroule, cette année, autour du thème : « Le tourisme, une porte ouverte pour les femmes. » En prélude à cette journée, le ministre du Tourisme, M. Patrick Delatour, en collaboration avec le Ministère à la Condition féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) a remis des plaques Honneur et Mérite à 13 femmes travaillant dans différentes régions du pays.
Ces femmes qui évoluent, pour la plupart, dans le domaine de l'art et de l'hôtellerie ont reçu cette distinction pour avoir grandement contribué, à travers leurs activités, à la promotion du tourisme dans le pays. Parmi les femmes honorées, au cours de cette soirée, par les ministres Patrick Delatour et Marie Laurence Jocelyn Lassègue citons, entre autres : Mme Elisabeth Simonise, Mme Marie Josée Nadal, Mme Lysa Nicolas Médaus, Mme Francine Murat, Marthe Marie Taverne Chalviré, Mme Monique Malebranche Hyppolite, Mme Carmel Delatour...
A travers ces femmes, a soutenu Mme Lassègue, nous honorons nos courageuses femmes réparties dans les dix départements qui ont mis leur savoir-faire au profit de ce secteur si important à l'accroissement de l'économie du pays. Pour montrer leur contribution à la promotion de ce secteur, elle a fait référence à une étude réalisée en 1995 par Mireille Neptune dans « la femme haïtienne en chiffres » qui a montrée la forte prévalence des femmes dans le commerce et le tourisme.

« Le Ministère à la Condition féminine et aux Droits des Femmes et le Ministère du Tourisme se sentent fiers d'honorer les femmes haïtiennes dévouées et dynamiques évoluant dans ce secteur. Nombreuses d'entres elles s'adonnent à la peinture, l'artisanat, le dessin et la sculpture », a-t-elle indiqué, arguant que les activités caractérisant ce domaine englobe une très forte proportion de femmes par rapport aux autres secteurs économiques.Cette soirée a été également l'occasion pour le ministre du Tourisme de féliciter 5 enfants haïtiens finalistes du concours de texte organisé par la revue internationale du tourisme "Conde Nast Praveller".

La journée mondiale du tourisme a été instaurée par l'Organisation mondiale du tourisme (l'OMT) dans les années 80. Elle a été établie dans le but de sensibiliser toutes les communautés du monde sur les bienfaits que le tourisme peut apporter au développement économique, social et culturel des communautés locales d'un pays. Le tourisme se trouve au coeur des enjeux économiques pour le développement durable d'une communauté.Soulignons que cette année, le Sri Lanka est le pays hôte choisi pour la commémoration de la journée mondiale du tourisme.

Jean Gardy Gauthier

jggauthier@lenouvelliste.com
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=49041&PubDate=2007-09-29

La Tortue, l'île aux trésors oubliée

Une île, une histoire

Perdue dans la mer des caraïbes, oubliée de presque tous en dépit de son histoire pleine de rebondissements, cette ile qui a fait rêver plus d'un n'a pourtant rien perdu de sa magie. Si elle n'excite plus l'imagination des chercheurs de trésors, si ses flibustiers et ses pirates ont été détrônés dans l'imaginaire des enfants par les Harry Potter et autres héros des temps modernes, elle n'en existe pas moins dans le coeur de pas mal d'amants de la nature et de nostalgiques de la Perle des Antilles

Située au nord de la grande île, cet îlot magnifique que l'on admire depuis Port-de-Paix, St Louis du Nord ou Anse-à-Foleur et dont les lumières, le soir, sont une invitation à entreprendre la traversée, a une histoire particulière, une histoire faite d'aventures, de batailles, une histoire que trop d'entre nous avons oubliée. Appelé « Cahini » ou « Gusaeni » par les autochtones, l'Ile de la Tortue doit son nom à Christophe Colomb qui la « découvrit » le matin du 6 décembre 1492. Avec 37 kilomètres de long sur 7 de large, elle n'est qu'une toute petite commune qui est administrativement divisée en deux sections communales : Pointe des Oiseaux et Mare Rouge.

