VENDREDI 24 DÉCEMBRE 2010 - 06:20
Trois famille de Haute-Vienne font partie des adoptants. Mais, le battage médiatique autour du retour vers la France d'enfants haïtiens adoptés peut mettre mal à l'aise.
D'autant que cela ressemble fort au "beau conte de Noël 2010" offert aux Français par le ministère des Affaires étrangères qui a affrété les avions transporteurs assurant l'arrivée des enfants adoptés.
Pour vous faire une idée, nous avons recueilli le témoignage de trois familles de Haute-Vienne (photo 2) qui font partie des adoptants des 133 enfants arrivés mercredi en France.
Vous pouvez les lire dans le journal ce vendredi. En attendant, voici la parole d'un Haïtien, maintenant Limousin d'adoption.
Le témoignage de Lyn François (photo 1) nous semblait précieux pour éclairer l'événement.
Professeur de droit, vice-doyen de la faculté de droit de Limoges, il est le président fondateur d'ACEM 87, Action contre l'enfance maltraitée.
« La question de l'adoption m'a toujours interpellé car j'en ai entendu parler dès ma jeunesse. Mon père était sous-préfet en Haïti et, à cette époque, on parlait beaucoup de trafic d'enfants, voire de trafics d'organes vers les USA. Je dois dire que sur le plan intellectuel je n'y étais pas favorable. Parce que, évidemment, j'aurais préféré qu'Haïti ait le choix d'élever ses enfants dans leur pays d'origine ».
« Ce que j'ai vu, m'a fait totalement changer de point de vue
Pourtant, Lyn François reconnaît que son point de vue a évolué au fil des ans car réfléchir à une question est une chose, se frotter à la réalité en est une autre :
« Il suffit d'avoir mis les pieds dans une crèche en Haïti pour regarder les choses différemment : les enfants y sont accueillis dans des conditions effroyables, infra-humaines, destructurantes. Si bien que la question qui se pose devient simple : soit on laisse mourir ces enfants, soit on les sauve.
Alors que j'étais contre ces adoptions en nombre, ce que j'ai vu dans les crèches m'a fait totalement changer de point de vue. L'aspect humain est celui qui prime. Je ne parle pas ici de l'aspect humanitaire, mais bien du simple aspect humain. Et bien sûr, du désir de devenir parent qui anime les familles adoptantes. »
En Haïti, seuls 50 % des enfants sont scolarisés.
Dès 1993, l’association ACEM 87, créée par Lyn François, a initié un projet d’école au village des Orangers à Jacmel, ville détruite à 75 % lors du séisme de janvier 2010.
Soutenu par le Secours populaire français depuis 2008, ce projet de construction d’école “en dur” est aujourd’hui arrivé à son terme. Il permet de scolariser 200 enfants.
http://www.lamontagne.fr/editions_locales/haute_vienne/un_haitien_de_limoges_exprime_son_point_de_vue_sur_les_adoptions@CARGNjFdJSsBFBwCARk-.html
Commentaires:
Ce genre de commentaires et de réflexions qui répond à toutes les questions en Haïti et qui exonère tout processus de réflexion à la recherche de solutions durables.
Les cadres qui laissent Haïti ont raison de le faire car on ne peut pas leur demander de crever de faim en Haiti.
Les paysans coupent les arbres et on ne peut pas demander à ces pauvres gens d'arrêter de couper le bois.
Surtout quand on a une association subventionnée par des ONGs il ne faut surtout pas dire des choses qui fâchent!
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
vendredi 24 décembre 2010
Un Haïtien de Limoges exprime son point de vue sur les adoptions
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