Le président haïtien Michel Martelly, alias Sweet Micky. PHOTO: DOMINIQUE FAGET, AFP |
Le président haïtien Michel Martelly a annoncé, jeudi, qu'il remonterait sur les planches en décembre pour un concert qui vise à amasser 10 millions $ US pour les écoles du pays.
Michel Martelly, un chanteur très célèbre en Haïti avant son élection à la présidence, espère convaincre des responsables des Nations unies et de la République dominicaine voisine d'acheter des lots de billets pour le concert prévu le 23 décembre à Port-au-Prince.
«Je reste proche de mon peuple», a dit M. Martelly à l'Associated Press, à la veille de son discours devant l'Assemblée générale de l'ONU à New York. «Je continue de chanter avec eux.»
Michel Martelly affirme que le spectacle sera présenté non pas par le président d'Haïti, mais par Sweet Micky, le nom de scène avec lequel il s'est fait connaître en tant que maître du kompa, un style musical typiquement haïtien.
Mais le président âgé de 50 ans, qui a joué quelques notes de piano pour les caméras de télévision jeudi matin dans une suite d'un hôtel de New York, a admis que sa vie n'était pas une partie de plaisir depuis son élection à la présidence, au printemps.
Michel Martelly a affirmé que ses fonctions de président l'avaient fait changer d'avis sur certains sujets, notamment sur la présence de Casques bleus en Haïti, à laquelle il s'était déjà dit opposé dans le passé.
«Je pense qu'en l'absence de notre propre système de défense, de notre propre armée, son existence se justifie», a dit M. Martelly au sujet de la force de maintien de la paix de l'ONU, arrivée dans le pays pour la première fois en 1994 pour aider à maintenir l'ordre.
Les appels au départ de la force de l'ONU continuent de se faire entendre en Haïti, où plusieurs citoyens sont en colère contre l'épidémie de choléra probablement importée dans le pays par un bataillon népalais. L'épidémie a tué plus de 6200 personnes depuis son apparition, il y a près d'un an.
Les Haïtiens sont aussi outrés par les allégations d'agression sexuelle d'un jeune homme de 18 ans par des Casques bleus originaires de l'Uruguay dans la ville de Port-Salut, en juillet. Les Nations unies et les gouvernements d'Haïti et de l'Uruguay enquêtent sur ces allégations.
Le président haïtien a blâmé «certaines personnes» et des politiciens qu'il n'a pas voulu nommer pour avoir organisé les manifestations contre l'ONU.
Michel Martelly a expliqué qu'une bonne partie de son énergie était maintenant consacrée à la reconstruction du pays après le séisme dévastateur de janvier 2010.
Il a indiqué qu'aucune décision n'avait été prise sur l'avenir du Champ de Mars, un parc public au coeur de la capitale qui est devenu un immense camp de cabanes et de tentes où vivent des milliers de personnes qui n'ont plus de maison.
Il attend aussi l'approbation par le Sénat, la semaine prochaine, du candidat qu'il a choisi pour le poste de premier ministre: un haut fonctionnaire de l'ONU proche de l'ancien président américain Bill Clinton, qui a déjà obtenu l'approbation de l'Assemblée nationale.
M. Martelly estime que l'expérience de Garry Conille à l'ONU et avec M. Clinton lui permettra de bien assumer ses nouvelles responsabilités.
Le président a indiqué que Bill Clinton, envoyé spécial des Nations unies en Haïti, l'avait prévenu que certaines personnes pourraient questionner son choix à cause des liens de M. Conille avec l'ONU et les États-Unis. Mais M. Martelly pense que M. Conille est le meilleur candidat pour le poste.
Les députés haïtiens avaient rejeté les deux premiers candidats qu'il avait choisis pour assumer la fonction de premier ministre.
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201109/22/01-4450409-le-president-haitien-donnera-un-concert-benefice.php
Commentaires:
Beaucoup de voix se sont levées pour critiquer cette décision de notre cher président de "remonter" sur les planches. La plus belle femme du monde ne donnant que ce qu'elle a, on ne peut pas demander au président de nous faire un concert de Piano ou de nous écrire un best seller en littérature.
Je ne pense pas que ce soit ni humiliant ni dégradant que le président retourne à son métier. L'on comprend l'empressement du pensionnaire du palais national de trouver des fonds pour réaliser pour de bon sa promesse de campagne.
Ce qui reste invraisemblable et évoque plutôt un doute c'est de savoir comment va-t-il s'y prendre le président pour organiser réaliser un concert pouvant permettre de collecter 10.000.000 de dollars