Etat des lieux
Complètement négligée, on ne retrouve, pratiquement, sur l'île aucune représentation des institutions étatiques sauf, bien sûr, celle de la Direction Générale des Impôts qui, de toute façon, ne sert pas à grand-chose car le préposé n'a nullement les moyens de la politique de l'institution. Après avoir passé une journée à faire le tour de l'île, on est à même de se demander si cette commune fait vraiment partie de la République d'Haïti. Et, pourtant, il y aurait toutes les raisons du monde pour qu'elle retienne l'attention. Malheureusement, commune ou pas, elle semble n'avoir jamais intéressé les gouvernements qui se sont succédé depuis l'indépendance vu son dénuement total.
Il n'existe sur l'île aucune infrastructure digne de ce nom. Les tracés qui existent et sur lesquels circulent des véhicules sans immatriculation ne méritent pas la dénomination de route. Ce ne sont que des chemins de terre en très mauvais état, sans pitié pour les reins de ceux qui osent s'y aventurer. Rallier, par exemple, Les Palmistes (centre « urbain » intérieur) à partir de Pointe des Oiseaux (agglomération côtière) est une véritable torture. D'ailleurs, assez souvent, le seul moyen de se rendre d'un lieu à un autre reste la mer. Quand on pense que dans le temps, il existait des voies ferrées et, évidemment, un train ! mais, cela, c'est une autre histoire !
Les Palmistes, centre administratif de l'Ile de La Tortue, arrive à tenir le coup, comme par magie. Comme la plupart de nos villes et villages, il n'y existe aucun drainage. Ce qui n'a rien d'étonnant quand on sait que Port-de-Paix, chef-lieu du département du Nord-Ouest est dans la même situation. Et pourtant, cette petite agglomération a son charme et, vu la surface qu'elle occupe, il ne serait vraiment pas nécessaire de faire venir l'or du Pérou pour lui donner une certaine fraîcheur et résoudre la plupart de ses problèmes.
Pour le moment la mairie partage un « kat pyès kay » avec le tribunal de paix et l'officier de l'état civil. Plutôt coincé comme situation. Et du train où vont les affaires dans ce pays, ce n'est pas demain la veille que cela va changer... à moins que la solution ne vienne de l'île. Il est évident, cependant, que la commune a grandement besoin d'un bâtiment administratif.Evidemment, seuls ceux qui ont déjà quitté l'île savent qu'il existe quelque part une institution qui porte le nom pompeux d' « Electricité d'Haïti ». Bien sûr, il savent ce qu'est l'électricité, La Tortue étant probablement la commune qui compte le plus de génératrices au kilomètre carré. D'ailleurs, la localité de Les Palmistes est alimentée par une génératrice gérée par la communauté.Quelques rares localités ont pu bénéficier de l'adduction d'eau potable. Pour les autres, c'est la débrouille. Dieu merci, les sources sont assez nombreuses et la population assez débrouillarde. La source de « Nan Zòl » à Pointe des Oiseaux a un débit suffisant pour, à elle seule, alimenter au moins le tiers de l'île.
Dans le temps, il existait deux pistes d'aviation à l'île de La Tortue. Aujourd'hui, dans un état déplorable, elles ne servent plus à rien et, histoire plutôt cocasse, l'une d'elles, probablement celle de la Pointe Ouest, figure, officiellement, depuis quelques temps sur la liste des pistes clandestines utilisées pour le trafic de drogue. Or, officiellement, elle n'a jamais été désaffectée. De quoi se poser des questions ! La piste des Palmistes, mesure environ 2000 pieds et pourrait être prolongée jusqu'à 2500 pieds. Endommagée par les eaux, elle n'a jamais été réparée. Envisager le développement touristique de l'ile sans la réhabilitation de cette piste relèverait de l'absurde.
La piste de la pointe Ouest, vu sa position dans une zone pratiquement inhabitée, ne saurait desservir la population mais en cas de développement de projets touristiques, elle pourrait se révéler d'une grande utilité. Car la pointe Ouest a l'une des plus belles, sinon la plus belle plage du pays.
Ce qui parait le plus paradoxal, pour cette petite ile qui vit presqu'exclusivement de la mer, c'est l'inexistence de débarcadère. Embarquer à Port-de-Paix pose déjà un problème. Il faut d'abord monter à bord d'une barque avant d'être transbahuté dans le navire qui assure le va-et-vient entre la grande terre et la petite île. Arrivé à destination, l'opération se fait en sens inverse et, pour ne pas se mouiller les pieds, il faut parfois se résigner à se faire porter à dos d'homme. Et dire que nous sommes en 2007 ! que ne justifierait pas le sous-développement ?

