66 candidats de le Plateforme Alternative ont décidé d'ignorer le mot d'ordre de boycott du directoire de ce regroupement de l'opposition. Le directoire de l'Alternative, composé des dirigeants de la Fusion, de l'OPL et KID, maintiennent leur mot d'ordre de boycott en raison du manque de crédibilité des conseillers électoraux. Seuls 15 candidats, dont des membres du directoire de l'Alternative, Anick François Joseph, Andrice Riché et Serge Gilles, entendent respecter le mot d'ordre.
Face au refus du directoire, les candidats ont mis en place un bureau de coordination, chargé d'assurer la réalisation des différentes étapes du processus.
L'ex député de la 45 eme et de la 46 eme législature, Gary Guiteau, coordonnateur du Bureau, révèle que les multiples rencontres avec le directoire de l'Alternative n'ont pas permis d'harmoniser les points de vue. Il soutient que les candidats veulent prendre part aux joutes parce qu'ils sont en mesure de remporter les élections dans leurs régions.
Les candidats de l'Alternative sont pratiquement livrés à eux-mêmes. Le député Guiteau espère qu'il y aura avant la publication des résultats une entente entre les candidats et le directoire.
Toutefois les candidats de l'Alternative promettent de poursuivre la lutte afin de rendre le processus électoral plus crédible. Les élections sont un passage obligé, martèle M. Guiteau pour qui l'élection d'un parlement légitime est une condition du développement économique d'Haïti.
Interrogé sur le retard de ces candidats dans la course électorale, Gary Guyteau révèle que certains candidats avaient déjà lancé leur campagne.
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18309
Commentaires:
Ils ont compris queles absents auront définitvement ort, ces parlementaires dont la seul profession est d'être politicien. En Haïti de toutes les façons il y a trois pourvoyeurs d'argents et garatisseurs de survie: le marché de la drogue, le gouvernement et les ONGs.
René Preval, comme l'un des génies de la politique haïtienne de ces dernières années, le savait. Ainsi n'a-t-ilpas bougé un droit quand certains, voualnt se faire passer pour Leader d'une opposition inexistante réclamant sa démission.
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
jeudi 7 octobre 2010
Kelly Bastien critique le refus du président Préval de publier la loi sur les frais scolaires
Le président du sénat haïtien, Kelly Bastien (Unité), exprime sa déception en raison du refus du chef de l'Etat de publier la loi sur les frais scolaires. Tout en déplorant le vide constitutionnel relative au refus d'un chef d'Etat de publier une loi ratifiée par les deux chambres, le sénateur Bastien soutient qu'il n'existe pas d'alternative. Il croit que la proposition de loi, ratifiée depuis un an, devra être publiée au plus tard après l'entrée en fonction de la 49 eme législature.
Quoique membre de la plateforme présidentielle, le sénateur Bastien critique les faibles investissements sur le plan social du gouvernement. Rappelant que l'accès à l'éducation est une condition essentielle du développement le parlementaire invite les autorités à adopter des dispositions pour protéger les parents contre les propriétaires d'établissements scolaires.
Selon les dernières statistiques plus de 80 % des écoles appartiennent au secteur privé. Le sénateur Bastien condamne les nouvelles hausses des frais scolaires et déplore que les parents soient condamnés à payer les coûts de la reconstruction des écoles effondrées lors du séisme.
Attirant l'attention sur le refus de l'Etat d'arbitrer la situation en garantissant le droit à l'éducation, le parlementaire assure que la loi pourrait freiner l'élan boulimique des directeurs d'écoles.
Il rappelle que les énormes frais scolaires dans le secteur privé conduisent pourtant à un fort taux d'échec lors des examens officiels.
D'anciens parlementaires dont Steven Benoît et Esdras Fabien condamnent également le refus du président Préval de publier la loi sur les frais scolaires. L'ex député de Carrefour, Esdras Fabien, soutient que le chef de l'Etat est responsable de la situation de milliers d'enfants qui ne pourront pas avoir accès à l'éducation en raison de l'augmentation exponentielle des frais scolaires.
LLM / radio Métropole Haïti
Commentaires:
Les législateurs savent très bien que l'état n'a pas lesmoyens de voter une loi pour harmoniser le montant des frais scolaires. Leurs propres enfants doivent fréquenter des écoles dont les frais sont payés en dollars....
Quoique membre de la plateforme présidentielle, le sénateur Bastien critique les faibles investissements sur le plan social du gouvernement. Rappelant que l'accès à l'éducation est une condition essentielle du développement le parlementaire invite les autorités à adopter des dispositions pour protéger les parents contre les propriétaires d'établissements scolaires.
Selon les dernières statistiques plus de 80 % des écoles appartiennent au secteur privé. Le sénateur Bastien condamne les nouvelles hausses des frais scolaires et déplore que les parents soient condamnés à payer les coûts de la reconstruction des écoles effondrées lors du séisme.
Attirant l'attention sur le refus de l'Etat d'arbitrer la situation en garantissant le droit à l'éducation, le parlementaire assure que la loi pourrait freiner l'élan boulimique des directeurs d'écoles.
Il rappelle que les énormes frais scolaires dans le secteur privé conduisent pourtant à un fort taux d'échec lors des examens officiels.
D'anciens parlementaires dont Steven Benoît et Esdras Fabien condamnent également le refus du président Préval de publier la loi sur les frais scolaires. L'ex député de Carrefour, Esdras Fabien, soutient que le chef de l'Etat est responsable de la situation de milliers d'enfants qui ne pourront pas avoir accès à l'éducation en raison de l'augmentation exponentielle des frais scolaires.
LLM / radio Métropole Haïti
Commentaires:
Les législateurs savent très bien que l'état n'a pas lesmoyens de voter une loi pour harmoniser le montant des frais scolaires. Leurs propres enfants doivent fréquenter des écoles dont les frais sont payés en dollars....
Le vice président de la cour de cassation préconise une réforme du système judiciaire
Le vice président de la Cour de Cassation, Georges Moise, dans son discours à l'occasion de la réouverture de l'année judicaire a souhaité que des réformes en profondeur soient réalisées au sein du système judicaire. Tenant compte du dysfonctionnement de l'appareil judiciaire en raison des dégâts du séisme du 12 janvier, le vice président de la cour de cassation a émis le vœu que la nouvelle année soit plus productive que la précédente. Au cours de son intervention, Georges Moise a préconisé l'abolition de la phase instruction des dossiers. Cette étape est la cause principale de l'enlisement des affaires pendant plusieurs mois ou années.
La tache d'instruction des affaires devrait être dédiée au Parquet. Dans cette perspective le Juge Moise recommande un renforcement et une modernisation des Parquets. Le vice président de la Cour de cassation prône également la réalisation des assises criminelles sans assistance de jury tout au cours de l'année. Cette stratégie devrait permettre aux autorités de lutter efficacement contre la surpopulation carcérale.
Dans le même temps, Georges Moise exhorte les autorités à envisager la construction d'un édifice spécial pour la Cour de cassation. Il n'est pas trop enthousiasme à l'idée de se rendre au nouveau palais de justice au bicentenaire. Le nouvel immeuble accueillera les tribunaux de première instance, la Cour d'appel, le tribunal des référés, et le Parquet.
Georges Moise invite les autorités haïtiennes à imiter l'exemple de nombreux pays de l'Afrique et de l'Amérique latine dont la république dominicaine, qui ont construit un immeuble pour abriter la Cour suprême. Le juriste attire l'attention sur l'importance de la cour de cassation qui remplit également des attributions de cour constitutionnel et de conseil d'Etat.
