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mardi 27 juillet 2010

Wyclef Jean songe à devenir "Président d’Haïti"

La star du hip-hop et sa famille ne confirment pas pour l’instant les rumeurs, mais n’écartent pas l’éventualité d’une candidature dont le décor est visiblement en chantier ; la loi électorale attend le chanteur au tournant, prévient AP Lundi 26 juillet 2010, Radio Kiskeya
La star haïtienne du hip-hop international, Wyclef Jean, envisage de se lancer dans la course à la présidence de son pays natal, mais ne s’est pas encore décidée, a annoncé lundi la famille du musicien dans un communiqué remis à différents médias dont Associated Press.
"L’engagement de Wyclef envers son pays et sa jeunesse est total et il continuera à leur apporter son plus grand soutien quel que soit le rôle qu’il aura à jouer en fonction de l’orientation que le gouvernement donnera à son action ...Si une décision est prise à n’importe quel moment, les médias seront prévenus immédiatement", a fait savoir la famille Jean dans une déclaration envoyée par courrier électronique.
Une porte-parole de la superstar, ambassadeur de bonne volonté d’Haïti depuis 2007, a confirmé l’authenticité du message signé "La famille Jean".
Né à la Croix-des-Bouquets (banlieue nord de la capitale) et émigré dès l’âge de huit ans aux Etats-Unis avec sa famille, Wyclef Jean, 37 ans, avait récemment fait part dans une interview à AP de son intention de s’impliquer dans les élections présidentielles de novembre, "sans être nécessairement candidat".
Cependant, l’agence de presse américaine précise que la vedette du hip-hop mondialement connue aura fort à faire pour faire accepter sa candidature dans un pays où "les élections sont souvent contestées et violentes". Il devra notamment prouver qu’il dispose de cinq années consécutives de résidence et d’une propriété immobilière en Haïti et qu’il n’a jamais renoncé à la nationalité haïtienne.
Revendiquant volontiers son statut de ressortissant haïtien, M. Jean se plaît à rappeler qu’il avait réservé son vote à René Préval aux élections de 2006.
Très actif sur le front social et humanitaire, encore plus depuis le séisme dévastateur du 12 janvier, l’artiste, qui fait la promotion d’un mouvement autoproclamé "Face-à-Face", est le fondateur de Yélé Haïti, une organisation engagée dans des activités communautaires.
Depuis la tragédie ayant fait environ 300.000 morts, 300.000 blessés et 1,3 million de sinistrés, Yélé Haïti et son fondateur ont fait l’objet de critiques virulentes aux Etats-Unis suite à de présumées irrégularités financières. La star aurait été payée pour participer à une campagne de levée de fonds de la fondation qui aurait, d’autre part, apporté de la publicité à TELEMAX, une chaîne de télévision appartenant à Jean.
Le chanteur s’est vigoureusement défendu contre pareilles accusations.
Enfin, la vedette s’est lancée la semaine dernière dans une véritable opération de charme en invitant une délégation haïtienne à aller ouvrir à ses côtés le Nasdaq, au QG de la bourse à Wall Street, et à visiter sa maison. Les différents déplacements ont été ponctués de discours élogieux à l’endroit du Président Préval.
Sans doute, un clin d’œil savamment dosé aux élections officiellement fixées au 28 novembre.
spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article6902