Santé
Question santé, c'est pas la joie à La Tortue. L'hôpital est dans un état exécrable, le personnel est carrément insuffisant. Quant aux centres de santé, ils n'existent, pour ainsi dire, pas. Parler de santé dans cette commune demande une expertise que, malheureusement, nous n'avons pas.
Education

Faire un bilan du système éducationnel sur l'Ile de la Tortue est assez laborieux car, pour cela, il faudrait avoir la possibilité de visiter toutes les écoles, ce qui est particulièrement difficile si l'on tient compte des difficultés à surmonter pour atteindre certains sites. Toutefois, il est clair qu'il manque d'écoles secondaires et qu' un seul lycée ne peut, en aucune façon, satisfaire les besoins d'une population estimée à environ 45000 âmes. D'autant plus que le lycée ne permet aux élèves que d'arriver en classe de troisième. Après, il faut aller à Port-de-Paix, Saint-Louis du Nord, Port-au-Prince ou au Cap-Haïtien. Ce qui explique que beaucoup de jeunes arrêtent três tôt leurs études. Un vrai gaspillage de cerveaux !EconomieLa commune vit principalement de la mer, dans tous les sens du terme. De nombreux bateaux font le commerce entre l'ile et les villes côtières les plus proches et la pêche tient une place privilégiée dans la vie économique de la commune. Toutefois, l'agriculture, bien que pratiquée de manière empirique pour la subsistance, tient encore la route et a toute son importance pour une population dont une grande partie est sous-alimenté. Il est intéressant de noter que la plupart des bateaux qui se trouvent à La Tortue sont construits sur place, preuve de l'ingéniosité et du savoir-faire des Tortugais.
Environnement

Il y a comme partout ailleurs certains problèmes dont il faudrait tenir compte si l'on veut vraiment protèger l'environnement de l'île. Cependant la commune est encore verte et il faudrait rapidement prendre des mesures pour qu'elle le reste car vu les conditions de vie difficiles d'une bonne partie de la population, les risques sont élevés qu'elle n'augmente sa production de charbon de bois pour résoudre ses problèmes économiques. La production de ce charbon est la pricinpale cause de la coupe du bois sur l'île.
Bizarrement, les plages sont dépourvues de cocotiers. Il faudrait peut-être penser à en planter s'il n'existe aucun risque de destabilisation d'un écosytème déjà fragilisé.
Développement
La Tortue est pratiquement vierge et tout est à faire. La meilleure option pour le développement de l'île est le tourisme car elle (l'île) offre de nombreux avantages. Le canal de La Tortue est un passage obligé pour beaucoup de bateaux de croisière et de plaisance.
Avec ses deux pistes d'atterrissage, l'une à la Pointe Ouest et l'autre Aux Palmistes, elle est à 45 minutes de vol de Puerto Plata en République dominicaine, 35 minutes de Port-au-Prince, 20 minutes de Inagua des Bahamas, et 15 minutes du Cap-Haïtien. Par voie maritime, elle est à 3 ou 4 heures de bateau du Cap-Haïtien et à 15 ou 20 minutes de St- Louis du Nord selon la puissance du moteur utilisé.
L'Ile bénéficie d'une biodiversité qui offre des randonnées dans les forêts et permet d'explorer les attraits naturels de l'île. De plus, son écosystème marin unique dans les Caraïbes. La grande disponibilité de plages vierges et de terrains à aménager sont propices à accueillir des sites hôteliers. La côte sud de l'île présente une bande de sable blanc de 37 km avec des zones peuplées de mangrove, des zones rocheuses, des zones de faible fond et des zones d'eau profonde. D'ailleurs, l'une des plages, « la Pointe Ouest », a été désignée comme étant l'une des dix plus belles plages de la caraïbe par la revue de tourisme « Condé Nast Traveler», une référence du tourisme mondial.
Fort heureusement, le ministère du Tourisme se penche actuellement, et sérieusement, sur un projet de développement touristique qui implique non seulement l'île, mais aussi la bande côtière qui va du Môle St-Nicolas à la baie de Mancenille. D'un autre côté, il existe des tortugais qui travaillent d'arrache-pied en vue de faire avancer les choses chez eux. Mais cela, c'est le sujet d'un autre article.
L'île de La Tortue est un petit paradis, l'un des derniers qui nous reste encore. Lui donner la considération qu'elle mérite pourrait nous aider à retrouver un petit peu de cette Haïti Chérie, Perle des Antilles, qui n'est plus qu'un lointain, très lointain souvenir...

