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mercredi 13 avril 2011

Haïti-Justice/Duvalier : Le Comité contre l’impunité encourage les victimes à témoigner

P-au-P, 13 avril 2011 [AlterPresse] --- Le Comité Contre l’impunité et pour la Justice en Haïti lance le jeudi 14 avril à Montréal le projet « Appel à témoigner », destiné aux victimes et témoins des crimes commis sous le régime de JC Duvalier, apprend AlterPresse. Le projet vise à permettre aux victimes de la dictature d’obtenir justice, lit-on dans un communiqué. Il a été mis sur pied par le Comité en collaboration avec notamment des chercheurs du Centre International de Criminologie Comparée de l’Université de Montréal, et le Bureau des Avocats Internationaux.
« Contrairement à l’information véhiculée par les avocats de M. Duvalier, l’action en justice n’est pas éteinte. Il n’y a pas de prescription tant en raison de la nature de certains des crimes, que par le fait que les dernières poursuites engagées par le gouvernement haïtien ne datent que de 2008 », indique le communiqué.
Jean Claude Duvalier de retour en Haïti depuis le 16 janvier, fait l’objet de multiples poursuites et plusieurs plaintes pour crimes contre l’humanité ont été déposées contre lui.
Une enquête est en cours. Dans ce cadre, le juge d’instruction en charge du dossier, Carvès Jean, a émis une assignation à résidence contre le dictateur qui est désormais contraint de ne pas franchir les limites de Port-au-Prince et de recevoir chez lui à des heures précises. [kft apr 13/04/2011 05:00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article10902

Haiti-Reconstruction : Un projet de 510 millions de dollars pour réhabiliter le quartier de Martissant

P-au-P, 11 avril 2011[AlterPresse] ---- La mairie de Port-au-Prince a conçu un projet d’un montant de 510 millions de dollars pour réhabiliter le quartier de Martissant (secteur sud de la capitale) sévèrement affecté par le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Une réunion de cadrage a été organisée par la mairie le 11 avril en vue de permettre aux bailleurs et aux Organisations Non Gouvernementales (ONG) intéressés à la reconstruction du quartier d’être en connaissance du projet.
La rencontre, tenue dans un hotel de Pétion Ville (périphérie sud) s’est déroulée en présence du maire Jean Yves Jason, du président élu lors des élections du 20 mars, Michel Joseph Martelly, de représentants d’ONG et de techniciens attachés au service de la Mairie.
Ce projet devra permettre la construction de 14 500 appartements et faciliter à 72 500 familles de recevoir chacune un logement de 45 mètres carrés.
Jean Yves Jason pense que, grâce à ce projet, tous les acteurs impliqués dans la reconstruction à Carrefour-Feuilles pourront travailler sur un même plan.
Michel Martelly estime pour sa part qu’il est très important que tout le monde soit d’accord sur les activités qui vont se faire.
Il se dit prêt à « marcher avec tout le monde en vue de les supporter et faciliter la collecte de fonds dans l’objectif de retirer les gens (sinistrés) sous les tentes et reconstruire Haiti »
Élisabeth Coicou, consultant au Centre Haïtien de Recherche en Aménagement et en Développement (CHRAD) qui est le bras technique de la mairie, explique que 130 hectares sont concernés par ce projet.
Elle précise que dans un premier temps 61 hectares seront construits le temps de faire stabiliser les autres hectares en construisant des bassins versant et gérer les ravins.
Ce projet se situe dans un plan d’aménagement de la commune de Port-au-Prince, qui concerne également Bel Air et Saint Martin (centre de P-au-P).
Les principaux organismes de financement sont la Banque Mondiale(BM), l’Organisation Internationale de la Migration (OIM) et Oxfam. La réalisation du projet se fera sur une période de 5 ans. [rh gp apr 12/04/11 17 :15]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article10898
Commentaires:
Des projets sortant de l'imagination de milliers d'haïtiens; multiplicité d'acteurs plutôt autonome. Un gouvernenment absent et mis a l'écart par la force des choses.
Il sera bien joli notre pays reconstruit. Disloqué comme un énorme puzzle!
Dèjà faudra-t-il trouvé les fonds!!!