Le RDNP abandonne la PLAPH et se dirige vers les présidentielles

Evoquant des divergences stratégiques pour justifier sa décision, Mirlande Manigat se dit ouverte à de "futures alliances" Lundi 26 juillet 2010, Radio Kiskeya
La secrétaire générale du Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP), Mirlande Manigat, a annoncé lundi le retrait de son parti de la Plateforme des patriotes haïtiens (PLAPH) peu après avoir rempli les formalités d’enregistrement en vue des prochaines présidentielles.
L’intéressée, qui n’a pas voulu exposer dans les détails les raisons à l’origine d’une telle décision, s’est bornée à dire que "des divergences d’approche et de stratégie au sein de la plateforme n’ont pu malheureusement être surmontées".
Aucune réaction pour l’instant de la PLAPH fondée il y a environ un an et qui représentait une alliance entre cinq formations politiques, le RDNP, la GREH de l’ex-colonel Himmler Rébu, le MNP-28 de l’ancien Sénateur Déjean Bélizaire, l’ADEBHA de Me René Julien et le Bloc 20 de M. Gaetjens.
Mirlande Manigat s’est prononcée une fois de plus contre la démission du Président René Préval pourtant réclamée par divers partis engagés dans des manifestations de rue anti-gouvernementales.
La dirigeante du RDNP n’hésite pas non plus à se montrer moins virulente que ses collègues de l’opposition vis-à-vis du Conseil électoral provisoire. Plus que le départ des membres du CEP, ce qu’il faut surtout ce sont des changements dans la machine électorale orientée politiquement, a-t-elle répété.
Faisant part de ses ambitions présidentielles, la constitutionnaliste et professeure d’université a déclaré qu’elle était désormais ouverte à d’autres alliances politiques. Dans cette perspective, le parti s’était fait représenter vendredi dernier à des discussions qui réunissaient plusieurs plateformes comme l’Alternative et le Collectif pour le renouveau haïtien (COREH) qui regroupe des parlementaires en fonction et d’anciens collègues de la 48e législature proches de l’opposition.
"L’idéal serait d’avoir une candidature unique de l’opposition. Mais, au cas où cela s’avèrerait impossible à cause de la présence de différentes sensibilités dans la classe politique, l’on pourrait promouvoir deux ou trois candidatures", a affirmé Mirlande Manigat.
La décision du RDNP de se séparer de la PLAPH lui ouvre la voie à une participation directe du parti aux élections présidentielles de novembre et intervient dans une atmosphère politique volatile marquée par une prolifération de nouveaux partis, l’apparition de nouvelles têtes ou des come-back sur une scène politique toujours riche en scénarios de toutes sortes à la veille d’échéances électorales importantes.
Les acteurs avancent en ordre dispersé et bougent dans tous les sens alors que des voix de l’opposition tentent d’imposer un "leadership collectif" fondé sur un programme commun pour affronter, affirment-elles, avec le maximum chance de succès, un pouvoir en plein désarroi.
spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article6900

Présidentielles : deux maires officiellement candidats

Claire Lydie Parent (Pétion-Ville) et Wilson Jeudi (Delmas) se découvrent des ambitions présidentielles ; l’ex-Premier ministre Lavalas Yvon Neptune se positionne sur l’échiquier Lundi 26 juillet 2010, Radio Kiskeya
La mairesse de Pétion-Ville (banlieue est de Port-au-Prince), Claire Lydie Parent, est venue lundi ajouter son nom à la déjà très longue liste des aspirants à la présidence d’Haïti en faisant officialiser sa candidature par sa plateforme politique Konbit pou refè Ayiti au lendemain de la clôture de la période d’enregistrement des nouveaux partis.
Dans une déclaration à la presse, un membre du comité exécutif de la plateforme, Jean Nazaire Thidé, a fait savoir que cette candidature n’est pas définitive et est sujette à des considérations politiques dans le cadre d’un plan visant à faire échouer le représentant du parti au pouvoir aux prochaines présidentielles.
Madame Parent est, en effet, prête à se retirer de la course si les autres partis et plateformes de l’opposition parviennent à s’entendre sur une candidature unique, a confié M. Thidé qui fait son retour sur la scène politique après une très longue absence.
Le responsable de Konbit pou refè Ayiti souligne que le parti de la mairesse Lydie Parent et de son frère, l’ex-Sénateur Clark Parent, reste convaincu qu’avec un seul candidat en piste l’opposition démocratique aura toutes les chances de l’emporter sur Inite, une famille politique totalement discréditée. Cependant, ajoute Thidé, depuis trois mois des tentatives de négociation sont entreprises sans succès auprès des autres dirigeants politiques dans la perspective d’une série de candidatures communes à la présidence, mais aussi aux législatives.
Outre Lydie Parent, un autre maire de la région métropolitaine de Port-au-Prince, l’élu de Delmas (est), Wilson Jeudi, a également annoncé son intention de briguer la magistrature suprême.
De nombreuses autres perssonnalités de différents horizons pourraient faire acte de candidature de même qu’une kyrielle d’anonymes très entreprenants, d’ici le 7 août, date-butoir pour le dépôt des candidatures à la présidentielle, elle-même fixée au 28 novembre.
19 nouveaux partis, groupements et regroupements se sont fait enregistrer, a annoncé lundi le directeur des opérations électorales au CEP, Jean-Marie Louiner.
Parmi les nouveaux-nés de l’arène politique figurent Ayisien pou Ayiti de l’ancien Premier ministre de Jean-Bertrand Aristide, Yvon Neptune, en rupture de ban avec Lavalas, et Alyans kretyèn pou rekonstwi Ayiti du pasteur Chavannes Jeune, candidat malheureux aux présidentielles de 2006. spp/Radio Kiskeya
http://radiokiskeya.com/spip.php?article6901

