dimanche 5 février 2012
Le Président de la République de Haïti, Michel Martelly, et son homologue vénézuélien Hugo Chavez ont signé, ce 5 Février, un accord-cadre de coopération visant à accroitre l’aide du Venezuela au-delà du Fonds Petro Caribe déjà généreux, et autres formes d’assistance bilatérale et multilatérale offertes par le Venezuela. (L´acteur états-unien Sean Penn, nommé récemment ambassadeur itinérant par le gouvernement haïtien en reconnaissance de son engagement sur le terrain aux côtés de la population, a participé à une des réunions entre les mandataires.)
La signature de ce document qui fait suite à la réunion bilatérale tenue le vendredi 3 Février entre les deux dirigeants, permettra d’augmenter l’aide du Venezuela de façon drastique, et comprendra la coopération, les crédits et l’investissement direct dans les domaines de l’agriculture, la production, le développement industriel, l’énergie et le tourisme entre autres.
Le Venezuela, à travers son accord de coopération avec la Chine, va également ouvrir plusieurs magasins électroménagers en Haïti afin de vendre des produits (réfrigérateurs, radios, panneaux solaires, fours électriques) à des prix réduits et subventionnés à la population. L’accord prévoit de fournir un financement à la population haïtienne pour faciliter l’accès à ces produits.
Cet accord vise aussi la création de coentreprises pour travailler dans les secteurs de l’agriculture, créer des emplois, augmenter la capacité de la production agricole, à travers laquelle Haïti fournira la main d’œuvre et la terre, et le Venezuela la technologie, l’équipement ainsi que le crédit aux agriculteurs. En outre, le Venezuela travaillera également avec des compagnies privées pour les encourager à venir investir en Haïti.
A l’occasion de ce sommet de l’ALBA, les pays membres se sont entendus pour renforcer la coopération avec Haïti par l’intermédiaire d’un « plan spécial » pour Haïti. « Il est de la responsabilité des pays de l’Amérique latine de rester unis pour aider Haïti », a dit le Président Chavez. La coopération accrue entre l’ALBA et Haïti comprendra les investissements, la coopération technique et la formation dans les domaines de la santé, l’éducation, l’énergie, la production agricole et les infrastructures.
Dans le but d’aller de l’avant avec ce plan, il a été convenu que les Ministres des Affaires Etrangères des pays membres de l’ALBA tiennent une séance de travail de deux jours afin d’élaborer un plan de travail détaillé pour cette nouvelle coopération. Cette séance de travail sera organisée dans la ville historique et touristique de Jacmel les 2 et 3 Mars prochains. Haïti recevra cette assistance en préservant son statut de pays observateur au sein de l’ALBA.
Fuente : http://www.avn.info.ve/contenido/ve...
http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article1921&lang=es
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
lundi 6 février 2012
Haïti : Un réseau ambulancier intégré pour assurer les services d'urgence
Le gouvernement haïtien met en place un réseau d'ambulances dans la région de l'Ouest du pays, où se trouve la capitale Port-au-Prince. Le " réseau d'ambulances du département de l'Ouest " est structuré autour de 40 véhicules, dont 35 ont commencé à assurer les services d'urgence à partir du 1er février, informe le secrétaire d'État à la population, Carl Murat Cantave.
Une nouvelle " ligne 116 remplace tous les autres numéros d'urgences ", informe, pour sa part, l'entrepreneur Ralph Sénécal qui sera chargé de l'opérationnalisation du réseau.
Ce numéro d'appel d'urgence facilitera les communications entre les personnes (dans le besoin d'une ambulance) et le réseau.
Le contrôle du réseau est effectué à partir d'un centre de commande, lequel sera placé dans le quartier de Maïs Gâté (périphérie nord de la capitale).
Le centre de commande est constitué d'un sous-centre de communication, d'un dortoir, d'un garage et d'une remise pour les ambulances.
Toutes les ambulances des services publics d'organismes autonomes devront intégrer la chaine ambulancière, prévoient les responsables.
La mise en oeuvre du réseau ambulancier dans l'Ouest devra déboucher progressivement sur la mise en place d'un système ambulancier national et sur l'amélioration progressive des structures sanitaires d'urgence de la capitale, escomptent les responsables du Mspp.
