Quasiment asséchée par endroit, Rivière-Froide, jadis joyau des habitants de Carrefour, est aujourd'hui bourbeuse, congestionnée de pierrailles et de gravats provenant de l'exploitation anarchique des mines de sable et de pierres situées en amont.
Sur les rives gauche et droite de ce cours d'eau, des individus chassés par la misère qui frappe de plein fouet la paysannerie viennent ériger des bicoques. Nombre de ces habitats sont privés de latrine, a-t-on constaté. Ces logis sont pour la plupart construits sur des pentes. Ce qui constitue un danger permanent pour ceux qui y demeurent lors des précipitations qui occasionnent à répétition glissements de terrain et éboulements. Des solutions en perspectivePour faire face à cette situation, la mairie de Carrefour a déclenché depuis plus d'un mois une opération baptisée : « An'n sove Rivyè Fwad ». D'intenses travaux de gabionnage sont prévus sur les deux rives de la rivière. Les travaux de ce projet financé, entre autres, par la Banque mondiale, ont par ailleurs déjà commencé, a fait savoir le premier citoyen de cette commune, M. Yvon Jérôme, sur les ondes d'une radio de la Capitale.
Béanet Wagnac
Arrosant autrefois plusieurs sections communales de Carrefour, ce cours d'eau a depuis longtemps perdu ses lettres de noblesse, sa belle réputation des années 60, 70 et 80.
Jeudi 20 septembre 2007, vers 10 heures du matin, des camions appartenant à une firme de construction viennent transporter de Rivière-Froide d'importantes quantités de remblais qui seront utilisés au remblayage du tracé de la route de Carrefour passant par les rails en construction depuis trois années. Cette opération se déroulait sous les yeux attentifs de M. Juste Jean Sergot, le coordonnateur du CASEC de Rivière-Froide. « Je suis doublement inquiet.
Jeudi 20 septembre 2007, vers 10 heures du matin, des camions appartenant à une firme de construction viennent transporter de Rivière-Froide d'importantes quantités de remblais qui seront utilisés au remblayage du tracé de la route de Carrefour passant par les rails en construction depuis trois années. Cette opération se déroulait sous les yeux attentifs de M. Juste Jean Sergot, le coordonnateur du CASEC de Rivière-Froide. « Je suis doublement inquiet.
D'une part, je ne sais ce qui en retour reviendra à la section communale, et, d'autre part, je suis plutôt content que la rivière soit débarrassée de ces remblais qui empêchent l'eau de couler à flot comme il se doit .» « Certaines mines de sable et de roches sont interdits d'exploitation.
Pourtant, les exploitants sont quotidiennement à l'oeuvre. Le ministère des Mines devrait intervenir afin de mettre un terme à l'exploitation anarchique de sable dans ces sections communales », explique M. Rosemond François, membre du cartel d'ASEC de la zone. Il se dit dégoûté et révolté par le laxisme affiché par les autorités du pays qui, à son avis, n'ont rien fait pour éviter pareille situation. « Aujourd'hui, ce cours d'eau est réduit en un filet qui s'affaiblit graduellement sur son parcours », a-t-il poursuivi en pointant du doigt le lit de la rivière.
Dans les années 70, toute la zone de Rivière-Froide était encore une référence en matière de verdure. A partir de 1986, des phénomènes sociaux qui affectent les principales régions du pays tels que exode rural, déboisement, n'ont pas épargné Rivière-Froide, 10e section communale de Carrefour. Et depuis, la dégradation de l'environnement se poursuit.Sur les rives gauche et droite de ce cours d'eau, des individus chassés par la misère qui frappe de plein fouet la paysannerie viennent ériger des bicoques. Nombre de ces habitats sont privés de latrine, a-t-on constaté. Ces logis sont pour la plupart construits sur des pentes. Ce qui constitue un danger permanent pour ceux qui y demeurent lors des précipitations qui occasionnent à répétition glissements de terrain et éboulements. Des solutions en perspectivePour faire face à cette situation, la mairie de Carrefour a déclenché depuis plus d'un mois une opération baptisée : « An'n sove Rivyè Fwad ». D'intenses travaux de gabionnage sont prévus sur les deux rives de la rivière. Les travaux de ce projet financé, entre autres, par la Banque mondiale, ont par ailleurs déjà commencé, a fait savoir le premier citoyen de cette commune, M. Yvon Jérôme, sur les ondes d'une radio de la Capitale.
Les autorités municipales espèrent, à l'achèvement de ces travaux, réduire en certains points les risques d'éboulement provoquant de considérables dégâts surtout après les averses.Au cours de sa récente visite dans cette localité, le maire de Carrefour a laissé entendre qu'un programme, qui vise à relocaliser les populations à risque de Rivière-Froide, est en cours d'élaboration.