Patrice-Manuel Lerebours

Une mission mixte haïtienne va à la rencontre de la classe d’affaires canadienne

Les ministres des travaux publics et du tourisme ainsi que les présidents de trois chambres de commerce vont stimuler le développement des investissements canadiens en Haïti
vendredi 28 septembre 2007,
Radio Kiskeya

Une mission haïtienne multisectorielle de commerce et d’investissements laisse Port-au-Prince ce dimanche à destination du Canada où elle séjournera jusqu’au 7 octobre, annnonce le consulat général d’Haïti à Montréal dans un communiqué transmis à Radio Kiskeya.
Conduite par la Chambre de commerce et d’industrie haïtiano-canadienne, la délégation comprendra une trentaine d’officiels du gouvernement et de représentants des différentes entités du secteur privé des affaires. Les ministres des travaux publics, Frantz Verella et du tourisme, Patrick Delatour de même que le directeur général du Centre de facilitation des investissements (CFI), Guy Lamothe seront présents aux côtés des présidents de la Chambre de commerce et d’industrie haïtiano-canadienne, Frantz Liautaud, de la Chambre de commerce et d’insdustrie d’Haïti, Jean-Robert Argant et de la Chambre de commerce franco-haïtienne, Grégory Brandt.
La mission tentera de porter des investisseurs canadiens à installer leurs entreprises en Haïti en leur exposant les avantages comparatifs dont ils pourraient bénéficier. Une journée d’informations et de réseautage est notamment prévue mardi prochain à la Chambre de commerce du Montréal métrpolitain sur le thème "Participer à la relance d’Haïti".
Le Canada, dont la province francophone du Québec accueille une importante communauté haïtienne, fait partie des principaux partenaires de notre pays. Cependant, très peu d’entreprises canadiennes existent en Haïti et les échanges commerciaux entre les deux pays restent faibles. spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4198

Arrestation de Fritznel Thérameau, fugitif et président du syndicat des agences maritimes d’Haïti

Evadé de prison, il était activement recherché ; cependant, ses partisans crient à l’injustice
vendredi 28 septembre 2007,
Radio Kiskeya

Le président du syndicat des agences maritimes d’Haïti (STAM), Fritznel Thérameau, considéré par la police comme un fugitif, a été arrêté vendredi à Port-au-Prince par des agents de la Brigade de recherche et d’intervention (BRI), une unité spécialisée de la PNH.
Il sortait d’une assemblée générale du syndicat lorsqu’il a été intercepté et conduit immédiatement en prison.
Des membres du STAM ont énergiquement protesté contre cette opération et menacé de se mobiliser si leur leader n’était pas libéré. Qualifiant d’injustice l’arrestation de M. Thérameau, ils ont toutefois affirmé qu’il en est à son huitième séjour en taule.
La photo du syndicaliste avec son numéro de matricule de prisonnier apparaît très clairement sur un avis de recherche de la Police Nationale récemment publié. L’intéressé figure parmi d’autres fugitifs qui s’étaient évadés du Pénitencier National, la prison civile de la capitale.
Fritznel Thérameau, qui aurait été arrêté début 2004 lors des graves épisodes de violences qu’avait connus Port-au-Prince après le départ de Jean-Bertrand Aristide, Friznel Thérameau était pourtant revenu en juin dernier à la tête du syndicat des agences maritimes. Son élection souffrait de contestations de plus en plus vives.
Il faut aussi préciser que de fréquentes turbulences sont enregistrées au STAM dont le siège se trouve à l’Autorité portuaire nationale (APN). spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4196

