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dimanche 16 janvier 2011

Jean-Claude Duvalier est en Haïti, premières reactions

L'ancien président à vie Jean-Claude Duvalier, chassé du pouvoir par une révolte populaire le 7 février 1986, est arrivé dimanche en Haïti, ont constaté les journalistes à l'aéroport Toussaint Louverture de Port-au-Prince. Haïti: "L'avion a atterri. Il occupe les places 3A et 3B" à bord d'un vol de la compagnie Air France, a indiqué à l'AFP sous couvert d'anonymat un responsable de l'aéroport de Port-au-Prince.
Agé de 59 ans, l'ex-dictateur vivait en exil en France depuis près de 25 ans.
La rumeur de l'arrivée imminente de Jean Claude Duvalier a fait son apparition vers 2 heures 30 ce dimanche tranquille dans les milieux journalistiques. Quelques heures plus tard des sources des Antilles françaises ont confirmé la nouvelle avant que l'ambassade de France en Haïti la confirme officiellement.
Interrogé par Le Nouvelliste, une source proche de la présidence haïtienne a affirmé n'avoir pas été informée de cette arrivée. Des responsables de la Police Nationale d'Haïti ne savaient pas non plus quelle conduite tenir face à cette arrive impromptue.
Des centaines de sympathisants de l'ancien président dont la famille a gouverné Haïti pendant 29 ans (septembre 1957-février 1986) se sont massés à l'Aéroport pour accueillir l'ancien président. D'autres curieux qui n'ont pas connu le règne de Duvalier étaient aussi dans les parages de l'aéroport et commentaient ce revirement spectaculaire.
Michèle Montas, la veuve du Journaliste Jean Dominique a été la première personnalité à désapprouver sur les ondes de Signal FM cette réapparition de Baby Doc sur la scène politique haïtienne. Elle a rappelé pour les jeunes le règne des Duvalier et souligné les limitations de la liberté de la presse à cette époque.
Dans des micros trottoirs réalisés à travers les principales villes du pays et dans les rues de la capitale, la radio Signal FM a pu recueillir des réactions de joies et aussi des demandes pour le retour des autres exilés, dont Jean Bertrand Aristide.
Ce retour imprévu de l'ancien président survient alors que Haïti vient de marquer le premier anniversaire d'un séisme meurtrier et que le pays est plongé dans une impasse politique, trois semaines avant la fin du mandat du président sortant René Préval.
Le second tour de l'élection présidentielle tenue le 28 novembre a été repoussé sine die et aucune indication n'a encore été donnée par les autorités haïtiennes sur le nom des candidats qui s'opposeront lors de ce deuxième scrutin.
Frantz Duval
duvalf@hotmail.com
Avec AFP
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=87863&PubDate=2011-01-16

Duvalier fils de retour d'exil

Je suis venu pour aider, dit Duvalier à son retour Mise à jour le dimanche 16 janvier 2011 à 19 h 21
L'ancien président Jean-Claude Duvalier est de retour en Haïti après 25 ans d'exil. Le dictateur avait régné de 1971 à 1986 avant d'être chassé par une révolte populaire.