Après l'Ouest, le département de l'Artibonite (Nord), - où une dizaine d'ambulances seraient déjà prêtes à être utilisées - devra être la prochaine étape dans la disponibilité d'un réseau ambulancier national pour la population.
http://www.mediaterre.org/caraibes/actu,20120206051357.html
Une nouvelle " ligne 116 remplace tous les autres numéros d'urgences ", informe, pour sa part, l'entrepreneur Ralph Sénécal qui sera chargé de l'opérationnalisation du réseau.
Ce numéro d'appel d'urgence facilitera les communications entre les personnes (dans le besoin d'une ambulance) et le réseau.
Le contrôle du réseau est effectué à partir d'un centre de commande, lequel sera placé dans le quartier de Maïs Gâté (périphérie nord de la capitale).
Le centre de commande est constitué d'un sous-centre de communication, d'un dortoir, d'un garage et d'une remise pour les ambulances.
Toutes les ambulances des services publics d'organismes autonomes devront intégrer la chaine ambulancière, prévoient les responsables.
La mise en oeuvre du réseau ambulancier dans l'Ouest devra déboucher progressivement sur la mise en place d'un système ambulancier national et sur l'amélioration progressive des structures sanitaires d'urgence de la capitale, escomptent les responsables du Mspp.
Après l'Ouest, le département de l'Artibonite (Nord), - où une dizaine d'ambulances seraient déjà prêtes à être utilisées - devra être la prochaine étape dans la disponibilité d'un réseau ambulancier national pour la population.
http://www.mediaterre.org/caraibes/actu,20120206051357.html
Haiti : Nette diminution de la violence faite aux femmes dans les camps de déplacés
Une nette diminution de la violence faite aux femmes et aux filles est observée dans les camps, selon un rapport d'enquête publié le 2 février par la Plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh). Les organisations qui ont fourni des données pour l'enquête indiquent avoir constaté une nette diminution par rapport aux années antérieures.
La Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa) a enregistré cent sept (107) cas de violence au premier semestre de l'année 2010. Pour le second semestre allant de juillet à décembre de la même année, la Sofa a reçu cent soixante-dix cas en provenance des camps d'hébergement.
Par contre, de janvier à octobre 2011, les cas enregistrés sont de cent un (101). Le Comité des femmes victimes pour les victimes (sigle créole Kofaviv) a enregistré environ six cent (600) cas de violences pour l'année 2010 (mi-janvier à décembre). Il a reçu quatre cent trente-quatre (434) cas de violences pour l'année 2011 (janvier à décembre).
Parmi ces cas, deux cent trente-huit (238) concernent des filles. L'Unité de lutte contre les violences faites aux femmes (Ulcvff) de la Police nationale d'Haïti (Pnh) affirme avoir reçu sept cent vingt-six (726) cas pour la période allant d'avril à décembre de l'année 2010.
Pour l'année 2011, cette entité de la police nationale a enregistré cinq cent vingt et un (521) cas. La situation actuelle contraste avec celle qui prévalait au lendemain du terrible séisme de janvier 2010 lorsque "les femmes et les filles étant considérées comme des catégories vulnérables ont dû faire face à de sérieuses difficultés" indique le rapport.
" L'absence d'électricité dans certaines rues de l'aire métropolitaine, le manque d'intimité dans les camps de fortune surpeuplés et dépourvus de murs d'enceinte, ainsi que les espaces sanitaires sans protection rendent les femmes et les filles particulièrement vulnérables aux violences et au harcèlement sexuel ", precise le responsable de programme observatoire en Droits humains de la POHDH, Djérie Abellard Merisier.
http://www.mediaterre.org/caraibes/actu,20120206053131.html
La Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa) a enregistré cent sept (107) cas de violence au premier semestre de l'année 2010. Pour le second semestre allant de juillet à décembre de la même année, la Sofa a reçu cent soixante-dix cas en provenance des camps d'hébergement.
Par contre, de janvier à octobre 2011, les cas enregistrés sont de cent un (101). Le Comité des femmes victimes pour les victimes (sigle créole Kofaviv) a enregistré environ six cent (600) cas de violences pour l'année 2010 (mi-janvier à décembre). Il a reçu quatre cent trente-quatre (434) cas de violences pour l'année 2011 (janvier à décembre).
Parmi ces cas, deux cent trente-huit (238) concernent des filles. L'Unité de lutte contre les violences faites aux femmes (Ulcvff) de la Police nationale d'Haïti (Pnh) affirme avoir reçu sept cent vingt-six (726) cas pour la période allant d'avril à décembre de l'année 2010.