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18306
La tache d'instruction des affaires devrait être dédiée au Parquet. Dans cette perspective le Juge Moise recommande un renforcement et une modernisation des Parquets. Le vice président de la Cour de cassation prône également la réalisation des assises criminelles sans assistance de jury tout au cours de l'année. Cette stratégie devrait permettre aux autorités de lutter efficacement contre la surpopulation carcérale.
Dans le même temps, Georges Moise exhorte les autorités à envisager la construction d'un édifice spécial pour la Cour de cassation. Il n'est pas trop enthousiasme à l'idée de se rendre au nouveau palais de justice au bicentenaire. Le nouvel immeuble accueillera les tribunaux de première instance, la Cour d'appel, le tribunal des référés, et le Parquet.
Georges Moise invite les autorités haïtiennes à imiter l'exemple de nombreux pays de l'Afrique et de l'Amérique latine dont la république dominicaine, qui ont construit un immeuble pour abriter la Cour suprême. Le juriste attire l'attention sur l'importance de la cour de cassation qui remplit également des attributions de cour constitutionnel et de conseil d'Etat.
LLM / radio Métropole Haïti
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=18306
Reconstruction d'Haïti: le Québec doit s'investir
Publié le 07 octobre 2010 à 06h25 Mis à jour à 06h25
Marc Tison, LA PRESSE
(Montréal) «Je ne vois pas pourquoi le Québec, qui s'est montré le plus généreux avec Haïti, n'aurait pas sa place dans sa reconstruction», s'exclame Nancy Roc.
C'est pour faciliter ces liens que la directrice générale d'Incas Productions organise le premier Forum d'affaires Haïti-Québec, qui se tient aujourd'hui et demain à Montréal.
«Ce forum va permettre aux investisseurs canadiens et québécois de rencontrer les personnages-clés du gouvernement haïtien et du secteur privé, décrit Nancy Roc. Ils pourront leur remettre leur dossier pour la reconstruction d'Haïti de main à main. Ils ne savent habituellement pas à qui s'adresser.»
Le Forum doit se conclure avec la signature d'un protocole d'accord pour la création d'une structure d'accueil qui facilitera cette communication. «Nous voulions faire un forum d'affaires avec des résultats concrets, parce que ce dont Haïti a besoin aujourd'hui, ce sont des emplois, et des emplois de qualité», insiste-t-elle.
Car l'aide promise par les bailleurs de fonds tarde à se concrétiser. L'essentiel des fonds a été acheminé aux organisations non gouvernementales (ONG), pour répondre aux besoins immédiats de la population. «Le gouvernement haïtien, quant à lui, n'a presque pas reçu d'aide depuis le 12 janvier», observe Mme Roc.
Comprenant que le développement ne saurait se faire sans le secteur privé, le gouvernement haïtien a posé quelques jalons pour faciliter les investissements. Une commission présidentielle nationale de compétitivité, où siègent des intervenants du secteur privé, a identifié les secteurs d'activité qui sont «vecteurs de croissance» - agro-industrie, confection vestimentaire et, bien sûr, construction. Le Centre de facilitation des investissements a reçu le soutien personnel du chef de l'État pour le débusquage des obstacles aux investissements. Résultat, le temps nécessaire à la création d'une nouvelle entreprise en Haïti a été réduit de moitié.
Bref, le temps est venu pour les entreprises québécoises d'accroître leur présence.
Il y a la manière...
«Quand quelqu'un dit «oui, oui, oui», trois oui de suite, ce n'est pas nécessairement un bon oui, constate Béatrice Daléus. Il y a plein de choses à détecter dans le verbal et le non-verbal qu'un étranger ne verra pas nécessairement.»
Il faut avoir des antennes haïtiennes pour le savoir. Née en Haïti et arrivée à 4 ans au Québec, Béatrice Daléus, coprésidente de la firme de facilitation et développement d'affaires Daléus-Lacoste, aide les entreprises canadiennes à nouer des liens et à s'établir dans son pays d'origine.
Une démarche tout en nuances, dans un pays tout en subtilités...
Haïti a une manière davantage européenne de traiter les affaires, alors que le Québec est nettement ancré dans son continent. «Au Québec, nous avons une structure d'affaires où les gens qui occupent les postes-clés ont l'autonomie pour faire ce qu'ils doivent faire, exprime Mme Daléus. On ne l'a pas nécessairement constaté en Haïti.»
Dans cette partie chaudement disputée, où les entreprises françaises et américaines ont pris une nette avance, les entreprises québécoises ont tout de même quelques atouts dans leur jeu: une langue commune, une fois l'accent amadoué, et, surtout, l'authenticité des rapports.
«Il y a un lien naturel, décrit-elle. Il y a quelque chose de beaucoup plus fluide, notamment en raison de l'implication du Québec en Haïti depuis des années. La communication est déjà bien établie. La chaleur humaine est bien différente de ce qu'on peut vivre avec les Américains.»
Ainsi, les entreprises locales de construction, qui ont des compétences mais manquent de fonds pour répondre aux appels d'offres, cherchent des partenaires étrangers qui ne soient ni trop condescendants ni trop gourmands. «D'après notre constat, il y a trop d'entreprises qui arrivent à l'américaine, avec leurs gros sabots, relate Mme Daléus. Ce n'est pas très canadien, et encore moins québécois, et c'est ce qui attire les entreprises haïtiennes que nous avons contactées.»
La formation est un autre secteur où le Québec pourrait offrir des services à valeur ajoutée, car 25 000 cadres ont péri durant le séisme et les entreprises haïtiennes ont besoin de mettre leurs compétences à jour.
http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/quebec/201010/07/01-4330274-reconstruction-dhaiti-le-quebec-doit-sinvestir.php
Commentaires:
Combien de forum ont été organisés autour de la thématique d'Haïti depuis le 12 janvier. Là on oublie ceux qui ont été organisés sous l'égide de l'équipe Clinton.
Beaucoup de bruit pour presque rien. Les retombées se font attendre. Et quand de retombées il en est question il s'agit d'une sorte de soutraitance ou l'on voit des hangars chargés de travailleurs mal payés travaillant dans des conditions exécrables pour les salaires minimum dans les factories des grandes familles. On se demande encore ce que ça change ces sacrés forums.
Marc Tison, LA PRESSE
(Montréal) «Je ne vois pas pourquoi le Québec, qui s'est montré le plus généreux avec Haïti, n'aurait pas sa place dans sa reconstruction», s'exclame Nancy Roc.
C'est pour faciliter ces liens que la directrice générale d'Incas Productions organise le premier Forum d'affaires Haïti-Québec, qui se tient aujourd'hui et demain à Montréal.
«Ce forum va permettre aux investisseurs canadiens et québécois de rencontrer les personnages-clés du gouvernement haïtien et du secteur privé, décrit Nancy Roc. Ils pourront leur remettre leur dossier pour la reconstruction d'Haïti de main à main. Ils ne savent habituellement pas à qui s'adresser.»
Le Forum doit se conclure avec la signature d'un protocole d'accord pour la création d'une structure d'accueil qui facilitera cette communication. «Nous voulions faire un forum d'affaires avec des résultats concrets, parce que ce dont Haïti a besoin aujourd'hui, ce sont des emplois, et des emplois de qualité», insiste-t-elle.
Car l'aide promise par les bailleurs de fonds tarde à se concrétiser. L'essentiel des fonds a été acheminé aux organisations non gouvernementales (ONG), pour répondre aux besoins immédiats de la population. «Le gouvernement haïtien, quant à lui, n'a presque pas reçu d'aide depuis le 12 janvier», observe Mme Roc.