Surnommé Bébé Doc, puisqu'il succédait à son père François Duvalier (dit Papa Doc), il est maintenant âgé de 59 ans. Il vivait en France depuis 25 ans.
Le collaborateur de Radio-Canada à Haïti, Clarence Renois, l'a vu à son arrivée. Selon lui, personne n'avait anticipé son retour.
M. Duvalier, qui promet sous peu une conférence de presse, n'a eu jusqu'ici que ces quelques mots : « Je suis venu pour aider ».
Son épouse, qui l'accompagne, a dit qu'il avait été très touché par le séisme dévastateur du 12 janvier 2010. Il aurait aussi embrassé le sol à sa descente d'avion et déclaré : « Haïti mon pays, le pays de Dessalines », en référence au héros de l'indépendance.
Des anciens officiels de son régime, dont son ministre des Affaires étrangères et son chef de la garde présidentielle de l'époque, étaient là pour l'accueillir.
Il est en ce moment dans les bureaux de l'immigration pour les formalités administratives.
Jean-Claude Duvalier est revenu à bord d'un avion d'Air France qui s'est posé en fin d'après-midi à Port-au-Prince.
La nouvelle de son départ avait d'abord été annoncée par une source diplomatique à Paris. Un responsable de l'aéroport de Port-au-Prince a confirmé son arrivée.
En 2007, Jean-Claude Duvalier était intervenu sur les ondes haïtiennes pour demander pardon au peuple haïtien pour les erreurs commises pendant son règne.
Le président sortant René Préval avait à l'époque dit que l'ex-dictateur, accusé de détournements de fonds pendant l'exercice de son pouvoir, n'échapperait pas à la justice.
Aucune interdiction de revenir au pays ne pese sur lui.
Ce retour imprévu de l'ancien président survient alors que l'impasse politique demeure, trois semaines avant la fin du mandat de René Préval. Le second tour de l'élection présidentielle tenue le 28 novembre a été repoussé sine die.
Radio-Canada.ca avec
Agence France Presse et Reuters

L'ex-président Jean-Claude Duvalier en route pour Haïti après 25 ans d'exil

PARIS — L'ancien président haïtien Jean-Claude Duvalier (1971-1986), chassé du pouvoir par une révolte populaire et qui vivait en exil depuis près de 25 ans, est en route pour Haïti où il devait arriver dimanche en fin d'après-midi, a-t-on appris à Paris de source diplomatique. "Il est à bord de l'avion Air France" qui assure la liaison Paris-Port-au-Prince, a dit à l'AFP un diplomate sous couvert d'anonymat. Cet appareil devait arriver vers 17h30 locales dans la capitale haïtienne.
Agé de 59 ans, l'ex-dictateur, surnommé "Bébé Doc", vivait en exil en France depuis près de 25 ans.
Le retour imprévu de l'ancien président survient alors que Haïti vient de commémorer le premier anniversaire d'un séisme meurtrier et que le pays le plus pauvre du continent américain est plongé dans une impasse politique, trois semaines avant la fin du mandat du président sortant René Préval.
Le second tour de l'élection présidentielle tenue le 28 novembre a été repoussé sine die et aucune indication n'a encore été donnée par les autorités haïtiennes sur le nom des candidats qui s'opposeront lors du deuxième scrutin.
En 2007, Jean-Claude Duvalier était intervenu sur les ondes haïtiennes pour demander "pardon au peuple haïtien pour les erreurs commises pendant son règne". Dans un message adressé aux Haïtiens depuis son exil en France, il avait aussi estimé que "la division était le principal problème d'Haïti".
En doutant de la sincérité de ce message, le président René Préval avait alors relevé que s'il y avait "le pardon", il y avait aussi "la justice".
L'ex-dictateur a notamment été accusé de détournements de fonds pendant l'exercice de son pouvoir. Les autorités d'Haïti estiment que plus de 100 millions de dollars ont été détournés sous le couvert d'oeuvres sociales jusqu'à la chute en 1986 de "Bébé Doc" qui avait succédé en 1971 à son père François Duvalier, élu président en 1957.
La France avait accepté en 1986 d'accueillir Jean-Claude Duvalier, alors que ce dernier était confronté depuis fin novembre 1985 à des manifestations anti-gouvernementales, au cours desquelles plusieurs dizaines d'Haïtiens ont trouvé la mort.
Comme le président Jean Bertrand Aristide en 2004, "Bébé Doc" avait été poussé à la démission par les Etats-Unis et il avait quitté le pays le 7 février 1986 à bord d'un avion de l'US Air Force. Jean Bertrand Aristide vit aujourd'hui en exil en Afrique du Sud.
Le départ de Jean-Claude Duvalier avait mis fin au règne duvaliériste, né vingt-huit ans plus tôt avec l'arrivée démocratique au pouvoir de François Duvalier, alias "Papa Doc", auquel il a succédé en 1971 à 19 ans, pour devenir "président à vie".
Sa demande d'exil ayant été rejetée par la Suisse, l'Espagne, la Grèce, le Maroc et le Gabon, c'est finalement en France, à l'origine à titre temporaire, que Jean-Claude Duvalier s'était rendu.
"On a accueilli l'ancien président d'Haïti uniquement parce que cela permettait de libérer le pays de la dictature", avait alors déclaré le Premier ministre de l'époque, Laurent Fabius.
L'ex-président avait ensuite profité d'une retraite dorée dans de vastes demeures de la Côte d'Azur.
http://www.google.com/hostednews/afp/article/ALeqM5glPoddQlBbQ4gHEKm_PUuavWpC9w?docId=CNG.5cfaffa22245f74f314931d32ca75b9d.c81