Pour l'année 2011, cette entité de la police nationale a enregistré cinq cent vingt et un (521) cas. La situation actuelle contraste avec celle qui prévalait au lendemain du terrible séisme de janvier 2010 lorsque "les femmes et les filles étant considérées comme des catégories vulnérables ont dû faire face à de sérieuses difficultés" indique le rapport.
" L'absence d'électricité dans certaines rues de l'aire métropolitaine, le manque d'intimité dans les camps de fortune surpeuplés et dépourvus de murs d'enceinte, ainsi que les espaces sanitaires sans protection rendent les femmes et les filles particulièrement vulnérables aux violences et au harcèlement sexuel ", precise le responsable de programme observatoire en Droits humains de la POHDH, Djérie Abellard Merisier.
http://www.mediaterre.org/caraibes/actu,20120206053131.html
Etonnants voyageurs en Haïti - 4 - Ecrire pour ne pas mourir
Marie Chaudey - publié le 05/02/2012 Quatrième et dernier volet de notre carnet de route en Haïti où notre envoyée spéciale Marie Chaudey a suivi le festival Etonnants Voyageurs, de retour à Port-au-Prince deux ans après le tremblement de terre. Aujourd'hui, leçon de littérature avec l'écrivain Dany Lafferrière. Un carnet de route accompagné des images du photographe Jean-Christian Bourcart.
Dernier jour du festival, avec un passionnant débat le matin sur la manière dont le journaliste et l’écrivain traitent différemment de la réalité du monde. On a envie de citer Dany Lafferrière, quand il confie que la première fois où il a écrit, dans les moments qui ont suivi le séisme, c’était « pour se cacher à l’intérieur des mots, avec l’idée qu’un homme qui est en train d’écrire ne peut pas mourir.
Le séisme n’allait pas m’atteindre puisque je n’étais pas disponible : je l’étais pour la littérature». Et encore : « Le journalisme m’a appris l’art de l’observation, la possibilité d’écouter la rumeur du monde, l’exigence de sortir de la maison contrairement au cliché qui veut que l’écrivain reste enfermé chez lui. J’ai toujours rêvé de pouvoir faire les deux, en retenant la leçon d’Hemingway : écrire avec un côté implacable, une phrase sèche, et puis mettre un petit feu sous la phrase, pour qu’il y ait brusquement un tremblé qui se fasse sous les yeux du lecteur ».
Et clôture en beauté avec une lecture musicale d’Arthur H, accompagné de son musicien Nicolas Repac. Des textes splendides des plus grands poètes de la Caraïbe : Césaire, Glissant, Depestre, servis par la belle voix profonde du chanteur et par la musique singulière de son complice, à la guitare ou à la flûte à harmonique – un fabuleux instrument en céramique dont le musicien parvient à extraire les sons les plus étranges. Instants de réelle émotion à la fin du spectacle quand Arthur H a remercié le public en créole, et dit tout son bonheur d’avoir partagé la ferveur et la passion qui ont animé les rencontres du festival, de bout en bout.
http://www.lavie.fr/culture/livres/etonnants-voyageurs-en-haiti-4-ecrire-pour-ne-pas-mourir-05-02-2012-23853_30.php
Dernier jour du festival, avec un passionnant débat le matin sur la manière dont le journaliste et l’écrivain traitent différemment de la réalité du monde. On a envie de citer Dany Lafferrière, quand il confie que la première fois où il a écrit, dans les moments qui ont suivi le séisme, c’était « pour se cacher à l’intérieur des mots, avec l’idée qu’un homme qui est en train d’écrire ne peut pas mourir.
Le séisme n’allait pas m’atteindre puisque je n’étais pas disponible : je l’étais pour la littérature». Et encore : « Le journalisme m’a appris l’art de l’observation, la possibilité d’écouter la rumeur du monde, l’exigence de sortir de la maison contrairement au cliché qui veut que l’écrivain reste enfermé chez lui. J’ai toujours rêvé de pouvoir faire les deux, en retenant la leçon d’Hemingway : écrire avec un côté implacable, une phrase sèche, et puis mettre un petit feu sous la phrase, pour qu’il y ait brusquement un tremblé qui se fasse sous les yeux du lecteur ».
