Des dirigeants de Fanmi Lavalas tentent de ramener le calme au sein du parti ébranlé par les dissensions relatives aux candidats pour les sénatoriales du 19 avril.La coordonnatrice nationale du Parti, Marise Narcisse, se dit étonnée du tollé résultant de l'inscription des candidats du parti Lavalas. Elle révèle que jusqu'à présent les dirigeants du parti n'ont pas été contactés par les autorités électorales.Tout en faisant remarquer que le parti reste uni, Mme Narcisse rend le CEP responsable de la confusion crée au sein du parti. Selon Marise Narcisse le parti a respecté les procédures relatives au processus d'inscription des candidats. " Il y a une seule organisation lavalas sous le leadership d'Aristide", ajoute t-elle.Interrogée sur le comportement des responsables de l'autre branche de Fanmi Lavalas, Mme Narcisse s'est refusé a tout commentaires sur l'attitude de Yvon Neptune et Yves Christalin. " Nous pouvons traiter nos problèmes à l'interne", explique t-elle.De son coté, le sénateur Rudy Heriveaux a lancé un appel à l'unité entre les membres du parti. " Yvon Neptune et les autres sont des membres du parti mais n'ont pas de mandat pour signer des certificats pour les candidats", dit-il estimant que certains secteurs veulent créer la confusion au sein du parti.Le sénateur Heriveaux, qui n'est pas membre du comite exécutif de Fanmi Lavalas, veut tourner la page du renversement d'Aristide et lance un appel à la réconciliation entre toutes les forces vives de la nation.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=14723
Une fenêtre ouverte sur Haïti, le pays qui défie le monde et ses valeurs, anti-nation qui fait de la résistance et pousse les limites de la résilience. Nous incitons au débat conceptualisant Haïti dans une conjoncture mondiale difficile. Haïti, le défi, existe encore malgré tout : choléra, leaders incapables et malhonnêtes, territoires perdus gangstérisés . Pour bien agir il faut mieux comprendre: "Que tout ce qui s'écrit poursuive son chemin, va , va là ou le vent te pousse (Dr Jolivert)
mercredi 4 février 2009
Gérard Gourgues affirme que les candidats doivent présenter une virginité citoyenne
Le juriste Gérard Gourgues souligne que le CEP, institution indépendante prévue par la constitution, est le seul contentieux de toutes les contestations relatives à l'application de la loi électorale. " Les conseillers électoraux sont des juges qui doivent avoir comme boussole la loi et leur conscience", ajoute t-il.Intervenant à la rubrique " Invité du jour" de radio Métropole, Gérard Gourgues a soutenu que les responsables de l'organisme électoral ont pour devoir de vérifier les pièces soumises par les candidats. " Pour le moment il s'agit de contestation dans les medias", dit-il estimant que la l'émotion, la passion et la division imprègnent la campagne électorale. De plus, Gérard Gourgues signale que les élus pourront être l'objet d'autres poursuites après les joutes. " Les chambres pourront rejeter des personnes élues ", dit-il faisant référence à l'article 108 de la constitution traitant de la validation des pouvoirs des élus. Il soutient qu'il s'agit d'une disposition reprise part toutes les constitutions. " Même la constitution de 1964 qui a consacré la présidence à vie de Duvalier accorde à la chambre les prérogatives de traiter les contestations relatives aux élus", explique t-il. En 1906 Cajuste Bijou, élu au sénat a été rejeté parce qu'il n'avait pas décharge de sa fonction de ministre. Par ailleurs un élu de Mirebalais, Thomas Villemenay, acquitté par la cour d'assise dans le cadre d'un procès pour fabrication de fausse monnaie, n'a pas pu siéger à la chambre basse assure maître Gourgues." Il faut entrer au parlement avec les mains pures ", conclut Gérard Gourgues.
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=14722
http://www.metropolehaiti.com/metropole/full_une_fr.php?id=14722
Cris du cœur conjugués de deux filles d’un otage
Daphnée et Rose Marcello attendent depuis le 12 janvier le retour de Joseph François Robert Marcello, coordonnateur de la CNMP
mardi 3 février 2009, Radio Kiskeya
Deux filles du coordonnateur de la commission nationale des marchés publics (CNMP), Joseph François Robert Marcello, Daphnée et Rose Marcello, ont lancé mardi un nouvel appel désespéré en faveur de la libération de leur père, enlevé et séquestré depuis le 12 janvier dernier.
Intervenant tour à tour à l’émission d’opinion « Di m Ma Di w » sur les ondes de Radio Kiskeya, les deux jeunes femmes vivant respectivement à Montréal et à New York ont affirmé que leur famille est plongée dans une grande consternation depuis trois semaines. « Notre père Robert est un modèle de fonctionnaire intègre à qui on est en train de faire payer son honnêteté au prix d’une injustice cruelle », ont déclaré Daphnée et Rose qui insistent sur ses plus de 40 ans dans le service public. Réaffirmant que le rapt de Joseph François Robert Marcello, 64 ans, est lié à sa lutte contre la corruption à la tête de la CNMP, elles ont, une fois de plus, reproché au gouvernement son indifférence vis-à-vis de cet acte odieux.
Appelant à la solidarité de tout un chacun, les deux représentantes de la famille Marcello déclarent craindre le pire et réclament la restitution de leur cher papa, mort ou vivant.
Depuis le 15 janvier, jour où, pour la première fois, les ravisseurs s’étaient manifestés, les proches de M. Robert, cardiaque et hypertendu, n’ont plus eu de ses nouvelles.
Interrogé par Radio Kiskeya, le président du Sénat, Kelly Bastien, a fermement condamné la séquestration du haut fonctionnaire de l’Etat de même que l’enlèvement suivi du meurtre de Me Eric Dubosse. Annonçant pour bientôt la publication de la nouvelle loi sur le kidnapping voté par les deux Chambres du Parlement, à l’initiative de la Lutte nationale contre le kidnapping (LUNAK), un groupe de la société civile, le Dr Bastien prévient toutefois que l’on n’arrivera jamais à bout du phénomène sans une volonté politique clairement exprimée.
Depuis son apparition en 2005 en Haïti, le fléau que constitue le kidnapping a, dans sa version crapuleuse ou politique, fait de nombreuses victimes avec, à chaque fois, d’énormes conséquences économiques et sociales. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5652
HRV commente: Les parent de ce professionnel en captivité chez les énergumènes comme les parents de tous ceux qui ont été victimes du phénomène de kidnapping doivent dire et faire clairement comprendre à Monsieur le Sénateur Kelly Bastien qu'il est le président du Sénat haïtien élu sous la bannière de la plateforme LESPWA donc le parti détenteur du pouvoir.
Donc combattre le kidnapping fait parti de son travail. Il ne peut pas rester les bras croisés et demender et réclamer unev olonté politique.
A quoi ça seret un sénateur officialiste en dehors de l'immunité parlementaire?
mardi 3 février 2009, Radio Kiskeya
Deux filles du coordonnateur de la commission nationale des marchés publics (CNMP), Joseph François Robert Marcello, Daphnée et Rose Marcello, ont lancé mardi un nouvel appel désespéré en faveur de la libération de leur père, enlevé et séquestré depuis le 12 janvier dernier.
