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mercredi 8 septembre 2010

Des paysans aisés grâce à des cultures diversifiées

Publié le 08 septembre 2010
Yves Therrien, Le Soleil
L'agronome David Nicolas
COLLABORATION SPÉCIALE
YVES THERRIEN
(Haïti) À Baptiste, dans le centre-est d'Haïti, près de la frontière de la République dominicaine, les paysans vivent dans une certaine aisance. Ils ne sont pas riches, mais ils vivent bien parce qu'ils apprennent à diversifier leurs cultures.

Avec l'aide de l'Institut de consultation, d'évaluation et de formation pour le développement agricole (ICEF), ces producteurs de café font pousser des bananes, des avocatiers, des agrumes qui donnent le couvert ombragé nécessaire au caféier.
«La réalité d'Haïti, ce n'est pas seulement celle de Port-au-Prince, ce n'est pas juste l'insécurité de la capitale, c'est aussi celle des paysans qui apprennent à se prendre en main», affirme le coordonnateur de l'ICEF et agronome, David Nicolas.
Grâce à Plan Nagua, une ONG de Québec, l'ICEF a lancé des programmes qui aident les quelque 1200 producteurs de la région de Baptiste à mettre en place des pratiques agricoles qui assurent des revenus par le café, mais la subsistance en produisant des fruits pour le marché local.

Baisse de production
Les six coopératives exportent du café équitable de haute qualité, principalement en France et au Japon. Cependant, il y a eu une baisse de production depuis 2004 à cause de mauvaises années de culture. En plus, le coût du transport affectait les producteurs à cause du mauvais état des routes.
«Nous avons pris des mesures pour augmenter la productivité, précise David Nicolas, mais certains producteurs ont eu tendance à abandonner le café, même si la région est très propice à cette culture, pour des productions plus traditionnelles comme le maïs et les pois.»
Le producteur de café Jean Jonas greffe des variétés
d'agrumes et d'avocatiers plus productifs,
assurant une qualité et une meilleure sécurité alimentaire.
COLLABORATION SPÉCIALE YVES THERRIEN
L'ICEF a obtenu des garanties de prêts de quatre millions de gourdes d'autres partenaires canadiens en plus d'une garantie de prêt de 400 000 gourdes de Plan Nagua (environ 100 000 $CAN). Tout cet argent a permis de mettre en place de nouveaux moyens pour améliorer la production. Les bénéfices ont commencé à revenir dans la saison 2009-2010.
L'apport de Plan Nagua s'est aussi fait par une collaboration avec Fedecares, une fédération de producteurs de café de la République dominicaine par des échanges d'expertises.
Parmi les innovations qu'ont permises les garanties de prêts, il y a le laboratoire de dégustation de café. Laurent Muraxin, technicien de laboratoire, supervise le traitement final du café. Il analyse le corps, l'acidité, la saveur résidentielle (amertume et arrière-goût) et l'humidité des grains de café.
L'ICEF a aussi mis sur pied un laboratoire de lutte biologique contre le scolyte du café. Érus Casseus, technicien de laboratoire, élève un parasite qui s'attaque au scolyte : le céphalanoris stephanoderi. La seule manière de contrer le problème est la lutte biologique. Aucun pesticide n'est efficace.
En même temps qu'on travaille sur les semis de plan de café, les techniciens font des essais sur des bananiers résistants à la maladie du sigatoka. Puisque les bananiers et les autres arbres fournissent l'ombre nécessaire aux plants de café, autant avoir des arbustes productifs pour diversifier la culture. Les essais de culture et de dégustation des fruits se font cette année.
L'ICEF a aussi formé 12 maîtres greffeurs, dont le producteur de café Jean Jonas. Il greffe des variétés d'agrumes et d'avocatiers plus productifs assurant une qualité de production et une meilleure sécurité alimentaire.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/haiti-de-lespoir-dans-le-chaos/201009/08/01-4313441-des-paysans-aises-grace-a-des-cultures-diversifiees.php

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