Reginald Boulos préconise un renforcement de la crédibilité du CEP

Le président de la Chambre de commerce et d'Industrie d'Haïti (CCIH), Reginald Boulos, affirme que les difficultés du processus électoral sont le résultat d'une perception de manque de crédibilité du Conseil Electoral Provisoire (CEP). Faisant remarquer que rien ne prouve que les conseillers électoraux ne sont pas crédibles, M. Boulos appelle à une intervention du chef de l'Etat pour rétablir la confiance entre les acteurs et l'organisme électoral. Il estime que des dispositions y compris le remplacement des certains conseillers doivent être envisagées afin de renforcer la crédibilité de l'organisme électoral.
Intervenant à la rubrique " Le point sur le 100.1" de radio Métropole, le président de la CCIH a invité les acteurs politiques contestataires à intégrer le processus électoral s'ils veulent créer les conditions pour la tenue d'élections honnêtes et démocratiques. Rappelant que la CCIH entend garder sa neutralité politique, M. Boulos soutient que son institution veut promouvoir le processus électoral et encourager les citoyens à prendre part au scrutin.
Réagissant aux craintes de fraude lors des prochaines joutes, le président de la CCIH a fait valoir que les fraudes sont possibles lorsque la participation des électeurs est faible. En ce sens Reginald Boulos encourage les dirigeants de tous les secteurs de la vie nationale à œuvrer en vue d'une forte affluence aux élections du 28 novembre.
Interrogé sur la responsabilité des conseillers électoraux dans la participation des électeurs, M. Boulos précise que la mobilisation des électeurs est de l'apanage des partis politiques.
M. Boulos qui est également membre de la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d'Haïti (CIRH) craint que des élections contestées n'entraînent une nouvelle période d'instabilité après le 7 février 2010.
LLM / Radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18040

Le CEP entame une nouvelle étape dans le processus électoral

58 partis et regroupements pourraient être autorisés à participer aux élections présidentielles du 28 novembre 2010. Après une prorogation de 3 jours, la période consacrée à l'enregistrement des partis politiques doit prendre fin ce lundi 26 juillet 2010. Les responsables de 6 nouvelles formations politiques, Reconstruire Haïti, Parti National pour le Développement (PND), Forces Militantes Révolutionnaires (FMR), Mouvement Jeunesse pour Refonder Haïti (MJFH), Renaissance Haïti (RH) et Plateforme 16 décembre, avaient soumis leurs dossiers aux autorités électorales.
Cette dernière formation dirigée par le docteur Gérard Blot comporte le parti Tèt Ansanm et une organisation populaire. Au total 58 partis et regroupements pourraient être autorisés à participer aux élections présidentielles du 28 novembre.
Après l'enregistrement des partis auprès de la direction des opérations les dossiers seront soumis à la direction juridique qui devra vérifier l'authenticité des pièces. Les autorités électorales envisagent de communiquer la liste des nouveaux partis agréés le 30 juillet 2010.
Des leaders l'opposition critiquent l'attitude de certains chefs de partis qui s'activent à remplir les formalités tandis qu'aucune garantie n'est donnée en ce qui a trait à la crédibilité des joutes. Le père Anick François (OPL), candidat au sénat dans l'Artibonite, soutient que nombre de dirigeants de partis veulent se lancer dans le processus afin d'encaisser les 3 millions de gourdes promis dans le cadre d'une subvention aux formations politiques.
LLM / Radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18041

