Drawing from a trove of 1,918 Haiti-related diplomatic cables obtained by the transparency-advocacy group WikiLeaks, The Nation is collaborating with the Haitian weekly newspaper Haïti Liberté on a series of groundbreaking articles about US and UN policy toward the Caribbean nation.
We Recommend.WikiLeaks Haiti: Let Them Live on $3/Day (Foreign Policy, Sweatshops, World)
The US Embassy aided Levi’s, Hanes contractors in their fight against an increase in Haiti’s minimum wage.
Dan Coughlin
WikiLeaks Haiti: The PetroCaribe Files (Foreign Policy, World)
The fight Big Oil lost in Haiti (for now).Dan Coughlin and Kim Ives
On Background: From WikiLeaks to WikiHaiti (Media, World)
Now that WikiLeaks is collaborating with media organizations across the globe, a huge trove of previously-unpublished State Department cables are coming to light.
Greg Mitchell.Related Content.Haitian Lament: Killing Me Softly
A Foreign Policy for the Common Citizen
WikiLeaks Haiti: The PetroCaribe Files
The Editors
@kennarh 12 sec .Haïti Liberté, published largely in French and Creole, is working with WikiLeaks to release and analyze the Haiti-related cables, which will be featured in a series of English-language Nation pieces, written by a variety of freelance journalists with extensive experience in Haiti and posted each Wednesday for several weeks.
The cables from US Embassies around the world cover an almost seven-year period, from April 17, 2003—ten months before the February 29, 2004, coup d’état that ousted President Jean-Bertrand Aristide—to February 28, 2010, just after the January 12 earthquake that devastated the capital, Port-au-Prince, and surrounding cities. They range from “Secret” and “Confidential” classifications to “Unclassified.” Cables of the latter classification are not public, and many are marked “For Official Use Only” or “Sensitive.”
The cables that form the basis of the articles in this series are being published in their entirety on the WikiLeaks site. However, in some cases, names will be redacted for safety reasons.
While not revealing any intelligence or military operations, and not comprising a complete set of all Port-au-Prince Embassy communiqués, the cables offer a penetrating look into US strategies and maneuvering in Haiti during the brutal coup years (2004–2006) and the period after President René Préval’s election (2006–2010). We see Washington’s obsession with keeping Aristide out of Haiti and the hemisphere; the microscope it trained on rebellious neighborhoods like Bel Air and Cité Soleil; and its tight supervision of Haiti’s police and of the United Nations’ 9,000-man military occupation known as the UN Stabilization Mission in Haiti (MINUSTAH).
Embassy officials offer candid assessments of other ambassadors and of Haitian politicians, UN officials, and other public figures. Sometimes their analysis is illuminating; more often, their assessments range from arrogant, pedantic or self-serving to false, tendentious or just plain ridiculous.
What emerges is an extraordinary portrait of Washington’s aggressive management of Latin America’s first sovereign nation—and its bare-knuckled tactics on behalf of US corporate interests there. But the cables also show how Washington’s designs are met with fierce resistance from the Haitian people. And they reveal how Haiti is a key arena for North-South struggle and East-West intrigue. Washington squares off against Caracas and Havana, particularly over oil, while Beijing and Taipei engage in fierce diplomatic arm-wrestling that threatens to derail the UN military mission in Haiti.
This release is part of the latest phase of WikiLeaks activity. Originally, WikiLeaks distributed the 251,287 leaked US Embassy cables and the Afghan war logs it obtained last year by providing them to large Western newspapers like the New York Times and the Guardian and the German magazine Der Spiegel. Since late December, WikiLeaks has selected media outlets in other countries—well over fifty now—and provided them with the US Embassy cables relevant to their country or region. Where they have been published, these disclosures have almost invariably generated major headlines, but typically they have received scant attention in the United States.
By partnering with Haïti Liberté, and placing the cables in context for a US audience, The Nation hopes to heighten the impact of the Haiti releases in the United States and internationally—and to advance the WikiLeaks mission of transparency in government that we regard as critical to democracy.
The PetroCaribe Files: The fight Big Oil lost in Haiti (for now).
Let Them Live on $3/Day: The US Embassy aided Levi’s, Hanes contractors in their fight against an increase in Haiti’s minimum wage.