Haïti. La vie repousse sur les ruines

16 janvier 2011 Malgré les ruines qui rappellent à tous les coins de rue le violent séisme du 12 janvier 2010, les choses ont bien changé à Port-au-Prince en un an. Nephtalie Eva Joseph, Jean Rony Fils et Noé Morancy racontent leur parcours depuis que la terre a tremblé.

De notre envoyé spécial.
Fin janvier2010, Nephtalie, Walkyse Eva Joseph et leur jeune frère sont complètement désemparés. Facs effondrées, amis étudiants et professeurs tués ou grièvement blessés... Le système universitaire et éducatif n'est plus qu'un vaste champ de ruines. Très vite, Nephtalie, étudiante en psycho, et Walkyse, inscrite en cinquième année de médecine, vont mettre leur énergie et leur expérience au service d'un dispensaire. Puis Nephtalie participera à un programme de soutien psychologique auprès des familles. Une activité rétribuée qui lui permettra d'aider son père, chauffeur de tap-tap, un taxi en commun, à subvenir aux besoins de la famille. En avril, les étudiants reprendront enfin le chemin de la fac dans des bâtiments provisoires faits de poutres métalliques, de contreplaqué et de tôles.
«On craint toujours les secousses»
Il y a quelques mois, Walkyse a débuté son internat à l'hôpital central de Port-au-Prince. En début de semaine, elle accueillait notamment les malades du choléra au service des urgences. Sur le terrain familial, qui borde un grand camp de réfugiés, la petite maison lézardée est à nouveau occupée. «Mais uniquement le jour, précise la mère. Comme on craint toujours les secousses, on préfère dormir dans le cabanon de bois construit par une association caritative.» Deux chambres y ont été aménagées. «On nous a promis que notre maison, qui a été inspectée assez rapidement après le tremblement de terre, serait réparée prochainement, annonce-t-elle en faisant visiter les lieux. L'État s'est engagé à financer ces travaux. Quand la consolidation sera terminée, on y habitera jour et nuit.» Sur la rue, le père, les mains couvertes de cambouis, répare le moteur d'une voiture qui n'est pas la sienne. Une manière d'arrondir les fins de mois.
Jean Rony Fils retrouve une belle vitalité
Ce jeune homme de 22 ans, qui a perdu sa petite soeur et sa mère sous les décombres de la maison familiale, est resté bloqué sous un amas de parpaings et de poutres pendant huitheures. Grièvement blessé aux jambes et à la clavicule, il a très vite été pris en charge par une ONG médicale du nord de la France. Après des semaines passées en fauteuil roulant, il a retrouvé une belle vitalité. Son quartier, situé sur les hauteurs, a été littéralement éventré par le séisme. «Il a fallu attendre le mois d'avril pour déblayer les gravats. On a fait appel à une entreprise, raconte-t-il. On a retrouvé les corps de ma mère et de ma soeur. C'était dur de les savoir là, sans pouvoir rien faire. C'est mon grand frère qui a creusé leur tombe sur notre terrain et qui les a inhumées. À présent, elles reposent en paix.» Une première tente a été montée. Elle n'a pas résisté à la forte tempête tropicale qui a frappé l'île le 24septembre. La famille de Jean Rony a bénéficié d'une seconde tente plus grande, et plus résistante mais les conditions de vie restent extrêmement précaires. Les matelas sont jetés à même le sol. Et rien pour ranger les effets personnels. Souvent, par manque d'électricité, le campement est plongé dans l'obscurité. «On fait aussi la chasse aux rats qui rentrent sous la toile. C'est infernal. Côté hygiène, on nous a installé des toilettes. Mais leur nombre est insuffisant. Il faut être patient quand on veut y aller.» Jean Rony n'évoque même pas les bourrasques soulevant des nuages de poussière qui s'abattent sur ce secteur de la ville. Particules qui rendent les cheveux durs comme du carton. Et qui viennent gommer en quelques secondes les longues minutes passées à se doucher derrière une maigre palissade qui préserve à peine l'intimité des habitants. Dans quelques semaines, le jeune homme, qui désire poursuivre ses études en France, va relancer une demande de visa. L'université de Brest lui a donné l'assurance qu'elle pourrait l'accueillir en Administration économique et sociale. Il croise les doigts.
Moïse fête son premier anniversaire
Le 12janvier, le petit Moïse a fêté son premier anniversaire. Ce petit bonhomme plein de vitalité a perdu sa mère le jour de sa naissance. Cette dernière venait d'accoucher quand le toit de la maternité s'est écroulé sur elle, la tuant sur le coup. Le nourrisson, indemne, a été retrouvé sur le ventre de sa mère par une amie qui, inquiète, s'était rendue sur place. La jeune femme a adopté l'enfant, qui se porte comme un charme.
Didier Déniel
http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/haiti-la-vie-repousse-sur-les-ruines-16-01-2011-1175995.php