Intervenant tour à tour à l’émission d’opinion « Di m Ma Di w » sur les ondes de Radio Kiskeya, les deux jeunes femmes vivant respectivement à Montréal et à New York ont affirmé que leur famille est plongée dans une grande consternation depuis trois semaines. « Notre père Robert est un modèle de fonctionnaire intègre à qui on est en train de faire payer son honnêteté au prix d’une injustice cruelle », ont déclaré Daphnée et Rose qui insistent sur ses plus de 40 ans dans le service public. Réaffirmant que le rapt de Joseph François Robert Marcello, 64 ans, est lié à sa lutte contre la corruption à la tête de la CNMP, elles ont, une fois de plus, reproché au gouvernement son indifférence vis-à-vis de cet acte odieux.
Appelant à la solidarité de tout un chacun, les deux représentantes de la famille Marcello déclarent craindre le pire et réclament la restitution de leur cher papa, mort ou vivant.
Depuis le 15 janvier, jour où, pour la première fois, les ravisseurs s’étaient manifestés, les proches de M. Robert, cardiaque et hypertendu, n’ont plus eu de ses nouvelles.
Interrogé par Radio Kiskeya, le président du Sénat, Kelly Bastien, a fermement condamné la séquestration du haut fonctionnaire de l’Etat de même que l’enlèvement suivi du meurtre de Me Eric Dubosse. Annonçant pour bientôt la publication de la nouvelle loi sur le kidnapping voté par les deux Chambres du Parlement, à l’initiative de la Lutte nationale contre le kidnapping (LUNAK), un groupe de la société civile, le Dr Bastien prévient toutefois que l’on n’arrivera jamais à bout du phénomène sans une volonté politique clairement exprimée.
Depuis son apparition en 2005 en Haïti, le fléau que constitue le kidnapping a, dans sa version crapuleuse ou politique, fait de nombreuses victimes avec, à chaque fois, d’énormes conséquences économiques et sociales. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5652
HRV commente: Les parent de ce professionnel en captivité chez les énergumènes comme les parents de tous ceux qui ont été victimes du phénomène de kidnapping doivent dire et faire clairement comprendre à Monsieur le Sénateur Kelly Bastien qu'il est le président du Sénat haïtien élu sous la bannière de la plateforme LESPWA donc le parti détenteur du pouvoir.
Donc combattre le kidnapping fait parti de son travail. Il ne peut pas rester les bras croisés et demender et réclamer unev olonté politique.
A quoi ça seret un sénateur officialiste en dehors de l'immunité parlementaire?
Haïti/USA : Le président René Préval en visite à Washington
Mardi 3 février 2009
P-au-P, 3 févr. 09 [AlterPresse] --- Le président René Préval se trouve à Washington (Etats-Unis) pour prendre part à des séances de travail avec des personnalités politiques de l’administration américaine et des congressistes.
Le chef de l’Etat haïtien, qui a laissé Port-au-Prince dans l’après-midi du 2 février 2009, aura également des discussions avec les responsables de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque interaméricaine de développement (BID), précise une note de la présidence transmise à AlterPresse.
Par ailleurs, René Préval devait assister, à la mi-journée de ce 3 février, à un traditionnel déjeuner de prière organisé par le Congrès américain à l’occasion de la réouverture de la session parlementaire.
Aucune précision n’a été apportée sur la durée du séjour du président haïtien aux Etats-Unis d’Amérique.
Pour ce voyage, René Préval est accompagné de Charles Castel (gouverneur de la Banque centrale), Daniel Dorsainvil (ministre des finances), Jean-Max Bellerive (ministre du plan), et de quatre membres de son cabinet.
C’est la première visite aux Etats-Unis d’un chef d’Etat de la région latino-américaine depuis l’investiture du premier président noir américain, Barack Obama, le 20 janvier dernier.
On ignore si le président René Préval aura à rencontrer son homologue américain. [do gp apr 03/02/2009 14 : 40]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article8049
P-au-P, 3 févr. 09 [AlterPresse] --- Le président René Préval se trouve à Washington (Etats-Unis) pour prendre part à des séances de travail avec des personnalités politiques de l’administration américaine et des congressistes.
Le chef de l’Etat haïtien, qui a laissé Port-au-Prince dans l’après-midi du 2 février 2009, aura également des discussions avec les responsables de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque interaméricaine de développement (BID), précise une note de la présidence transmise à AlterPresse.
Par ailleurs, René Préval devait assister, à la mi-journée de ce 3 février, à un traditionnel déjeuner de prière organisé par le Congrès américain à l’occasion de la réouverture de la session parlementaire.
Aucune précision n’a été apportée sur la durée du séjour du président haïtien aux Etats-Unis d’Amérique.
Pour ce voyage, René Préval est accompagné de Charles Castel (gouverneur de la Banque centrale), Daniel Dorsainvil (ministre des finances), Jean-Max Bellerive (ministre du plan), et de quatre membres de son cabinet.
C’est la première visite aux Etats-Unis d’un chef d’Etat de la région latino-américaine depuis l’investiture du premier président noir américain, Barack Obama, le 20 janvier dernier.
On ignore si le président René Préval aura à rencontrer son homologue américain. [do gp apr 03/02/2009 14 : 40]
http://www.alterpresse.org/spip.php?article8049
Haiti-Elections : Éviter de transformer le sénat en « refuge de bandits », recommande le RNDDH
mercredi 4 février 2009
Communiqué du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH)
Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) prend note de la liste des candidats enregistrés pour les sénatoriales du 19 avril 2009, liste rendue publique par le Conseil Electoral Provisoire (CEP). L’analyse de cette liste révèle que beaucoup d’individus inculpés de crimes graves et/ou dénoncés par la clameur publique se portent candidats, banalisant ainsi la moralité des institutions démocratiques du pays.
Le RNDDH relève, entre autres, les cas de :
I. Schiller LOUIDOR, ancien Directeur de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), présenté sous la bannière du parti « Fanmi Lavalas » pour le Département de l’Ouest. En 2001, il aurait détourné plus de sept cent mille dollars américains (US $ 700 000) trouvés en possession d’un trafiquant de drogue présumé et saisis à l’Aéroport International Toussaint Louverture. Suite à cette affaire, Schiller LOUIDOR a été renvoyé de la DCPJ.
II. Serge Delva GASPARD, « alias Sergo Mayimoulen », ancien Maire Lavalas de Miragoâne, candidat pour le Département des Nippes sous la bannière de « Lavalas ». Il fut révoqué en 2001 pour des cas de malversations présumées à la Mairie de Miragoâne. Serge D. GASPARD est aussi accusé d’avoir participé à l’incendie de maisons d’opposants politiques à Miragoâne ;
III. Moïse JEAN CHARLES, Conseiller du Président de la République, Son Excellence, Monsieur René Garcia PREVAL et candidat sous la bannière du regroupement politique au pouvoir, LESPWA. Il a fait l’objet d’un mandat d’amener émis par le Juge Harold CHERY, instruisant le dossier relatif aux évènements survenus le 17 décembre 2001. Il a comparu au Cabinet d’instruction le 4 avril 2003. Après audition, le Juge a converti le mandat d’amener en ordonnance de dépôt. Moïse JEAN CHARLES a cependant eu le temps de prendre la fuite.