On Background: From WikiLeaks to WikiHaiti: Now that WikiLeaks is collaborating with media organizations across the globe, a huge trove of previously-unpublished State Department cables are coming to light.
http://www.thenation.com/article/161009/wikihaiti-nation-partners-haiti-liberte-release-secret-haiti-cables
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 1 juin 2011
Près de 2 000 câbles de WikiLeaks concernant Haïti vont être rendus publics
P-au-P., 31 mai 2011 [AlterPresse] --- L’hebdomadaire Haïti Liberté, qui parait aux États-Unis, annonce la publication d’une série d’articles tirés de 1.918 câbles diplomatiques secrets à propos d’Haïti, provenant d’ambassades des États-Unis à travers le monde. Ces documents été obtenus par le groupe de défense de la transparence, WikiLeaks, et mis à la disposition d’Haïti Liberté, indique la direction de cette publication dans une transmise à AlterPresse.
Ces câbles couvrent une période de près de sept ans, du 17 avril 2003 au 28 février 2010, juste après le tremblement de terre du 12 janvier. Ils sont classifiés “Secret”, “Confidentiel”, “Non classifié”.
« Nous y voyons l’obsession de Washington à vouloir maintenir (l’ancien président Jean Bertrand) Aristide hors d’Haïti et de l’hémisphère, sa fixation sur les bidonvilles en révolte tels que Cité Soleil et Bel Air, et son étroite supervision de la direction de la police haïtienne, de la sélection des agents, et des 9000 membres de la force d’occupation des Nations unies (MINUSTAH) », indique la note.
Le premier article, que publie cette semaine Haiti Liberté, « examine comment Washington et les compagnies pétrolières des États-Unis ont cherché à saboter la mise en œuvre de l’accord pétrolier PetroCaribe entre le Venezuela et Haïti », annonce l’hebdomadaire.
« Les prochains articles montreront comment Washington a soutenu les propriétaires des industries d’assemblage contre la hausse du salaire minimum et leur militarisation de l’aide à Haïti après le tremblement de terre en 2010 », ajoute-t-il.
En novembre 2010, après avoir commencé à rendre publics les 251.287 câbles obtenus en provenance d’ambassades des États-Unis en les remettant à des quotidiens à grand tirage tels que le New York Times, The Guardian et Der Spiegel, WikiLeaks a choisi, à présent, des médias de plusieurs autres pays à qui confier les câbles concernant leur pays respectif. [gp apr 31/05/2011 17 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11102
Ces câbles couvrent une période de près de sept ans, du 17 avril 2003 au 28 février 2010, juste après le tremblement de terre du 12 janvier. Ils sont classifiés “Secret”, “Confidentiel”, “Non classifié”.
« Nous y voyons l’obsession de Washington à vouloir maintenir (l’ancien président Jean Bertrand) Aristide hors d’Haïti et de l’hémisphère, sa fixation sur les bidonvilles en révolte tels que Cité Soleil et Bel Air, et son étroite supervision de la direction de la police haïtienne, de la sélection des agents, et des 9000 membres de la force d’occupation des Nations unies (MINUSTAH) », indique la note.
Le premier article, que publie cette semaine Haiti Liberté, « examine comment Washington et les compagnies pétrolières des États-Unis ont cherché à saboter la mise en œuvre de l’accord pétrolier PetroCaribe entre le Venezuela et Haïti », annonce l’hebdomadaire.
« Les prochains articles montreront comment Washington a soutenu les propriétaires des industries d’assemblage contre la hausse du salaire minimum et leur militarisation de l’aide à Haïti après le tremblement de terre en 2010 », ajoute-t-il.
En novembre 2010, après avoir commencé à rendre publics les 251.287 câbles obtenus en provenance d’ambassades des États-Unis en les remettant à des quotidiens à grand tirage tels que le New York Times, The Guardian et Der Spiegel, WikiLeaks a choisi, à présent, des médias de plusieurs autres pays à qui confier les câbles concernant leur pays respectif. [gp apr 31/05/2011 17 :00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11102
Haïti-Duvalier : A quoi sert l’ordonnance de mise en résidence surveillée de l’ancien dictateur ?
P-au-P, 31 mai 2011[AlterPresse] --- Me Reynold Georges, un des avocats de l’ancien président dictateur haïtien Jean Claude Duvalier, qualifie de « stérile » l’ordonnance de mise en résidence surveillée prise à l’encontre de son client par la justice haïtienne. « Le président a été (récemment) à Thomassique (Est) pour baptiser un mariage, il a dormi à Mirebalais, il va à la plage et mange la viande de chèvre boucanée », déclare Me Georges à AlterPresse pour montrer la nullité de l’acte produit par le juge d’instruction Carves Jean, en charge de l’enquête sur Duvalier pour crimes contre l’humanité.