"Des politiciens et investigateurs ont participé à l’assassinat de journalistes haïtiens", confie le Président Préval au CPJ

Le chef de l’Etat, qui se garde de citer des noms, renouvelle son "soutien total" à la commission dite indépendante chargée d’accompagner les enquêtes sur les meurtres de différents confrères ; le Comité pour la protection des journalistes demande expressément à René Préval de renouveler le mandat du juge d’instruction Bernard Saint-Vil chargé de l’enquête sur l’assassinat du journaliste espagnol Ricardo Ortega, en 2004 à Port-au-Prince
jeudi 27 septembre 2007,
Radio Kiskeya

Le Président René Préval a indiqué jeudi à New York, lors d’une rencontre avec le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), qu’il soutenait entièrement la commission dite indépendante chargée de faire avancer les enquêtes judiciaires sur des assassinats de journalistes haïtiens dont "certains hommes politiques et investigateurs seraient responsables".
Le chef de l’Etat a affirmé que "les politiciens haïtiens et les investigateurs n’étaient pas intéressés à voir la justice faire la lumière sur des assassinats de journalistes parce que certains d’entre eux étaient impliqués dans ces crimes". Plus loin, il ajoute "maintenant, la situation a changé, il y a une volonté politique et elle nous permet de réaliser des progrès".
Le chef de l’Etat n’a toutefois pas voulu citer de noms dans ces révélations qu’il a faites au cours de sa conversation avec Joel Simon, directeur exécutif du CPJ, Franz Allina, membre du conseil d’administration et Carlos Laurìa, coordonnateur senior du programme pour les Amériques.
Selon un communiqué de l’organisation internationale de défense de la liberté de la presse basée à New York, le chef de l’Etat haïtien a exprimé son "soutien total" à la commission et a indiqué que le gouvernement "veut que le dernier mot revienne à la justice".
"Nous sommes contents de constater la détermination et l’engagement du Président Préval à déployer tous les efforts afin que les auteurs des crimes commis contre des membres de la presse fassent l’objet de poursuites judiciaires", a déclaré Joel Simon. "Les obstacles politiques étant levés, le gouvernement haïtien peut maintenant fortement encourager les enquêtes ouvertes sur des meurtres de journalistes. Haïti doit rompre le cycle de l’impunité, alors cette confiance pourra contribuer à réhabiliter le système judiciaire du pays", a poursuivi le responsable du CPJ.
Au cours de leur conversation, le chef de l’Etat et les deux dirigeants de l’organisation ont notamment passé en revue la situation de la liberté de la presse en Haïti et évoqué l’avenir de la commission récemment créée afin d’accompagner les enquêtes judiciaires portant sur différents cas d’assassinat de journalistes non résolus entre 2000 et 2007.
Le Président a toutefois affirmé qu’il sera difficile de rendre juustice aux victimes, particulièrement dans les cas les plus vieux. La création de la commission représente de son point de vue, un signal qui nous permettra d’apporter les réponses appropriées à certains crimes" ajoutant " la liberté de la presse est essentielle pour le développement de la démocratie". Dans cette optique, René Préval note que le climat de violence qui sévissait en Haïti depuis l’an 2000 a changé. "La situation est maintenant différente et la presse peut travailler dans un environnement relativement libre", selon ses propres termes.
Pour sa part, le CPJ a indiqué que suivant les données dont il dispose, les attaques contre la presse haïtienne ont chuté de manière significative au cours des deux dernières années. Il a aussi appelé le chef de l’Etat à soutenir tous les efforts visant à consolider le travail de la "commission indépendante d’investigation" et a souhaité que le gouvernement accorde à la police et aux magistrats instructeurs en charge des dossiers de journalistes assassinés tous les moyens dont ils ont besoin.
La délégation du Comité pour la protection des journalistes a expressément demandé au dirigeant haïtien de renouveler le mandat du juge d’instructeur Bernard Saint-Vil, responsable de l’enquête sur le meurtre du journaliste espagnol Ricardo Ortega, le 7 mars 2004 à Port-au-Prince. Le reporter et cameraman de la chaîne de télévision espagnole Antena 3 avait été abattu au cours d’une sanglante intervention de présumés partisans armés de Jean-Bertrand Aristide contre une manifestation gigantesque de plusieurs dizaines de milliers de personnes qui célébraient le renversement une semaine plus tôt de l’ancien régime caractérisé par des dérives autoritaristes.
La commission de journalistes formée conjointement par le Président René Préval et l’organisation SOS Journalistes de Guyler Delva est présidée par ce dernier. Elle comprend également sept autres journalistes, Euvrard Saint-Armand (Radio Caraïbes FM), Anne Marguerite Auguste (Radio Solidarité), Dieudonne Saincy (Radio Métropole), Jean Wilmer Morin (Radio Tropic FM et TELEMAX), Louis Gary Cyprien (Le Nouvelliste), Marie Nick Marcelin (Radio Ibo) et Idson Saint-Fleur (Radio Signal FM). spp/RK
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4194