Comprenant que le développement ne saurait se faire sans le secteur privé, le gouvernement haïtien a posé quelques jalons pour faciliter les investissements. Une commission présidentielle nationale de compétitivité, où siègent des intervenants du secteur privé, a identifié les secteurs d'activité qui sont «vecteurs de croissance» - agro-industrie, confection vestimentaire et, bien sûr, construction. Le Centre de facilitation des investissements a reçu le soutien personnel du chef de l'État pour le débusquage des obstacles aux investissements. Résultat, le temps nécessaire à la création d'une nouvelle entreprise en Haïti a été réduit de moitié.
Bref, le temps est venu pour les entreprises québécoises d'accroître leur présence.
Il y a la manière...
«Quand quelqu'un dit «oui, oui, oui», trois oui de suite, ce n'est pas nécessairement un bon oui, constate Béatrice Daléus. Il y a plein de choses à détecter dans le verbal et le non-verbal qu'un étranger ne verra pas nécessairement.»
Il faut avoir des antennes haïtiennes pour le savoir. Née en Haïti et arrivée à 4 ans au Québec, Béatrice Daléus, coprésidente de la firme de facilitation et développement d'affaires Daléus-Lacoste, aide les entreprises canadiennes à nouer des liens et à s'établir dans son pays d'origine.
Une démarche tout en nuances, dans un pays tout en subtilités...
Haïti a une manière davantage européenne de traiter les affaires, alors que le Québec est nettement ancré dans son continent. «Au Québec, nous avons une structure d'affaires où les gens qui occupent les postes-clés ont l'autonomie pour faire ce qu'ils doivent faire, exprime Mme Daléus. On ne l'a pas nécessairement constaté en Haïti.»
Dans cette partie chaudement disputée, où les entreprises françaises et américaines ont pris une nette avance, les entreprises québécoises ont tout de même quelques atouts dans leur jeu: une langue commune, une fois l'accent amadoué, et, surtout, l'authenticité des rapports.
«Il y a un lien naturel, décrit-elle. Il y a quelque chose de beaucoup plus fluide, notamment en raison de l'implication du Québec en Haïti depuis des années. La communication est déjà bien établie. La chaleur humaine est bien différente de ce qu'on peut vivre avec les Américains.»
Ainsi, les entreprises locales de construction, qui ont des compétences mais manquent de fonds pour répondre aux appels d'offres, cherchent des partenaires étrangers qui ne soient ni trop condescendants ni trop gourmands. «D'après notre constat, il y a trop d'entreprises qui arrivent à l'américaine, avec leurs gros sabots, relate Mme Daléus. Ce n'est pas très canadien, et encore moins québécois, et c'est ce qui attire les entreprises haïtiennes que nous avons contactées.»
La formation est un autre secteur où le Québec pourrait offrir des services à valeur ajoutée, car 25 000 cadres ont péri durant le séisme et les entreprises haïtiennes ont besoin de mettre leurs compétences à jour.
http://lapresseaffaires.cyberpresse.ca/economie/quebec/201010/07/01-4330274-reconstruction-dhaiti-le-quebec-doit-sinvestir.php
Commentaires:
Combien de forum ont été organisés autour de la thématique d'Haïti depuis le 12 janvier. Là on oublie ceux qui ont été organisés sous l'égide de l'équipe Clinton.
Beaucoup de bruit pour presque rien. Les retombées se font attendre. Et quand de retombées il en est question il s'agit d'une sorte de soutraitance ou l'on voit des hangars chargés de travailleurs mal payés travaillant dans des conditions exécrables pour les salaires minimum dans les factories des grandes familles. On se demande encore ce que ça change ces sacrés forums.
Canada-Haïti : contribution substantielle pour situation extraordinaire
Le 12 janvier, à 16 h 53, l'ambassadeur Gilles Rivard était à son bureau et a vécu le tremblement de terre comme « une expérience qu'on voudrait oublier mais qui reste inoubliable ». Depuis, le diplomate, originaire de Trois-Rivières au Québec, s'attelle à mettre en oeuvre la politique du Canada envers Haïti. C'est d'abord un appui sans faille dès les premières heures et une augmentation des contributions promises à Haïti. Le Canada, c'est aussi une politique sur l'immigration et plus de prudence sur les questions électorales en Haïti. Pour faire le point sur les relations Haïti-Canada, l'ambassadeur s'est prêté aux questions du Nouvelliste.
Haïti: L. N. : M. l'ambassadeur Gilles Rivard, pouvez-vous vous présenter un peu aux lecteurs du Nouvelliste ? Depuis quand êtes-vous en Haïti ? D'où venez-vous ? Qui êtes-vous ?
G. R. : Je suis dans le pays depuis juin 2008. J'ai eu l'occasion de passer à travers un certain nombre de difficultés en Haïti, notamment les ouragans qui ont affecté le pays, le tremblement de terre et ainsi de suite. Mais je peux vous dire qu'entant qu'ambassadeur du Canada, le temps passe très vite ici.
Je suis originaire de Trois-Rivières, au Canada, une ville qui a aussi la chance d'avoir comme quotidien Le Nouvelliste. Alors, quand je suis arrivé ici, c'est avec plaisir que j'ai retrouvé un journal que je lis depuis que je suis tout jeune (rires), car je continue mes lectures ici avec la version haïtienne.
Essentiellement, mes responsabilités de représentant du Canada sont de m'assurer de la conduite des relations entre Haïti et le Canada. L'objectif le plus important, comme vous le savez, c'est la reconstruction du pays, suite au tremblement de terre du 12 janvier.
L. N. : Avant d'être ici, vous étiez où ?
G.R. : Avant d'être ici, j'étais vice-président, responsable de tous les problèmes des Amériques, auprès de l'Agence Canadienne de Développement International. C'est une position de sous-ministre adjoint au Canada. Et auparavant je travaillais au bureau du Premier ministre du Canada au Conseil privé. Je dois dire que j'ai fait une bonne partie de ma carrière dans le domaine de la coopération internationale. Alors, c'est ce qui fait que « être en Haïti » et gérer les interventions du Canada - qui a eu à annoncer à New York la donation de quatre cent millions de dollars - je crois posséder en ce sens un bon background qui me prépare bien à ce genre de priorité du Canada.
L.N. : Comme vous le dites, la reconstruction est la priorité ces jours-ci. Le Canada est impliqué, le Canada avait fait des annonces à la conférence du 31 mars. Concrètement, en quoi consiste l'action du Canada au niveau de la coopération (ce qui se faisait avant et ce qui a changé depuis le 12 janvier) ?
G.R. : Depuis le 12 janvier, c'est cent cinquante millions de dollars en assistance humanitaire, en aide humanitaire ; ce sont aussi des contributions extraordinaires des Canadiens. Les Canadiens ont donné plus de deux cent millions de dollars en contribution volontaire pour la reconstruction d'Haïti, ce qui est l'équivalent de sept dollars par Canadien. C'est quelque chose qu'on n'a jamais vu ailleurs, c'est quelque chose qui témoigne de la préoccupation, de l'intérêt des Canadiens à l'égard de la situation en Haïti. Ces contributions sont venues de toutes les provinces canadiennes sans distinction. C'est un effort tout à fait extraordinaire.
Ce qui se passe aussi, ce sont nos efforts dans le domaine de la reconstruction, telle que la construction de l'hôpital de Gonaïves, la construction de la route Cayes-Jérémie. Ce sont les contributions aux institutions non gouvernementales canadiennes. Il y a aussi la construction d'abris temporaires...
Une contribution substantielle pour une situation extraordinaire ! Je crois que cela résume grosso modo ce qu'on fait ici.