Moïse JEAN CHARLES est aussi impliqué dans les événements survenus au Cap-Haïtien le 6 avril 2003. En effet, au cours d’une manifestation organisée par des membres de l’opposition au pouvoir d’alors, des partisans lavalas ayant à leur tête Moïse JEAN CHARLES et Nawoon MARCELLUS ont ouvert le feu sur les manifestants faisant un mort, Donald JULMISTE, et un blessé Evens LUCIEN. Heide FORTUNE, Substitut du Commissaire du Gouvernement d’alors, près le Tribunal de Première Instance du Cap-Haïtien a été touché d’une pierre à la tête.
Moïse JEAN CHARLES est aussi inculpé dans l’assassinat le 15 février 2004 de Guitz Adrien SALVANT et dans la perpétration d’autres cas de violence dans le Nord. Son dossier, gelé au Parquet du Tribunal de Première Instance du Cap-Haïtien depuis dix (10) mois, doit faire l’objet d’une ordonnance de clôture du Cabinet d’Instruction du Cap-Haïtien ;IV. Amanus MAYETTE, inculpé dans le Massacre de la Scierie, est sous le coup d’une ordonnance du Juge d’instruction de Saint Marc le revoyant par-devant le Tribunal Criminel sans assistance de jury pour des crimes graves perpétrés à Saint Marc en février 2004.
L’Appel interjeté contre cette ordonnance n’a toujours pas abouti en raison de l’infirmation de la composition qui a entendu l’affaire, suite au décès de l’ex-Président de cette Cour, Me Hugues SAINT-PIERRE, tué dans un étrange accident de la circulation non encore élucidé ;
V. Jocelerme PRIVERT, candidat indépendant pour le Département des Nippes est exactement dans la même situation que l’ex-Député Amanus MAYETTE. De plus, son visa américain a été révoqué par les autorités américaines en 2003 ;VI. Nawoon MARCELLUS se présente pour le Département du Nord sous la bannière de « Fanmi Lavalas ». Son visa américain a été révoqué en 2003 pour sa participation présumée dans le trafic de la drogue. Dans la nuit du 7 au 8 février 2004, la Radio Vision 2000-branche Nord a été pillée et incendiée par des partisans Lavalas, ayant à leur tête Nawoon MARCELLUS, Richard ESTIMABLE, et Chilly CHARLES ancien Directeur Départemental de la Police du Nord. Cet incident est survenu quelques jours après que Nawoon MARCELLUS eut proféré des menaces à l’encontre de cette station.
Le 21 février 2004, le journaliste Eliceme PIERRE, Directeur de la Radio Hispaniola International et ancien correspondant de Radio Métropole au Cap-Haïtien est victime d’une tentative d’assassinat. Nawoon MARCELLUS aurait été vu à l’intérieur du véhicule ayant perpétré cet attentat ; Le 19 mai 2004, une plainte est déposée au Parquet du Tribunal de Première Instance du Cap-Haïtien par Radio Vision 2000, représentée par le Cabinet de Me Gervais CHARLES contre Nawoon MARCELLUS, Richard ESTIMABLE, Chilly CHARLES, Jean Bertrand ARISTIDE et Mario DUPUY.
VII. Guy PHILIPPE, candidat pour le Département de la Grand’ Anse sous la bannière du Front de Résistance Nationale (FRN). Il fait l’objet d’un mandat international enregistré au # 05-20874, émis par la justice américaine, en date du 22 novembre 2005, pour son implication présumée dans le trafic illicite de stupéfiant et le blanchiment d’argent. Il a échappé à plusieurs opérations policières menées à son encontre de manière peu orthodoxes en 2007 et en 2008 ;
VIII. Le Lieutenant Emmanuel Mc Grégore CHEVRY candidat pour le Plateau Central sous la bannière de la Fusion des Socio-démocrates. Il est renvoyé des Forces Armées d’Haïti (FADH) en avril 1989, sous la présidence de Prosper AVRIL pour son implication présumée dans le trafic de la drogue ;
IX. David CHERY, candidat sous la bannière de l’Alliance pour L’Avancement et la libération d’Haïti (ALAH) pour le Département de l’Ouest est condamné à une peine afflictive par la justice haïtienne pour escroquerie.
Le RNDDH entend attirer l’attention du CEP sur les dispositions de l’article 94 de la loi électorale qui stipule ce qui suit :
« Pour être recevable, la déclaration de candidature à la Présidence, au Sénat et à la Députation doit, par ailleurs, être munie des pièces suivantes :
a. Une reproduction ou photocopie de la CIN, ou à défaut, un certificat délivré par l’ONI ;
b. L’expédition de la déclaration de naissance ou à défaut, un extrait des Archives dudit acte ;
c. Une copie authentifiée du titre de propriété attestant que le candidat est propriétaire d’un immeuble dans la juridiction concernée depuis un (1) an au moins avant sa déclaration de candidature ;
d. Un certificat émanant du Service de l’Immigration et de l’Emigration attestant que le candidat n’a jamais fait état de sa nationalité étrangère. Ce certificat doit être délivré huit (8) jours au plus tard, à compter de la date de la demande. Passé ce délai, le candidat soumettra son dossier au Conseil Electoral Permanent avec avis de réception de la demande.
e. Pour le cas d’un candidat ayant pris naissance en terre étrangère ou ayant résidé à l’étranger pendant plus de trois (3) ans consécutifs, un document émanant du Ministère des Affaires Etrangères attestant qu’après enquêtes et recherches effectuées, il ne peut fournit aucune preuve que le candidat a renoncé à sa nationalité ou jouit d’une autre nationalité.
Cette attestation est délivrée dans les quinze (15) jours. Passé ce délai, le candidat soumettra son dossier au Conseil Electoral Permanent avec avis de réception de la demande.
f. Un certificat de bonne vie et moeurs délivré par le Juge de Paix de la Commune dans laquelle réside le candidat auquel il sera annexé les pièces suivantes :
Un document, à titre informatif, émanant de la Police Nationale d’Haïti attestant qu’il n’existe, contre lui, aucun avis de recherche des forces de l’ordre ;
un certificat du greffe du Tribunal de Première Instance du lieu de son domicile attestant qu’il n’existe, contre lui, aucune poursuite pénale ayant abouti à une peine afflictive ou infamante ;
g. une production, sur papier 8.5 par 11 pouces, de l’emblème choisi par le candidat ;
h. quatre (4) photos d’identité récentes avec les nom et prénom du candidat au verso ;
i. la décharge de sa gestion, si le candidat a été comptable de deniers publics ;
j. l’attestation de résidence ou de domicile signée et délivrée par le Juge de Paix du lieu ;
k. le récépissé de la Direction Générale des Impôts attestant le versement du montant établi à l’article 96 ;
l. une attestation établissant, le cas échéant, qu’il est candidat d’un parti, d’un groupement politique ou d’un regroupement de partis politiques et qu’il a été désigné comme candidat à la fonction élective en question dans cette circonscription par le parti, groupement politique ou regroupement des partis politiques conformément à ses statuts ;
m. un (1) formulaire de renseignements délivré par le Conseil Electoral Permanent ;
n. une(1) attestation de paiement des redevances fiscales ; o. une copie de la Carte d’Identification Fiscale ou d’un récépissé de la Direction Générale des Impôts (DGI) portant le numéro d’identification fiscale.
Le RNDDH croit que le fait de conditionner la recevabilité d’une déclaration de candidature à la Présidence, au Sénat et à la Députation, à un document émanant de la Police Nationale d’Haïti attestant qu’il n’existe contre le candidat aucun avis de recherche des forces de l’ordre, ne laisse aucun doute sur l’intention du législateur de moraliser la vie publique. La candidature de tout individu faisant l’objet de poursuite pénale est, dans l’esprit de ce texte, irrecevable.