Plusieurs personnalités souhaitent un nombre réduit de candidats

Plusieurs personnalités de l'opposition attirent l'attention sur la nécessité d'éviter une pléthore de candidats lors des prochaines joutes. Le chef de file de l'Union, Chavannes Jeune, soutient qu'il faut éviter la pagaille. Il recommande aux dirigeants de l'opposition de se regrouper suivant leurs tendances idéologiques, en 4 grandes formations qui pourraient designer des candidats aux présidentielles. Lui même candidat à la présidence, le pasteur Jeune assure qu'il se présentera sous la bannière d'une plateforme. Il révèle que des primaires seront réalisées au sein de son regroupement afin de designer un seul candidat. Cet avis est partagé par l'un des chefs de file de l'Alternative, Evans Paul. Il estime qu'il sera difficile de designer un candidat unique de l'opposition en raison des désaccords entre les dirigeants des partis de l'opposition.
D'autres candidats à la présidence dont Myrlande Manigat (RDNP) se dit prêt à analyser des possibilités d'alliances avec d'autres partis de l'opposition. Même si elle vient de claquer la porte de la Plateforme des Patriotes Haïtiens (Plaph), Mme Manigat est disposée à analyser les propositions des autres partis.
Ces propositions des membres de la classe politique surviennent quelques jours après les appels à l'unité lancé par des personnalités des l'opposition dont Edwige Lalanne ainsi que des sénateurs du groupe minoritaire. Ces personnalités souhaitent un grand rassemblement des partis de l'opposition en vue de designer un seul candidat lors des joutes du 28 novembre.
Très critique envers le chef de l'Etat M. Lalanne estime que le candidat de l'opposition remporterait à coup sûr le prochain scrutin.
LLM / Radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18039

74 formations politiques sont en piste pour les présidentielles

Les autorités électorales se frottent les mains. 19 nouveaux regroupements de partis se sont inscrits dans la perspective des présidentielles. Au nombre de ces formations, le Rassemblement des démocrates Nationaux Progressistes (RDNP) qui a pris ses distances avec la Plateforme des Patriotes Haïtiens (Plaph), l'Alliance chrétienne citoyenne pour reconstruire Haïti de Pasteur Chavannes Jeune et Haïtiens pour Haïti de Yvon Neptune. L'ancien Premier Ministre d'Aristide aurait pris ses distances d'avec le Parti Fanmi Lavalas. La formation de Maryse Narcisse n'a pas soumis des documents en vue de sa participation aux présidentielles du 28 novembre.
Au total 74 formations politiques sont en course pour les prochaines présidentielles. 55 d'entre elles ont été récemment autorisées a prendre part aux législatives.
Le porte parole de l'organisme électoral, Richardson Dumel, informe que les documents soumis par les dirigeants des partis et organisations seront analysés par la commission juridique au cours de cette semaine. La liste des partis agréés sera publiée le 30 juillet 2010.
La première semaine d'août sera consacré à l'inscription des candidats a la présidence. Au rythme actuel la barre des 60 candidats pourra être aisément atteint.
M. Dumel, nommé chargé des relations avec les partis politiques, assure que l'organisme électoral veut instituer un dialogue constructif, franc et efficace avec les dirigeants des partis. Le porte parole du CEP indique que cette démarche s'inscrit dans la politique d'ouverture des autorités électorales.
LLM / Radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18038

