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dimanche 25 novembre 2007

UNE PENSEE POUR NATACHA FARAH DESSOURCES...ET LES AUTRES... TOUS LES AUTRES

Kidnappée, torturée, assassinée...La mère éplorée témoigne
Enlevée, Farah Kerbie Dessources a été froidement abattue deux jours plus tard par ses ravisseurs. Sa mère, désespérée n'a pu trouver de l'aide auprès de Michael Lucius, qu'elle est allée trouvée à la DCPJ, alors en pleine tourmente. Récit du drame.
Au lendemain du kidnapping de Farah Kerbie Dessources, 20 ans, sa mère cherche désespérément de l'aide. Sur le visage de cette femme au physique imposant se lit toute l'angoisse du monde lorsqu'elle franchit le seuil de la DCPJ. Accompagnée d'un proche parent, elle serre dans sa main un téléphone, son seul lien avec les ravisseurs de sa fille. Si elle se présente ainsi à la DCPJ c'est qu'elle veut absolument rencontrer Michael Lucius, son seul espoir.
Lucius doit annoncer quelques minutes plus tard son transfert de la police judiciaire. On est le 14 novembre, en pleine saga « légalo-judiciaire » qui paralyse depuis des mois la justice haïtienne. Lucius ne parlera jamais à la mère. La mort dans l'âme, la pauvre femme retourne chez-elle à Marin, en plaine, là où sa fille a été enlevée la veille. Commence alors pour elle une course désespérée contre la montre pour trouver l'argent de la rançon et persuader les ravisseurs de ne pas toucher à son enfant.
Après de multiples entretiens téléphoniques, elle négocie à la baisse les 30.000 dollars US exigés par les ravisseurs qui croient que, parce que la jeune fille a le teint clair, son père est nécessairement riche. Affolée, la mère explique sa « grimelle » est le produit d'un viol. « J'ai été violée par un blanc alors que je travaillais dans un hôtel, implore-t-elle. Farah n'est pas l'enfant d'un bourgeois.»
Le lendemain, le 15 novembre, la pression monte d'un cran. La rançon doit être livrée avant six heures du soir. Sinon Farah mourra. Après une course folle, la mère parvient à ramasser quatre milles dollars haïtiens. Des amies de la Croix-des-Bossales et des parents ont sorti leur portefeuille afin d'aider la pauvre dame de 42 ans qui gagne sa vie en « vendant des appels téléphoniques » dans les rues de la capitale. A 19 heures, quelques minutes après l'expiration de l'ultimatum, elle entre de justesse en contact avec les bandits qui séquestrent son enfant. Les kidnappeurs lui demandent alors de trouver deux mille dollars haïtiens de plus. Ils lui donnent aussi des consignes pour le versement de la rançon.Vain espoir
Elle se présente au rendez-vous, quelque part du côté de Marin, vers la route neuve. Il fait noir. Deux des ravisseurs l'attendent. Elle file le paquet à un homme caché derrière un mur. L'autre lui assure que Farah sera libérée le soir même. Le bruit des gonds d'une porte qui s'ouvre la fait espérer. En vain. « Ta fille sera déposée tout près de chez elle. Nap menen-l ba ou pwop », lui jette le kidnappeur d'un ton sec pour couper court aux demandes répétées de la mère de repartir avec son enfant qui a peur de l'obscurité.
Rentrée chez elle, elle attend désespérément le retour de sa fille. Soudain, le téléphone sonne : « ou te mete twop moun sou dosye a, ou te aveti la polis, men nou vide-l até pou ou nan Santo 3 », annonce l'un des kidnappeurs à la mère de Farah pour qui le monde vient de s'écrouler. Avec quelques voisines, en pleine nuit, elle tente l'aventure et part pour Santo.
A mis chemin, elle doit revenir sur ses pas. Il est deux heures du matin et elle vient de ressentir une étrange douleur dans ses flancs. La même qu'elle avait éprouvée en mettant Farah au monde le 7 juillet 1986. Aux premières heures du jeudi 16 novembre, elle découvre, atterrée, le cadavre défiguré de sa fille. Il y a du sang partout. Ses yeux ont été crevés.
Peu à peu, la mère reconstitue le drame. Selon des témoins, Farah a demandé à ses bourreaux pourquoi ils l'avaient conduite à Santo alors qu'ils avaient déjà empoché la rançon. Après un échange verbal plutôt musclé, les ravisseurs lui ont intimé l'ordre de mettre un sachet de plastique sur sa tête. « Comment pourrait-je le faire puisque vous m'avez cassé le bras ? », a entendu un témoin avant que deux détonations retentissent soudain dans la nuit, suivies d'un sinistre silence.