L. N. : Le Nouvelliste avait été invité à couvrir l'inauguration du complexe administratif du ministère de la Santé et le complexe de Belladère. Pouvez-vous nous parler de ces deux derniers projets ?
G.R. : À Belladère, c'était la concrétisation d'un projet fait à travers le programme « Start » du ministère aux Affaires étrangères et qui consiste à appuyer l'appel à la sécurité en Haïti. C'est un complexe d'immigration et de douane qui a été construit comme celui qu'on avait fait à Malpasse pour assurer une gestion plus étendue de la frontière et ainsi permettre au gouvernement haïtien de collecter davantage de revenus en droit de douane et de taxes diverses. Si vous parlez au ministre des Finances, il vous dira que le gouvernement haïtien pourrait récolter plusieurs millions de dollars par année si les frontières étaient mieux gérées. En plus de ça, il est aussi question de permettre un meilleur contrôle. Donc cela fait partie de notre engagement à long terme envers Haïti.
Dans le cas de la contribution de douze millions de dollars qui avait été annoncée par le Premier ministre Stephen Harper lorsqu'il était venu ici les 16 et 17 février dernier, il s'agit de la construction de bureaux modulaires qui ont été construits non seulement au ministère de la Santé publique, mais aussi au ministère de l'Agriculture et qui actuellement abritent les bureaux de la Commission Intérimaire et de la Primature. Alors il s'agit d'une contribution qui devrait être faite rapidement pour répondre à des besoins exprimés par le Premier ministre et par un certain nombre de ministres, pour permettre aux fonctionnaires de se retrouver à un lieu de travail qui les faciliterait d'accomplir leurs fonctions au service de la population haïtienne.
L. N. : Les douze millions ont servi à ériger trois sites ?
G.R. Oui, on peut dire, au moins, que cela a servi à trois sites.
L. N. : Le Nouvelliste, lors de l'inauguration au ministère de la Santé, avait cru entendre que la tente qui abrite le dit ministère avait été aménagée pour douze millions de dollars...
G.R. : Non, non, non, non ! C'est un ensemble. On avait environ douze millions de dollars, alors s'est dit : « Qu'est-ce qu'on peut faire avec ça ? » Comme le Canada a des activités en santé et en agriculture, on a voulu être consistant avec nos priorités, d'où l'idée d'appuyer ces deux ministères. Je peux vous dire que le ministre Larsen et le ministre Gué sont très heureux des aménagements. Et par la suite, nous avions aussi pris en charge la primature et la Commission Intérimaire.
L.N : Huit mois après, quelle est l'action que le Canada a eu à mener dont vous êtes le plus fier, Monsieur l'ambassadeur ?
G.R. : Ah !... Mon Dieu ! L'assistance humanitaire qu'on a donnée à la population qui était en difficulté, la contribution des forces armées canadiennes à Léogâne et à Jacmel. Si vous allez à Léogâne, vous allez voir que la ville a été détruite à 80%. Je pense que c'est là où on a pu voir l'action du Canada de manière très rapide, très ciblée, une action qui a pu contribuer à soulager les souffrances de beaucoup d'Haïtiens dont plusieurs continuent à subir les contrecoups du tremblement de terre. Mais je pense que ce qui me rend beaucoup plus de fier c'est de pouvoir donner, de pouvoir appuyer les organisations non gouvernementales, la Croix-Rouge, pour appuyer les gens qui étaient et qui sont dans le besoin dans les premiers mois du séisme.
L.N. : Huit mois après le séisme, la situation des personnes vivant dans les camps d'hébergement n'a pas beaucoup changé. Comme cause, on évoque le plus souvent la lenteur des donateurs. Est-ce que vous ne pensez pas, Monsieur l'ambassadeur, que cela va trop lentement ? Est-ce que le Canada est à la bonne vitesse ?
G.R. : Ecoutez ! On voudrait justement en faire plus. Hier, j'ai été à Corail au cours d'une visite. Je vais régulièrement dans les camps. Quand je regarde à Corail, je revois les camps au mois de mai. Et je suis un peu impressionné de ce qu'il y a maintenant aux alentours.
L.N. Parce que le camp a grandi hors du camp ?
G.R. : Justement. Mais il est évident qu'il y avait un problème. À l'intérieur de Corail même, j'étais content de voir que World Vision était en train de construire des abris temporaires qui sont quand même faits en béton, ça va vite passer. D'ailleurs, on voudrait que ça aille plus vite. Nous avons rencontré des gens qui s'occupent de cette question d'accélérer le processus. C'est sûr que si je me mets à la place des gens qui vivent dans les camps, ce n'est pas facile. D'un autre côté, lorsque j'ai rencontré quelques-uns des coordonnateurs, dont certains vivaient à Delmas 3 avant le tremblement de terre, ils préfèrent être à Corail que d'être à Delmas 3, où au moins ils peuvent avoir de l'eau et des soins de santé. La question de nourriture est un problème. C'est pour cette raison qu'il faut donner du travail à ces gens. Et actuellement on parle d'un investissement de la part du gouvernement de Corée du Sud qui veut installer une usine de textile dans ce coin-là, ce qui va permettre aux gens non seulement de travailler mais de s'assurer un revenu et ainsi de suite. Quand on se promène à Port-au-Prince et qu'on voit encore tous ces camps, on se dit qu'il faut trouver des solutions, mais c'est surtout important d'en trouver rapidement. Ce n'est jamais facile de pouvoir déplacer des gens, d'abord des gens qui avaient été déplacés, et les déplacer à nouveau vers un autre camp. C'est certain que ça va créer des préoccupations. Mais je peux vous assurer que le Canada, conjointement avec le gouvernement haïtien et les organisations non gouvernementales canadiennes, ainsi que les institutions internationales, vont se réunir régulièrement pour voir comment accélérer le processus.
Ce que je vous dirais, c'est que si on se reporte à un évènement comme celui du tsunami en décembre 2004, cela a pris quatre ans et demi pour que la région reprenne un aspect un peu plus normal. Ce n'est jamais facile de dire à quelqu'un : « Il faut s'armer de patience », mais je pense que ça va aller.
J'étais encore dans le centre-ville il y a une dizaine de jours, et il est évident qu'il y a encore beaucoup de travail à faire. Si on se promène à Turgeau ou à Pacot, on voit que l'impact du séisme est encore extrêmement visible. En revanche, on voit aussi des brigades de gens oeuvrant dans les programmes de « Cash For Work » qui ramassent des débris. On voit des camions qui nettoient les rues. On voudrait que cela se passe plus rapidement, je pense qu'on doit y mettre toute notre énergie. Je pense aussi que ce n'est pas vraiment une réponse suffisante pour les Haïtiens qui vivent dans les camps, mais je peux vous assurer que le Canada en fait une de ses priorités.
L.N. : Le Canada avait annoncé des mesures pour faciliter la réunification des familles. Les dernières informations publiées dans la presse parlent de statistiques qui ne sont pas éloquentes.
G.R. : Je peux vous commenter le programme qui est un programme exceptionnel qui a été mis de l'avant par le gouvernement du Canada en collaboration, entre autres, avec le gouvernement du Québec, pour faciliter les réunifications de familles.
Ce programme est un processus long et compliqué parce qu'il y a beaucoup de familles qui ont perdu des papiers, des documents essentiels.
Donc, il faut faire des recherches, il faut faire des tests d'ADN et ainsi de suite. Dans les premiers mois du tremblement de terre on a rapatrié 4 602 personnes exactement. Il y a des fois où c'était difficile, il y a même des cas où on a vu des gens qui ont voulu essayer d'être évacués avec des enfants avec qui ils n'avaient aucun lien de parenté.