Le texte de la loi électorale comporte certes des faiblesses évidentes qu’il faudra corriger au moment opportun, Cependant, le RNDDH croit que son application peut tempérer l’ardeur de ceux qui veulent perpétuer le règne de l’impunité par l’obtention éventuelle de l’immunité parlementaire et transformer ainsi le Sénat en refuge de bandits.
Port-au-Prince, le 3 février 2009http://www.alterpresse.org/spip.php?article8053
Communiqué du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH)
Le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) prend note de la liste des candidats enregistrés pour les sénatoriales du 19 avril 2009, liste rendue publique par le Conseil Electoral Provisoire (CEP). L’analyse de cette liste révèle que beaucoup d’individus inculpés de crimes graves et/ou dénoncés par la clameur publique se portent candidats, banalisant ainsi la moralité des institutions démocratiques du pays.
Le RNDDH relève, entre autres, les cas de :
I. Schiller LOUIDOR, ancien Directeur de la Direction Centrale de la Police Judiciaire (DCPJ), présenté sous la bannière du parti « Fanmi Lavalas » pour le Département de l’Ouest. En 2001, il aurait détourné plus de sept cent mille dollars américains (US $ 700 000) trouvés en possession d’un trafiquant de drogue présumé et saisis à l’Aéroport International Toussaint Louverture. Suite à cette affaire, Schiller LOUIDOR a été renvoyé de la DCPJ.
II. Serge Delva GASPARD, « alias Sergo Mayimoulen », ancien Maire Lavalas de Miragoâne, candidat pour le Département des Nippes sous la bannière de « Lavalas ». Il fut révoqué en 2001 pour des cas de malversations présumées à la Mairie de Miragoâne. Serge D. GASPARD est aussi accusé d’avoir participé à l’incendie de maisons d’opposants politiques à Miragoâne ;
III. Moïse JEAN CHARLES, Conseiller du Président de la République, Son Excellence, Monsieur René Garcia PREVAL et candidat sous la bannière du regroupement politique au pouvoir, LESPWA. Il a fait l’objet d’un mandat d’amener émis par le Juge Harold CHERY, instruisant le dossier relatif aux évènements survenus le 17 décembre 2001. Il a comparu au Cabinet d’instruction le 4 avril 2003. Après audition, le Juge a converti le mandat d’amener en ordonnance de dépôt. Moïse JEAN CHARLES a cependant eu le temps de prendre la fuite.
Moïse JEAN CHARLES est aussi impliqué dans les événements survenus au Cap-Haïtien le 6 avril 2003. En effet, au cours d’une manifestation organisée par des membres de l’opposition au pouvoir d’alors, des partisans lavalas ayant à leur tête Moïse JEAN CHARLES et Nawoon MARCELLUS ont ouvert le feu sur les manifestants faisant un mort, Donald JULMISTE, et un blessé Evens LUCIEN. Heide FORTUNE, Substitut du Commissaire du Gouvernement d’alors, près le Tribunal de Première Instance du Cap-Haïtien a été touché d’une pierre à la tête.
Moïse JEAN CHARLES est aussi inculpé dans l’assassinat le 15 février 2004 de Guitz Adrien SALVANT et dans la perpétration d’autres cas de violence dans le Nord. Son dossier, gelé au Parquet du Tribunal de Première Instance du Cap-Haïtien depuis dix (10) mois, doit faire l’objet d’une ordonnance de clôture du Cabinet d’Instruction du Cap-Haïtien ;IV. Amanus MAYETTE, inculpé dans le Massacre de la Scierie, est sous le coup d’une ordonnance du Juge d’instruction de Saint Marc le revoyant par-devant le Tribunal Criminel sans assistance de jury pour des crimes graves perpétrés à Saint Marc en février 2004.
L’Appel interjeté contre cette ordonnance n’a toujours pas abouti en raison de l’infirmation de la composition qui a entendu l’affaire, suite au décès de l’ex-Président de cette Cour, Me Hugues SAINT-PIERRE, tué dans un étrange accident de la circulation non encore élucidé ;
V. Jocelerme PRIVERT, candidat indépendant pour le Département des Nippes est exactement dans la même situation que l’ex-Député Amanus MAYETTE. De plus, son visa américain a été révoqué par les autorités américaines en 2003 ;VI. Nawoon MARCELLUS se présente pour le Département du Nord sous la bannière de « Fanmi Lavalas ». Son visa américain a été révoqué en 2003 pour sa participation présumée dans le trafic de la drogue. Dans la nuit du 7 au 8 février 2004, la Radio Vision 2000-branche Nord a été pillée et incendiée par des partisans Lavalas, ayant à leur tête Nawoon MARCELLUS, Richard ESTIMABLE, et Chilly CHARLES ancien Directeur Départemental de la Police du Nord. Cet incident est survenu quelques jours après que Nawoon MARCELLUS eut proféré des menaces à l’encontre de cette station.
Le 21 février 2004, le journaliste Eliceme PIERRE, Directeur de la Radio Hispaniola International et ancien correspondant de Radio Métropole au Cap-Haïtien est victime d’une tentative d’assassinat. Nawoon MARCELLUS aurait été vu à l’intérieur du véhicule ayant perpétré cet attentat ; Le 19 mai 2004, une plainte est déposée au Parquet du Tribunal de Première Instance du Cap-Haïtien par Radio Vision 2000, représentée par le Cabinet de Me Gervais CHARLES contre Nawoon MARCELLUS, Richard ESTIMABLE, Chilly CHARLES, Jean Bertrand ARISTIDE et Mario DUPUY.
VII. Guy PHILIPPE, candidat pour le Département de la Grand’ Anse sous la bannière du Front de Résistance Nationale (FRN). Il fait l’objet d’un mandat international enregistré au # 05-20874, émis par la justice américaine, en date du 22 novembre 2005, pour son implication présumée dans le trafic illicite de stupéfiant et le blanchiment d’argent. Il a échappé à plusieurs opérations policières menées à son encontre de manière peu orthodoxes en 2007 et en 2008 ;
VIII. Le Lieutenant Emmanuel Mc Grégore CHEVRY candidat pour le Plateau Central sous la bannière de la Fusion des Socio-démocrates. Il est renvoyé des Forces Armées d’Haïti (FADH) en avril 1989, sous la présidence de Prosper AVRIL pour son implication présumée dans le trafic de la drogue ;
IX. David CHERY, candidat sous la bannière de l’Alliance pour L’Avancement et la libération d’Haïti (ALAH) pour le Département de l’Ouest est condamné à une peine afflictive par la justice haïtienne pour escroquerie.