Etudiante en première année à l'Ecole normale supérieure de l'Université d'Etat d'Haïti, Farah Kerbie Dessources laisse derrière elle une mère éplorée qui n'a plus pour se consoler que son fils Alexandro Leconte. Le petit frère 15 ans est celui qui a été ouvrir la barrière à sa soeur au moment où elle rentrait à la maison. Il ne la reverra jamais.
Bouffée par la douleur, cette famille craint maintenant pour sa propre sécurité. Car Farah aurait reconnu, peu avant son enlèvement crapuleux, quelqu'un qui tentait de cambrioler sa maison. Ce voleur, vraisemblablement, entretenait des liens avec les ravisseurs qui savaient depuis le tout début que Farah ne rejoindrait pas sa famille vivante. Une information capitale que Michael Lucius aurait pu utiliser pour appréhender les kidnappeurs. S'il n'avait pas été lui-même obligé de consacrer tout son temps à se défendre.
Roberson Alphonse
robersonalphonse@yahoo.fr
Notre rage :
La mort d’un être humain n’est hélas que quelque chose de banal de nos jours. Nous sommes habitués à des évènements beaucoup plus fort en absurdité, en aberration, en contre sens. La nature et certains hommes nous aident constamment à maintenir notre d’adrénaline à des doses si élevées pour nous rappeler que nous vivons à l’époque du sauve qui peut. Les attentats suicides, les tsunamis dévastateurs finissent grâce à leur pertinence dans notre rythme de vie de voler la vedette aux guerres inutiles, aux déplacements de population poussée par la famine…
Ces dernières années, on ne parle d’Haïti qu’en termes d’insécurité, d’assassinat, de morts, de cadavres sans têtes et de têtes sans corps retrouvés éparpillés sur les monticules d’immondices. On ne compte plus les disparus, les médias ne les mentionnent que dans des circonstances particulières pour éviter la monotonie, la répétition, manque d’originalité…
un énième cadavre ; une vie enlevée et ravie au monde à Haïti, à une mère et à un frère. Banalité dira-t-on. ..
Observez la photo de cette jeune fille et lisez ce reportage du journaliste Roberson Alphonse…
Quels sentiments éprouvez-vous ?
Cette réponse vous situera par rapport à l’humanité.
La liste de ceux qui devraient comparaître devant une cour de justice est si longue qu’il faudrait plusieurs années pour un jugement équitable. Peut il exister une justice équitable contre un système qui cautionne, protège et tire profit de la douleur et la détresse des autres.
Celui qui a prêché la haine observe le contenu de sa moisson ; peu importe là ou il se trouve la conscience collective aura le dessus.
Messieurs les ravisseurs vous qui bénéficiez de la complaisance des autorités, essayez de ne plus commettre cette erreur en vous appuyant sur la couleur de la peau. C’est un sujet très compliqué en Haïti. Sachez qu’aujourd’hui, la bourgeoisie traditionnelle du pays vous a laissé le terrain. Elle est partie s’implanter à Saint Domingue, à Miami ou sous d’autres cieux ou des gens comme vous sont traités avec rigueur tel que vous le méritez. Si vous voulez faire de bons coups, kidnappez les membres du gouvernement. Vous rendrez ainsi un fier service à la nation en la débarrassant de ces bons à rien !
Monsieur Le président de la République, Monsieur Le chef de la MINUSTAH, Monsieur le premier ministre, Monsieur le Directeur de la PNH, messieurs les ministres, Messieurs les sénateurs, Messieurs les députés, messieurs les fonctionnaires du gouvernement. Votre indifférence n’a d’égale que votre turpitude et n’est que le reflet de votre incapacité à diriger une nation.
Votre gouvernement est de mèche avec les kidnappeurs dont vous justifiez maladroitement les exactions par vos théories à deux balles.
Vos enfants et vos biens sont bien gardés à l’extérieur. Votre politique carotte/bâton est inefficace. Combien de récits de ce genre il vous faudra lire pour démontrer votre volonté et surtout la panoplie des solutions que vous êtes sensés, du aux postes que vous occupez, apporter à la nation ?
J’aurais aimé finir de vomir ici le produit de ma rage par cette expression plus qu’appropriée : « PLUS JAMAIS CELA », mais ce serait me bercer d’illusions car que peut on espérer et attendre d’une manade d’ignorants et incapables investis de tâches aussi nobles…