C'est un sujet qui est très délicat.
On a eu des processus d'adoption, on a eu un appui extraordinaire du Premier ministre Bellerive à cet égard pour compléter des procédures dans des cas d'adoption. Mais il faut être prudent, c'est un processus qui est long. Vous voyez les gens qui attendent ici le matin devant l'ambassade ? Le processus demande beaucoup de temps.
Pour faciliter le regroupement des familles, actuellement, la section d'immigration se concentre uniquement sur les demandes qui vont dans ce sens. Les visas de court séjour au Canada sont gérés à partir de la République Dominicaine, ce qui crée un certain nombre d'inconvénients. Mais compte tenu du fait que le Canada et le gouvernement du Québec s'étaient engagés au niveau de la réunification des familles, pour nous, c'est la priorité numéro un.
L.N. : Les services consulaires à l'ambassade reprendront bientôt ?
G.R. : En fait, les services consulaires existent toujours ici. Mais j'espère tous les jours que tous les services seront disponibles parce qu'effectivement ce n'est pas facile pour beaucoup de personnes d'aller à Santo Domingo. En revanche, tout cela peut être géré par courrier. Sauf que c'est un inconvénient, j'en conviens, d'envoyer ses documents par la poste. Il y a des gens qui voyagent régulièrement au Canada, qui veulent avoir des renouvellements de visas, qui veulent avoir des visas de façon tout à fait légitimes, et le processus est beaucoup plus large. J'espère pouvoir être en mesure dans les prochains mois de ramener les opérations des sections immigration à ce qu'ils étaient avant le 12 janvier. Il n'y a aucun doute là-dessus, c'est l'une de nos priorités.
L.N. : Alors pour un Haïtien, mis à part aller en République Dominicaine, il n'y a aucun autre point où il peut renouveler son visa canadien. C'est possible de le faire à New York ou ailleurs ?
G.R. : Oh oui ! On peut le faire à New York.
Je veux dire, si vous êtes à New York, si vous y êtes de passage, cela se fait à partir de notre consulat général à New York. C'est un peu plus compliqué parce que les dossiers ne sont pas là-bas. Donc, cela coûte un certain nombre d'échanges d'e-mail, de conversations entre Port-au-Prince et New York. Mais oui, cela se fait ! On peut le faire à Paris, le faire n'importe où.
L.N. : Le Canada, dans le passé, était très actif dans la question électorale en Haïti. A-t-il changé de politique ? Le Canada appuie-t-il le CEP pour financer les élections ?
G.R. : On ne peut pas dire que le Canada appuie le CEP, le Canada appuie les élections.
Le Canada appuie les institutions démocratiques du pays. On l'a toujours dit, on l'a toujours fait. Il y a une élection qui a été déclenchée, il y a un CEP qui est en charge de la préparation des élections, et le Canada a toujours appuyé les élections libres et démocratiques en Haïti.
Et pour ces élections qui ont été annoncées, dont le premier tour est pour le 28 novembre, il y a plusieurs pays qui ont annoncé leur appui. La MINUSTAH travaille sur la préparation, le PNUD également, l'OEA, le CARICOM et ainsi de suite. Et nous, comme pays donateur important d'Haïti, on a l'intention de faire la même chose.
L.N. : Il y a un montant qui est prévu, une enveloppe qui est déjà décidée ?
G.R. : En fait, il y a un montant de cinq millions de dollars qui va servir à appuyer les fonds financiers et qui va servir à l'observation électorale. Et il y a aussi un montant qui va servir au centre de tabulation. Elections-Canada qui est une institution reconnue mondialement pour ses capacités techniques va être impliquée dans cet appui au centre de tabulation.
L.N. : Le Canada, comme je le disais tantôt, était des fois très impliqué dans les élections. Il y avait même des coopérants canadiens quasiment en permanence au CEP. Ce n'est plus le cas. Est-ce un retrait ? Un changement de politique ? Un ajustement ?
L.N. : C'est un ajustement. Nous, ce qu'on fait, c'est appuyer là où l'on pense qu'on peut jouer un rôle. Le fonds financier est définitivement la portion la plus importante du travail, l'achat des équipements, l'achat des bulletins de vote, les boîtes de scrutin et tout le matériel technique. Alors, on nous a demandé de faire une contribution substantielle, une contribution au fonds financier, je pense que notre contribution est substantielle et témoigne de notre appui à ce processus démocratique.
Il y a un autre volet : le centre de tabulation. Lors des dernières élections, il y avait un certain nombre de partis qui ont critiqué la façon dont le centre de tabulation a fait les choses. J'ai rencontré M. Opont récemment, et j'ai fait valoir un certain nombre de choses sur l'importance de la transparence au niveau des centres de tabulation. Et M. Opont m'a dit qu'il y aura des visites qui seront organisées pour les partis politiques pour visiter les centres. Nous, on a recommandé lors du comptage des votes, sous réserve de certaines restrictions de sécurité, cela va de soi, que les partis politiques puissent pouvoir visiter les centres de tabulation comme nous avons pu le faire, comme d'autres pays ont pu le faire, tout ça dans un esprit de transparence et de crédibilité du processus.
Propos recueillis par Frantz Duval et Valéry Daudier
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84300&PubDate=2010-10-06
Haïti: L. N. : M. l'ambassadeur Gilles Rivard, pouvez-vous vous présenter un peu aux lecteurs du Nouvelliste ? Depuis quand êtes-vous en Haïti ? D'où venez-vous ? Qui êtes-vous ?
G. R. : Je suis dans le pays depuis juin 2008. J'ai eu l'occasion de passer à travers un certain nombre de difficultés en Haïti, notamment les ouragans qui ont affecté le pays, le tremblement de terre et ainsi de suite. Mais je peux vous dire qu'entant qu'ambassadeur du Canada, le temps passe très vite ici.
Je suis originaire de Trois-Rivières, au Canada, une ville qui a aussi la chance d'avoir comme quotidien Le Nouvelliste. Alors, quand je suis arrivé ici, c'est avec plaisir que j'ai retrouvé un journal que je lis depuis que je suis tout jeune (rires), car je continue mes lectures ici avec la version haïtienne.
Essentiellement, mes responsabilités de représentant du Canada sont de m'assurer de la conduite des relations entre Haïti et le Canada. L'objectif le plus important, comme vous le savez, c'est la reconstruction du pays, suite au tremblement de terre du 12 janvier.
L. N. : Avant d'être ici, vous étiez où ?
G.R. : Avant d'être ici, j'étais vice-président, responsable de tous les problèmes des Amériques, auprès de l'Agence Canadienne de Développement International. C'est une position de sous-ministre adjoint au Canada. Et auparavant je travaillais au bureau du Premier ministre du Canada au Conseil privé. Je dois dire que j'ai fait une bonne partie de ma carrière dans le domaine de la coopération internationale. Alors, c'est ce qui fait que « être en Haïti » et gérer les interventions du Canada - qui a eu à annoncer à New York la donation de quatre cent millions de dollars - je crois posséder en ce sens un bon background qui me prépare bien à ce genre de priorité du Canada.
L.N. : Comme vous le dites, la reconstruction est la priorité ces jours-ci. Le Canada est impliqué, le Canada avait fait des annonces à la conférence du 31 mars. Concrètement, en quoi consiste l'action du Canada au niveau de la coopération (ce qui se faisait avant et ce qui a changé depuis le 12 janvier) ?