Le RNDDH entend attirer l’attention du CEP sur les dispositions de l’article 94 de la loi électorale qui stipule ce qui suit :
« Pour être recevable, la déclaration de candidature à la Présidence, au Sénat et à la Députation doit, par ailleurs, être munie des pièces suivantes :
a. Une reproduction ou photocopie de la CIN, ou à défaut, un certificat délivré par l’ONI ;
b. L’expédition de la déclaration de naissance ou à défaut, un extrait des Archives dudit acte ;
c. Une copie authentifiée du titre de propriété attestant que le candidat est propriétaire d’un immeuble dans la juridiction concernée depuis un (1) an au moins avant sa déclaration de candidature ;
d. Un certificat émanant du Service de l’Immigration et de l’Emigration attestant que le candidat n’a jamais fait état de sa nationalité étrangère. Ce certificat doit être délivré huit (8) jours au plus tard, à compter de la date de la demande. Passé ce délai, le candidat soumettra son dossier au Conseil Electoral Permanent avec avis de réception de la demande.
e. Pour le cas d’un candidat ayant pris naissance en terre étrangère ou ayant résidé à l’étranger pendant plus de trois (3) ans consécutifs, un document émanant du Ministère des Affaires Etrangères attestant qu’après enquêtes et recherches effectuées, il ne peut fournit aucune preuve que le candidat a renoncé à sa nationalité ou jouit d’une autre nationalité.
Cette attestation est délivrée dans les quinze (15) jours. Passé ce délai, le candidat soumettra son dossier au Conseil Electoral Permanent avec avis de réception de la demande.
f. Un certificat de bonne vie et moeurs délivré par le Juge de Paix de la Commune dans laquelle réside le candidat auquel il sera annexé les pièces suivantes :
Un document, à titre informatif, émanant de la Police Nationale d’Haïti attestant qu’il n’existe, contre lui, aucun avis de recherche des forces de l’ordre ;
un certificat du greffe du Tribunal de Première Instance du lieu de son domicile attestant qu’il n’existe, contre lui, aucune poursuite pénale ayant abouti à une peine afflictive ou infamante ;
g. une production, sur papier 8.5 par 11 pouces, de l’emblème choisi par le candidat ;
h. quatre (4) photos d’identité récentes avec les nom et prénom du candidat au verso ;
i. la décharge de sa gestion, si le candidat a été comptable de deniers publics ;
j. l’attestation de résidence ou de domicile signée et délivrée par le Juge de Paix du lieu ;
k. le récépissé de la Direction Générale des Impôts attestant le versement du montant établi à l’article 96 ;
l. une attestation établissant, le cas échéant, qu’il est candidat d’un parti, d’un groupement politique ou d’un regroupement de partis politiques et qu’il a été désigné comme candidat à la fonction élective en question dans cette circonscription par le parti, groupement politique ou regroupement des partis politiques conformément à ses statuts ;
m. un (1) formulaire de renseignements délivré par le Conseil Electoral Permanent ;
n. une(1) attestation de paiement des redevances fiscales ; o. une copie de la Carte d’Identification Fiscale ou d’un récépissé de la Direction Générale des Impôts (DGI) portant le numéro d’identification fiscale.
Le RNDDH croit que le fait de conditionner la recevabilité d’une déclaration de candidature à la Présidence, au Sénat et à la Députation, à un document émanant de la Police Nationale d’Haïti attestant qu’il n’existe contre le candidat aucun avis de recherche des forces de l’ordre, ne laisse aucun doute sur l’intention du législateur de moraliser la vie publique. La candidature de tout individu faisant l’objet de poursuite pénale est, dans l’esprit de ce texte, irrecevable.
Le texte de la loi électorale comporte certes des faiblesses évidentes qu’il faudra corriger au moment opportun, Cependant, le RNDDH croit que son application peut tempérer l’ardeur de ceux qui veulent perpétuer le règne de l’impunité par l’obtention éventuelle de l’immunité parlementaire et transformer ainsi le Sénat en refuge de bandits.
Port-au-Prince, le 3 février 2009http://www.alterpresse.org/spip.php?article8053
L’affaire Rodol Pierre continue d’enfler
Le président du Sénat, Kelly Bastien, pour une enquête sur les activités politiques présumées du conseiller électoral qui reste dans le collimateur de plusieurs parlementaires
mardi 3 février 2009, Radio Kiskeya
Le président du Sénat, Kelly Bastien, a exhorté mardi le Conseil électoral provisoire à diligenter une enquête en vue de faire le jour sur les graves accusations portées contre le vice-président de l’institution, Rodol Pierre, pour son implication présumée dans l’instrumentalisation politique de l’appareil électoral.
Dans une interview à Radio Kiskeya, le parlementaire de la plateforme Lespwa (au pouvoir) avoue être intrigué devant la multiplication des appels à la démission du conseiller électoral notamment de la part des Sénateurs Edmonde Supplice Beauzile et Andris Riché. Kelly Bastien estime qu’un tel geste ne peut être exigé sans qu’une investigation ne confirme les allégations des détracteurs de M. Pierre selon lesquelles il aurait utilisé des membres de l’Union des citoyens ayisyen (haïtiens) démocrates pour le développement et l’éducation (UCADDE) pour infiltrer les bureaux électoraux départementaux (BED).
De l’avis du numéro un du Sénat, l’enquête devra permettre d’établir si oui ou non Rodol Pierre fait partie de l’Ucadde et s’il avait procédé à la mise en place de cette jeune plateforme politique avant ou après son arrivée au CEP.
Le numéro deux du Conseil électoral, pas plus que ses collègues, n’a encore réagi à ces accusations qui risquent pourtant d’affecter la crédibilité du processus électoral.
Outre des Sénateurs, le Député Luther King Marcadieu dénonce les visites répétées dans le Plateau Central (Centre) de M. Pierre à bord d’un véhicule du Conseil électoral alors qu’il était allé faire l’implantation de l’Ucadde dans plusieurs communes.
Pour sa part, Guy Gérard Georges, représentant de la circonscription de Torbeck (Sud), réclame du conseiller électoral issu des rangs de Lavalas une prise de position sans délai. Car, entre sa fonction au sein de l’organisme électoral et son rôle dans les instances dirigeantes de l’Ucadde, M. Pierre devra choisir, lâche le parlementaire. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5651
mardi 3 février 2009, Radio Kiskeya
Le président du Sénat, Kelly Bastien, a exhorté mardi le Conseil électoral provisoire à diligenter une enquête en vue de faire le jour sur les graves accusations portées contre le vice-président de l’institution, Rodol Pierre, pour son implication présumée dans l’instrumentalisation politique de l’appareil électoral.
Dans une interview à Radio Kiskeya, le parlementaire de la plateforme Lespwa (au pouvoir) avoue être intrigué devant la multiplication des appels à la démission du conseiller électoral notamment de la part des Sénateurs Edmonde Supplice Beauzile et Andris Riché. Kelly Bastien estime qu’un tel geste ne peut être exigé sans qu’une investigation ne confirme les allégations des détracteurs de M. Pierre selon lesquelles il aurait utilisé des membres de l’Union des citoyens ayisyen (haïtiens) démocrates pour le développement et l’éducation (UCADDE) pour infiltrer les bureaux électoraux départementaux (BED).
De l’avis du numéro un du Sénat, l’enquête devra permettre d’établir si oui ou non Rodol Pierre fait partie de l’Ucadde et s’il avait procédé à la mise en place de cette jeune plateforme politique avant ou après son arrivée au CEP.
Le numéro deux du Conseil électoral, pas plus que ses collègues, n’a encore réagi à ces accusations qui risquent pourtant d’affecter la crédibilité du processus électoral.
Outre des Sénateurs, le Député Luther King Marcadieu dénonce les visites répétées dans le Plateau Central (Centre) de M. Pierre à bord d’un véhicule du Conseil électoral alors qu’il était allé faire l’implantation de l’Ucadde dans plusieurs communes.