Michel Martelly harmonise ses relations avec les protestants

Le président élu haïtien, Michel Martelly, s'efforce de se rapprocher de la communauté protestante haïtienne. Hier mardi, M. Martelly a participé à un programme spirituel organisé par radio Shalom. L'un des directeurs de la radio, Jacques Maurice, s'est réjoui de la présence de M. Martelly qui a voulu ainsi prouver qu'il accorde la primauté à Dieu dans son gouvernement. Interrogé par Jacques Maurice, le président élu a soutenu que la Bible est son livre de prédilection. J'ai bénéficié le vote populaire grâce à l'aide de Dieu a lancé M. Martelly aux chrétiens réunis dans la chapelle de Delmas 40.
J'étais à genou j'ai ressenti la force de votre prière a-t-il indiqué après la prière de midi. Je suis votre serviteur je ne me considère pas comme un président dit-il promettant de faire baisser la vie chère et de rendre l'éducation gratuite. Au nom de Jésus le pays présentera un meilleur visage à la fin de mon mandat, a insisté M. Martelly.
Le directeur général de radio Shalom, Pasteur Muscadin André, avait dirigé la prière à Dieu spécialement pour le président élu. Il a soutenu que l'élection de M. Martelly n'est pas le fruit du hasard mais est le résultat d'une planification divine.
Les réunions de prière de radio Shalom diffusées sur le 103.7 FM, sont très populaires. Véritable phénomène de société radio Shalom s'est imposée en seulement une année comme l'une des stations de radio les plus écoutées en Haïti. Plusieurs millions de personnes en Haïti et dans la diaspora écoutent régulièrement les services de prière 3 fois par semaine.
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=19004

Les chanteurs maliens de renommée mondiale, Amadou et Mariam visitent Haïti

12 avril 2011
Publié dans la catégorie : À La Une, Quoi de neuf ?
Depuis le séisme du 12 janvier, Haïti a accueilli de nombreux Ambassadeurs contre la Faim du Programme Alimentaire Mondial (PAM). Des personnalités qui font le plaidoyer en faveur du pays. Parmi elles, deux stars mondiales, Amadou et Mariam, ont séjourné dans le pays, du 7 au 11 avril 2011.
A l’invitation du Programme Alimentaire Mondial, Amadou Bagayoko et Mariam Doumbia, un couple de chanteurs maliens non voyants, ont effectué une visite de cinq jours en Haïti. Un voyage qui a pour objectif de « montrer le travail du PAM en Haïti depuis le séisme du 12 janvier 2010 », selon Stéphanie Tremblay, Porte-parole du PAM en Haïti.
« On est venu en Haïti pour se rendre compte des réalités, voir les actions entreprises sur le terrain, s’imprégner davantage de la situation et pouvoir en parler à travers nos déplacements dans le monde», a en effet précisé le chanteur Amadou Bagayoko. Et celui-ci de poursuivre : « On chante des messages d’amour, de solidarité, de paix, de justice et d’entente. Nous sommes là aussi pour soutenir des causes. C’est cela, la raison fondamentale de notre présence en Haïti”.
L’un des endroits visités par les stars, c’est un camp de déplacés situé dans les environs de Cité Soleil, le camp Jean-Marie Vincent, où les résidents leur ont réservé un accueil chaleureux, le vendredi 8 avril. « Ils avaient envie de les rencontrer et de leur parler », commente Mme Tremblay. Un camp qui bénéficie d’un programme de nutrition du PAM ainsi qu’une petite clinique créée par la Fondation pour le Développement et l’Encadrement de la Famille Haïtienne (FONDEFH).
« Le PAM, à travers son programme de nutrition, cherche à prévenir la malnutrition chez les jeunes enfants de moins de 5 ans, chez les femmes enceintes et celles qui allaitent. La FODEFH, qui est un des partenaires du PAM, est une clinique qui s’occupe notamment du suivi des bébés afin de s’assurer qu’il n’y a pas de problèmes de malnutrition », explique la porte-parole du PAM.
Le PAM y distribue, en effet ,des produits utilisés dans la prévention de la malnutrition. L’agence fournit également des conseils aux mères sur les mesures à adopter en vue de permettre aux enfants de grandir en bonne santé.
Autre endroit à avoir accueilli les stars, le Centre Rosalie Javouhey , une école située dans la périphérie de Fort National (un quartier du bidonville de Bel-air). Il s’agissait pour Amadou et Mariam de visiter une cantine scolaire mise sur pied par le PAM. L’occasion pour les deux artistes de chanter avec les enfants, visiblement ébahis.
Dans le quartier de Lamantin 54, dans la commune de Carrefour (Sud de Port-au-Prince), une des zones qui ont été fortement touchées par le séisme du 12 janvier, les deux chanteurs ont été particulièrement intéressés par un programme de « cash for work /argent contre travail» lancé par le MOFKA (Mouvman Fanm Aktif Kafou / Mouvement des Femmes Actives de Carrefour), une ONG locale partenaire du PAM. Dans le cadre de ce projet, l’organisation emploie des femmes dans le ramassage des débris. Au cours de leur visite sur ce chantier, les bénéficiaires ont partagé avec Mariam et Amadou « leur expérience après le séisme, leurs difficultés de trouver un emploi et de reconstruire leur maison ».
Mais le moment phare de la visite des deux chanteurs fut le dimanche 10 avril, à l’Institut Français d’Haïti, où Amadou et Mariam ont donné un concert devant un public composé de responsables d’ONG et autres acteurs humanitaires, de partenaires du PAM et des fans haïtiens de la musique. Mariant la musique traditionnelle malienne au Blues, Rock et Funk, Amadou et Mariam se sont fondus aux musiciens haïtiens invités à participer au concert, pour un plaidoyer en musique contre la faim.
Les stars ont exhorté les Haïtiens à « prendre courage puisque la vie est faite de hauts et de bas », car disent-elles c’est avec du courage que les Haïtiens peuvent changer les choses et reconstruire leur pays.
La porte-parole du PAM, Stéphanie Tremblay, espère qu’après leur visite en Haïti, Amadou et Mariam vont continuer à sensibiliser le public européen sur la situation du pays, notamment en ce qui a trait à la sécurité alimentaire. « Maintenant dans leurs concerts à travers le monde ils vont pouvoir parler des expériences qu’ils ont vécues en Haïti, de ce qu’ils ont découvert et des gens qu’ils ont rencontrés » a-t-elle déclaré.
http://minustah.org/?p=29848