Le dictateur a reçu en mars dernier cette assignation à résidence limitant ses déplacements à la capitale, Port-au-Prince, ainsi que ses possibilités de recevoir chez lui.
« Je fais ce que la loi demande, j’ai suspendu l’ordonnance par un acte d’appel et tout est calme », ajoute-t-il.
Des victimes de la dictature duvaliériste, qui va de 1957 à 1986 (soit 1957-1971 François Duvalier / père, 1971-1986 Jean Claude Duvalier / fils) ont porté plaintes par devant la justice haïtienne contre l’ancien tyran pour crimes contre l’humanité.
La Commission Interaméricaine des Droits de l’homme a enjoint les responsables haïtiens de prendre toutes les dispositions pour que la justice puisse se prononcer sur le cas Duvalier.
« La République d’Haïti, en sa qualité d’État membre de la Convention américaine, a l’obligation internationale d’enquêter sur les graves violations des droits humains commises sous le régime de Jean-Claude Duvalier et, s’il y a lieu, d’en punir les auteurs », indique la déclaration de la CIDH. [rh gp apr 31 /05/2011 12 :55]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11101
Le dictateur a reçu en mars dernier cette assignation à résidence limitant ses déplacements à la capitale, Port-au-Prince, ainsi que ses possibilités de recevoir chez lui.
« Je fais ce que la loi demande, j’ai suspendu l’ordonnance par un acte d’appel et tout est calme », ajoute-t-il.
Des victimes de la dictature duvaliériste, qui va de 1957 à 1986 (soit 1957-1971 François Duvalier / père, 1971-1986 Jean Claude Duvalier / fils) ont porté plaintes par devant la justice haïtienne contre l’ancien tyran pour crimes contre l’humanité.
La Commission Interaméricaine des Droits de l’homme a enjoint les responsables haïtiens de prendre toutes les dispositions pour que la justice puisse se prononcer sur le cas Duvalier.
« La République d’Haïti, en sa qualité d’État membre de la Convention américaine, a l’obligation internationale d’enquêter sur les graves violations des droits humains commises sous le régime de Jean-Claude Duvalier et, s’il y a lieu, d’en punir les auteurs », indique la déclaration de la CIDH. [rh gp apr 31 /05/2011 12 :55]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11101
Haïti-Rép. Dominicaine/Choléra : Résurgence de l’épidémie sur l’Ile
P-au-P, 01er juin 2011 [AlterPresse] --- Les autorités sanitaires de la République d’Haïti et de la République Dominicaine font état de la résurgence de l’épidémie de choléra dans certaines parties des deux pays, au moment où ll’ile fait face à une saison pluvieuse doublée de la période cyclonique. Des poussées reprennent dans plusieurs régions du pays, notamment à Carrefour (périphérie sud de la capitale), où les autorités sanitaires confirment 10 morts alors que d’autres sources faisaient état de plusieurs dizaines.
Le Docteur Gabriel Timothée, directeur général du ministère haïtien de la santé publique, affirme que cette situation est liée à 3 facteurs : la saison pluvieuse, la saison des mangues et la fermeture de plusieurs centres de traitement de choléra (Ctc).
La pluie favorise la contamination des rivières avec les déversements de déchets, ajoute Timothée.
Le ministère annonce des mesures comme la réouverture des Ctc, la distribution de chlore dans tout le pays et la réactivation du centre d’appel *300, en vue de la réduction du nombre de victimes.
Selon le bilan officiel actualisé en mai dernier, l’épidémie - qui sévit dans le pays depuis octobre 2010 - a déjà fait plus de 5,200 morts, tandis que plus de 302,000 personnes ont été contaminées.
Le ministre dominicain de la santé publique, Bautista Rojas Gomez, a également annoncé des mesures drastiques, dont l’ouverture de nouveaux laboratoires pour les tests de choléra, en vue de freiner l’épidémie.
Le président de l’Association médicale dominicaine, le Docteur Senen Caba, qui juge très grave la situation, estime que plus de 5 mille personnes sont contaminées sur le territoire voisin d’Haïti.
Jusqu’à présent, les autorités ont confirmé 23 décès et 1,288 personnes contaminées.
La carte de la maladie indique que les régions de Santiago (Nord), Santo Domingo (la capitale) et Elías Piña (Sud), sont les plus touchées depuis l’identification du premier cas en novembre 2010. [mm gp apr 01/06/2011 11:00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11106
Le Docteur Gabriel Timothée, directeur général du ministère haïtien de la santé publique, affirme que cette situation est liée à 3 facteurs : la saison pluvieuse, la saison des mangues et la fermeture de plusieurs centres de traitement de choléra (Ctc).