Pour sa part, Guy Gérard Georges, représentant de la circonscription de Torbeck (Sud), réclame du conseiller électoral issu des rangs de Lavalas une prise de position sans délai. Car, entre sa fonction au sein de l’organisme électoral et son rôle dans les instances dirigeantes de l’Ucadde, M. Pierre devra choisir, lâche le parlementaire. spp/Radio Kiskeya
http://www.radiokiskeya.com/spip.php?article5651
LES PAYS PAUVRES ET L'OGRE UN ARTICLE DE LYONEL TROUILLOT
Depuis l’élection de Barak Obama comme président des Etats-Unis d’Amérique j’avais volontairement refusé de célébrer « notre » victoire tout en ayant une pensée positive qui voudrait faire croire que la société américaine aurait changé. Je me suis volontairement méfier de « l’Obamania » qui a pris le dessus sur sa politique et sa vison du monde et des rapports avec les autres.
L’administration américaine étant une vraie locomotive en marche et qui change de conducteur régulièrement sans changer foncièrement d’itinéraire, je me suis gardé de toute attitude euphorisante et me suis éloigné de certains comportements que j’ai trouvés un peu « exagérés » à mon goût (l’appel à s’habiller en noir le 20 janvier !!!).
Cependant, hier un copain et collègue médecin m’a appelé pendant son travail pour me demander si j’avais lu « un article extraordinaire écrit par un intellectuel haïtien de prénom Lyonel paru dasn un numéro du journal Le Monde». Je lui ai répondu que non et qu’il s’agissait surement de Lyonel Trouillot. Il m’a donc promis de me faire passer le journal mais avec le compromis de le lui rendre !
Je me suis dit que peut être le journal était consultable sur le net et je l’ai donc trouvé.
Ce genre de texte provoque toujours des controverses. Tel a été le cas si on suit les commentaires accompagnant l’article.
Je me permets donc de présenter cet article aux lecteurs d’Haïti Recto Verso. C’est une vision, une considération individuelle et haïtienne de l’évènement que représente l’arrivée de Barak Obama à la présidence des Etats-Unis d’Amérique. Lisez et construisez vous votre propre opinion sur la question. DL
LES PAYS PAUVRES ET L'OGRELyonel TROUILLOT, Journal Le MondeLes Etats-Unis ! Je ne parle pas ici des individus qui, en tant que tels, ne sont ni pires ni meilleurs que les autres humains, mais d'une machine à protéger les intérêts du capital. Je parle de l'Etat dont on oublie, depuis que certaines gauches refusent d'être à gauche, d'analyser les fonctions, l'une de ces fonctions restant d'être le bras armé et l'instance de structuration de l'organisation sociale et du partage inéquitable des richesses. Dans mon vécu de citoyen haïtien, c'est d'abord cela, les Etats-Unis : l'Etat américain dans l'exercice de ses fonctions traditionnelles, à savoir défendre des intérêts et en combattre d'autres.
Comment oublier une occupation de dix-neuf ans (1915-1934) justifiée uniquement par l'appétit impérialiste ? Occupation qui eut pour résultat la mise à mort de la production agricole du pays et le renforcement du sous-racisme local. Comment oublier le soutien à la dictature des Duvalier qui assassina tranquillement des milliers de jeunes Haïtiens ? Comment ne pas partager la colère et l'ironie du poète qui criait :
"- Yankee de mon coeur qui boit
mon café et mon cacao
Yankee de mon coeur qui entre
dans ma case en terrain conquis..."
Ce fut cela, hier. Et aujourd'hui comme hier : l'aide sous condition, les relations de dépendance et d'exploitation en connivence avec des secteurs aliénés et corrompus de la bourgeoisie locale. Et puis, actuellement en cours sans la moindre retenue, la mise sous tutelle de l'imaginaire par l'invasion des sectes qui, sous couverture évangélique, prêchent obscurantisme et individualisme, attaquent les artefacts et les symboles de la culture populaire : le vaudou, nos légendes, nos danses...
Comment oublier enfin que, au moment où j'écris cet article, se déroule à Port-au-Prince - capitale de mon pays, Haïti - un festival international de jazz qui ne recevra pas de musiciens cubains, entre autres raisons parce que l'ambassade des Etats-Unis, partenaire du projet, s'est opposée à leur venue ?
Pour un petit pays, pour les faibles et les pauvres, l'Etat américain, c'est un ogre. Il faudra plus que l'arme de la rhétorique et un Noir à la Maison Blanche pour changer les faits et l'image.
Cela dit, comme des millions de personnes de par le monde (sur tous les continents, Barack Obama avait été "élu" bien avant le 4 novembre 2008, et à une majorité de loin plus écrasante que celle que lui accordent les résultats officiels du scrutin), je suis encore sous l'effet de la bonne surprise du résultat de l'élection présidentielle américaine. Il n'est guère coutumier que les élans instinctifs comme les positions réfléchies des Etats-Unis coïncident avec les rêves du reste du monde.
Le monde (l'Occident non compris ; disons : la droite de l'Occident non comprise) a déjà voté plus d'une fois contre beaucoup de choses (contre, par exemple, des guerres aussi bêtes que meurtrières ; contre l'appui inconditionnel à des alliés qui se sentent toujours dans leurs droits, indépendamment de la violence et de la démesure de leurs actions ; contre l'association de deux tyrannies telles que la bondieuserie et le capital) sans que les Etats-Unis n'en tiennent compte.
Je devrais être content, puisque les électeurs américains ont fait, pour cette fois, cause commune avec moi et le reste du monde.
Hélas. Tant de manifestations de joie et de déclarations versent sans s'en rendre compte dans le culte de la personnalité. "Homme fort", "voix chaude"... J'entends beaucoup plus parler de l'ascension de Barack Obama, de sa personnalité, de ses démêlés avec la cigarette, de sa taille et de ses enfants que de son idéologie politique. Pourtant, lui parle une langue claire, articulée, et définit les contours de l'action politique et sociale qu'il entend mener. N'est-ce pas de cela qu'on devrait discuter ? N'est-ce pas ce qu'on devra bientôt subir ou applaudir ?
Et quel "infantilisme" dans cet "on a gagné" qui envahit les rues du monde. En particulier dans ce désir occidental, européen, de transformer l'élection d'un "Noir" ou d'un "métis" (intéressant que les deux termes soient utilisés pour parler du même homme) en une nouvelle béatitude.
Attitude qui n'est pas sans avoir de similitude avec une aspiration individuelle et collective à la bonne conscience, un spectacle pour l'oubli, exactement à la manière dont l'adoption d'un enfant noir ou "le souhait d'avoir un petit-fils métis" peuvent créer l'illusion d'en avoir fini soi-même ou de vivre dans une société en ayant fini avec le racisme et l'inégalité.
Si Barack Obama est sans doute le Noir (ou le métis, tout dépend de qui parle) le plus visible et le plus puissant de la planète, dans la hiérarchie mondiale des races qui existe de fait, les Noirs ne sont pas soudain devenus les égaux des Blancs.
Il faudra pour cela que les richesses et le pouvoir d'agir sur le monde et soi-même soient mieux partagés entre la Grande-Bretagne et la Somalie, qu'on ne fasse plus de tri dans les crimes de l'Histoire qu'on veut bien regretter, que les vaccins et le repas du jour soient moins rares ici que là, que tous les savoirs et toutes les cultures se rencontrent et se fondent en biens communs.