G.R. : Depuis le 12 janvier, c'est cent cinquante millions de dollars en assistance humanitaire, en aide humanitaire ; ce sont aussi des contributions extraordinaires des Canadiens. Les Canadiens ont donné plus de deux cent millions de dollars en contribution volontaire pour la reconstruction d'Haïti, ce qui est l'équivalent de sept dollars par Canadien. C'est quelque chose qu'on n'a jamais vu ailleurs, c'est quelque chose qui témoigne de la préoccupation, de l'intérêt des Canadiens à l'égard de la situation en Haïti. Ces contributions sont venues de toutes les provinces canadiennes sans distinction. C'est un effort tout à fait extraordinaire.
Ce qui se passe aussi, ce sont nos efforts dans le domaine de la reconstruction, telle que la construction de l'hôpital de Gonaïves, la construction de la route Cayes-Jérémie. Ce sont les contributions aux institutions non gouvernementales canadiennes. Il y a aussi la construction d'abris temporaires...
Une contribution substantielle pour une situation extraordinaire ! Je crois que cela résume grosso modo ce qu'on fait ici.
L. N. : Le Nouvelliste avait été invité à couvrir l'inauguration du complexe administratif du ministère de la Santé et le complexe de Belladère. Pouvez-vous nous parler de ces deux derniers projets ?
G.R. : À Belladère, c'était la concrétisation d'un projet fait à travers le programme « Start » du ministère aux Affaires étrangères et qui consiste à appuyer l'appel à la sécurité en Haïti. C'est un complexe d'immigration et de douane qui a été construit comme celui qu'on avait fait à Malpasse pour assurer une gestion plus étendue de la frontière et ainsi permettre au gouvernement haïtien de collecter davantage de revenus en droit de douane et de taxes diverses. Si vous parlez au ministre des Finances, il vous dira que le gouvernement haïtien pourrait récolter plusieurs millions de dollars par année si les frontières étaient mieux gérées. En plus de ça, il est aussi question de permettre un meilleur contrôle. Donc cela fait partie de notre engagement à long terme envers Haïti.
Dans le cas de la contribution de douze millions de dollars qui avait été annoncée par le Premier ministre Stephen Harper lorsqu'il était venu ici les 16 et 17 février dernier, il s'agit de la construction de bureaux modulaires qui ont été construits non seulement au ministère de la Santé publique, mais aussi au ministère de l'Agriculture et qui actuellement abritent les bureaux de la Commission Intérimaire et de la Primature. Alors il s'agit d'une contribution qui devrait être faite rapidement pour répondre à des besoins exprimés par le Premier ministre et par un certain nombre de ministres, pour permettre aux fonctionnaires de se retrouver à un lieu de travail qui les faciliterait d'accomplir leurs fonctions au service de la population haïtienne.
L. N. : Les douze millions ont servi à ériger trois sites ?
G.R. Oui, on peut dire, au moins, que cela a servi à trois sites.
L. N. : Le Nouvelliste, lors de l'inauguration au ministère de la Santé, avait cru entendre que la tente qui abrite le dit ministère avait été aménagée pour douze millions de dollars...
G.R. : Non, non, non, non ! C'est un ensemble. On avait environ douze millions de dollars, alors s'est dit : « Qu'est-ce qu'on peut faire avec ça ? » Comme le Canada a des activités en santé et en agriculture, on a voulu être consistant avec nos priorités, d'où l'idée d'appuyer ces deux ministères. Je peux vous dire que le ministre Larsen et le ministre Gué sont très heureux des aménagements. Et par la suite, nous avions aussi pris en charge la primature et la Commission Intérimaire.
L.N : Huit mois après, quelle est l'action que le Canada a eu à mener dont vous êtes le plus fier, Monsieur l'ambassadeur ?
G.R. : Ah !... Mon Dieu ! L'assistance humanitaire qu'on a donnée à la population qui était en difficulté, la contribution des forces armées canadiennes à Léogâne et à Jacmel. Si vous allez à Léogâne, vous allez voir que la ville a été détruite à 80%. Je pense que c'est là où on a pu voir l'action du Canada de manière très rapide, très ciblée, une action qui a pu contribuer à soulager les souffrances de beaucoup d'Haïtiens dont plusieurs continuent à subir les contrecoups du tremblement de terre. Mais je pense que ce qui me rend beaucoup plus de fier c'est de pouvoir donner, de pouvoir appuyer les organisations non gouvernementales, la Croix-Rouge, pour appuyer les gens qui étaient et qui sont dans le besoin dans les premiers mois du séisme.
L.N. : Huit mois après le séisme, la situation des personnes vivant dans les camps d'hébergement n'a pas beaucoup changé. Comme cause, on évoque le plus souvent la lenteur des donateurs. Est-ce que vous ne pensez pas, Monsieur l'ambassadeur, que cela va trop lentement ? Est-ce que le Canada est à la bonne vitesse ?
G.R. : Ecoutez ! On voudrait justement en faire plus. Hier, j'ai été à Corail au cours d'une visite. Je vais régulièrement dans les camps. Quand je regarde à Corail, je revois les camps au mois de mai. Et je suis un peu impressionné de ce qu'il y a maintenant aux alentours.
L.N. Parce que le camp a grandi hors du camp ?
G.R. : Justement. Mais il est évident qu'il y avait un problème. À l'intérieur de Corail même, j'étais content de voir que World Vision était en train de construire des abris temporaires qui sont quand même faits en béton, ça va vite passer. D'ailleurs, on voudrait que ça aille plus vite. Nous avons rencontré des gens qui s'occupent de cette question d'accélérer le processus. C'est sûr que si je me mets à la place des gens qui vivent dans les camps, ce n'est pas facile. D'un autre côté, lorsque j'ai rencontré quelques-uns des coordonnateurs, dont certains vivaient à Delmas 3 avant le tremblement de terre, ils préfèrent être à Corail que d'être à Delmas 3, où au moins ils peuvent avoir de l'eau et des soins de santé. La question de nourriture est un problème. C'est pour cette raison qu'il faut donner du travail à ces gens. Et actuellement on parle d'un investissement de la part du gouvernement de Corée du Sud qui veut installer une usine de textile dans ce coin-là, ce qui va permettre aux gens non seulement de travailler mais de s'assurer un revenu et ainsi de suite. Quand on se promène à Port-au-Prince et qu'on voit encore tous ces camps, on se dit qu'il faut trouver des solutions, mais c'est surtout important d'en trouver rapidement. Ce n'est jamais facile de pouvoir déplacer des gens, d'abord des gens qui avaient été déplacés, et les déplacer à nouveau vers un autre camp. C'est certain que ça va créer des préoccupations. Mais je peux vous assurer que le Canada, conjointement avec le gouvernement haïtien et les organisations non gouvernementales canadiennes, ainsi que les institutions internationales, vont se réunir régulièrement pour voir comment accélérer le processus.
Ce que je vous dirais, c'est que si on se reporte à un évènement comme celui du tsunami en décembre 2004, cela a pris quatre ans et demi pour que la région reprenne un aspect un peu plus normal. Ce n'est jamais facile de dire à quelqu'un : « Il faut s'armer de patience », mais je pense que ça va aller.
J'étais encore dans le centre-ville il y a une dizaine de jours, et il est évident qu'il y a encore beaucoup de travail à faire. Si on se promène à Turgeau ou à Pacot, on voit que l'impact du séisme est encore extrêmement visible. En revanche, on voit aussi des brigades de gens oeuvrant dans les programmes de « Cash For Work » qui ramassent des débris. On voit des camions qui nettoient les rues. On voudrait que cela se passe plus rapidement, je pense qu'on doit y mettre toute notre énergie. Je pense aussi que ce n'est pas vraiment une réponse suffisante pour les Haïtiens qui vivent dans les camps, mais je peux vous assurer que le Canada en fait une de ses priorités.