Un an après le séisme en Haïti – L’éducation pour transformer «Ayiti chéri»

Photo : François Pesant – Le Devoir


Par sxm info le 15 jan 2011
Le frère Armand change les mentalités grâce à son modèle scolaire
frère Franklin Armand a consacré sa vie à changer les mentalités et à faire évoluer Haïti. «Nous croyons que les connaissances doivent passer de la tête aux mains et à nouveau des mains jusqu’à la tête.»
Le Devoir en Haïti – Le séisme en Haïti a détruit nombre d'écoles. Mais l'idée voulant que ce soit par l'éducation que passera l'amélioration de la vie de tous les Haïtiens est bien ancrée dans les esprits. Surtout dans celui du frère Armand, qui consacre sa vie à faire changer les mentalités en «Ayiti chéri».
Port-au-Prince — À Petite Place Cazeau, dans l'ouest de Port-au-Prince, l'École du foyer de l'Incarnation est déclarée zone sinistrée. Fissurée de partout, la structure de béton s'est en partie effondrée lors du séisme il y a un an, ne faisant aucun mort — «Dieu merci!». Il était 16h53 et la plupart des enfants étaient sur le chemin du retour à la maison. «Je suis restée sans bouger», raconte Love Darling Gustave, une élève du primaire. «J'avais peur du goudou goudou [tremblement de terre].»
Sains et saufs, les enfants en gardent pourtant de graves séquelles. Certains n'ont plus de maison et dorment dans des tentes. «C'était difficile pour les enfants. Ils sont fragiles. Mais ils ont eu un accompagnement psychologique», explique le frère Franklin Armand, qui gère l'école à travers la congrégation des Petits Frères et Petites Soeurs de l'Incarnation.
Pourtant, à peine quelques jours après le tremblement de terre, il a rouvert l'école de Port-au-Prince. «Il fallait clôturer l'année. Je ne pouvais pas laisser les enfants», souligne le frère Armand, qui est basé à Hinche, où il a de nombreux projets, notamment en lien avec l'eau. Les enfants du primaire ont eu droit à des classes en plein air, à l'ombre des arbres ou assis à des pupitres installés dans la cour, sous des bâches.
Entré en religion il y a 45 ans de cela, le sexagénaire a consacré sa vie à changer les mentalités et à faire évoluer son «Ayiti chéri». Doté d'un optimiste inébranlable, il voit dans le séisme une occasion de tout recommencer à zéro et de réformer le système d'éducation. Dans l'un des pays les plus pauvres de la planète, moins de 10 % des écoles sont publiques. Et le ministère de l'Éducation n'a que très peu de ressources, soutient-il.