L'élection de Barack Obama est un heureux événement, et marque sans conteste une avancée ; elle n'annonce pas pour autant une révolution, et ne signifie pas la fin de l'injustice et du racisme ni aux Etats-Unis ni dans le monde. L'infantilisme jubilatoire libère sans doute des fantasmes (exotisme "couleur café" chez les Blancs ; illusion identitaire pour cause de ressemblance chez les Noirs) sans forcément aider à penser le réel, le possible, les limites du possible. Or l'urgence n'est-elle pas, toujours, de penser ?
Barack Obama offre pourtant des pistes pour penser. Il tient un discours exprimant des préoccupations universelles. Il est pour cela en rupture avec la rhétorique divisant le monde en alliés et ennemis des Etats-Unis, et il ne se donne pas le droit de cautionner ou d'ordonner tout et n'importe quoi au nom des intérêts et de la puissance de son pays.
Il était jusqu'ici imprévu qu'un être humain puisse, à Port-au-Prince ou à Kinshasa, se retrouver dans les mots d'un président américain. Cela peut signifier deux choses : soit que l'empire, assuré de sa puissance et de son essence immuable, a décidé de se payer une nouvelle apparence, quelque chose qui serait de l'ordre de la chirurgie esthétique.
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Soit que l'empire, sous le poids de ses contradictions internes - non dans le légendaire isolement de ses avant-gardes humanistes, mais de manière plus collective -, a enfin atteint l'âge des Lumières, ce qui constituerait un beau revers de l'Histoire à l'heure où, par rapport aux Lumières, d'autres pays semblent faire marche arrière. L'Etat américain et l'extrême droite bondieusarde ont toujours semblé vivre en deçà des Lumières. Et voilà que le porte-parole attitré de l'empire parle comme un citoyen du monde et non comme un géant barbare à la fois gendarme et conquérant, pasteur et prédateur.
La présidence de Barack Obama est porteuse de dangers, comme toute chose en laquelle s'activent l'ancien et le nouveau.
Du côté de l'ancien : pour l'instant, à part quelques mesures répondant à l'abc de l'humanisme, la victoire de Barack Obama n'a qu'une valeur symbolique pour les oubliés et les citoyens de seconde zone que sont les Noirs aux Etats-Unis et les populations d'un grand nombre de pays. Il ne suffit pas d'une origine, d'un effet de représentation pour que les conditions générales d'existence des populations changent.
La couleur n'est pas un mérite, et l'on voit bien l'extrême droite américaine dire : "voyez, nous sommes tous égaux ici (et dans le monde)", alors même que les conditions de vie des oubliés du capital ne changeraient pas vraiment, et que cette même extrême droite combattrait farouchement tout projet de changement réel. Barack Obama, malgré lui, pourrait vite être réduit à un mirage.
Du côté du nouveau : il est aussi envisageable que Barack Obama veuille sincèrement "humaniser" l'empire. Or "l'humanisation" de l'empire conduira forcément à sa mise en danger. Les Etats-Unis ne sont possibles que comme ils sont, en s'imposant comme ils le font. Faire des Etats-Unis un pays comme les autres. En faire un pays frère. Moins américain. Plus humain. Et humain veut dire faible. C'est une faiblesse humaine d'être humble et solidaire. Cette mise en danger-là n'est pas pour me déplaire. -------------------------
Lyonel Trouillot Professeur de littérature et journaliste
Militant haïtien pour la démocratie dans son pays et auteur de recueils de poésie et de romans dont "Les Enfants des héros" (2002) ou "L'amour avant que j'oublie" (2007) chez Actes Sud et de l'essai "Haïti, repenser la citoyenneté" (Haïti, solidarité internationale, 2003). Il a publié en 2008, avec Sophie Boutaud de La Combe, "Lettres de loin en loin : une correspondance haïtienne" (Actes Sud).
http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/01/31/les-pays-pauvres-et-l-ogre-par-lyoneltrouillot-professeur-de-litterature-et-journaliste_1149053_0.html
http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/01/31/les-pays-pauvres-et-l-ogre-par-lyoneltrouillot-professeur-de-litterature-et-journaliste_1149053_0_1.html
L’administration américaine étant une vraie locomotive en marche et qui change de conducteur régulièrement sans changer foncièrement d’itinéraire, je me suis gardé de toute attitude euphorisante et me suis éloigné de certains comportements que j’ai trouvés un peu « exagérés » à mon goût (l’appel à s’habiller en noir le 20 janvier !!!).
Cependant, hier un copain et collègue médecin m’a appelé pendant son travail pour me demander si j’avais lu « un article extraordinaire écrit par un intellectuel haïtien de prénom Lyonel paru dasn un numéro du journal Le Monde». Je lui ai répondu que non et qu’il s’agissait surement de Lyonel Trouillot. Il m’a donc promis de me faire passer le journal mais avec le compromis de le lui rendre !
Je me suis dit que peut être le journal était consultable sur le net et je l’ai donc trouvé.
Ce genre de texte provoque toujours des controverses. Tel a été le cas si on suit les commentaires accompagnant l’article.
Je me permets donc de présenter cet article aux lecteurs d’Haïti Recto Verso. C’est une vision, une considération individuelle et haïtienne de l’évènement que représente l’arrivée de Barak Obama à la présidence des Etats-Unis d’Amérique. Lisez et construisez vous votre propre opinion sur la question. DL
LES PAYS PAUVRES ET L'OGRELyonel TROUILLOT, Journal Le MondeLes Etats-Unis ! Je ne parle pas ici des individus qui, en tant que tels, ne sont ni pires ni meilleurs que les autres humains, mais d'une machine à protéger les intérêts du capital. Je parle de l'Etat dont on oublie, depuis que certaines gauches refusent d'être à gauche, d'analyser les fonctions, l'une de ces fonctions restant d'être le bras armé et l'instance de structuration de l'organisation sociale et du partage inéquitable des richesses. Dans mon vécu de citoyen haïtien, c'est d'abord cela, les Etats-Unis : l'Etat américain dans l'exercice de ses fonctions traditionnelles, à savoir défendre des intérêts et en combattre d'autres.
Comment oublier une occupation de dix-neuf ans (1915-1934) justifiée uniquement par l'appétit impérialiste ? Occupation qui eut pour résultat la mise à mort de la production agricole du pays et le renforcement du sous-racisme local. Comment oublier le soutien à la dictature des Duvalier qui assassina tranquillement des milliers de jeunes Haïtiens ? Comment ne pas partager la colère et l'ironie du poète qui criait :
"- Yankee de mon coeur qui boit
mon café et mon cacao
Yankee de mon coeur qui entre
dans ma case en terrain conquis..."
Ce fut cela, hier. Et aujourd'hui comme hier : l'aide sous condition, les relations de dépendance et d'exploitation en connivence avec des secteurs aliénés et corrompus de la bourgeoisie locale. Et puis, actuellement en cours sans la moindre retenue, la mise sous tutelle de l'imaginaire par l'invasion des sectes qui, sous couverture évangélique, prêchent obscurantisme et individualisme, attaquent les artefacts et les symboles de la culture populaire : le vaudou, nos légendes, nos danses...
Comment oublier enfin que, au moment où j'écris cet article, se déroule à Port-au-Prince - capitale de mon pays, Haïti - un festival international de jazz qui ne recevra pas de musiciens cubains, entre autres raisons parce que l'ambassade des Etats-Unis, partenaire du projet, s'est opposée à leur venue ?
