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mardi 3 septembre 2013

Production agricole/Riz-maïs...Une augmentation qui n'en est pas une...

Le Nouvelliste |
Robenson Geffrard, rgeffrard@
à la clémence de la nature, le pays a connu une augmentation dans la production du maïs et du riz pour la période 2012-2013. Cependant, le coordonnateur de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA) a souligné que cette situation est passagère et que le pays devra importer plus de riz pour la période 2013-2014.
Hausse dans la production du maïs et du riz, mais...Pour bien comprendre l'augmentation dans la production du maïs et du riz enregistrée cette année, le coordonnateur de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA), l'agronome Gary Mathieu, établit la différence entre l'année fiscale et l'année agricole. Selon lui, l'année fiscale a commencé en octobre 2012 pour prendre fin en septembre 2013 alors que l'année agricole commence en mars 2013 pour prendre fin en février 2014.
Intervenant sur les ondes de Radio Magik 9, le week-end écoulé, Gary Mathieu a précisé que les calculs d'augmentation dans la production du maïs prennent en compte l'année fiscale. Il a indiqué que le maïs, la principale denrée du pays, a subi une augmentation de 80 000 tonnes. Cette augmentation n'est pas énorme, a reconnu M. Mathieu. Pour l'année 2012-2013, Haïti a produit 201 792 tonnes de ce produit. Selon le recensement du ministère de l'Agriculture réalisé en 2008-2009, le pays a une capacité de production en maïs de 393 000 tonnes. Donc, le pays a enregistré une perte à ce niveau dû notamment à la période de sécheresse.
La prévision pour l'année agricole 2013-2014, a ajouté Gary Mathieu, indique que le pays devra produire 334 131 tonnes de maïs. « Par contre, ce que les gens doivent comprendre, malgré cette augmentation, on a toujours un déficit de 6% par rapport à une année normale. C'est comme lorsque vous êtes dans un trou et vous commencez à monter... », a-t-il illustré.
En comparant les dégâts causés par le passage de Sandy et la production entre l'hiver 2012-2013, les saisons du printemps et de l'automne, la production agricole pendant ces périodes a permis de remplacer les pertes occasionnées par le mauvais temps dans le secteur. « Non seulement le secteur est arrivé à couvrir les pertes de Sandy, mais il y a également une augmentation à partir de certains produits », a souligné le coordonnateur de la CNSA.
Le prix du maïs est passé de 35 gourdes entre juin et juillet à environ 25 gourdes dans les régions où il y a eu l'excédent et dans les plaines des Cayes, a souligné le responsable de la CNSA. Mais il y a une crainte, a-t-il dit. Le prix risque de tomber trop bas, ce qui pénalisera les producteurs. Même le prix du maïs importé est en baisse dans le pays, a-t-il ajouté. Une baisse relative, a-t-il précisé, puisque le panier alimentaire ne connaît qu'une baisse de 3 à 4%.
Cette augmentation de la production agricole est de courte durée, elle ne va pas s'étaler sur l'année, a indiqué M. Mathieu comme un bémol. « Nous sommes en fin de récolte, a-t-il dit. A partir de septembre, on assistera au phénomène inverse dans les prix... »
L'année fiscale, qui prend fin dans un mois est bonne, a-t-il dit, mais elle devrait se confirmer avec l'année agricole. Si le pays n'est pas frappé par un cyclone majeur, on pourra dire que l'année 2013-2014 est très bonne et la production peut être même supérieure à une année normale. La récolte de la saison d'automne est attendue également celle d'hiver.
La production de riz a également augmenté
Selon le recensement du ministère de l'Agriculture réalisé en 2008-2009, le pays a une capacité de production de l'ordre de 75 000 tonnes. Cependant, pour une année normale de production de riz, le pays peut arriver jusqu'à 170 000 tonnes, le plus haut niveau. Pour la période 2012-2013, nous avons produit 147 599 tonnes. Une augmentation. Pour 2013-2014, il y a une possibilité d'avoir 159 000 tonnes. Une augmentation de 8%, selon Gary Mathieu.
L'agronome a fait savoir qu'au cours de cette année, l'Electricité d'Haïti (ED'H) a bloqué pendant un mois l'eau du barrage de Péligre. Cette situation a eu de graves conséquences sur le riz de l'Artibonite. Notre consommation annuelle de riz est de 420 000 tonnes. Nous importons environ 320 000 tonnes et produisons la différence. Selon le bilan alimentaire de la CNSA, le pays devra importer 375 000 tonnes de riz pour la prochaine année.
Les départements de l'Artibonite, de l'Ouest, du Nord, du Centre et du Nord-Est représentent 70% de la surface agricole utile (SAU) du pays. Parce que ces régions ont eu une bonne pluviométrie pendant cette période et n'ont pas été frappées par des intempéries, elles ont réussi leur saison à plus de 75%.
De quoi dire merci à la nature...
Robenson Geffrard, rgeffrard@lenouvelliste.com

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