La perle retrouvée
À l'heure de la visite du Devoir, les enfants quittent l'école et un groupe de jeunes «échangent des idées» sous les palmiers. L'air est frais et bon. Le bruit infernal de la ville, inaudible. Le domaine est une oasis de paix comme il ne s'en trouve nulle part à Port-au-Prince. La perle des Antilles retrouve ici son lustre. «Tout le monde se surprend en arrivant ici», lance-t-il en riant.
Cinq bassins de pisciculture servent à l'élevage des tilapias et des carpes. La basse-cour héberge des poules et des canards et pourrait fournir une armée en oeufs. Des cochons élevés biologiquement grognent dans un enclos à côté des champs d'aubergines et des jardins. Tout au fond, des ateliers — notamment de maçonnerie — font office de lycée technique. «On forme les enfants pour le bac classique, mais on leur donne aussi une formation technique sanctionnée par notre école privée», explique le frère Armand.

Ce grand sage possède une philosophie bien à lui et voudrait faire des émules.
«L'école est en opposition avec la réalité quotidienne. Les parents ne veulent pas envoyer leurs enfants au champ parce que ça leur rappelle l'esclavage», note-t-il. Mais dans les écoles du frère Armand, dont la plupart sont situées en zone rurale dans le centre d'Haïti, on fait cultiver une parcelle de terre aux enfants dès le primaire. Les récoltes vont à la cantine populaire. «Nous croyons que les connaissances doivent passer de la tête aux mains et à nouveau des mains jusqu'à la tête.»
«En Haïti, on a plutôt un style d'institution à sens unique. Ce n'est pas partout qu'on invite les jeunes à créer, à inventer, déplore-t-il. Si Haïti doit sortir un jour de l'état dans lequel il l'est, c'est l'école qui va faire ça.» Et ce sont surtout les Haïtiens eux-mêmes qui vont le faire, se plaît-il à répéter. Frère Armand à la présidence? Six partis différents l'ont courtisé. Mais lui préfère nettement cultiver les fragiles fleurs de son jardin.
Source Le Devoir.com

La décharge de Truitier, vecteur de l’épidémie du choléra en Haïti ?

Les habitants de la décharge récupèrent des bouteilles
en plastique, du cuivre, etc... Manuel Pochez/ RFI
Par RFI
Trois mois jours pour jour après la découverte des premiers cas de choléra en Haïti, une campagne d'hygiène s'affiche sur tous les murs de la capitale. Selon l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé, le pic de la propagation de l’épidémie n’est pas encore atteint. Même si le taux de mortalité est en baisse ( la maladie a fait 3759 morts ), le nombre de cas de porteurs de choléra ne cesse de croître. En dépit de ce constat, des pratiques douteuses ont droit de cité, comme l’illustre la décharge de Truitier.