Haiti-Amérique latine : Le SJR LAC demande la protection des Haïtiens victimes de traite et trafic en Amérique du Sud

Quito, 12 avril 2011 [AlterPresse] - “Depuis environ trois ans, l’Amérique du Sud se transforme peu à peu en un nouveau pôle de migration pour les haïtiens », indique le Service Jésuite aux Réfugiés pour l’Amérique Latine et la Caraïbe (SJR LAC). Cependant, l’accroissement des flux migratoires haïtiens vers l’Amérique du Sud s’accompagne de l’intensification des activités de traite et de trafic de personnes, souligne Wooldy Edson Louidor, coordonnateur régional de plaidoyer du SJR LAC pour Haïti, lors d’une conférence de presse tenue à Quito le 8 avril dernier.
Louidor pointe du doigt des réseaux de délinquants qui conduisent les haïtiens de leur pays d’origine vers l’Équateur et le Chili en leur promettant du travail, des bourses d’étude et même des voyages aux États-Unis d’Amérique et en Guyane Française.
Le SJR LAC dénonce l’existence de réseaux complexes de traite et de trafic qui opèrent en Haïti, dans les lieux de transit tels que la République Dominicaine et Cuba et dans plusieurs pays de la région : l’Équateur, le Chili, le Pérou, la Bolivie, le Venezuela, le Brésil et la Guyane Française.
Face à cette problématique régionale, le SJR LAC demande aux États sud-américains de donner une réponse régionale par la mise en place de politiques concrètes de prévention, de poursuite et de sanction contre les réseaux transnationaux de crime organisé qui abusent des migrants.
L’organisation jésuite exige aussi des États de la région de protéger les haïtiens et haïtiennes victimes des réseaux criminels et de les traiter avec plus d’humanité, puisque les migrants se sont vus obligés de laisser Haïti en raison de la détérioration accélérée de la situation humanitaire du pays depuis le séisme du 12 janvier 2010.
L’Équateur et le Chili, deux portes d’entrée pour les haïtiens vers l’Amérique du Sud
Le SJR LAC indique que l’Équateur et le Chili constituent deux portes d’entrée pour les haïtiens vers l’Amérique du Sud. 1.258 haïtiens sont entrés en Équateur en 2009, 1.867 en 2010 et 1.112 seulement pour le premier trimestre de l’année 2011, selon les chiffres publiés par la Direction Nationale de la Police de Migration de l’Équateur. Le Service National du Tourisme au Chili a informé que 477 haïtiens sont entrés dans ce pays en 2009, 820 en 2010 et 125 uniquement pour janvier 2011.
Une grande partie des haïtiens ne restent pas en Équateur et au Chili, mais cherchent plutôt à aller au Brésil, en Guyane Française et même aux États-Unis d’Amérique.

