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samedi 11 août 2007

Albert, artisan et entrepreneur

Einstein Albert exposera ses vingt-cinq modèles de bols et saladiers en bois de gommier à l' « Artisanat en fête » les 18 et 19 août 2007 au Parc Historique de la Canne à Sucre. Ce sera une belle occasion pour les clients d'apprécier la diversité de ses créations.
Homme de dialogue et optimiste, père de trois filles, né à Bourdon le 12 mars 1970, Einstein Albert grandit à Mariani. Il a fait de brillantes études en construction aéronautique. Discipline qu'il abandonne par amour pour l'artisanat.
Administré par son épouse Michaelle Albert, son atelier recrute 85 ouvriers repartis à Petit-Trou de Nippes, Aquin, Miragoâne et Mariani. Des membres des associations locales travaillant avec Einstein Albert participent au reboisement en plantant des gommiers. Il faut huit semaines à l'atelier Einstein Albert pour la préparation de 1200 pièces. Il exporte chaque deux mois. Il y a deux lieux où la clientèle haïtienne peut s'en approvisionner « Kay Atizan » et « Men Nou ».
Ses bols, ses saladiers et ...Avec le soutien de la USAID, l'Atelier Einstein Albert et plusieurs autres artisans ont pu participer à une exposition à David Jacob Center aux Etats-Unis. Ses bols et saladiers ont reçu un bel accueil de tous qui y ont participé.
Chaque pièce est une oeuvre d'art et requiert un traitement en quatorze étapes pour arriver à l'imperméabilité et au lustre qui le caractérisent. La première étape, c'est le tournage et dans ce cas, l'énergie électrique s'avère nécessaire. Son atelier fabrique, entre autres, cornes et os, coquilles, bols, saladiers. Il a toujours besoin des échantillons pour être plus compétitif sur le marché. Il les trouve à travers les catalogues et sur l'Internet. Cependant, ses artisans créent parfois leurs propres modèles. D'où, il a actuellement vingt-cinq échantillons. Il a déjà participé à des expositions à New York, à Virginia et à Georgia. La pièce que la princesse Diana avait achetée porte toujours son nom. Il continue même à reproduire ce modèle. Einstein Albert compte Neiman-Marcus au nombre de ses clients. Il vend également à Swahili Imports, au Sundance Catalog et à une clientèle haïtienne grandissante.
Entrepreneur dynamique et visionnaire, compétitif sur le marché international, Einstein Albert joint l'utile à l'agréable. Toutes ses pièces sont garanties de quarante ans au minimum et ne sont pas toxiques. Le consommateur peut y mettre de la salade et de la nourriture. Il respecte les normes de la production.
Face aux demandes et pour répondre aux exigences de sa clientèle, il se voit obligé de suivre des séminaires de formation de « Aid To Artisans ». Chaque début de semaine, il organise un séminaire pour ses ouvriers.
Einstein Albert a déjà travaillé pour des personnalités de renom. Dans la grande majorité des cas, ce sont ses clients qui dessinent leurs propres modèles. Ce qui explique aussi la diversité de ses créations. Il faut rappeler au passage que le modèle hibiscus est très achalandé et représenté en Haïti par Gisèle Fleurant. Avec ce modèle, Haïti a reçu le premier prix en 2002 lorsque son atelier avait participé à une exposition à New York.
Einstein Albert et le Gommier
Au début des années 70, David Auld, un musicien américain installé au pays, ouvrit un atelier où il employa les talents des sculpteurs sur bois d'Haïti pour fabriquer des bols. Ses modèles étaient uniques, de grande qualité, et il n'eut aucun mal à trouver de prestigieux clients aux Etats-Unis.
Conscient du problème de déboisement en Haïti et avec le soutien d'un acheteur de chez Gumps, Auld commença à planter des gommiers. Le gommier arrive très vite à maturité et se contente d'un sol rocailleux et sablonneux où rien d'autre ne pousse. Auld planta d'abord 37 hectares près d'Aquin dans le Sud du pays. Lorsque son fils, Einstein Albert, le remplaça, il poursuivit l'effort de son père. Trente ans plus tard, la société comprend 25000 arbres adultes repartis sur les plantations de gommiers de Petit-Trou de Nippes, de l'île de la Gonâve et d'Aquin.
Son plus « grand problème, c'est la main-d'oeuvre, car les gens ne veulent pas apprendre un métier pour gagner leur vie. Je crois que le secteur de l'artisanat peut générer des fonds. L'Etat devrait investir dans ce secteur et utiliser la main-d'oeuvre carcérale en vue de la réinsertion des détenus. Il faut former davantage de cadres », avance l'entrepreneur. Einstein Albert pense que le secteur de l'artisanat peut rapporter beaucoup de devises au pays. Il croit que si le secteur est développé, cela peut réduire la délinquance juvénile dans le pays.
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=47144&PubDate=2007-08-11

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