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samedi 11 août 2007

René Préval lance une commission de journalistes chargée d’appuyer les enquêtes sur les cas d’assassinats de journalistes

La volonté politique existe aujourd’hui pour l’aboutissement des enquêtes, selon les intervenants
vendredi 10 août 2007,
Radio Kiskeya
Le président René Préval a lancé officiellement vendredi une « Commission indépendante » de 7 journalistes de divers médias de la capitale dont il a personnellement patronné la création et dont la mission est d’appuyer les enquêtes en cours sur les cas des journalistes assassinés de l’année 2000 à aujourd’hui, en particulier celui du journaliste et propriétaire de station de radio Jean Léopold Dominique, le 3 avril 2000.
La veuve de Jean Dominique, Michèle Montas, actuellement porte-parole du secrétaire général des Nations Unies, Ban-Ki-Moon, était présente à cette cérémonie de lancement, ainsi que le ministre de la justice, Me René, Magloire, le secrétaire d’Etat à la sécurité publique, Me Luc Eucher Joseph, le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Me Claudy Gassant et le directeur général de la Police Nationale d’Haïti, Mario Andrésol.
Intervenant en la circonstance, le chef de l’Etat a estimé que l’absence de volonté politique a toujours été le principal facteur du blocage de certains dossiers judiciaires. Pour administrer la preuve que cette volonté existe bel et bien aujourd’hui, il a souligné la présence du directeur général de la police, celle du secrétaire d’Etat à la sécurité publique et du commissaire du gouvernement qui, tous les 3, avaient dû prendre le chemin de l’exil. Une considération qui met implicitement en cause, dans le discours présidentiel, le régime de Jean Bertrand Aristide sous lequel les 3 fonctionnaires en question avaient dû se réfugier à l’étranger.
René Préval a par ailleurs réaffirmé sa détermination à renforcer la police et le système judiciaire, déplorant la faible performance cette année des Cabinets d’instruction des différentes juridictions du pays. Il s’est aussi engagé à assurer personnellement le suivi de l’épineux dossier de la détention préventive prolongée qui préoccupe au plus haut point les organismes nationaux et internationaux de défense des droits humains.
Michèle Montas a pour sa part mis l’accent sur le rôle que peuvent jouer les journalistes en exerçant la pression qu’il faut sur les autorités afin de les porter à donner suite aux dossiers judiciaires. Dans la plupart des cas, y compris dans celui de Jean Dominique, c’est l’Etat qui empêche aux dossiers d’aboutir, dit-elle. Elle rappelle en ce sens le refus d’assumer leurs responsabilités manifesté par des autorités des 3 pouvoirs (Exécutif, Législatif, Judiciaire) lors de l’assassinat de son mari.
La veuve de Jean Dominique estime que la volonté politique existe aujourd’hui pour que les dossiers aboutissent. Elle réclame justice pour tous les journalistes assassinés et la refonte des lois, aujourd’hui caduques, relatives aux dossiers y relatifs.
Pour le ministre de la Justice, Me René Magloire, a salué l’initiative du chef de l’Etat de créer cette commission qui, selon lui, facilitera son travail dans divers dossiers. La volonté politique existe maintenant pour faire la lumière sur ces dossiers et le temps est venu de jeter les bourreaux en prison, a-t-il ajouté
Le chef du Parquet près le Tribunal civil de Port-au-Prince, Claudy Gassant, a mis l’accent sur l’importance de la commission de journalistes dans la lutte contre l’impunité. Il a par ailleurs fait état de l’avancement enregistré dans des dossiers de journalistes assassinés, tels ceux de Jean Dominique et de Brignol Lindor (3 décembre 2001).
De leur côté, le directeur général de la PNH et le secrétaire d’Etat à la sécurité publique, MM. Mario Andrésol et Luc Eucher Joseph, ont assuré la commission de journalistes de tout leur support. Le chef de la police promet d’exécuter tous les mandats décernés par la justice dans le cadre des dossiers de journalistes assassinés.
Le président de la « Commission indépendante de journalistes », Joseph Guyler C. Delva (SOS Journalistes, Reuters, Mélodie FM) a assuré que celle-ci dénoncera toute personne ou institution qui tenterait de bloquer les enquêtes. A l’instar d’autres intervenants, Guy Delva a estimé que les conditions politiques sont maintenant réunies pour que toute la lumière soit faite sur certains dossiers.
Les six autres membres de la « Commission indépendante d’appui aux enquêtes sur les cas des journalistes assassinés » sont : Valéry Numa (journaliste à la station privée Vision 2000), Marie Nic Marcelin (journaliste à Radio IBO), Louis Gary Cyprien (membre de la rédaction du quotidien Le Nouvelliste), Euvrard St-Amand (journaliste à Caraïbes FM), Dieudonne Cency (reporter et présentateur à Radio Métropole) et Anne Marguerite Auguste (Radio Solidarité).
Outre les cas de Jean Dominique et de Brignol Lindor, le monde de la presse a enregistré de 2000 à 2007 l’assassinat de plusieurs de ses membres, journalistes, cadres ou travailleurs de presse. Le corps mutilé du journaliste et poète Jacques Roche était découvert le 14 juillet 2005 à Delmas, au fort de l’Opération Bagdad déclenchée par les partisans d’Aristide. Le 16 mai 2007, le directeur de programmation de Radio-Télé Provinciale (Gonaïves, Artibonite, Nord), Alix Joseph, était abattu de plusieurs balles. Le 22 mai, le publiciste, comédien, poète et diseur François Latour était assassiné à Port-au-Prince suite à son enlèvement la veille au soir. [jmd/RK]
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article3966
Commentaires :
Une autre initiative louable et à applaudir s’il ne s’agit pas d’épater la galerie avec la constitution d’une énième commission. Malgré notre côté sceptique nous ne pensons pas que les noms qui sont cités comme intégrants de cette commission se prêteraient à une supercherie quelconque. La présence de journalistes comme Euvrard Saint-Amand et de Madame Michel Montas Veuve Dominique sont des garanties du sérieux et du conséquent de cette décision.
La société civile attendait avec impatience la réouverture en particulier du dossier de l’assassinat plus que crapuleux de notre Jean Dominique national, grand ami et conseiller de son vivant de l’actuel président de la république.
Ce qui nous intéresse c’est en fait la constitution de cette commission de journalistes indépendants qui sera en quelque sorte les informateurs du grand public du devenir de ces dossiers. Car souvent avec beaucoup de fracas on nous parle de certains dossiers qui sont par la suite rangés dans les tiroirs que l’on n’ouvre jamais.
Grace à cette commission nous espérons que le traitement de ces dossiers arrivera au bout du bout !
DrJJ

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