Et clôture en beauté avec une lecture musicale d’Arthur H, accompagné de son musicien Nicolas Repac. Des textes splendides des plus grands poètes de la Caraïbe : Césaire, Glissant, Depestre, servis par la belle voix profonde du chanteur et par la musique singulière de son complice, à la guitare ou à la flûte à harmonique – un fabuleux instrument en céramique dont le musicien parvient à extraire les sons les plus étranges. Instants de réelle émotion à la fin du spectacle quand Arthur H a remercié le public en créole, et dit tout son bonheur d’avoir partagé la ferveur et la passion qui ont animé les rencontres du festival, de bout en bout.
http://www.lavie.fr/culture/livres/etonnants-voyageurs-en-haiti-4-ecrire-pour-ne-pas-mourir-05-02-2012-23853_30.php
Haiti / Carnaval : Jacmel, 4e dimanche pré-carnavalesque : entre couleurs et déguisement
Par Sylvestre Fils Dorcilus Ce dimanche 5 février ramène le 4e dimanche pré-carnavalesque en Haiti, et, à Jacmel, en prélude à sa traditionnelle « carnaval national », fixé au 12 février, autour du thème : « Kilti nou se nanm nou. »
À une semaine des festivités du carnaval de Jacmel, les responsables de l’Administration communale de Jacmel et de la Délégation départementale du Sud’Est présentent, à la population jacmélienne, les reines qui vont-être défilées dans le carnaval national.
Par ailleurs, à l’approche de la plus grande manifestation socioculturelle, les ouvriers s’activent à finaliser, à travers les rues principales réservées pour le parcours, les préparatifs : stands, masques, décorations, couleurs, déguisements...
« Nous devons finir avec les travaux avant dimanche et nous ferons de notre mieux pour respecter le délai », indique un ébéniste.
Comme chaque dimanche, des milliers de fêtards défilent aux côtés des dizaines de groupes masqués, des bandes à pieds, des groupes sonores.
À l’initiative du sénateur Joseph Lambert (Inite/Sud’Est), dont le mandat arrive à terme en mai 2012, des dizaines de groupes masqués, de bandes à pieds, de groupes sonores ont défilé, vendredi soir et samedi, à Bréman, une localité de Jacmel, à l’occasion de la 1ère édition de « Festi Bréman naval ».
Des officiels du gouvernement, entre autres le premier ministre Garry Conille, des parlementaires du Sud’Est, en particulier, ont assisté au lancement de cette édition de Festi Bréman naval.
Le gouvernement, à travers le ministère de la Culture et de la Communication, a décaissé cinq millions de gourdes pour l’organisation du carnaval national de cette ville et les trois jours gras les 19, 20, et 21 Février.
Depuis l’année 1992, les artisans de Jacmel constituent l’essence, le fondement même du carnaval haïtien.
Source:bonzouti.com
http://bonzouti.com/actualite/actualite-No1180-Haiti-Carnaval-Jacmel-4e-dimanche-pre-carnavalesque-entre-couleurs-et-deguisement.html
À une semaine des festivités du carnaval de Jacmel, les responsables de l’Administration communale de Jacmel et de la Délégation départementale du Sud’Est présentent, à la population jacmélienne, les reines qui vont-être défilées dans le carnaval national.
Par ailleurs, à l’approche de la plus grande manifestation socioculturelle, les ouvriers s’activent à finaliser, à travers les rues principales réservées pour le parcours, les préparatifs : stands, masques, décorations, couleurs, déguisements...
« Nous devons finir avec les travaux avant dimanche et nous ferons de notre mieux pour respecter le délai », indique un ébéniste.
Comme chaque dimanche, des milliers de fêtards défilent aux côtés des dizaines de groupes masqués, des bandes à pieds, des groupes sonores.
À l’initiative du sénateur Joseph Lambert (Inite/Sud’Est), dont le mandat arrive à terme en mai 2012, des dizaines de groupes masqués, de bandes à pieds, de groupes sonores ont défilé, vendredi soir et samedi, à Bréman, une localité de Jacmel, à l’occasion de la 1ère édition de « Festi Bréman naval ».
Des officiels du gouvernement, entre autres le premier ministre Garry Conille, des parlementaires du Sud’Est, en particulier, ont assisté au lancement de cette édition de Festi Bréman naval.
Le gouvernement, à travers le ministère de la Culture et de la Communication, a décaissé cinq millions de gourdes pour l’organisation du carnaval national de cette ville et les trois jours gras les 19, 20, et 21 Février.