L.N. : Le Canada avait annoncé des mesures pour faciliter la réunification des familles. Les dernières informations publiées dans la presse parlent de statistiques qui ne sont pas éloquentes.
G.R. : Je peux vous commenter le programme qui est un programme exceptionnel qui a été mis de l'avant par le gouvernement du Canada en collaboration, entre autres, avec le gouvernement du Québec, pour faciliter les réunifications de familles.
Ce programme est un processus long et compliqué parce qu'il y a beaucoup de familles qui ont perdu des papiers, des documents essentiels.
Donc, il faut faire des recherches, il faut faire des tests d'ADN et ainsi de suite. Dans les premiers mois du tremblement de terre on a rapatrié 4 602 personnes exactement. Il y a des fois où c'était difficile, il y a même des cas où on a vu des gens qui ont voulu essayer d'être évacués avec des enfants avec qui ils n'avaient aucun lien de parenté.
C'est un sujet qui est très délicat.
On a eu des processus d'adoption, on a eu un appui extraordinaire du Premier ministre Bellerive à cet égard pour compléter des procédures dans des cas d'adoption. Mais il faut être prudent, c'est un processus qui est long. Vous voyez les gens qui attendent ici le matin devant l'ambassade ? Le processus demande beaucoup de temps.
Pour faciliter le regroupement des familles, actuellement, la section d'immigration se concentre uniquement sur les demandes qui vont dans ce sens. Les visas de court séjour au Canada sont gérés à partir de la République Dominicaine, ce qui crée un certain nombre d'inconvénients. Mais compte tenu du fait que le Canada et le gouvernement du Québec s'étaient engagés au niveau de la réunification des familles, pour nous, c'est la priorité numéro un.
L.N. : Les services consulaires à l'ambassade reprendront bientôt ?
G.R. : En fait, les services consulaires existent toujours ici. Mais j'espère tous les jours que tous les services seront disponibles parce qu'effectivement ce n'est pas facile pour beaucoup de personnes d'aller à Santo Domingo. En revanche, tout cela peut être géré par courrier. Sauf que c'est un inconvénient, j'en conviens, d'envoyer ses documents par la poste. Il y a des gens qui voyagent régulièrement au Canada, qui veulent avoir des renouvellements de visas, qui veulent avoir des visas de façon tout à fait légitimes, et le processus est beaucoup plus large. J'espère pouvoir être en mesure dans les prochains mois de ramener les opérations des sections immigration à ce qu'ils étaient avant le 12 janvier. Il n'y a aucun doute là-dessus, c'est l'une de nos priorités.
L.N. : Alors pour un Haïtien, mis à part aller en République Dominicaine, il n'y a aucun autre point où il peut renouveler son visa canadien. C'est possible de le faire à New York ou ailleurs ?
G.R. : Oh oui ! On peut le faire à New York.
Je veux dire, si vous êtes à New York, si vous y êtes de passage, cela se fait à partir de notre consulat général à New York. C'est un peu plus compliqué parce que les dossiers ne sont pas là-bas. Donc, cela coûte un certain nombre d'échanges d'e-mail, de conversations entre Port-au-Prince et New York. Mais oui, cela se fait ! On peut le faire à Paris, le faire n'importe où.
L.N. : Le Canada, dans le passé, était très actif dans la question électorale en Haïti. A-t-il changé de politique ? Le Canada appuie-t-il le CEP pour financer les élections ?
G.R. : On ne peut pas dire que le Canada appuie le CEP, le Canada appuie les élections.
Le Canada appuie les institutions démocratiques du pays. On l'a toujours dit, on l'a toujours fait. Il y a une élection qui a été déclenchée, il y a un CEP qui est en charge de la préparation des élections, et le Canada a toujours appuyé les élections libres et démocratiques en Haïti.
Et pour ces élections qui ont été annoncées, dont le premier tour est pour le 28 novembre, il y a plusieurs pays qui ont annoncé leur appui. La MINUSTAH travaille sur la préparation, le PNUD également, l'OEA, le CARICOM et ainsi de suite. Et nous, comme pays donateur important d'Haïti, on a l'intention de faire la même chose.
L.N. : Il y a un montant qui est prévu, une enveloppe qui est déjà décidée ?
G.R. : En fait, il y a un montant de cinq millions de dollars qui va servir à appuyer les fonds financiers et qui va servir à l'observation électorale. Et il y a aussi un montant qui va servir au centre de tabulation. Elections-Canada qui est une institution reconnue mondialement pour ses capacités techniques va être impliquée dans cet appui au centre de tabulation.
L.N. : Le Canada, comme je le disais tantôt, était des fois très impliqué dans les élections. Il y avait même des coopérants canadiens quasiment en permanence au CEP. Ce n'est plus le cas. Est-ce un retrait ? Un changement de politique ? Un ajustement ?
L.N. : C'est un ajustement. Nous, ce qu'on fait, c'est appuyer là où l'on pense qu'on peut jouer un rôle. Le fonds financier est définitivement la portion la plus importante du travail, l'achat des équipements, l'achat des bulletins de vote, les boîtes de scrutin et tout le matériel technique. Alors, on nous a demandé de faire une contribution substantielle, une contribution au fonds financier, je pense que notre contribution est substantielle et témoigne de notre appui à ce processus démocratique.
Il y a un autre volet : le centre de tabulation. Lors des dernières élections, il y avait un certain nombre de partis qui ont critiqué la façon dont le centre de tabulation a fait les choses. J'ai rencontré M. Opont récemment, et j'ai fait valoir un certain nombre de choses sur l'importance de la transparence au niveau des centres de tabulation. Et M. Opont m'a dit qu'il y aura des visites qui seront organisées pour les partis politiques pour visiter les centres. Nous, on a recommandé lors du comptage des votes, sous réserve de certaines restrictions de sécurité, cela va de soi, que les partis politiques puissent pouvoir visiter les centres de tabulation comme nous avons pu le faire, comme d'autres pays ont pu le faire, tout ça dans un esprit de transparence et de crédibilité du processus.
Propos recueillis par Frantz Duval et Valéry Daudier
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84300&PubDate=2010-10-06
La grande fête des artisans se précise
La quatrième édition de Artisanat en fête va, selon la présidente de l'IRPAH, Mme Martine Blanchard, connaître un nouveau succès cette année, en dépit du 12 janvier qui a mis tous les secteurs de la vie nationale à genoux. Les artisans de tout le pays exhiberont leurs travaux, après avoir affûté leur imagination et leur talent.Amants et collectionneurs des oeuvres artisanales haïtiennes ont rendez-vous au Parc historique de la canne-à-sucre les 16 et 17 octobre prochains. Haïti: « Après le 12 janvier, les oeuvres artisanales sont la seule image qui peut mieux parler d'Haïti, car le séisme a apporté avec lui tous les principaux bâtis qui exprimaient la valeur patrimoniale et historique du pays », a indiqué la présidente de l'Institut de recherche et de promotion de l'Art haïtien (IRPAH), Mme Martine Blanchard qui, depuis plusieurs années, se bat sur tous les fronts pour rehausser le prestige de l'art haïtien. Cette année, les organisateurs de la grande foire nationale de l'artisanat aura un autre estampille. Les participants auront la possibilité de suivre des yeux les talentueux artisans oeuvrant dans des ateliers qui seront érigés pour l'occasion au Parc historique de la canne-à-sucre. « Voir les artisans à l'oeuvre sera une grande innovation qui fera certainement plaisir aux participants de la foire », a-t-elle dit, indiquant que, cette année, cet évènement va durer deux jours.