Après le séisme, la souffrance des enfants d'Haïti

L'événement, c'est bien sûr le tremblement de terre qui a tué près de 250 000 personnes, dont beaucoup d'enfants, le 12 janvier, et qui continue d'alimenter leurs cauchemars six mois plus tard. Sur un terrain prêté par le commissariat de police, les animateurs d'Idejen, une organisation non gouvernementale (ONG) haïtienne qui travaille depuis longtemps avec les jeunes exclus du système scolaire, s'efforcent de redonner goût à la vie à plus de 70 enfants traumatisés par le séisme.
Ce vendredi, la thérapie est simple : des chansons et des jeux, puis un tournoi de football improvisé sous la tente. "Au début, les enfants désobéissaient et se battaient tout le temps. Maintenant, ça va mieux", dit Louis Junior, l'un des animateurs de ce programme financé par le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef). L'organisation internationale subventionne 225 aires de récréation, apportant un soutien psychosocial à plus de 62 000 enfants.
D'autres ONG, comme Médecins du Monde, organisent aussi des ateliers pour affronter les traumatismes créés par le séisme. Les participants aux "groupes de parole" racontent en détail leur expérience de la catastrophe, comment ils ont survécu. Ils parlent de ceux qui ont disparu, souvent sans que leur corps ne soit retrouvé. Depuis avril, plus de 6 000 enfants ont participé aux ateliers dans les dix cliniques de Médecins du monde. Ils y dessinent leurs maisons détruites et des restes de victimes au milieu des décombres.
A l'aide de ses béquilles, Sébastien Lamothe se faufile entre les tentes du camp de la Cité Jean-Baptiste, à une douzaine de kilomètres au sud de Port-au-Prince. Il est resté enseveli trois jours sous les gravats de sa maison, auprès des cadavres des membres de sa famille, avant d'être dégagé et amputé de la jambe droite. Comme John Juillet, il a été recueilli par une tante,Roselène Royer, qui assiste, avec d'autres parents d'enfants traumatisés, à une de ces réunions de soutien. A ses côtés, Natacha Biron serre dans ses bras sa petite fille Love, âgée de 3 ans. "Depuis le tremblement de terre, elle souffre d'accélération cardiaque", dit-elle.
Présente en Haïti depuis un demi-siècle, l'ONG Care a choisi d'intervenir d'abord auprès des parents pour les aider à faire face aux symptômes traumatiques observés chez les enfants. Le programme, qui bénéficie d'un financement de 660 000 euros versés par l'Allemagne et l'Autriche, touche 2 000 parents et 20 000 enfants vivant dans plusieurs camps. De Carrefour, une banlieue au sud de Port-au-Prince, jusqu'à Léogâne, la ville la plus meurtrie par le séisme.
"La peur, la tristesse, la colère sont en nous ; il faut les sortir, et, surtout, il faut donner plus d'affection et d'attention à nos enfants", commence Leslie Guerrier, le jeune psychologue engagé par Care. La trentaine de parents réunis sous un hangar est divisée en trois groupes pour discuter des meilleurs moyens de gérer les conflits.
"Cauchemars, agressivité, énurésie, maux de ventre, palpitations, peurs injustifiées, tremblements : les symptômes sont multiples. Il y a des enfants qui mangent bien mais maigrissent", énumère Leslie Guerrier. A la fin de la formation, des "kits scolaires" sont distribués aux familles dans un sac à dos : cahiers, crayons, ballon et corde à sauter.
Près de 80 % des quelque 5 000 écoles détruites ou endommagées par le séisme ont repris les cours, souvent sous des tentes et des abris provisoires. Mais de nombreuses familles, ruinées par la catastrophe et sans perspective d'emploi, ne peuvent faire face aux droits d'écolage, dans ce pays où près de 90 % des établissements scolaires sont privés.
Les enseignants se plaignent de ne pas avoir été payés depuis plusieurs mois, et ont manifesté dans plusieurs villes, comme Léogâne et Petit-Goâve. Le ministre de l'éducation nationale, Joël Desrosiers Jean-Pierre, a demandé l'aide des bailleurs de fonds pour régulariser leur situation et subventionner l'enseignement pour la prochaine rentrée scolaire.
Le retour à l'école est aussi l'un des meilleurs moyens de lutter contre la malnutrition. Grâce à l'appui du Programme alimentaire mondial, les cantines scolaires ont fourni 562 000 repas. C'est souvent le seul repas que font les écoliers.

Les débuts chaotiques de la Commission pour la reconstruction

LEMONDE | 26.07.10 | 14h10
Le canular n'a pas fait rire le Quai d'Orsay. Le 14 juillet, un site Internet, plagiant celui du ministère français des affaires étrangères, annonçait que la France allait verser 17 milliards d'euros pour la reconstruction d'Haïti. Selon le site, la France allait ainsi rembourser - avec intérêts - la "dette de l'indépendance" de 90 millions de francs or, imposée à la première République noire pour se libérer de sa tutelle coloniale.
Alors que l'"information" était largement reprise en Haïti et sur la Toile, Paris s'empressait de démentir, menaçant les pirates de poursuites judiciaires. Depuis Montréal, le Comité pour le remboursement immédiat des milliards envolés d'Haïti (Crime) a revendiqué, quelques jours plus tard, le plagiat et annoncé la poursuite de la campagne pour le remboursement de la "dette originelle" tout en dénonçant "l'hypocrisie des puissances occidentales".