La pluie favorise la contamination des rivières avec les déversements de déchets, ajoute Timothée.
Le ministère annonce des mesures comme la réouverture des Ctc, la distribution de chlore dans tout le pays et la réactivation du centre d’appel *300, en vue de la réduction du nombre de victimes.
Selon le bilan officiel actualisé en mai dernier, l’épidémie - qui sévit dans le pays depuis octobre 2010 - a déjà fait plus de 5,200 morts, tandis que plus de 302,000 personnes ont été contaminées.
Le ministre dominicain de la santé publique, Bautista Rojas Gomez, a également annoncé des mesures drastiques, dont l’ouverture de nouveaux laboratoires pour les tests de choléra, en vue de freiner l’épidémie.
Le président de l’Association médicale dominicaine, le Docteur Senen Caba, qui juge très grave la situation, estime que plus de 5 mille personnes sont contaminées sur le territoire voisin d’Haïti.
Jusqu’à présent, les autorités ont confirmé 23 décès et 1,288 personnes contaminées.
La carte de la maladie indique que les régions de Santiago (Nord), Santo Domingo (la capitale) et Elías Piña (Sud), sont les plus touchées depuis l’identification du premier cas en novembre 2010. [mm gp apr 01/06/2011 11:00]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article11106
Séisme haïtien: bilan remis en question et reconstruction
Publié le 01 juin 2011
Anabelle Nicoud, La Presse
Un rapport commandé par l'Agence américaine d'aide au développement (USaid) met en doute le bilan officiel du séisme du 12 janvier 2010 à Haïti. Le nombre de victimes serait plutôt de 46 000 à 85 000 personnes, et non de 200 000 à 250 000, comme le soutiennent les autorités haïtiennes. S'il était confirmé, ce nouveau bilan pourrait avoir un impact majeur sur la reconstruction du pays, un an et demi après le tremblement de terre.
Réalisé d'après le travail de terrain d'une firme externe, le rapport, qui n'est pas définitif, contient toutefois quelques «incohérences» qui font l'objet d'un examen, a précisé le département d'État à l'AFP. USaid a pour sa part précisé que le document ne vise pas à refaire le bilan des victimes, mais plutôt à évaluer l'efficacité du déblaiement.
De leur côté, les autorités haïtiennes ont refusé de commenter ce bilan. «J'attends une version officielle de ce rapport. J'ai l'impression que c'est un brouillon qui est cité. Est-ce que c'est officiel? Est-ce que ça a été présenté au gouvernement? Il manque des informations», a dit hier le consul d'Haïti à Montréal, Pierre-Richard Casimir. Chose certaine, selon M. Casimir, les besoins pour la reconstruction sont encore criants, et la tâche du nouveau gouvernement est gigantesque. «On s'attend à une nouvelle dynamique avec le nouveau gouvernement», dit-il, optimiste.
L'aide internationale remise en question?
Évaluations structurelles et déblaiement des débris dans les quartiers d'Haïti touchés par le séisme, le rapport, s'il confirmait ces données, pourrait avoir des conséquences importantes sur l'aide à la reconstruction du pays, croient certains observateurs. La communauté internationale avait promis près de 11 milliards de dollars. «La malice populaire croit qu'on minimise le nombre de victimes pour réduire l'engagement international, observe Pierre Emmanuel, rédacteur en chef de la station CPAM, la radio haïtienne de Montréal. C'est tiré par les cheveux. L'ampleur des destructions matérielles ne saurait être remise en question.»
Près de 700 000 personnes vivent toujours dans des situations d'urgence, selon la Croix-Rouge canadienne. La reconstruction avance petit à petit. «L'an dernier, on parlait de 1,2 à 1,6 million de personnes dans des situations d'urgence. Une partie d'entre elles ont pu se reloger. Mais l'un des grands défis (du nouveau gouvernement) va être de régler les enjeux liés aux terres, au cadastre. Ça va être de trouver des solutions immédiates, rapides, mais qui soient quand même décentes», dit Jean-Philippe Tizi, directeur des opérations pour Haïti de la Croix-Rouge canadienne.