Avec nos envoyés spéciaux à Port-au-Prince, Valérie Rohart et Manu Pochez
La route qui mène à la décharge de Truitier dans la ville de Cité-Soleil est étonnamment large et en bon état. Pas un trou, pas un tas de gravas ne vient ralentir le ballet des camions qui déversent les déchets de tout Port-au-Prince et de ses environs. Le site est entouré de barbelés et pourrait ressembler à un camp militaire, si la barrière n’était pas ouverte et gardée de loin. Sur plusieurs hectares, des dizaines de personnes cherchent des bouteilles en plastique, des canettes ou des fils électriques.
Au fur et à mesure que l’on avance dans la décharge, une insupportable odeur de latrines monte. Tout au fond, dans un endroit discret, un camion bleu déverse son chargement. « C’est un camion de l’entreprise Getco qui est spécialisée dans la vidange des matières fécales » nous confie un agent de la Dinepa la compagnie d’eau haïtienne connaît bien le logo blanc sur les flans du camion. 
Camion déversant des matières fécales dans la décharge
de Truitier. Manuel Pochez/ RFI


Les habitants du village de Duvivier manifestent régulièrement contre ce déversement pour une raison simple : « A trois minutes d’ici, il y a un centre de traitement du choléra. Et les matières fécales qui sortent de ce centre sont déversées dans le dépotoir de Truitier », nous dit encore cet agent.
Les habitants sont convaincus : la Getco rejette des excréments contaminés par le choléra et polluent la nappe phréatique. Or, la seule ressource en eau ici, c’est le puits. Au centre du village, un gamin nous assure en riant que bien sûr, il boit de cette eau...
http://www.rfi.fr/ameriques/20110116-decharge-truitier-vecteur-epidemie-cholera-haiti
Commentaires:
Cette dépêche mérite au moins deux commentaires :


1.- Une grande partie des déchets produits par les citoyens résidant à Port-au-Prince est constitué d’objets en plastique et en verre. Des matériaux recyclables. Il suffirait que l’on valorise ces déchets pour ne plus les voir s’amonceler dans les rue de la Capitale. Et ceci pourrait facilement s’obtenir par le montage d’une usine de recyclage.

2.- Malgré le drame du cholera les autorités haïtiennes observent et laissent que les mauvaises pratiques continuent dans la gestion des déchets. Dans quel autre pays au monde ou on peut déverser à ciel ouvert des tas de merde ? Pourquoi le ministère de la Santé Publique ou le ministère de l’environnement ne sévit pas contre la compagnie GETCO qui dépose les matières fécales dans les décharges publiques ?

Haïti - Reconstruction : Il convient d’être réaliste, la route sera longue et difficile

15/01/2011 .- « Il convient d’être réaliste [...] la route sera longue et difficile », a déclaré vendredi, lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU à New York, le Secrétaire Général de l'ONU Ban Ki-moon, soulignant que la reconstruction en Haïti était « lente » et que l’aide internationale et les investissements avaient été « moins rapides que voulus ». « Alors que nous continuons à reconstruire Haïti, nous devons non seulement assurer les besoins essentiels dans les secteurs de l'eau potable et de l'assainissement, de la santé et de l'emploi, mais nous devons également faire de l'amélioration de la sécurité et de l'État de droit une priorité », a insisté Ban Ki-moon.
Il a également noté également que la situation politique restait « extrêmement délicate », étant donné le litige non encore réglé sur l'issue du premier tour des élections de novembre. « Le défi pour la mission de l'ONU au cours de ce passage test est d'abord de maintenir la sécurité et deuxièmement d’aider un nouveau gouvernement légitime, qui bénéficiera du soutien de la population, à assumer ses responsabilités envers le peuple d’Haïti ».
Ajoutant que « malgré les difficultés, nous faisons des progrès, le nombre de personnes qui vivent dans des camps a été réduit de moitié comparée à la période d'urgence. Nous fournissons chaque jour de l'eau potable pour environ 1 million de personnes et de l'aide alimentaire pour 2 millions de personnes chaque mois »...
« Bien que le relèvement et le développement à plus long terme, est un processus difficile, il est capitale de s'assurer qu'ils produisent des améliorations visibles pour la population, même si elles sont petites, compte tenu de l'immensité des problèmes rencontrés dans le pays, en particulier pour ceux qui vivent encore dans des camps » a conclu le Secrétaire Général.
PI/ HaïtiLibre