jeudi 27 septembre 2007

Haiti-Nations Unies : Préval réitère son appel à une transformation de la MINUSTAH dont le mandat a été renouvelé pour un an

P-au-P., 26 sept. 07 [AlterPresse] --- Le président haïtien René Préval, a réitéré, ce 26 septembre, aux Nations Unies, son appel à une transformation de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation d’Haiti (MINUSTAH), dont le mandat vient d’être renouvelé pour un an par le Conseil de Sécurité.
« Ce renouvellement était fort à propos », a déclaré Préval, lors de son discours à l’assemblée générale de l’ONU, en rappelant son souhait de voir la MINUSTAH « se réinventer pour que ses chars d’assaut et ses mitraillettes se transforment en bulldozers affectés à rebâtir les routes, en charrues et en houes pour aider nos paysans à rebâtir leur capacité productive ».
« Tout le monde m’explique, sans arriver à me le faire comprendre, que cela n’est pas possible, que l’argent des chars et des mitraillettes ne peut servir à faire du développement, à créer du bonheur », a-t-il déploré.
D’autre part, à propos de la situation générale en Haiti, le chef de l’État haitien a souligné qu’Haiti est en train de dire « lentement, patiemment, mais avec détermination », au revoir à la « faillite ».
Il a indiqué que les gangs armés responsables de violences directes à l’encontre des populations ont été démantelés, la gouvernance de l’économie s’est améliorée et un climat d’appaisement et de convivialité a été établi au sein de la classe politique.
A la tribune des Nations Unies, Préval s’est fait l’avocat des pays confrontés au trafic de la drogue. Il a appelé à un accroissement de l’aide à ces Etats.
La lutte contre le trafic de drogues « met en face de nous des adversaires sophistiqués, organisés et disposant de réseaux puissants au niveau international, tant dans les pays producteurs que dans les pays consommateurs », a-t-il déclaré.
« Ce trafic a des effets néfastes sur les structures économiques, sociales et politiques des petits Etats comme le nôtre et fait peser une grave menace sur leur souveraineté et leur sécurité », a-t-il expliqué.
Préval a fait savoir qu’Haïti et la République dominicaine ont « la ferme volonté d’aider les Etats-Unis et le Canada à éliminer la drogue qui arrive sur leur sol en prenant » son territoire comme « lieu de transit ». Il a estimé qu’un « pas de géant » pourrait être fait si les Etats-Unis mobilisaient suffisamment de moyens dans le cadre d’un accord de 1997 sur le trafic illicite par mer de la drogue.
Le président haïtien a souhaité une assistance dans la mise en oeuvre de la Déclaration du Sommet régional sur la drogue, la sécurité et la coopération qui a eu lieu à son initiative en République dominicaine, le 16 mars dernier. [gp apr 26/09/2007 16:00]

http://www.alterpresse.org/spip.php?article6450

"Un parisien, Un arbre", une initiative du maire de Paris en faveur de l’environnement dans trois pays dont Haïti