Haïti revit l’horreur du kidnapping : Schneider Hervil, 7 ans, exécuté après quinze jours de séquestration

Le corps mutilé et en décomposition du petit a été découvert à Cabaret ; un adolescent enlevé à Gros-Morne toujours en captivité
samedi 24 novembre 2007,
Radio Kiskeya

Un enfant de 7 ans, Schneider Hervil, a été retrouvé assassiné vendredi à Cabaret (environ 30 kilomètres au nord de Port-au-Prince), deux semaines après son enlèvement dans la même ville, a appris samedi Radio Kiskeya auprès de la cellule contre enlèvement de la Police Nationale.
Amputé des membres inférieurs, le corps a été découvert en putréfaction dans la localité de Vigné.
Les ravisseurs auraient commis cet acte horrible pour manifester leur mécontentement devant l’incapacité des parents de la victime à verser la rançon de 25.000 dollars américains qui avait été réclamée. La famille n’avait pu réunir que 20.000 gourdes.
Schneider Hervil avait été enlevé en pleine nuit le 8 novembre dernier par des inconnus armés qui s’étaient introduits dans la résidence familiale située dans le quartier de Lévêque. Les meurtriers avaient subtilisé un téléphone afin d’assurer les négociations financières qui allaient être engagées rapidement avec la famille.
Plusieurs autres enfants enlevés seraient encore détenus dans la région de Cabaret où des gangs sont opérationnels, selon la cellule contre enlèvement de la PNH.
Aucune arrestation n’a encore été opérée, mais une enquête était en cours.
A Gros Morne, dans l’Artibonite (nord), un écolier de 13 ans, Kerry Dubrena, se trouvait encore ce week-end aux mains de ses ravisseurs, trois jours après son enlèvement. L’adolescent avait été intercepté jeudi par des hommes armés au moment où il revenait de l’école. Les kidnappeurs, qui exigeaient une rançon de 150.000 dollars américains, menaçaient de l’exécuter au cas où cette condition ne serait pas respectée. "Son corps sera retrouvé dans une boîte", avaient-ils cyniquement lâché lors d’une conversation téléphonique avec le père du kidnappé qui souhaitait pouvoir retrouver son fils vivant. Il avait pu entendre la voix de Kerry qui lui racontait qu’il ne pouvait rien voir, ses yeux ayant été bandés.
Le décès tragique du petit Schneider vient rappeler la disparition tout aussi brutale de plusieurs autres otages dont l’étudiante Farah Natacha Kerby Dessources, 20 ans et l’écolier Carl-Roobenz Francillon, 6 ans, exécutés à 15 jours d’intervalle, il y a un an. La première avait été trucidée le 15 novembre 2006 au bout de deux jours de séquestration après avoir été violée à plusieurs reprises. Comble de barbarie, le cadavre de la ravissante jeune fille fut abandonné sur un monticule d’ordures ménagères.
Le second, enlevé devant son école à Port-au-Prince le 8 novembre, avait été retrouvé en état de décomposition le 25 du même mois au Cap-Haïtien (274 km au nord de la capitale).
Un autre enfant avait été kidnappé, séquestré et tué à Port-au-Prince au cours de la même période avec la complicité de son oncle.
Un mois après les funérailles de Farah Natacha Dessources, sa mère, son frère unique et son beau-père avaient dû fuir le pays et s’installer à la Martinique afin d’échapper à des menaces de mort répétées que proféraient les assassins.
Plusieurs individus ont été arrêtés pour leur implication présumée dans ces cas, mais ils n’ont toujours pas été jugés un an après la perpétration de crimes aussi abominables.
Une quinzaine de rapts ont été recensés au cours du mois de novembre, selon la Mission de stabilisation de l’ONU (MINUSTAH) qui s’évertue à démontrer que le phénomène est en recul constant par rapport à 2006 dont la fin avait été marquée par des enlèvements en cascade qui visaient surtout les jeunes écoliers.
Cependant, des informations obtenues de sources combinées indiquent clairement que les kidnappings sont redevenus très fréquents depuis plusieurs semaines, faisant craindre une répétition du scénario dramatique de l’année dernière. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article4462