Des camps d'urgence difficiles à démanteler
Le rapport met aussi en doute les derniers chiffres de l'ONU sur le nombre de personnes qui vivent dans la rue, estimé à 630 000. Selon le rapport, la réalité serait plutôt de 5 à 10% de ce chiffre. Les camps d'urgence ont eu un effet pervers. En offrant des services (eau courante, électricité) à une population qui n'y avait pas accès avant le tremblement de terre, les camps se pérennisent.
«Plusieurs personnes vivent dans les camps même si elles peuvent en sortir, dit Andréanne Martel, chercheuse à l'Observatoire sur les missions de paix et opérations humanitaires de la chaire Raoul-Dandurand. Il y a une économie du camp qui se met en place, une communauté et un espace politique qui se recrée. Les ONG ne sont pas habituées à une crise urbaine comme celle-là. Ça va être difficile à briser.»
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201106/01/01-4404808-seisme-haitien-bilan-remis-en-question-et-reconstruction.php
Anabelle Nicoud, La Presse
Un rapport commandé par l'Agence américaine d'aide au développement (USaid) met en doute le bilan officiel du séisme du 12 janvier 2010 à Haïti. Le nombre de victimes serait plutôt de 46 000 à 85 000 personnes, et non de 200 000 à 250 000, comme le soutiennent les autorités haïtiennes. S'il était confirmé, ce nouveau bilan pourrait avoir un impact majeur sur la reconstruction du pays, un an et demi après le tremblement de terre.
Réalisé d'après le travail de terrain d'une firme externe, le rapport, qui n'est pas définitif, contient toutefois quelques «incohérences» qui font l'objet d'un examen, a précisé le département d'État à l'AFP. USaid a pour sa part précisé que le document ne vise pas à refaire le bilan des victimes, mais plutôt à évaluer l'efficacité du déblaiement.
De leur côté, les autorités haïtiennes ont refusé de commenter ce bilan. «J'attends une version officielle de ce rapport. J'ai l'impression que c'est un brouillon qui est cité. Est-ce que c'est officiel? Est-ce que ça a été présenté au gouvernement? Il manque des informations», a dit hier le consul d'Haïti à Montréal, Pierre-Richard Casimir. Chose certaine, selon M. Casimir, les besoins pour la reconstruction sont encore criants, et la tâche du nouveau gouvernement est gigantesque. «On s'attend à une nouvelle dynamique avec le nouveau gouvernement», dit-il, optimiste.
L'aide internationale remise en question?
Évaluations structurelles et déblaiement des débris dans les quartiers d'Haïti touchés par le séisme, le rapport, s'il confirmait ces données, pourrait avoir des conséquences importantes sur l'aide à la reconstruction du pays, croient certains observateurs. La communauté internationale avait promis près de 11 milliards de dollars. «La malice populaire croit qu'on minimise le nombre de victimes pour réduire l'engagement international, observe Pierre Emmanuel, rédacteur en chef de la station CPAM, la radio haïtienne de Montréal. C'est tiré par les cheveux. L'ampleur des destructions matérielles ne saurait être remise en question.»
Près de 700 000 personnes vivent toujours dans des situations d'urgence, selon la Croix-Rouge canadienne. La reconstruction avance petit à petit. «L'an dernier, on parlait de 1,2 à 1,6 million de personnes dans des situations d'urgence. Une partie d'entre elles ont pu se reloger. Mais l'un des grands défis (du nouveau gouvernement) va être de régler les enjeux liés aux terres, au cadastre. Ça va être de trouver des solutions immédiates, rapides, mais qui soient quand même décentes», dit Jean-Philippe Tizi, directeur des opérations pour Haïti de la Croix-Rouge canadienne.
Des camps d'urgence difficiles à démanteler
Le rapport met aussi en doute les derniers chiffres de l'ONU sur le nombre de personnes qui vivent dans la rue, estimé à 630 000. Selon le rapport, la réalité serait plutôt de 5 à 10% de ce chiffre. Les camps d'urgence ont eu un effet pervers. En offrant des services (eau courante, électricité) à une population qui n'y avait pas accès avant le tremblement de terre, les camps se pérennisent.
«Plusieurs personnes vivent dans les camps même si elles peuvent en sortir, dit Andréanne Martel, chercheuse à l'Observatoire sur les missions de paix et opérations humanitaires de la chaire Raoul-Dandurand. Il y a une économie du camp qui se met en place, une communauté et un espace politique qui se recrée. Les ONG ne sont pas habituées à une crise urbaine comme celle-là. Ça va être difficile à briser.»
http://www.cyberpresse.ca/international/amerique-latine/201106/01/01-4404808-seisme-haitien-bilan-remis-en-question-et-reconstruction.php
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