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samedi 26 mai 2007

Le gouvernement haïtien en quête d’une hypothétique récupération de 6,2 millions de dollars volés par Jean-Claude Duvalier

Le chancelier Jean Rénald Clérismé annonce le départ imminent d’un responsable de la Banque Centrale pour la Suisse où l’argent gelé à la banque doit être remis dans les prochains jours à l’ex-dictateur
vendredi 25 mai 2007,
Radio Kiskeya
Le gouvernement haïtien s’est lancé dans d’ultimes efforts désespérés visant à récupérer plus de six millions de dollars placés dans des comptes bancaires que la Suisse s’apprête à rendre à Jean-Claude Duvalier, vingt ans après le gel d’une partie des avoirs de l’ancien dictateur, rapporte l’Associated Press.
Le ministre des affaires étrangères, Jean Rénald Clérismé, a annoncé vendredi qu’un officiel de la Banque Centrale doit laisser Port-au-Prince dans les prochains jours à destination de Genève. Il va tenter de rapatrier 7,6 millions de francs suisses (6,2 millions de dollars) volés au peuple haïtien et auxquels Duvalier n’avait plus accès dans les banques de Suisse où ils sont gardés.
"Nous allons faire de notre mieux pour faire revenir cet argent", a indiqué vendredi M. Clérismé dans une interview à AP. "C’est important pour nous, parce que nous avons besoin d’argent pour développer le pays", a poursuivi le chancelier ajoutant "nous sommes vraiment dans la dernière ligne droite quant à la possibilité de faire quelque chose. Nous allons faire tout ce qui est en notre pouvoir. Nous pouvons parvenir au meilleur résultat possible". Le responsable haïtien soutient que le gouvernement bénéficie de l’aide d’officiels suisses dans ses efforts.
Mercredi, un responsable du ministère suisse des affaires étrangères, Paul Seger, avait annoncé que les autorités helvétiques n’allaient plus continuer à confisquer des fonds dont la provenance illégale n’a jamais été prouvée. Tous les efforts légaux visant à empêcher la libération de l’argent déposé sur les comptes de l’ancien Président à vie exilé en France depuis 1986.
Si rien ne vient bloquer la procédure judiciaire déjà engagée, à partir du 3 juin, "Baby Doc" pourra entrer en possession de ce pactole de 6,2 millions de dollars.
A la chute de la dynastie des Duvalier, le 7 février 1986, des poursuites judiciaires avaient été engagées contre l’ancien despote et ses proches en vue de les déposséder d’une infime partie des sommes colossales tirées du trésor public. Mais, l’anarchie politique régnant dans le pays a empêché de suivre les procédures pénales de récupération, selon Berne.
Un arrangement à l’amiable prévoyant le versement de la plus grande partie de l’argent à l’Etat haïtien avait été conclu. Mais, loin de respecter leurs engagements, les Duvalier et leurs avocats s’étaient dérobés, préférant attendre la date fatidique du 3 juin pour s’emparer du joli magot.
Totalement désargenté, l’ancien chouchou des "Tontons Macoutes"avait gaspillé son immense fortune en fréquentant les casinos et les palaces du sud de la France, selon Radio France Internationale (RFI). Confronté à de sérieux problèmes de santé après avoir été abandonné par son ex-épouse, Michèle Benett et leurs deux enfants, Nicolas et Michèle-Ania, Jean-Claude Duvalier était réduit ces dernières années à quémander de l’aide auprès d’amis reconnaissants qui s’étaient enrichis sous son régime.
Au moment d’abandonner le pouvoir après quinze ans de règne, sa fortune personnelle était estimée à 120 millions de dollars.
Cependant, Jean-Claude Duvalier n’a jamais été jugé par un tribunal haïtien, pas plus que ses successeurs accusés pour la plupart d’implication dans des crimes de sang et la dilapidation du trésor public.
A rappeler que l’une des toutes premières mesures de l’administration Préval/Alexis a été l’arrêt des poursuites judiciaires que le gouvernement intérimaire (2004-2006) avait engagées contre Jean-Bertrand Aristide pour le détournement présumé de plusieurs millions de dollars. spp/RK

Source Radio Kiskeya sur http://www.radiokiskeya.com
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Je voudrais tellement que les autorités suisses apprennent le créole haïtien pour comprendre la force et l’essence de ce proverbe : « Si pa gen sitirèz, pa gen volo ».
Personne n’ose mettre les doigts sur cette plaie nauséabonde que représente le comportement des administrateurs des banques de Suisse qui augmentent impunément leur chiffre d’affaire au dépens de la pauvreté des peuples dirigés par des corrompus.
Le commerce équitable, le tourisme équitable sont autant de réponses individuelles citoyennes pour alléger des consciences face a des réalités trop crues.
A quand une banque équitable.
Qui osera demander aux Suisses de changer de méthodes !