Réduits dans leurs capacités de productions après la catastrophe de janvier dernier, les artisans n'ont pas baissé leur bras. Ils se sont mis au travail pour assurer leur participation à cette foire qui, selon l'un d'eux ayant pris part, l'année dernière, à cette fête, est un espace offert aux artisans pour gagner de l'argent. « Tous les artisans vont être là », assure Mme Blanchard, qui se réjouit de ce qu'aucun artisan membre de l'IRPAH n'a été recensé mort dans le séisme du 12 janvier comme aucun n'a laissé le pays.
Venus de différentes régions du pays, environ 200 artisans vont prendre encore part à cette foire nationale qui leur offre un espace approprié pour écouler, pendant deux jours, à un public de choix, leurs oeuvres artisanales aussi variées que diverses. Cette activité établit aussi, selon Mme Martine Blanchard, un pont solide entre le secteur de l'artisanat et le marché international toujours en quête du bel art. Aux Etats-Unis d'Amérique, par exemple, la maison Macy's manifeste beaucoup d'intérêts pour les oeuvres en métal découpé des artisans de Croix-des-Bouquets et celles en papier mâché. Une commande a même été faite pour le métal découpé. Preuve que le secteur de l'artisanat est un secteur que l'Etat haïtien devrait prendre en charge. « L'artisanat est à un marché et c'est un secteur qui mérite un autre regard au plus haut de l'appareil étatique », estime-t-elle.
« Malgré le travail convainquant que les artisans haïtiens ont su apporter à Artisanat en fête depuis trois ans, ces derniers font toujours face au problème récurrent du crédit en Haïti », regrette Mme Blanchard, qui invite la communauté internationale à s'intéresser au travail de nos artisans dont un bon nombre a été victime du 12 janvier. « Plusieurs d'entre eux ont perdu leur atelier et des membres de leur famille » indique la présidente de l'IRPAH, qui croit que ce secteur a besoin d'investissements pour pouvoir mieux s'affirmer, car certains d'entre eux n'ont d'autres préoccupations que de fournir un travail de qualité.
Une solide organisation toujours prête
Depuis trois ans, Artisanat en fête dessert un public amoureux de l'art et de l'artisanat de plus en plus croissant dans le pays. Encore cette année, les gens qui feront le déplacement au Parc historique vont être gâtés non seulement par le génie dont font montre les artisans, mais également dans l'organisation du site de la foire. « Des mesures sont prises par les organisateurs pour placer les artisans à l'entrée et au milieu du site. Ce, pour permettre au public de visiter le plus d'artisans possible », explique la présente de l'IRPAH.
Plus loin, Mme Blanchard invite les gens à venir accompagnés de leurs enfants à cette grande fête de l'artisanat réalisée chaque année par l'IRPARH et Le Nouvelliste au Parc historique de la canne-à-sucre. Elle annonce également qu'un espace sera aménagé pour permettre aux enfants de bien se divertir, en plus de contempler les oeuvres des artisans haïtiens.
Les produits seront nombreux et très variés. Mme Blanchard suggère aux acheteurs de prendre le temps de visiter tous les étalages avant de se décider sur le choix des produits qu'ils veulent acquérir. Elle conseille également aux artisans d'être flexibles envers leurs clients. « Je leur répète tout le temps qu'ils ne doivent pas laisser passer leur chance pour quelques centimes à la foire », a-t-elle dit.
Mme Blanchard a enfin profité de l'occasion pour remercier les sponsors qui depuis ces trois dernières années accompagnent l'organisation de Artisanat en fête 2010. « Nous disons, au nom de tous les artisans et créateurs qui vont prendre part à la foire, un grand merci ainsi qu'à tous ceux qui renouvellent leur confiance à cette fête des travaux artisanaux », a-t-elle conclu.
Carlin Michel
michelcarlin@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84312&PubDate=2010-10-05
Réduits dans leurs capacités de productions après la catastrophe de janvier dernier, les artisans n'ont pas baissé leur bras. Ils se sont mis au travail pour assurer leur participation à cette foire qui, selon l'un d'eux ayant pris part, l'année dernière, à cette fête, est un espace offert aux artisans pour gagner de l'argent. « Tous les artisans vont être là », assure Mme Blanchard, qui se réjouit de ce qu'aucun artisan membre de l'IRPAH n'a été recensé mort dans le séisme du 12 janvier comme aucun n'a laissé le pays.
Venus de différentes régions du pays, environ 200 artisans vont prendre encore part à cette foire nationale qui leur offre un espace approprié pour écouler, pendant deux jours, à un public de choix, leurs oeuvres artisanales aussi variées que diverses. Cette activité établit aussi, selon Mme Martine Blanchard, un pont solide entre le secteur de l'artisanat et le marché international toujours en quête du bel art. Aux Etats-Unis d'Amérique, par exemple, la maison Macy's manifeste beaucoup d'intérêts pour les oeuvres en métal découpé des artisans de Croix-des-Bouquets et celles en papier mâché. Une commande a même été faite pour le métal découpé. Preuve que le secteur de l'artisanat est un secteur que l'Etat haïtien devrait prendre en charge. « L'artisanat est à un marché et c'est un secteur qui mérite un autre regard au plus haut de l'appareil étatique », estime-t-elle.
« Malgré le travail convainquant que les artisans haïtiens ont su apporter à Artisanat en fête depuis trois ans, ces derniers font toujours face au problème récurrent du crédit en Haïti », regrette Mme Blanchard, qui invite la communauté internationale à s'intéresser au travail de nos artisans dont un bon nombre a été victime du 12 janvier. « Plusieurs d'entre eux ont perdu leur atelier et des membres de leur famille » indique la présidente de l'IRPAH, qui croit que ce secteur a besoin d'investissements pour pouvoir mieux s'affirmer, car certains d'entre eux n'ont d'autres préoccupations que de fournir un travail de qualité.
Une solide organisation toujours prête
Depuis trois ans, Artisanat en fête dessert un public amoureux de l'art et de l'artisanat de plus en plus croissant dans le pays. Encore cette année, les gens qui feront le déplacement au Parc historique vont être gâtés non seulement par le génie dont font montre les artisans, mais également dans l'organisation du site de la foire. « Des mesures sont prises par les organisateurs pour placer les artisans à l'entrée et au milieu du site. Ce, pour permettre au public de visiter le plus d'artisans possible », explique la présente de l'IRPAH.
Plus loin, Mme Blanchard invite les gens à venir accompagnés de leurs enfants à cette grande fête de l'artisanat réalisée chaque année par l'IRPARH et Le Nouvelliste au Parc historique de la canne-à-sucre. Elle annonce également qu'un espace sera aménagé pour permettre aux enfants de bien se divertir, en plus de contempler les oeuvres des artisans haïtiens.
Les produits seront nombreux et très variés. Mme Blanchard suggère aux acheteurs de prendre le temps de visiter tous les étalages avant de se décider sur le choix des produits qu'ils veulent acquérir. Elle conseille également aux artisans d'être flexibles envers leurs clients. « Je leur répète tout le temps qu'ils ne doivent pas laisser passer leur chance pour quelques centimes à la foire », a-t-elle dit.
Mme Blanchard a enfin profité de l'occasion pour remercier les sponsors qui depuis ces trois dernières années accompagnent l'organisation de Artisanat en fête 2010. « Nous disons, au nom de tous les artisans et créateurs qui vont prendre part à la foire, un grand merci ainsi qu'à tous ceux qui renouvellent leur confiance à cette fête des travaux artisanaux », a-t-elle conclu.
Carlin Michel
michelcarlin@yahoo.fr
http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=84312&PubDate=2010-10-05
Inscription à :
Articles (Atom)