Pour un petit pays, pour les faibles et les pauvres, l'Etat américain, c'est un ogre. Il faudra plus que l'arme de la rhétorique et un Noir à la Maison Blanche pour changer les faits et l'image.
Cela dit, comme des millions de personnes de par le monde (sur tous les continents, Barack Obama avait été "élu" bien avant le 4 novembre 2008, et à une majorité de loin plus écrasante que celle que lui accordent les résultats officiels du scrutin), je suis encore sous l'effet de la bonne surprise du résultat de l'élection présidentielle américaine. Il n'est guère coutumier que les élans instinctifs comme les positions réfléchies des Etats-Unis coïncident avec les rêves du reste du monde.
Le monde (l'Occident non compris ; disons : la droite de l'Occident non comprise) a déjà voté plus d'une fois contre beaucoup de choses (contre, par exemple, des guerres aussi bêtes que meurtrières ; contre l'appui inconditionnel à des alliés qui se sentent toujours dans leurs droits, indépendamment de la violence et de la démesure de leurs actions ; contre l'association de deux tyrannies telles que la bondieuserie et le capital) sans que les Etats-Unis n'en tiennent compte.
Je devrais être content, puisque les électeurs américains ont fait, pour cette fois, cause commune avec moi et le reste du monde.
Hélas. Tant de manifestations de joie et de déclarations versent sans s'en rendre compte dans le culte de la personnalité. "Homme fort", "voix chaude"... J'entends beaucoup plus parler de l'ascension de Barack Obama, de sa personnalité, de ses démêlés avec la cigarette, de sa taille et de ses enfants que de son idéologie politique. Pourtant, lui parle une langue claire, articulée, et définit les contours de l'action politique et sociale qu'il entend mener. N'est-ce pas de cela qu'on devrait discuter ? N'est-ce pas ce qu'on devra bientôt subir ou applaudir ?
Et quel "infantilisme" dans cet "on a gagné" qui envahit les rues du monde. En particulier dans ce désir occidental, européen, de transformer l'élection d'un "Noir" ou d'un "métis" (intéressant que les deux termes soient utilisés pour parler du même homme) en une nouvelle béatitude.
Attitude qui n'est pas sans avoir de similitude avec une aspiration individuelle et collective à la bonne conscience, un spectacle pour l'oubli, exactement à la manière dont l'adoption d'un enfant noir ou "le souhait d'avoir un petit-fils métis" peuvent créer l'illusion d'en avoir fini soi-même ou de vivre dans une société en ayant fini avec le racisme et l'inégalité.
Si Barack Obama est sans doute le Noir (ou le métis, tout dépend de qui parle) le plus visible et le plus puissant de la planète, dans la hiérarchie mondiale des races qui existe de fait, les Noirs ne sont pas soudain devenus les égaux des Blancs.
Il faudra pour cela que les richesses et le pouvoir d'agir sur le monde et soi-même soient mieux partagés entre la Grande-Bretagne et la Somalie, qu'on ne fasse plus de tri dans les crimes de l'Histoire qu'on veut bien regretter, que les vaccins et le repas du jour soient moins rares ici que là, que tous les savoirs et toutes les cultures se rencontrent et se fondent en biens communs.
L'élection de Barack Obama est un heureux événement, et marque sans conteste une avancée ; elle n'annonce pas pour autant une révolution, et ne signifie pas la fin de l'injustice et du racisme ni aux Etats-Unis ni dans le monde. L'infantilisme jubilatoire libère sans doute des fantasmes (exotisme "couleur café" chez les Blancs ; illusion identitaire pour cause de ressemblance chez les Noirs) sans forcément aider à penser le réel, le possible, les limites du possible. Or l'urgence n'est-elle pas, toujours, de penser ?
Barack Obama offre pourtant des pistes pour penser. Il tient un discours exprimant des préoccupations universelles. Il est pour cela en rupture avec la rhétorique divisant le monde en alliés et ennemis des Etats-Unis, et il ne se donne pas le droit de cautionner ou d'ordonner tout et n'importe quoi au nom des intérêts et de la puissance de son pays.
Il était jusqu'ici imprévu qu'un être humain puisse, à Port-au-Prince ou à Kinshasa, se retrouver dans les mots d'un président américain. Cela peut signifier deux choses : soit que l'empire, assuré de sa puissance et de son essence immuable, a décidé de se payer une nouvelle apparence, quelque chose qui serait de l'ordre de la chirurgie esthétique.
Sur le même sujet
Soit que l'empire, sous le poids de ses contradictions internes - non dans le légendaire isolement de ses avant-gardes humanistes, mais de manière plus collective -, a enfin atteint l'âge des Lumières, ce qui constituerait un beau revers de l'Histoire à l'heure où, par rapport aux Lumières, d'autres pays semblent faire marche arrière. L'Etat américain et l'extrême droite bondieusarde ont toujours semblé vivre en deçà des Lumières. Et voilà que le porte-parole attitré de l'empire parle comme un citoyen du monde et non comme un géant barbare à la fois gendarme et conquérant, pasteur et prédateur.
La présidence de Barack Obama est porteuse de dangers, comme toute chose en laquelle s'activent l'ancien et le nouveau.
Du côté de l'ancien : pour l'instant, à part quelques mesures répondant à l'abc de l'humanisme, la victoire de Barack Obama n'a qu'une valeur symbolique pour les oubliés et les citoyens de seconde zone que sont les Noirs aux Etats-Unis et les populations d'un grand nombre de pays. Il ne suffit pas d'une origine, d'un effet de représentation pour que les conditions générales d'existence des populations changent.
La couleur n'est pas un mérite, et l'on voit bien l'extrême droite américaine dire : "voyez, nous sommes tous égaux ici (et dans le monde)", alors même que les conditions de vie des oubliés du capital ne changeraient pas vraiment, et que cette même extrême droite combattrait farouchement tout projet de changement réel. Barack Obama, malgré lui, pourrait vite être réduit à un mirage.
Du côté du nouveau : il est aussi envisageable que Barack Obama veuille sincèrement "humaniser" l'empire. Or "l'humanisation" de l'empire conduira forcément à sa mise en danger. Les Etats-Unis ne sont possibles que comme ils sont, en s'imposant comme ils le font. Faire des Etats-Unis un pays comme les autres. En faire un pays frère. Moins américain. Plus humain. Et humain veut dire faible. C'est une faiblesse humaine d'être humble et solidaire. Cette mise en danger-là n'est pas pour me déplaire. -------------------------
Lyonel Trouillot Professeur de littérature et journaliste
Militant haïtien pour la démocratie dans son pays et auteur de recueils de poésie et de romans dont "Les Enfants des héros" (2002) ou "L'amour avant que j'oublie" (2007) chez Actes Sud et de l'essai "Haïti, repenser la citoyenneté" (Haïti, solidarité internationale, 2003). Il a publié en 2008, avec Sophie Boutaud de La Combe, "Lettres de loin en loin : une correspondance haïtienne" (Actes Sud).
http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/01/31/les-pays-pauvres-et-l-ogre-par-lyoneltrouillot-professeur-de-litterature-et-journaliste_1149053_0.html
http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/01/31/les-pays-pauvres-et-l-ogre-par-lyoneltrouillot-professeur-de-litterature-et-journaliste_1149053_0_1.html
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