Depuis l’année 1992, les artisans de Jacmel constituent l’essence, le fondement même du carnaval haïtien.
Source:bonzouti.com
http://bonzouti.com/actualite/actualite-No1180-Haiti-Carnaval-Jacmel-4e-dimanche-pre-carnavalesque-entre-couleurs-et-deguisement.html
CARNET DE ROUTE: Etonnants voyageurs en Haïti - 3e étape - Graines d'espoir
Marie Chaudey - publié le 04/02/2012 Notre envoyée spéciale Marie Chaudey nous livre le troisième volet de son carnet de route en Haïti, au coeur de cet événement culturel qui, deux ans après le tremblement de terre, apporte sa pierre à la reconstruction tant attendue. Un carnet de route accompagné des images du photographe Jean-Christian Bourcart.
Aujourd’hui, échappée belle vers la montagne au Nord-Est de Port-au-Prince, en compagnie de la romancière Yanick Lahens. Végétation luxuriante et petite brise fraîche : on a vite fait d’oublier la congestion assourdissante du centre-ville. La route grimpe de village en village, Laboule, Thomassin, Kenscoff, marchés animés aux étals de fruits mûrs qui mettent l’eau à la bouche, chevreaux entravés aux ridelles des camionnettes. Au-delà de 1000 mètres, la vue est splendide sur la baie de Port-au-Prince, tout autant que sur les pentes abruptes et sculptées de cultures en terrasse des mornes environnantes. Nous roulons bientôt au milieu des pins, loin des clichés d’Haïti la miséreuse. C’est l’une des raisons pour lesquelles Yanick Lahens a tenu à nous amener dans ces parages. Mais aussi parce que deux étudiants de son association de formation audio-visuelle réalisent ici un documentaire. Leur lieu de tournage est un périmètre escarpé planté de serres flambant neuves, dans une zone où l’on cultive traditionnellement des fleurs. Ici, à 1600 mètres, une association de jeunes producteurs de chrysanthèmes, œillets et glaïeuls s’est développée avec le concours de l’USaid. L’idée de Yanick Lahens en amenant ses stagiaires filmer d’autres jeunes ici ?Montrer des initiatives en milieu populaire qui marchent. Le documentaire sera ensuite projeté dans des écoles à Port-au-Prince. Une manière de jeter des ponts entre des univers qui s’ignorent. Sans oublier de répondre au besoin crucial de formation, credo de l’écrivaine engagée dont vous suivrez l’itinéraire littéraire et citoyen d’ici quelques jours dans les pages de La Vie.
Descente
Sur le chemin du retour, Yanick Lahens écoute la radio plein pot : le pays est en pleine crise politique après un accès d’autoritarisme du président Martelly, l’ex-chanteur à succès qui est en train de se dévoiler petit à petit comme un virulent populiste de droite. Son sourire ultrabrite est omniprésent dans les rues de la capitale haïtienne, affiché sur des panneaux qui vantent ses bons résultats – il aurait ainsi remis 900 000 élèves sur les bancs de l’école. Une bonne part d’intox, selon notre écrivaine, qui ne peut s’empêcher de rappeler avec malice le titre d’un des tubes du crooner quand il chantait encore sous le nom de Sweet Micky : « Bandit légal »… Sans commentaire
Sous la tôle, la culture
Nous avons très vite retrouvé les encombrements, le camp de tentes du Champ de mars, les tas de gravats dans le bas de la ville. A deux pas du stade, dans un quartier très populaire nommé « bas peudechose » (sic), nous découvrons un modeste centre culturel au toit de tôle mais tenu par des jeunes gens, comédiens, chanteurs, musiciens, qui en veulent. Yanick Lahens finance ici une bibliothèque. Ses protégés nous ont préparé un vrai spectacle : un texte de Césaire au rythme fiévreux du tam-tam. Impeccable.