Bertrand Delanoë incite les habitants de la ville à financer la plantation de deux millions d’arbres dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques en Haïti, au Cameroun et au Madagascar
jeudi 27 septembre 2007,
Radio Kiskeya
Le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë, a donné jeudi le coup d’envoi de l’opération baptisée "Un parisien, Un arbre" destinée à porter les habitants de la capitale française à parrainer, au moyen d’une contribution personnelle, une campagne de reboisement contre le réchauffement climatique dans trois pays du Sud dont Haïti.
Selon la presse française, ce projet parrainé par l’Association internationale des maires francophones (AIMF), dont M. Delanoë est le président en exercice, fera l’objet d’une réunion du Conseil de Paris lundi prochain.
"Un projet pilote de 100 hectares est également à l’étude sur Haïti", a indiqué le maire. Il a aussi annoncé la création de "puits de carbone forestiers" au Cameroun et au Madagascar grâce à la plantation de deux millions d’arbres sur une superficie de 2.000 ha.
"J’apppelle les parisiennes et les parisiens, à partir du mardi 2 octobre, à lancer eux-mêmes cette belle oeuvre collective", a répété Bertrand Delanoë qui s’exprimait lors d’une conférence de presse à l’Hôtel de ville. Il a mis l’accent sur l’importance de cette "action résolue, modeste, ambitieuse qui ne vise pas à se donner bonne conscience" mais à promouvoir un "vrai développement durable sur 25 ans".
Chaque parisien ou parisienne est invité à verser un minimum de cinq euros via "des dons en ligne sécurisés", a ajouté l’élu de la capitale française qui précise que la contribution de la ville sera également sollicitée.
Le militant écologiste et photographe français, Yann Arthus-Bertrand, président de l’association Goodplanet, s’est réjoui de cette initiative. Il a toutefois souligné la nécessité de ne pas "se contenter de planter des arbres, mais de donner aux habitants des pays en développement les moyens d’échanger le charbon de bois contre une énergie propre".
Personnalité attachante connue pour ses idées originales et son grand humanisme, Bertrand Delanoë sera candidat à sa propre succession aux élections municipales de 2008. Mais, la hausse constante de sa côte de popularité au sein du Parti Socialiste pourrait le porter à exprimer des ambitions présidentielles et se lancer dans la course à l’Elysée, en 2012. spp/RK

http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4189
Commentaires:
Une très belle initiative qui risque de faire beaucoup de bien à Haïti. Le succès d'un tel projet particulièreent en Haïti requiert une implication de la France dans toutes ses phases. Une grande partie de nos compatriotes ne sont pas encore conscients de l'ampleur des dégats écologiques qui précipitent tous les jours le pays Vers une situation de délabrement irréversible. Il n'hésiteront pas à sacrifier la noblesse de ce projet sur l'autel des intérêts personnels et ils en feront ce qui a été fait du pays s'aidant de l'omniprésente corruption.
Qui pis est on nepourra même pas compter sur un appui officiel car les plsu corrompus inconscients et indifférents se trouvent généralement au timon des affaires

JOURNÉE INTERNATIONALE SANS VOITURES / L’état du transport public en Haïti


Par Jean Panel Fanfan et Ivan Casseus
fanfanjeanpanel@yahoo.fr

La journée internationale sans voiture, excepté pour le transport en commun, observée annuellement le 22 septembre offre l’opportunité, en Haïti, de mettre en relief les conditions de plus en plus préoccupantes dans lesquelles évolue la circulation automobile, particulièrement en ce qui concerne les véhicules publics.

