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vendredi 19 août 2011

LE POUVOIR HAITIEN TOUJOURS DANS L'IMPASSE

Plus de 90 jours après son investiture, le président haïtien Michel Joseph Martelly ne parvient pas à nommer son Premier ministre indispensable pour voter un budget et matérialiser ainsi ses nombreuses promesses de campagne.
 Sans compter les freins à la reconstruction du pays après le séisme du 12 janvier 2010.

Pas d’état de grâce pour le nouveau chef d’Etat haïtien. Ne disposant que de trois députés élus sous la bannière de sa plateforme Repons Peyizan sur les 99 députés de la Chambre des députés et d’aucun sénateur sur les 30 du Sénat, le président haïtien Michel Martelly ne parvient toujours pas à trouver une majorité pour désigner son Premier ministre. En effet, sa nomination doit être ratifiée par la majorité de chacune des deux chambres du parlement haïtien, comme le prescrit la constitution de 1987.
 
Face à cette situation, Michel Joseph Martelly, lors d’un récent entretien accordé à Radio Canada, a pointé du doigt la constitution de 1987 adoptée après 29 années de pouvoir des Duvalier. Une des raisons de la paralysie selon lui, est le déséquilibre des pouvoirs tels qu’ils ont été déterminés dans ce texte qui donne une trop grande prééminence au pouvoir législatif au détriment de l’exécutif. La crainte d’un retour à une dictature explique ce choix fait par les rédacteurs du texte fondateur.


Deux Premiers, ministres désignés et rejetés
Successivement, Daniel Rouzier et Bernard Gousse, les deux premiers chefs de gouvernement désignés par le président, ont été rejetés respectivement, par la chambre basse et par les sénateurs. Les 35 députés du parti Inité (unité), dirigée par l’ex-président René Garcia Préval, avec l’appui d’une dizaine de députés ont rejeté la nomination de Daniel Rouzier, l’accusant de fraude fiscale et prétextant des doutes sur sa nationalité – la constitution haïtienne interdit aux responsables politiques d'avoir une double nationalité.
La nomination de Bernard Gousse avait, elle, été entérinée par les députés grâce à la formation d’un bloc majoritaire de 58 députés dont 5 députés dissidents du parti Inité. Mais, au Sénat, les 16 sénateurs de l’Inité (unité) ont fait bloc et rejeté cette nomination, reprochant, entre autres, à l'ex-ministre de la Justice des violations des droits de l’homme : en l’occurrence, une série d'arrestations arbitraires lors des troubles et des violences qui avaient suivi la chute du gouvernement de Jean Bertrand Aristide en février 2004.

Plus de 35 000 emplois risquent d’être perdus
Même si la rentrée scolaire s’est bien passée pour 146 000 élèves qui, pour la première fois pourront accéder au système éducatif, le chef de l’Etat a dû concéder que l‘absence du gouvernement a des conséquences néfastes sur l’avenir du pays. Des investisseurs étrangers, prêts à engager 70 millions de dollars pour la création d’une zone industrielle dans le Nord, se sont déclarés préoccupés par l'absence de gouvernement. Plus de 35 000 emplois risquent d’être perdus ainsi a déploré le président Martelly sur les ondes de la Radio Métropole.
Face au blocage parlementaire, et refusant de se voir imposer un candidat au poste de Premier ministre par le Parlement, le chef de l’Etat compte désormais sur les élections sénatoriales de novembre prochain où un tiers des sièges doivent être renouvelés.Du succès de sa plateforme électorale Repons Peyizan dépend le succès ou l’échec du président élu
http://www.parismatch.com/Actu-Match/Monde/Actu/Le-pouvoir-haitien-toujours-dans-l-impasse-323697/

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