La supercherie a ressuscité la demande de restitution lancée par l'ancien président Jean-Bertrand Aristide avant le bicentenaire de l'indépendance d'Haïti, en 2004, et ravivé le débat sur la lenteur des bailleurs de fonds à honorer leurs promesses après le séisme du 12 janvier.
Lors de sa visite éclair à Port-au-Prince le 17 février, le président de la République française,Nicolas Sarkozy, a promis 326 millions d'euros sur deux ans.
Une goutte d'eau
Selon l'ambassadeur de France à Port-au-Prince, Didier Le Bret, la France a jusqu'à présent versé 24 millions d'euros au titre de l'aide d'urgence, annulé 56 millions de la dette du gouvernement haïtien et accordé 1 million d'aide budgétaire sur les 40 millions promis sur deux ans. 110 véhicules d'occasion, remis en état, ont été livrés en prélevant sur une enveloppe de 60 millions d'euros destinée à financer, sur deux ans également, d'autres projets comme un hôpital et du matériel de transport.
Le 15 juillet, un accord de financement pour un montant de 1 million d'euros a été signé en faveur de la Commission intérimaire pour la reconstruction d'Haïti. Cette commission, coprésidée par le premier ministre haïtien, Jean-Max Bellerive, et l'ancien président américain Bill Clinton, n'a tenu qu'une réunion depuis sa création. La deuxième réunion, prévue pour le 22 juillet, a été reportée au 17 août "pour indisponibilité de plusieurs de ses membres".
Lors d'une cérémonie le 12 juillet, au pied des ruines du palais national, le président René Préval a déploré que son gouvernement n'ait reçu jusqu'à présent que 35 millions de dollars (27,2 millions d'euros) d'aide budgétaire. Une goutte d'eau par rapport à l'ampleur des besoins et aux 10 milliards de dollars promis par les bailleurs de fonds, le 31 mars, à New York.
Quant aux 2 milliards de dollars collectés par les ONG auprès du public, personne ne sait quel montant a été dépensé six mois après le désastre. Selon l'organisation Disaster AccountabilityProject, seules 6 des 197 ONG qui ont sollicité de l'argent pour Haïti publient des rapports financiers actualisés.

Présidence d'Haïti: Wyclef Jean n'a pas encore pris de décision

Agence France-Presse, Port-au-Prince
Le chanteur Wyclef Jean songe à briguer la présidence en Haïti, mais n'a pas encore pris de décision, a indiqué lundi la famille de l'artiste.
Des rumeurs circulent sur la possibilité que le chanteur d'origine haïtienne entre dans la course présidentielle, depuis sa désignation en 2007 comme «ambassadeur de bonne volonté» par le président René Préval, qui ne peut briguer un autre mandat.
Dans une déclaration transmise par courriel aux médias, lundi, la famille affirme que l'«engagement de Wyclef Jean envers son pays d'origine et la jeunesse haïtienne est sans bornes et qu'il demeurera son principal allié qu'il fasse partie ou pas du gouvernement». Si une décision est prise, les médias en seront immédiatement avertis, a-t-on ajouté.
Wyclef Jean, 37 ans, est né dans les environs de Port-au-Prince mais a quitté le pays le plus pauvre de l'Occident alors qu'il était encore enfant et a grandi dans la banlieue new-yorkaise de Brooklyn.
L'artiste a indiqué récemment, dans une entrevue à l'Associated Press, avoir l'intention de s'impliquer dans l'élection du 28 novembre, mais pas nécessairement en tant que candidat.
Wyclef Jean orchestre la campagne «Face to Face» visant à encourager les jeunes Haïtiens à aller voter et a aidé ces dernières années à recueillir des fonds pour Haïti par l'entremise de sa fondation Yéle Haïti.
La fondation a été largement critiquée à la suite d'allégations sur des irrégularités dans le financement à la suite du séisme du 12 janvier, une enquête ayant indiqué que l'organisme avait payé Wyclef Jean pour une prestation et acheté du temps publicitaire sur un réseau de télévision dont le musicien est copropriétaire.
L'organisation a embauché une nouvelle firme de comptables après la mise au jour de ces allégations.
Wyclef Jean, qui a déjà dit avoir voté pour René Préval en 2006, n'aurait pas le chemin facile en tant que candidat. Les élections haïtiennes, souvent controversées et empreintes de violences, devraient compter des dizaines de candidats, qui ont jusqu'au 7 août pour se manifester.
Commentaires:
Pourquoi pas? Mais pas maintenant. Une présidence même en Haiti ça se prépare. A 37 il a encore le temps devant lui de rassembler des gens valables et capables et surtout d'attendre l'amendement de la Constitution.
Aujourd'hui il ne sera pas admis comme candidat.