Ils sont légion, en effet, ceux et celles pour qui le secteur du transport de passagers est devenu rien moins que catastrophique. La presque totalité des véhicules préposés à ce trafic sont en tout et pour tout des guimbardes recyclées et ne répondant à aucune norme tant au niveau de leur apparence que de leur fonctionnement. Leurs opérateurs, souvent, ne sont pas eux-mêmes imbus des notions de conduite ou s’en moquent ostensiblement.

Dans toute la zone métropolitaine, l’improvisation s’est érigée en norme car, mis à part les efforts des agents de l’ordre pour maintenir une certaine cohérence le long des grandes artères et intersections, les véhicules publics, qui ne sont pas astreints à des stops spécifiques etbien aménagés pour recevoir et débarquer des passagers, interrompent de façon répétitive le flot du trafic.
Ces dernières années, la pratique consistant à sectionner des trajets autrefois clairement établis est venue s’ajouter aux difficultés quotidiennes des usagers du transport public. C’est ainsi que l’itinéraire Port-au-Prince – Pétion-Ville qui partait autrefois des abords de Notre Dame du Perpétuel secours pour s’achever en face du cimetière de Pétion-Ville est désormais divisé en trois parties. Les directives des autorités dans le but d’y mettre un frein sont apparemment sans effet.

Quid du ministère des Transports ?Il est aujourd’hui clair qu’après les échecs de la Conatra et de Service Plus, deux initiatives étatiques, toute nouvelle entreprise de transport public du même type serait – en l’absence d’une structuration réellement exhaustive et d’investissements proportionnels à l’actuelle explosion démographique –, vouée à un échec certain.

Le palpable désintérêt des autorités préposées au transport public serait aisément explicable à cause de l’évidente carence des fonds nécessaires pour un projet d’une telle envergure. Mais, cette liberté qu’ont des milliers d’entrepreneurs de transporter des dizaines de milliers de passagers comme et où ils veulent, et quand bon leur semble sans la moindre responsabilité de leur part, ne devrait-elle pas, en contrepartie, être sujette à certaines obligations ?
Les chauffeurs de tap tap coupent, inversent et interrompent leurs itinéraires simplement parce que leurs véhicules ne sont pas identifiables. Aujourd’hui, il est impossible pour les passagers de savoir à l’avance s’ils aboutiront à un terminus donné sans changement de route, dépendamment de l’humeur du conducteur ou des opportunités qui surviennent, car c’est l’anarchie totale.
Des couleurs et une numérotation spécifiques pour chaque circuitDans le temps, les véhicules préposés à un circuit donné étaient immédiatement identifiables par leur marque. C’est ainsi que, durant plusieurs années, le circuit Centre ville – Bourdon – Pétion-Ville était assuré par les grosses « Station Wagon » américaines qui furent remplacées par les Peugeot 404 et 504 « familiales ». Maintenant, ce même circuit, ainsi que tous les autres, sont non seulement morcelés mais ils sont parcourus par des pick-up japonais à qui ne sont conformes à aucune norme de sécurité.

Contre le privilège qu’ils ont d’exploiter les différents itinéraires à volonté, l’instance qui a droit de regard sur cette activité économique pourrait, tout au moins, attribuer une ou des couleurs spécifiques reconnaissables par tout un chacun pour chaque circuit donné et dans son intégralité. Le véhicule pourrait, en outre, être requis d’arborer de façon clairement visible le numéro d’un permis exigible en contrepartie du droit d’exploitation du circuit.
Finalement, les opérateurs pourraient établir, conjointement avec ladite instance, un tarif se situant entre les deux ou trois actuellement extorqués et le prix unique que vaut réellement la course.
Le coût de la vie est un fardeau et un sujet de préoccupation pour toutes les couches sociales. Maintenant, avec la rentrée des classes, il passe à un niveau encore plus pénible pour des milliers de parents dépourvus de véhicules personnels et qui doivent quotidiennement conduire leurs enfants à l’école.
Dans ce contexte, l’État ne devrait-il pas intervenir davantage là où, à présent, seules les décisions et récriminations concernant le prix de l’essence et les plaques d’immatriculation font l’actualité.

jeudi 20 septembre 2007
http://www.lematinhaiti.com/PageArticle.asp?ArticleID=8650