Les réseaux de traite et de trafic d’haïtiens dans la région
Le SJR LAC identifie plusieurs réseaux de trafiquants qui conduisent les migrants à partir d’Haïti vers l’Équateur, en utilisant la République Dominicaine et Cuba comme pays de transit. Les trafiquants promettent aux migrants monts et merveilles, tels que du travail, des bourses d’études et des voyages aux États-Unis d’Amérique et en Guyane Française, en vue de leur soutirer de fortes sommes d’argent.
En arrivant en Équateur, plusieurs de ces migrants paient de l’argent une deuxième fois aux trafiquants pour qu’ils les « aident » à entrer en Guyane Française en passant par le Pérou et le Brésil. D’autres tentent de se rendre ou au Venezuela à travers la Colombie ou en Argentine par le Pérou et la Bolivie.
De la même manière, les haïtiens essaient de voyager depuis le Chili vers la Guyane Française en transitant par la Bolivie et ensuite le Brésil.
La Guyane Française et le Brésil ferment leurs frontières aux haïtiens
Face à ces flux migratoires haïtiens à la fois complexes et croissants en Amérique du Sud, des États de la région tels que la Guyane Française et le Brésil ferment leurs frontières. Par exemple, vers la fin de l’année dernière, la Guyane Française a renforcé des mesures de sécurité à sa frontière avec le Brésil en vue d’empêcher la pénétration des haïtiens sur son territoire.
Cette décision de la Guyane Française a provoqué l’entrée massive des haïtiens au Brésil. Selon des données rendues publiques par les autorités brésiliennes, entre 1.200 et 2.000 haïtiens sont entrés au Brésil par la frontière située dans l’Amazone, affirme Louidor. Entre 300 et 400 migrants haïtiens ont été détenus par la police brésilienne, puisque le gouvernement fédéral de ce pays a suspendu le 15 février 2011 la concession de statuts de réfugiés aux haïtiens.
Le Gouvernement brésilien a expliqué que les haïtiens n’ont pas droit au statut de réfugié parce qu’ « ils ne pourraient avoir ce droit qu’en cas de persécution politique, de discrimination, de persécution religieuse, trois situations qui sont définies dans la législation ». Ce qui n’est pas le cas des haïtiens qui fuient la misère dans leur pays et les conséquences des catastrophes naturelles, ont précisé les autorités du Brésil.
Depuis environ un mois, le Brésil a lui aussi fermé sa frontière avec le Pérou, du côté du Département d’Acre, l’un des principaux points d’entrée des haïtiens (outre Tabatinga) dans l’Amazonie brésilienne. Depuis, les migrants haïtiens n’ont pas pu entrer au Brésil et plusieurs d’entre eux se sont « échoués » à la frontière du Pérou.
Par exemple, le premier avril dernier, le maire de la région péruvienne de Tahuamanu, Celso Curi Paucarmaita, a fait savoir que, depuis un mois, plus de cent haïtiens se trouvent sans argent ni nourriture dans la commune selvatique de Iñapari, dans la frontière avec le Brésil.
Les migrants ont l’habitude d’utiliser le Pérou comme lieu de transit vers le Brésil avec pour destination finale la Guyane Française, a expliqué le maire péruvien.
Le SJR LAC plaide pour une plus grande solidarité des gouvernements de l’Amérique Latine avec les migrants haïtiens et un traitement plus humain envers eux par l’octroi d’un visa humanitaire et par la mise en place d’une politique d’accueil et d’intégration en faveur de cette minorité.
L’organisation suggère aussi la création d’un réseau régional pour lutter contre la traite et le trafic d’haïtiens, tout en faisant toujours la différence entre les délinquants, passibles de punition, et les victimes qui doivent être protégées.
Le Sjr promeut actuellement la création d’un réseau de protection régionale dans tous les pays impliqués dans les flux migratoires haïtiens en Amérique Latine. [apr 21/04/2011 12 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article10896