Cependant, les autorités locales mettent en doute la réalisation de ces projets. Les averses qui se sont abattues sur la capitale et ses environs, le 9 août dernier, ont laissé 20 familles sinistrées, a rappelé M. Jean Sergot, coordonnateur du CASEC de la localité. « Le bilan risque d'être encore plus lourd à l'avenir si ces projets restent au stade de voeux pieux », ajoute-il. La gestion catastrophique de environnement ne s'arrête pas à Rivière-Froide. « Regardez, dit M. Jean Sergot, les amas d'ordures qui sont largués dans ce qui reste de lit de la rivière et certains habitants y jettent même avec mépris des sacs remplis de fatras.»Heureusement, il faut constater que cette situation ne connaît pas d'extension. La vigilance des autorités locales permet tant bien que mal de maîtriser l'assainissement de la section communale. Au niveau de Taifer et de Dufresney (deux sections communales de Carrefour situées à proximité de celle Rivière-Froide), l'exploitation croissante et anarchique des mines de sable constituent l'un des facteurs fondamentaux qui a largement contribué à réduire le débit de la rivière.
Un paradis perduAu cours des années 60, 70 et au début des années 80, de nombreuses familles de Port-au-Prince et d'ailleurs, guidées par certaines coutumes et croyances populaire, venaient lessiver, à la fin du mois de décembre, linges et vêtements à Rivière-Froide. Elles espéraient par cette pratique se défaire de toutes les guignes de l'année écoulée et s'attirer la chance pour le nouvel an.
Cependant, les autorités locales mettent en doute la réalisation de ces projets. Les averses qui se sont abattues sur la capitale et ses environs, le 9 août dernier, ont laissé 20 familles sinistrées, a rappelé M. Jean Sergot, coordonnateur du CASEC de la localité. « Le bilan risque d'être encore plus lourd à l'avenir si ces projets restent au stade de voeux pieux », ajoute-il. La gestion catastrophique de environnement ne s'arrête pas à Rivière-Froide. « Regardez, dit M. Jean Sergot, les amas d'ordures qui sont largués dans ce qui reste de lit de la rivière et certains habitants y jettent même avec mépris des sacs remplis de fatras.»Heureusement, il faut constater que cette situation ne connaît pas d'extension. La vigilance des autorités locales permet tant bien que mal de maîtriser l'assainissement de la section communale. Au niveau de Taifer et de Dufresney (deux sections communales de Carrefour situées à proximité de celle Rivière-Froide), l'exploitation croissante et anarchique des mines de sable constituent l'un des facteurs fondamentaux qui a largement contribué à réduire le débit de la rivière.
Un paradis perduAu cours des années 60, 70 et au début des années 80, de nombreuses familles de Port-au-Prince et d'ailleurs, guidées par certaines coutumes et croyances populaire, venaient lessiver, à la fin du mois de décembre, linges et vêtements à Rivière-Froide. Elles espéraient par cette pratique se défaire de toutes les guignes de l'année écoulée et s'attirer la chance pour le nouvel an.
Rivière Froide était, à cette époque, l'un des plus importants cours d'eau de la commune de Carrefour. Elle coulait allègrement à travers les sections rurales de Platon-Dufresney et de la localité portant le même nom (Rivière Froide) jusqu'à l'Etang du Jonc.Aujourd'hui, il ne reste presque plus rien de ce qui fut dans les années antérieures un site agréable où venaient se baigner toutes les couches de la population carrefouroise et d'ailleurs.
Et même la rivière de « pass kresson », très fréquentée jadis, où la culture du cresson était très répandue, est pratiquement dénaturée. Quelques rares cressiculteurs maintiennent, en dépit de tout, leurs activités dans la contrée. En se remémorant de la belle époque où Rivière-Froide était ce qu'elle n'est plus aujourd'hui, il n'est pas permis d'oublier ces sculpteurs, qu'on peut heureusement encore croiser. Bien que moins nombreux, les amants et les professionnels de cet art continuent de concevoir de magnifiques oeuvres artisanales en pierres taillées.
A en croire Rosemond François, un sculpteur âgé de 30 ans, c'est un mouvement qui a démarré dans les années 65-70 avec un sculpteur haïtien, Georges Laraque, le premier à venir exécuter ses oeuvres au bord de la Rivière-Froide. Jean Brunel Rocklor, Jean Horace Salomon et bien d'autres s'inscrivent dans cette lignée d'artistes qui par leurs créations tant originales qu'étonnantes ont fait la réputation de l'endroit. « Les acheteurs sont en général de grands amateurs d'art et de prestigieux collectionneurs dont Patrick Cauvin », nous a dit avec satisfaction le jeune François.
De son passé glorieux à son avenir incertain, Rivière-Froide fait aujourd'hui appel à tous en vue de sauver ce qui peut l'être encore. Autorités centrales et locales, riverains et passants, jeunes et vieux, si ce cri d'alarme vous interpelle, agissez maintenant avant qu'il ne soit trop tard. Agir : c'est maintenant ou jamais.A en croire Rosemond François, un sculpteur âgé de 30 ans, c'est un mouvement qui a démarré dans les années 65-70 avec un sculpteur haïtien, Georges Laraque, le premier à venir exécuter ses oeuvres au bord de la Rivière-Froide. Jean Brunel Rocklor, Jean Horace Salomon et bien d'autres s'inscrivent dans cette lignée d'artistes qui par leurs créations tant originales qu'étonnantes ont fait la réputation de l'endroit. « Les acheteurs sont en général de grands amateurs d'art et de prestigieux collectionneurs dont Patrick Cauvin », nous a dit avec satisfaction le jeune François.
Béanet Wagnac
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