Poésie à La Fokal
La scène est ce soir partagée par deux grands pros : le comédien français François Marthouret et l’artiste haïtienne Magali Comeau-Denis. Bel hommage rendu à deux poètes majeurs d’Haïti : René Philoctète, disparu en 1992 – « et sans façon, j’ai mis mon cœur à partager comme un gâteau » … Et le toujours bien vivant Georges Castera : « Je t’écris pour t’apprendre/ que j’ai longtemps parlé avec les poings/serrés/pour ne pas crier avec/l’horizon qui fait naufrage ». Pour prolonger la magie du moment, on goûtera aux deux recueils publiés chez Actes sud : « Poèmes des îles qui marchent » de René Philoctète ; et « L'encre est ma demeure » de Georges Castera, des anthologies établies et préfacées par Lyonel Trouillot.
http://www.lavie.fr/culture/livres/etonnants-voyageurs-en-haiti-3e-etape-l-echappee-belle-04-02-2012-23847_30.php
Aujourd’hui, échappée belle vers la montagne au Nord-Est de Port-au-Prince, en compagnie de la romancière Yanick Lahens. Végétation luxuriante et petite brise fraîche : on a vite fait d’oublier la congestion assourdissante du centre-ville. La route grimpe de village en village, Laboule, Thomassin, Kenscoff, marchés animés aux étals de fruits mûrs qui mettent l’eau à la bouche, chevreaux entravés aux ridelles des camionnettes. Au-delà de 1000 mètres, la vue est splendide sur la baie de Port-au-Prince, tout autant que sur les pentes abruptes et sculptées de cultures en terrasse des mornes environnantes. Nous roulons bientôt au milieu des pins, loin des clichés d’Haïti la miséreuse. C’est l’une des raisons pour lesquelles Yanick Lahens a tenu à nous amener dans ces parages. Mais aussi parce que deux étudiants de son association de formation audio-visuelle réalisent ici un documentaire. Leur lieu de tournage est un périmètre escarpé planté de serres flambant neuves, dans une zone où l’on cultive traditionnellement des fleurs. Ici, à 1600 mètres, une association de jeunes producteurs de chrysanthèmes, œillets et glaïeuls s’est développée avec le concours de l’USaid. L’idée de Yanick Lahens en amenant ses stagiaires filmer d’autres jeunes ici ?Montrer des initiatives en milieu populaire qui marchent. Le documentaire sera ensuite projeté dans des écoles à Port-au-Prince. Une manière de jeter des ponts entre des univers qui s’ignorent. Sans oublier de répondre au besoin crucial de formation, credo de l’écrivaine engagée dont vous suivrez l’itinéraire littéraire et citoyen d’ici quelques jours dans les pages de La Vie.
Descente
Sur le chemin du retour, Yanick Lahens écoute la radio plein pot : le pays est en pleine crise politique après un accès d’autoritarisme du président Martelly, l’ex-chanteur à succès qui est en train de se dévoiler petit à petit comme un virulent populiste de droite. Son sourire ultrabrite est omniprésent dans les rues de la capitale haïtienne, affiché sur des panneaux qui vantent ses bons résultats – il aurait ainsi remis 900 000 élèves sur les bancs de l’école. Une bonne part d’intox, selon notre écrivaine, qui ne peut s’empêcher de rappeler avec malice le titre d’un des tubes du crooner quand il chantait encore sous le nom de Sweet Micky : « Bandit légal »… Sans commentaire
Sous la tôle, la culture
Nous avons très vite retrouvé les encombrements, le camp de tentes du Champ de mars, les tas de gravats dans le bas de la ville. A deux pas du stade, dans un quartier très populaire nommé « bas peudechose » (sic), nous découvrons un modeste centre culturel au toit de tôle mais tenu par des jeunes gens, comédiens, chanteurs, musiciens, qui en veulent. Yanick Lahens finance ici une bibliothèque. Ses protégés nous ont préparé un vrai spectacle : un texte de Césaire au rythme fiévreux du tam-tam. Impeccable.
Poésie à La Fokal
La scène est ce soir partagée par deux grands pros : le comédien français François Marthouret et l’artiste haïtienne Magali Comeau-Denis. Bel hommage rendu à deux poètes majeurs d’Haïti : René Philoctète, disparu en 1992 – « et sans façon, j’ai mis mon cœur à partager comme un gâteau » … Et le toujours bien vivant Georges Castera : « Je t’écris pour t’apprendre/ que j’ai longtemps parlé avec les poings/serrés/pour ne pas crier avec/l’horizon qui fait naufrage ». Pour prolonger la magie du moment, on goûtera aux deux recueils publiés chez Actes sud : « Poèmes des îles qui marchent » de René Philoctète ; et « L'encre est ma demeure » de Georges Castera, des anthologies établies et préfacées par Lyonel Trouillot.
http://www.lavie.fr/culture/livres/etonnants-voyageurs-en-haiti-3e-etape-l-echappee-belle-04-02-2012-23847_30.php
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