Etzer Vilaire, 139 ans déjà

Le 7 avril 2011 a marqué le 139e anniversaire de naissance de Etzer Vilaire dont la contribution à l'épanouissement de la littérature haïtienne ne peut souffrir de contestation. Si le 7 avril 1872 fut un des jours les plus ordinaires sur le plan météorologique, il augura par contre l'arrivée sur la terre d 'Haïti ( à Jérémie) d'un écrivain dont la pensée philosophique ne saurait être jetée aux oubliettes.
Haïti: L'immense oeuvre poétique totalisant 750 pages, soit plus de 13.000 vers laissée par Etzer Vilaire, cet auteur controversé, a été soumise au feu de la critique et abordée par des férus de littérature, dont le pasteur Neptune Daniel qui paraît aux yeux du Dr Pradel Pompilus celui, sur ce plan, ayant réalisé le travail le plus original. "Aucun critique, ou peu s'en faut, n'a pénétré mieux que lui le sens des grands poèmes de Vilaire, dégagé le caractère grandiose de cette poésie unique dans notre littérature", a assumé le Dr Pompilus dans sa préface à l'ouvrage titré "Dissertations de Littérature Haïtienne" publié par Neptune Daniel. Cet ouvrage a reçu, lors de sa parution, le 25 février 1965, l'aval de la Direction Générale de l'Education Nationale qui l'avait recommandé aux Lycées et Collèges de la République, signalent le Dr Jean-René Auguste et consort dans l'ouvrage collectif "Pasteur Neptune Daniel: un génie à découvrir" publié en 2010 à Montréal aux Editions J.-R Auguste.
Une interprétation originale
"J'ai pensé, j'ai écrit pour ceux que tourmentent le drame de la vie, les problèmes de la destinée et de l'âme."Par cette déclaration, Vilaire prétend apporter une réponse cohérente et systématique aux énigmes de l'âme en particulier, à l'évolution et à la destinée de l'humanité en général. Sur ce, il a évidemment conçu un système d'idées digne d'être appelé une philosophie (philosophie vilairienne), explique le critique Neptune Daniel qui résume ainsi la doctrine de ce dernier sur l'âme: "D'abord fourvoyée, misérable, et s'évertuant à trouver le bonheur partout où il n'est pas, l'âme finit par le trouver dans l'amour du Christ immolé pour elle. Il lui suffit de réaliser, sur le plan de la vie individuelle, la sublime trilogie chrétienne: la Foi, l'Amour et l'Espérance (Pages d'amour, Le Flibustier, L'Homo et les Dix Hommes Noirs).
Fidèle à son programme d'intérêt humain, Etzer Vilaire aborde également le problème de l'évolution et de la destinée de l'humanité. Il présente dans "Conversation d'oiseaux" un diagnostic particulièrement sombre de l'espèce humaine: manque d'union, d'amour et d'idéal; asservissement aux sens, à la bestialité, à la cupidité et à la haine; condamnation irrémédiable aux souffrances, et le tout provoqué par une chute catastrophique. Mais le poète n'est pas pessimiste et sa pensée débouche en fin de compte sur une perspective d'avenir meilleur.
Sous ce rapport, écrit Neptune Daniel, il représente l'humanité sous l'image de l'arbre exposé aux fréquentes perturbations de l'atmosphère, aux variations climatiques, aux intempéries du temps, et qui, d'année en année, s'effueille, languit ou semble dépérir, par suite des rigeurs de l'hiver. Sous l'empire des systèmes nihilistes ou négateurs, l'humanité se désole, s'avilit et paraît condamnée à une ruine inéluctable. Mais, de même que le printemps, ravivant l'action de la sève, garantit la croissance, la résistance, la longévité et la montée de l'arbre, de même l'influence chrétienne, facilitant l'oeuvre de la pensée divine dans la race humaine, protège cette dernière contre les forces désintégrantes, tout en assurant son immortalité et son ascension vers la pleine lumière.
L'humanité a également subi l'influence néfaste d'un certain nombre de systèmes d'opinions qui ont absolument corrompu tout ce qu'il y avait de beau, de bon et de normal dans la race humaine, poursuit le critique. Ainsi, à travers "Les Voix et Terre et Ciel" où la pensée sociale et métaphysique de Vilaire, enrichie et complétée, se précise davantage, ce dernier expose des philosophies représentatives de ces doctrines démoralisatrices qui sont le rationnalisme ou plutôt l'instinctivisme à la Rousseau, le positivisme, le matérialisme, le déterminisme, le nihilisme, l'épicurisme, l'hédonisme et le fatalisme.
Puis, à l'issue de la manifestation de tous ces systèmes qui ont remarquablement contribué à plonger l'humanité dans l'abîme, apparaît la femme enceinte avec la tête auréolée du soleil et les pieds de la lune. C'est le symbole de la pensée divine à l'oeuvre dans la race humaine. C'est une figure empruntée à l'Apocalypse de Saint Jean.
Lorsque toute erreur, tout système d'opinion humaine perd son influence, cette pensée divine est destinée à produire une nouvelle humanité par le moyen de la même merveilleuse formule: la Foi, l'Amour et l'Espérance, conclut l'ancien professeur Neptune Daniel décédé le 3 août 1997.
Lucmane Vieux
lucmanov@yahoo.fr

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=91272&PubDate=2011-04-12

Le palais national en voie de restauration

Des techniciens du Centre national des Equipements (CNE) sont à pied d'oeuvre au palais national dans des travaux de démolition des parties jugées « irrécupérables » de l'immeuble le plus emblématique de Port-au-Prince fortement endommagé par le séisme. « Le palais ne sera pas démoli mais restauré ». Selon Daniel Elie, directeur de l'ISPAN, il s'agit de préserver l'image et le lieu avec toute la charge historique, culturelle et symbolique qu'il charrie.
Haïti: Les travaux de démolition entrepris lundi au palais national ont attiré les curieux. Ces derniers en profitent pour discuter des photos des 19 anciens candidats à la présidence des élections du 28 novembre dernier et des projets de logement du gouvernement sortant accrochés au grillage bordant la pelouse du Palais national.
Tout au cours de la journée, sont également agrippés aux grilles du palais des passants qui observent les techniciens du CNE à pied d'oeuvre dans des travaux de démolition de cet édifice qui a été construit entre 1914 et 1921 par l'architecte haïtien Georges Baussan, endommagé par le séisme du 12 janvier 2010. « My palace is collapse !», disait le chef de l'Etat sortant René Préval, lors de la tragédie.
Selon l'Institut de sauvegarde et du patrimoine national (ISPAN), il ne s'agit pas de la démolition totale de ce patrimoine national historique, mais ce sont les parties de l'édifice jugées irrécupérables ou dangereux qui sont en train d'être démolies. Ce sont là des mesures conservatoires qui ont débuté en avril 2010, phase constituant les préliminaires classiques à tous travaux de restauration.
« Il ne s'agit pas de la démolition du palais. Loin de là. Mais plutôt, comme je l'ai dit avant, d'une phase préparatoire aux travaux de restauration, a précisé M. Daniel Elie. A ce sujet, je rappelle que de multiples consultations ont été faites par l'ISPAN au sujet de cet ambitieux projet de restaurer le Palais national d'Haïti », a ajouté Daniel Elie.
A en croire le responsable de l'ISPAN, l'année dernière, un groupe d'éminents architectes, d'urbanistes, de sociologues et d'historiens haïtiens avaient publié un avis avec de sérieux arguments en faveur de la restauration intégrale du palais national. « Cet avis a reconnu que le Palais national est sans conteste, l'expression la plus achevée d'une grande période de l'Architecture en Haïti et constitue probablement un des plus beaux exemples d'architecture néo-classique transplantée en Amérique, a souligné le patron de l'ISPAN.
Cet avis, poursuit l'ancien ministre de la Culture, signale également que l'édifice possède les trois valeurs définissant un monument historique : une haute signification culturelle, une importante valeur documentaire et historique et une valeur architecturale exceptionnelle. « Pour toutes ces raisons, le palais national mériterait, selon cet avis, largement de rester en place dans la mémoire collective du peuple haïtien. Fort de ces arguments, le groupe a recommandé que le Palais national, une fois restauré, soit maintenu comme siège du Gouvernement de la République », a indiqué Daniel Elie.
Actuellement, le CNE, a précisé le directeur de l'ISPAN, est en train d'effectuer la mise en place de ses engins lourds en vue de procéder à la démolition pure et simple de l'annexe 1, l'ancien mess des officiers de l'Armée d'Haïti construite dans les années 70, et de l'annexe 2, tous deux irrémédiablement endommagés par le séisme du 12 janvier 2010 et ne présentant aucune valeur historique ou symbolique. Le CNE, souligne-t-il, procédera également au cours de cette phase à la démolition des dômes latéraux du Palais également irrécupérables.

Durée de ces travaux ?
L'ISPAN n'est pas encore en mesure de préciser la durée de ces travaux de restauration du Palais qui coûteront quelque 20 millions de gourdes. Des travaux qui ont effectivement débuté le 20 juin dernier. « Les points clés à cette question (durée des travaux) restent les expertises structurelles qui nous manquent encore et, selon leurs résultats, les solutions que nous pouvons apporter. Mais dans le cas spécifique du palais national, il s'agit également et surtout de préserver une image et un lieu. Une image et un lieu symboliques, utiles certes, avec toute la charge historique, culturelle et symbolique qu'il charrie », a répondu Daniel Elie qui convie toute la population à ce grand défi que constitue la restauration du Palais, chef d'oeuvre de l'Architecture haïtienne et monument historique, emblème de la souveraineté de la nation.
Par ailleurs, la reconstruction - restauration pour l'ISPAN - du palais national n'était une priorité ni pour Mirlande Manigat, perdante du second tour de la présidentielle, ni pour le président élu, Michel Martelly. « Présidente de la République, je ferai en sorte qu'on reconstruise le Palais, même si, dans une certaine mesure, ce n'est pas la priorité. Si j'ai à choisir entre donner des maisons aux gens qui vivent sous les tentes et reconstruire le palais, je choisirai de donner des maisons aux gens », avait déclaré l'ex-première dame lors du première anniversaire de commémoration du séisme, le 12 janvier dernier.
« Oui, il faut reconstruire. Mais la priorité est la construction de logis pour les sinistrés qui vivent sous les tentes », avait indiqué, pour sa part, le président élu qui entrera en fonction le 14 mai prochain. Il siègera dans des abris temporaires installés dans la cour de palais national.
Valéry DAUDIER
vdaudier@lenouvelliste.com
Commentaires:
On a envie de dire ouf!.. enfin!
Il drôle et amer en même temps de constater comment on peut ne pas avoir ni le souci ni l'objectivité de l'essentiel. Parmi toutes les images qui ont circulé autour du tremblement de terre, celle du Palais National effondré à demie reflétait réellement et intégralement la situation d'un pays, d'un état, d'une nation à genou.
S'il fallait choisir entre les images montrant des centaines de cadavres étalés à perte de vue et le palais national courbé en attitude de soumission et résignation comme l'image la plus frappante du 12 janvier, je pense que je choisirais sans broncher celle qui met en vedette le siège du gouvernement.
Une chose c'est de pleurer les morts et de déplorer les pertes en vie humaine, autre chose c'est de se dire sur quoi s'appuyer pour rebondir. Un palais National debout aurait voulu dire nous plions mais nous ne rompons point.
Malgré les déconvenues de ceux qui ont occupé la plus haute magistrature de l'Etat, le Palais National représente sans nul doute le symbolisme le plus net et le plus profond de notre fierté haïtienne.
René Préval a eu définitivement tort de ne l'avoir pas compris et de n'avoir pas cherché les fonds et les appuis nécessaires pour ouvrir un chantier autour du palais national.
Donc à la bonne heure ! Et tant pis pour le président élu s'il ne comprend pas qu'il serait un tout autre président s'il devait recuperer ses bureau du PALAIS NATIONAL!

Yvon Neptune a-t-il vendu la mêche?

Yvon Neptune, un des éléphants de Fanmi Lavalas qui s'est dit « exploité », a claqué la porte et remis officiellement sa démission à Jean-Bertrand Aristide, le représentant national. Neptune, sans prendre des gants, a dénoncé le non-respect de la charte du parti, la concentration des pouvoirs entre les mains d'Aristide et les « manipulateurs » déguisés en « apôtres du changement et de l'inclusion de la majorité pauvre ».
Haïti: L'ex-Premier ministre Yvon Neptune n'est plus membre du Parti Fanmi Lavalas (FL). Il a officiellement coupé les ponts dans une correspondance cinglante, sans langue de bois, à l'ex-président Jean-Bertrand Aristide, représentant national du parti, le 29 mars 2011. M. Neptune, revenant sur sa volonté de contribuer à jeter les bases d'une société plus juste,à l'érection d'un État plus humain en rejoignant (Fanmi Lavalas), a confié qu'il a été « exploité ».
« Mes 14 années de promotion de cette rupture ont été, selon Yvon Neptune, exploitées à d'autres fins par ceux qui ne sont mûs que par leurs bas et manipulateurs instincts de pouvoir et d'argent, tout en se faisant passer, dans leur discours, pour des apôtres du changement et de l'inclusion de la majorité pauvre ».
Sans ménager l'ex-président Jean-Bertrand Aristide pour qui il dit n'avoir cependant ni « sentiment d'animosité » ni « rancune », M. Neptune, dans une interview accordée au journal le mardi 12 avril 2011, a indiqué qu'il est inacceptable que tous les pouvoirs soient concentrés entre les mains de ce dernier.
« Jean-Bertrand Aristide centralise tout le pouvoir. Il n'y a pas de démocratie et de respect des normes au sein de Fanmi Lavalas qui fonctionne à l'image de la rue », a indiqué Yvon Neptune. Le ton posé pour égrener ses paroles, M. Neptune a révélé « qu'il a toujours très clairement dit au représentant national que les structures telles que prévues dans la charte doivent être mises en place ».
Créé en 1996, le parti, jusqu'au départ d'Aristide le 29 février 2004, n'a jamais eu de coordination nationale montée par les coordinations départementales telles que prévues dans la charte, a cité M. Neptune.
Fanmi Lavalas a fait des congrès ! « Comment peut-on avoir des congrès sans l'existence d'une coordination nationale coiffée bien sure par le représentant national? », s'est demandé Yvon Neptune.
Neptune un traitre?
 « Évidement que les gens qui m'ont accusé de toutes sortes de choses, incluant d'avoir trahi Jean-Bertrand Aristide en 2004, l'ont fait avec l'assentiment de ce dernier. Jean-Bertrand Aristide envoyait des messages à la fin de chaque année. Il aurait pu dire aux gens d'arrêter de dire cela parce que cela ne va pas faire honneur ni à moi ni à lui », a expliqué M. Neptune, avant d'ajouter que « Jean-Bertrand Aristide sait que ce que ces gens racontent est archi-faux ».
29 février 2004 : démission ou kidnapping de Jean-Bertrand Aristide ?
« Ce n'est pas à moi de le dire », a répondu Yvon Neptune, qui indique en revanche avoir choisi de rester au pays et à la primature par respect pour ses propres convictions et les déclarations faites avant le 29 février 2004. « La note signée par Jean-Bertrand Aristide ne m'avait pas été remise par lui. C'est à lui de dire à qui il a remis cette note et dans quelle situation », a ajouté M. Neptune, qui souligne que « M. Aristide, à part de dire qu'il a été kidnappé, n'a jamais nié avoir signé cette note en créole dans laquelle il dit préférer partir afin d'éviter un bain de sang dans le pays ».
« C'est le président de la Cour de cassation, Me Boniface Alexandre, qui est venu à la primature avec l'enveloppe décachetée contenant la note », a révélé plus loin M.Neptune, qui dit avoir eu une conversation téléphonique avec Jean-Bertrand Aristide au lendemain du 29 février 2004 après son arrivée en République Centrafricaine.

Est-ce que Jean-Bertrand Aristide a été victime d'un coup d'Etat ?
« On peut avoir démission et coup d'Etat en même temps. C'est Jean-Bertrand Aristide qui doit réconcilier la question : coup d'Etat ou démission », a expliqué M. Neptune, qui plaide en faveur de l'établissement de la « vérité historique » dans ce dossier. « Je ne peux pas mentir. Je suis comme ça », a-t-il indiqué en confiant par ailleurs qu'il n'a absolument aucun regret d'avoir fait l'expérience de ces 14 dernières années l'ayant conduit à la primature (2002-2004), à la présidence du sénat et de l'Assemblée nationale et en prison.
« Ce sont les expériences qui m'ont formé et me forment aujourd'hui. Je ne peux pas avoir de regret », a-t-il dit, philosophe, en évoquant son avenir politique : « Je considère que toutes les activités que je mène en tant qu'être humain et en tant que citoyen ont un contenu politique, à un niveau ou à un autre (...) Mon avenir, c'est ce que je fais tous les jours », a ajouté cet architecte né à Cavaillon le 8 novembre 1946, candidat malheureux à l'élection présidentielle du 28 novembre 2010 sous la bannière du Parti Ayisyen pou ayiti.
M. Neptune a remis sa démission officiellement moins d'un mois après le retour de l'ex-président et représentant national de Fanmi Lavalas, Jean-Bertrand Aristide, le 18 mars 2011. « En 1804, la Révolution haïtienne a marqué la fin de l'esclavage. Aujourd'hui, nous le peuple haïtien, marquons la fin de l'exil, des coups d'Etat », avait indique Aristide. L'ex-prêtre de Saint-Jean Bosco - qui s'est enfermé depuis dans un total mutisme - avait soutenu qu'il faut, dans ce pays rongé par une misère amplifiée depuis son départ, « faire la transition pacifique de l'exclusion à l'inclusion sociale ». « Le problème, c'est l'exclusion. La solution, c'est l'inclusion », avait-il dit.
La démission et le grand déballage de M. Yvon Neptune permettront-ils d'établir la vérité historique sur les évènements du 29 février 2004 ? L'avenir de nouveaux faits le diront...
Roberson Alphonse
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